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A Venise, Jeff Bezos et Lauren Sanchez s’échangent les alliances

Le fondateur d’Amazon Jeff Bezos et l’ex-présentatrice Lauren Sanchez doivent se dire “oui” vendredi à Venise, alors que la Cité des Doges est toujours divisée quant à l’impact qu’aura ce mariage XXL sur l’image de la ville déjà bondée de touristes.”Ce mariage est acceptable dans une certaine mesure car il apporte de l’argent, mais il va à l’encontre de la culture et de la nature de la ville”, juge ainsi Chiara Trabuio, 26 ans, étudiante et résidente de Mestre, la partie de Venise côté terre ferme.Car indéniablement, de l’argent, le milliardaire américain et ses invités en ont déjà dépensé: sur la lagune, les yachts sont de sortie, et le luxueux hôtel Aman où logent les futurs mariés, situé dans un palais de la Renaissance et où les nuitées débutent à 2.000 euros, affiche complet.Selon la presse italienne, Jeff Bezos, 61 ans, et Lauren Sanchez, 55 ans, échangeront alliances et voeux sur l’île San Giorgio Maggiore qui fait face à l’Arsenal, l’ancien chantier naval de la Sérénissime, avant un grand bal samedi.La fille du président américain Ivanka Trump, Kim Kardashian et sa soeur Khloe, la superstar du football américain Tom Brady, la reine Rania de Jordanie ou encore la présentatrice Oprah Winfrey faisaient partie des invités aperçus sur les canaux de la ville par des photographes de l’AFP.- Surtourisme -Jeff Bezos, qui détient pour environ 215 milliards de dollars d’actions d’Amazon, fera un don de 3 millions d’euros destiné à une association de protection de la lagune, à la Venice International University et à l’Unesco, selon le président de la région Luca Zaia.”J’espère que l’étincelle qui s’est produite entre Bezos et Venise pourra se transformer en (…) un engagement constant en faveur de la ville”, avait-il par ailleurs appelé de ses voeux.Les pouvoirs locaux n’ont cessé de soutenir le choix de Jeff Bezos de se marier à Venise, balayant tout lien avec le surtourisme contre lequel des mesures ont été prises comme l’instauration d’un ticket d’entrée payant.Quelque 100.000 touristes dorment dans la ville durant la haute saison, auxquels s’ajoutent des dizaines de milliers de visiteurs à la journée, alors que le nombre de résidents permanents est en chute libre.Pour Samuel Silvestri, commerçant vénitien de 55 ans, “le surtourisme est principalement causé par ces gens qui ne viennent qu’une journée avec leur sac à dos et leur nourriture, et qui contribuent très peu à la ville”.”Pas ceux qui transforment Venise en un petit Monte-Carlo”, le célèbre quartier de Monaco, poursuit-il. “Ce mariage aussi façonne l’image de la ville”.- Pas de renfort policier -Mais un collectif d’habitants baptisé “No Space for Bezos” (Pas de place pour Bezos, en français) multiplie les manifestations symboliques pour s’opposer aux réjouissances. “Venise n’est pas à vendre”, scandaient des militants mardi devant un squat, craignant que le mariage complique encore plus le déplacement des habitants.”Ce mariage cause des problèmes dans la ville: en plus des fermetures de canaux et des contrôles de plus en plus stricts, il y a également eu une répression de membres d’Extinction Rebellion”, a dénoncé auprès de l’AFP Alice Bazzoli, 24 ans, militante de “No Space for Bezos”.”Il n’y a eu aucune intention de verrouiller la ville”, a assuré le préfet de Venise Darco Pellos à l’AFP, affirmant par ailleurs que l’événement n’a exigé aucun “renfort” policier par rapport à une saison estivale habituelle.Il y a 11 ans, le mariage de l’acteur George Clooney n’avait pas créé autant de remous. Mais l’acteur américain n’est pas l’un des hommes les plus riches de la planète et n’a pas fondé le plus grand site mondial d’e-commerce, régulièrement dans le viseur d’associations de défense de l’environnement.Greenpeace justement n’a de cesse de dénoncer l’impact écologique du mariage, auquel de nombreux invités se sont rendus en jet privé, alors que l’équilibre fragile de Venise “coule sous le poids de la crise climatique”, dénonçait l’ONG.L’aviation d’affaires émet de plus en plus de CO2, et a atteint 1,7 à 1,8% des émissions totales de l’aviation commerciale, selon une étude de 2024 publiée dans une publication affiliée à la revue Nature.max-str-ptr-tq/cmk/liu/rr

Anna Wintour quitte la direction de Vogue USA, se concentre sur la marque mondiale

