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La BCE reste “totalement ouvert(e)” sur les prochaines décisions monétaires, estime le gouverneur de la Banque de France

Le gouverneur de la Banque de France a indiqué vendredi que la Banque centrale européenne restait “totalement ouvert(e)” sur ses prochaines décisions monétaires, après avoir maintenu la veille ses taux d’intérêt inchangés sur fond de bras de fer commercial entre l’UE et Washington.Ce maintien intervient après sept baisses consécutives, et huit au total depuis juin 2024, qui ont ramené le taux de dépôt de la BCE, qui fait référence, à 2%, contre un pic de 4% atteint en pleine vague inflationniste. Elle a expliqué souhaiter notamment prendre le temps d’évaluer les décisions imminentes dans le différend sur les droits de douane américains. “Pour autant, le conseil des gouverneurs a estimé que les risques sur la croissance restaient à la baisse, avec une incertitude qui demeure très élevée”, a souligné vendredi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, dans une réaction écrite transmise à la presse. Après avoir atteint des niveaux record dans le sillage de la pandémie de Covid-19 et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, “l’inflation – et avec elle les salaires – se confirme être très bien maîtrisée: elle est en zone euro à notre objectif de 2%, et moindre en France à 0,9%”, a-t-il poursuivi. “Les hausses des droits de douane aux États-Unis, dont l’ampleur est encore incertaine, ne devraient pas la faire monter, tandis que l’appréciation de l’euro représente un effet désinflationniste sensible”, a-t-il précisé. Pour le gouverneur, “il importe donc de demeurer totalement ouvert sur la suite des décisions monétaires. Plus que jamais, en environnement volatil, le pragmatisme agile en fonction des données et des prévisions s’impose”. Il a également réitéré son appel à une intégration économique et financière renforcée de l’Union européenne “face au protectionniste américain”. Selon plusieurs sources européennes jeudi, un accord commercial entre l’UE et les Etats-Unis semble se dessiner, qui prévoit des surtaxes douanières de 15% sur les exportations européennes avec des exemptions sectorielles.

