Test

La banque centrale chinoise abaisse deux taux d’intérêt clés

La banque centrale chinoise a abaissé mardi deux taux d’intérêt clés à des niveaux historiquement bas, dernier effort des autorités pour stimuler la croissance sur fond de tensions commerciales avec Washington et de crise du secteur immobilier.La Chine et les États-Unis ont convenu la semaine dernière de réduire fortement pendant 90 jours les droits de douane imposés réciproquement, suscitant l’espoir des milieux économiques d’une réduction durable des tensions.Mais l’Etat-parti chinois doit encore faire face à une stagnation de la consommation interne et à une longue crise de l’immobilier, qui menacent son objectif de croissance d’environ 5% pour 2025.Le LPR à un an, qui constitue la référence des taux les plus avantageux que les banques peuvent offrir aux entreprises et aux ménages, a été abaissé de 3,1% à 3%, a annoncé mardi la Banque populaire de Chine (PBoC).Le LPR à cinq ans, la référence pour les prêts hypothécaires, a été abaissé de 3,6% à 3,5%, selon la même source.Ces deux taux avaient déjà été abaissés en octobre, atteignant alors des planchers historiques.Ces nouvelles baisses “vont réduire le montant des paiements d’intérêts sur les prêts existants, ce qui allégera quelque peu la pression pesant sur les entreprises endettées. Elles vont aussi faire baisser le coût des nouveaux prêts”, écrit dans une note Zichun Huang, économiste chez Capital Economics.”Mais de modestes baisses de taux ne suffiront probablement pas, à elles seules, à stimuler de manière significative la demande de crédit ou l’activité économique dans son ensemble”, affirme-t-elle.”Les réductions annoncées aujourd’hui… ne seront probablement pas les dernières cette année”, conclut l’économiste.- Salve de mesures -Depuis des mois, les autorités s’efforcent d’activer les leviers à leur disposition pour donner un nouveau souffle à la deuxième économie mondiale.En décembre, les principaux dirigeants chinois, dont le président chinois Xi Jinping, avaient identifié plusieurs “tâches clés” pour 2025, dont une stimulation “vigoureuse” de la consommation, la stabilisation du commerce extérieur et l’enraiement de la chute du marché immobilier.”Cette année, nous abaisserons le taux des réserves obligatoires et des taux d’intérêt comme il se doit en fonction des situations économique et financière” à l’intérieur et à l’extérieur du pays, avait également prévenu en mars le gouverneur de la banque centrale chinoise.Plus tôt ce mois-ci, cette dernière avait annoncé une baisse de 0,5 point de pourcentage du montant des réserves obligatoires des banques, afin d’inciter les établissements bancaires à accorder davantage de prêts.Signe positif pour Pékin, la production industrielle a grimpé de 6,1% en avril par rapport à l’an passé, selon le Bureau national des statistiques (NBS) chinois, un taux supérieur aux attentes des économistes sondés par l’agence Bloomberg.Mais, toujours selon le BNS, les prix des logements neufs ont reculé dans 67 des 70 villes sondées sur la même période, indiquant un marché de l’immobilier toujours fragile.Le spectre de la déflation pèse également sur l’économie chinoise: en avril, l’indice des prix à la consommation a reculé de 0,1% sur un an, après des baisses consécutives en février et en mars.

Un repreneur chinois pressenti pour le constructeur français de bus à hydrogène Safra en redressement