Anna Wintour, figure emblématique de la mode ayant inspiré le personnage phare du film “Le diable s’habille en Prada”, quitte ses fonctions à la direction de l’édition américaine de Vogue, mais reste à la tête de la publication à l’échelle internationale, a indiqué jeudi son employeur. “Surprise! Après 37 ans, Anna Wintour démissionne de son poste de rédactrice en chef de Vogue USA”, a rapporté le Daily Front Row, une publication spécialisée, précisant que l’icône de la mode allait conserver ses fonctions de “chef de contenu” à l’édition internationale de Vogue et au groupe de média Condé Nast (Vanity Fair, GQ, Pitchfork).Interrogée par l’AFP, la direction de Condé Nast a précisé que Anna Wintour allait bien continuer à “superviser Vogue à l’échelle mondiale, mais qu’un nouveau poste de chef du contenu éditorial sera créé pour l’édition américaine”. Selon l’entreprise, ce poste aux Etats-Unis permettra à Anna Wintour, 75 ans, de se consacrer davantage à son rôle international au sein de ce géant des médias. “Je ne changerai pas de bureau, et ne déplacerai pas une seule de mes poteries signées Clarice Cliff, mais vais consacrer toute mon attention ces prochaines années à la direction internationale”, a-t-elle dit jeudi matin aux employés selon le New York Times.   Surnommée la papesse de la mode, et connue pour ses éternelles lunettes de soleil noires, lui permettant de dissimuler un regard acéré, Anna Wintour avait fait son entrée en 1988 à la direction américaine de Vogue et a fait de la publication l’une des plus suivies et des plus influentes de la marque.Dans son premier numéro de Vogue, elle avait notamment remis en cause le “coût réel d’un bon look”, ce qui avait secoué l’industrie, avant d’ouvrir la Une du magazine à des célébrités, mêlant ainsi les mondes de la mode et du showbizz.- D’Anna à Miranda -Cette Britannique de naissance a servi de muse au célèbre personnage de Miranda Priestly, incarné par Meryl Streep, à la tête du magazine fictif de mode “Runway”, dans la comédie romantique à succès “Le diable s’habille en Prada” (2006), adaptation du roman éponyme publié trois ans plus tôt.Ce film, devenu par la suite une comédie musicale présentée à Chicago et Londres, a contribué à façonner la légende d’Anna Wintour comme incarnation dans l’imaginaire collectif de la rédactrice en chef de mode pointue, hyper exigeante et en quête permanente de nouveauté. En février, elle avait été décorée par le roi Charles III au palais de Buckingham, élevée au rang des “compagnons d’honneur”, après avoir déjà été faite “Dame” en 2017.A la fois crainte et désirée dans les Fashion Week, Anna Wintour s’était cependant retrouvée sur la sellette il y a quelques années lors des vastes manifestations Black Lives Matter, accusée notamment de ne pas faire suffisamment de place aux stylistes ou aux photographes noirs dans le prestigieux magazine.Des rumeurs de démission avaient alors couru autour de celle que le magazine Forbes présentait, en 2017, comme la femme la plus puissante du monde dans le milieu des médias et du divertissement. Mais la septuagénaire était finalement restée aux commandes, après avoir déclaré “assumer la pleine responsabilité de (ses) erreurs” et s’être excusée de ne “pas en avoir fait assez” pour ses collaborateurs noirs. Elle avait plus tard assuré que cet épisode avait été “fructueux” car il lui avait permis de comprendre qu’elle “n’écoutait pas ou n’écoutait pas assez”. En mai, le dernier gala du Metropolitan Museum de New York, soirée mondaine et fashion par excellence aux Etats-Unis dirigée depuis des années par Anna Wintour, portait la signature de cette ouverture avec un hommage aux influences noires sur la mode, un thème qui résonne dans l’Amérique de Donald Trump.”Il est évident que cette exposition a été planifiée il y a de nombreuses années et que nous ne savions pas ce qui se passerait dans l’arène politique. Mais elle prend une nouvelle importance et une nouvelle raison d’être”, avait alors souligné auprès de l’AFP celle qui ne cache pas son soutien au Parti démocrate.

Retraites: Bayrou défend des “avancées” et donne rendez-vous au Parlement à l’automne

