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Lombard: l’UE réagira “avec la plus extrême vigueur” à des droits de douane de Trump

Le ministre français de l’Economie Eric Lombard a assuré jeudi, lors de sa visite d’une usine d’Airbus près de Toulouse, que l’Union européenne (UE) réagirait “avec la plus extrême vigueur” si Donald Trump devait imposer de nouveaux droits de douane au Vieux continent.”Nous devons aussi protéger nos filières industrielles (…). L’Europe va réagir avec la plus extrême vigueur pour répondre à des hausses de tarifs par des hausses de tarifs”, a-t-il expliqué à des journalistes lors de son déplacement sur une chaîne d’assemblage d’avions A321 à Cornebarrieu (Haute-Garonne).”Nous jouons à armes égales avec les Etats-Unis”, a-t-il aussi déclaré.Le ministre de l’Economie, qui a visité les installations d’Airbus en compagnie du directeur général de l’avionneur, Guillaume Faury, a notamment souligné dans un discours devant un A321XLR que la décarbonation du secteur aérien était “essentielle, pour améliorer la durabilité de notre économie”.Il a insisté sur le besoin de “simplification” de la réglementation, assurant vouloir “continuer à faire avancer au Parlement” la loi sur le sujet présentée par le précédent gouvernement.”On a beaucoup trop réglementé” en Europe, lui a fait écho M. Faury. “Chaque règlement a peut-être une justification, mais quand on regarde l’ensemble (…), ça ralentit énormément les entreprises alors qu’il faut pouvoir aller très vite”, a ajouté le patron d’Airbus.”L’Europe doit vraiment changer de braquet (…). Il faut absolument, pour jouer à armes égales, que nous soyons dans une capacité de construire des géants européens” dont la naissance a été “empêchée” par l’UE, a estimé Eric Lombard dans son discours.En réponse à un rapport publié jeudi matin par la Cour des comptes, qui alertait sur des dépenses publiques “en roue libre”, le ministre de l’Economie a par ailleurs assuré que celles-ci “ont été tenues” en 2024, car leur montant aurait été “de 7 milliards inférieur au budget”.”Nous nous en occupons”, a-t-il ajouté, indiquant qu’il rencontrerait le Premier ministre François Bayrou vendredi matin à 07H30 “pour voir comment nous organisons le suivi de la dépense publique afin de tenir ce budget”.

