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La Bourse de Paris hésite face aux tensions commerciales et aux questions géopolitiques

La Bourse de Paris évolue proche de l’équilibre lundi, les investisseurs restant prudents entre l’effervescence géopolitique autour de l’Ukraine et les menaces de droits de douane de Donald Trump.Vers 09H45, le CAC 40 glissait de 0,03% à 8.176,47, en baisse de 2,07 points. Vendredi, l’indice vedette parisien avait terminé en timide hausse de 0,18%, à 8.178,54 points.”La géopolitique reste au premier plan avec l’annonce de discussions sur la situation russo-ukrainienne qui devraient débuter en Arabie saoudite cette semaine”, commente Patrick Munnelly de Tickmill Group.Plusieurs chefs de gouvernement européens se réunissent lundi à Paris pour faire face à “l’accélération” de l’administration américaine sur le dossier ukrainien et définir une réponse commune pour renforcer la sécurité du Vieux Continent.Cette réunion intervient quelques jours après l’appel du président américain Donald Trump à son homologue russe Vladimir Poutine et leur décision de négocier directement au sujet de l’Ukraine lors d’un prochain sommet en Arabie saoudite. M. Trump avait déclaré dimanche qu’une rencontre avec M. Poutine pourrait intervenir “très bientôt”.”L’idée d’une fin de la guerre fait des vagues sur les marchés, en particulier sur le pétrole et les actifs à risque européens”, souligne Stephen Innes, analyste de SPI AM.”La menace immédiate de droits de douane réciproques de la part des États-Unis a diminué jusqu’en avril”, note Patrick Munnelly, mais “la possibilité que les États-Unis imposent un droit de douane supplémentaire (…) sur toutes les importations en provenance de l’Union européenne” reste une inquiétude présente.Le président américain Donald Trump avait promis jeudi d’imposer des “droits de douane réciproques” pour rétablir “l’équité” dans les relations commerciales entre les États-Unis et le reste du monde.Donald Trump a ajouté vendredi qu’il envisageait d’imposer de nouveaux droits de douane sur les voitures importées, “autour du 2 avril”.Depuis le début de son second mandat, le républicain a mis en place 10% de droits de douane additionnels sur les produits chinois et a assuré que l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis seraient prochainement taxés à hauteur de 25%.A l’agenda cette semaine, les investisseurs seront particulièrement attentifs mercredi à la publication des Minutes de la réunion monétaire de la Fed (Réserve fédérale américaine) mercredi.La défense en formeLes valeurs de la défense restent encore dopées par l’effervescence géopolitique autour de l’Ukraine, poussées par l’idée d’un engagement plus fort des Européens dans la sécurité du continent.Thales prenait 2,93% à 170,20 euros et Dassault Aviation gagnait 3,20% à 225,80 euros vers 09H45.

L’IA à la rescousse pour limiter les retours de colis, point noir de l’e-commerce