François Bayrou a tenté jeudi de reprendre la main sur le dossier des retraites, actant des “avancées” entre partenaires sociaux, jugeant possible dans les prochaines semaines un “compromis” sur le délicat sujet de la pénibilité et s’engageant à porter le dossier devant le Parlement.Trois jours après la séparation sans accord du conclave sur les retraites mis en place après son arrivée à Matignon pour éviter la censure des socialistes, François Bayrou n’en a pas moins salué un travail “remarquablement utile”, se disant “impressionné par les progrès” entre syndicats et patronat, “un signe d’espoir pour la démocratie sociale”.Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre a d’abord salué des “avancées”, notamment sur la volonté “d’améliorer sensiblement et immédiatement les retraites des femmes (…) ayant eu des enfants”.Il a également annoncé qu’un compromis avait été trouvé entre les partenaires sociaux pour diminuer l’âge de départ à taux plein de 67 ans à 66 ans et demi.Autre avancée “décisive” aux yeux du Premier ministre: l’absence de remise en cause par les négociateurs –la CGT et FO ont de longue date claqué la porte– du recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite.- “A portée de main” -Sur les points en suspens, M. Bayrou a jugé “à portée de main” un compromis sur le volet de la prise en compte de la pénibilité, principal point d’achoppement entre la CFDT et le Medef, et leur a donné “15 jours” voire “dix” pour s’entendre, sous un format qui leur sied.Il a enfin annoncé “une démarche législative” à l’automne pour “répondre à toutes les questions posées” et, faute d’accord sur les points les plus délicats, il s’est dit prêt à intégrer des “dispositions de compromis” dans le prochain budget de la Sécurité sociale.De quoi éviter la censure, alors que les socialistes ont déposé une motion à l’issue de l’échec du conclave ? “Je n’imagine pas que le parti de Jacques Delors et de Michel Rocard puisse considérer” que les compromis trouvés soient “un objet de censure”, a lancé M. Bayrou.Mais son bilan des discussions entre partenaires sociaux n’a pas remis en cause la volonté des députés socialistes de le censurer, a répliqué le porte-parole du groupe PS à l’Assemblée nationale, Arthur Delaporte, dénonçant une “tentative d’enfumage” pour “gagner du temps” en reportant le dossier à l’automne.Ce qui remet le Rassemblement national, qui dispose du plus gros groupe à l’Assemblée nationale, au centre du jeu, comme avec son prédécesseur Michel Barnier, tombé au bout de trois mois notamment sous les voix jointes du PS, de LFI et du RN.- “Coeur du problème” -La CFDT, première centrale syndicale dont le PS est proche, a salué le fait que François Bayrou ait repris ses “revendications” en faveur des femmes, mais rappelé que “la pénibilité et l’équilibre financier” restaient “le cÅ“ur du problème”, dans un message transmis à l’AFP jeudi. M. Bayrou avait qualifié ces questions de “points seconds” et “faciles à traiter”.Les organisations patronales se sont montrées prudentes également.Le Medef “fera ses meilleurs efforts pour parvenir à un accord global”, selon son président Patrick Martin, qui a prévenu que “les points de désaccords qui subsistent seront évidemment les plus difficiles à régler”.Même opinion à la CPME où le négociateur Eric Chevée a évoqué la possibilité de “voies de passage”, mais en observant que, sur la question cruciale de la pénibilité, syndicats et patronat sont “sur deux idées complètement différentes”.Lundi après une ultime séance de négociations pour aménager la loi Borne de 2023, patronat et syndicats avaient acté leur échec. Mais François Bayrou avait estimé qu’il existait une “voie de passage”. Les discussions se sont donc poursuivies jusqu’à jeudi après-midi entre Matignon, le patronat et les syndicats. Le dossier des retraites empoisonne l’exécutif depuis la première élection d’Emmanuel Macron.Reculer “l’âge de départ va se poser à nouveau” dans les années qui viennent, appuie dans Le Figaro la ministre du Travail et de la Santé issue des Républicains (LR), Catherine Vautrin, alors que la dette du pays a progressé au premier trimestre.François Bayrou peut cependant encore respirer: le Rassemblement national ne votera pas la motion du PS la semaine prochaine, quand elle sera débattue, et lui donne “rendez-vous” lors des examens à l’automne des budgets de la sécurité sociale et de l’Etat.Et si la gauche reste unie pour le censurer après l’été, le centriste va se retrouver dépendant du parti lepéniste.Alors que son avenir ne tient qu’à un fil et que sa popularité est au plus bas dans les sondages, une moitié des Français (52%) souhaitent la censure et 63% considèrent que François Bayrou est le principal responsable de l’échec du conclave, selon une enquête Elabe parue mercredi.are-bat-bpa-od/leo/cbn

