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Budgets: Bayrou affronte deux motions de censures, vouées à l’échec

Après son recours à l’article 49.3 sur les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale, le Premier ministre François Bayrou affronte mercredi deux nouvelles motions de censure, destinées à échouer sans les voix des socialistes et probablement du Rassemblement national.A partir de 15H30, l’Assemblée nationale examinera une première motion de La France insoumise, contre le 49.3 de François Bayrou pour faire adopter sans vote le projet de budget de l’État pour 2025.L’objectif affiché par l’exécutif est de ramener, avec ce texte, le déficit public à 5,4% du PIB. Avec pour cela de nouvelles recettes grâce notamment à des contributions exceptionnelles sur les ménages les plus aisés et les bénéfices des grandes entreprises, mais aussi des coupes dans les dépenses de plusieurs ministères.Face au Premier ministre, qui défendra la nécessité pour la France d’envoyer “un signal de responsabilité”, Aurélie Trouvé (LFI) dénoncera un budget “catastrophe pour l’économie”, appelant à censurer.L’essentiel des écologistes et communistes devraient abonder, mais la censure sera impossible en l’absence des voix du PS, qui négocie depuis des semaines avec le gouvernement pour revoir les budgets.S’il considère que la copie n’est pas bonne, le groupe socialiste a acté qu’il ne censurerait pas au nom de “l’intérêt général” du pays, a défendu le premier secrétaire Olivier Faure. Quelques députés pourraient toutefois braver la consigne, anticipent des sources internes au groupe.”C’est l’heure de vérité, il y aura des conséquences”, prévient Manuel Bompard, coordinateur de LFI. Sans censure, les socialistes “sont en soutien” au gouvernement même s’ils n’en font pas partie, estime Eric Coquerel, une position que ne partagent pas les cadres écologistes.Le Rassemblement national et ses alliés ciottistes, s’ils fustigent le texte, feront planer le suspense jusqu’à environ 15H00. Mais Jordan Bardella, président du parti, s’est clairement exprimé mardi contre une censure aux “conséquences plus lourdes pour l’économie” que celle de Michel Barnier.Le rejet attendu de la motion de censure vaudra adoption à l’Assemblée nationale du budget, avant un dernier vote sans suspense au Sénat le lendemain.- Tunnel de motions -Mercredi, en fin d’après-midi, les députés examineront une deuxième motion de censure, contre le 49.3 déclenché cette fois sur le budget de la Sécurité sociale. Mais là encore les voix socialistes, et sans doute celles du RN, devraient manquer pour atteindre les 289 suffrages nécessaires.Et dans cette journée chargée, François Bayrou devrait ensuite déclencher un autre 49.3, puis encore un autre en fin de semaine ou en début de semaine prochaine, toujours sur le budget de la Sécurité sociale, qui avait coûté son poste à Michel Barnier. Avec donc au total quatre censures à esquiver, voire cinq.Car après celles de LFI sur les budgets, les socialistes entendent en déposer une sur “les valeurs républicaines” et contre la “trumpisation du débat public”, en réaction notamment aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire. Une nouvelle motion qui questionne un député MoDem, qui se demande ce qu’en fera le Rassemblement national: “il faut toujours être prudent”. Une “balle à blanc” pour LFI, qui n’imagine pas le RN la voter quand celui-ci exige du gouvernement de nouvelles mesures sur l’immigration. “Pour justifier la non-censure (sur les budgets) les socialistes vont nécessairement devoir obtenir des gains politiques tout le temps, et donc entrer dans une logique de compromis. Ils vont passer dans la sphère d’attraction de la macronie”, tance Manuel Bompard.D’autant que le calendrier parlementaire n’est pas simple pour la gauche: le premier texte examiné jeudi sera une proposition de la droite pour restreindre le droit du sol à Mayotte, qui pourrait passer avec les voix d’une partie du camp gouvernemental.”On a bien ça en tête”, reconnaît une source au groupe socialiste, qui y voit toutefois l’occasion d’illustrer que le PS est du “même côté de la barricade” que ses alliés du Nouveau Front populaire.Quant à François Bayrou, il a dit mardi son ambition de s’attaquer à “la réforme de l’État dès le lendemain de l’adoption” de “l’Himalaya” du budget. Reconnaissant qu’avant cela il y a encore “des crevasses” à franchir.sac-parl/sde/gvy