Le constructeur français de bus et autocars à hydrogène Safra, en redressement judiciaire, connaîtra mardi le nom de son repreneur: un groupe chinois ou une holding française, sur fond de débat sur la notion de souveraineté industrielle.Le tribunal de commerce d’Albi doit communiquer sa décision dans l’après-midi.L’offre de reprise du groupe chinois Wanrun tenait la corde la semaine dernière, avec une offre de reprise de 120 des 169 salariés de cette entreprise basée à Albi et spécialisée dans la rénovation de bus ou tramway, avant de se lancer dans la motorisation à hydrogène en 2019.La société chinoise, plus connue dans le milieu des batteries et des panneaux solaires, a également mis 7 millions d’euros sur la table et promis des investissements pour prendre le contrôle de la Société albigeoise de fabrication et réparation automobile (Safra), créée en 1955 et placée en redressement judiciaire le 4 février.Seule entreprise française à fabriquer des autocars et bus à hydrogène, Safra est un acteur important de la filière hydrogène.Echaudés par les reprises d’entreprises en difficulté par des firmes chinoises, les politiques locaux de tous bords et la CGT plaident pour un candidat français, au nom de la “souveraineté” et de la “cohérence du projet industriel”.Le groupe Thierry Torti Holding (TTH, 385 salariés), plus axé sur la rénovation de trains, a revu vendredi son offre à la hausse, proposant de reprendre 90 employés sur le site d’Albi et 40 dans son usine de Clermont-Ferrand. Son directeur général Thierry Cezar brandit un carnet de commande de 450 millions d’euros, une garantie selon lui pour l’avenir de Safra. Fort d’un “marché porteur de la rénovation ferroviaire et d’autobus”, son business plan prévoit d’atteindre “200 salariés à Albi en 2029”.Une troisième offre émanant d’une société belge, CBM, a été écartée, selon une source proche du dossier.Interrogés, les salariés penchent pour TTH. La secrétaire départementale de la CGT, Laure Malleviale, veut éviter un “pillage technologique”.Le député centriste de la circonscription Philippe Bonnecarrère “partage l’analyse de la majorité des salariés et de la CGT”. “Je veux espérer qu’une offre industrielle française, sérieuse, peut-être plus modeste au départ, mais plus solide sur le long terme, sera préférée à l’offre chinoise”, a-t-il ajouté.”Avant de se lancer dans l’hydrogène, (Safra) fonctionnait très bien, mais n’avait pas l’envergure suffisante pour se lancer dans cette aventure”, selon une source proche du dossier.

Le titre du chinois CATL s’envole lors de son introduction à Hong Kong

Le titre du géant chinois des batteries pour véhicules électriques CATL s’est envolé lors de son introduction à la Bourse de Hong Kong, considérée comme la plus grosse opération de ce type cette année dans le monde.Dans les minutes qui ont suivi l’ouverture du marché à 09H30 (01H30 GMT), le titre a atteint 299 dollars de Hong Kong (34 euros), soit une hausse de 13,7% par rapport à son prix d’introduction de 263 dollars de Hong Kong. Leader mondial avec plus d’un tiers du marché, CATL fournit des grandes marques comme Tesla, Mercedes-Benz, BMW et Volkswagen.Le fabricant de batteries est déjà coté à la Bourse de Shenzhen. Son projet de cotation secondaire à Hong Kong avait été annoncé en décembre.Selon un prospectus déposé la semaine dernière, le groupe a introduit sur le marché quelque 117,9 millions d’actions, ce qui chiffre le montant de l’opération à plus de 31 milliards de dollars de Hong Kong (3,5 milliards d’euros).Fondée en 2011 dans la ville de Ningde, dans l’est de la Chine, CATL, de son nom complet Contemporary Amperex Technology Co. Limited, bénéficie de l’engouement croissant pour les véhicules électriques en Chine, premier marché automobile mondial.L’entreprise profite aussi d’un solide soutien financier de Pékin, qui donne la priorité au développement des industries nationales de haute technologie considérées comme stratégiques.- Expansion internationale -CATL a annoncé en décembre la création en Espagne avec Stellantis, pour 4,1 milliards d’euros, d’une vaste usine de batteries dont la production devrait démarrer d’ici fin 2026.Le groupe chinois construit une deuxième usine en Europe, en Hongrie, après avoir ouvert son premier site de production en Allemagne en janvier 2023.A l’heure où les ventes automobiles s’essoufflent, CATL continue d’afficher de solides performances. Son bénéfice net a bondi de 32,9% au premier trimestre pour atteindre près de 14 milliards de yuans (1,68 milliards d’euros).La Bourse de Hong Kong attend avec impatience le retour des grandes sociétés de Chine continentale dans l’espoir de retrouver son statut de première place mondiale pour les introductions boursières.Hong Kong a connu une baisse constante des nouvelles introductions après un tour de vis réglementaire de Pékin à partir de 2020, qui a conduit plusieurs méga-entreprises de Chine continentale à suspendre leurs projets.Dans une liste publiée en janvier par le ministère américain de la Défense, CATL a été désignée comme une “entreprise militaire chinoise”.La commission d’enquête de la Chambre des représentants américaine sur le Parti communiste chinois a souligné cette inclusion dans des lettres adressées à deux banques américaines en avril, les exhortant à se retirer de l’opération d’introduction en bourse d’une “société chinoise liée à l’armée”.Mais les deux banques en question, JPMorgan et Bank of America, ont maintenu leur participation.Le gouvernement chinois a qualifié la liste du ministère américain de “persécution”, et CATL a nié être impliquée “dans des activités liées à l’armée”.Selon Bloomberg, CATL a prévu de réaliser l’opération sous la forme d’une offre “Reg S”, qui n’autorise pas les ventes à des investisseurs américains “onshore”, ce qui limite l’exposition de l’entreprise aux risques juridiques aux États-Unis.