Wall Street termine en hausse, flirte avec de nouveaux records

La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi, le S&P 500 se rapprochant de son sommet historique alors que les investisseurs digèrent de nouvelles données sur l’économie américaine et la politique commerciale de Donald Trump.Le Dow Jones a gagné 0,94%, l’indice Nasdaq a progressé de 0,97% et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,80%, à quelques points seulement de son record atteint en février.Le marché a réagi avec optimisme à l’annonce par la Maison-Blanche d’un possible report de la date butoir du 9 juillet, à partir de laquelle des droits de douane plus élevés sur les importations aux Etats-Unis en provenance de dizaines de pays devraient entrer en vigueur.”C’est important parce que cela montre peut-être une flexibilité inattendue de la part du président américain” Donald Trump, a commenté auprès de l’AFP Christopher Low, analyste de FHN Financial.Au nom de la défense de la production nationale, le président Trump a imposé, depuis son retour à la Maison-Blanche, des droits de douane sectoriels, comme sur l’acier et l’aluminium. Mais il a aussi ciblé depuis avril des dizaines de partenaires commerciaux des Etats-Unis avec des taux prohibitifs, ce qui avait créé un vent de panique sur Wall Street.Le président s’était ensuite ravisé en les mettant en pause jusqu’au 9 juillet, le temps de mener des négociations commerciales.Côté indicateurs, Wall Street a accueilli jeudi une révision du produit intérieur brut (PIB) américain, qui a montré que l’économie des Etats-Unis s’est contractée plus que prévu au cours des trois premiers mois de l’année, les dépenses de consommation et les exportations se révélant plus faibles qu’attendu.En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le PIB a reculé de 0,5% au premier trimestre, contre une précédente estimation l’évaluant en repli de 0,2%.Les inscriptions au chômage ont quant à elles reculé par rapport à la semaine précédente et se sont établies en deçà des attentes des économistes, à 236.000.Ces données “restent ancrées à des niveaux assez bas qui ne sont pas associés à une récession, ni même à un ralentissement significatif” de l’économie, soutient dans une note Patrick O’Hare, analyste de Briefing.com. Toutefois, les renouvellements de demande d’allocation chômage sont ressortis au-dessus des attentes, ce qui pourrait “indiquer un certain fléchissement du marché de l’emploi”, a-t-il ajouté.La place américaine attend désormais la publication de l’indice PCE vendredi, jauge d’inflation privilégiée par la banque centrale américaine (Fed) ainsi qu’un baromètre de la confiance des consommateurs publié par l’Université du Michigan.Ces données seront “très importantes” selon M. Low, qui s’attend à voir un indice PCE “plutôt calme ce mois-ci”.”Plus nous aurons de bonnes nouvelles sur l’inflation, mieux ce sera du point de vue du marché”, a-t-il souligné. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans s’est nettement détendu, à 4,24% contre 4,29% mercredi en clôture.A la cote, le fabricant de semi-conducteurs Micron a subi des prises de bénéfices (-0,98% à 126,00 dollars) après avoir annoncé mercredi que ses résultats trimestriels avait dépassé les attentes des analystes.L’exploitant de casinos Penn Entertainment a progressé (+4,94% à 18,26 dollars) après une réévaluation à la hausse de son titre par la banque Citizens.Le géant américain de la pharmacie Walgreens Boots Alliance a été recherché (+0,62% à 11,38 dollars) après avoir dépassé les attentes des investisseurs, notamment pour le bénéfice par action, donnée privilégiée par les marchés.L’équipementier sportif américain Nike a gagné du terrain (+2,81% à 62,54 dollars) avant la publication de ses résultats trimestriels.

Dans la capitale nigériane, les fermes urbaines menacées par la pression immobilière

Bala Haruna inspecte attentivement ses champs de maïs, de manioc et de gombo, nichés entre un carrefour de routes à quatre voies qui traversent Abuja, la capitale nigériane. Au-dessus de sa tête, un pont autoroutier et son vacarme assourdissant.Sa ferme familiale, située en plein centre-ville, était là bien avant que les grands axes routiers, l’imposante mosquée nationale toute proche et les gratte-ciels voisins ne soient imaginés.Sortie de terre pour devenir la capitale politique du Nigeria en 1991, Abuja, en plein centre du pays le plus peuplé d’Afrique, connaît une croissance démographique rapide: aujourd’hui, elle compte plus de 4 millions d’habitants, soit un million de plus qu’il y a cinq ans. Cette poussée urbaine suscite de plus en plus les convoitises des promoteurs immobiliers et menace la survie même de la ferme de Bala Haruna et des dizaines d’autres fermes urbaines qui parsèment comme autant d’oasis le béton de la ville. “Il n’y avait aucun bâtiment ici”, se souvient M. Haruna, 42 ans, en évoquant son enfance dans les champs alors cultivés par ses parents. Le pépiement des oiseaux et le coassement des grenouilles montent d’un ton, comme pour appuyer ses propos. Ces fermes urbaines doivent en grande partie leur existence au fait qu’elles sont situées dans des ravins difficiles à aménager, le long des lits de ruisseaux.”Avoir un espace vert dans une ville très dense et peuplée comme Abuja est très bénéfique”, commente Malik Kuje Guni, un retraité de 63 ans qui s’est lancé dans l’agriculture il y a trois ans pour arrondir ses fins de mois.Alors que des dizaines de milliers d’habitants passent chaque jour devant les fermes sans y prêter attention, M. Guni, lorsqu’il était fonctionnaire, venait souvent les visiter pour profiter de l’ombre et de l’air frais. Aujourd’hui, il cultive son propre champ de pommes de terre.En théorie, ces fermes sont protégées par les réglementations qui les considèrent comme des espaces verts municipaux permettant la régulation naturelle des températures, dans une ville où les températures moyennes avoisinent les 30 degrés et où le réchauffement climatique est une réalité dans cette partie nord du pays, située non loin de la bande sahélienne. Mais en réalité, les promoteurs immobiliers s’emparent de ces terres afin d’y construire bureaux et logements. – Urbanisation et démographie -De l’autre côté du viaduc, l’avenir est déjà là: la végétation s’arrête brusquement et la température augmente soudain au-dessus des champs rasés par des équipes de construction.Selon les agriculteurs locaux, les personnes qui ont pris leurs terres il y a trois ans ne leur ont fourni aucun document et leur ont seulement donné 300.000 nairas à se partager, une somme qui équivalait à l’époque à environ 750 dollars.L’application du plan directeur d’Abuja, vieux de plusieurs décennies, est entachée d’abus, selon Ismail Nuhu, chercheur en gouvernance urbaine.”Les politiciens continuent de s’en servir pour s’accaparer des terres, en disant simplement : +Oh, selon le plan directeur, cela ne doit pas se trouver ici+, peu importe ce que dit réellement le document”, explique-t-il à l’AFP, ajoutant que, techniquement, même la villa présidentielle n’est pas située là où elle devrait l’être.Nyesom Wike, ministre du Territoire de la capitale fédérale (FCT), a récemment déclaré aux journalistes qu’il “appliquerait” le plan directeur en construisant des routes et en expulsant les habitations qui se trouvent sur le chemin.Les responsables du FCT, y compris le porte-parole de M. Wike, n’ont pas répondu aux demandes de commentaires de l’AFP.Ces fermes urbaines fournissent des emplois stables dans le secteur agricole, une bouée de sauvetage pour certains dans un pays en pleine croissance démographique qui ne parvient pas à créer suffisamment d’emplois et en pleine crise économique depuis deux ans.Il y a quelques mois, des promoteurs immobiliers ont envahi le champ de Godwin Iwok et détruit ses bananiers.M. Iwok, qui a quitté son emploi d’agent de sécurité il y a 22 ans pour gagner plus d’argent en tant qu’agriculteur, a vu une partie de ses champs détruits à deux reprises au cours des deux dernières années, sans aucune indemnisation.”J’utilise ce que je gagne ici pour que mes enfants puissent aller à l’école”, et ne pas suivre ses pas d’agriculteur, confie M. Iwok. 

