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M6 a dépensé dans le “streaming” en 2024, en espérant un retour sur investissement

Le groupe M6 a vu son bénéfice net baisser de 27% en 2024, à 173 millions d’euros, après avoir fortement investi dans sa nouvelle plateforme de streaming M6+ pour préparer l’avenir, selon ses résultats annuels publiés mardi.M6+ a été lancé en mai dans le cadre de la “transformation” du groupe “vers un modèle de diffusion mixte” associant “streaming” et télévision traditionnelle, a-t-il rappelé dans un communiqué. Cela a engendré “46,4 millions d’euros de coûts opérationnels supplémentaires” (contenus, frais techniques, marketing, etc.).”C’est une année d’investissement massifs, qui pèsent” sur les résultats, a commenté le président du groupe, David Larramendy, lors d’une conférence de présentation en ligne. Mais c’est selon lui indispensable pour préparer l’avenir: “Le transfert vers un +business model+ à deux jambes (…) passe par cette phase d’investissement importante”.Le chiffre d’affaires du streaming a d’ailleurs progressé de 34% l’an dernier par rapport à 2023, à 100 millions d’euros.Globalement, le chiffre d’affaires consolidé du groupe est resté stable, à 1,3 milliard d’euros. Ses revenus publicitaires sont également stables, à 1 milliard d’euros, dont 912 millions pour les recettes publicitaires vidéo.Au sein de ces dernières, “la hausse de 25,4 millions du chiffre d’affaires streaming” a compensé une baisse observée en fin d’année pour la télé traditionnelle, selon le groupe.”Après le fort engouement pour l’Euro 2024 observé au premier semestre, le contexte économique et politique a pesé sur les investissements publicitaires des annonceurs après la diffusion des Jeux olympiques et paralympiques” sur le groupe public France Télévisions, a expliqué M6.- Rentabilité -Autres facteurs de baisse: la morosité du marché immobilier, qui a touché la filiale Stéphane Plaza Immobilier, et le recul d’audience de RTL, principale radio du groupe. Ces derniers mois, RTL a en outre décidé de réduire la publicité sur ses antennes pour regagner des auditeurs, ce qui a une incidence sur son chiffre d’affaires.Parallèlement, les activités cinéma du groupe, avec ses sociétés de production SND et M6 Films, ont réalisé “des performances record”.”SND enregistre 9,3 millions d’entrées en 2024 (contre 8,3 en 2023), tandis que les deux films à succès coproduits par M6 Films, +Un p’tit truc en plus+ (10,8 millions d’entrées en salles) et +Le Comte de Monte-Cristo+ (9,3 millions d’entrées), se classent respectivement 1er et 2e au box-office français”, souligne le groupe.Ce dernier met également en avant sa marge opérationnelle, qui avait atteint des sommets ces dernières années (près de 25% en 2022) et est à 18,5% en 2024.”C’est un bon équilibre entre la capacité qu’a le groupe à investir” dans le streaming “et un taux de rentabilité qui reste parmi les meilleurs d’Europe”, a assuré M. Larramendy, qui vivait ses premiers résultats annuels à la tête du groupe. Il a succédé en avril 2024 à l’emblématique Nicolas de Tavernost.L’hypothèse d’une arrivée de l’animateur Cyril Hanouna dans le groupe M6 n’a pas été évoquée lors de la présentation des résultats. Des discussions sont en cours, alors que la chaîne de Hanouna, C8 (groupe Canal+) doit cesser d’émettre le 28 février, sauf décision contraire du Conseil d’Etat.Le groupe M6, dont l’actionnaire principal est le géant allemand Bertelsmann, comprend quatre chaînes de télévision gratuites (M6, W9, 6ter, Gulli), neuf payantes (dont Paris Première et Téva), trois radios (RTL, RTL2, Fun Radio) et des sociétés de production.