La guerre commerciale a commencé: Trump “pas pressé” de parler avec Xi

Le président américain Donald Trump a affirmé mardi “ne pas être pressé” de s’entretenir avec son homologue chinois Xi Jinping, au premier jour de la guerre des droits de douane entre les deux poids lourds de l’économie mondiale. “Je lui parlerai le moment venu. Je ne suis pas pressé”, a déclaré Donald Trump à des journalistes depuis la Maison Blanche.”Nous nous en sortirons très bien face à la Chine comme face à tous les autres pays”, a-t-il assuré, ajoutant que les Etats-Unis “étaient à nouveau respectés”.Visé à partir de minuit par 10% de droits de douane additionnels sur toutes ses exportations vers les Etats-Unis, Pékin a immédiatement répliqué mardi en promettant de relever les barrières douanières sur une série de produits américains.La Chine prévoit d’imposer à partir du 10 février des droits de douane de 15% sur les importations de charbon et de gaz naturel liquéfié (GNL) américains.Des taxes douanières de 10% seront par ailleurs appliquées aux importations de pétrole et à d’autres catégories de biens venant des Etats-Unis: machines agricoles, véhicules de sport de grosse cylindrée et camionnettes.Dans ce contexte, les services postaux américains (USPS) ont annoncé dans un communiqué mardi qu’ils n’accepteraient plus “temporairement” et “jusqu’à nouvel ordre” les colis en provenance de Chine et de Hong Kong, sans donner de raison, les simples lettres n’étant toutefois “pas affectées”.Les actions d’entreprises chinoises de e-commerce ont immédiatement trébuché à la Bourse de Hong Kong. La décision de l’USPS pourrait bloquer les livraisons d’applications ultra populaires comme Shein et Temu. Les articles de petite valeur étaient jusqu’à présent épargnés par les droits de douane.- “Faites confiance à Trump” -Les exportations du Mexique et du Canada vers les Etats-Unis devaient aussi initialement se voir infliger des droits de douane (de 25%) à compter de mardi. Mais Donald Trump leur a accordé lundi un délai de grâce d’un mois après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.Donald Trump présente ces droits de douane comme une réponse à l’afflux de clandestins et de drogues aux Etats-Unis. Il dénonce le manque de contrôle aux frontières, accuse la Chine de passivité face à la production sur son sol de précurseurs chimiques du fentanyl, un opioïde de synthèse meurtrier qui fait des ravages aux Etats-Unis.Ces taxes promulguées par Donald Trump “ne font rien pour résoudre les problèmes propres (aux Etats-Unis) et perturbent la coopération économique et commerciale” entre les deux pays, a affirmé le ministère chinois des Finances.La Chine a également ouvert une enquête antimonopole contre le géant technologique américain Google et annoncé avoir placé plusieurs sociétés américaines sur sa liste d'”entités peu fiables”.De nombreux experts estiment que le relèvement des droits de douane, s’il perdure, se traduira par des hausses de prix pour les Américains, alors que la reconquête du pouvoir d’achat était au coeur de la campagne de Donald Trump.Interrogé sur les répercussions pour les ménages et les entreprises, le conseiller au commerce et à l’industrie du président, Peter Navarro, a répondu “faites confiance à Donald Trump”, lors d’un événement organisé mardi par le média Politico.- “Quatre ans d’incertitude” -Le président américain, qui a déclaré à de nombreuses reprises que “tariff” (droit de douane) était l’un des plus beaux mots du dictionnaire, reconnaît volontiers les utiliser comme levier pour obtenir des “deals” avec les pays visés.Le Mexique s’est engagé à envoyer 10.000 soldats supplémentaires à la frontière avec les Etats-Unis afin de lutter contre l’immigration illégale. Leur déploiement a débuté mardi, selon la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.Le Canada a, lui, promis de nommer un responsable entièrement dédié à la lutte contre le trafic de fentanyl, de lancer une force d’intervention conjointe avec les Etats-Unis contre le crime organisé et d’inscrire les cartels mexicains sur sa liste des organisations terroristes.Du côté canadien de la frontière, le délai d’un mois a été accueilli comme un répit bienvenu, mais très fragile.”Je ne pense pas qu’on pourra se sentir tranquilles pendant un moment, on va rester quatre ans dans l’incertitude”, jusqu’à la fin du mandat de Donald Trump, a dit à l’AFP Krysten Lawton, salariée d’une usine du constructeur automobile Ford.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.burs-myl/juj-aem/roc