Du simple selfie au robot gestionnaire de stocks, les outils basés sur l’intelligence artificielle (IA) fleurissent et séduisent les acteurs du commerce en ligne qui cherchent à limiter les retours de colis, pénalisant pour leurs bénéfices.Sur le site de mode à bas coût Shein, un message en rouge prévient: le délai pour renvoyer des articles est dorénavant de 30 jours – contre 45 jours encore en 2024. La plateforme Zalando l’a elle réduit de 100 à 30 jours.Un serrage de vis entamé en 2023 par H&M ou Zara, en facturant quelques euros les renvois d’articles achetés en ligne.Vue comme nécessaire pour un achat sans essayage, la gratuité des retours “a été très en vogue dans la première phase de l’e-commerce” jusqu’aux années 2020, mais “maintenant, on est plutôt dans une phase de responsabilisation” et de “limitation”, explique à l’AFP Laëtitia Lamari, analyste spécialiste du commerce en ligne. Et pour cause: jusqu’à 30% des articles de mode sont renvoyés, notamment car “les clients achètent plusieurs tailles ou styles et (en) retournent la plupart”, selon une étude de McKinsey avec le site Business of fashion fin 2024. Cette pratique pèse sur les marges des e-commerçants du textile: un retour de colis coûte en moyenne entre 21 et 46 dollars (20 et 43,8 euros), compte tenu des importants frais de transport, traitement et reconditionnement, révélait une autre étude de McKinsey. – “Tombé parfait” -Dans la mode en ligne, “70% des retours sont liés à un problème de taille”, observe Zoé Tournant, cofondatrice de Fringuant, entreprise française utilisant l’IA pour figurer le corps d’un acheteur à partir d’un selfie et ainsi mieux le conseiller.La taille et le poids, que le client renseigne manuellement, donnent une idée de sa silhouette, “puis avec le selfie, on va détecter son âge, son genre”, des paramètres qui “affinent” le calcul de sa morphologie et qui, combinés aux dimensions du vêtement fournies par la marque, permettent de lui conseiller la taille à prendre, explique-t-elle.  “Tombé parfait sur les épaules” pour un pull, “des doutes au niveau des hanches” pour un pantalon… en quelques secondes, l’algorithme, entraîné pendant un an avec des milliers d’images, donne la taille adaptée et quelques commentaires pour aider l’utilisateur à se projeter.La marque Maje compte parmi la vingtaine de clients de Fringuant qui déboursent “5.000 à 100.000 euros par an” (Claudie Pierlot, Grain de Malice, Zapa…) pour ce service.Sur son site, “on observe 45% de retours en moins concernant les articles placés sous notre outil”, indique Zoé Tournant, dont l’entreprise de 13 personnes a été accompagnée techniquement par Meta en 2024 pour se développer. Depuis juillet 2023, “en prenant deux photos d’eux-mêmes avec leur téléphone et en vêtements moulants”, Zalando peut aussi “prédire les mensurations du client” et “éviter au maximum les retours”, explique à l’AFP ce poids lourd de la mode en ligne.Tenté par le virage IA, Zalando a acquis dès 2020 la start-up suisse Fision, l’une des désormais nombreuses sur ce créneau de la recommandation de taille.- L’IA dans l’entrepôt -Les retours de colis peuvent aussi être dus à une erreur d’expédition. Pour les éviter, dans les sites d’ID Logistics, les chariots des préparateurs de commandes sont équipés d’une caméra intelligente qui vérifie que la couleur ou la taille du produit récupéré dans les rayons correspondent bien à la commande et alerte immédiatement l’employé s’il a saisi le mauvais article. En moins de deux ans, cette caméra a “réduit de 90%” les colis erronés, affirme Ludovic Lamaud, directeur développement et innovation du groupe présent dans 18 pays.Dans l’entrepôt, un robot autonome “bourré d’IA” apprend aussi la cartographie des lieux pour “remettre à jour le stock selon ce qu’il y voit”. Il traite “6.000 à 30.000 palettes par nuit”. “Un stock juste évite les erreurs de préparation et donc les retours”, dit Ludovic Lamaud.Et en cas de retour du colis, l’IA peut aider à “déterminer que l’acheteur a bien rendu le bon produit” et lutter contre la “fraude”, indique Laëtitia Lamari.