OpenAI “n’est pas à vendre”, affirme son patron après l’offre d’achat de Musk

La start-up américaine OpenAI, à l’origine du robot conversationnel ChatGPT, “n’est pas à vendre”, a affirmé mardi son patron Sam Altman à Paris, après une offre de rachat non sollicitée du milliardaire Elon Musk pour la somme de 97,4 milliards de dollars.”Nous avons cette mission de faire bénéficier toute l’humanité de l’intelligence artificielle générale (comparable à l’intelligence humaine NLDR). Et c’est ce que nous sommes venus faire. Nous ne sommes pas à vendre”, a affirmé le dirigeant sur la scène de l’incubateur de start-up, Station F à Paris, où il est de passage dans le cadre du sommet mondial sur l’intelligence artificielle. “Toute suggestion du contraire est vraiment trompeuse”, avait indiqué quelques heures plus tôt Chris Lehane, vice-président en charge des affaires publiques chez OpenAI, lors d’un échange avec la presse, en marge du sommet. Selon le Wall Street Journal et le New York Times, le consortium emmené par Elon Musk a proposé 97,4 milliards de dollars lundi au conseil d’administration pour l’acquisition de l’entité. Cette offre non sollicitée arrive au moment où Sam Altman essaie de lever des fonds et de transformer la start-up en société à but lucratif.Il s’agit surtout d’une proposition “venant d’un concurrent, qui a du mal à suivre au niveau technologique et à rivaliser avec nous sur le marché”, a assené Chris Lehane. Déjà à la tête de Tesla et SpaceX, propriétaire du réseau social X, Elon Musk a lancé en 2023 sa propre start-up d’IA générative, xAI.”Je pense qu’il tente de nous ralentir”, a avancé Sam Altman, interrogé par Bloomberg TV au Grand palais où se tenait le sommet. “J’aimerais qu’il rivalise avec nous en mettant au point un meilleur produit”, a-t-il poursuivi, dénonçant “beaucoup de tactiques, de poursuites en justice et de chose folles” de la part d’Elon Musk.En décembre, l’homme le plus riche au monde, proche de Trump, a ouvert un nouveau front judiciaire contre OpenAI, en demandant à la justice américaine de l’empêcher de se transformer en une entreprise entièrement à but lucratif.

La Bourse de Paris finit sereine, dans l’attente de Powell

La Bourse de Paris a fini en hausse lundi, avant l’audition à venir du patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) devant le Congrès, sur fond de bonne dynamique boursière en Europe.L’indice CAC 40 a pris 0,28% à 8.028,90 points. Vendredi, il avait terminé en baisse de 0,43% à 7.973,03 points.Le marché attend l’audition de deux jours du président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, devant le Congrès américain, qui débute mardi en soirée.”L’intervention de Jerome Powell sera surveillée dans un contexte commercial particulièrement instable”, a commenté Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.Les investisseurs tenteront de déceler dans son intervention des indices sur l’avenir de la politique monétaire de l’institution, en pleine guerre commerciale lancée par l’administration Trump.”On attend qu’il donne son opinion sur l’impact des mesures de Trump sur l’économie, en terme de croissance et d’inflation”, a estimé David Taieb, directeur des investissements en actifs cotés chez Sienna Investment Managers, interrogé par l’AFP.Si l’inflation et la croissance sont stimulés par la politique du milliardaire républicain, cela devrait “conduire la Fed à ne plus baisser ses taux, voir à les monter en fin d’année”, a-t-il ajouté. Lors de sa dernière réunion fin janvier, l’institution avait laissé ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.La place parisienne bénéficie aussi toujours de la bonne dynamique qui règne depuis le début de l’année sur les marchés européens. Le CAC40 a gagné depuis le 1er janvier 8,78%.L’an dernier, les places européennes avaient connu une performance plus faible que leurs homologues américaines, dont le prix des titres a fortement augmenté. Les actions parisiennes ont encore plus souffert après la dissolution de l’Assemblée nationale.Résultat: les actions européennes, peu chères, attirent depuis début 2025 les investisseurs en quête de bonnes affaires.Par ailleurs, les marchés du Vieux continent “sont pour l’instant soulagés: la politique commerciale de Trump est moins virulente que prévue” selon David Taieb. Pour le moment, le président américain n’a pas annoncé de taxes pour l’Europe et répété les volte-face vis-à-vis du Canada, du Mexique et de la Chine.Enfin, la BCE poursuit politique de baisse des taux d’intérêt, ce qui donne un coup de pouce aux marchés boursiers européens, alors qu’aux États-Unis, la Réserve fédérale américaine (Fed) a opté pour le statu quo monétaire.Les actions étant recherchés, les investisseurs délaissent les obligations, ce qui fait monter leur taux d’intérêt.Le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français a ainsi atteint 3,20%, contre 3,08% la veille. Son équivalent allemand, référence en Europe, était à 2,43%, contre 2,36% lundi.Kering salué en BourseLe groupe de luxe Kering (Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta…) a fait part mardi d’un bénéfice net en chute de 62% en 2024, quelques jours après le départ du styliste Sabato de Sarno, un énième changement pour redresser sa marque phare Gucci, à la peine depuis plusieurs années.Au quatrième trimestre 2024, le chiffre d’affaires s’est replié de 12% à 4,39 milliards d’euros dépassant toutefois les attentes des analystes. Le titre s’est donc envolé de plus de 6% dans les premiers échanges lundi, avant de perdre son souffle au cours de la séance et de finir en hausse de 1,31% à 247,40 euros.