La poste américaine dit ne plus accepter “temporairement” les colis venant de Chine

Les services postaux américains (USPS) ont annoncé mardi qu’ils n’accepteraient plus “temporairement” et “jusqu’à nouvel ordre” les colis en provenance de Chine continentale et de Hong Kong, alors que s’est ouvert la guerre des droits de douane entre Washington et Pékin.USPS n’a pas donné de raisons dans son très bref communiqué, précisant seulement que “le flux de lettres et d’envois plats (de même provenance) ne sera pas affecté”. Les actions d’entreprises chinoises de e-commerce trébuchaient à la Bourse de Hong Kong à la suite de cette annonce : JD.com dégringolait de 5,25%, Alibaba cédait 1,6%.Visée à partir de minuit par 10% de droits de douane additionnels sur toutes ses exportations vers les Etats-Unis, la Chine a immédiatement répliqué mardi en promettant de relever les barrières douanières sur une série de produits américains, du charbon au pétrole, et des machines agricoles aux véhicules de sport de grosse cylindrée.La décision de USPS pourrait bloquer, au moins temporairement, l’entrée aux Etats-Unis de colis provenant d’applications de commerce en ligne ultra populaires telles que Shein et Temu, qui vendent des produits à bas prix.Les articles de petite valeur étaient jusqu’à présent épargnés par les droits de douane aux Etats-Unis, mais le nouveau gouvernement a suspendu cette règle, en plus des droits de douane supplémentaires.Elle a largement bénéficié à ces deux plateformes et à Amazon: le nombre d’envois exemptés a bondi de 600% sur les dix dernières années, pour atteindre 1,36 milliard de colis l’année écoulée, contre près de 140 millions en 2015.Les exportations du Mexique et du Canada vers les Etats-Unis devaient aussi initialement se voir infliger des droits de douane (de 25%) à compter de mardi. Mais Donald Trump leur a accordé lundi un délai de grâce d’un mois après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.

Wall Street termine dans le vert, rassurée sur les droits de douane

La Bourse de New York a terminé en hausse mardi, apaisée par le délai accordé par Washington sur les droits de douane contre le Mexique et le Canada, et soulagée par la réplique de Pékin aux taxes douanières américaines, considérée comme modérée.Le Dow Jones a gagné 0,30%, l’indice Nasdaq s’est octroyé 1,35% et l’indice élargi S&P 500, 0,72%.”Le marché est soulagé”, a résumé auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.La place américaine se réjouit tout d’abord de la suspension temporaire des droits de douane (de 25%) contre le Canada et le Mexique, décidé lundi soir par Donald Trump dans un revirement de dernière minute, après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.En revanche, les Etats-Unis ont augmenté mardi de 10% leurs droits de douane sur l’ensemble des produits importés de Chine.Quelques minutes plus tard, Pékin annonçait imposer à partir du 10 février des taxes douanières de 10% sur le pétrole américain et d’autres biens venant des Etats-Unis, comme certains véhicules.Pékin “a effectivement riposté”, mais “les représailles sont considérées comme assez modérées” par les investisseurs, selon M. Sosnick. Après avoir été fortement plombé lundi par les craintes de tensions commerciales, “le marché est revenu à peu près (…) au niveau où il était à la fin de la semaine”, a ajouté l’analyste, qui reconnaît toutefois qu’une “incertitude résiduelle” pèse encore sur Wall Street.Côté indicateurs, le rapport JOLTS du ministère américain du Travail a mis en évidence une baisse des offres d’emplois en décembre, supérieure aux projections des économistes.”Ces chiffres (…) n’ont pas suffi à faire bouger le marché dans un sens ou dans l’autre”, a toutefois estimé M. Sosnick.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s’est détendu, à 4,52%, contre 4,56% la veille.Ailleurs, à la cote, le marché a “digéré l’ensemble” des nouveaux résultats d’entreprise, a observé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Le groupe d’analyse de données Palantir a été propulsé (+23,99%) après avoir annoncé des résultats largement au-dessus des attentes, dont un chiffre d’affaires en hausse de 36% au quatrième trimestre, et partagé des prévisions meilleures qu’attendues.Le groupe américain de cosmétiques Estée Lauder a dégringolé de 16,07% après l’annonce de la suppression de 5.800 à 7.000 postes nets d’ici fin 2026 dans le cadre d’un plan destiné à remonter la pente, après un nouveau trimestre de recul de ses ventes mondiales.Le laboratoire américain Merck a perdu du terrain (-9,07%). S’il a publié des ventes en hausse au quatrième trimestre 2024, toujours soutenues par ses médicaments phares en oncologie et pour la santé animale, les ventes de son vaccin contre le papillomavirus Gardasil ont en revanche chuté.”Les gains de certaines méga-capitalisations (ont stimulé) la performance des indices”, a par ailleurs souligné M. O’Hare.Apple a par exemple gagné 2,10%, et Nvidia 1,71%.Les investisseurs ont désormais le regard tourné vers les prochaines publications d’entreprises, dont Alphabet, la maison-mère de Google, qui a publié ses résultats après la clôture.Le géant de la tech a déçu le marché mardi avec des revenus trimestriels inférieurs aux attentes, notamment dans le cloud, branche clef pour l’intelligence artificielle (IA), un secteur où le géant des technologies fait face à une concurrence féroce.Dans les échanges électroniques d’après-clôture, l’action du groupe chutait de près de 7%.