Espagne: la ville de Málaga veut mettre fin aux balades en calèches

Le long du front de mer, des touristes admirent les eaux de la Méditerranée, installés dans une calèche tirée par un cheval: l’image, grand classique des villes touristiques du sud de l’Espagne, ne sera bientôt plus qu’un souvenir à Málaga, où la municipalité a décidé de mettre fin à cette pratique.”C’est très agréable, on voit Málaga d’une manière complètement différente”, se réjouit Anastasia, une touriste de 47 ans qui descend tout juste d’une de ces calèches. “Je suis sûr que ça aide la ville à attirer plus de monde”, abonde Robert, 46 ans, lui aussi enthousiasmé après une promenade.La pratique, qui existe encore dans quelques villes d’Andalousie (sud de l’Espagne), n’en reste pas moins très critiquée par les défenseurs de la cause animale.Les chevaux tirant les calèches “doivent faire des trajets énormes”, affirme à l’AFP Concordia Márquez, fondatrice d’un refuge baptisé “Tous les chevaux du monde”, situé à une trentaine de kilomètres de Málaga.”Ils doivent se rendre au lieu où ils passent la nuit, puis revenir (à Málaga) pour travailler”, poursuit-elle. Elle souligne aussi les températures extrêmement élevées en été dans le sud de l’Espagne: “A Malaga, il peut faire jusqu’à 40 ou 45 degrés. C’est inhumain de faire travailler un cheval dans ces conditions”.De fait, l’argument du bien-être animal a été mis en avant par la municipalité pour expliquer sa décision. Mais ce n’est pas le seul.”Ce que nous cherchons, c’est le bien-être des animaux, mais il faut aussi se rendre compte qu’à Málaga, auparavant, il y avait beaucoup plus d’espace pour que (ces calèches) circulent. Mais avec les travaux réalisés au cours des 20 dernières années, il ne reste plus que le parc et une partie du front de mer”, explique María Trinidad Hernández, conseillère chargée de la mobilité à la mairie de la ville.- “Négociations” -L’objectif n’a rien de neuf puisque dès 2015, la municipalité avait annoncé son souhait de mettre un terme à cette pratique touristique d’ici à 2035. Le calendrier a donc été beaucoup accéléré.”A l’époque, il y avait 55 licences, il en reste 25″, poursuit Mme Trinidad Hernández. “Aujourd’hui, ce que nous voulons, c’est anticiper sur ces 10 années (jusqu’à 2035) et en finir en 2025”.Et d’expliquer que des “négociations” sont encore en cours avec les titulaires des 25 dernières licences pour parvenir à un accord. “Nous avons négocié pendant très longtemps, nous avons répondu à 99% des revendications des propriétaires de calèches, mais dès lors que la mairie a pris la décision (…) nous allons révoquer ces licences”, promet la conseillère municipale.Les calèches ne disparaîtront toutefois pas complètement du paysage de Málaga. Quelques-unes devraient continuer à circuler dans la ville de manière ponctuelle.”Ce qui va disparaître, ce sont les licences municipales, la calèche touristique que l’on prend et paie comme s’il s’agissait d’un taxi”, explique l’édile. Mais “pendant les fêtes et les périodes où la calèche est traditionnellement utilisée, elle continuera d’exister”.

Un bronze de Camille Claudel, retrouvé par hasard, adjugé 3,1 M d’euros

