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Dans la capitale nigériane, les fermes urbaines menacées par la pression immobilière

Bala Haruna inspecte attentivement ses champs de maïs, de manioc et de gombo, nichés entre un carrefour de routes à quatre voies qui traversent Abuja, la capitale nigériane. Au-dessus de sa tête, un pont autoroutier et son vacarme assourdissant.Sa ferme familiale, située en plein centre-ville, était là bien avant que les grands axes routiers, l’imposante mosquée nationale toute proche et les gratte-ciels voisins ne soient imaginés.Sortie de terre pour devenir la capitale politique du Nigeria en 1991, Abuja, en plein centre du pays le plus peuplé d’Afrique, connaît une croissance démographique rapide: aujourd’hui, elle compte plus de 4 millions d’habitants, soit un million de plus qu’il y a cinq ans. Cette poussée urbaine suscite de plus en plus les convoitises des promoteurs immobiliers et menace la survie même de la ferme de Bala Haruna et des dizaines d’autres fermes urbaines qui parsèment comme autant d’oasis le béton de la ville. “Il n’y avait aucun bâtiment ici”, se souvient M. Haruna, 42 ans, en évoquant son enfance dans les champs alors cultivés par ses parents. Le pépiement des oiseaux et le coassement des grenouilles montent d’un ton, comme pour appuyer ses propos. Ces fermes urbaines doivent en grande partie leur existence au fait qu’elles sont situées dans des ravins difficiles à aménager, le long des lits de ruisseaux.”Avoir un espace vert dans une ville très dense et peuplée comme Abuja est très bénéfique”, commente Malik Kuje Guni, un retraité de 63 ans qui s’est lancé dans l’agriculture il y a trois ans pour arrondir ses fins de mois.Alors que des dizaines de milliers d’habitants passent chaque jour devant les fermes sans y prêter attention, M. Guni, lorsqu’il était fonctionnaire, venait souvent les visiter pour profiter de l’ombre et de l’air frais. Aujourd’hui, il cultive son propre champ de pommes de terre.En théorie, ces fermes sont protégées par les réglementations qui les considèrent comme des espaces verts municipaux permettant la régulation naturelle des températures, dans une ville où les températures moyennes avoisinent les 30 degrés et où le réchauffement climatique est une réalité dans cette partie nord du pays, située non loin de la bande sahélienne. Mais en réalité, les promoteurs immobiliers s’emparent de ces terres afin d’y construire bureaux et logements. – Urbanisation et démographie -De l’autre côté du viaduc, l’avenir est déjà là: la végétation s’arrête brusquement et la température augmente soudain au-dessus des champs rasés par des équipes de construction.Selon les agriculteurs locaux, les personnes qui ont pris leurs terres il y a trois ans ne leur ont fourni aucun document et leur ont seulement donné 300.000 nairas à se partager, une somme qui équivalait à l’époque à environ 750 dollars.L’application du plan directeur d’Abuja, vieux de plusieurs décennies, est entachée d’abus, selon Ismail Nuhu, chercheur en gouvernance urbaine.”Les politiciens continuent de s’en servir pour s’accaparer des terres, en disant simplement : +Oh, selon le plan directeur, cela ne doit pas se trouver ici+, peu importe ce que dit réellement le document”, explique-t-il à l’AFP, ajoutant que, techniquement, même la villa présidentielle n’est pas située là où elle devrait l’être.Nyesom Wike, ministre du Territoire de la capitale fédérale (FCT), a récemment déclaré aux journalistes qu’il “appliquerait” le plan directeur en construisant des routes et en expulsant les habitations qui se trouvent sur le chemin.Les responsables du FCT, y compris le porte-parole de M. Wike, n’ont pas répondu aux demandes de commentaires de l’AFP.Ces fermes urbaines fournissent des emplois stables dans le secteur agricole, une bouée de sauvetage pour certains dans un pays en pleine croissance démographique qui ne parvient pas à créer suffisamment d’emplois et en pleine crise économique depuis deux ans.Il y a quelques mois, des promoteurs immobiliers ont envahi le champ de Godwin Iwok et détruit ses bananiers.M. Iwok, qui a quitté son emploi d’agent de sécurité il y a 22 ans pour gagner plus d’argent en tant qu’agriculteur, a vu une partie de ses champs détruits à deux reprises au cours des deux dernières années, sans aucune indemnisation.”J’utilise ce que je gagne ici pour que mes enfants puissent aller à l’école”, et ne pas suivre ses pas d’agriculteur, confie M. Iwok. 

