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Le chef du Pentagone à Bruxelles, les Européens sous pression

Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth rencontre les membres de l’Otan mercredi à Bruxelles, pour accentuer la pression sur les alliés européens de Washington concernant le financement de l’Alliance et l’Ukraine.Avant le début de cette réunion, le secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte a souligné, comme M. Hegseth la veille, la nécessité pour les Européens de dépenser “considérablement plus” pour leur défense.”Nous devons faire beaucoup plus pour avoir ce dont nous avons besoin pour la dissuasion et la défense (…) afin que le fardeau soit partagé de façon plus équitable”, a-t-il déclaré.A son arrivée au siège de l’Alliance atlantique, Pete Hegseth a donné le ton de son tout premier déplacement à Bruxelles : “l’Otan doit être plus forte (…) pas un club de diplomates”, a-t-il lancé sur X.Les pays européens membres de cette organisation espèrent de leur côté des indications sur l’engagement américain en Europe et aux côtés de l’Ukraine, après une série de déclarations tonitruantes du président Donald Trump.Les Européens redoutent aussi qu’un éventuel accord de paix entre l’Ukraine et la Russie, que Donald Trump a promis d’obtenir au plus vite, ne se fasse sans eux et au détriment de Kiev.”Il y a une convergence de vues sur le fait que nous devons être sûrs, tout d’abord que l’Ukraine arrive en position de force pour démarrer des négociations” de paix, a-t-il affirmé mercredi après, a-t-il précisé, de premiers contacts avec la nouvelle administration Trump. Et, en second lieu, de s’assurer que quelque soit le résultat de ces discussions, il soit “durable” sans le risque que la Russie lance une nouvelle attaque quelques années plus tard, a-t-il ajouté.Mercredi après-midi, Pete Hegseth participera à une réunion du groupe de contact qui coordonne le soutien militaire à l’Ukraine, depuis l’invasion russe de ce pays il y a presque trois ans.Comme à l’Otan jeudi, il y doit appeler les Européens à accroître leur “leadership”, selon le Pentagone.Certains y sont prêts, comme la France ou le Royaume-Uni, y compris avec l’envoi de troupes en Ukraine pour garantir un éventuel accord de paix, selon un diplomate de l’Otan. Ces pays espèrent que les Etats-Unis resteront à leurs côtés et feront pression sur la Russie pour qu’elle vienne à la table de négociations, a expliqué cette source diplomatique.Européens et Américains vont surtout se jauger au cours de ce premier contact à l’Otan, qui sera suivi par le déplacement du vice-président américain J.D Vance à Munich, en Allemagne, où il rencontrera vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky en marge de la conférence sur la sécurité.- Redevenir “russes” -Donald Trump a renforcé le trouble en Europe en évoquant lundi la possibilité de voir les Ukrainiens redevenir “russes”. Seule certitude, selon un autre diplomate à Bruxelles, les Etats-Unis vont mettre une “pression maximum” sur les Européens pour qu’ils partagent davantage le “fardeau” des dépenses militaires au sein de l’Alliance atlantique.Le milliardaire américain a fixé la barre très haut en réclamant des Alliés européens qu’ils doublent, au minimum, leurs dépenses militaires.Pour le nouveau président américain, les pays de l’Otan doivent consacrer 5% de leur Produit intérieur brut (PIB) à ces dépenses, quand ils ne sont encore que 23 à dépenser 2% de leur PIB en armements.Mais pour la plupart des Alliés européens, à l’exception de la Pologne, la “marche” est trop haute, selon un diplomate de l’Otan, même si la plupart d’entre eux ne contestent pas la nécessité de dépenser plus.Le secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte l’a maintes fois rappelé: il faut dépenser plus, probablement “au-dessus de 3%”, a-t-il dit mercredi, sans toutefois fixer un chiffre définitif. Le chiffre de 3,5% est régulièrement évoqué, mais aucune décision n’a été prise, et ne devrait pas l’être avant, au mieux, le prochain sommet de l’Otan en juin à La Haye.En attendant, Mark Rutte a souligné mercredi devant la presse les efforts déjà accomplis par les Alliés européens, dont plus des deux tiers ont déjà atteint les 2%, objectif fixé en 2014. Il a également souligné la hausse de 20% sur un an en 2024 des dépenses militaires des Alliés hors Etats-Unis et Canada.