Face aux licenciements et à la crise, le jeu vidéo se met en grève en France

Le secteur français du jeu vidéo s’est mis en pause jeudi, le temps d’une grève nationale inédite et de rassemblements dans une dizaine de villes pour dénoncer les conditions de travail et les destructions d’emplois.Après des années fastes liées aux confinements, où les ventes se sont envolées, cette industrie traverse une période de reflux depuis près de deux ans, marquée par des vagues de licenciements et des fermetures de studios.A l’appel du Syndicat des travailleurs du jeu vidéo (STJV), des rassemblements ont eu lieu dans près d’une dizaine de villes, dont Paris, Bordeaux, Lyon et Rennes. D’autres organisations syndicales avaient rejoint cet appel, y compris à l’étranger, comme au studio du géant français Ubisoft à Barcelone, en Espagne.Le STJV a salué “une journée historique”, avec “des grèves dans trois pays” et “plus de 1.000 personnes à nos rassemblements en France”. “Le rapport de force a changé”, a-t-il estimé sur X.A Paris, où l’on comptait près d’une centaines de personnes, Max Robert, développeur informatique de 29 ans, estime que “c’est important de se mobiliser” face à “une crise historique”, dans un secteur qui emploie entre 12.000 et 15.000 personnes en France.Parmi les revendications: l’arrêt des licenciements, de meilleures conditions de travail et plus de transparence sur le fonctionnement et les finances des entreprises.A Montpellier, une quarantaine de salariés du secteur, l’un des moteurs économiques de la région, se sont rassemblés devant l’entrée du siège local d’Ubisoft, où travaillent quelque 470 personnes.Pour Erwin Besnault, dont le métier consiste à tester la qualité des jeux, “on a trop longtemps joué sur l’excuse du métier passion et de la jeunesse de l’industrie pour accepter les sacrifices. Aujourd’hui, les gens sont cramés”.”La mobilisation est super importante parce que le milieu de l’industrie du jeu vidéo va vraiment très, très mal en ce moment, même à l’international. On parle de plus de 14.000 licenciements en 2024, dont des centaines en France. Et, là, 2025 commence déjà sur les chapeaux de roue”, a souligné de son côté Gaëtan Lebègue, programmeur et membre du STJV, à Lyon où se sont réunies une soixantaine de personnes.- Studios en difficulté -Ces derniers mois, plusieurs acteurs du secteur ont été touchés par d’importants mouvements sociaux, jusqu’ici plutôt rares dans cette industrie.En octobre, le mastodonte Ubisoft, qui emploie près de 18.000 personnes dans le monde (4.000 en France), a vu près d’un millier de salariés se mobiliser pour protester contre un changement de politique sur le télétravail.Après plusieurs lancements décevants, le groupe a annoncé jeudi avoir enregistré au 3e trimestre un chiffre d’affaire quasiment divisé par deux, entre le report au 20 mars de son titre phare “Assassin’s Creed Shadows”, et les mauvaises ventes à Noël de son dernier blockbuster “Star Wars Outlaws”.Autre acteur en position délicate, le studio Don’t Nod a fait face à plusieurs jours de grève après l’annonce d’un plan de licenciements, qui verrait le départ de 69 employés sur les quelque 250 à Paris.Depuis, un accord a été signé pour “privilégier les départs volontaires et limiter les départs contraints”, a indiqué la direction à l’AFP, “après une période de fortes tensions sociales”.- “Gueule de bois” -En septembre, plusieurs employés des studios Spiders et Kylotonn, propriétés de l’éditeur français Nacon, ont aussi fait grève pour dénoncer leurs conditions de travail, s’alarmant des risques de burn-out et d’une désorganisation des plannings.Longtemps considéré comme un secteur “créatif et artisanal”, le jeu vidéo est désormais “une industrie comme les autres”, estime l’économiste spécialiste des industries culturelles Julien Pillot.Pour lui, “des centaines, voire des milliers” de ses salariés “se réveillent avec la gueule de bois” car “ils se rendent compte que ce sont devenus des ouvriers comme les autres”.Mais au-delà de la réalité économique difficile, cette grève a aussi voulu mettre en lumière certaines dérives.Le STJV a partagé ces dernières semaines sur les réseaux sociaux de nombreux témoignages anonymes d’employés de l’industrie, illustrant selon lui l’ambiance toxique et le sexisme régnant dans certaines entreprises.Créé en 2017 et présent dans une vingtaine de studios français, le syndicat dit observer une hausse “exponentielle” du nombre de ses adhérents, qui devrait bientôt atteindre le millier. kf-cte-mkr-str-siu/may/reb/as

Journée noire pour Ubisoft, touché par la grève nationale du secteur et des résultats décevants