Coup de frein supplémentaire sur les dépenses de 2025, alors que la dette continue à croître

Le gouvernement a annoncé jeudi un coup de frein supplémentaire de cinq milliards d’euros sur les dépenses publiques “dès cet été”, pour tenir l’objectif d’un déficit public de 5,4% cette année, tandis que l’Insee a annoncé que la dette continuait de croître, représentant 3.345,8 milliards d’euros à fin mars, soit 114% du PIB.Outre le 1,7 milliard d’euros d’économies sur les dépenses sociales annoncées dès mercredi par la ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin, 3 milliards d’euros de crédits prévus pour l’État “ne seront pas engagés cette année”, et “une mise en réserve complémentaire sera notifiée dans les prochaines semaines”, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.Ces chiffres ont été présentés dans la matinée lors du deuxième comité d’alerte sur les finances publiques depuis le 15 avril, réuni à Bercy.L’exercice “de transparence”, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, consiste à tenir régulièrement au courant de l’évolution des comptes les différentes parties prenantes à la dépense publique : parlementaires, représentants des élus locaux, de la Sécurité sociale et de l’État, ainsi que les partenaires sociaux.Le gouvernement avait déjà annoncé en avril un effort supplémentaire de réduction de la dépense de 5 milliards d’euros pour contenir le déficit public (solde des comptes de l’État, de la Sécu et des collectivités locales) à 5,4% du produit intérieur brut en 2025, après 5,8% l’an dernier, dans un contexte de croissance économique faible. Bercy prévoit encore celle-ci à 0,7% pour cette année, mais l’Insee et la Banque de France anticipent 0,6%.- “Pistes étudiées sans tabou” -Pour 2026, le gouvernement espère réduire encore le déficit public, à 4,6%, et va devoir trouver pour cela 40 milliards d’euros.Tout en tentant d’éviter une censure à l’automne au Parlement, si la gauche ou le RN jugent les mesures choisies trop rudes pour les Français, qu’il s’agisse du budget de l’État ou de celui de la Sécurité sociale. C’est sur ce dernier que le gouvernement Barnier était tombé en décembre.Le Premier ministre François Bayrou a promis de présenter une première feuille de route budgétaire pour 2026 mi-juillet.”Vu la situation budgétaire calamiteuse, le budget de 2026 implique des mesures d’austérité impopulaires, rendant son adoption aussi difficile, sinon plus, que celui de 2025″, commente Bruno Cavalier, économiste en chef d’Oddo BHF, dans une note. “Toutes les pistes sont étudiées, sans tabou”, a affirmé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, mercredi sur franceinfo, y compris celle d’une “année blanche” — la reconduction des dépenses au même niveau qu’en 2025, sans tenir compte de l’inflation. – Discussions “difficiles” -Le communiqué de jeudi justifie le nouvel effort sur les dépenses de l’État cette année par “des risques de dépassement qui demeurent pour certains ministères”, et celui sur la Sécurité sociale par la dynamique des indemnités journalières d’arrêts maladie et les dépenses des hôpitaux notamment.Quant aux collectivités locales, leurs dépenses “progressent légèrement plus vite que la prévision”, notamment celles des communes, selon le communiqué.Intercommunalités de France a aussitôt contredit le gouvernement, qui fait état, selon elle, “d’une hausse des dépenses des collectivités qui s’établirait à hauteur de 2,3%”. Or, selon ses propres estimations, les dépenses de fonctionnement des intercommunalités ne seraient en progression moyenne que de 1,2% cette année.Dimanche, Amélie de Montchalin avait reconnu par ailleurs des discussions “difficiles” avec les ministères pour la préparation du budget de l’Etat.Enfin, encore alourdie de 40,5 milliards d’euros depuis décembre, la dette publique est la troisième plus lourde de la zone euro — en pourcentage du PIB — après celles de la Grèce et de l’Italie, et les remboursements annuels menacent de devenir le premier poste de dépenses après l’Education.Alors qu’elle ne représentait que 57,8% du PIB fin 1995, elle a gonflé ces dernières années, alimentée par les mesures prises pour atténuer les crises financière, sanitaire et inflationniste successives.

