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“Comme au loto”: au-delà du bitcoin, des investissements crypto ultra-risqués

La notification tombe alors que Nick savoure son samedi de repos, après une semaine éreintante sur les chantiers: les “memecoins”, ces cryptomonnaies ultra-spéculatives dopées depuis trois mois par l’élection de Donald Trump, sont en train de s’effondrer. Et avec eux ses économies.”J’ai cliqué dessus et pendant une minute, j’ai observé les prix descendre en flèche. Et je me suis dit: +Bon, je crois que maintenant je ferais mieux d’arrêter de regarder+”, raconte à l’AFP cet Américain de Pennsylvanie, 28 ans, qui ne veut pas donner son patronyme.En quelques heures, ses portefeuilles virtuels, essentiellement composés de memecoins, fondent de 60.000 dollars sur les 150.000 qu’il dit avoir emmagasinés en cinq ans.Ballotées entre les promesses pro-cryptos de Donald Trump depuis sa réélection et ses annonces tous azimuts qui ébranlent l’économie mondiale, les devises numériques connaissent ces derniers mois des variations brutales, qui affectent une armée de petits et gros investisseurs.Ces montagnes russes touchent tout particulièrement ces memecoins, des cryptomonnaies sans utilité économique, lancées ex nihilo sur l’engouement autour d’une personnalité ou d’un phénomène viral sur internet.- “Conflits d’intérêt” -Rien à voir avec le bitcoin, la devise numérique la plus importante, la plus sérieuse et qui vole de record en record depuis l’élection de Trump: il s’agit, avec les memecoins, de lancer une monnaie à destination de la communauté crypto juste pour s’amuser et spéculer.Le week-end dernier, ce sont les menaces commerciales de Donald Trump contre le Canada et le Mexique qui ont provoqué leur débâcle. En panique, leurs détenteurs se sont tournés vers d’autres valeurs.Ce jour-là, le bitcoin a résisté, ne perdant que 6%, porté par la légitimité offerte par Donald Trump, qui prévoit d’instaurer une réserve nationales dans cette devise.Mais l’ether, une crypto pourtant jugée crédible, a perdu 26%. Et les memecoins tout autant.Nick demeure malgré tout persuadé que ces monnaies sont toujours dans un cycle de hausse, comme en 2021, quand elles étaient particulièrement à la mode.C’est “une bulle”, tranche Larisa Yarovaya, de la Southampton Business School, en Angleterre. Et “si elle éclate, l’effet de contagion pourrait se répandre dans l’écosystème crypto et au-delà”, prévient-elle.Elle met en garde contre “les individus puissants” qui “peuvent facilement exploiter la confiance de leurs partisans pour un gain personnel, menant à de sérieux conflits d’intérêts”.Dans son viseur, Donald Trump, qui a lancé son propre memecoin, le “Trump”, juste avant son investiture, posant de sérieux problèmes d’éthique à un moment ou la crypto-sphère était à l’affut du moindre signe de sa part.- 700 dollars en deux minutes -Les déclarations de son bras droit Elon Musk peuvent aussi faire varier les cours, à l’instar de celui du dogecoin, une devise dont il raffole.”Quand Musk parle ou tweete, tout de suite, le cours d’une crypto peut bondir, parce que les gens ont peur de rater l’opportunité, le fameux FOMO” (“Fear of Missing out”), explique Stan, un consultant en affaires publiques de 28 ans, qui ne souhaite pas donner son nom. Pour lui, placer de l’argent dans le memecoin revient à “acheter un ticket au loto”.Savva, assistant de recherche dans une université londonienne, en a fait les frais. “La première fois que j’ai investi dans un memecoin, j’ai gagné 700 dollars en l’espace de deux minutes: c’est ce qui m’y a rendu accro”, confie à l’AFP ce jeune homme de 26 ans, qui souhaite rester anonyme.Jusqu’au vertige. “Souvent, je ne pouvais pas tenir de conversation parce que j’avais peur que mes investissements se portent mal”, livre ce passionné de technologie, qui ira jusqu’à élaborer son propre robot de trading en memecoins –un échec. “J’ai payé un lourd tribut physiquement et mentalement”.S’il croit encore à la philosophie des cryptos, qui permettent d’échapper au contrôle des institutions financières traditionnelles, il a depuis raccroché, après avoir perdu la totalité des 5.000 dollars investis en memecoins.Il soupire. “Il est toujours trop tard quand on s’en rend compte.”