La série noire continue pour Ubisoft: en déconfiture sur les marchés financiers et en pleine réflexion quant à son avenir, le géant français des jeux vidéo a annoncé un chiffre d’affaires quasiment divisé par deux au troisième trimestre, alors qu’un mouvement de grève national mobilise ses salariés.En baisse de 47,5%, à 318,1 millions d’euros, ces chiffres décevants sont le reflet du report au 20 mars de la sortie de son titre phare “Assassin’s Creed Shadows”, initialement prévu pour le 15 novembre, et sur lequel le groupe mise beaucoup.Ubisoft pâtit également du succès en demi-teinte de son dernier blockbuster “Star Wars Outlaws” sur la période de Noël, qui “n’a pas répondu aux attentes” de l’éditeur, a indiqué jeudi le directeur financier du groupe Frédérick Duguet, lors d’une conférence de presse.Concernant les “réservations nettes” (“net bookings”), indice de référence du groupe qui désigne les ventes hors revenus différés, elles ont chuté de 51,8% au troisième trimestre, à 301,8 millions d’euros, “conforme à l’objectif révisé” en janvier du groupe.Ubisoft espère rebondir au dernier trimestre avec la sortie de “Assassin’s Creed Shadows”, dont les précommandes “affichent une bonne dynamique, à un niveau comparable à celles d’+Assassin’s Creed Odyssey+”, qui figure au 2e rang des plus grands succès de la franchise, fait valoir Ubisoft.Avec ce nouvel opus qui se déroule dans le Japon médiéval – une demande de longue date des fans – “nous voulons égaler la performance de +Assassin’s Creed Valhalla+”, jeu le plus vendu de cet univers, “dont Odyssey a été très proche en termes de quantité vendue”, a affirmé M. Duguet.L’éditeur espère retrouver des couleurs sur sa prochaine année fiscale, comptant notamment sur les ventes de “Shadows” et du nouveau contenu pour son jeu de tir “Rainbow Six Siege”.Frédérick Duguet a également rappelé qu’Ubisoft comptait sortir “chaque année” des produits en lien avec l’univers Assassin’s Creed.- “Choix difficiles” -Jeudi, l’éditeur a également été touché par le journée de grève nationale lancée dans le secteur du jeu vidéo – alors que plusieurs journées de mobilisation ont agité ses studios français l’an dernier, au sujet notamment des salaires et du télétravail.Début 2023, le groupe a entamé un plan de réduction des coûts. Il compte désormais dépasser les 200 millions d’euros prévus cette année et “poursuivre ces efforts” l’an prochain.L’éditeur a annoncé ces derniers mois plusieurs fermetures de studios, notamment aux États-Unis, au Japon et au Royaume-Uni, et a débranché son jeu de tir en ligne “XDefiant”, faute d’audience, menant au licenciement de plus de 450 employés.Des choix “difficiles mais nécessaires”, a affirmé le PDG d’Ubisoft Yves Guillemot, cité dans le communiqué.Sur fonds de rumeurs de rachat, il a également indiqué en janvier étudier plusieurs “options” concernant son avenir et a lancé un processus en ce sens, sur lequel Ubisoft n’a pas souhaité donné plus de détails jeudi.L’éditeur, qui employait 18.666 salariés dans le monde fin septembre et environ 4.000 en France, pourrait faire l’objet d’un rachat conjoint par le géant chinois de la tech Tencent et la famille Guillemot, aux commandes du groupe.Tencent, avec qui les frères Guillemot ont scellé une union en 2022 pour garder la main sur l’entreprise, détient près de 10% du capital, tandis que la famille en possède autour de 14%.Mais d’autres géants du jeu vidéo pourraient être intéressés, comme Savvy Games, groupe détenu par le très puissant Fonds d’investissement public saoudien, avec qui Ubisoft aurait noué un partenariat, selon des informations du journal Les Échos.Également interrogé sur d’éventuelles retombées positives de la sortie en 2025 de la Switch 2, le très attendu successeur de la console phare de Nintendo, Ubisoft n’a pas souhaité répondre.

Musk retirera son offre d’achat d’OpenAI si elle garde son statut d’organisation à but non lucratif

Elon Musk renoncera à son offre d’achat d’OpenAI pour la somme de 97,4 milliards de dollars si le conseil d’administration de la start-up garde un modèle d’organisation à but non lucratif, selon des documents judiciaires déposés mercredi.Lundi, Elon Musk a proposé de racheter la start-up à l’origine de l’agent conversationnel ChatGPT. Le patron d’OpenAI Sam Altman a rapidement rejeté l’offre, indiquant que la start-up d’intelligence artificielle (IA) générative n’était “pas à vendre”. “Si le conseil d’administration d’OpenAI, Inc. est prêt à préserver la mission de l’organisation à but non lucratif et à accepter de retirer le signe +à vendre+ de ses actifs en stoppant sa transition, (Elon) Musk retirera son offre”, selon les documents.OpenAI fonctionne actuellement à travers une structure hybride, en tant qu’organisation à but non lucratif avec une branche à but lucratif.Le passage à un modèle à but lucratif, que M. Altman considère comme crucial pour le développement de l’entreprise, a exacerbé les tensions avec M. Musk.Elon Musk et Sam Altman faisaient tous les deux partie de l’équipe de 11 personnes qui a fondé OpenAI en 2015, le premier ayant apporté un financement initial de 45 millions de dollars.Trois ans plus tard, M. Musk a quitté l’entreprise, OpenAI évoquant “un futur conflit potentiel pour Elon… alors que Tesla”, dont Elon Musk est le patron, “continue à se focaliser sur l’IA.”Les coûts considérables liés à la conception, à l’entraînement et au déploiement des modèles d’IA ont contraint l’entreprise à rechercher une nouvelle structure qui donnerait aux investisseurs une participation au capital et offrirait une gestion plus stable.Le passage à une société à but lucratif traditionnelle nécessite l’approbation des autorités de Californie et du Delaware. Les juges devront décider combien vaut la branche à but non lucratif d’OpenAI, qui deviendra un des actionnaires de l’entreprise.Les investisseurs actuels préfèrent une valorisation plus faible afin de rentabiliser leurs parts dans la nouvelle société.La dernière manÅ“uvre d’Elon Musk pour saper son ancien allié est intervenue peu après l’apparition de Sam Altman à la Maison-Blanche, annonçant sa participation à Stargate, un projet privé d’infrastructure d’IA parrainé par Donald Trump en partenariat avec la société japonaise SoftBank.Elon Musk, qui joue un rôle central au sein de la nouvelle administration Trump, a immédiatement critiqué ce projet à 500 milliards de dollars, affirmant que le financement n’était pour l’instant pas assuré, dans une apparente rupture avec le président américain.