Budget: le RN ne censurera pas non plus, Bayrou peut se projeter… un peu

Bientôt un budget, et un gouvernement épargné: après le PS, le RN a mis fin au suspense mardi en laissant entendre qu’il ne votera pas la censure, donnant au Premier ministre François Bayrou la possibilité de se projeter, un peu, dans l’avenir.Si le Rassemblement national prendra officiellement sa décision mercredi, il ne devrait pas voter le même jour la censure du gouvernement pour ne pas aggraver “l’instabilité”, a affirmé son président Jordan Bardella.”Il faut éviter l’incertitude parce que beaucoup de nos compatriotes (…) sont extrêmement inquiets d’une instabilité qui pourrait s’installer dans la durée”, a-t-il justifié, “avec des conséquences plus lourdes pour l’économie que lors de la censure” du gouvernement de Michel Barnier en décembre.Faute de majorité à l’Assemblée nationale, François Bayrou a dégainé lundi ses deux premiers 49.3 pour faire adopter sans vote le budget de l’Etat et une partie de celui de la Sécurité sociale.En retour, La France insoumise a déposé deux motions de censure qui seront défendues à partir de 15H30 mercredi mais ne seront soutenues que par les écologistes et les communistes.”Nous refusons cette idée qu’il ne pourrait pas y avoir de débat démocratique sur le budget”, a déclaré la cheffe de file du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, en taclant un texte “clairement pas à la hauteur des besoins”.Même si le RN avait décidé de la voter, cette censure n’a aucune chance d’être adoptée après le refus des socialistes de la soutenir.Après avoir “beaucoup hésité”, comme l’a admis leur premier secrétaire Olivier Faure, les socialistes ont en effet fini par “faire le choix de donner un budget à la France”.”Nous avons été sollicités par une multitude d’acteurs, les collectivités locales, associations, entreprises… qui dépendent de la commande publique et ne peuvent attendre davantage. Nous avons choisi, non pas de soutenir le gouvernement, mais de ne pas pratiquer la politique du pire”, a-t-il expliqué.- Une “rupture” pour LFI -“Il y a un débat budgétaire, le gouvernement et le Parlement sont en train d’arriver à son terme. Je m’en félicite parce le pays a besoin de stabilité”, a réagi le président de la République Emmanuel Macron, lors d’un déplacement au centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy.De nombreux députés de la coalition gouvernementale et des ministres ont salué “l’esprit de responsabilité du PS”. “Le Parti socialiste a rompu un accord avec La France insoumise, (…) c’est courageux”, s’est félicité dans l’émission C à vous sur France 5 le garde des Sceaux Gérald Darmanin. “Il faut qu’on écoute davantage le PS”, a -t-il ajouté. De leur côté, les Insoumis restent très remontés contre le choix de ceux censés être leurs alliés au sein du NFP.”Le Nouveau Front populaire est réduit d’un parti”, a réagi Jean-Luc Mélenchon. “Ce sera une rupture avec tous les socialistes qui ne votent pas la censure”, a renchéri le président de la commission des Finances Eric Coquerel.”Ce n’est pas Jean-Luc Mélenchon qui dit qui appartient au Nouveau Front populaire”, a répondu M. Faure.”Est-ce que le vote sur la censure doit être la manière de définir le périmètre du Nouveau Front populaire ? La réponse est non”, a aussi relativisé Cyrielle Chatelain. – Motion “spontanée” -Pour autant, dans un art consommé de la synthèse, les socialistes déposeront la semaine prochaine une motion de censure “spontanée” sur la base de l’article 49.2 de la Constitution en réaction aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire.Il s’agit de protester contre “une forme de trumpisation du débat public sous l’influence notamment de Bruno Retailleau”, le ministre (LR) de l’Intérieur, a plaidé Olivier Faure. Le Parti socialiste, qui reconnait ne pas vouloir faire tomber le gouvernement pour ne pas, selon M.Faure, “avoir un Premier ministre plus à droite qui négocie sa propre survie avec l’extrême droite” ou “une démission du chef de l’Etat”, partent de l’idée que le RN ne votera pas leur motion de censure.Mais le parti d’extrême droite a montré par le passé qu’il pouvait voter une motion de censure de gauche, faisant fi des mots qu’elle contenait.”Il faut toujours être prudent”, a reconnu un député MoDem mettant en garde “ceux qui veulent jouer aux apprentis sorciers”.S’il n’a pas été interrogé sur le vote du RN sur cette motion socialiste, M. Bardella n’a pas exclu que le gouvernement puisse “tomber demain, après-demain, dans une semaine, sur un autre sujet” que le budget.