Le déficit commercial de la France s’est réduit en 2024 mais reste élevé

Du mieux, mais il y a encore du travail: le déficit commercial français sur les biens s’est réduit à 81 milliards d’euros en 2024 mais reste élevé, à l’heure où les risques de guerre commerciale pourraient aggraver la situation.Avec les Etats-Unis, la France affiche un solde commercial déficitaire bien qu’en amélioration, à 4,1 milliards d’euros, à l’inverse de l’Allemagne qui vient de dégager un excédent record, de quoi raviver les tensions avec Donald Trump.Dans l’ensemble, la France a bénéficié d’une diminution plus importante des importations que des exportations et d’un recul des importations d’énergie, ont détaillé les douanes dans un bilan annuel publié vendredi.”Dans un contexte international peu porteur, notre balance commerciale s’améliore”, s’est réjoui le ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin dans une déclaration, soulignant “l’excellence et le savoir-faire français reconnus internationalement”.La comparaison avec les deux années précédentes est forcément flatteuse, après le déficit record de 164 milliards d’euros enregistré en 2022 sur fond de guerre en Ukraine et d’envolée de la facture énergétique, suivi des 99,6 milliards d’euros en 2023 lorsque les prix de l’énergie étaient encore élevés.”Mais c’est moins bien que ce que l’on a enregistré en 2019″, soit avant la pandémie, relève Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas. Le déficit commercial était alors de 59 milliards d’euros, proche de son niveau moyen depuis 2010.La France n’a pas dégagé d’excédent commercial sur les biens depuis 2002 et de nombreux dirigeants ont promis de s’attaquer à ce mal national, sans parvenir depuis plus de vingt ans à des résultats tangibles.- Luxe, pharmacie -A l’image de 2023, la balance commerciale a bénéficié en 2024 d’un recul des importations d’énergie dans la foulée de la baisse des prix des hydrocarbures. La baisse de la facture énergétique atteint 13,3 milliards d’euros.Les parfums, les cosmétiques, les produits chimiques et l’électricité ont affiché des excédents records, et l’aéronautique présente un solde excédentaire, bien que moins large qu’en 2023. Le solde du secteur pharmaceutique affiche la plus forte progression.Dans sa globalité toutefois, l’amélioration de la balance commerciale s’explique avant tout par un recul plus marqué des importations que des exportations, et non par une progression des exportations, ce qui relativise l’embellie.”On est dans une rétractation des échanges”, résume pour l’AFP Olivier Redoules, directeur des études de l’institut Rexecode, une situation justifiée par le gouvernement par les craintes géopolitiques et économiques mondiales.Outre la balance sur les biens, le gouvernement met en avant les services financiers au solde record et le tourisme au plus haut depuis 2013, avec à la clef une balance des services au-dessus de ses niveaux d’avant pandémie.Le solde des transactions courantes, qui intègre la balance des biens, celle des services et celle des revenus, est en déficit de 8,4 milliards d’euros après 28,6 milliards en 2023, selon la Banque de France.Pour donner goût à l’exportation et dynamiser la balance commerciale, la France a adopté en 2023 le plan “Osez l’export” qui prévoit des aides aux entreprises désireuses d’internationalisation (renforcement de l’image des produits français à l’étranger, accompagnement sur des salons, facilitation de l’accès aux financements…). Ce plan vise à atteindre 200.000 entreprises exportatrices d’ici 2030. Selon les chiffres du gouvernement, le nombre d’entreprises françaises ouvertes à l’international était de 151.00 au troisième trimestre 2024, soit 5.600 de plus sur les douze derniers mois. – Trump -La France mise aussi sur l’articulation de l’ensemble des acteurs de l’export: le Trésor, Business France qui assiste les entreprises à l’étranger, et Bpifrance au sein de la “Team France Export”.L’inquiétude domine toutefois devant une économie française déjà fragile et un contexte géopolitique tendu, avec la menace de nouveau agitée dimanche par Donald Trump d’imposer des taxes douanières contre l’Union européenne.”Le risque est que des exportations ne pouvant pas aller aux Etats-Unis viennent inonder notre marché”, notamment les exportations chinoises, analyse M. Redoules, ce qui augmenterait les importations en France.La France risque d’être affectée surtout indirectement, via des partenaires très exposés au marché américain, comme le secteur automobile allemand.”La France est exposée parce qu’elle est un fournisseur de l’Allemagne”, relève M. Colliac.

La Bourse de Paris fait du sur place avant l’emploi américain

La Bourse de Paris fait du sur place vendredi, prudente avant des données sur l’emploi aux États-Unis, qui devraient donner des indications sur la trajectoire de la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).L’indice vedette CAC 40 était sans changement (-0,01%) vers 09H30, ne reculant que de 1,01 point, s’établissant à 8.006.61. Jeudi, le CAC 40 a terminé en forte hausse de 1,47% à 8.007,62 points, porté par une salve de bons résultats d’entreprises, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin.Pour la dernière séance de la semaine, le marché reste “dans l’attente de la publication des chiffres de l’emploi américain qui devraient donner de nouvelles indications à la banque centrale américaine (et aux investisseurs) quant à la prochaine baisse de taux”, commente John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Lors de sa dernière réunion, la Fed a décidé de laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis, susceptible de conforter ou non les attentes sur la politique monétaire de la Fed, sera publié à 14H30, heure de Paris (13H30 GMT).Le marché s’attend à un rapport difficile “à décoder entre les incendies à Los Angeles, les vagues de froid extrême dans tout le pays et la révision des chiffres annuels, connue pour être fastidieuse”, commente Stephen Innes, gérant de Spi AM.”Même si les chiffres officiels de l’emploi sont bons, ces révisions pourraient réécrire l’ensemble de l’histoire du marché de l’emploi américain, et c’est sur cela que les traders vont se concentrer”, a-t-il poursuivi.”Il est à noter que les premières estimations du mois d’août laissaient présager une révision à la baisse des chiffres de l’emploi américain de plus de 800.000 emplois. Les économistes s’attendent à ce que la révision à la baisse soit plutôt de l’ordre de 600.000 à 700.000 emplois”, rapporte quant à elle Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.L’Oréal déçoitLe géant des cosmétiques a publié un bénéfice net pour 2024 en hausse de 3,6% à 6,4 milliards d’euros, des ventes en progression de 5,6% à 43,5 milliards d’euros et une marge d’exploitation “record” de 20%. Les analystes qualifient cependant les résultats de “mitigés”. Pour ceux de Jefferies, “l’Asie du Nord (y compris la Chine) reste en déclin, l’Amérique du Nord et l’Amérique latine ont manqué le consensus, tandis que l’Europe” correspondait aux prévisions.Le titre lâchait 2,49% à 344,50 euros vers 09H30.Vinci saluéLe géant du BTP Vinci (+2,98% à 110,45 euros) a enregistré un bénéfice net 2024 en hausse de 3,4% en 2024 à 4,8 milliards d’euros, dopé par ses activités aéroports et énergie, et table sur une “nouvelle hausse du chiffre d’affaires et des résultats” cette année. Le chiffre d’affaires a progressé de 4% à 71 milliards d’euros. 