Bourses européennes: Paris et Francfort terminent en forte hausse, Londres flanche

Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse jeudi, poussées par les espoirs de négociations de paix en Ukraine, à l’exception de Londres, plombée par l’éloignement des perspectives de baisse des taux de la Banque d’Angleterre.La Bourse de Paris a terminé en hausse de 1,52%, Milan +1,00% et Francfort +2,09%, atteignant même un nouveau record en clôture, quand Londres a perdu 0,49%.

En Turquie, le secteur textile craint de perdre ses ouvriers syriens

“Les Syriens ont beaucoup contribué au développement du secteur du textile en Turquie. S’ils partent, on  aura un sérieux problème de main-d’oeuvre”, estime Ali Gozcu, illustrant l’inquiétude de cette industrie en Turquie.Si la communauté syrienne célèbre depuis décembre le renversement de Bachar al-Assad, les entreprises turques qui comptent sur ses bras, comme M. Gozcu, directeur d’ALG Tekstil, une entreprise de Gaziantep (sud-est), ont rapidement fait le calcul.Situé à proximité de la frontière, à environ deux heures d’Alep, Gaziantep accueille un demi-million de Syriens.”Nous ne nous attendons pas à un départ immédiat, mais si ça se produit, nous subirons une grave perte de main d’oeuvre”, affirme-t-il à l’AFP, précisant que 70% de ses ouvriers sont syriens.M. Gozcu n’est pas le seul à être inquiet.”Tous les travailleurs ici sont Syriens”, confirme Yusuf Samil Kandil, contrôleur qualité chez Beni Giy, dans le quartier Unal où les entreprises de textile bordent les rues délabrées aux vitrines poussiéreuses, dans lesquelles trônent portants et mannequins démodés.”Si les Syriens partent, nos coûts de main d’oeuvre vont fortement augmenter et nos coûts de production avec”, affirme-t-il.La Turquie est le sixième plus grand producteur de textile dans le monde et son industrie est concentrée dans le sud-est du pays, qui accueille la plupart des réfugiés syriens – 2,9 millions selon les autorités.Officiellement, près de 100.000 Syriens ont un permis de travail, mais les experts estiment qu’environ un million d’entre eux travaillent, principalement dans la construction, l’industrie manufacturière et le textile.Leur départ pourrait porter un sérieux coup à ce dernier secteur qui bataille déjà contre l’inflation et la hausse des coûts: ça reviendrait à “verser du sel sur une plaie ouverte”, estime M. Kandil.Fin janvier, le ministère turc de l’Intérieur décomptait plus de 81.000 retours en Syrie depuis le renversement de Bachar Al-Assad. Ceux-ci devraient s’accélérer en juin, pour les fêtes de l’Aïd et après la fin de l’école.- “plus personne” -Chez ALG, des dizaines de jeunes hommes et femmes assis, penchés sur leurs machines à coudre, produisent des milliers de t-shirts sous le nouveau drapeau syrien à trois étoiles accroché au mur.”Si les Syriens partent, il n’y aura plus personne pour travailler: 80 à 90% des employés ici sont Syriens”, explique Zekeriya Bozo, un ouvrier de 55 ans qui souhaite rentrer en Syrie et “créer une entreprise là-bas”.Mais les craintes de départ massif sont infondées, estiment les experts, tant l’incertitude pèse sur la Syrie ravagée par treize ans de guerre.”Bien qu’ils soient très heureux qu’Assad soit parti, ce n’était qu’un des obstacles à leur retour”, explique le professeur Murat Erdogan dont l’enquête annuelle, le “Baromètre des Syriens”, souligne les inquiétudes des réfugiés concernant la sécurité, le risque de conflits et les infrastructures détruites dans leur pays.La plupart des réfugiés syriens ont établi leur vie en Turquie, où plus de 970.000 bébés sont nés ces douze dernières années. Malgré des conditions de travail souvent difficiles, les Syriens savent que la Turquie leur offre davantage que ce qu’ils peuvent trouver en Syrie, affirme le chercheur.”Les réfugiés syriens disent qu’ils travaillent très dur pour très peu d’argent en Turquie. Mais chez eux, même s’ils trouvaient du travail, ils ne gagneraient que 14 dollars par mois. En Turquie, les conditions sont certes difficiles mais ils gagnent beaucoup plus”, ajoute-t-il.Selon lui, “20% maximum des Syriens en Turquie rentreront en Syrie et cela prendra du temps”.- Délocaliser en Syrie? -Ali Gozcu réfléchit déjà aux moyens de maintenir sa production si ses employés syriens partent, dont près de la moitié viennent de la région d’Alep de l’autre côté de la frontière.”Nous sommes devenus très proches avec nos ouvriers syriens. S’ils ont des problèmes pour revenir en Turquie, nous ouvrirons des ateliers en Syrie pour eux”, jure-t-il.Malgré l’état du pays et le manque d’électricité notamment, Kemal Kirisci, expert en migration à la Brookings Institution, à Washington, voit le potentiel de liens commerciaux pour l’avenir.”La Syrie est un pays très prometteur à long terme. Dans l’idéal, il faut que les gens puissent circuler dans les deux sens. L’industrie et l’économie turques seront gagnantes, tout comme la Syrie et son nouveau régime”, affirme-t-il en évoquant la perspective d’un  “ShamGen”.A l’image de l’espace Schengen européen, il garantirait la libre-circulation entre la Syrie, la Jordanie, le Liban et la Turquie.Le projet, lancé en 2010, a été annulé à cause de la guerre en Syrie.