Eaux: l’exécutif accusé d’avoir autorisé Nestlé à utiliser des filtres illégaux, Macron dément

Des médias ont accusé mardi l’Elysée et Matignon d’avoir cédé au lobbying du groupe Nestlé, en laissant l’entreprise commercialiser des eaux non conformes à la réglementation et à risque pour la santé, malgré les recommandations d’interdiction des autorités sanitaires, des accusations démenties par Emmanuel Macron.Début 2024, visé par de premières révélations du Monde et de Radio France, Nestlé Waters, filiale du géant suisse de l’agroalimentaire, avait reconnu avoir eu recours à des systèmes interdits de microfiltration pour maintenir la “sécurité alimentaire” de ses eaux minérales, face notamment à des problèmes de contaminations bactériologiques. Le groupe, propriétaire des marques Vittel, Contrex et Hépar, puisées dans les Vosges, et Perrier dans le Gard, a même accepté en septembre 2024 de payer une amende de 2 millions d’euros pour échapper à un procès, après une plainte de l’association Foodwatch. Citant des “échanges de mails et de notes ministérielles”, Radio France et Le Monde accusent mardi Matignon d’avoir dès 2023 “privilégié les intérêts de Nestlé au détriment des consommateurs” en accordant au groupe des dérogations sur l’usage de microfiltres.Les deux médias font état d’une note du 20 janvier 2023 du directeur général de la santé (DGS) Jérôme Salomon, qui recommandait de “suspendre immédiatement l’autorisation d’exploitation et de conditionnement de l’eau pour les sites Nestlé des Vosges” et d’étendre cette interdiction “au site d’embouteillage de Perrier (à Vergèze, dans le Gard)”.Jérôme Salomon citait un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur l’utilisation de microfiltres inférieurs à 0,8 micromètre, qui concluait que l’eau en sortie de puits n’était “pas microbiologiquement saine”.Cette note, qui aurait été transmise au cabinet de la Première ministre, Elisabeth Borne, recommandait de refuser à Nestlé toute dérogation, au risque d’un contentieux avec Bruxelles. Mais un mois plus tard, les cabinets de Matignon et de l’Elysée auraient autorisé la microfiltration, selon les deux médias.- “Le fruit d’un actif lobbying” -Cette autorisation serait le fruit d’un actif lobbying, jusqu’à une rencontre entre des représentants de Nestlé et Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée.”Je ne suis pas au courant de ces choses-là. Il n’y a de l’entente avec personne, il n’y a pas de connivence avec qui que ce soit”, a répondu mardi Emmanuel Macron, en marge d’un déplacement à l’Institut Gustave-Roussy.Le rapporteur de la commission d’enquête sénatoriale sur les pratiques des industrielles de l’eau en bouteille, Alexandre Ouizille, “a pris acte” des propos du chef de l’Etat, tout en affirmant qu’il revenait à sa commission “de vérifier si l’Élysée est en cause”.”Nous irons, à travers nos auditions publiques et sous serment, au bout de la vérité”, a-t-il prévenu, précisant qu’il prévoyait “d’étendre le champ des auditions aux conseillers de l’Élysée impliqués dans le dossier”, avec “une possible audition d’Alexis Kohler”.Il aussi indiqué qu’une délégation de la commission d’enquête se rendrait vendredi à l’usine Perrier de Vergèze.Sollicité par l’AFP, Nestlé a expliqué être “comme toute entreprise (…) amenée à dialoguer régulièrement avec les autorités de tutelle sur son activité”.”Les échanges au sujet du plan de transformation se sont inscrits dans ce cadre usuel. Quant aux demandes formulées auprès de certaines autorités, elles sont toutes déclarées et donc publiques sur le site de la HATVP, conformément aux règles en vigueur”, a affirmé le groupe.Dans la foulée, l’ONG Transparency International France a demandé la publication des conclusions de l’enquête de la HATVP sur le lobbying de Nestlé déclenchée en février 2024 : “Selon l’analyse du répertoire des représentants d’intérêt de la HATVP, le groupe Nestlé n’a pas déclaré ses rencontres avec Alexis Kohler et des conseillers de l’Élysée”, affirme l’ONG qui dénonce une “omission de déclaration d’activité”.Egalement interrogée, la DGS n’avait pas réagi mardi. Le 23 janvier, Grégory Emery, son actuel directeur général, avait indiqué devant la commission d’enquête sénatoriale que ce dossier n’était “pas un sujet de sécurité sanitaire mais un sujet de fraude”, jugeant que le consommateur avait “indéniablement” été dupé mais pas mis en danger.Foodwatch a de nouveau déposé plainte cet automne contre les pratiques de Nestlé et du groupe Sources Alma (Cristaline, St-Yorre…). L’association de consommateurs CLCV a aussi porté plainte contre X.leb-fff-mdz-sb/ak/dsa