“Une aventure unique”: une version de “L’Âge mûr”, célèbre sculpture en bronze de Camille Claudel retrouvée par hasard dans un appartement parisien inhabité, a affolé les enchères et été adjugée 3,1 millions d’euros dimanche à Orléans.Le bronze, qui avait été estimé entre 1,5 et 2 millions d’euros, devient le deuxième meilleur résultat pour une Å“uvre de Camille Claudel (1864-1943), après la vente en 2013 d’une première version de “La Valse”, adjugée 5,2 millions d’euros chez Sotheby’s, à Londres.Découvert caché sous un drap lors d’un inventaire réalisé dans un appartement inhabité depuis plus de 15 ans, situé au pied de la Tour Eiffel, ce bronze, l’une des Å“uvres les plus célèbres de la sculptrice, était tombé dans l’oubli.Après une quinzaine de minutes d’enchères à la tension palpable, et durant laquelle cinq enchérisseurs ont rivalisé au téléphone, le dernier coup de marteau a été tapé à 3,1 millions d’euros (3.663.000 euros avec les frais), par le commissaire-priseur Matthieu Semont, qui avait découvert l’Å“uvre.L’identité de l’acheteur n’a pas été immédiatement révélée.Les 350 personnes qui s’étaient arrachées un droit d’assister à la vente, organisée par la maison de vente Philocale dans une salle au cÅ“ur du conservatoire d’Orléans, ont alors offert une longue standing-ovation à la conclusion d’une “aventure unique”, selon M. Semont.”On n’a pas à rougir de cette vente, qui en fait le deuxième record pour une Å“uvre de Claudel et je suis soulagé que tout se soit bien passé”, a-t-il réagi à l’issue de la vente.Le commissaire-priseur, qui l’avait découverte le 17 septembre, a expliqué à l’AFP avoir “été saisi d’émotion” lorsqu’il a “reconnu” ce bronze.- “Notre histoire à tous” -“C’est plus une rencontre qu’une découverte, c’est magique, j’en ai pleuré. Ce bronze, dont on avait perdu la trace depuis plus d’un siècle, est d’une qualité stupéfiante”, a-t-il ajouté.Il a raconté être venu “dans le cadre d’un inventaire successoral comme j’en fais tous les jours, avec un notaire, dans un appartement plongé dans le noir, fermé depuis une quinzaine d’années, avec beaucoup de poussière”. Il a alors “soulevé le linge qui recouvrait la sculpture” et “tout de suite reconnu une partie de la sculpture, l’implorante (une jeune femme à genoux suppliant, ndlr)”.Depuis cette incroyable trouvaille, l’histoire de l’Å“uvre a fait le tour du monde. Les jours précédant la vente, des historiens, des conservateurs, des collectionneurs du monde entier, mais aussi des anonymes, sont venus admirer l’Å“uvre alors exposée, par simple curiosité ou réel désir d’achat.La sculpture représente un cycle de vie, incarné par trois personnages dont une jeune femme agenouillée, symbolisant la passion déchirante entre la sculptrice et Auguste Rodin, selon plusieurs historiens de l’art.”C’est un objet d’Å“uvre magistral, c’est notre histoire à tous. C’est une des plus belles pages de l’histoire de l’art”, a déclaré Alexandre Lacroix, expert en sculptures, lors de la vente.Commande avortée de l’Etat à Camille Claudel, l’Å“uvre, datée entre 1892 et 1898, évoque aussi sa descente aux enfers après sa rupture avec le sculpteur “qui n’a jamais cessé de l’aimer et a pleuré en découvrant l’implorante chez le fondeur Eugène Blot”.Également intitulée “La Destinée”, “Le Chemin de la vie” ou “La Fatalité”, cette Å“uvre majeure n’existe que dans quelques exemplaires, dont deux exposés aux musées d’Orsay et Rodin à Paris et un autre au musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine (Aube).D’une dimension de 61,5 x 85 x 37,5 centimètres, elle est signée “C. Claudel” et porte le cachet du fondeur et ami indéfectible de la sculptrice, “Eugène Blot Paris”, ainsi que le numéro 1 aux pieds de l’implorante. La vente a confirmé l’importante côte de l’artiste sur le marché de l’art. En novembre 2017, 17 de ses Å“uvres avaient atteint un résultat triple par rapport à l’estimation, avec 12 préemptions et 1,187 million d’euros pour un autre bronze célèbre, “L’Abandon” (1886), le double de son estimation basse.