Wall Street en hausse après un nouvel indicateur d’inflation

La Bourse de New York évoluait dans le vert jeudi, les investisseurs digérant un nouvel indice d’inflation aux Etats-Unis tout en restant sur leurs gardes face aux évolutions de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Vers 15H25 GMT, l’indice Dow Jones gagnait 0,18%, le Nasdaq 0,78% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,43%.La place américaine a bien accueilli jeudi la publication de l’indice des prix à la production aux États-Unis (PPI), qui mesure l’inflation côté producteurs.Sur un mois en janvier, les prix de gros ont progressé de 0,4%, contre 0,5% en novembre (dont les données ont été fortement révisées à la hausse), selon cet indicateur du département du Travail.Ce taux est au-dessus des attentes des analystes, qui tablaient sur une augmentation de 0,2%, selon le consensus établi par Briefing.com.Mais les acteurs de marché “se sont concentrés sur l’indice PPI sous-jacent”, c’est-à-dire excluant les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, assure auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.L’inflation sous-jacente a montré des signes de décélération, comme attendu par les analystes, s’établissant à 0,3% en janvier contre 0,4% le mois précédent.En conséquence, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains se détendait franchement après son pic de la veille: vers 15H20 GMT, le 10 ans américain s’établissait à 4,55%, contre 4,62% mercredi en clôture.”Le principal enseignement de ce rapport est que les chiffres en glissement mensuel ont été moins bouleversants” que ceux de l’indice des prix à la consommation (CPI), a assuré dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.De janvier 2024 à janvier 2025, les prix à la consommation ont augmenté de 3% (après 2,9% en glissement annuel en décembre), l’inflation s’accélérant pour le quatrième mois de suite, selon un rapport publié mercredi par le département du Travail.Les analystes s’attendaient à un ralentissement de l’indice CPI à +2,8% sur un an en janvier, selon le consensus compilé par MarketWatch.Ils tablaient aussi sur un fléchissement de l’inflation dite sous-jacente, mais celle-ci a aussi progressé, s’élevant à +3,3% sur un an. Concernant les chiffres de l’emploi, le nombre de nouveaux chômeurs est quant à lui légèrement inférieur aux prévisions, à 213.000 contre 215.000 attendus par les analystes. Les investisseurs attendent désormais la signature en cours de journée, par Donald Trump, du décret attendu sur les droits de douane réciproques, nouvelle escalade dans la guerre commerciale ouverte contre les partenaires économiques des Etats-Unis.Le président américain compte, avec ces droits de douane réciproques, imposer aux produits qui arrivent aux Etats-Unis le même niveau de taxes que ce que le pays d’origine fait peser sur les produits américains.L’idée est donc d’aligner le niveau des droits de douane, ce qui pourrait représenter un coup sévère pour certaines économies émergentes qui, tels le Brésil ou la Thaïlande, fixent des barrières douanières plus élevées pour protéger leur économie respective.Sur ce sujet, “il y a un peu d’attentisme de la part des investisseurs, le marché ne veut pas réagir tant qu’il n’en sait pas plus” sur les contours de cette mesure, estime M. Sosnick.”Nous avons beaucoup entendu parler des surtaxes douanières” ces dernières semaines, mais peu ont réellement été appliquées, rappelle M. Sosnick. Washington impose désormais 10% de droits de douane supplémentaires sur les produits chinois et des surtaxes de 25% sur l’aluminium et l’acier doivent entrer en vigueur début mars.Nombre d’analystes s’attendent à voir les prix augmenter pour les Américains, car les droits de douane sont réglés par les importateurs, qui les répercutent généralement à leurs acheteurs.Au tableau des valeurs, la plateforme d’échange de cryptomonnaies Robinhood bondissait de 14,44% après avoir publié un chiffre d’affaires trimestriel supérieur aux attentes.Le réseau social Reddit reculait de 2,38% après avoir annoncé un nombre d’utilisateurs quotidiens en hausse au quatrième trimestre, mais en deçà des attentes des analystes. L’entreprise a notamment été touchée par un changement d’algorithme de Google.