Balenciaga nomme le créateur Pierpaolo Piccioli pour succéder à Demna

Le mercato des créateurs de mode se rapproche de la fin avec la nomination du nouveau directeur artistique de Balenciaga, l’Italien Pierpaolo Piccioli, chargé d’ouvrir un “nouveau chapitre” après la décennie chahutée avec Demna à la barre.L’annonce a été faite lundi par le groupe de luxe Kering, qui détient les maisons Balenciaga, Gucci, mais aussi Saint Laurent, Bottega Veneta…Pierpaolo Piccioli prendra ses fonctions officiellement le 10 juillet et présentera sa première collection en octobre lors de la Fashion week parisienne.”Sa maîtrise de la haute couture, sa voix créative et sa passion pour le savoir-faire font de lui un choix idéal”, a souligné Francesca Bellettini, directrice générale adjointe de Kering en charge du développement des maisons, dans le communiqué du groupe.Elle n’a pas manqué de saluer également “la vision audacieuse et distinctive” de Demna, qui a façonné “l’identité contemporaine de la maison”.A 57 ans, dont 25 chez Valentino, Pierpaolo Piccioli va succéder au provocateur Demna et devoir ouvrir un “nouveau chapitre” chez Balenciaga, maison fondée par l’Espagnol Cristóbal Balenciaga en 1917 et installée à Paris depuis 1937.Un défi que l’Italien se dit prêt à relever en phase avec les équipes dirigeantes de Kering et de Balenciaga, pour “façonner une nouvelle version de la maison”.Le milieu de la mode attendait cette nomination depuis le départ annoncé courant mars de Demna, en partance pour Gucci (également du groupe Kering), dont les contre-performances plombent la maison mère.Chez Balenciaga, Pierpaolo Piccioli devra faire oublier les polémiques liées à son prédécesseur, capable aussi aussi bien d’habiller la rappeuse Cardi B que l’actrice Isabelle Huppert, et rendre désirable le “moche”, comme des Crocs à semelles compensées ou des sacs “poubelle”. Au risque d’aller trop loin. – Rose fuchsia -En 2021, la tenue noire intégralement masquée de Kim Kardashian au gala du Met, avait interpellé. L’année suivante, sa campagne publicitaire mettant en scène des enfants avec des accessoires d’inspiration sado-masochiste avait fait scandale.Demna avait reconnu un “mauvais choix” et promis de changer. L’année d’après, il avait présenté un défilé sage au Louvre, loin de ses scénographies anxiogènes ou apocalyptiques.La nomination du créateur géorgien chez Gucci au printemps a été très mal reçue en Bourse.Au lendemain de cette annonce, l’action de Kering avait chuté de 11%. Certains analystes avaient avancé le caractère iconoclaste du créateur ou des investisseurs déçus, alors que les noms Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique des collections femme de Dior, ou de Hedi Slimane, circulaient.Le profil de Pierpaolo Piccioli s’avère plus consensuel. Le Romain a longtemps été associé à Maria Grazia Chiuri, avec qui il a travaillé en tandem chez Valentino. A eux deux, ils ont repris les rênes de la maison lors du départ à la retraite de son fondateur en 2008, lui donnant un coup de jeune. Après le départ de Maria Grazia Chiuri chez Dior en 2015, Pierpaolo Piccioli est seul à la barre.L’occasion de développer son style, à la fois romantique et moderne. Un de ses atouts est la couleur. Au rouge iconique de la maison Valentino, il ajoute des couleurs pop comme le “pink PP”, un rose fuchsia à ses initiales, star de sa collection automne-hiver 2022-2023. Il développe aussi des accessoires ornés de clous qui font des ravages chez les fashionistas.