Coup de frein supplémentaire sur les dépenses de 2025, alors que la dette continue à croître

Le gouvernement a annoncé jeudi un coup de frein supplémentaire de cinq milliards d’euros sur les dépenses publiques “dès cet été”, pour tenir l’objectif d’un déficit public de 5,4% cette année, tandis que l’Insee a annoncé que la dette continuait de croître, représentant 3.345,8 milliards d’euros à fin mars, soit 114% du PIB.Outre le 1,7 milliard d’euros d’économies sur les dépenses sociales annoncées dès mercredi par la ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin, 3 milliards d’euros de crédits prévus pour l’État “ne seront pas engagés cette année”, et “une mise en réserve complémentaire sera notifiée dans les prochaines semaines”, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.Ces chiffres ont été présentés dans la matinée lors du deuxième comité d’alerte sur les finances publiques depuis le 15 avril, réuni à Bercy.L’exercice “de transparence”, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, consiste à tenir régulièrement au courant de l’évolution des comptes les différentes parties prenantes à la dépense publique : parlementaires, représentants des élus locaux, de la Sécurité sociale et de l’État, ainsi que les partenaires sociaux.Le gouvernement avait déjà annoncé en avril un effort supplémentaire de réduction de la dépense de 5 milliards d’euros pour contenir le déficit public (solde des comptes de l’État, de la Sécu et des collectivités locales) à 5,4% du produit intérieur brut en 2025, après 5,8% l’an dernier, dans un contexte de croissance économique faible. Bercy prévoit encore celle-ci à 0,7% pour cette année, mais l’Insee et la Banque de France anticipent 0,6%.- “Pistes étudiées sans tabou” -Pour 2026, le gouvernement espère réduire encore le déficit public, à 4,6%, et va devoir trouver pour cela 40 milliards d’euros.Tout en tentant d’éviter une censure à l’automne au Parlement, si la gauche ou le RN jugent les mesures choisies trop rudes pour les Français, qu’il s’agisse du budget de l’État ou de celui de la Sécurité sociale. C’est sur ce dernier que le gouvernement Barnier était tombé en décembre.Le Premier ministre François Bayrou a promis de présenter une première feuille de route budgétaire pour 2026 mi-juillet.”Vu la situation budgétaire calamiteuse, le budget de 2026 implique des mesures d’austérité impopulaires, rendant son adoption aussi difficile, sinon plus, que celui de 2025″, commente Bruno Cavalier, économiste en chef d’Oddo BHF, dans une note. “Toutes les pistes sont étudiées, sans tabou”, a affirmé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, mercredi sur franceinfo, y compris celle d’une “année blanche” — la reconduction des dépenses au même niveau qu’en 2025, sans tenir compte de l’inflation. – Discussions “difficiles” -Le communiqué de jeudi justifie le nouvel effort sur les dépenses de l’État cette année par “des risques de dépassement qui demeurent pour certains ministères”, et celui sur la Sécurité sociale par la dynamique des indemnités journalières d’arrêts maladie et les dépenses des hôpitaux notamment.Quant aux collectivités locales, leurs dépenses “progressent légèrement plus vite que la prévision”, notamment celles des communes, selon le communiqué.Intercommunalités de France a aussitôt contredit le gouvernement, qui fait état, selon elle, “d’une hausse des dépenses des collectivités qui s’établirait à hauteur de 2,3%”. Or, selon ses propres estimations, les dépenses de fonctionnement des intercommunalités ne seraient en progression moyenne que de 1,2% cette année.Dimanche, Amélie de Montchalin avait reconnu par ailleurs des discussions “difficiles” avec les ministères pour la préparation du budget de l’Etat.Enfin, encore alourdie de 40,5 milliards d’euros depuis décembre, la dette publique est la troisième plus lourde de la zone euro — en pourcentage du PIB — après celles de la Grèce et de l’Italie, et les remboursements annuels menacent de devenir le premier poste de dépenses après l’Education.Alors qu’elle ne représentait que 57,8% du PIB fin 1995, elle a gonflé ces dernières années, alimentée par les mesures prises pour atténuer les crises financière, sanitaire et inflationniste successives.