Scarlett Johansson appelle à mieux encadrer l’IA après une vidéo truquée

L’actrice Scarlett Johansson a appelé le gouvernement américain à mieux encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) après la diffusion virale sur les réseaux sociaux d’une vidéo manipulée la mettant en scène avec d’autres célébrités, sans leur consentement.Elle apparaît dans cette vidéo, avec une vingtaine de personnalités parmi lesquelles le rappeur Drake, l’actrice Mila Kunis ou encore le réalisateur Steven Spielberg. Tous y sont vêtus d’un t-shirt blanc portant le prénom du rappeur Kanye West, surmonté d’une étoile de David au centre d’un doigt d’honneur.La séquence truquée se termine par deux messages: “Trop c’est trop” et “Rejoignez la lutte contre l’antisémitisme”.La diffusion de cette vidéo a commencé dans le sillage de provocations et publications antisémites sur X du rappeur américain Kanye West, qui se fait désormais appeler “Ye”. Le site web de sa marque de mode Yeezy a récemment été désactivé après qu’il a commencé à y vendre des t-shirts avec une croix gammée.Contacté par l’AFP, l’utilisateur du compte Instagram oribejerano_ai, à l’origine de la vidéo et se présentant comme un expert en IA, a confirmé avoir réalisé ce trucage. Il diffuse régulièrement des images de ce type, mettant en scène des célébrités.Un avertissement a été ajouté par Instagram sous la séquence, afin de prévenir les internautes qu’elle avait été générée à l’aide d’IA.”Cette vidéo, qui circule massivement en ligne, ne cesse de prendre de l’ampleur”, a déploré Scarlett Johansson, dans un communiqué cité mercredi par plusieurs médias américains. Elle y indique avoir été “alertée” par son entourage de l’existence de cette séquence utilisant son image “pour répondre à une déclaration antisémite”.Tout en précisant être “une femme juive qui ne tolère ni l’antisémitisme ni aucun discours de haine”, elle souligne dans son communiqué l’urgence d’une réglementation face aux dérives de l’IA, qui facilite la création et la diffusion massive de contenus trompeurs.L’actrice exhorte le gouvernement américain à faire de cette question “une priorité absolue”.”Le danger du discours de haine amplifié par l’IA constitue une menace bien plus grande qu’un individu isolé assumant ses actes”, a-t-elle ajouté, sans mentionner directement Kanye West.”Nous devons dénoncer les abus de l’IA, quel que soit le message véhiculé, sous peine de perdre notre emprise sur la réalité.”En mai 2024, Scarlett Johansson avait accusé OpenAI d’avoir utilisé sa voix pour ChatGPT. Face à la polémique, l’entreprise de Sam Altman avait finalement modifié la voix du chatbot.