Macron et Modi affichent leur partenariat à Marseille

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi ont affiché mercredi à Marseille leur proximité et le partenariat entre leurs pays, symbole selon Paris de l'”indépendance” française à l’heure de la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.Arrivés mardi soir dans la deuxième ville de France, et après un dîner tardif dans un restaurant trois étoiles à Cassis, près de Marseille sur la côte méditerranéenne, les deux hommes d’Etat ont entamé la journée de mercredi par un hommage aux soldats indiens morts en France pendant la Première Guerre mondiale, au cimetière militaire de Mazargues, dans le sud de Marseille.Ils ont ensuite inauguré le nouveau consulat général d’Inde dans la cité phocéenne, acclamés par une petite foule d’expatriés indiens, avant de se rendre au siège du géant mondial du transport maritime CMA CGM, sur le port de Marseille, où le PDG Rodolphe Saadé leur a présenté le “fleet center”, le centre de navigation d’où est gérée la flotte de l’armateur, soulignant les liens de la compagnie avec l’Inde.Le deux dirigeants n’ont fait aucune déclaration lors de ces différentes étapes, mais devaient notamment évoquer le corridor Imec, projet de transport maritime et ferroviaire reliant l’Inde à l’Europe via le Moyen-Orient, qui se veut une alternative aux nouvelles “routes de la soie chinoises”.Dans de brefs échanges à bâtons rompus, Emmanuel Macron a estimé devant son invité que Marseille “peut clairement être le point d’entrée vers le marché européen” dans la cadre du projet Imec, qu’il avait qualifié mardi de “catalyseur formidable” en clôture d’un forum d’affaires franco-indien, promettant de “mobiliser des projets concrets et des investissements”.Paris espère aussi avancer dans les négociations à plusieurs milliards d’euros sur l’achat par New Delhi d’avions de chasse français Rafale version marine et de sous-marins Scorpène.MM. Macron et Modi sont ensuite partis pour visiter le chantier du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, à Saint-Paul-lès-Durance, jouxtant le site nucléaire du CEA de Cadarache, à 70 km de Marseille.Ce projet international qui vise à révolutionner la production d’énergie implique notamment New Delhi. Les deux pays pourraient profiter de la visite pour préciser la nouvelle coopération qu’ils entendent lancer dans le nucléaire civil sur les petits réacteurs modulaires (SMR).- “Intimité particulière” -En emmenant Narendra Modi dans sa “ville de cÅ“ur” après avoir coprésidé le sommet sur l’intelligence artificielle à Paris, Emmanuel Macron soigne une nouvelle fois sa relation avec le pays le plus peuplé de la planète, déjà invité au défilé du 14-Juillet en 2023.”L’Inde et la France sont deux grandes puissances et ont une intimité particulière qui est que nous respectons, nous voulons travailler avec les Etats-Unis d’Amérique, nous voulons travailler avec la Chine, mais on ne veut dépendre de personne”, a expliqué le président français dimanche dans une interview télévisée.”On veut être indépendants”, a-t-il insisté, en mettant en avant sa “stratégie indopacifique”.Mardi, Narendra Modi a assuré que ce “partenariat ne se limite pas” aux relations bilatérales. “Nous travaillons ensemble pour trouver des solutions aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés”, et “renforcer notre coopération dans tous les domaines”, a-t-il dit.Pour un ancien ministre français, c’est une “bonne intuition” d’Emmanuel Macron, car “Modi, à la tête d’une puissance en devenir, a trouvé une position d’équilibre entre Américains, Chinois et Russes”.”Il y a une constance rhétorique de la France à vouloir se poser en pont entre le Nord et le Sud”, estime Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po.Mais ce spécialiste des relations internationales prévient aussi qu’à force de vouloir afficher sa proximité avec New Delhi, “cela oblige Macron à passer sous silence la politique intérieure” du Premier ministre ultranationaliste hindou, décrié par ses opposants et des défenseurs des droits humains pour sa dérive autocratique.De Marseille, Narendra Modi s’envolera à la mi-journée pour les Etats-Unis, à la rencontre du nouveau président américain Donald Trump.