La Bourse de Paris termine sans changement

La Bourse de Paris a terminé sans changement (-0,01%) jeudi, à l’issue d’une séance sans événement majeur pour donner une impulsion à la place financière française, dans un marché toutefois soulagé par l’accalmie des tensions géopolitiques.L’indice vedette CAC 40 a reculé de 0,85 point, clôturant presque inchangé par rapport à la veille, à 7.557,31 points. Mercredi, l’indice avait terminé en repli de 0,76% à 7.558,16 points.Le CAC 40 a fait moins bien jeudi que les indices américains, mais il y a eu “une assez longue sur-performance des marchés européens ces derniers mois” par rapport aux indices outre-Atlantique, commente Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux de Tikehau Capital.Jeudi, la séance a été marquée par “un sentiment de soulagement sur le dossier géopolitique”, après l’entrée en vigueur mardi d’un cessez-le-feu initié par Donald Trump entre l’Iran et Israël a-t-il poursuivi.L’optimisme sur la question commerciale a aussi pris le dessus, estime M. Thuin, à l’approche du 9 juillet, soit la date à laquelle les exemptions de droits de douane américains arriveront à leur fin.Le marché espère “que l’Union européenne conclura un accord commercial, comme ce que le Royaume-Uni a réussi à faire”, ajoute le stratégiste de Tikehau Capital.”L’autre sujet de satisfaction est que le marché retient qu’il y a une forme d’inflexion du côté de la Fed qui s’est manifestée ces derniers jours”, poussant les investisseurs à réviser à la hausse les probabilités de baisses des taux de la banque centrale américaine dans l’année, souligne Raphaël Thuin.Côté valeurs, l’action du groupe de grande distribution Carrefour a dégringolé de 7,81% à 11,75 euros après plusieurs révisions à la baisse par des analystes des estimations de ses résultats pour le premier semestre de l’année, attendus le 24 juillet.La société française de services prépayés Edenred, qui commercialise le Ticket Restaurant, a grimpé de 6,30% à 26,31 au lendemain de la présentation par le gouvernement de la réforme des titres-restaurant. Le point le plus marquant de la réforme est l’utilisation des tickets pour régler toutes les courses alimentaires en supermarché, un dispositif temporaire lancé en 2022 et prorogé chaque année depuis.Le laboratoire Valneva a avancé de 4,09% à 2,44 euros après avoir annoncé un accord avec CSL Seqirus, “l’une des plus grandes entreprises de vaccins antigrippaux au monde, pour le marketing et la distribution des trois vaccins commerciaux de Valneva en Allemagne”, selon un communiqué.

“Une question de budget”: à Dijon, une boutique Shein attire la foule et les critiques