En retard dans l’IA, le géant des puces Intel continue de réduire les frais

Le groupe américain de semi-conducteurs Intel, très en retard dans le boom de l’intelligence artificielle (IA), continue sa restructuration dans l’espoir de renouer avec les bénéfices, des plans de départ à l’arrêt de projets de construction d’usines. Au deuxième trimestre, Intel a réalisé près de 13 milliards de dollars de chiffre d’affaires, un résultat stable sur un an et surtout supérieur aux prévisions, d’après son communiqué de résultats publié jeudi.Mais le groupe de Santa Clara (Californie) n’a pas rassuré le marché, loin s’en faut : son action plongeait de 4,55% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.L’entreprise peine depuis plusieurs années à rattraper son retard dans les puces les plus avancées pour le développement de l’IA générative, moteur de croissance pour ses rivaux, en premier lieu son voisin Nvidia.En réaction, Intel a instauré plusieurs plans de diminution des coûts.Les sites en Allemagne et en Pologne, déjà mis sur pause pour deux ans à l’automne dernier, sont ainsi désormais complètement arrêtés, et la construction d’une usine dans l’Etat américain de l’Ohio va de nouveau ralentir.- “Patience” -“A l’avenir, nous ne gagnerons en capacité que si nous avons des engagements quantitatifs suffisants de la part de nos clients, et pas avant”, a promis le directeur général Lip-Bu Tan lors de la conférence aux analystes.Le patron nommé en mars a regretté des dépenses “excessives et mal avisées” dans des projets avant d’avoir des garanties en termes de demande.Intel a par ailleurs indiqué avoir quasiment fini de mettre en place le dernier plan de départ annoncé en avril. La firme comptait environ 101.000 employés fin juin, contre 125.000 il y a un an, et prévoit de terminer l’année à 75.000.Ces mesures lui ont coûté 1,9 milliard de dollars de charges exceptionnelles, qui ont creusé ses pertes nettes à 2,9 milliards au deuxième trimestre, contre 1,6 milliard l’an passé.”Je crois que les mesures adoptées pendant mes premiers mois nous mènent dans la bonne direction, mais je sais aussi que changer la trajectoire de la société va prendre du temps et nécessiter de la patience”, a déclaré Lip-Bu Tan.L’activité de puces pour ordinateurs a réalisé 7,9 milliards de dollars de ventes au deuxième trimestre, en baisse de 3% sur un an. Elles ont été meilleures que prévues grâce à la forte demande en composants pour fabriquer de nouveaux ordinateurs adaptés à l’IA.La branche de puces pour les serveurs a progressé de 4% à 4,4 milliards de chiffre d’affaires.”Intel va mieux, mais le chemin vers une pleine reprise est encore long”, a commenté l’analyste indépendant Jack Gold. “Les réorganisations, les suppressions de produits et de postes, ainsi que les ajustements d’investissements devraient permettre un retour à la rentabilité au prochain trimestre ou au suivant”.- Concurrence -Il estime en outre que la stratégie d’Intel de se concentrer sur des produits qui ne “concurrencent pas directement Nvidia ou AMD” est “judicieuse”.L’industrie des semi-conducteurs se divise désormais entre les groupes qui surfent sur l’immense demande pour l’IA générative, Nvidia en tête, et les autres, accablés par leur retard ou par la pression macro-économique liée aux droits de douane américains.Le taïwanais TSMC, leader mondial des puces les plus sophistiquées, a ainsi récemment relevé ses prévisions pour 2025 et publié un bénéfice net trimestriel de 13,5 milliards de dollars, soit un bond de 60 % sur un an. L’entreprise s’est félicitée de la reprise des ventes de certaines puces à la Chine par Nvidia.Autre fournisseur de Nvidia, le géant sud-coréen SK hynix a présenté jeudi des ventes record au deuxième trimestre.À l’inverse, STMicroelectronics voyait son action chuter de plus de 12% à la Bourse de Paris jeudi, sanctionné après l’annonce d’une perte nette de 97 millions de dollars au deuxième trimestre.Le groupe franco-italien de semi-conducteurs tire une grande partie de ses revenus de l’industrie automobile, frappée de plein fouet par l’incertitude qui découle de la politique commerciale erratique menée par l’administration de Donald Trump.Quant à ASML, fabricant de machines de pointe pour le secteur, il a salué une forte hausse de son bénéfice net au deuxième trimestre mais souligne son “incertitude croissante” sur sa croissance en 2026, en raison des droits de douane.