Le groupe indien Adani renonce à un énorme projet de ferme éolienne au Sri Lanka 

Le groupe indien Adani a annoncé renoncer à un projet de ferme éolienne de 442 millions de dollars (environ 424 millions d’euros) au Sri Lanka après la  décision du gouvernement de “renégocier” l’accord. Le Conseil d’investissement du Sri Lanka (BOI) a indiqué avoir reçu mercredi une lettre d’Adani Green Energy Limited lui signifiant que le conglomérat avait décidé de “se retirer respectueusement” de ce projet.Un responsable du BOI a déclaré à l’AFP que le gouvernement n’a pas encore répondu à cette soudaine décision du conglomérat indien qui, le mois dernier, s’était engagé à investir jusqu’à 1 milliard de dollars dans des projets d’énergies renouvelables sur l’île.Dans un communiqué jeudi, Adani a annoncé renoncer au projet de ferme éolienne et à deux autres visant à mettre en place des lignes de transport d’électricité.”Nous restons engagés avec le Sri Lanka et restons ouverts à une future collaboration si le gouvernement sri-lankais le souhaite”, a ajouté le groupe.Cette décision intervient quelques semaines après l’annulation par le gouvernement sri-lankais d’un accord d’achat d’électricité avec Adani Group afin de réévaluer à la baisse des tarifs. Le président de gauche Anura Kumara Dissanayake, a promis d’éradiquer la corruption, en accélérant les procédures judiciaires en cours et en rapatriant les avoirs douteux placés à l’étranger.Il avait vivement critiqué l’accord conclu avec le groupe indien en raison de soupçons de corruption et souhaitait sa renégociation. – Recours en justice -Adani a indiqué au BOI qu’il avait déjà dépensé environ 5 millions de dollars dans le cadre d'”activités préalables au développement” de cette centrale de 484 mégawatts qui devait voir le jour sur la côte nord-ouest du Sri Lanka. Fin novembre, l’île avait ouvert une enquête sur des investissements réalisés sur son sol par le groupe Adani après l’inculpation pour corruption de son PDG par la justice américaine.En mai 2024, le précédent gouvernement sri lankais avait signé un accord sur 20 ans pour acheter de l’électricité au prix de 0,0826 dollar par kilowatt à la future ferme éolienne. En janvier dernier, le gouvernement l’a annulé et a décidé de réévaluer le projet de ferme éolienne. Le parti actuellement au pouvoir l’avait vivement critiqué quand il était dans l’opposition estimant que d’autres projets d’énergie renouvelable plus modestes permettraient d’acheter de l’électricité à un prix bien moins élevé que celui proposé par le conglomérat Adani.Le projet de construction de la ferme a par ailleurs fait l’objet d’une procédure devant la Cour suprême pour des questions environnementales. Le magnat de l’énergie Gautam Adani est poursuivi aux Etats-Unis le 19 novembre, où il est soupçonné d’être impliqué dans le versement de pots-de-vin à des fonctionnaires indiens en échange des marchés dans le secteur de l’énergie solaire en Inde, au détriment d’investisseurs américains.Le groupe a démenti ces accusations “sans fondement” et promis de les contester en justice.Son empire commercial recouvre des activités telles que le charbon, les aéroports, le ciment et les médias. La conglomérat a été le premier investisseur étranger à retourner au Sri Lanka après une crise économique sans précédent en 2022. Le projet de ferme éolienne avait été approuvé en février 2023 mais était bloqué en raison de recours en justice.