La voie est libre pour l’adoption de l’accord sur les pandémies

L’accord historique sur la prévention et la lutte contre les pandémies devrait être adopté sans anicroche mardi par l’Assemblée mondiale des pays membres de l’Organisation mondiale de la santé après avoir été adopté en commission lundi soir.Un succès après trois années de négociations souvent difficiles et sur le fil du rasoir, dans un contexte de coupes drastiques dans le budget de l’OMS, pourtant confrontée à des crises toujours plus nombreuses.”Le projet de résolution A 7810 addendum 1 est donc adopté par 124 voix contre zéro avec onze abstentions”, a déclaré la présidente de la Commission, la ministre de la Santé de Namibie Esperance Luvindao, à l’issue du scrutin à main levée demandé par la Slovaquie, au premier jour de la 78ème assemblée mondiale de la santé qui se tient jusqu’au 27 mai à Genève.Les Etats-Unis se sont toutefois retirés des négociations à la suite de la décision de Donald Trump de quitter l’OMS. Le pays n’a pas envoyé de délégués à l’assemblée. Ni l’Argentine.Mais les Etats-Unis et le gel américain de l’aide internationale sont dans tous les esprits.Le texte, finalisé le 16 avril par consensus, instaure une coordination mondiale plus précoce et plus efficace à la fois pour prévenir, détecter et répondre au risque pandémique et ce de manière plus rapide.”La pandémie de Covid-19 a été un électrochoc. Elle nous a rappelé avec brutalité que les virus ne connaissent pas de frontières, qu’aucun pays aussi puissant soit-il ne peut affronter seul une crise sanitaire mondiale”, a relevé l’ambassadrice française pour la santé mondiale, Anne-Claire Amprou, qui a co-présidé les négociations.  – Encore des négociations -L’accord vise à garantir un accès équitable aux produits de santé en cas de pandémie. Le sujet avait été au cœur des nombreux griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de Covid-19, quand ils voyaient les pays riches s’accaparer les doses de vaccin et autres tests.”En reconnaissant que la santé humaine, la santé animale et celle de l’environnement sont indissociables, nous agissons à la racine des pandémies” avec cet accord, a déclaré le ministre français de la Santé, Yannick Neuder, pendant l’assemblée.Surtout, il établit un mécanisme “d’accès aux pathogènes et de partage des avantages” (PABS) “qui permet un partage très rapide et systématique des informations sur l’émergence de pathogènes à potentiel pandémique”, selon Mme Amprou.”En retour, tout ce qu’on appelle les contre-mesures médicales, c’est-à-dire les produits de diagnostic, les médicaments pour des traitements ou les vaccins, qui seront produits sur la base de cette information partagée, seront aussi partagés”, en partie, par les entreprises qui décident d’y participer, explique une source diplomatique française.Les détails du mécanisme doivent encore être négociés, d’ici mai 2026, afin que l’accord puisse être ratifié.- Aide américaine -La réorganisation de l’OMS et ses finances vont également accaparer l’assemblée mondiale de la santé. L’administration Trump refuse de payer les cotisations convenues pour 2024 et 2025, tout en gelant pratiquement toute l’aide étrangère américaine.Le chef de l’OMS a averti fin avril que les coupes budgétaires des Etats-Unis – historiquement de loin son plus grand donateur – laissaient les comptes de l’agence onusienne dans le rouge, la forçant à tailler dans ses opérations et son personnel.”Nous sommes confrontés à un déficit salarial s’élevant à plus de 500 millions de dollars pour le prochain exercice” 2026-2027, a indiqué M. Tedros lundi.L’OMS cherche à réduire de 25% les dépenses liées aux salaires, et a déjà annoncé réduire l’équipe de direction de 14 à 7 et le nombre de départements de 76 à 34.Ces prochains jours, les pays devront se prononcer sur une augmentation des cotisations obligatoires à l’OMS, qui a dû revoir demande 4,2 milliards de dollars pour son budget 2026-27, contre 5,3 milliards initialement. Un budget “modeste”, selon M. Tedros, qui a souligné que l’OMS allait devoir trouver 1,7 milliard de dollars, soit le budget d’un grand hôpital.Une réunion de donateurs est prévue mardi. La Suisse a mis sur la table lundi 80 millions de dollars. 