La Bourse de Paris digère une nouvelle salve de résultats d’entreprises

La Bourse de Paris évoluait en légère baisse vendredi, les investisseurs digérant une  salve de résultats d’entreprises sur fond d’attentes de nouvelles sur le front des négociations commerciales entre les Etats-Unis et l’Union européenne.L’indice vedette de la Bourse de Paris perdait 0,32% soit une baisse de 24,95 points, pour s’établir à 7.793,33 points. La veille, le CAC 40 avait terminé en baisse de 0,41%, pour s’établir à 7.818,28 points.Un accord commercial entre l’UE et les Etats-Unis semble se dessiner avant la date butoir du 1er août.Selon plusieurs sources européennes, l’accord prévoit des surtaxes douanières de 15% sur les exportations européennes à destination des Etats-Unis, avec des exemptions notamment sur l’aéronautique, les spiritueux ou certains médicaments.Mais dans l’immédiat, l’attention des investisseurs reste surtout focalisée sur les publications d’entreprises alors que la saison des résultats bat son plein.LVMH limite la casseConfronté aux guerres commerciales, le numéro un mondial du luxe LVMH a vu son bénéfice net chuter de 22% à 5,7 milliards d’euros au premier semestre, pendant que son PDG Bernard Arnault se démène pour limiter au maximum de nouveaux droits de douane américains.Les ventes du groupe français ont reculé de 4% sur le premier semestre à 39,8 milliards.”A cette conjoncture s’ajoutent des difficultés géopolitiques et la diminution des voyages touristiques en Europe et aux États-Unis”, souligne M. Arnault, qui se dit toutefois “très optimiste à moyen terme”.Les investisseurs se sont montrés plutôt rassurés. Après avoir ouvert en petite baisse, le titre LVMH s’octroyait 0,30% à 471,65 euros vers 10H10 à la Bourse de Paris.Carrefour salué en BourseLe distributeur Carrefour a décidé de renouveler son PDG Alexandre Bompard au-delà de 2026 et de vendre l’intégralité de ses activités en Italie, un nouveau chapitre de son recentrage stratégique afin d’améliorer sa rentabilité, a-t-il annoncé jeudi à l’occasion des résultats du premier semestre.En parralèle, si le groupe affirme “aborder le second semestre avec confiance” et “confirme ses objectifs pour l’année prochaine”, le bénéfice net demeure en baisse de 33% par rapport au premier semestre de 2024, à 210 millions d’euros. “Nous dirions que cette publication est sans doute moins mauvaise que les plus pessimistes auraient pu craindre”, notent les analystes de la banque franco-allemande Oddo BHF.Sur le CAC 40, le titre Carrefour grimpait de 5,41% à 12,95 euros vers 10H10.

Quelles conséquences pour les énergies fossiles après l’avis de la Cour internationale de justice?

L’avis historique sur le climat rendu mercredi par la plus haute cour mondiale pourrait rendre plus risquées juridiquement les activités du secteur pétrogazier, à commencer par l’expansion des forages, selon l’analyse d’experts.La Cour internationale de justice (CIJ) a défendu dans un avis consultatif une position très ferme sur les énergies fossiles, qui a même surpris les observateurs chevronnés du droit de l’environnement.La plus haute juridiction de l’ONU, basée à La Haye, a déclaré que les États avaient l’obligation de répondre à la “menace urgente et existentielle” du réchauffement climatique.Allant encore plus loin, elle estime que “le fait pour un État de ne pas prendre les mesures appropriées” pour protéger le climat des effets néfastes des gaz à effet de serre, “notamment en produisant ou en utilisant des combustibles fossiles ou en octroyant des permis d’exploration ou des subventions pour les combustibles fossiles, peut constituer un fait internationalement illicite attribuable à cet État”.”C’est vraiment important” et “ce sont des conclusions vraiment révolutionnaires”, souligne Sophie Marjanac, juriste expérimentée du “Polluter Pays project”.Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas légalement contraignants, mais ils fournissent une interprétation du droit international qui possède un poids juridique majeur. Il peut désormais être utilisé par des parlementaires, des avocats ou des juges du monde entier pour pousser des lois ou des décisions judiciaires favorables au combat climatique.- Mines de charbon – Pour Jorge Vinuales, juriste qui a contribué à saisir la CIJ de la question, les conclusions sur les énergies fossiles seront probablement reprises par les tribunaux nationaux et internationaux où les poursuites contre les producteurs de pétrole et de gaz se multiplient.”Si tel est le cas, cela pourrait avoir des effets considérables”, dit à l’AFP ce professeur de droit à Cambridge.Les compagnies pétrogazières et les pays producteurs peuvent choisir d’ignorer la CIJ, “mais cela fait courir des risques juridiques et contentieux”, ajoute-t-il.L’avis pourrait être cité, par exemple, pour s’opposer à l’expansion d’une mine de charbon, dans un différend entre un investisseur et un État qui lui retire un permis, ou dans une négociation contractuelle impliquant une banque du secteur des combustibles fossiles, évoque Mme Marjanac.”Cela peut se produire de toutes sortes de façons et un peu partout. L’influence est vraiment illimitée”, dit-elle.Particulièrement dans les pays où le droit international peut être intégré dans le cadre juridique national sans transposition, même si parfois sous conditions.Dans ces pays, comme la France, l’Argentine ou les Pays-Bas, des juges pourraient bientôt devoir prendre en compte l’avis de la CIJ quand ils entendront plaider des affaires contre les industriels du pétrole.Même dans les États dits “dualistes”, où le droit international est plus compliqué à incorporer, les cours constitutionnelles et autres juridictions ont souvent suivi certains arguments d’avis de la CIJ.En l’occurrence, le dernier avis “ouvre la voie à des contestations des permis accordées à de nouveaux projets fossiles”, affirme Mme Marjanac.- Au-delà des attentes -La Cour “a dépassé les attentes” en soulignant la responsabilité des gouvernements dans la pollution causée par les groupes pétroliers et gaziers opérant sous leur juridiction, estime Joy Reyes, de la London School of Economics. Sur ce sujet, elle “met au défi tant l’État que le secteur privé”.”Les pays devront se montrer plus prudents lorsqu’il s’agira d’octroyer des permis et d’adopter des politiques générales sur les énergies fossiles, car cela pourrait les exposer à devoir rendre des comptes à l’avenir”, argue cette spécialiste des litiges climatiques, interrogée par l’AFP.L’avis pourrait également permettre aux petits États de demander réparation aux grands pollueurs devant les juridictions internationales, retient encore Sophie Marjanac.Quant aux pays menacés par les compagnies pétrolières pour avoir changé leurs politiques climatiques en leur défaveur, ils disposent d’un nouvel appui pour étayer leur défense. En 2022, une Cour avait condamné l’Italie à verser 200 millions d’euros au pétrolier britannique Rockhopper pour lui avoir refusé un permis de forage.Il sera désormais plus difficile pour un industriel “de prétendre qu’elle a une attente légitime d’exploiter un projet de combustible fossile sans entrave”, abonde Lorenzo Cotula, expert juridique international de l’institut de recherche IIED.