France: le taux de chômage quasi stable malgré un marché du travail dégradé

Malgré des destructions d’emploi et une dégradation du marché du travail, le taux de chômage en France a très légèrement diminué au dernier trimestre 2024, moins de personnes ayant activement recherché un emploi, notamment des jeunes, a rapporté l’Insee mardi.Le taux de chômage a baissé de 0,1 point de pourcentage à 7,3% de la population active, le nombre de chômeurs dans la France entière hors Mayotte au sens du Bureau international du Travail (BIT) diminuant de 63.000 en trois mois, à 2,3 millions de personnes. Il reste proche de son plus bas niveau en 40 ans.Mais le taux d’emploi des 15 – 64 ans s’est replié de 0,2 point sur le trimestre, à 68,9%. Surtout, il a diminué de 0,7 point chez les 15-24 ans, à 33,7 %, portant à 1,6 point la baisse sur un an, après plusieurs années de hausse liées à l’essor de l’apprentissage.”Le taux d’emploi des jeunes est en baisse et ça c’est un sujet majeur”, a réagi sur France Inter la ministre du Travail Catherine Vautrin qui pointe également un taux d’emploi des seniors plus faible que la moyenne européenne.Le taux d’activité, qui comprend les personnes qui travaillent mais aussi celles qui recherchent un travail, a également baissé de 0,3 point, à 74,4%, celui des jeunes chutant de 1,5 point sur le trimestre.”La baisse du chômage est liée au fait que, malgré la destruction d’emplois, le taux d’activité a encore plus baissé”, a expliqué à l’AFP Eric Heyer, directeur du département analyse et prévisions de l’OFCE.Selon lui, il s’agit d’une “mauvaise baisse” probablement due “à des personnes qui étaient au chômage et qui se découragent”, ne cherchent donc plus et ne sont plus comptabilisées comme chômeurs au sens du BIT.Ces personnes viennent grossir le halo autour du chômage, qui a augmenté de 138.000 personnes sur le trimestre, atteignant 2 millions de personnes.Ce halo augmente lui aussi “surtout pour les jeunes” et est “surtout porté par les jeunes encore en études”, précise l’Institut national de la Statistique.Mais la part des jeunes qui ne sont ni en emploi ni en formation rebondit aussi de 0,7 point à 12,8%. Ce pourcentage se situe à 0,6 point au-dessus de celui de fin 2019, à la veille de la crise sanitaire.- Hausse toujours en vue -Le taux de chômage au sens du BIT, basé sur une vaste enquête de l’Insee et harmonisé au niveau international, ne prend en compte que les demandeurs d’emploi qui n’ont aucune activité, recherchent activement un emploi et sont immédiatement disponibles. Il est différent du nombre d’inscrits à France Travail, qui a lui augmenté de 3,9% au quatrième trimestre par rapport au troisième, pour atteindre 3,14 millions pour les chômeurs sans aucune activité (catégorie A).Le retournement du marché du travail a aussi été mis en évidence vendredi par les chiffres de l’emploi salarié dans le secteur privé, avec la destruction de 50.100 postes par rapport au trimestre précédent.Les principaux organismes économiques s’attendent de fait à une hausse du chômage cette année.En décembre, l’Insee estimait que le taux de chômage “poursuivrait sa lente remontée pour atteindre 7,6% mi-2025”.On va voir “ce qui se passe sur le halo (du chômage) avant de voir dans quelle mesure on rectifie nos prévisions” avant la prochaine note de conjoncture le 18 mars, a déclaré à la presse Vladimir Passeron, le chef du département de l’emploi de l’Insee.En décembre, la Banque de France estimait de son côté que le taux de chômage pourrait se situer “entre 7,5% et 8% en 2025-2026”, tandis que l’OFCE a prévu une remontée du taux de chômage aux alentours de 8% pour la fin 2025.En effet, avec la loi sur le plein emploi qui oblige les allocataires du RSA à s’inscrire à France Travail et parfois à reprendre une activité, “la population active devrait boomer en 2025, d’une part parce qu’on va réactiver ces gens et d’autre part à cause de la réforme des retraites” qui recule l’âge de départ, pointe Eric Heyer.”En faisant augmenter la population active au moment où on détruit les emplois, je ne vois pas comment le chômage ne peut pas repartir à la hausse”, prédit-il.

Guerre commerciale américaine : Bruxelles et Ottawa affichent leur fermeté, Séoul et Londres conciliants