Wall Street termine en petite hausse et tente d’ignorer la perte du triple A américain

La Bourse de New York a terminé en petite hausse lundi après un début de journée dans le rouge, les investisseurs s’adonnant à des achats à bon compte malgré l’abaissement de la note de la dette américaine par l’agence Moody’s.Le Dow Jones a gagné 0,32%, tandis que l’indice Nasdaq (+0,02%) et l’indice élargi S&P 500 (+0,09%) ont terminé proche de l’équilibre.”Les investisseurs en ont eu assez du mantra +Vendez les actifs américains+ et ont choisi de se lancer dans l’achat d’actions dans la plupart des secteurs”, résume dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers, le marché tentant de passer outre la rétrogradation de la dette américaine.Pour la toute première fois, Moody’s a retiré vendredi aux Etats-Unis sa note maximale de AAA et l’a rétrogradée à AA1, s’inquiétant du gonflement de la dette américaine. La note a été assortie d’une perspective stable.Les agences Standard and Poor’s Global Ratings et Fitch avaient déjà privé les États-Unis de leur note maximale, respectivement en 2011 et en 2023.L’abaissement de la note des Etats-Unis n’est pas surprenant, note auprès de l’AFP Subadra Rajappa, analyste à la Société Générale.Ainsi, “la plupart des valeurs ont limité leurs pertes initiales, ce qui s’est traduit par un redressement des principaux indices”, expliquent dans une note les analystes de Briefing.com.Les investisseurs gardent toutefois un œil sur la proposition de loi budgétaire examinée au Congrès américain. Ce mégaprojet, cher à Donald Trump, doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d’impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration.Le programme budgétaire est “un peu plus large que prévu (…) et le déficit pourrait être plus élevé car les réductions des dépenses ne sont pas suffisantes”, souligne Mme. Rajappa.Selon une commission indépendante du Congrès, une telle extension accompagnée d’autres mesures fiscales entraînerait une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l’État fédéral au cours de la prochaine décennie.Sur le marché obligataire, vers 20H15 GMT, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait finalement, à 4,44%, contre 4,48% vendredi en clôture.Ailleurs, au tableau des valeurs, le laboratoire américain Regeneron a progressé de 0,37% à 596,54 dollars après avoir annoncé lundi qu’il allait racheter la société de tests génétiques californienne 23andMe, en faillite, pour 256 millions de dollars.Regeneron a été choisi par la justice dans le cadre du rachat de la quasi-totalité des actifs de 23andMe, a-t-il indiqué dans un communiqué. Le laboratoire précise que 23andMe va poursuivre son activité de tests génétiques.Autre laboratoire pharmaceutique, Novavax a pris de la hauteur (+15,01% à 7,70 dollars) après que l’Agence américaine du médicament (FDA) a approuvé, avec un retard inhabituel, l’autorisation complète d’un vaccin contre le Covid-19, a annoncé lundi l’entreprise.Microsoft a été recherché (+1,01%) après avoir annoncé lundi ajouter Grok, la famille de modèles d’intelligence artificielle (IA) générative d’Elon Musk, à Azure, sa plateforme de “cloud” (informatique dématérialisée) pour les développeurs.