Japon: la croissance s’effondre à 0,1% en 2024, malgré un sursaut au 4e trimestre

Le Japon a vu sa croissance économique s’essouffler fortement en 2024, avec une quasi-stagnation de son Produit intérieur brut (PIB), en dépit d’un sursaut inattendu au quatrième trimestre sur fond de rebond précaire de la consommation et d’excédent commercial.Selon une première estimation officielle publiée lundi par le gouvernement, le PIB de la quatrième économie mondiale a progressé de 0,1% l’an dernier en termes réels (corrigés de l’inflation), après une croissance de 1,5% en 2023.Sur le quatrième trimestre cependant, le Japon a enregistré une croissance économique de 0,7%, en sensible accélération par rapport au troisième trimestre (+0,4%, chiffre révisé), et bien davantage que l’anticipation (+0,3%) des experts sondés par l’agence Bloomberg.Mais “cette croissance au dernier trimestre a été soutenue presque exclusivement” par un excédent commercial accru, souligne Stefan Angrick, analyste de Moody’s AnalyticsOr, celui-ci s’explique surtout par une chute de 2,1% en glissement trimestriel des importations, sur fond de repli de la demande intérieure, les exportations de biens et services n’ayant gonflé modestement que de 1,1%.”Cela n’est guère un signe d’une économie florissante (…) En d’autres termes, la publication d’aujourd’hui ne change rien au fait que l’économie japonaise est en difficulté”, insiste M. Angrick.- “Economie enlisée” -Certes, au-delà du facteur technique commercial, des experts de l’institut Daiwa pointent la normalisation de la production automobile après les arrêts du printemps suite à plusieurs enquêtes réglementaires, ainsi qu'”un appétit accru des entreprises pour les dépenses d’investissement et une reprise de la consommation”.Après s’être contractée quatre mois consécutifs sur fond d’inflation, la consommation des Japonais s’est ressaisie en décembre, avec un rebond de 2,7% des dépenses des ménages sur un an – grâce à une revalorisation des salaires moyens et aux primes de fin d’année.Le gouvernement du nouveau Premier ministre Shigeru Ishiba, arrivé au pouvoir début octobre, a par ailleurs approuvé mi-décembre un plan de relance équivalant à 136 milliards d’euros, avec des rabais fiscaux, aides et subventions énergétiques pour conforter le pouvoir d’achat.”Le niveau élevé du taux d’épargne (des ménages japonais) laisse une grande marge de manÅ“uvre pour que la consommation continue d’augmenter”, commente Marcel Thieliant, analyste de Capital Economics.Pour autant “il est tout aussi possible que les consommateurs se serrent la ceinture en réponse à la baisse de leurs revenus réels” face à une inflation toujours élevée, avertit-il.”Les indicateurs optimistes masquent une économie nationale toujours enlisée: la consommation reste faible, car les augmentations de salaires demeurent inférieures à l’inflation depuis près de trois ans, et une inflation persistante retarde la progression des salaires réels”, confirme M. Angrick.- “Sur une corde raide” -La hausse des prix à la consommation au Japon (hors produits frais) a accéléré de 3% sur un an en décembre, après avoir déjà grimpé à 2,7% le mois précédent, se maintenant très au-delà de la cible d’environ 2% fixée par la Banque du Japon (BoJ).Cette inflation tenace et la relative bonne performance de l’économie au dernier trimestre pourraient encourager l’institution à relever de nouveau ses taux, après deux hausses l’an dernier.Le gouvernement Ishiba ne disposant pas d’une majorité absolue au Parlement depuis son cuisant revers électoral en octobre, “l’incertitude politique est une préoccupation supplémentaire”, ajoute Stefan Angrick.”Les politiques budgétaire et monétaire marchent sur une corde raide entre une faible croissance réelle et une inflation qui s’installe”, note-t-il également.Considérant les massives mesures de relance engagées par Tokyo à grands coups de dépenses publiques, le Fonds monétaire international (FMI) s’est alarmé début février du “risque important” de voir le déficit budgétaire du Japon se creuser davantage, au risque “de restreindre encore la marge de manÅ“uvre budgétaire” pour réagir à de futurs chocs économiques.Enfin, face à l’assombrissement du commerce mondiale sur fond de barrières douanières imposées par le président américain Donald Trump, “le Japon ne pourra pas compter sur les exportations pour compenser” le manque de vigueur de son économie, rappelle M. Angrick.En termes nominaux, c’est-à-dire sans corriger l’effet de l’inflation, le PIB nippon avait été rétrogradé en 2023 au quatrième rang mondial, ayant été dépassé par l’Allemagne. C’est de nouveau le cas en 2024, en dépit d’un recul de 0,2% de l’économie allemande.