Les Bourses européennes ouvrent dans le rouge

Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vendredi, les investisseurs digérant une nouvelle salve de résultats d’entreprises, dans un contexte d’attente d’un accord commercial entre les Etats-Unis et l’Union européenne.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris perdait 0,64%, Francfort -0,76%, Londres -0,38% et Milan -0,20%.

Amazon ferme son laboratoire d’IA de Shanghai, confirme une source

Le géant technologique américain Amazon a fermé son laboratoire de recherche en intelligence artificielle (IA) à Shanghai, a confirmé vendredi à l’AFP une source proche du dossier.Cette annonce de la fermeture du laboratoire – qui appartenait à la division Amazon Web Services (AWS)- intervient au moment où l’IA occupe une place grandissante dans la rivalité entre Pékin et Washington.Cette fermeture est “due à l’ajustement stratégique entre la Chine et les États-Unis”, avait affirmé un scientifique au sein du laboratoire, Wang Minjie, selon une capture d’écran d’un message WeChat largement diffusée sur les réseaux sociaux.La semaine dernière, AWS avait déjà annoncé des suppressions de postes dans l’ensemble de ses opérations – certains médias évoquant des centaines d’emplois concernés.Contacté par l’AFP, Amazon n’a pas confirmé directement la fermeture du laboratoire de Shanghai.”Nous avons pris la décision difficile de supprimer certains postes dans des équipes spécifiques d’AWS”, a seulement réagi le porte-parole Brad Glasser.”Ces décisions sont nécessaires au moment où nous continuons à investir, embaucher et optimiser nos ressources afin d’apporter de l’innovation à nos clients”.Une page dédiée au laboratoire sur le site chinois d’AWS, consultée mercredi par l’AFP, n’était néanmoins plus accessible vendredi.Selon une archive de cette page, le laboratoire avait été créé à l’automne 2018. Une de ses missions était de “favoriser activement la collaboration avec la communauté de la recherche”, selon le site internet.D’autres entreprises technologiques américaines telles que Microsoft ou IBM ont récemment réduit la voilure de leurs divisions de recherche en Chine, sur fond de resserrement du contrôlé étatique sur les secteurs jugés sensibles, et de compétition technologique accrue entre Washington et Pékin.