Le Canada et l’Union européenne ont dénoncé fermement mardi l’imposition dans un mois de droits de douanes massifs et généralisés sur l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis, nouvel acte dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump, tandis que Corée du Sud et Royaume-Uni ont dit vouloir coopérer avec Washington.”Nous travaillerons avec l’administration américaine au cours des prochaines semaines pour mettre en évidence les impacts négatifs de ces droits de douane inacceptables”, a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau à l’occasion du sommet de l’IA à Paris, promettant, “si cela s’avère nécessaire”, une réponse “ferme et claire”.”Les droits de douane injustifiés imposés à l’UE ne resteront pas sans réponse: ils donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées”, avait assuré quelques heures plus tôt la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Une réunion des ministres européens du commerce sur ce sujet est prévue mercredi.Le Mexique pour sa part a demandé mardi au président américain de ne pas “détruire” les équilibres commerciaux et de croissance de l’Amérique du Nord.”Parfois, le président Trump parle de +bon sens+. Eh bien, nous le prenons au mot : le bon sens, ne pas se tirer une balle dans le pied, ne pas détruire ce que nous avons construit au cours des quarante dernières années”, a déclaré le ministre mexicain de l’Économie, Marcelo Ebrard, après avoir expliqué l’impact que les droits de douanes pourraient avoir sur la chaîne de production dans la région.Le président américain a signé lundi soir deux décrets portant sur ces droits de douane, utilisant de manière désormais concrète le principal levier de sa politique économique contre ses partenaires commerciaux.Le Canada en est la première victime, étant le principal fournisseur d’acier et d’aluminium des Etats-Unis.”Aujourd’hui, je simplifie nos droits de douane sur l’acier et l’aluminium afin que tout le monde comprenne ce que cela signifie. C’est 25%, sans exception ou exemption. Et c’est tous les pays”, a-t-il dit à la presse, depuis la Maison Blanche.- Londres dit “travailler” avec Washington -Donald Trump s’est fait élire fin 2024 en promettant aux Américains un “nouvel âge d’or” et entend réduire le déficit commercial américain qui s’est creusé de 133 milliards de dollars en 2024 pour atteindre près de 920 milliards de dollars, soit une hausse de 17% sur un an.Evoquant des risques pour la “sécurité nationale”, le républicain a publié deux décrets indiquant que les nouvelles règles s’appliqueraient “à partir du 12 mars”. Elles toucheront l’acier et l’aluminium d’où qu’ils viennent, y compris de partenaires économiques qui bénéficiaient auparavant d’exemptions sur ces deux produits: Argentine, Australie, Canada, Mexique, UE et Royaume-Uni. Le Brésil, le Japon et la Corée du Sud se voient eux privés de l’exemption dont ils bénéficiaient pour l’acier et ses dérivés.Contrairement à l’UE et Canada, Le Royaume-Uni et la Corée du Sud ont affiché une approche de coopération avec les Etats-Unis.”Nous travaillons avec l’industrie et nos homologues américains pour régler les détails”, a déclaré un porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer. “Il est évidemment important que nous adoptions une approche réfléchie”, a-t-il ajouté.Séoul entend “protéger les intérêts de (ses) entreprises et réduire les incertitudes en construisant une relation de proximité avec l’administration Trump et en élargissant nos options diplomatiques”, a déclaré le chef de l’Etat par intérim, Choi Sang-mok. Donald Trump agite par ailleurs aussi la menace de droits de douanes sur d’autres secteurs clés pour l’économie coréenne (semiconducteurs, automobile, pharmacie) et Séoul, qui fait face aux menaces de la Corée du Nord, est très dépendante de Washington pour sa sécurité, bénéficiant de la protection nucléaire américaine.- La Chine visée par ricochet -Dans son argumentaire, Donald Trump accuse notamment certains des pays auparavant exemptés de servir de plaque tournante pour réexpédier vers les Etats-Unis de l’acier ou de l’aluminium en provenance de Chine. Pékin et Washington se livrent une concurrence féroce pour la prééminence mondiale dans tous les domaines: économique, militaire, technologique, commercial.    “Les producteurs chinois profitent de l’exclusion générale du Mexique des droits de douane pour acheminer l’aluminium chinois vers les États-Unis via le Mexique”, écrit-il.Lors de son premier mandat (2017-21), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium. Ces mesures avaient ensuite été levées, pour beaucoup, par lui-même ou par son successeur démocrate, Joe Biden.Lors de la première présidence Trump, les Européens avaient adopté des représailles très ciblées, comme sur le bourbon ou les motos Harley-Davidson.Par ailleurs, Donald Trump a aussi affirmé dimanche qu’il annoncerait “mardi ou mercredi” des “droits de douane réciproques”, afin d’aligner la taxation des produits entrant aux Etats-Unis sur la manière dont sont taxés les produits américains à l’étranger. Jusqu’ici, Donald Trump a davantage mis la pression sur les partenaires des Etats-Unis que sur le grand rival chinois, soumis depuis mardi à des droits de douane de 10% en plus de ceux déjà existants.Les mesures de rétorsion, à base de surtaxes ciblées sur certains produits américains, sont entrées en vigueur lundi. Elles portent sur 14 milliards de dollars de biens américains, tandis que les droits de douane annoncés par le président américain concernent 525 milliards de dollars de biens chinois.