Wall Street termine la semaine sans direction claire

La Bourse de New York a clôturé en ordre dispersé vendredi, les investisseurs reprenant leur souffle après une semaine chargée en données d’inflation et rebondissements sur les droits de douane.Le Dow Jones a perdu 0,37%, l’indice Nasdaq a pris 0,41% tandis que l’indice élargi S&P 500 est resté proche de l’équilibre (-0,01%).”Le marché a été dans une sorte d’ondulation” pour la dernière séance de la semaine, sans que l’on puisse réellement observer “de prédominance pour ou contre le risque”, remarque auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.”Certains investisseurs ont cherché à prendre des bénéfices avant le long weekend” qui arrive, estime par ailleurs M. Stovall. Lundi les marchés seront fermés aux Etats-Unis pour observer le jour férié de President’s Day.Vendredi, “les investisseurs ont été un peu surpris par la faiblesse des ventes au détail” de janvier aux Etats-Unis, juge Sam Stovall.La consommation des ménages a connu en janvier son plus gros recul mensuel en près de deux ans aux Etats-Unis, un fléchissement attribué entre autres au temps froid et aux mégafeux en Californie. Les ventes au détail se sont élevées à 723,9 milliards de dollars pendant le premier mois de l’année, soit un repli de 0,9% par rapport à décembre, selon les données publiées vendredi par le département du Commerce. Les analystes s’attendaient à un recul moins prononcé de -0,2%, selon le consensus compilé par MarketWatch.com.Cette consommation en berne “rouvre la porte” à une potentielle baisse de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) cet été, “une perspective qui avait été atténuée par un indice des prix à la consommation très élevé en début de semaine”, a commenté dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se détendait encore vers 21H40 GMT, à 4,48%, contre 4,53% la veille en clôture.Les acteurs de marché continuaient également de surveiller les derniers développements sur les droits de douane américains, même s’ils “estiment qu’il s’agit avant tout d’un stratagème de négociation” pour Washington, assure Sam Stovall.Le président américain, Donald Trump, a promis jeudi d’imposer des “droits de douane réciproques” pour rétablir l'”équité” dans les relations commerciales entre les Etats-Unis et le reste du monde. Toutefois, ce nouveau coup de pression s’accompagne d’une échéance vague.Une revue complète des disparités commerciales avec chaque pays “devrait être achevée d’ici au 1er avril, ce qui laissera au président la possibilité de commencer dès le 2 avril” à prendre des mesures de réciprocité, a indiqué le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick.Donald Trump a ajouté vendredi qu’il envisageait d’imposer de nouveaux droits de douane sur les voitures importées, “autour du 2 avril”.Depuis le début de son second mandat, le républicain a mis en place 10% de droits de douane additionnels sur les produits chinois et assuré que l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis seraient prochainement taxés à hauteur de 25%.Au tableau des valeurs, l’action du fabricant d’ordinateurs et serveurs Dell a grimpé de 3,74% après des informations de presse faisant état de la préparation d’un accord entre l’entreprise et la start-up xAI d’Elon Musk. Selon l’agence économique Bloomberg, Dell pourrait vendre pour environ 5 milliards de dollars de serveurs dédiés à l’intelligence artificielle à xAI.Le site de location immobilière de courte durée Airbnb s’est envolé (+14,45%), aidé par des résultats trimestriels meilleurs qu’attendu.LE géant chinois du commerce en ligne a grimpé de 4,34%, porté par des informations de presse selon lesquelles son modèle d’intelligence artificielle serait intégré dans les appareils Apple vendus en Chine.La chaîne de streaming Roku a bondi de 14,14% grâce notamment à un chiffre d’affaires au-dessus des attentes des analystes. La chaîne de magasins de jeux vidéo GameStop a gagné 2,51% après des informations de presse selon lesquelles le groupe envisage d’investir dans les crypto-monnaies, dont le bitcoin.

Hermès envisage de se lancer dans la haute couture

Le gérant du groupe de luxe Hermès, Axel Dumas, a confirmé vendredi que le sellier-maroquinier, déjà présent dans le prêt-à-porter, envisageait de se lancer dans la haute couture à horizon 2026 ou 2027.”On réfléchit à la haute couture”, a-t-il déclaré lors d’une présentation des résultats de Hermès à des analystes financiers.”Est-ce qu’on y pensait stratégiquement? Je ne suis pas sûr, mais une fois qu’on l’a dit, on a trouvé ça sympa”, a-t-il lancé, expliquant que l’idée était sortie lors d’une interview au Financial Times en septembre. “On va essayer en 2026, le temps de se mettre en place et, même si c’est 2027, on ne va pas en faire une maladie, on va essayer de bien faire les choses”, a-t-il ajouté.”Ce qui nous intéresse dans la haute couture, c’est le savoir-faire. On a déjà un niveau très, très élevé et une qualité de cuir incroyable et on s’est dit +pourquoi pas?+”, a détaillé M. Dumas.”C’est sympa, d’autant plus que ce n’est pas arrivé par de la stratégie ou du marketing”, a-t-il insisté.”Qu’est-ce que cela nous apportera? Ce qui est sûr, c’est que ça nous apportera des ennuis et espérons que cela nous apporte aussi du plaisir”, a-t-il ajouté, se disant “très excité” par ce projet.Le sellier-maroquinier, connu pour ses sacs iconiques comme le Birkin ou le Kelly, est aussi présent dans le prêt-à-porter avec Nadège Vanhee-Cybulski à la tête des collections femme depuis 2014, alors que la créatrice Véronique Nichanian règne depuis plus de 35 ans sur les collections homme.La division vêtement et accessoires, qui comprend le prêt-à-porter, a progressé de 13,6% en 2024 pour atteindre 4,4 milliards d’euros, selon les résultats présentés vendredi.Hermès a enregistré des résultats record en 2024 avec un bénéfice net en hausse de 6,8% à 4,6 milliards d’euros et des ventes passant les 15 milliards d’euros, en progression de 13%.