Dans un marché de l’énergie en berne, EDF en quête d’efficacité

Confronté à la baisse des prix de l’électricité, le groupe électricien public EDF mise sur la performance opérationnelle et la simplification pour améliorer sa situation financière et préparer le chantier colossal de la relance du nucléaire.Comme anticipé, l’entreprise détenue à 100% par l’Etat a enregistré un bénéfice au 1er semestre en net recul de 22% sur un an, à 5,47 milliards d’euros, pénalisé par la fonte des prix de l’électricité sur les marchés. “Malgré la hausse de la production nucléaire” de 2,5%, EDF a vu son Ebitda, un indicateur de rentabilité, chuter lourdement de 17,11% à 15,5 milliards d’euros tandis que son chiffre d’affaires a cédé 1,28% pour s’établir à 59,43 milliards d’euros sur la période.Le nouveau PDG Bernard Fontana a toutefois qualifié ces résultats de “solides”, évoquant par exemple la dette du groupe, toujours abyssale mais en baisse de 4,4 milliards d’euros par rapport à fin 2024 et désormais portée à 50 milliards.Cette présentation financière était la première chez EDF pour Bernard Fontana, profil industriel nommé par l’Elysée début mai notamment pour reprendre en main le vaste chantier de la relance du nucléaire, qui prévoit la construction de six nouveaux réacteurs EPR2.L’ancien directeur général de Framatome, filiale d’EDF, a succédé à son prédécesseur Luc Rémont, dont les relations avec l’Etat-actionnaire et les industriels s’étaient envenimées sur fond de désaccords, principalement sur le financement du nouveau programme nucléaire et le tarif de l’électricité pour l’industrie.- Réduire les délais et les coûts -A son arrivée, Bernard Fontana s’est fixé comme priorités de pacifier les relations d’EDF avec l’Etat et les industriels et de poursuivre l’amélioration de la performance opérationnelle du groupe pour mieux le préparer à la relance du nucléaire. Dans cette optique, le nouveau patron mise sur la récente réorganisation de la gouvernance et sur le respect du “lead time”. Derrière cette formule qu’il répète à l’envi, le PDG vise une réduction du temps de réalisation des opérations ou des processus. “Les progrès de +lead time+ sont à la source de gains importants en temps mais aussi en coût. Alors il ne s’agit pas de demander à nos collègues des cadences infernales, mais nous sommes souvent arrêtés, nous attendons, nous avons des interfaces complexes”, a-t-il illustré lors d’une conférence de presse.A cette occasion, il a confirmé un plan d’un milliard d’euros par an d’économies sur les frais généraux d’ici 2030, traduisant une volonté de simplifier l’organisation.Il mise aussi sur “une approche sélective des investissements à l’international”, notamment dans les renouvelables au moment où EDF est déjà engagé dans le chantier pharaonique des nouveaux réacteurs.”Il n’est pas interdit d’imaginer des respirations de portefeuille d’actifs”, a déclaré Bernard Fontana, en réaction aux rumeurs de cessions d’actifs renouvelables dans l’éolien et le solaire, notamment aux Etats-Unis et au Brésil, ajoutant que le groupe verrait “ce qui sera nécessaire ou pas d’activer le moment venu”.La faiblesse des prix de l’électricité, qui reflète une demande en berne, quasiment au même niveau qu’il y a 20 ans, pousse le groupe à mettre les bouchées doubles pour conquérir de très gros consommateurs de mégawatts, tels que les industriels et les centres de données. Cette nouvelle politique commerciale, qui se base notamment sur des contrats de moyen et long terme à destination des entreprises, doit remplacer à partir du 1er janvier 2026 le mécanisme de régulation qui obligeait EDF à vendre une partie de son électricité à prix cassé aux fournisseurs alternatifs et aux industriels les plus consommateurs. La reprise des négociations avec les industriels, qui avaient tourné au bras de fer ces derniers mois, a permis des avancées: côté contrats de long terme, EDF a annoncé récemment des protocoles d’accord avec les groupes de chimie Arkema et Kem One, et un accord traduit en contrat pour 10 ans avec Aluminium Dunkerque, la plus grosse usine consommatrice du pays.EDF a par ailleurs annoncé le nom des deux acteurs du numérique sélectionnés pour entrer en négociations finales en vue d’une implantation sur des terrains lui appartenant, respectivement en Seine-et-Marne et en Moselle: Opcore, filiale du groupe Iliad et d’InfraVia, et Eclairion.