Nestlé Waters défend ses eaux minérales et demande une clarification sur la microfiltration

“Toutes nos eaux aujourd’hui sont pures à la source”, affirme à l’AFP Muriel Lienau, directrice générale de Nestlé Waters, dans la tourmente après des révélations de presse. Elle demande une clarification sur les processus de microfiltration utilisés sur les eaux minérales en France.”La sécurité alimentaire de nos produits n’a jamais été en jeu et la sécurité sanitaire des consommateurs a toujours été assurée. La composition minérale de nos eaux n’a jamais été altérée. (…) Nous n’avons jamais fait pression sur aucun décideur public”, énumère celle qui a pris en janvier la direction de la nouvelle division eaux du groupe suisse (Nestlé Waters & Premium Beverages). Elle dénonce des informations “anxiogènes” pour les consommateurs et les 1.500 salariés de Nestlé Waters en France.Un an après les premières révélations sur des traitements interdits (filtres au charbon, UV) utilisés jusqu’en 2023 par Nestlé sur ses eaux minérales, des médias ont accusé mardi l’Elysée et Matignon d’avoir cédé au lobbying du groupe, en le laissant commercialiser des eaux non conformes à la réglementation et à risque pour la santé.Radio France et Le Monde font état d’une note du 20 janvier 2023 du directeur général de la santé (DGS) Jérôme Salomon, qui recommandait de “suspendre immédiatement l’autorisation d’exploitation et de conditionnement de l’eau pour les sites Nestlé des Vosges” (Hépar, Contrex, Vittel) et d’étendre cette interdiction “au site d’embouteillage de Perrier” dans le Gard.Jérôme Salomon citait un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur l’utilisation de microfiltres inférieurs à 0,8 micromètre, qui concluait que l’eau en sortie de puits n’était “pas microbiologiquement saine”.- “Clarifier” la réglementation -La règlementation européenne ne précise pas le seuil à partir duquel la filtration est assimilée à une désinfection, proscrite pour les eaux minérales naturelles, mais un avis de l’Afssa (ex-Anses) de 2001, qui fait office de jurisprudence, le fixe à 0,8 micromètre.”La microfiltration est largement utilisée dans toute l’industrie. C’est donc stratégique pour le secteur de pouvoir clarifier” cette réglementation européenne avec une “réflexion technique”, affirme Muriel Lienau.Une commission d’enquête parlementaire, que la directrice générale a refusé de commenter, est en cours sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille.Selon Mme Lienau, les effets de la microfiltration “céramique à 0,8 micromètre autorisée par l’Afssa (ex-Anses)” sont les mêmes que ceux de la microfiltration “à cartouche à 0,2 micromètre” utilisée par le groupe: “ce ne sont pas des moyens de désinfection”.Selon Radio France et Le Monde, l’Agence régionale de santé Occitanie a conclu que la microfiltration du groupe avait un “effet désinfectant avéré”.La microfiltration à 0,2 micromètre fait partie du “plan de transformation” appliqué par Nestlé et accepté par le gouvernement quelques semaines après la note du directeur général de la santé.”C’est comme ça qu’on garantit la sécurité alimentaire (…) on ne recommande pas à qui que ce soit dans l’industrie d’opérer sans cette microfiltration”, ajoute Mme Lienau, demandant son autorisation par les autorités puisqu’elle permet de “gérer la création de biofilms” (bactéries agglomérées) “entre la source et l’usine d’embouteillage”.- “Déviations sporadiques” -La directrice générale affirme que toutes les eaux sont “pures à la source” et qu’il “peut y avoir des déviations très sporadiques”, notamment dans le Gard après des fortes pluies, mais que les contrôles permettent de “stopper un forage si besoin”.En avril, Perrier a dû cesser d’exploiter un forage et détruire “par précaution” deux millions de bouteilles, après la découverte de bactéries “d’origine fécale” à la suite de fortes pluies.Dans un rapport daté d’août, cité par Radio France et Le Monde, l’ARS Occitanie a “invité” Nestlé Waters à “s’interroger stratégiquement sur un autre usage alimentaire possible de l’exploitation des captages d’eau minérale actuels”.Pour continuer à exploiter les forages à la qualité dégradée, Nestlé Waters a créé une nouvelle marque, Maison Perrier, des boissons à base d’eaux traitées et vendues sans la mention eau minérale.Entre 1,2 et 1,7 milliard de bouteilles, Perrier et Maison Perrier, sont produites chaque année et écoulées dans environ 150 pays.Muriel Lienau a elle confiance: “nous estimons que les sources dont nous avons la charge peuvent être protégées et gérées sur le long terme” grâce à des investissements, malgré une “vulnérabilité” qui va “ne faire qu’augmenter”.