La Bourse de Paris termine en hausse mais reste focalisée sur les tensions commerciales

La Bourse de Paris a terminé en hausse mardi, rebondissant légèrement, les investisseurs s’accrochant aux négociations entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires commerciaux concernant les droits de douane.L’indice vedette du CAC 40 a ainsi gagné 0,66%, soit 51,48 points, à 7.906,40 points. Lundi, il avait terminé en baisse de 1,20% à 7.854,92 points.Un échange téléphonique entre le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Donald Trump est attendu mardi, sur fond de guerre commerciale, après la réplique de Pékin aux droits de douane imposés par Washington.”Le marché a compris que les autres pays ne se laisseraient pas faire”, selon Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM, interrogé par l’AFP. “Mais il est encore un peu tôt pour trouver une direction claire”.En réplique à la mise en place mardi de droits de douane américains renforcés ciblant les produits chinois, Pékin a annoncé qu’il allait taxer les importations d’hydrocarbures, de charbon et de certains véhicules en provenance des Etats-Unis.Le Mexique et le Canada étaient initialement aussi visés par des droits de douane (de 25%) à compter de mardi. Mais Donald Trump leur a accordé lundi un délai d’un mois, après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.”Un accord avec la Chine (…) pourrait relancer le marché. La marche arrière de Trump sur les (droits de douane) après des échanges avec le Mexique et le Canada renforce cette possibilité”, note Konstantin Oldenburger, analyste chez CMC Markets.BNP Paribas en hautConfortée par la hausse de ses revenus et de son bénéfice net en 2024 et la finalisation prévue en 2025 de l’acquisition du gestionnaire d’actifs Axa IM, la banque BNP Paribas a confirmé mardi ses objectifs pour 2026.Le groupe bancaire a dégagé un bénéfice net annuel en hausse de 4,1%, à 11,68 milliards d’euros, et son produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur, est également en hausse de 4,1% sur un an, à 48,83 milliards d’euros.Le titre du groupe a terminé en hausse de 4,24% à 67,05 euros.Dassault systèmes mise sur l’IALe groupe français Dassault Systèmes a vu son bénéfice net bondir de 14% en 2024, terminant sur un “solide” dernier trimestre grâce au succès de son logiciel 3DEXPERIENCE, et va accélérer dans l’intelligence artificielle, a-t-il annoncé mardi.L’action du groupe a gagné 8,86% à 40,67 euros.Sur l’exercice 2024, ses ventes sont ressorties à 6,2 milliards d’euros (+4%) et son résultat net part du groupe à 1,2 milliard. 