La Bourse de Paris termine proche de l’équilibre

La Bourse de Paris a terminé proche de l’équilibre vendredi, au terme d’une semaine rythmée par de nouvelles annonces sur les droits de douane américains, des résultats d’entreprises et les espoirs de pourparlers sur la guerre en Ukraine.Le CAC 40 a terminé en timide hausse de 0,18%, à 8.178,54 points, soit un gain de 14,43 points. La veille, l’indice vedette parisien avait terminé en nette hausse de 1,52% à 8.164,11 points.Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM, évoque auprès de l’AFP une “séance de conclusion” après “une semaine chargée”, sans direction franche pour la Bourse de Paris comme les autres places européennes.”Nous avons eu un certain nombre de bonnes publications (de résultats d’entreprises) et les marchés ont pas mal progressé, il est donc normal que l’on se pose un peu”, affirme-t-il.Sur la semaine, le CAC 40 a gagné 2,58%.Et “depuis le début de l’année, les actions européennes ont progressé de plus de 10%, laissant les actions américaines dans leur rétroviseur”, rappelle Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.Elles profitent en effet de l’absence de droits de douane américains directement et spécifiquement tournés vers l’Europe.Le président américain Donald Trump a toutefois promis jeudi d’imposer des “droits de douane réciproques” pour rétablir l'”équité” dans les relations commerciales entre les États-Unis et le reste du monde.Le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a précisé que l’administration américaine ne serait en mesure de mettre son plan à exécution qu’à partir de début avril.Les marchés sont aussi rassurés car “les droits de douane réciproques de Trump ne seront finalement pas appliqués immédiatement”, note Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index.Par ailleurs, “la perspective d’une paix entre l’Ukraine et la Russie a déclenché une hausse de +l’appétit+ pour le risque en début de semaine, en particulier pour les actions européennes, qui ont bénéficié d’un large rebond”, note Kathleen Brooks, directrice de recherche chez XTB.Donald Trump a rompu le statu quo et l’isolement par l’Occident de Vladimir Poutine en l’appelant mercredi et en proclamant le début de négociations de paix.- Hermès voit grand -Le groupe de luxe Hermès a annoncé vendredi des résultats record en 2024 avec un bénéfice net en hausse de 6,8% à 4,6 milliards d’euros et des ventes passant les 15 milliards d’euros (+13%), grâce à des progressions dans toutes les régions.Le gérant du groupe de luxe, Axel Dumas, a aussi confirmé vendredi que le sellier-maroquinier, déjà présent dans le prêt-à-porter, envisageait de se lancer dans la haute couture à horizon 2026 ou 2027.Le titre du groupe a terminé en hausse de 0,82% à 2.839 euros.”Le CAC40 est tiré par le luxe”, note Guillaume Chaloin.Le groupe de luxe Kering a gagné 1,74% à 280 euros et LVMH 0,82% à 713 euros.- Eutelsat sombre -L’opérateur européen de satellites Eutelsat a creusé sa perte lors du premier semestre de son exercice décalé 2024-2025, à hauteur de 873,2 millions d’euros, mais a confirmé ses objectifs pour l’ensemble de l’année, selon un communiqué publié vendredi.L’an passé, il avait enregistré une perte nette de 191,3 millions d’euros lors des six premiers mois de son exercice. Cette publication a été sanctionnée à la Bourse de Paris, l’action Eultelsat terminant en forte baisse de 19,14% à 1,39 euros.

Les Bourses européennes terminent sans direction claire

Les Bourses européennes ont terminé une semaine chargée sans direction commune vendredi, entre nouvelles annonces de droits de douane américains, effervescence diplomatique autour de la guerre en Ukraine et résultats d’entreprises.La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,18% comme à Milan, quand Francfort a baissé de 0,44% et Londres de 0,37% sur la séance.