Malgré Trump, les avocats mexicains très demandés aux Etats-Unis pour le Super Bowl

“Le client les veut toujours” : malgré les menaces tarifaires de Donald Trump, les avocats mexicains sont toujours aussi demandés aux Etats-Unis à la veille du Super Bowl ce dimanche, où la consommation de guacamole va battre des records.Dimanche, les Kansas City Chiefs et les Philadelphia Eagles vont disputer la finale du championnat de football américain à la Nouvelle-Orléans, avec un spectacle de Kendrick Lamar à la mi-temps.Le grand rendez-vous sportif de l’année marque un record de consommation de guacamole, la fameuse purée d’avocats.A quelques jours du Super Bowl, la menace de Trump ne mine pas l’optimisme des travailleurs à Uruapan dans le Michoacan (nord-ouest), grande région productrice d’avocats.”Les petits arbres sont ici, les avocats sont ici, le client les voudra”, déclare à l’AFP Agustín del Río, producteur de la région.La valeur des exportations d’avocats du Mexique s’élève à plus de trois milliards de dollars par an, ce qui a permis la floraison de vergers et d’emballeurs dans le Michoacán, une région agro-industrielle dynamique un peu plus grande que le Costa Rica, où se concentre la majeure partie de la production.- “Une monnaie d’échange” -Lorsque Trump a annoncé des taxes sur les produits importés du Mexique et du Canada, les accusant de tolérer le trafic de fentanyl et la migration illégale, les producteurs d’avocats et d’autres industries orientées vers l’exportation, comme l’automobile, ont plongé dans l’incertitude.”Est-ce que cela m’inquiète? Bien sûr, comme cela inquiéterait tout le monde que l’on impose une taxe sur ce que vous vendez ou exportez”, déclare M. del Río, 49 ans.”Qu’avons-nous fait de mal? Nous sommes une monnaie d’échange”, ajoute-t-il parmi les arbres luxuriants de son verger à Uruapan, qui, avec d’autres villes de la région, a envoyé environ 110.00 tonnes d’avocats pour le Super Bowl, selon l’association des producteurs et exportateurs d’avocats au Mexique, APEAM.Pour l’instant, Trump a accepté de retarder les taxes d’un mois, jusqu’au début mars. En échange, le Mexique s’est engagé à déployer 10.000 soldats à la frontière avec les États-Unis.Près du verger d’Agustín del Río, des dizaines d’employés travaillent à emballer les avocats, un processus mécanisé qui permet aux cargaisons d’atteindre la frontière en un jour.D’immenses machines trient les fruits par taille et par qualité, puis des ouvrières les placent dans des cartons de 25 livres.Chaque opération d’emballage ne prend que 30 secondes, de sorte que ce lieu traite quotidiennement 150 tonnes étiquetées “Avocados from Mexico. The world’s finest” (les avocats du Mexique, les meilleurs du monde).Conservées au froid, les boîtes ont des codes qui permettent de suivre toute la chaîne de production. De plus, pour chaque cargaison, un inspecteur du département américain de l’agriculture (USDA) prélève un échantillon pour vérifier son innocuité à la frontière.Comme si cela ne suffisait pas, les transporteurs doivent encore se méfier des vols dans une zone qui a souffert des assauts de la violence et des extorsions de la criminalité organisée, bien que les policiers locaux affirment qu’elle est désormais “tranquille”.Les avocats sont l’un des exemples de la forte intégration économique entre le Mexique et les Etats-Unis, grâce à l’accord commercial existant depuis 1994 et que Trump a renégocié lors de sa première présidence (2017-2021).Pour toutes ces raisons, M. del Río a poussé un soupir de soulagement après l’accord entre Trump et la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, bien qu’il ne doute pas que ses avocats convoités aient de nombreux Super Bowl devant eux. “Jusqu’où va l’incertitude? La rhétorique? Heureusement, le client les veut toujours”.

Intelligence artificielle: pourquoi certains pays interdisent-ils DeepSeek?