La Bourse de Paris en légère hausse avant l’inflation américaine

La Bourse de Paris évoluait en petite hausse mercredi, en attendant la deuxième partie de l’intervention du patron de la Fed devant le Sénat américain et la publication de la première mesure de l’inflation de l’année aux Etats-Unis.L’indice vedette de la place de Paris, le CAC 40, gagnait 0,36%, soit 28,96 points, à 8.057,86 points. Mardi, il avait terminé en petite hausse de 0,28% à 8.028,90 points.Malgré la “montée des enchères sur les (droits de douane) entre les Etats-Unis et l’Union européenne”, “le marché garde le cap”, notent les analystes de Natixis. Les inquiétudes que les droits de douane de Donald Trump “entraînent une hausse de l’inflation de part et d’autre de l’Atlantique” restent cependant bien présentes.L’Europe craint d’être la prochaine cible de l’administration Trump, notamment pour ses vins et spiritueux, très dépendants des exportations.Le patron de la Fed Jerome Powell a répété mardi, lors de son audition semestrielle devant les sénateurs américains, que ce n’était “pas le travail de la Fed de commenter la politique douanière, mais celui des élus”. Il a aussi réaffirmé qu’il ne voyait “pas d’urgence” à baisser les taux directeurs dans la mesure où la plupart des indicateurs étaient au vert, hormis l’inflation, encore “quelque peu élevée”, au-dessus de la cible de 2% de la Fed.Les investisseurs prêteront attention mercredi à la seconde partie du témoignage de M. Powell, cette fois devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants, dans l’espoir d’y déceler plus d’indices sur la trajectoire des taux de la banque centrale cette année. Ils scruteront également la publication de l’indice des prix à la consommation (CPI) pour janvier aux Etats-Unis.Parmi les valeurs vedettes de la place parisienne, le groupe français de luxe Kering poursuit son rebond au lendemain de la publication de ses résultats annuels, les investisseurs saluant un quatrième trimestre meilleur qu’attendu. Vers 09H50, le titre du groupe gagnait 5,50% à 261 euros.

L’humide année 2024 a dopé les ventes de radiateurs et de sèche-linges

Les ventes de radiateurs mobiles ou de sèche-linges ont bondi en 2024, année particulièrement humide en France, qui n’a pas démenti l’adage selon lequel le marché de l’électroménager est dépendant de la météo.Le secteur a été tiré par le petit électroménager, qui a franchi le seuil historique de 4 milliards d’euros, d’après une étude NielsenIQ-GfK publiée mercredi par le groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils et d’équipements ménagers (Gifam), représentant une centaine de marques.Avec 15% de précipitations au-dessus des normales, 2024 figure “parmi les 10 années les plus pluvieuses” depuis 1959 et a connu un fort déficit d’ensoleillement, selon Météo-France.Cette humidité “a eu un impact sur les ventes de petit électroménager”, notamment de déshumidificateurs, lesquels ont connu “un bel engouement”, avec des ventes en hausse de 63%, a détaillé à l’AFP Laurent Cours, directeur études et statistiques du Gifam. Les radiateurs mobiles ont également vu leurs ventes bondir (+13,5%).Dans le gros électroménager, le déficit d’ensoleillement a fait du tort à la bonne vieille corde à linge et dopé les ventes de sèche-linges, qui ont progressé de 13,2%. Ils ont également bénéficié d’innovations embarquées, permettant de réduire leur consommation énergétique, selon M. Cours, qui cite “les sèche-linges pompes à chaleur”.A l’inverse, les ventes de réfrigérateurs (-7%), “corrélées aux fortes températures, ont été pénalisées par la météo maussade de l’été 2024”, souligne le Gifam.Globalement, le chiffre d’affaires de l’électroménager a atteint 9,6 milliards d’euros en France, en hausse de 1% par rapport à 2023, pour 68 millions de produits vendus. Le secteur a donc été porté par le petit électroménager, qui a connu une hausse de 8% en valeur, pour atteindre 4,03 milliards d’euros, selon l’étude.Comme les années précédentes, les hausses les plus spectaculaires concernent les friteuses sans huiles ou “Air Fryer”, dont les ventes “ont doublé en 2024”, avec plus de 2,6 millions d’appareils vendus (+140% en valeur). Plus d’un foyer sur quatre en est désormais équipé, selon l’étude.Le gros électroménager, en revanche, a connu un nouveau recul (-3,9%), qui s’explique principalement par la crise persistante de l’immobilier, l’achat de ces produits, notamment des appareils de cuisine, étant “souvent corrélé à l’acquisition d’un bien immobilier ou à un déménagement”, a souligné le Gifam.Selon les projections de NielsenIQ-GFK, cette baisse devrait ralentir en 2025, compte tenu de la reprise attendue des transactions immobilières.