La Bourse de Paris termine sans changement

La Bourse de Paris a terminé sans changement (-0,01%) jeudi, à l’issue d’une séance sans événement majeur pour donner une impulsion à la place financière française, dans un marché toutefois soulagé par l’accalmie des tensions géopolitiques.L’indice vedette CAC 40 a reculé de 0,85 point, clôturant presque inchangé par rapport à la veille, à 7.557,31 points. Mercredi, l’indice avait terminé en repli de 0,76% à 7.558,16 points.Le CAC 40 a fait moins bien jeudi que les indices américains, mais il y a eu “une assez longue sur-performance des marchés européens ces derniers mois” par rapport aux indices outre-Atlantique, commente Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux de Tikehau Capital.Jeudi, la séance a été marquée par “un sentiment de soulagement sur le dossier géopolitique”, après l’entrée en vigueur mardi d’un cessez-le-feu initié par Donald Trump entre l’Iran et Israël a-t-il poursuivi.L’optimisme sur la question commerciale a aussi pris le dessus, estime M. Thuin, à l’approche du 9 juillet, soit la date à laquelle les exemptions de droits de douane américains arriveront à leur fin.Le marché espère “que l’Union européenne conclura un accord commercial, comme ce que le Royaume-Uni a réussi à faire”, ajoute le stratégiste de Tikehau Capital.”L’autre sujet de satisfaction est que le marché retient qu’il y a une forme d’inflexion du côté de la Fed qui s’est manifestée ces derniers jours”, poussant les investisseurs à réviser à la hausse les probabilités de baisses des taux de la banque centrale américaine dans l’année, souligne Raphaël Thuin.Côté valeurs, l’action du groupe de grande distribution Carrefour a dégringolé de 7,81% à 11,75 euros après plusieurs révisions à la baisse par des analystes des estimations de ses résultats pour le premier semestre de l’année, attendus le 24 juillet.La société française de services prépayés Edenred, qui commercialise le Ticket Restaurant, a grimpé de 6,30% à 26,31 au lendemain de la présentation par le gouvernement de la réforme des titres-restaurant. Le point le plus marquant de la réforme est l’utilisation des tickets pour régler toutes les courses alimentaires en supermarché, un dispositif temporaire lancé en 2022 et prorogé chaque année depuis.Le laboratoire Valneva a avancé de 4,09% à 2,44 euros après avoir annoncé un accord avec CSL Seqirus, “l’une des plus grandes entreprises de vaccins antigrippaux au monde, pour le marketing et la distribution des trois vaccins commerciaux de Valneva en Allemagne”, selon un communiqué.

“Une question de budget”: à Dijon, une boutique Shein attire la foule et les critiques

“C’est une question de budget”: à Dijon, plusieurs centaines de clients se sont rués jeudi dans la nouvelle boutique éphémère de la plateforme asiatique controversée Shein, opposant l’avantage de prix “trois fois moins chers” aux critiques sur l’ultra fast fashion.Preuve de la controverse entourant la marque, un service de nettoyage a dû s’empresser, juste avant l’ouverture à 10h, d’effacer toute trace de tags accusant en lettres rouges sur les vitrines du magasin : “Shein tue”, “Exploitation, travail forcé, esclavage, pollution”, selon des images de France3 Bourgogne-Franche Comté.Mais ce “non-événement”, comme l’a qualifié la communication de Shein, n’a pas empêché près de 200 personnes de faire la queue dès avant l’ouverture.”Je cherche à faire une bonne affaire”, explique Chayma Benamar, 18 ans, en attendant que s’ouvrent les portes de la boutique.Ces “pop-up store événements” – comme les nomme le groupe de Singapour dans une opération de communication bien huilée -, se pratiquent déjà depuis 2022. Mais, après Paris, Lille et Marseille, la marque a voulu “aller à la rencontre de ses clients” qui vivent à 95% hors de ces grandes villes, explique à l’AFP le porte-parole de Shein, Quentin Ruffat. Pendant 9 jours, la marque va “proposer une expérience immersive à ses clients autour d’un message fort: la mode doit être accessible à toutes et tous”, vante Shein.”Oui, c’est un bon prix”, confirme Chayma, déjà cliente de la plateforme. “C’est pas toujours de la qualité mais on a le prix”, ajoute-t-elle, avant d’assurer: “je ne le ferais pas si j’avais plus d’argent”.  Avec ses millions de produits importés de pays à bas coût de main-d’oeuvre, majoritairement de Chine, Shein est accusée par ses détracteurs de contribuer à la mode ultra éphémère, destructrice de la planète et d’emplois en France, à tel point qu’une proposition de “loi anti-Shein” vient d’être adoptée à l’unanimité par le Sénat.Le texte doit encore être avalisé à l’automne lors d’un accord députés-sénateurs. Il instaure notamment une taxe sur les petits colis importés dans l’Union européenne, comprise entre deux et quatre euros.- “Je préfèrerais acheter français”-L’objectif environnemental de la proposition de loi est “louable”, répond Shein, car l’industrie textile représente “10% des émissions de gaz à effet de serre” mais il faut une loi “collective” et non une “loi anti-Shein”, estime le porte-parole de Shein. Il rappelle que le groupe ne représente que “7% des ventes de vêtements en France”. Selon une étude Ifop datant de février 2025 et souvent citée par Shein, six Français sur 10 consacrent moins de 200 euros par an à l’achat de vêtements neufs. “On répond à ces besoins”, juge M. Ruffat.”Les produits français, c’est hors de prix. Ici, je viens avant tout pour le prix”, se justifie Léa, 26 ans, pressée de se ruer sur les portants de la petite boutique dijonnaise de 250 m2, bondée. Les tarifs de Shein battent “même les soldes” de 40 à 50% affichées juste à côté, assure-t-elle.”Oui, je préfèrerais acheter français, de loin”, confesse Colette Raydellet qui, du haut de ses 79 ans, est une des rares clientes dépassant la trentaine.”Mais c’est une question de budget: c’est trois fois moins cher ici et je n’ai pas une grosse retraite”, s’excuse la septuagénaire. Selon Shein, qui a mis en place un système d’inscription à l’entrée dans la boutique dijonnaise, l’ensemble des créneaux disponibles pour la journée de jeudi, soit environ 1.600 clients, ont été réservés.L’ouverture de la boutique n’a pas manqué de susciter la polémique. La branche locale de l’association de consommateurs et usagers CLCV (consommation, logement, cadre de vie) a “dénoncé” le pop-up store.”Derrière ses prix ultra-compétitifs et son marketing ciblant les jeunes consommateurs, Shein incarne un modèle économique incompatible avec les enjeux actuels de consommation responsable, de respect des droits humains et de préservation de l’environnement”, écrit l’association dans un communiqué.La mode ultra express est accusée d’avoir contribué aux déboires de nombreuses chaînes françaises, dont Camaïeu, Jennyfer ou autres Kookaï.