L’irruption du robot conversationnel R1 de la start-up chinoise DeepSeek a stupéfié l’industrie de la tech par sa capacité à égaler ses concurrents américains pour un coût moindre, rebattant les cartes de l’intelligence artificielle (IA).Mais ce chatbot à peine lancé, plusieurs gouvernements ont déjà restreint son utilisation, invoquant des menaces pour la sécurité nationale ou de potentielles fuites d’informations sensibles.L’AFP fait le point sur la situation: – Qui a interdit DeepSeek? -L’Italie est le premier pays à avoir ouvert une enquête sur DeepSeek, à qui elle a interdit de traiter les données d’utilisateurs italiens. En 2023, l’organisme de surveillance italien avait déjà temporairement bloqué le chatbot d’OpenAI dans le pays, ChatGPT, pour des raisons de confidentialité.Après l’Italie, les autorités taïwanaises ont interdit à leurs fonctionnaires et à des infrastructures-clés d’utiliser les applications de la start-up chinoise, invoquant des risques pour “la sécurité nationale de l’information”.Cette décision a été suivie quelques jours plus tard par l’Australie.En Corée du Sud, plusieurs ministères, dont celui qui supervise les relations avec la Corée du Nord, ont bloqué l’accès à DeepSeek sur leurs ordinateurs. Ces mesures de blocage concernent également les “PC militaires”.Aux Etats-Unis, une proposition de loi a été présentée par des parlementaires pour empêcher l’utilisation de DeepSeek – qualifiée d'”entreprise affiliée au Parti communiste chinois” par le représentant Darin LaHood – sur les appareils du gouvernement pour des raisons de cybersécurité.- Que craignent-ils? -Les conditions générales de DeepSeek renferment une section sur la transmission des données personnelles à des tiers, très semblable à celle de ChatGPT, le robot conversationnel de son rival américain OpenAI.Mais “en Chine, lorsque le gouvernement demande l’accès aux données des utilisateurs, les entreprises sont légalement tenues de les fournir”, relève Youm Heung-youl, enseignant et spécialiste de la sécurité des données à l’université Soonchunhyang en Corée du Sud.Selon la politique de confidentialité de DeepSeek, la start-up chinoise collecte également des informations sur “les frappes au clavier”, c’est-à-dire toute interaction qu’un utilisateur effectue avec une touche de son clavier.Pékin affirme pour sa part que le gouvernement chinois “n’exigera jamais des entreprises ou des individus qu’ils collectent ou stockent illégalement des données”.La Chine a dénoncé les restrictions récemment imposées par plusieurs pays, y voyant une “politisation des questions économiques, commerciales et technologiques”.- Des inquiétudes justifiées? -La décision de la Corée du Sud de restreindre l’utilisation de DeepSeek répond à de “véritables inquiétudes”, mais témoigne également de “leur réflexe de suivre la ligne des Etats-Unis”, souligne Vladimir Tikhonov, professeur d’études coréennes à l’université d’Oslo. Les Etats-Unis sont un partenaire clé de la Corée du Sud, où sont stationnés des dizaines de milliers de soldats américains pour la protéger de son voisin du Nord.Selon M. Tikhonov, Séoul “ne peut pas opérer seule dans une situation de guerre à grande échelle. On s’attend donc plus ou moins à ce qu’elle suive les directives de l’armée américaine en matière de cybersécurité”.Mais, note-t-il, “aucune grande entreprise de la tech n’est politiquement neutre”. “Google stocke les données relatives à l’historique de navigation et il est naïf de penser qu’elles ne sont pas partagées avec des agences gouvernementales lorsqu’elles en font la demande”, poursuit le professeur.Il reconnaît toutefois que la collaboration des grandes entreprises de la tech avec les autorités chinoises est probablement “plus approfondie”.- DeepSeek, une surprise? -“DeepSeek a été lancé en mai 2023, et une chose pareille ne peut pas émerger du jour au lendemain”, estime Park Seung-chan, professeur d’économie chinoise à l’université sud-coréenne de Yongin.Pour les experts, DeepSeek a notamment vu le jour grâce aux investissements massifs de la Chine ces dernières années dans la recherche et le développement. Selon les données de la Chambre de commerce sud-coréenne, la Chine se classe au deuxième rang mondial des investisseurs en recherche et développement, tout juste derrière les Etats-Unis.”Je vois (l’irruption du robot conversationnel R1, ndlr) comme un coup calculé qui a été préparé avant l’ère Trump, et nous devrions prêter attention aux deuxième et troisième vagues de DeepSeek”, avertit M. Park.- Quelles leçons? -DeepSeek dit avoir utilisé des puces H800, moins performantes que d’autres modèles mais autorisées pour l’exportation vers la Chine jusqu’à fin 2023.”Si DeepSeek a réellement utilisé des H800, cela signifie que même sans semi-conducteurs dernier cri, des résultats semblables pourraient être obtenus avec des semi-conducteurs standard, tant que le logiciel est bon”, explique Park Ki-soon, professeur à l’université Sungkyunkwan en Corée du Sud.De quoi mettre sens dessus dessous l’industrie des semi-conducteurs, dont la Corée du Sud et Taïwan sont à la pointe.”Des pays comme les Etats-Unis et la Chine investissent des ressources et des talents considérables dans le développement de logiciels”, souligne Park Ki-soon, pour qui DeepSeek est la preuve que tous les gouvernements devraient davantage soutenir ce secteur.