Malaise palpable pendant une rencontre de Trump avec le patron de la Fed

Donald Trump, venu inspecter jeudi la Fed, a eu un échange tendu avec le patron de l’institution, Jerome Powell, à qui il a demandé à nouveau de baisser les taux, mais sans aller l’invectiver en face-à-face comme il l’a fait par réseaux sociaux et caméras interposés ces dernières semaines, de manière répétée. Le républicain de 79 ans est venu observer un grand chantier de rénovation de l’imposant bâtiment à Washington.Le banquier central a contesté, en secouant vigoureusement la tête, un chiffre de 3,1 milliards de dollars avancé par le président américain sur le coût des travaux, au lieu de 2,7 milliards au départ.- “Pas au courant” -“Je ne suis pas au courant”, a-t-il dit. Chaussant ses lunettes et examinant un papier que lui tendait Donald Trump devant les journalistes, Jerome Powell a souligné que le républicain avait ajouté dans son estimation un “troisième bâtiment”.”C’est un bâtiment qui est en cours de construction”, a lancé le président, coiffé comme son hôte d’un casque de chantier.”Non, il a été construit il y a cinq ans”, a rétorqué le patron de la Fed.”J’aimerais qu’il baisse les taux d’intérêt”, a encore dit le président américain à ses côtés.Un peu plus tard, pendant un rapide point presse, Donald Trump s’est dit convaincu que Jerome Powell “ferait ce qu’il faut”, alors que la prochaine réunion des responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur les taux est prévue les 29 et 30 juillet.Le dirigeant républicain a nié toute “tension” pendant la rencontre et assuré qu’il n’avait pas fait “pression” pour une démission. Donald Trump avait récemment estimé que le chantier de rénovation pouvait avoir donné lieu à une “fraude”, alimentant les spéculations sur un renvoi du patron de la Réserve fédérale.Le président républicain l’avait nommé pendant son premier mandat (2017-2021), puis Jerome Powell avait été reconduit par le démocrate Joe Biden.Mais il assure regretter amèrement ce choix et accable régulièrement le banquier central de critiques virulentes.- “Nigaud” -“Il devrait avoir baissé les taux d’intérêt plusieurs fois”, avait par exemple déploré mardi Donald Trump, en ajoutant: “Les gens n’arrivent pas à acheter de maison parce que ce gars est un nigaud. Il maintient des taux trop élevés et il le fait sans doute pour des raisons politiques.”La banque centrale américaine, institution indépendante dont les décisions et commentaires  ont un impact immense sur les marchés, a maintenu les taux d’intérêt stables cette année.Elle repousse jusqu’ici l’idée d’une baisse dans un contexte rendu incertain par l’offensive protectionniste mondiale de Donald Trump, qui pourrait faire grimper les prix.Les taux directeurs de la Fed — qui guident les coûts d’emprunt des particuliers et des entreprises — sont compris entre 4,25% et 4,50% depuis décembre. La Banque centrale européenne, à laquelle Donald Trump se réfère souvent, a elle baissé progressivement son taux directeur, passé de 4% en juin 2024 à 2% aujourd’hui.Le président américain avait reconnu récemment qu’il était très peu probable qu’il renvoie le patron de la Fed, en théorie inamovible ou presque.Un tel licenciement serait sans précédent, et nécessiterait de prouver l’existence de fautes graves ou de malversations de la part du très pondéré banquier central de 72 ans, dont le mandat s’achève en mai 2026.Les taux d’intérêt sont le principal outil des banques centrales pour orienter l’économie. Baisser les taux encourage l’activité, mais peut faire monter les prix. Augmenter les taux permet de lutter contre l’inflation, mais peut freiner la croissance.