Transport sanitaire, VTC: des milliers de taxis manifestent en France

Plusieurs milliers de taxis ont manifesté lundi à travers la France, à Pau, Amiens, Paris ou Bastia pour protester contre les nouvelles conditions tarifaires du transport sanitaire et la concurrence des VTC.A Paris, grosses berlines, SUV et autres taxis “en colère” ont bloqué à grand renfort de klaxons et fumigènes le boulevard Raspail et des rues adjacentes, dans le quartier très central du ministère des Transports.Dans la capitale, ils étaient près d’un millier, selon la préfecture de police, qui a également fait état de 64 interpellations. Au niveau national, la police a recensé 65 actions mobilisant 7.500 taxis.Après quelques pneus brûlés, de brèves échauffourées ont eu lieu en fin d’après-midi sur le boulevard Raspail avec les CRS, suivies de tirs de gaz lacrymogènes. Les taxis prévoient de revenir tous les jours cette semaine. Des représentants des taxis ont été reçus par les cabinets de leurs différents ministères de tutelle, a indiqué le ministère des Transports à l’AFP, sans avancées selon la Fédération nationale du taxi (FNDT).  Un projet de l’Assurance maladie, approuvé vendredi par le gouvernement dans un arrêté, entend instaurer à partir du 1er octobre un modèle unique sur le territoire pour le transport des malades par les chauffeurs de taxis conventionnés.L’objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45% depuis 2019).Les taxis seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge de 13 euros et d’une tarification kilométrique.- “25 à 30% de chiffre d’affaires perdu” -“Nous avons rappelé la nécessité de cette convention”, qui “s’inscrit dans un contexte économique contraint de maîtrise des dépenses de santé tout en garantissant une meilleure réponse aux besoins en transport sanitaire de l’ensemble de la population”, a-t-on indiqué de source gouvernementale en fin de journée.”Un comité de suivi est prévu par la convention avec une réunion d’étape post-mise en œuvre, le 30 juin 2026. Nous avons proposé d’anticiper et de prévoir un premier échange en amont de l’entrée en vigueur le 1er octobre prochain”, a-t-elle ajouté.”Nous ne partirons pas tant que nous n’aurons pas obtenu le retrait de cette convention”, avait auparavant lancé à Paris Emmanuelle Cordier, présidente de la FNDT, revendiquant 3.000 manifestants dans la capitale lundi.Aujourd’hui environ 85% des taxis font du transport conventionné de malades, selon la FNDT.A Bastia (Haute-Corse), la sortie du port de commerce a été bloquée, selon la police. A Amiens, les taxis ont causé des ralentissements au nord de la ville, selon la préfecture de la Somme. Et à Montpellier, deux convois ont mené des opérations escargot.”La convention qui nous a été imposée par la Cnam nous ferait perdre 25 à 30% de notre chiffre d’affaires (…) On va faire de nous des travailleurs pauvres”, a lancé Yves Rubicondo, 64 ans, taxi à Pithiviers (Loiret) avec trois salariés, qui dit réaliser 95% de son chiffre d’affaires avec le transport de malades. – Eviter le coûteux transport à vide -“La nouvelle tarification sera favorable aux taxis conventionnés dans deux tiers des départements, notamment ruraux”, avait assuré Marguerite Cazeneuve, n°2 de l’Assurance Maladie, en présentant la réforme la semaine dernière. Dans le tiers restant, la Cnam veut notamment éviter que les taxis fassent du transport à vide, coûteux, via une coordination avec les hôpitaux pour grouper des patients sur des trajets proches.A Pau, les manifestants ont pénétré dans la gare SNCF et jeté des barrières sur les voies, s’opposant aux forces de l’ordre.Ils ont ensuite gagné, à pied, l’hôtel de ville pour interpeller symboliquement le Premier ministre François Bayrou, également maire de la ville, sans savoir si l’élu était présent dans le bâtiment.”Les taxis ne se sentent pas écoutés, c’est une cause désespérée”, a déclaré à l’AFP Rémi, taxi à Bordeaux âgé de 39 ans, disant n’avoir “plus rien à perdre”. Le secteur se dit prêt à discuter. Mais il demande le gel du projet actuel, défini unilatéralement selon lui.De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber. “On est envahi par les VTC”, a dénoncé à Montpellier Riad Kebairi, l’un des responsables de la compagnie Taxis bleu du Midi, regrettant un “manque flagrant de contrôle à Montpellier pour mettre fin à cette concurrence déloyale”.