La liste des invités au sommet sur l’IA de Paris se dessine

Vice-président américain, vice-Premier ministre chinois, présidente de la Commission européenne: la liste des représentants politiques au sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) à Paris se précise, même si le flou demeure sur d’autres grands noms de l’écosystème.J.D. Vance, le vice-président américain qui a fait carrière dans la Silicon Valley, représentera les Etats-Unis lors de ce sommet organisé les 10 et 11 février, a indiqué mardi à l’AFP une source diplomatique française.Le Premier ministre indien Narendra Modi sera aussi présent, l’Inde ayant été désignée coprésidente du sommet aux côtés de la France.Le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang est attendu, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou encore le chancelier allemand Olaf Scholz.Une centaine de pays seront représentés lors de ce grand raout où se réuniront chefs d’Etat, chefs d’entreprises, scientifiques et membres de la société civile avec le but affiché par le président de la République Emmanuel Macron de mettre la France et l’Europe sur la carte mondiale de l’IA.Côté organisations internationales, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, Ngozi Okonjo-Iweala, le secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, et le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki, feront le déplacement. Des grands noms de la tech américaine ont aussi confirmé leur venue comme Sam Altman, patron d’OpenAI qui a popularisé l’intelligence artificielle générative avec le lancement de ChatGPT fin 2022, mais aussi Sundar Pichai (Google), Demis Hassabis, pionnier de l’IA et directeur de Google Deepmind, ou encore Brad Smith, président de Microsoft, et Dario Amodei (Anthropic). L’incertitude persiste toutefois sur la présence du propriétaire de X, Elon Musk, et sur celle du fondateur de la start-up chinoise DeepSeek, Liang Wenfeng, avec lequel l’Elysée a indiqué être en “discussions”. – “Faire valoir la parole de la France” -DeepSeek a dévoilé fin janvier son robot conversationnel R1, frugal mais puissant, signant une entrée fracassante dans le paysage mondial de l’IA et entraînant la chute des valorisations boursières de plusieurs mastodontes américains. Face à l’onde de choc chinoise et la puissance de frappe des Etats-Unis, qui ont annoncé 500 milliards de dollars d’investissements pour développer des infrastructures dans l’IA, il s’agit pour la France avec ce sommet de prouver sa crédibilité sur la scène mondiale de l’intelligence artificielle. “Nous comptons faire valoir la parole de la France, la parole de l’Europe, mais aussi la parole de tous les autres pays qui sont directement concernés”, a déclaré l’Elysée lundi. De nombreux PDG français seront d’ailleurs présents au sommet comme Xavier Niel, propriétaire du groupe Iliad, et Rodolphe Saadé, patron du transporteur maritime CMA CGM, qui ont lancé le laboratoire français de recherche en intelligence artificielle (IA) Kyutai, mais aussi les patrons d’Airbus, Thales et EDF. Paris espère des annonces d’investissements “massifs”, notamment pour de nouveaux centres de données en France. L’entourage d’Emmanuel Macron évoque un ordre de grandeur “au moins” comparable à celui du sommet annuel “Choose France”, dont la dernière édition en 2024 a attiré 15 milliards d’euros d’investissements.Cette séquence sur l’IA débutera dès jeudi et vendredi avec une conférence scientifique à l’école d’ingénieurs Polytechnique, puis un week-end culturel qui se penchera sur les questions posées par cette technologie dans la création artistique et la production de l’information. Le gouvernement veut, avec ces différents volets, montrer aux Français “l’intelligence artificielle et ses applications sans oublier d’aborder de front tous les sujets compliqués”, a détaillé la présidence. Le sommet en lui-même doit aboutir à la création d’une fondation pour l’intérêt général pour laquelle Paris espère lever 2,5 milliards d’euros sur cinq ans.La France vise enfin à ce que de nombreux acteurs se prononcent en faveur d’une gouvernance mondiale de l’IA dans le cadre d’une déclaration générale et prennent des engagements pour une intelligence artificielle durable et respectueuse de l’environnement, mais sans cadre contraignant.

Eaux en bouteille: derrière la fraude, un risque pour la santé?