Wall Street recule légèrement avant l’audition du patron de la Fed

La Bourse de New York évoluait en légère baisse mardi, avant l’audition du patron de la banque centrale américaine (Fed) devant le Congrès et alors que les investisseurs attendent de nouvelles données sur l’inflation aux Etats-Unis tout au long de la semaine.Vers 15H25 GMT, l’indice Dow Jones reculait de 0,19%, le Nasdaq lâchait 0,18% et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,18%.”Les investisseurs sont un peu incertains et, suite à la progression d’hier, prennent quelques bénéfices avant les déclarations de Jerome Powell”, le patron de la Fed, estime auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Le dirigeant de l’institution monétaire est entendu ces mardi et mercredi par le Congrès américain dans le cadre d’un rendez-vous semestriel sur l’état de l’économie aux Etats-Unis.Les investisseurs tenteront de déceler dans son intervention des indices sur l’avenir de la politique monétaire de la Fed.Ils scruteront aussi la publication mercredi des prix à la consommation (CPI) de janvier avant les prix à la production et les chiffres de ventes aux particuliers plus tard dans la semaine.”La question est de savoir si la Fed va baisser ses taux deux fois, une fois ou pas du tout” en 2025, souligne M. Stovall.Lors de sa dernière réunion en janvier, la Fed avait laissé ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%. Les marchés financiers jugent désormais peu probable qu’une baisse intervienne avant juin, au plus tôt, selon l’outil de veille du groupe CME, FedWatch.Fin janvier, Jerome Powell avait déclaré que la R2serve fédérale “attendra et étudiera” les effets des politiques menées par Donald Trump avant de déterminer quels seront les mouvements à venir les plus pertinents concernant ses taux d’intérêt.Le président américain a signé lundi un décret fixant au 12 mars la date d’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium, “sans exception”.”La plupart des investisseurs considèrent toujours ces droits de douane comme des stratagèmes de négociation”, estime Sam Stovall. Cependant, “Wall Street se demande également si les surtaxes de Trump vont déclencher une guerre commerciale plus large avec l’Europe”, ajoute l’analyste.M. Trump a affirmé dimanche qu’il annoncerait “mardi ou mercredi” des “droits de douane réciproques”, afin d’aligner la taxation des produits entrant aux Etats-Unis sur la manière dont sont taxés les produits américains à l’étranger. “Les droits de douane injustifiés imposés à l’UE ne resteront pas sans réponse: ils donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées”, a assuré mardi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Une réunion des ministres européens du commerce sur ce sujet est prévue mercredi.Dans ce contexte, vers 15H10 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se tendait à 4,53% contre 4,50% la veille en clôture.Les résultats d’entreprises continuaient d’agiter les cours.Le géant américain des boissons Coca-Cola grimpait de 3,52% après avoir publié des ventes supérieures aux attentes au quatrième trimestre, soutenu par les sodas et notamment par le Coca Zéro. Pour l’ensemble de l’année 2024, le mastodonte a engrangé 47,1 milliards de dollars de revenus (+3% sur un an).Le groupe de pétrochimie DuPont de Nemours évoluait aussi en hausse (+4,86%) grâce à des résutats supérieurs aux attentes.En revanche, malgré des résultats trimestriels dépassant les prévisions des analystes, la plateforme de commerce électronique Shopify lâchait 2,97%.Le géant hôtelier Marriott chutait quant à lui de plus de 5% après avoir annoncé des prévisions en deçà des attentes pour le premier trimestre de 2025.