Wall Street termine en ordre dispersé, le Nasdaq et S&P 500 atteignent de nouveaux records

La Bourse de New York a terminé sans direction claire jeudi, digérant les résultats de certains géants de la “tech” américaine, et dans l’attente de nouvelles sur le plan commercial.L’indice élargi S&P 500 (+0,07% à 6.363,35 points) et l’indice Nasdaq (+0,70% à 21.057,96 points) ont, une nouvelle fois, franchi des nouveaux sommets en clôture, tandis que le Dow Jones a perdu 0,70%.”Les actions atteignent de nouveaux records aujourd’hui, après que les résultats des entreprises ont été bien accueillis” et de bonnes “données économiques”, résume Jose Torres, d’Interactive Brokers.”Un peu plus de 20% des entreprises du S&P 500 ont publié leurs résultats” et “pour le moment, ils semblent assez bons”, avance pour sa part Thomas Shipp, de LPL Financial.Parmi les plus grosses capitalisations à avoir déjà partagé leurs performances, Alphabet, la maison mère de Google, a gagné du terrain (+1,02% à 192,17 dollars) après avoir vu son chiffre d’affaires au deuxième trimestre bondir de 14% sur un an à plus de 96 milliards de dollars.Cette croissance, largement supérieure aux attentes, est notamment portée par la forte demande en services d’intelligence artificielle (IA).Autre géant du secteur technologique, le spécialiste des véhicules électrique Tesla a nettement reculé (-8,20% à 305,30 dollars) après une baisse de 16% de son bénéfice net au deuxième trimestre.Le groupe a été affecté par un repli des ventes de véhicules, dans un contexte de concurrence accrue et de conséquences de l’implication de son patron Elon Musk dans la sphère politique américaine.Dans le même temps, “l’absence de développements sur le front commercial maintient les indices dans une fourchette relativement étroite”, selon les analystes de Briefing.com.Les investisseurs attendent en effet des nouvelles des négociations commerciales, avant la date butoir du 1er août, mais “l’optimisme reste de mise”, selon Adam Sarhan, de 50 Park Investments.L’administration Trump compte pour l’heure cinq accords à son actif, et les acteurs du marché espèrent qu’un compromis sera bientôt trouvé avec l’Union européenne et avec la Chine.Côté indicateurs, les inscriptions au chômage se sont établies à 217.000 la semaine passée, en baisse pour la sixième période d’affilée et en deçà des attentes des analystes.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt à dix ans se tendait, à 4,40% vers 20H15 GMT contre 4,38% à la clôture mercredi.Au tableau des valeurs, la chaîne de restauration rapide d’inspiration mexicaine Chipotle a glissé (-14,30% à 45,76 dollars) après avoir fait état pour le deuxième trimestre d’un recul des ventes dans ses restaurants.Le groupe informatique américain IBM a perdu du terrain (-7,62% à 260,51 dollars), malgré des résultats supérieurs aux attentes.L’entreprise a engrangé au deuxième trimestre un chiffre d’affaires de 16,98 milliards de dollars ce qui lui a permis de générer un bénéfice net par action de 2,80 dollars.La compagnie aérienne American Airlines a chuté (-9,62% à 11,46 dollars) à cause de l’abaissement de ses prévisions pour le troisième trimestre. Le groupe anticipe désormais une perte nette par action hors éléments exceptionnels comprise entre 10 et 60 cents (contre auparavant un bénéfice de 3 cents).