“C’est une question de budget”: à Dijon, plusieurs centaines de clients se sont rués jeudi dans la nouvelle boutique éphémère de la plateforme asiatique controversée Shein, opposant l’avantage de prix “trois fois moins chers” aux critiques sur l’ultra fast fashion.Preuve de la controverse entourant la marque, un service de nettoyage a dû s’empresser, juste avant l’ouverture à 10h, d’effacer toute trace de tags accusant en lettres rouges sur les vitrines du magasin : “Shein tue”, “Exploitation, travail forcé, esclavage, pollution”, selon des images de France3 Bourgogne-Franche Comté.Mais ce “non-événement”, comme l’a qualifié la communication de Shein, n’a pas empêché près de 200 personnes de faire la queue dès avant l’ouverture.”Je cherche à faire une bonne affaire”, explique Chayma Benamar, 18 ans, en attendant que s’ouvrent les portes de la boutique.Ces “pop-up store événements” – comme les nomme le groupe de Singapour dans une opération de communication bien huilée -, se pratiquent déjà depuis 2022. Mais, après Paris, Lille et Marseille, la marque a voulu “aller à la rencontre de ses clients” qui vivent à 95% hors de ces grandes villes, explique à l’AFP le porte-parole de Shein, Quentin Ruffat. Pendant 9 jours, la marque va “proposer une expérience immersive à ses clients autour d’un message fort: la mode doit être accessible à toutes et tous”, vante Shein.”Oui, c’est un bon prix”, confirme Chayma, déjà cliente de la plateforme. “C’est pas toujours de la qualité mais on a le prix”, ajoute-t-elle, avant d’assurer: “je ne le ferais pas si j’avais plus d’argent”.  Avec ses millions de produits importés de pays à bas coût de main-d’oeuvre, majoritairement de Chine, Shein est accusée par ses détracteurs de contribuer à la mode ultra éphémère, destructrice de la planète et d’emplois en France, à tel point qu’une proposition de “loi anti-Shein” vient d’être adoptée à l’unanimité par le Sénat.Le texte doit encore être avalisé à l’automne lors d’un accord députés-sénateurs. Il instaure notamment une taxe sur les petits colis importés dans l’Union européenne, comprise entre deux et quatre euros.- “Je préfèrerais acheter français”-L’objectif environnemental de la proposition de loi est “louable”, répond Shein, car l’industrie textile représente “10% des émissions de gaz à effet de serre” mais il faut une loi “collective” et non une “loi anti-Shein”, estime le porte-parole de Shein. Il rappelle que le groupe ne représente que “7% des ventes de vêtements en France”. Selon une étude Ifop datant de février 2025 et souvent citée par Shein, six Français sur 10 consacrent moins de 200 euros par an à l’achat de vêtements neufs. “On répond à ces besoins”, juge M. Ruffat.”Les produits français, c’est hors de prix. Ici, je viens avant tout pour le prix”, se justifie Léa, 26 ans, pressée de se ruer sur les portants de la petite boutique dijonnaise de 250 m2, bondée. Les tarifs de Shein battent “même les soldes” de 40 à 50% affichées juste à côté, assure-t-elle.”Oui, je préfèrerais acheter français, de loin”, confesse Colette Raydellet qui, du haut de ses 79 ans, est une des rares clientes dépassant la trentaine.”Mais c’est une question de budget: c’est trois fois moins cher ici et je n’ai pas une grosse retraite”, s’excuse la septuagénaire. Selon Shein, qui a mis en place un système d’inscription à l’entrée dans la boutique dijonnaise, l’ensemble des créneaux disponibles pour la journée de jeudi, soit environ 1.600 clients, ont été réservés.L’ouverture de la boutique n’a pas manqué de susciter la polémique. La branche locale de l’association de consommateurs et usagers CLCV (consommation, logement, cadre de vie) a “dénoncé” le pop-up store.”Derrière ses prix ultra-compétitifs et son marketing ciblant les jeunes consommateurs, Shein incarne un modèle économique incompatible avec les enjeux actuels de consommation responsable, de respect des droits humains et de préservation de l’environnement”, écrit l’association dans un communiqué.La mode ultra express est accusée d’avoir contribué aux déboires de nombreuses chaînes françaises, dont Camaïeu, Jennyfer ou autres Kookaï.

Retraites: Bayrou défend sa méthode et donne rendez-vous au Parlement à l’automne