Le créateur Pierpaolo Piccioli nommé directeur artistique de Balenciaga

L’Italien Pierpaolo Piccioli va devenir en juillet directeur artistique de la maison Balenciaga et prendre la suite de Demna, dont le départ chez Gucci, une autre maison du groupe Kering, a été annoncé en mars.Il prendra ses fonctions officiellement le 10 juillet et présentera sa première collection en octobre, indique le groupe de luxe (Saint Laurent, Bottega Veneta…) lundi dans un communiqué.Après 25 ans chez Valentino, dont huit comme directeur artistique, il avait annoncé son départ de la maison italienne en mars 2024. Chez Balenciaga, “il s’appuiera sur les atouts et les succès construits par la maison au cours de la dernière décennie sous la direction créative de Demna, dans la continuité de l’héritage de Cristóbal Balenciaga et de l’histoire de cette maison parisienne emblématique”, affirme Kering.”Sa maîtrise de la haute couture, sa voix créative et sa passion pour le savoir-faire font de lui un choix idéal”, a souligné Francesca Bellettini, directrice générale adjointe de Kering en charge du développement des maisons, saluant également “la vision audacieuse et distinctive” de Demna, qui a façonné “l’identité contemporaine de la maison”.Le départ du provocateur Demna pour Gucci a été annoncé en mars, avec l’ambition de relancer la marque italienne, dont les contre-performances plombent la maison mère Kering.Chez Balenciaga, Pierpaolo Piccioli devra faire oublier les polémiques liées à son prédécesseur, capable aussi aussi bien d’habiller la rappeuse Cardi B que l’actrice Isabelle Huppert, et rendre désirable le “moche”, comme des Crocs à semelles compensées ou des sacs “poubelle”.Au risque d’aller trop loin: en 2021, la tenue noire intégralement masquée de Kim Kardashian au gala du Met, interpelle. L’année suivante, sa campagne publicitaire mettant en scène des enfants avec des accessoires d’inspiration sado-masochiste fait scandale. Demna reconnaît alors un “mauvais choix” et promet de changer. L’année d’après, il présente un défilé sage au Louvre, loin de ses scénographies anxiogènes ou apocalyptiques.Lundi, Pierpaolo Piccioli s’est dit en phase avec les équipes dirigeantes de Kering et prêt à “façonner une nouvelle version de la maison, d’ajouter un nouveau chapitre à son histoire”.”Je suis reconnaissant à François-Henri (Pinault), Francesca (Bellettini) et Gianfranco (Gianangeli, directeur général de Balenciaga, ndlr) de m’accorder leur confiance. Nos visions se sont alignées immédiatement et naturellement, ce qui est la meilleure façon de commencer quelque chose de nouveau”, a-t-il ajouté.

La Bourse de Paris termine sans entrain après la perte du triple A américain

La Bourse de Paris a terminé à l’équilibre lundi, après une séance dominée par les interrogations des marchés, à la suite de la dégradation de la note de la dette américaine par l’agence Moody’s.L’indice vedette CAC 40 est resté stable (-0,04%), pour s’établir à 7.883,63 points. Vendredi, il avait pris 0,42% à la clôture.”Moody’s a ravivé les inquiétudes quant à la discipline budgétaire des États-Unis”, résume Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.Pour la toute première fois, Moody’s a retiré vendredi soir à la dette américaine sa note maximale de Aaa et l’a rétrogradée à Aa1, en y ajoutant une perspective stable. Elle était la dernière des trois grands agences de notation à avoir laissé aux Etats-Unis son précieux “triple A”.L’agence a justifié sa décision par la hausse de l’endettement des États-Unis et de son coût pour le budget fédéral, disant s’attendre au cours de la prochaine décennie à “des déficits encore plus importants”.”Cette annonce met en exergue un certain nombre de problèmes concernant la trajectoire des déficits américains”, explique Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.Le rapport remet en question “la proposition de loi budgétaire actuellement discutée” au Congrès américain, qui doit concrétiser la prolongation de crédits d’impôt et de nouvelles baisses de taxes, selon Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Selon une commission indépendante du Congrès américain, ces mesures entraîneraient une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l’État fédéral au cours de la prochaine décennie.”Il va falloir financer la dette et les baisses d’impôts, alors que les marchés anticipent un ralentissement économique qui réduira les entrées fiscales”, ce que “les droits de douane ne permettront pas de combler”, relève Aurélien Buffault, directeur de gestion obligataire chez Delubac.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts français à dix ans a grimpé au cours de la séance jusqu’à 3,33%, contre 3,26% vendredi en clôture, dans le sillage de leurs équivalents américains. Ils se sont ensuite stabilisés, terminant la journée à 3,26%.Le luxe plombé par la ChineLes titres des géants français du luxe ont reculé à Paris, plombés par la publication de ventes au détail jugées décevantes en avril en Chine, un marché crucial pour le secteur. Cet indicateur de la consommation a progressé de 5,1% sur un an contre 5,8% attendus par Bloomberg.Kering a perdu 1,62% à 175,62 euros, Hermes 0,97% à 2.559,00 euros et LVMH 1,05% à 498,60 euros.