Retraites: Bayrou défend sa méthode et donne rendez-vous au Parlement à l’automne

François Bayrou a tenté jeudi de reprendre la main sur le dossier des retraites, actant des “avancées” faute d’accord signé entre partenaires sociaux, jugeant “à portée de main” un “compromis” sur la pénibilité et s’engageant à porter le dossier devant le Parlement.Trois jours après la séparation sans accord du conclave sur les retraites, mis en place après son arrivée à Matignon pour éviter la censure des socialistes, François Bayrou n’en a pas moins salué un travail “remarquablement utile”, se disant “impressionné par les progrès” entre syndicats et patronat, “un signe d’espoir pour la démocratie sociale”.Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre a d’abord salué des “avancées”, notamment sur la volonté “d’améliorer sensiblement et immédiatement les retraites des femmes (…) ayant eu des enfants”. Il a également annoncé qu’un compromis avait été trouvé entre les partenaires sociaux pour diminuer l’âge de départ à taux plein de 67 ans à 66 ans et demi.Autre avancée “décisive” aux yeux du Premier ministre: l’absence de remise en cause par les négociateurs –la CGT et FO ont de longue date claqué la porte– du recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite instauré par la loi Borne de 2023.Sur les points en suspens, M. Bayrou a jugé “à portée de main” un compromis sur le volet de la pénibilité, principal point d’achoppement entre partenaires sociaux. Il a affirmé que les négociations allaient se poursuivre dans les prochains jours dans des modalités qu’il n’a pas précisées.Il a enfin annoncé “une démarche législative” à l’automne pour “répondre à toutes les questions posées” et, faute d’accord sur les points les plus délicats, s’est dit prêt à intégrer des “dispositions de compromis” dans le prochain budget de la Sécurité sociale.De quoi éviter la censure, alors que les socialistes ont déposé une motion à l’issue de l’échec du conclave ? “Je n’imagine pas que le Parti de Jacques Delors et de Michel Rocard puissent considérer” que les compromis trouvés par les partenaires sociaux au terme du conclave sur les retraites soient “un objet de censure”, a répondu M. Bayrou.Lundi après une ultime séance de négociations pour aménager la loi Borne de 2023, patronat et syndicats n’avaient eu d’autre choix que d’acter leur échec. Mais François Bayrou avait estimé qu’il existait une “voie de passage”.Les discussions se sont poursuivies jusqu’à jeudi après-midi entre Matignon, le patronat et les syndicats. Le dossier des retraites empoisonne l’exécutif depuis la première élection d’Emmanuel Macron.Reculer “l’âge de départ va se poser à nouveau” dans les années qui viennent, appuie dans Le Figaro la ministre du Travail et de la Santé issue des Républicains (LR), Catherine Vautrin.- Déminer -Les socialistes n’avaient pas attendu cette conférence de presse pour déposer une motion de censure. Initiative qui remet le Rassemblement national, qui dispose du plus gros groupe à l’Assemblée nationale, au centre du jeu, comme avec son prédécesseur Michel Barnier, tombé au bout de trois mois sous les voix jointes du PS, de LFI et du RN.Les déclarations du chef du gouvernement ne changent rien à la volonté des socialistes de le censurer, a répliqué le député Arthur Delaporte.François Bayrou peut cependant encore respirer: le parti à la flamme ne votera pas la motion de la gauche la semaine prochaine, quand elle sera débattue, et lui donne “rendez-vous” lors du budget, à l’automne.Or, si la gauche reste unie pour le censurer après l’été, le centriste va se retrouver dépendant des lepénistes.Un accord avec la CFDT, centrale syndicale proche du PS, peut-il déminer le terrain parlementaire de l’automne ? “Vous avez intérêt à parler aux républicains au sens large du terme (…) plutôt que de vous lier éventuellement au bon vouloir du RN”, a prévenu le chef de file des sénateurs socialistes, Patrick Kanner.Alors que son avenir ne tient qu’à un fil et que sa popularité est au plus bas dans les sondages, une moitié des Français (52%) souhaitent la censure et 63% considèrent que François Bayrou est le principal responsable de l’échec du conclave, selon une enquête Elabe parue mercredi.