Droits de douane réciproques, nouveau cheval de bataille de Donald Trump

Dernière étape de sa montée en puissance sur le front des droits de douane, le président américain Donald Trump souhaite créer de la “réciprocité”, “seule façon équitable d’agir” selon lui, mais qui risque de tendre un peu plus les relations commerciales des Etats-Unis.Car l’idée de droits de douane réciproques, dont l’étendue reste encore à déterminer, pourrait représenter un coup sévère à certaines économies émergentes qui, tels le Brésil ou l’Inde, en imposent à des niveaux plus élevés pour protéger leurs économies respectives.- De quoi parle-t-on?L’idée n’est pas nouvelle chez Donald Trump, qui y avait déjà fait rapidement allusion durant sa campagne, en reprenant la loi du Talion pour la réadapter à sa manière: “oeil pour oeil, droit de douane pour droit de douane, exactement le même montant”.Il a réitéré l’idée dimanche, la résumant en quelque chose de “très simple: s’ils nous font payer, on les fait payer”. De son point de vue, il n’y a aucune raison qu’un pays étranger taxe les produits américains à un niveau supérieur à celui auquel les produits de ce pays sont taxés en entrant aux Etats-Unis.Interrogé sur CNBC, le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hesset a confirmé l’idée, soulignant que “si on nous taxe à 20%, on devrait pouvoir le faire, et si les droits de douane baissent, nous les baissons”.- Qui serait concerné?Tout dépend de la manière dont le gouvernement américain conçoit son principe de réciprocité car les données peuvent varier d’une source à l’autre. Mais les pays émergents taxent plus que les économies développées.Selon Kevin Hesset, “le Canada et le Mexique sont au même niveau que nous, du fait de notre accord de libre-échange, de même que le Royaume-Uni. L’Union européenne est 2 à 3 points de pourcentage (pp) plus haut, Taïwan 10 ou 11pp, et l’Inde sont en moyenne 20pp au-dessus”.Mais selon les données de la Banque mondiale, les Etats-Unis appliquaient en réalité en moyenne des droits de douanes supérieurs à ceux imposés par les pays européens (2,72% contre 1,95%) alors que l’Inde est à 14,26% en moyenne, le Brésil à 12,38% et la Chine à 6,54%.En prenant plus particulièrement en compte les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires, le rapport annuel de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pointe que, si l’UE taxe légèrement plus les produits américains que les Etats-Unis vis-à-vis des produits européens (4,5% contre 3,9%), une part plus importante des exportations américaines en Europe y entre sans taxes que l’inverse. Ramenés au volume échangé, les droits de douane américains sont ainsi plus élevés que ceux de l’UE (1,4% contre 0,9%).Reste une inconnue: ce que le gouvernement américain considérerait comme un “droit de douane”. M. Trump s’est ainsi plaint régulièrement de la TVA appliquée en Europe, généralement plus élevée qu’aux Etats-Unis, et qu’il assimile à un droit de douane. Le président américain pourrait aussi “chercher à éliminer les barrières non tarifaires”, souligne Goldman Sachs, comme des normes différentes à celles existant aux Etats-Unis ou des restrictions aux importations, telles que celles touchant le boeuf aux hormones américain vers l’Europe.- Quel est l’objectif?”De créer de l’incertitude pour en faire une tactique de négociation. Mais l’incertitude est une forme d’impôt sur les sociétés”, estime auprès de l’AFP Jeffrey Schott, chercheur au centre de réflexion Peterson Institute for International Economics.Il s’agirait dès lors d’utiliser, une fois de plus, les droits de douane pour obtenir d’autres avancées que Donald Trump estime bénéfiques pour son pays, tel qu’inciter les pays européens à ne pas se positionner sur les métaux rares présents en Ukraine, ou les pousser à acheter plus de gaz naturel liquéfié américain.Reste à déterminer dans quelle mesure il s’agit d’une finalité ou d’un point de départ. Durant sa campagne, Donald Trump a en effet défendu à de multiples reprises l’idée d’imposer à terme entre 10 et 20% de droits de douane sur l’ensemble des produits entrants aux Etats-Unis, soit un niveau bien supérieur à ce qu’entraîneraient des droits de douane réciproques.