La BCE marque une pause et espère un dénouement sur les droits de douane

La Banque centrale européenne a maintenu ses taux d’intérêt inchangés jeudi, à l’issue d’un long cycle de baisses et pour prendre le temps d’évaluer les décisions imminentes dans le bras de fer commercial entre Washington et les Européens.Ce statu quo monétaire met fin à une série de baisses de taux, démarrée il y a un an, lorsque la BCE avait décidé de diminuer progressivement le coût du crédit pour accompagner le recul de l’inflation.Le rythme de la hausse des prix à la consommation s’est stabilisé autour de l’objectif de 2% fixé par la banque centrale, après avoir atteint des niveaux record dans le sillage de la pandémie de Covid-19 et de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.La modération de l’inflation et les signes encourageants côté croissance placent la BCE en “bonne position pour faire face aux turbulences et aux risques qui se présenteront au cours des prochains mois”, a assuré la présidente de la BCE, Christine Lagarde après l’annonce des taux.Mais elle n’a pas caché qu’elle aimerait voir se dissiper “rapidement” l’incertitude “extrême” pour l’économie mondiale qu’a enclenchée l’offensive commerciale tous azimuts de Donald Trump.Les gardiens de l’euro “sont dans l’attente, dans l’espoir d’une plus grande clarté sur les perspectives économiques et les implications des négociations commerciales entre l’UE et les États-Unis”, note Stefan Gerlach, économiste en chef chez EFG Bank à Zurich.- “Impossible” de prédire -Après des négociations émaillées de rebondissements, depuis plusieurs semaines, un accord commercial entre l’UE et les Etats-Unis semblait se dessiner jeudi.Selon plusieurs sources européennes, l’accord prévoit des surtaxes douanières de 15% sur les exportations européennes à destination des Etats-Unis, avec des exemptions notamment sur l’aéronautique, les spiritueux ou certains médicaments.Donald Trump avait pris l’Union européenne de court le 12 juillet en décrétant des droits de douane de 30% sur toutes les importations en provenance de l’UE à compter du 1er août.Le renforcement des barrières commerciales risque de porter un nouveau coup à l’économie de la zone euro et d’inciter la BCE à envisager une autre baisse de taux après l’été. Mais elles pourraient aussi pousser de nouveau les prix à la hausse.Christine Lagarde a souligné qu’il “très difficile d’évaluer pour l’instant” l’impact de ces mouvements douaniers sur l’inflation, rendant “impossible” de prédire à l’avance le cap monétaire de la BCE.Après sept baisses consécutives et huit au total depuis juin dernier, la BCE a ramené jeudi son taux de dépôt, qui fait référence, à 2%, contre un pic de 4% atteint en pleine vague inflationniste.- Cours sous surveillance -L’inflation pourrait être tirée vers le bas si une hausse des droits de douane réduisait la demande pour les exportations européennes et “incitait les pays en surcapacité à réorienter leurs exportations vers la zone euro”, a déclaré la présidente de la BCE.À l’inverse, une rupture des échanges commerciaux mondiaux et des chaînes d’approvisionnement pourrait alimenter une nouvelle flambée des prix. Tandis qu’un dénouement des tensions commerciales pourrait “redresser le moral et stimuler l’activité”, allégeant la pression sur les prix.A ces inconnus s’ajoute l’envolée de l’euro qui a bondi de près de 14 % par rapport au dollar depuis le début de l’année, même si cette fièvre s’est calmée récemment.Un euro plus fort rendrait les importations moins chères et freinerait encore davantage l’inflation. La BCE prévoit déjà que l’indicateur baissera à 1,6 % en 2026 avant de revenir à son objectif en 2027.Mme Lagarde a déclaré que la BCE surveillait le cours euro-dollars et ses conséquences sur l’inflation, mais sans viser de taux de change particulier. “Nous sommes dans une situation d’attente et d’observation”, a conclu Mme Lagarde.Si l’inflation montre des signes d’affaiblissement et que les données économiques semblent instables, la banque centrale pourrait opter pour “une dernière baisse des taux lors de la réunion de septembre”, estime Carsten Brzeski, analyste à la banque ING.