Honda et Nissan abandonnent leur projet de fusion mais projettent toujours de “collaborer”

Les constructeurs automobiles japonais Nissan et Honda ont officialisé jeudi l’abandon de leurs discussions en vue d’une fusion, destinée à unir leurs forces dans l’électrique, qui se sont heurtées à la volonté de Honda de prendre le contrôle de la nouvelle entité.Nissan, en sérieuses difficultés financières, avait ouvert fin 2024 avec Honda des négociations en vue d’un mariage pouvant donner naissance en 2026 au troisième constructeur mondial.Mais “les deux groupes ont conclu que, pour privilégier la rapidité des prises de décision et de leur exécution dans un environnement de marché de plus en plus volatil (…), il serait plus approprié de cesser les pourparlers”, ont-ils indiqué dans un communiqué commun.”L’impossibilité d’aboutir à un accord est très regrettable”, s’est désolé devant la presse le PDG de Honda, Toshihiro Mibe.L’objectif initial était d’associer les forces de Honda et Nissan, respectivement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière le leader mondial Toyota, et même d’y associer un troisième constructeur, Mitsubishi, afin de mieux négocier le virage coûteux et stratégique de l’électrique.Un créneau dominé par l’américain Tesla et les constructeurs chinois, et où les groupes nippons, focalisés jusqu’ici sur les hybrides (associant motorisation thermique et électrique) ont pris un retard considérable. Dopée par l’essor du tout-électrique, la Chine a dépassé le Japon comme premier pays exportateur de véhicules en 2023.Alarmés par leur retard, Nissan et Honda avaient dévoilé dès mars 2024 un “partenariat stratégique” dans les logiciels et équipements pour véhicules électriques.”A l’avenir, Nissan et Honda collaboreront (dans ce cadre) pour affronter l’ère des véhicules électrifiés et intelligents”, ont-ils assuré jeudi.-“Pas acceptables”-Un mariage Nissan-Honda aurait permis de dégager des économies d’échelles pour financer à la fois la recherche et l’outil industriel. La perspective initiale était de les regrouper dans une holding unique avec une seule cotation.Mais Honda, en position de force avec une capitalisation boursière cinq fois supérieure, a finalement réclamé de transformer Nissan en simple filiale: scénario inacceptable pour ce dernier, soucieux de préserver son autonomie.S’ils avaient opté pour un mariage entre égaux et un conseil d’administration conjoint, “les prises de décision auraient pu être ralenties lorsqu’il s’agit de faire des choix difficiles”, s’est justifié jeudi M. Mibe.Le français Renault, qui détient 35% du capital de Nissan, a de son côté jugé jeudi que les termes proposés par Honda –sans offrir de prime de contrôle– n’étaient “pas acceptables”, et a salué “l’intention de Nissan de se concentrer avant tout sur l’exécution de son plan de redressement”.”Nous continuerons à soutenir Nissan dans les projets en cours”, a assuré à l’AFP une porte-parole de Renault.”Nissan semble mettre l’accent sur son indépendance et sa liberté de décision en matière de stratégie”, ce qui “pour Honda ne maximisait pas forcément les économies d’échelle” recherchées, résume Yoshitaka Ishiyama, analyste chez Mizuho Securities.-“Compliqué de survivre seul”-Ce rapprochement était perçu comme providentiel pour Nissan, massivement endetté et dont la marge opérationnelle a fondu. Sous pression, il avait annoncé en novembre supprimer 9.000 postes dans le monde et réduire de 20% ses capacités de production, pour réduire ses coûts et relancer ses ventes.Honda avait cependant d’emblée insisté sur le fait qu’il ne voulait pas secourir son partenaire, sommé de concrétiser préalablement ses transformations structurelles.Or, la situation de Nissan reste très fragile: il a dévoilé jeudi une nouvelle perte trimestrielle inattendue, sur fond de plongeon de ses ventes en Chine, et table désormais sur une perte nette de 80 milliards de yens (498 millions d’euros) sur l’exercice décalé 2024/2025 s’achevant fin mars.Et les perspectives restent maussades face à l’essoufflement du marché mondial. “Vu la performance de l’entreprise, il est compliqué de survivre seul” sans partenaire, a reconnu jeudi le PDG de Nissan, Makoto Uchida.Affaibli, le constructeur est en quête d’alliés alternatifs et attise les convoitises: le géant taïwanais de l’assemblage électronique Foxconn (Hon Hai), fournisseur d’Apple et désireux de se diversifier, a indiqué être ouvert à un rachat de la participation de Renault dans Nissan.Honda, lui, semble résister un peu mieux: son bénéfice d’exploitation d’octobre à décembre a déçu, mais s’établit en hausse de 4,7%, pour un chiffre d’affaires de 34 milliards d’euros (+2,6).