La BBC lance une offre payante aux États-Unis pour “financer son journalisme”

La BBC a annoncé jeudi le lancement d’une offre payante pour que ses utilisateurs aux Etats-Unis accèdent en illimité aux articles en ligne et à la chaîne BBC News et contribuent “au financement du journalisme” du groupe audiovisuel public britannique.Ce service sera facturé 49,99 dollars par an ou 8,99 dollars par mois, une offre qui pourrait intégrer “dans les mois à venir” des séries documentaires, des films et des podcasts sans publicité, écrit la BBC dans un communiqué.Ce lancement, une première pour l’entreprise, vise à augmenter ses revenus via ses activités commerciales internationales, distinctes de son service public au Royaume-Uni, “contribuant ainsi au financement du journalisme”, précise-t-elle.Près de la moitié des visiteurs de son site internet international BBC.com, distinct du site britannique, sont basés aux Etats-Unis.Le groupe explique que les utilisateurs américains, identifiés grâce à leur géolocalisation, seront tracés pour évaluer “leur interaction avec les contenus, notamment le volume de lecture et le temps passé”.”Ce système permet aux lecteurs occasionnels de continuer à naviguer librement, tout en proposant aux utilisateurs les plus engagés de souscrire pour débloquer un accès illimité”, indique la BBC. Certains contenus resteront gratuits, comme les articles d’actualité internationale, les flux de Radio 4 et de BBC World Service, ainsi que les sites en langue étrangère.”Aucun projet de modèle payant n’est prévu hors Amérique du Nord”, est-il précisé.La BBC a “commencé par les États-Unis en raison de la popularité de ses services dans ce pays”, explique à l’AFP Damian Tambini, de la London School of Economics, qui y voit une décision commerciale sans dimension politique.Pour Des Freedman, professeur à Goldsmiths, Université de Londres, le groupe audiovisuel désespère surtout “de trouver de nouvelles sources de revenus”, en raison “de la concurrence des plateformes de streaming et de la réticence du gouvernement à augmenter substantiellement la redevance qui finance ses activités”.La BBC, qui a supprimé 2.000 postes au cours des cinq dernières années, a récemment annoncé faire face à “un défi sans précédent” dans le financement de ses contenus, en raison d’une baisse sensible de ses revenus.L’entreprise a lancé cette année un sondage public sur son avenir, avant la révision de la Charte royale de la société, valable jusqu’en 2027, qui définit ses objectifs et garantit son indépendance.La redevance télévisuelle des ménages britanniques constitue sa principale source de financement.

Wall Street ouvre en hausse, portée par le secteur technologique

La Bourse de New York a ouvert en hausse jeudi, poussée par les valeurs de la tech américaine, les investisseurs digérant dans le même temps une nouvelle volée d’indicateurs économiques. Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,28%, l’indice Nasdaq avançait de 0,45% et l’indice élargi S&P 500 de 0,40%.