Amazon a profité des fêtes et prévoit de dépenser 100 milliards de dollars en 2025

Porté par une saison des fêtes fastes et la forte demande pour le cloud, Amazon a quasiment doublé son bénéfice net à 20 milliards de dollars au quatrième trimestre, mais le groupe américain est moins optimiste qu’espéré pour le début d’année.De ses opérations promotionnelles en octobre à Noël, en passant par Thanksgiving aux Etats-Unis, le géant du commerce en ligne a réalisé 187,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires trimestriel.C’est sans doute la première fois qu’Amazon dépasse Walmart en termes de revenus trimestriels – la chaîne américaine d’hypermarchés, qui publiera ses résultats le 20 février, devrait afficher 180 milliards de recettes pour la même période, selon les estimations.Mais le groupe de Seattle prévoit entre 151 et 155.5 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour le trimestre en cours, bien moins que les 158 milliards escomptés par le marché, à cause de taux de change “exceptionnellement” défavorables.Son action perdait plus de 4% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.L’annonce très attendue des dépenses en capitaux pour cette année a créé un deuxième choc: Amazon prévoit d’investir plus de 100 milliards de dollars en 2025, principalement dans le cloud et l’intelligence artificielle (IA), d’après des commentaires du patron Andy Jassy pendant une conférence téléphonique.”Nous devons disposer des centres de données, des équipements informatiques, des puces et du réseau nécessaires avant de pouvoir en tirer des revenus. Et nous ne les achetons que si nous voyons des signes manifestes en termes de demande”, a-t-il assuré.- “Croissance irrégulière” -Les revenus de sa branche de cloud, AWS, ont cru de 19%, à 28,8 milliards de dollars, pour un bénéfice opérationnel (indicateur clef de la rentabilité) de 10,6 milliards de dollars, soit près de la moitié du total du groupe.Mais le marché espérait encore mieux. “La croissance d’AWS ne s’est pas accélérée comme prévu, elle est plutôt restée sur les niveaux du troisième trimestre, ce qui indique qu’ils sont confrontés aux mêmes contraintes de capacité que Google et Microsoft”, a commenté Sky Canaves, analyste de Emarketer.Les trois principales entreprises de cloud investissent massivement dans les centres de données pour répondre à la forte demande en services de cloud traditionnels (stockage et traitement des données) mais aussi d’IA générative.La concurrence dans la technologie star de la Silicon Valley a pris une nouvelle dimension avec l’irruption sur cette scène très américaine de la start-up chinoise DeepSeek.Aussi performant que ChatGPT (OpenAI) et ses principaux rivaux, son nouveau modèle a été conçu à un bien moindre coût, remettant en question les dépenses faramineuses des grandes entreprises technologiques en puces de pointe et serveurs énergivores.Les deux groupes les plus avancés dans l’IA générative, Microsoft et Google, ont déçu les analystes la semaine dernière avec des résultats inférieurs aux attentes pour leurs activités de cloud, malgré leurs investissements.Amazon, numéro un mondial du cloud, est a priori moins exposé à la concurrence de DeepSeek.AWS n’a présenté qu’en décembre 2024 ses propres modèles d’IA générative (“Amazon Nova”), deux ans après la sortie de ChatGPT. Et ils ne sont accessibles qu’à ses clients professionnels, des organisations et développeurs, aux côtés d’autres modèles, y compris DeepSeek.Andy Jassy a indiqué s’attendre à une “croissance irrégulière” pour AWS au cours des prochaines années, rythmée par les différents cycles d’adoption du cloud par les entreprises, les capacités à disposition et les avancées technologiques. Mais “il est difficile d’exagérer notre optimisme quant à ce qui attend les clients d’AWS”, a-t-il ajouté.- Produits chinois -Le coeur de métier d’Amazon, sa plateforme de e-commerce, continue de capitaliser sur ses temps de livraisons ultra rapides, mais sa part de marché mondiale stagne à un peu plus de 12% depuis des années, selon Emarketer.Face à la montée en puissance des plateformes de vente chinoises à prix cassés comme Temu et Shein, elle a lancé en novembre sa propre section d’articles bon marché, aux Etats-Unis pour commencer.Sur “Amazon Haul”, les produits coûtent moins de 10 dollars pour la plupart et arrivent chez le consommateur en une à deux semaines.Un service qui pourrait potentiellement pâtir de la guerre commerciale engagée par le nouveau gouvernement de Donald Trump avec Pékin.”Les yeux sont tournés vers Temu, mais une grande partie des produits vendus sur Amazon sont également d’origine chinoise”, a souligné l’analyste indépendant Rob Enderle.