Modi à Washington pour des retrouvailles avec Trump

Le Premier ministre indien Narendra Modi, qui avait développé une relation de proximité avec Donald Trump sous son premier mandat, est attendu mercredi à Washington où il espère renouer la bonne entente avec le président américain dans un contexte de tensions mondiales sur le commerce.M. Modi, fort de la victoire du parti Bharatiya Janata (BJP), formation nationaliste hindoue qu’il dirige, lors d’un récent scrutin dans la province de Delhi, doit être reçu par le président américain jeudi à la Maison Blanche.Ce dernier n’a guère évoqué le géant indien depuis son entrée en fonction mi-janvier mais la visite de M. Modi aux Etats-Unis survient alors que le milliardaire républicain brandit l’arme des droits de douane à tout va, visant aussi bien des pays alliés que la Chine.Le Premier ministre indien arrivera dans la capitale américaine après avoir coprésidé un sommet sur l’intelligence artificielle à Paris, aux côtés du président français Emmanuel Macron.La relation avec les Etats-Unis est l’un de “nos partenariats internationaux les plus solides de ces dernières années”, a déclaré à la presse avant cette visite le plus haut responsable du ministère indien des Affaires étrangères, Vikram Misri.Dans un message publié sur X, le 20 janvier, le jour de l’investiture de Donald Trump, M. Modi s’était dit “impatient” de “travailler de nouveau en étroite collaboration” avec le nouveau président.Lors d’un échange quelques jours plus tard, Donald Trump, qui affiche sa volonté de rééquilibrer la balance commerciale des Etats-Unis, avait cependant insisté auprès de M. Modi pour qu’il établisse des liens commerciaux “équitables” entre les deux pays.- Renforcement du “Quad” -Le commerce et les droits de douane, les relations avec la Russie ou l’immigration apparaissent comme autant de sources de tensions bilatérales.Mais l’Inde a déjà donné des gages de bonne volonté.Delhi a par exemple accepté le rapatriement de 110 migrants expulsés par les Etats-Unis, à bord d’un avion militaire américain.L’Inde a “déjà pris des mesures positives pour établir un bon ton (…) et devancer la colère de Trump”, relève Lisa Curtis, du Centre pour une nouvelle sécurité américaine et ancienne responsable pour l’Asie du Sud du Conseil de sécurité nationale lors du premier mandat de M. Trump.Les deux dirigeants discuteront également du renforcement du groupe dit “Quad”, une alliance en matière de sécurité dans la région Asie-Pacifique, qui inclut également le Japon et l’Australie. L’Inde doit accueillir dans le courant de l’année les dirigeants de ce groupe, considéré comme un contrepoids au renforcement militaire de la Chine.Le chef de la diplomatie indienne, Subrahmanyam Jaishankar, avait été invité à la cérémonie d’investiture du président Trump.Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, l’a également reçu pour une réunion de ses homologues du “Quad”, sa toute première réunion organisée le jour même de son entrée en fonction le 22 janvier, témoignant de l’importance accordée à ce format.La dernière visite de M. Modi aux Etats-Unis remonte à juin 2023 où il avait été reçu en grande pompe par le président d’alors, Joe Biden, avec tous les honneurs d’une visite d’Etat.Fait rare, M. Modi avait accepté de participer à une conférence de presse conjointe et répondu, visiblement malgré lui, à une question d’une journaliste sur les minorités religieuses en Inde.- Mise en scène -A grands renforts d’accolades, d’effusions et de compliments publics, Narendra Modi et Donald Trump ont mis en scène leur complicité pendant le premier mandat du milliardaire américain à la Maison Blanche, de 2017 à 2021.M. Modi lui avait rendu visite à deux reprises. Le dirigeant indien avait également accueilli un Donald Trump tout sourire pour une visite d’Etat en 2020 où il a pu participer à un grand rassemblement dans l’Etat natal de M. Modi, le Gujarat.M. Trump lui avait rendu la pareille en organisant un événement similaire à Houston, au Texas.Selon M. Misri, l’Inde et les Etats-Unis ont une “convergence évidente d’intérêts” dans des secteurs comme le commerce, l’investissement, la technologie, la coopération en matière de défense, ou la lutte contre le terrorisme et la sécurité de la région Asie-Pacifique.Lors d’un récent échange téléphonique avec le Premier ministre indien, Donald Trump a jugé qu’il était “important que l’Inde augmente ses achats d’équipement militaire américain”, selon la Maison Blanche.