Retraites: Bayrou va-t-il arracher un accord ?

François Bayrou livre jeudi le résultat de sa tentative de la dernière chance pour sauver la concertation entre partenaires sociaux sur les retraites, après l’échec de quatre mois de “conclave” qui fragilise sa position à la tête du gouvernement.Le Premier ministre tient une conférence de presse à 17h00 à Matignon pour “tirer la conclusion” de ses ultimes échanges avec les organisations syndicales et patronales depuis lundi.”Leur travail ne sera pas oublié”. “Et s’il demeure des points de désaccord, le gouvernement les tranchera”, il “prendra ses responsabilités”, a assuré mercredi devant le Sénat François Bayrou, grand défenseur de la démocratie sociale pour qui syndicats et patronat étaient “à quelques centimètres” d’un compromis.Lundi après une ultime séance de négociations pour aménager la loi Borne de 2023, patronat et syndicats n’avaient eu d’autre choix que d’acter leur échec. Mais François Bayrou avait estimé qu’il existait une “voie de passage” et les avait reçus mardi.Interrogés par l’AFP à la mi-journée, les syndicats n’avaient pas reçu de nouvelles de Matignon, laissant Cyril Chabanier (CFTC) “pas rassuré” pour la suite.Devant la presse, François Bayrou devrait notamment exposer les points de blocage et de consensus constatés par les partenaires sociaux.Avec à la clé la promesse que, si un accord éventuel entraînait des dispositions législatives, “elles seraient soumises au Parlement”. D’autres mesures peuvent être d’ordre règlementaire et relever du pouvoir exécutif.Le président du Sénat Gérard Larcher, qui a reçu le Premier ministre mercredi après-midi, a émis l’hypothèse jeudi sur TF1 que ce dernier propose un texte non pas sur l’âge de départ à la retraite, porté par la réforme à 64 ans, mais sur “l’usure professionnelle”, soit la pénibilité.C’est le principal point d’achoppement entre le Medef et la CFDT.- “Tout” -La porte-parole du gouvernement Sophie Primas a évoqué mardi deux autres pistes d’accord potentiel : sur les femmes ayant eu des enfants, qui pourraient voir leur pension calculée de manière plus favorable, et sur l’âge de départ à la retraite sans pénalités, qui pourrait être avancé à 66,5 ans au lieu de 67 actuellement.Mais un compromis sur ces points ne suffirait pas à satisfaire les socialistes qui veulent discuter de “tout” au Parlement, et en particulier de l’âge de départ, ce que refuse le Premier ministre au nom de l’équilibre financier du régime, alors que la dette du pays a continué de croître au premier trimestre et que le déficit pourrait encore déraper cette année.Reculer “l’âge de départ va se poser à nouveau” dans les années qui viennent, appuie dans Le Figaro la ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin, qui participera à la conférence de presse, ainsi que sa collègue du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet.François Bayrou avait lancé ces concertations sur cette réforme impopulaire en échange de la neutralité des socialistes à son égard, ce qui lui avait permis d’échapper à la censure sur le budget en février.Mais sans attendre l’issue de ces ultimes discussions, les socialistes ont annoncé mardi, puis déposé jeudi, une motion de censure contre le gouvernement.- Déminer -Cette motion remet le Rassemblement national, qui dispose du plus gros groupe à l’Assemblée nationale, au centre du jeu, comme avec son prédécesseur Michel Barnier, tombé au bout de trois mois sous les voix jointes du PS, de LFI et du RN.François Bayrou peut cependant encore respirer: le parti à la flamme ne le censurera pas la semaine prochaine, quand sera débattue la motion du PS, et lui donne “rendez-vous” lors du budget, à l’automne.Or, si la gauche reste unie pour le censurer après l’été, le centriste va se retrouver dépendant des lepénistes.Un accord avec la CFDT, centrale syndicale proche du PS, peut-il déminer le terrain parlementaire de l’automne ? “Vous avez intérêt à parler aux républicains au sens large du terme (…) plutôt que de vous lier éventuellement au bon vouloir du RN”, a prévenu le chef de file des sénateurs socialistes, Patrick Kanner.Alors que son avenir ne tient qu’à un fil et que sa popularité est au plus bas dans les sondages, une moitié des Français (52%) souhaitent la censure et 63% considèrent que François Bayrou est le principal responsable de l’échec du conclave, selon une enquête Elabe parue mercredi.