Sans dollars, la Bolivie vend son or pour pouvoir continuer à subventionner ses carburants

Confrontée à une grave crise économique, la Bolivie vend son or à l’étranger pour générer des liquidités et financer l’importation de carburants, distribués à des prix subventionnés, a révélé jeudi le ministre de l’Economie et des Finances. En 2024, la Banque centrale de Bolivie (BCB) a acheté au total 14,5 tonnes d’or au secteur minier pour les revendre à l’étranger et obtenir des devises, a indiqué Marcelo Montenegro. Cela “ne nous a probablement pas permis, pour le moment, d’augmenter le stock de réserves” d’or, mais cela a permis “que nous puissions acheter de l’essence, acheter du diesel”, a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la presse étrangère. Le gouvernement a utilisé ses réserves internationales pendant des années pour financer sa politique de subventions. Cependant, ces ressources sont désormais quasiment épuisées. La Banque centrale a clôturé 2024 avec des réserves internationales d’une valeur de 1,9 milliard de dollars, dont seulement 50 millions étaient des liquidités, selon l’institution.Les ventes internationales de gaz, qui alimentaient ces fonds de devises, sont passées de représenter 54,4% des exportations boliviennes en 2013 à 18,8% en 2023, selon des données officielles. La pénurie de dollars a engendré un marché parallèle, où la valeur de la monnaie américaine s’est envolée à 11,3 bolivianos, tandis que le taux de change officiel – qui n’est plus accessible au public – est de 6,97. M. Montenegro a assuré que l’or commercialisé ne faisait pas partie des 22 tonnes que la banque centrale conserve en permanence dans ses réserves, conformément à la législation en vigueur.Si “les opérations” d’achat et de vente du métal doré “aident” à l’importation de carburants, les exportations des entreprises publiques continuent également de le faire, a souligné le ministre.Mais, pour José Luis Evia, ancien membre du directoire de la Banque centrale de Bolivie, la mesure “n’est pas viable” dans le temps “parce que l’or s’épuise”. Une réglementation oblige les producteurs d’or à vendre à l’Etat une quantité équivalente à celle qu’ils exportent. Cependant, selon M. Evia, ils préfèrent privilégier les ventes à l’étranger car ils sont payés en dollars, tandis que l’Etat les rémunère en bolivianos au taux de change officiel, ce qui leur est défavorable. “Si on examine les exportations d’or enregistrées, elles ont fortement chuté. Qu’est-ce que cela signifie ? Probablement que beaucoup (…) sortent l’or en contrebande et ne le vendent pas à la Banque centrale”, a-t-il souligné auprès de l’AFP.

Elections agricoles: avec une large percée, la CR bouscule l’hégémonie FNSEA-JA

La Coordination rurale a effectué une large percée aux élections aux chambres d’agriculture, bousculant l’hégémonie historique de l’alliance majoritaire FNSEA-JA, qui reste la première force syndicale du monde agricole, selon des données provisoires.Les “bonnets jaunes” de la CR, qui avaient appelé à un vote dégagiste contre la FNSEA, se sont félicités jeudi dans un communiqué d’une “victoire historique”. Selon des résultats provisoires rapportés par les Chambres d’agriculture, ils ont remporté une majorité des voix parmi les chefs d’exploitation dans 14 départements, dont le Cher, les Ardennes, la Lozère, la Charente, l’Indre-et-Loire et le Gers. Dans son fief du Lot-et-Garonne, la CR triomphe avec près de 70%.”Les agriculteurs ont dit stop à la cogestion, responsable de la disparition d’un million de vaches et de 150.000 fermes en 10 ans”, a clamé le syndicat.Avec des “listes arrivées en tête dans plus de 80% des départements”, l’alliance FNSEA-JA reste “la première force syndicale du monde agricole”, a souligné lors d’une conférence de presse le président de la FNSEA Arnaud Rousseau.Mais la victoire est “sans aucun triomphalisme”, a-t-il ajouté en prenant acte du “basculement d’une quinzaine de chambres d’agriculture”.En Gironde, où la CR revendique la victoire avec six voix d’écart devant la liste FNSEA-JA, le président de la FDSEA Jean-Samuel Eynard accusait le coup: “Les agriculteurs de Gironde ont fait leur choix… Nous avons 3 élus”, contre 12 à la CR du fait du mode de scrutin favorisant la liste arrivée en tête.L’alliance FNSEA-JA a conforté son ancrage dans ses fiefs historiques du nord du pays, de Bretagne et du sud-est, perdant du terrain dans des départements qualifiés d'”intermédiaires”, durement frappés par la crise des derniers mois, selon des résultats provisoires publiés par les chambres d’agriculture et le site spécialisé Terre-net.En Haute-Garonne, c’est la liste indépendante soutenue par Jérôme Bayle, figure du mouvement de protestation des agriculteurs début 2024, qui s’est imposée devant l’alliance majoritaire sortante.”Le monde agricole a besoin de changement. On veut casser le système. Il y a une fracture entre le terrain et le syndicalisme. Nous sommes une région oubliée, on ne se sentait plus représentés”, a déclaré à l’AFP Jérôme Bayle, éleveur dans ce département durement frappé par la sécheresse et les maladies animales.- Recours possibles -La Confédération paysanne, syndicat qui plaide pour une “réelle transition agroécologique”, devrait s’imposer en Ardèche, selon les résultats provisoires publiés par les chambres.Il y a six ans, moins d’un agriculteur sur deux avait voté et l’alliance FNSEA-JA avait vu son hégémonie confortée.Cette dernière s’était retrouvée, avec 55,55% des voix, à la tête de 97 chambres sur 101, tandis que la CR (21,5% des suffrages) ne détenait que trois chambres. Avec 20% des voix, la Confédération paysanne n’en avait qu’une, Mayotte, qu’elle conserve pour le moment, le scrutin y ayant été reporté après le cyclone Chido.Quelque 2,2 millions d’électeurs, dont près de 400.000 chefs d’exploitation mais aussi des retraités, salariés ou propriétaires fonciers, étaient appelés à élire leurs représentants — par voie électronique ou postale — du 15 au 31 janvier.Les opérations de dépouillement ont eu lieu jeudi dans la plupart des départements.Le ministère de l’Agriculture communiquera des résultats une fois l’ensemble des résultats départementaux proclamés.Dans la dernière ligne droite de la campagne, les syndicats ont tous dénoncé des “dysfonctionnements” voire des “irrégularités”, laissant présager de nombreux recours.La campagne a été rude, de l’avis de tous.Les bonnets jaunes de la CR, adeptes des opérations coup de poing, avaient dénoncé sans relâche la FNSEA. Porteurs d’un discours anti-normes, réclamant la suppression de l’Office français de la biodiversité, ils espéraient ravir 10 à 15 chambres.En glanant une majorité des chambres départementales en Nouvelle-Aquitaine, la CR pourrait ravir la chambre régionale en mars: ce serait la première en France à échapper au couple FNSEA-JA.La FNSEA a vu s’exprimer un “vote de la colère” qui “a prospéré sur les promesses non tenues depuis près d’un an par les pouvoirs publics, alimentant ainsi un sentiment d’abandon”, selon les morts d’Arnaud Rousseau, président du syndicat.Acteurs clés, les chambres d’agriculture sont des établissements publics qui conseillent et offrent des prestations aux exploitants, tout en représentant les intérêts agricoles auprès des pouvoirs publics.