La propriétaire du Groupe Galeries Lafayette, Ginette Moulin, est morte à 98 ans

Energique femme d’affaires, pilier du groupe et  mécène artistique, la propriétaire du Groupe Galeries Lafayette, Ginette Moulin, est morte dimanche à 98 ans, a indiqué mardi le groupe à l’AFP.Ginette Moulin était la petite-fille de Théophile Bader, qui, avec Alphonse Kahn, avait créé le grand magasin en 1894.Elle était, avec sa famille, la 34e fortune française en 2024, selon le classement établi par le magazine Challenges, avec un patrimoine professionnel de 4,05 milliards d’euros.Ginette Moulin avait passé la main du holding familial Motier en août 2024 à son gendre Philippe Houzé, assisté des petits-enfants Nicolas Houzé, Guillaume Houzé et Arthur Lemoine, une “évolution préparée de longue date”, selon l’entreprise.Pivot de l’histoire familiale des Galeries Lafayette, Ginette Moulin avait connu les cinq générations qui se sont succédé à la tête de l’emblématique magasin du boulevard Haussmann.Née le 7 février 1927, elle était la fille de Max Heilbronn, résistant déporté pendant la Seconde Guerre mondiale à Buchenwald en Allemagne, où il rencontra celui qui plus tard épousera sa fille, Etienne Moulin.Le groupe Galeries Lafayette compte aujourd’hui 57 magasins en France, dont 19 détenus en propre et 38 exploités par des partenaires franchisés.Il a annoncé en janvier prévoir de fermer d’ici la fin de l’année 2025 ses deux magasins à Marseille, qui “enregistrent des pertes récurrentes depuis plusieurs années”, et promet d'”encourager le reclassement des 145 salariés concernés”.Il avait en outre vendu fin 2023 un autre grand magasin parisien emblématique, le Bazar de l’Hôtel de Ville (BHV), à une petite foncière nommée Société des grands magasins (SGM).- Important actionnaire de Carrefour -Philippe Houzé, qui présidait depuis 2005 le directoire des Galeries Lafayette et qui succède à Ginette Moulin à la présidence de Motier, est l’époux de Christiane, l’une des trois filles du couple Moulin.”Il aura pour responsabilité de veiller au développement des actifs de la famille Moulin, qui intègrent notamment le groupe Galeries Lafayette, La Redoute et une participation significative dans le groupe Carrefour”, précisait en janvier la communication des Galeries Lafayette.Le PDG de Carrefour Alexandre Bompard a salué mardi la mémoire de Ginette Moulin, une “femme d’exception” qui a apporté au distributeur un “soutien indéfectible” en tant qu’actionnaire. “Tout au long de sa vie, Ginette Moulin a incarné les valeurs de fidélité et de transmission pour préserver et développer une entreprise qui continue de faire rayonner l’esprit français dans le monde entier”, a ajouté Alexandre Bompard. Les propriétaires des Galeries Lafayette sont depuis 2014 un important actionnaire du géant de la distribution alimentaire, même s’ils n’en sont plus le premier depuis mars 2024.A ce titre, Philippe Houzé est vice-président du conseil d’administration de Carrefour, dont est également membre Patricia Moulin Lemoine, l’ainée des filles de Ginette Moulin.Trois des petits-enfants de Ginette Moulin avaient également été nommés vice-présidents de Motier: Nicolas Houzé, Guillaume Houzé et Arthur Lemoine.- Evolution “préparée” -Cette évolution dans la gouvernance intervenait au terme d’une séquence chahutée pour le groupe familial, qui a souffert pendant plusieurs années des conséquences de la pandémie de Covid-19.La pandémie et les diverses restrictions de déplacements l’ont en effet privé de larges parts de sa clientèle, en particulier internationale, quand ses affaires n’étaient pas tout bonnement entravées par les différents confinements en 2020 et 2021.Mi-décembre, le site de ventes privées en ligne BazarChic, propriété des Galeries, a lancé un “projet de cessation d’activité” qui menacerait une centaine d’emplois selon plusieurs médias, sauf si un repreneur venait à être trouvé.En juin, le groupe indiquait vouloir retrouver en 2024 ses ventes de 2019, soit 3,85 milliards d’euros de volume d’affaires sous enseigne. L’entreprise, qui a fêté en 2024 ses 130 ans d’existence, avait réalisé 3,6 milliards d’euros de ventes en 2023 sous enseigne, dont 1,9 milliard par le seul magasin du boulevard Haussmann.Le musée Centre Pompidou a salué mardi une “grande mécène de notre pays”, “passionnée, rayonnante et déterminée”, et son rôle “essentiel dans le soutien à de nombreux projets du Centre Pompidou et pour l’enrichissement des collections publiques, à travers l’action de la fondation d’entreprise Lafayette Anticipations.

Les Ecologistes veulent une sécurité sociale alimentaire

Une proposition de loi visant à mettre en place à titre expérimental une nouvelle carte vitale créditée de 150 euros par mois, afin de garantir “une sécurité sociale alimentaire pour tous”, va être examinée le 20 février lors de la journée parlementaire réservée aux Ecologistes.”Ce seraient 150 euros par mois crédités sur une carte vitale de l’alimentation” pour “tout le monde” qui “pourraient être dépensés dans des lieux conventionnés démocratiquement”, a expliqué Boris Tavernier, député du groupe EELV, mardi lors d’une conférence de presse à Paris.La proposition de loi, qui prévoit une expérimentation de ce dispositif sur cinq années, sera présentée en troisième position lors de la “niche” parlementaire des Ecologistes, une journée qui leur est réservée pour présenter les textes de leur choix. Cette proposition de loi donnera un “cadre pour tester les modèles dans tous les territoires” et permettra de “construire une sécurité sociale de l’alimentation” grâce à un “fond national” pour subventionner le fonctionnement de caisses locales, selon Charles Fournier, le député à l’origine du texte.Cette sécurité sociale sera théoriquement financée à 50% par des fonds publics, 25% par les collectivités territoriales, et 25% par une cotisation citoyenne volontaire. Cette initiative profitera autant aux citoyens qui pourront “choisir ce qu’ils mettent dans leur assiette”, qu’aux agriculteurs qui seront mieux rémunérés, assure le député Boris Tavernier.Une quarantaine de caisses alimentaires d’initiative locale, qui permettent des circuits courts de distribution des agriculteurs aux citoyens grâce à des cotisations mensuelles, existent déjà en France. Le fonds permettra de les “consolider” et de “leur donner un cadre”, selon les parlementaires. Cette loi viendrait “concrétiser” un “droit fondamental à l’alimentation”, que le groupe des Ecologistes souhaite introduire dans la Constitution française depuis mai 2024, pour “imposer à l’Etat l’obligation de prendre des mesures”, a affirmé la sénatrice Raymonde Poncet Monge.