Retraites: Bayrou se prononce sur le conclave, son avenir en jeu

François Bayrou livre jeudi après-midi le résultat de sa tentative de la dernière chance pour sauver la concertation entre partenaires sociaux sur les retraites, après l’échec de quatre mois de “conclave” qui fragilise sa position à la tête du gouvernement.Le Premier ministre tient une conférence de presse à 17h00 à Matignon pour “tirer la conclusion” de ses échanges avec les organisations syndicales et patronales depuis lundi.”Leur travail ne sera pas oublié”. “Et s’il demeure des points de désaccord, le gouvernement les tranchera” et “prendra ses responsabilités”, a assuré mercredi devant le Sénat François Bayrou, grand défenseur de la démocratie sociale pour qui syndicats et patronat étaient “à quelques centimètres” d’un compromis.Lundi, après une ultime séance de négociations pour apporter des améliorations à la loi Borne de 2023, patronat et syndicats n’avaient eu d’autre choix que d’acter leur échec. Mais François Bayrou avait estimé qu’il existait une “voie de passage” et les avait reçus mardi.Interrogés par l’AFP à la mi-journée, les syndicats n’avaient pas reçu de nouvelles de Matignon, laissant Cyril Chabanier (CFTC) “pas rassuré” pour la suite.Lors de sa conférence de presse, François Bayrou devrait notamment exposer les points de blocage et de consensus constatés par les partenaires sociaux.Avec à la clé la promesse que, si un accord éventuel entraînait des dispositions législatives, “elles seraient soumises au Parlement”. D’autres mesures peuvent être d’ordre règlementaire et relever du pouvoir exécutif.Le président du Sénat Gérard Larcher, qui a reçu le Premier ministre mercredi après-midi, a affirmé jeudi sur TF1 que, “peut-être, le moment venu, il proposera un texte” non pas sur l’âge légal de départ à la retraite, porté par la réforme de 2023 à 64 ans, mais sur “les questions importantes liées à l’usure professionnelle”.- Âge de départ -Syndicats et organisations patronales s’opposent sur la prise en compte de la pénibilité dans le moment du départ en retraite.Le chef du gouvernement veut obtenir des avancées sur les femmes ayant eu des enfants, qui pourraient voir leur pension calculée de manière plus favorable, ainsi que sur l’âge de départ à la retraite sans pénalités, qui pourrait être avancé à 66,5 ans au lieu de 67 actuellement, selon la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.”Prenez (les) avancées et transformez-les en loi”, a lancé le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner sur franceinfoTV.Mais un compromis sur ces points ne suffirait sans doute pas à l’ensemble des socialistes qui veulent pouvoir discuter de “tout” au Parlement, et en particulier de l’âge de départ, ce que refuse le Premier ministre au nom de l’équilibre financier du régime, alors que la dette du pays a continué de croître au premier trimestre pour s’établir à 114% du PIB, selon l’Insee jeudi.Reculer “encore l’âge de départ va se poser à nouveau” dans les années qui viennent, appuie dans Le Figaro mercredi la ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin. François Bayrou avait lancé ces concertations sur cette réforme impopulaire en échange de la neutralité des socialistes à son égard, ce qui lui avait permis d’échapper à la censure sur le budget en février dernier.Mais sans attendre l’issue de ces discussions, les socialistes ont annoncé mardi qu’ils allaient déposer une motion de censure contre le gouvernement, ce qu’ils ont fait officiellement jeudi matin.- “Bon vouloir” du RN -Cette motion remet le Rassemblement national, qui dispose du plus gros groupe à l’Assemblée nationale, au centre du jeu, comme avec son prédécesseur Michel Barnier, tombé au bout de trois mois sous les voix jointes du PS, de LFI et du RN.François Bayrou peut cependant encore respirer: le parti à la flamme ne le censurera pas la semaine prochaine, quand sera débattue la motion du PS, et lui donne “rendez-vous” lors du budget, à l’automne.Mais si la gauche reste unie pour le censurer après l’été, le centriste va se retrouver dépendant des lepénistes.Un accord avec la CFDT, centrale syndicale proche du PS, peut-il aider à déminer le terrain parlementaire de l’automne ? “Sachez que vous avez intérêt à parler aux républicains au sens large du terme (…) plutôt que de vous lier éventuellement au bon vouloir du RN”, a prévenu Patrick Kanner.Alors que son avenir ne tient qu’à un fil et que sa popularité est au plus bas dans les sondages, une moitié des Français (52%) souhaitent la censure du gouvernement Bayrou, et 63% considèrent qu’il est le principal responsable de l’échec du conclave, selon une enquête Elabe parue mercredi. 