Dans le Nord, les agriculteurs bloquent à nouveau des autoroutes

Des agriculteurs ont bloqué des autoroutes dans le Nord pour réclamer l’assouplissement de réglementations qu’ils jugent trop contraignantes, à quelques jours de l’examen d’une proposition de loi prévoyant notamment de faciliter le stockage d’eau et l’accès aux pesticides.L’autoroute A1 entre Lille et Paris est fermée dans les deux sens à Seclin depuis le milieu d’après-midi par plusieurs dizaines de tracteurs, dont certains arborent des écriteaux “Macron trahison”, “ras le bol des normes” ou encore “laissez-nous travailler librement “. L’autoroute A2 ralliant Bruxelles est également fermée dans les deux sens au niveau de Marly, près de Valenciennes (Nord), ainsi que l’A25 reliant Lille à Dunkerque, a indiqué la préfecture, recommandant “très fortement” de reporter ses déplacements routiers.”On fait l’agriculture la plus saine du monde et malgré ça, on nous met encore plus de contraintes”, a affirmé Christophe Catteau, venu de Wattrelos, dans la métropole lilloise, à l’appel de la FDSEA. “L’an dernier, il y avait de l’écoute et du bon sens” mais avec le changement de gouvernement “tout a été détricoté. On vit ça comme une trahison”, a t-il ajouté. Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a appelé mi-mai à “de nouvelles actions” à partir du 26 mai, jour où doit débuter à l’Assemblée l’examen de la proposition de loi des sénateurs LR Laurent Duplomb et Union centriste Franck Menonville censée lever certains “contraintes” pesant sur les agriculteurs. Le texte prévoit notamment de faciliter le stockage de l’eau, l’accès aux pesticides ou l’agrandissement des élevages, mais certaines propositions ont été retoquées en commission.Les nombreux amendements au texte, “au lieu de simplifier, comme ça avait été promis, vont complexifier les choses, pire qu’avant”, estime Bérengère Chombart, agricultrice à Fournes-en-Weppes, où elle produit betteraves, pommes de terre, blé ou petits pois, venue manifester sans attendre le 26 mai. “On ne peut pas accepter ça.”Elle critique notamment les mesures encadrant le stockage d’eau, alors que le Nord est en vigilance sécheresse depuis vendredi. D’autres s’inquiètent d’un agrandissement de la zone de non-traitement dans laquelle les produits phytosanitaires sont interdits à proximité des habitations.”On est motivés parce qu’on a vraiment été pris, pour être franche, pour des cons, par rapport aux manifestations qu’on avait faites l’année dernière”, explique la secrétaire général FDSEA 59, Caroline Delepierre.Les décideurs “ne se rendent pas compte de tous les sacrifices qu’on fait à longueur d’année pour répondre aux chartes, aux protocoles (…), les normes”, lance Sébastien de Conninck, maraîcher de 33 ans produisant fraises et endives à Beuvry-la-Forêt (Nord), affirmant: “On nous en met toujours plus”.