Des bouquets de fleurs contaminés par les pesticides, selon UFC Que Choisir

Des analyses en laboratoire sur des bouquets, menées par UFC Que Choisir, révèlent “une contamination massive des fleurs coupées par des pesticides, dont certains interdits en Europe”, affirme le magazine de protection des consommateurs vendredi, jour de la Saint-Valentin, propice aux achats de bouquets.Évoquant la “mise en péril” de ceux qui manipulent ces fleurs – acheteurs et surtout professionnels – UFC Que Choisir dit “exiger des mesures immédiates pour protéger la santé publique et l’environnement”, dans un communiqué.Le magazine a testé 15 bouquets (roses, gerberas et chrysanthèmes, achetés début janvier en boutique, grande distribution et en ligne): “100% des fleurs sont contaminées”, avec “jusqu’à 46 résidus de pesticides différents sur un même bouquet”. Ces substances “incluent des cancérogènes avérés et des perturbateurs endocriniens qui menacent directement la santé de ceux qui les manipulent quotidiennement”. “À ce jour, aucune règlementation ne limite la présence de résidus de pesticides dans les fleurs coupées, dont 80% sont importées de pays autorisant encore l’usage de substances hautement toxiques”, indique le magazine.L’impact de ces produits sur les consommateurs reste inconnu, ajoute UFC Que Choisir, mais une évaluation sur l’exposition des travailleurs de la filière et leurs enfants a été confiée à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Les résultats sont attendus fin 2026 ou début 2027.- 85% importées -Interrogée vendredi par l’AFP, l’agence précise qu'”en fonction des résultats de l’expertise et conformément à la demande qui nous a été transmise, nous pourrons être amenés, si nécessaire, à réaliser dans un second temps, une évaluation similaire pour les consommateurs”.La mission avait été confiée à l’Anses après le décès en mars 2022 d’une fillette d’une leucémie liée à l’exposition de sa mère, fleuriste, pendant sa grossesse.Actuellement, environ 85% des fleurs coupées vendues en France sont importées (le plus souvent via les Pays-Bas), dont “une partie non négligeable cultivée hors d’Europe” avec potentiellement “des traitements par des pesticides qui ne sont pas autorisés dans l’Union européenne”, avait expliqué en janvier à l’AFP Henri Bastos, directeur scientifique santé et travail à l’Anses.- Fleurs de saison -UFC Que Choisir réclame “une règlementation stricte sur les doses maximales de résidus de pesticides dans les fleurs coupées”, “l’interdiction d’importer des fleurs traitées avec des pesticides interdits en Europe, avec un renforcement des contrôles” par les autorités sanitaires et les douanes, “une obligation d’étiquetage” sur les origines des fleurs et les traitements, et l’élargissement des recherches de l’Anses aux risques encourus par les consommateurs.Dans un communiqué, l’interprofession de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage (Valhor) réagit en affirmant que “l’ensemble de la filière respecte la réglementation en vigueur et fait preuve de transparence”, ajoutant qu’il lui est “impossible de se prononcer sur l’étude” de l’UFC, “ne connaissant pas le protocole utilisé”.Valhor cite en outre “une étude référente sur le sujet de l’usage des produits phytosanitaires dans le secteur de l’horticulture réalisée par l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques en 2021” qui “conclut qu’il n’y a pas de risques pour les consommateurs qui achètent des fleurs coupées”.L’interprofession indique également avoir lancé “dès l’automne 2024 une étude sur la présence de résidus de certains produits phytosanitaires sur les végétaux commercialisés, complémentaire de celle de l’Anses”, qui “nous permettra de tirer des recommandations et éventuelles adaptations d’usages”.L’UFC Que Choisir conseille de privilégier les fleurs biologiques et d’opter pour les fleurs françaises et de saison.Le ministère de l’Agriculture souligne de son côté que “les fleurs produites dans l’UE sont nécessairement produites en respectant les conditions d’utilisation des pesticides”. “Sur les fleurs importées, les contrôles effectués par le ministère portent sur la présence ou non d’organismes nuisibles réglementés”, ajoute-t-il. “Le sujet a fait l’objet de discussions à plusieurs reprises dans le cadre du comité permanent” de la Commission européenne, qui “a consulté les Etats membres en 2022”. Mais “l’absence de législation européenne sur la présence de résidus sur des biens non destinés à l’alimentation constitue un facteur bloquant” car “le comité permanent ne peut que fixer des mesures d’exécution de la législation existante”. “Une lacune de la règlementation européenne”, selon le ministère.