La dette de la France a continué de croître début 2025

La dette publique de la France a continué de croître début 2025, atteignant 3.345,8 milliards d’euros à la fin du premier trimestre, soit 114% du Produit intérieur brut (PIB), en pleine turbulences politiques et tandis que le pays s’escrime à résorber un lourd déficit.La dette a augmenté de 40,5 milliards d’euros par rapport à la fin de l’année dernière, selon les chiffres de l’Insee publiés jeudi, alors que le gouvernement, en quête d’un budget pour 2026 et menacé de censure par la gauche après l’échec des négociations sur les retraites entre les partenaires sociaux, réunit un “comité d’alerte” sur les aléas susceptibles d’affecter les finances publiques. Dans ce domaine, la deuxième économie de la zone euro derrière l’Allemagne en est l’un des cancres. Sa dette publique est la troisième par ordre d’importance après celles de la Grèce et de l’Italie. Une somme énorme alimentée par les crises financières, sanitaires et inflationnistes, qui ne pesait que 57,8% du PIB fin 1995, selon l’Institut national de la statistique.Le déficit public de la France (5,8% du PIB), était le pire de la zone euro l’an dernier. Le gouvernement Bayrou entend le ramener sous le plafond européen de 3% du PIB à l’horizon 2029, après 5,4% du PIB en 2025 et 4,6% en 2026.  – “Année blanche” -Pour y parvenir, il a prévu un effort budgétaire d’une cinquantaine de milliards d’euros cette année, qu’il compte poursuivre à hauteur de 40 milliards en 2026 dans un contexte contraint par la volonté de la France de se réarmer et la hausse du coût de la dette, en voie de devenir le premier poste de dépenses budgétaires.  Une feuille de route a été promise par le Premier ministre François Bayrou à la mi-juillet, avant la présentation du projet de budget dont l’examen parlementaire à l’automne s’annonce périlleux pour la survie du gouvernement. “Vu la situation budgétaire calamiteuse, le budget de 2026 implique des mesures d’austérité impopulaires, rendant son adoption aussi difficile, sinon plus, que celui de 2025”, commente Bruno Cavalier, économiste en chef d’Oddo BHF, dans une note. Le gouvernement français souhaite en priorité maîtriser l’évolution des dépenses publiques, et éviter une augmentation d’impôts, en répartissant l’effort entre Etat, Sécurité sociale et collectivités locales. “Toutes les pistes sont étudiées, sans tabou”, a affirmé sa porte-parole Sophie Primas, mercredi sur franceinfo, y compris celle d’une “année blanche” — un gel des dépenses qui seraient reconduites au même niveau sans tenir compte de l’inflation. Comme ils l’avaient fait en début d’année pour permettre l’adoption du budget 2025, les ministres de l’Economie, Eric Lombard, et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, recevront tous les groupes politiques au ministère de l’Economie avant le 11 juillet. – “Exercice de communication” -Mais bâtir un compromis s’annonce ardu tant l’instabilité politique continue de secouer la France plus d’un an après la dissolution de l’Assemblée nationale. “Ce qui aujourd’hui est en train d’être construit par ce gouvernement est à la fois responsable et crédible”, a affirmé dimanche Mme de Montchalin au Grand Jury RTL/Le Figaro/Public Sénat/M6.Elle a reconnu toutefois des discussions “difficiles” avec les ministères, priés de présenter des économies lors de consultations qui s’achèvent cette semaine, avant l’arbitrage de Matignon.   “Tous les partis politiques sont occupés des prochaines élections, municipales en 2026 et présidentielle en 2027. N’importe quel prétexte peut donc servir à satisfaire leur clientèle électorale”, estime M. Cavalier.  A cette situation française difficile s’ajoute la forte incertitude internationale liée notamment à la hausse des droits de douane américains ou aux tensions au Proche-Orient, qui pèse sur la croissance. L’Insee et la Banque de France l’attendent à 0,6% en 2025, et le gouvernement à 0,7%, un fort ralentissement par rapport à 2024 (1,1%). Mme de Montchalin a promis mercredi de communiquer “en toute transparence” sur la situation des finances publiques lors du “comité d’alerte” réunissant pour la deuxième fois depuis avril parlementaires, élus locaux et partenaires sociaux. Elle a assuré qu’il n’y aurait pas de “plongeon” des recettes comme celui qui avait contribué à creuser le déficit en 2023 et 2024. Mais l’Association des maires de France (AMF) y voit “un nouvel exercice de communication” plutôt qu’une “véritable réunion de travail”.Â