Guerre commerciale américaine: Bruxelles et Ottawa affichent leur fermeté, Séoul conciliante

Le Canada et l’Union européenne ont dénoncé fermement mardi l’imposition dans un mois de droits de douanes massifs et généralisés sur l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis, nouvel acte dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump, tandis que Séoul a dit vouloir se rapprocher de Washington pour protéger ses entreprises.”Nous travaillerons avec l’administration américaine au cours des prochaines semaines pour mettre en évidence les impacts négatifs de ces droits de douane inacceptables”, a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau à l’occasion du sommet de l’IA à Paris, promettant, “si cela s’avère nécessaire”, une réponse “ferme et claire”.”Les droits de douane injustifiés imposés à l’UE ne resteront pas sans réponse: ils donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées”, avait assuré quelques heures plus tôt la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Une réunion des ministres européens du commerce sur ce sujet est prévue mercredi.Le président américain a signé lundi soir deux décrets portant sur ces droits de douane, utilisant de manière désormais concrète le principal levier de sa politique économique contre ses partenaires commerciaux. Le Canada en est la première victime, étant le principal fournisseur d’acier et d’aluminium des Etats-Unis.”Aujourd’hui, je simplifie nos droits de douane sur l’acier et l’aluminium afin que tout le monde comprenne ce que cela signifie. C’est 25%, sans exception ou exemption. Et c’est tous les pays”, a-t-il dit à la presse, depuis la Maison Blanche. – Séoul joue la “proximité” -Donald Trump s’est fait élire fin 2024 en promettant aux Américains un “nouvel âge d’or” et entend réduire le déficit commercial américain qui s’est creusé de 133 milliards de dollars en 2024 pour atteindre près de 920 milliards de dollars, soit une hausse de 17% sur un an.Evoquant des risques pour la “sécurité nationale”, le républicain a publié deux décrets indiquant que les nouvelles règles s’appliqueraient “à partir du 12 mars”. Elles toucheront l’acier et l’aluminium d’où qu’ils viennent, y compris de partenaires économiques qui bénéficiaient auparavant d’exemptions sur ces deux produits: Argentine, Australie, Canada, Mexique, UE et Royaume-Uni. Le Brésil, le Japon et la Corée du Sud se voient eux privés de l’exemption dont ils bénéficiaient pour l’acier et ses dérivés.Contrairement à l’UE et Canada, la Corée du Sud s’est montrée plus conciliante avec le président américain, un adepte des règlements transactionnels des différends.Séoul entend “protéger les intérêts de (ses) entreprises et réduire les incertitudes en construisant une relation de proximité avec l’administration Trump et en élargissant nos options diplomatiques”, a déclaré le chef de l’Etat par intérim, Choi Sang-mok. Donald Trump agite par ailleurs aussi la menace de droits de douanes sur d’autres secteurs clés pour l’économie coréenne (semiconducteurs, automobile, pharmacie) et Séoul, qui fait face aux menaces de la Corée du Nord, est très dépendante de Washington pour sa sécurité, bénéficiant de la protection nucléaire américaine.- La Chine visée par ricochet -Dans son argumentaire, Donald Trump accuse notamment certains des pays auparavant exemptés de servir de plaque tournante pour réexpédier vers les Etats-Unis de l’acier ou de l’aluminium en provenance de Chine. Pékin et Washington se livrent une concurrence féroce pour la prééminence mondiale dans tous les domaines: économique, militaire, technologique, commercial.    “Les producteurs chinois profitent de l’exclusion générale du Mexique des droits de douane pour acheminer l’aluminium chinois vers les États-Unis via le Mexique”, écrit-il.Lors de son premier mandat (2017-21), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium. Ces mesures avaient ensuite été levées, pour beaucoup, par lui-même ou par son successeur démocrate, Joe Biden.Lors de la première présidence Trump, les Européens avaient adopté des représailles très ciblées, comme sur le bourbon ou les motos Harley-Davidson.Par ailleurs, Donald Trump a aussi affirmé dimanche qu’il annoncerait “mardi ou mercredi” des “droits de douane réciproques”, afin d’aligner la taxation des produits entrant aux Etats-Unis sur la manière dont sont taxés les produits américains à l’étranger. Jusqu’ici, Donald Trump a davantage mis la pression sur les partenaires des Etats-Unis que sur le grand rival chinois, soumis depuis mardi à des droits de douane de 10% en plus de ceux déjà existants.Les mesures de rétorsion, à base de surtaxes ciblées sur certains produits américains, sont entrées en vigueur lundi. Elles portent sur 14 milliards de dollars de biens américains, tandis que les droits de douane annoncés par le président américain concernent 525 milliards de dollars de biens chinois.