Macron et Modi à Marseille pour vanter le partenariat franco-indien

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi sont mercredi à Marseille pour y vanter le partenariat entre leurs pays, symbole selon Paris de l'”indépendance” française à l’heure de la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.Après l’inauguration du nouveau consulat général d’Inde dans la cité phocéenne, le point saillant de cette visite sera un déplacement sur le chantier du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, à Saint-Paul-lès-Durance, jouxtant le site nucléaire du CEA de Cadarache, à 70 km de là.Ce projet international qui vise à révolutionner la production d’énergie implique notamment New Delhi. Les deux pays pourraient profiter de la visite pour préciser la nouvelle coopération qu’ils entendent lancer dans le nucléaire civil sur les petits réacteurs modulaires (SMR).Le programme a été écourté par rapport à sa version initiale: l’hommage aux soldats indiens morts en France pendant la première Guerre mondiale, envisagé au cimetière marseillais de Mazargues, ainsi qu’une séquence au port de la cité phocéenne ont été annulés.Pour autant, les deux dirigeants “travailleront également sur les questions commerciales, notamment dans le cadre du développement du corridor Imec entre l’Europe et l’Inde, et la montée en puissance des échanges”, selon l’Elysée.Ce corridor passant par le Moyen-Orient est “un catalyseur formidable”, a dit mardi Emmanuel Macron en clôture d’un forum d’affaires franco-indien, “nous allons mobiliser des projets concrets et des investissements”. Son entourage avait évoqué la semaine dernière des projets dans les secteurs portuaire et énergétique.Paris espère aussi avancer dans les négociations à plusieurs milliards d’euros sur l’achat par New Delhi d’avions de chasse français Rafale version marine et de sous-marins Scorpène.En emmenant Narendra Modi dans sa “ville de cÅ“ur”, Emmanuel Macron soigne une nouvelle fois sa relation avec le pays le plus peuplé de la planète, déjà invité au défilé du 14-Juillet en 2023.Mardi soir, les deux hommes ont dîné dans un restaurant de Cassis, sur la Méditerranée, après avoir coprésidé le sommet sur l’intelligence artificielle à Paris. – “Intimité particulière” -“L’Inde et la France sont deux grandes puissances et ont une intimité particulière qui est que nous respectons, nous voulons travailler avec les Etats-Unis d’Amérique, nous voulons travailler avec la Chine, mais on ne veut dépendre de personne”, a expliqué le président français dimanche dans une interview télévisée.”On veut être indépendants”, a-t-il insisté, en mettant en avant sa “stratégie indopacifique”.Mardi, Narendra Modi a assuré que ce “partenariat ne se limite pas” aux relations bilatérales. “Nous travaillons ensemble pour trouver des solutions aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés”, et “renforcer notre coopération dans tous les domaines”, a-t-il dit.Pour un ancien ministre français, c’est une “bonne intuition” d’Emmanuel Macron, car “Modi, à la tête d’une puissance en devenir, a trouvé une position d’équilibre entre Américains, Chinois et Russes”.”Il y a une constance rhétorique de la France à vouloir se poser en pont entre le Nord et le Sud”, estime Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po.Mais ce spécialiste des relations internationales prévient aussi qu’à force de vouloir afficher sa proximité avec New Delhi, “cela oblige Macron à passer sous silence la politique intérieure” du Premier ministre ultranationaliste hindou, décrié par ses opposants et des défenseurs des droits humains pour sa dérive autocratique.De Marseille, Narendra Modi s’envolera à la mi-journée pour les Etats-Unis, à la rencontre du nouveau président américain Donald Trump.

Guerre commerciale américaine: Bruxelles et Ottawa affichent leur fermeté, Séoul et Londres conciliants