François Bayrou a tenté jeudi de reprendre la main sur le dossier des retraites, actant des “avancées” faute d’accord signé entre partenaires sociaux, jugeant “à portée de main” un “compromis” sur la pénibilité et s’engageant à porter le dossier devant le Parlement.Trois jours après la séparation sans accord du conclave sur les retraites, mis en place après son arrivée à Matignon pour éviter la censure des socialistes, François Bayrou n’en a pas moins salué un travail “remarquablement utile”, se disant “impressionné par les progrès” entre syndicats et patronat, “un signe d’espoir pour la démocratie sociale”.Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre a d’abord salué des “avancées”, notamment sur la volonté “d’améliorer sensiblement et immédiatement les retraites des femmes (…) ayant eu des enfants”. Il a également annoncé qu’un compromis avait été trouvé entre les partenaires sociaux pour diminuer l’âge de départ à taux plein de 67 ans à 66 ans et demi.Autre avancée “décisive” aux yeux du Premier ministre: l’absence de remise en cause par les négociateurs –la CGT et FO ont de longue date claqué la porte– du recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite instauré par la loi Borne de 2023.Sur les points en suspens, M. Bayrou a jugé “à portée de main” un compromis sur le volet de la pénibilité, principal point d’achoppement entre partenaires sociaux. Il a affirmé que les négociations allaient se poursuivre dans les prochains jours dans des modalités qu’il n’a pas précisées.Il a enfin annoncé “une démarche législative” à l’automne pour “répondre à toutes les questions posées” et, faute d’accord sur les points les plus délicats, s’est dit prêt à intégrer des “dispositions de compromis” dans le prochain budget de la Sécurité sociale.De quoi éviter la censure, alors que les socialistes ont déposé une motion à l’issue de l’échec du conclave ? “Je n’imagine pas que le Parti de Jacques Delors et de Michel Rocard puissent considérer” que les compromis trouvés par les partenaires sociaux au terme du conclave sur les retraites soient “un objet de censure”, a répondu M. Bayrou.Lundi après une ultime séance de négociations pour aménager la loi Borne de 2023, patronat et syndicats n’avaient eu d’autre choix que d’acter leur échec. Mais François Bayrou avait estimé qu’il existait une “voie de passage”.Les discussions se sont poursuivies jusqu’à jeudi après-midi entre Matignon, le patronat et les syndicats. Le dossier des retraites empoisonne l’exécutif depuis la première élection d’Emmanuel Macron.Reculer “l’âge de départ va se poser à nouveau” dans les années qui viennent, appuie dans Le Figaro la ministre du Travail et de la Santé issue des Républicains (LR), Catherine Vautrin.- Déminer -Les socialistes n’avaient pas attendu cette conférence de presse pour déposer une motion de censure. Initiative qui remet le Rassemblement national, qui dispose du plus gros groupe à l’Assemblée nationale, au centre du jeu, comme avec son prédécesseur Michel Barnier, tombé au bout de trois mois sous les voix jointes du PS, de LFI et du RN.Les déclarations du chef du gouvernement ne changent rien à la volonté des socialistes de le censurer, a répliqué le député Arthur Delaporte.François Bayrou peut cependant encore respirer: le parti à la flamme ne votera pas la motion de la gauche la semaine prochaine, quand elle sera débattue, et lui donne “rendez-vous” lors du budget, à l’automne.Or, si la gauche reste unie pour le censurer après l’été, le centriste va se retrouver dépendant des lepénistes.Un accord avec la CFDT, centrale syndicale proche du PS, peut-il déminer le terrain parlementaire de l’automne ? “Vous avez intérêt à parler aux républicains au sens large du terme (…) plutôt que de vous lier éventuellement au bon vouloir du RN”, a prévenu le chef de file des sénateurs socialistes, Patrick Kanner.Alors que son avenir ne tient qu’à un fil et que sa popularité est au plus bas dans les sondages, une moitié des Français (52%) souhaitent la censure et 63% considèrent que François Bayrou est le principal responsable de l’échec du conclave, selon une enquête Elabe parue mercredi.

La BBC lance une offre payante aux États-Unis pour “financer son journalisme”

La BBC a annoncé jeudi le lancement d’une offre payante pour que ses utilisateurs aux Etats-Unis accèdent en illimité aux articles en ligne et à la chaîne BBC News et contribuent “au financement du journalisme” du groupe audiovisuel public britannique.Ce service sera facturé 49,99 dollars par an ou 8,99 dollars par mois, une offre qui pourrait intégrer “dans les mois à venir” des séries documentaires, des films et des podcasts sans publicité, écrit la BBC dans un communiqué.Ce lancement, une première pour l’entreprise, vise à augmenter ses revenus via ses activités commerciales internationales, distinctes de son service public au Royaume-Uni, “contribuant ainsi au financement du journalisme”, précise-t-elle.Près de la moitié des visiteurs de son site internet international BBC.com, distinct du site britannique, sont basés aux Etats-Unis.Le groupe explique que les utilisateurs américains, identifiés grâce à leur géolocalisation, seront tracés pour évaluer “leur interaction avec les contenus, notamment le volume de lecture et le temps passé”.”Ce système permet aux lecteurs occasionnels de continuer à naviguer librement, tout en proposant aux utilisateurs les plus engagés de souscrire pour débloquer un accès illimité”, indique la BBC. Certains contenus resteront gratuits, comme les articles d’actualité internationale, les flux de Radio 4 et de BBC World Service, ainsi que les sites en langue étrangère.”Aucun projet de modèle payant n’est prévu hors Amérique du Nord”, est-il précisé.La BBC a “commencé par les États-Unis en raison de la popularité de ses services dans ce pays”, explique à l’AFP Damian Tambini, de la London School of Economics, qui y voit une décision commerciale sans dimension politique.Pour Des Freedman, professeur à Goldsmiths, Université de Londres, le groupe audiovisuel désespère surtout “de trouver de nouvelles sources de revenus”, en raison “de la concurrence des plateformes de streaming et de la réticence du gouvernement à augmenter substantiellement la redevance qui finance ses activités”.La BBC, qui a supprimé 2.000 postes au cours des cinq dernières années, a récemment annoncé faire face à “un défi sans précédent” dans le financement de ses contenus, en raison d’une baisse sensible de ses revenus.L’entreprise a lancé cette année un sondage public sur son avenir, avant la révision de la Charte royale de la société, valable jusqu’en 2027, qui définit ses objectifs et garantit son indépendance.La redevance télévisuelle des ménages britanniques constitue sa principale source de financement.