L’affaire des eaux Nestle Waters, qui a pris un tour politique mardi, a-t-elle mis en danger la santé des consommateurs ? Difficile à savoir, mais le groupe a trompé le public sur la qualité de ses eaux sur fond de gestion sanitaire contestable par l’Etat.- Que reproche-t-on à Nestlé ? -Le géant suisse a fait subir des traitements illégaux à plusieurs de ses eaux en bouteille en France. Sa filiale spécialisée, Nestlé Waters, exploite notamment les marques Vittel, Contrex, Hépar et Perrier.Le groupe, qui a admis début 2024 ces opérations après de premières révélations du Monde et de Radio France, a fait passer ses eaux par des traitements à la lampe UV, au charbon et via des techniques de microfiltration avancée.Ces opérations avaient pour but de désinfecter les eaux concernées. Or, ces processus sont interdits par les réglementations européenne et française, quand il s’agit de vendre des eaux naturelles ou de source.- Boire ces eaux était-il nocif pour la santé ? -Pas selon les autorités sanitaires. Par ces opérations, Nestlé ne semble, selon elles, pas avoir directement mis en danger la santé des gens. Le but poursuivi apparaît même inverse: elles devaient éviter tout risque d’infection.Mais cela signifie que le groupe a trompé le consommateur. Une eau dite naturelle ou de source doit être buvable sans danger telle qu’elle sort de sa source. C’est sur la base de cette promesse que Nestlé et d’autres groupes vendent de l’eau minérale en moyenne plus de 100 fois plus chère que l’eau du robinet.”Est-ce que le consommateur a été mis en danger ? (…) Je réponds de manière explicite: non”, assurait fin janvier, lors d’une audition au Sénat, Grégory Emery, directeur général de la Santé, évoquant plutôt un “sujet de fraude”.- Un problème à la source ? -Présentées par Nestlé comme saines à l’état brut, les eaux concernées risquent bien d’être dangereuses si elles ne sont pas désinfectées.Au printemps 2024, le groupe a ainsi dû détruire deux millions de bouteilles de Perrier après la découverte de bactéries fécales dans la source dont est tirée l’eau, dans le Gard.Il n’est pas avéré que ces bactéries étaient présentes dans les bouteilles. Mais leur absence aurait probablement signifié leur élimination par des traitements ne permettant pas de qualifier l’eau de naturelle.Cela pose la question de la pérennité du site, voire de la marque Perrier, comme l’a souligné, à l’époque, l’agence régionale de santé (ARS) à Nestlé. Le groupe devrait “s’interroger stratégiquement sur un autre usage alimentaire possible” de l’eau captée sur le site, avait prévenu l’ARS. Autrement dit, celle-ci pourrait toujours être vendue, une fois désinfectée, mais elle ne saurait plus être promue comme eau naturelle.- La régulation est-elle suffisante ? -Depuis les premières révélations sur l’affaire Nestlé Waters, le rôle de l’Etat a régulièrement été mis en cause, notamment le fait qu’il ait accédé à des revendications du secteur des eaux minérales. De nouvelles révélations de presse, mardi, mettent en cause la porosité de l’Elysée et Matignon au lobbying de Nestlé.L’Etat a, en tout cas, abaissé en 2023 le seuil de microfiltration autorisé pour continuer de parler d’eaux naturelles. Cela laisse une plus grande marge au secteur pour utiliser cette dénomination, même si cela s’apparente largement à une désinfection. Mais, pour bien des experts dont ceux de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), cela ne suffit même pas à assurer la sécurité des consommateurs. Bien que bas, les seuils retenus sont susceptibles de laisser passer des virus, comme en ont témoigné par le passé des épidémies de gastroentérites en Espagne.- Quelle ampleur ? -Eaux dangereuses et désinfectées en catimini, contrôles insuffisants… Ces problématiques dépassent probablement le seul cas de Nestlé.Dans un rapport de 2022 consulté par l’AFP, une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) estimait qu’en France, près de 30% des marques d’eau conditionnées “subissent des traitements non conformes”. Une fourchette basse, vu que de telles pratiques sont “délibérément dissimulées”.Il n’y a “pas de doute” sur le fait “que l’ensemble des minéraliers soient concernés” au bout du compte, concluait l’Igas. 

Les Bourses européennes terminent majoritairement dans le vert

Les Bourses européennes ont terminé majoritairement dans le vert mardi, mais le mot d’ordre reste la prudence, les investisseurs se focalisant sur les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,66%, Francfort a gagné 0,36%, Milan 1,38% et Londres a glissé de 0,15%.