Les exportations d’alcools français fléchissent, incertitudes pour 2025

Les exportations de vins et spiritueux français se sont repliées de 4% en valeur en 2024, tandis que les volumes se sont stabilisés, la filière restant suspendue à d’éventuelles taxes douanières de la part de l’administration Trump.Les ventes à l’étranger de vins, champagnes, cognacs et autres alcools français ont totalisé l’an dernier 15,6 milliards d’euros, soit une baisse de 4% en valeur et de 0,1% en volume, a indiqué mardi la Fédération des exportations de vins et spiritueux (FEVS).”Ce chiffre marque un nouveau fléchissement par rapport à 2023 mais avec une stabilisation des volumes” – au prix d’une réduction de la valeur – “dans un contexte toujours marqué par des tensions économiques et géopolitiques”, résume le bilan annuel.”On est bien toujours le troisième excédent de la balance commerciale” de la France après l’aéronautique et les cosmétiques, “mais il s’érode”, a mis en avant Gabriel Picard, président de la FEVS, lors d’un point presse au salon Wine Paris.Dans les détails, l’an dernier les ventes à l’export d’alcools français ont progressé de 5% vers les Etats-Unis, le premier marché à l’international du secteur.Mais elles se sont effondrées de 20,2% en direction de la Chine, leur troisième marché, passant sous la barre du milliard d’euros.”La dégradation de l’économie chinoise pèse sur le résultat global du secteur. Avec 2,1 milliards d’euros d’exportations (-21%), la zone Chine/Hong-Kong/Singapour représente près de 90% de la baisse enregistrée en 2024″, détaille la fédération. Elle évoque notamment “la crise immobilière et le chômage” en Chine, “en particulier des jeunes, qui impactent fortement la consommation intérieure et contribuent à la dégradation de la conjoncture économique”.Par catégories, du côté des vins, les exportations (en valeur) se replient de 3% “dans un environnement sous tension et face aux changements de comportement de consommation”, notamment une tendance générale à la baisse des achats de vin. La situation est cependant contrastée selon les appellations, les vins de Bordeaux accusent par exemple un repli à l’export (-8,4%) tout comme ceux de la Vallée du Rhône (-5,2%) et du Beaujolais (-3,7%), tandis qu’à l’inverse les vins de Bourgogne bondissent de 9,1% et ceux du Val de Loire progressent de 5%.- La taxation du cognac, “urgence à régler”Le champagne – qui représente à lui seul 35% des exportations de vins – a particulièrement souffert et ses ventes à l’international ont plongé de 8% l’an dernier.Pour leur part, les spiritueux ont vu leurs exportations reculer de 6,5%, subissant “le recul du marché chinois, la baisse du revenu disponible des ménages et les ajustements de stocks des importateurs”.Le cognac, totalisant à lui seul 66,6% des exportations de spiritueux, enregistre une chute de 10,9%. La FEVS pointe “l’enquête anti-dumping déclenchée par la Chine en 2024 à l’encontre des eaux-de-vie de vin produites dans l’Union européenne, dont le cognac et l’armagnac”. “Ces rétorsions commerciales ont entraîné une baisse de 25% des exportations” de cognac et d’armagnac français vers la zone Chine/Hong-Kong/Singapour” alors qu’en 2023, “avant l’ouverture de l’enquête, cet ensemble concentrait à lui seul près de 30% des exportations de spiritueux français”, précise le bilan annuel.Concernant 2025, la Fédération des vins et spiritueux met en avant “la forte incertitude géopolitique, qu’il s’agisse de la Chine ou des Etats-Unis”, l’administration Trump laissant notamment planer des menaces de taxes douanières sur les produits européens.”On attend de nos gouvernants français et européens une prise de parole maîtrisée, mesurée, mais efficace et ciblée, cela n’a pas toujours été le cas”, a tenu à souligner Gabriel Picard.Il a notamment reproché à certains hommes politiques français “d’avoir été très vocaux de façon contre-productive au lieu de laisser avancer l’Europe” dans le conflit entre l’UE et la Chine sur la taxation des importations de véhicules électriques chinois, à laquelle Pékin a répliqué en imposant des droits de douane sur le cognac.”La demande est très forte de la part de la filière cognac et armagnac pour que ce problème bilatéral franco-chinois soit réglé, et que le Premier ministre François Bayrou se déplace en Chine pour le régler, c’est une urgence absolue”, a résumé M. Picard.