Le Canada et l’Union européenne ont dénoncé mardi l’imposition dans un mois de droits de douanes massifs et généralisés sur l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis, nouvel acte dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump, tandis que Corée du Sud et Royaume-Uni ont dit vouloir coopérer avec Washington.”Nous travaillerons avec l’administration américaine au cours des prochaines semaines pour mettre en évidence les impacts négatifs de ces droits de douane inacceptables”, a déclaré le Premier ministre canadien démissionnaire Justin Trudeau à l’occasion du sommet de l’IA à Paris, promettant, “si cela s’avère nécessaire”, une réponse “ferme et claire”.”Les droits de douane injustifiés imposés à l’UE ne resteront pas sans réponse: ils donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées”, avait assuré quelques heures plus tôt la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Une réunion des ministres européens du Commerce sur ce sujet est prévue mercredi.Le Mexique a pour sa part appelé le président américain à ne pas “détruire” les équilibres commerciaux et de croissance de l’Amérique du Nord.Le président américain a signé lundi soir deux décrets instituant des droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium à compter du 12 mars prochain, “sans exception ou exemption”, utilisant de manière désormais concrète le principal levier de sa politique économique contre ses partenaires commerciaux.Le Canada en est la première victime, en tant que principal fournisseur d’acier et d’aluminium des Etats-Unis.- Londres dit “travailler” avec Washington -Donald Trump s’est fait élire fin 2024 en promettant aux Américains un “nouvel âge d’or” et entend réduire le déficit commercial américain qui s’est creusé de 133 milliards de dollars en 2024 pour atteindre près de 920 milliards de dollars, soit une hausse de 17% sur un an.Les nouvelles règles toucheront l’acier et l’aluminium d’où qu’ils viennent, y compris de partenaires économiques qui profitaient auparavant d’exemptions sur ces deux produits: Argentine, Australie, Canada, Mexique, UE et Royaume-Uni.Le Japon, la Corée du Sud et le Brésil se voient eux privés de l’exemption dont ils bénéficiaient pour l’acier et ses dérivés.Le Brésil n’a pas l’intention d’entrer “dans une guerre commerciale”, a réagi mardi Alexandre Padilha, ministre des Relations institutionnelles du gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.Le Royaume-Uni et la Corée du Sud ont dit vouloir coopérer avec les Etats-Unis.”Nous travaillons avec l’industrie et nos homologues américains pour régler les détails”, a déclaré un porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer. “Il est évidemment important que nous adoptions une approche réfléchie”, a-t-il ajouté.Séoul entend “protéger les intérêts de (ses) entreprises et réduire les incertitudes en construisant une relation de proximité avec l’administration Trump et en élargissant nos options diplomatiques”, a déclaré le chef de l’Etat par intérim, Choi Sang-mok. Donald Trump agite par ailleurs aussi la menace de droits de douanes sur d’autres secteurs clés pour l’économie sud-coréenne (semiconducteurs, automobile, pharmacie).Les menaces de Donald Trump en matière de droits de douane et son animosité envers les véhicules électriques entraînent “beaucoup de coûts et beaucoup de chaos” pour Ford, a estimé mardi Jim Farley, patron du constructeur automobile américain.- La Chine visée par ricochet -Dans son argumentaire, Donald Trump accuse notamment certains des pays auparavant exemptés de servir de plaque tournante pour réexpédier vers les Etats-Unis de l’acier ou de l’aluminium en provenance de Chine. Pékin et Washington se livrent une concurrence féroce pour la prééminence mondiale dans tous les domaines: économique, militaire, technologique, commercial.    “Les producteurs chinois profitent de l’exclusion générale du Mexique des droits de douane pour acheminer l’aluminium chinois vers les Etats-Unis via le Mexique”, écrit-il.Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium. Ces mesures avaient ensuite été levées, pour beaucoup, par lui-même ou par son successeur démocrate, Joe Biden.Lors de la première présidence Trump, les Européens avaient adopté des représailles très ciblées, comme sur le bourbon ou les motos Harley-Davidson.Par ailleurs, Donald Trump a affirmé dimanche qu’il annoncerait “mardi ou mercredi” des “droits de douane réciproques”, afin d’aligner la taxation des produits entrant aux Etats-Unis sur la manière dont sont taxés les produits américains à l’étranger. Jusqu’ici, le milliardaire américain a davantage mis la pression sur les partenaires des Etats-Unis que sur le grand rival chinois, soumis depuis mardi à des droits de douane de 10% en plus de ceux déjà existants.Les mesures de rétorsion, à base de surtaxes ciblées sur certains produits américains, sont entrées en vigueur lundi. Elles portent sur 14 milliards de dollars de biens américains, tandis que les droits de douane annoncés par le président américain concernent 525 milliards de dollars de biens chinois.

Près de 130 millions d’Américains ont regardé le Super Bowl, nouveau record d’audience

Quelque 127,7 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis ont regardé dimanche, sur le câble ou en streaming, les Eagles de Philadelphie remporter le Super Bowl avec Taylor Swift et Donald Trump en tribunes, soit la plus grosse audience jamais atteinte dans le pays, selon un communiqué du cabinet Nielsen mardi.Selon Nielsen, un pic d’audience a été atteint durant le second quart-temps avec 137,7 millions de téléspectateurs sur les chaînes Fox, Fox Deportes et Telemundo ou sur la plateforme de streaming gratuit Tubi (propriété de Fox Corporation).L’audience moyenne s’était élevée à 123,4 millions l’année dernière, et à 115,1 millions en 2023, déjà des années record.Evénement incontournable et spectacle sportif par excellence aux Etats-Unis, la finale du championnat de football américain attire aussi pour son célèbre show musical de la mi-temps, assuré cette année par le rappeur californien Kendrick Lamar. Les grandes entreprises américaines rivalisent aussi d’imagination pour y placer leurs meilleures publicités, devenues un spectacle dans le spectacle, avec de nombreuses stars à l’écran. En comptant les interruptions, le match dure environ 3h30. La rencontre se jouait à La Nouvelle-Orléans. Elle a été remportée par les Eagles de Philadelphie (40-22) contre les Kansas City Chiefs, privés d’une troisième couronne d’affilée historique, sous les yeux du président Donald Trump, premier chef d’Etat américain à assister à la finale dans les tribunes.