Wall Street en ordre dispersé, attentiste avant de nouveaux résultats et données macroéconomiques

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé jeudi, continuant de digérer de nouveaux résultats d’entreprise, et dans l’attente de nouvelles données macroéconomiques.Le Dow Jones a perdu 0,28%, l’indice Nasdaq a gagné 0,51% et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,36%.La place américaine a “digéré un grand nombre de résultats d’entreprise, qui ont suscité des réactions mitigées”, a observé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Les investisseurs ont notamment réagi aux résultats de Ford (-7,49%) qui a fait mieux qu’attendu au quatrième trimestre, marquant un certain optimisme pour l’exercice en cours tout en restant “prudent”, ce que les marchés n’ont pas apprécié.Wall Street a aussi pris en compte les résultats du géant américain des composants électroniques Qualcomm (-3,72%) et son concurrent britannique Arm Holdings (-3,34%), qui ont tous les deux reculé malgré des résultats supérieurs aux attentes.Selon M. O’Hare, il y avait toutefois “peu de conviction” sur le marché jeudi.En cause, “le marché était dans l’expectative (avant) (…) les résultats d’Amazon après la clôture et les chiffres de l’emploi” vendredi, a observé auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Jeudi après la clôture, le géant du commerce en ligne Amazon a annoncé avoir réalisé 187,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires au quatrième trimestre et a dégagé 20 milliards de dollars de bénéfice net, quasiment le double qu’un an plus tôt.Mais ses prévisions de revenus pour le trimestre en cours, comprises entre 151 et 155,5 milliards, sont ressorties largement inférieures à celles attendues par le marché. Le groupe américain a expliqué jeudi dans son communiqué de résultat s’attendre à un “impact défavorable exceptionnellement important, d’environ 2,1 milliards de dollars”, à cause des taux de change.Dans les échanges électroniques après la fermeture de Wall Street, le géant américain lâchait environ 3%.Côté indicateurs, les investisseurs ont désormais le regard porté vers la publication du rapport mensuel sur l’emploi américain vendredi. Si les chiffres sont conformes aux attentes des économistes, “les investisseurs se sentiront conforté dans l’idée que la banque centrale américaine (Fed) a atteint l’objectif de son mandat en matière d’emploi”, a noté M. Hogan.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s’est établi à 4,43%, contre 4,42% la veille en clôture.Ailleurs, à la cote, le conglomérat industriel américain Honeywell a perdu de la vitesse (-5,64%) après avoir annoncé jeudi son intention de se scinder en trois sociétés distinctes, suivant l’exemple d’autres géants, tout en publiant des résultats supérieurs aux attentes au quatrième trimestre.L’opération permettra de créer une entreprise dédiée aux technologies aérospatiales – Honeywell Aerospace -, une autre dédiée à l’automatisation industrielle – Honeywell automation – et une troisième aux matériaux avancés, Advanced Materials, a indiqué le groupe de Charlotte (Caroline du Nord) lors de la publication de ses résultats, supérieurs aux attentes.Le cigarettier Philip Morris International a décollé (+10,95%) après avoir publié des résultats trimestriels au-dessus des attentes des analystes, notamment grâce aux ventes de son dispositif de tabac chauffé IQOS.Le spécialiste des vélos d’appartement connectés et tapis de course Peloton s’est échappé (+12,01%) grâce à des résultats meilleurs qu’attendu et à un relèvement de ses prévisions.La plateforme d’univers virtuel Roblox a chuté (-11,06%) après des résultats en deçà des prévisions des analystes et une baisse de la fréquentation de sa plateforme.