Wall Street termine sans direction claire avant l’inflation américaine

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mardi, les investisseurs restant en position d’attente à la veille de la publication de données sur l’inflation aux Etats-Unis.Le Dow Jones a gagné 0,28%, l’indice Nasdaq a reculé de 0,36%, tandis que l’indice élargi S&P 500 a clôturé près de l’équilibre (+0,03%).”Il n’y a pas eu beaucoup de mouvements” durant la séance car “c’est une journée qui précède (la publication) de données importantes, ce qui pousse les investisseurs à adopter une attitude attentiste”, a expliqué à l’AFP Art Hogan, analyste de B. Riley Wealth Management.Mercredi, les acteurs de marché auront le regard tourné vers la publication aux Etats-Unis de l’indice des prix à la consommation (CPI) de janvier.Le mois dernier, il avait traduit une accélération de l’inflation américaine en décembre pour le troisième mois d’affilée, tirée par l’augmentation des prix du logement, des billets d’avion, des véhicules d’occasion ou encore des assurances automobiles.En revanche, les analystes avaient retenu l’amélioration de l’inflation dite sous-jacente – qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie.Plus tard dans la semaine, les investisseurs accueilleront les prix à la production (PPI) du mois de janvier, jeudi, et les chiffres de ventes aux particuliers, vendredi, même si aucune de ces publications “ne sera aussi importante que celle du CPI”, selon M. Hogan.Ces indices de l’inflation aux Etats-Unis donnent un signal sur la direction que pourrait prendre la banque centrale américaine (Fed) sur son calendrier de baisse de taux.Lors de sa dernière réunion en janvier, la Fed avait laissé ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%. Les marchés financiers jugent désormais peu probable qu’une baisse intervienne avant juin, au plus tôt, selon l’outil de veille du groupe CME, FedWatch.A l’occasion de son audition semestrielle devant les sénateurs américains, le président de l’institution monétaire Jerome Powell a d’ailleurs répété mardi qu’il ne voyait “pas d’urgence” à baisser les taux directeurs dans la mesure où la plupart des indicateurs étaient au vert, hormis l’inflation, encore “quelque peu élevée”, au-dessus de la cible de 2% de la Fed.Interrogé sur l’impact éventuel sur les prix des nouveaux droits de douane mis en place par Donald Trump, il a répondu que ce n’était “pas le travail de la Fed de commenter la politique douanière, mais celui des élus”. Le président américain a signé lundi un décret fixant au 12 mars la date d’entrée en vigueur pour “tous les pays” de nouveaux droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium, “sans exception”.”Il ne s’agit pas de surtaxes universelles mais d’une mesure plus sélective, et je crois que le marché est beaucoup plus à l’aise avec cela”, a estimé M. Hogan.Dans ce contexte, vers 21H50 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se tendait à 4,53% contre 4,50% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, les résultats d’entreprises continuaient d’agiter les cours.Le géant américain des boissons Coca-Cola a grimpé de 4,73% après avoir publié des ventes supérieures aux attentes au quatrième trimestre, soutenu par les sodas et notamment par le Coca Zero. Pour l’ensemble de l’année 2024, le mastodonte a engrangé 47,1 milliards de dollars de revenus (+3% sur un an).Le groupe de pétrochimie DuPont de Nemours a gagné 6,85% grâce à des résultats supérieurs aux attentes.Le géant hôtelier Marriott a quant à lui reculé de 5,40% après avoir annoncé des prévisions en deçà des attentes pour le premier trimestre de 2025.La société pétrolière Philipps 66 a grimpé de 4,72% après publication d’informations de presse faisant état d’une prise de participation, à hauteur de 2,5 milliards de dollars, du fonds d’investissement activiste Elliott Management. Ce dernier a également récemment investi dans le géant britannique des hydrocarbures BP.