Test

Les marchés européens reprennent leur souffle et terminent la semaine en repli

Les Bourses européennes ont terminé la semaine en repli vendredi, reprenant leur souffle après de multiples résultats d’entreprises, une frénésie d’investissements dans le secteur de l’IA et des interrogations sur l’état de santé de l’économie américaine.La Bourse de Paris a cédé 0,18% vendredi et 2,10% sur la semaine. Francfort a reculé vendredi de 0,69%, Londres a perdu 0,55% et Milan 0,35%.

Wall Street patauge, la tech inquiète

La Bourse de New York évolue en baisse vendredi, bridée par les inquiétudes autour des valorisations élevées des géants de la tech et de l’IA, sur fond de paralysie budgétaire persistante aux Etats-Unis.Vers 15H00 GMT, le Dow Jones perdait 0,24%, l’indice Nasdaq reculait de 1,09% et l’indice élargi S&P 500 cédait 0,62%. “Les actions à forte capitalisation ont connu une semaine difficile et cette période ne semble pas prête de prendre fin”, prévient Patrick O’Hare, de Briefing.com.”On entend beaucoup parler de la surévaluation des titres liés à l’intelligence artificielle (…) les investisseurs ont finalement décidé de prendre quelques bénéfices cette semaine”, note auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.Le dynamisme de Wall Street ces derniers mois s’est notamment appuyé sur l’enthousiasme autour du développement de l’intelligence artificielle (IA) et la conclusion de contrats commerciaux à plusieurs dizaines de milliards de dollars.Mais les spécialistes s’inquiètent que certaines valorisations soient allées trop vite trop haut, d’autant que les craintes grandissent sur la capacité des géants de la tech à absorber les coûts colossaux de la course à l’IA. “Le marché cherche actuellement à déterminer si cette perte de dynamisme est une simple consolidation liée à la prise de bénéfices ou le début d’une correction plus importante liée à la valorisation” de certains groupes, souligne M. O’Hare.Vendredi, les Sept Magnifiques (le surnom donné aux grands groupes du secteur technologique, ndlr) évoluaient tous dans le rouge, à l’instar de Nvidia (-2,45%), Microsoft (-0,29%) ou Alphabet, maison mère de Google (-2,01%).Dans le même temps, “il n’y a pas d’actualités macroéconomiques qui retiennent particulièrement l’attention” des investisseurs en raison de “la paralysie budgétaire en cours” aux Etats-Unis, commentent les analystes de Briefing.com.Le “shutdown” a atteint son 38ème jour, un record de longévité, et prive les investisseurs de données officielles concernant l’état de l’économie américaine, dont un rapport majeur sur l’emploi qui devait être publié vendredi.Seul indicateur au menu du jour: une confiance des consommateurs en berne pour le mois de novembre, au plus bas depuis 2022, selon l’enquête préliminaire de l’Université du Michigan.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’État américain se tendait très légèrement à 4,10%, contre 4,09% à la clôture jeudi.A la cote, le spécialiste des véhicules électriques Tesla reculait nettement (-4,22% à 427,08 dollars) après l’adoption la veille du plan de rémunération à 1.000 milliards de dollars du patron de l’entreprise, Elon Musk, à l’issue d’un vote de l’assemblée générale des actionnaires.Le cours de Take-Two Interactive, la maison mère de Rockstar Games, plongeait de 7,92% à 232,41 dollars après un nouveau report de la sortie de son très attendu jeu vidéo “Grand Theft Auto VI” (GTA VI).Le site de location immobilière de courte durée Airbnb gardait la tête hors de l’eau (+0,50% à 121,18 dollars) après la publication de résultats trimestriels mitigés.La plateforme de réservations de vols Expedia brillait (+16,62% à 256,22 dollars), profitant de performances financières meilleures qu’attendu.

Mercosur: colère des représentants agricoles après les déclarations de Macron

Un “affront”, “la mort” de l’agriculture en France: les représentants du monde agricole ont fustigé vendredi les propos du président Emmanuel Macron, qui s’est dit “plutôt positif” quant à la possibilité d’accepter l’accord commercial entre l’UE et quatre pays latino-américains du Mercosur.Le président français, qui s’exprimait devant la presse en marge du sommet des chefs d’Etats précédant la COP30 à Belem au Brésil, a aussi affirmé rester “vigilant”.Des déclarations suivies quelques heures plus tard par celles de la ministre française de l’Agriculture (issue de LR) Annie Genevard, pour qui les garanties obtenues par la France pour protéger ses cultivateurs et éleveurs ne sont pas encore suffisantes.”Les lignes rouges de la France sont connues depuis le départ (…) Et aujourd’hui, même s’il y a des avancées, le compte n’y est pas”, a-t-elle dit dans un message posté sur X.Pour le puissant syndicat agricole FNSEA, la position du chef de l’Etat est “un reniement total”.Après avoir affirmé au monde agricole “sa ferme opposition” à cet accord, le président Macron se dit désormais plutôt enclin à l’accepter, depuis le Brésil, “au cœur du territoire de nos concurrents agricoles”, a réagi Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, dans un message sur X. “En choisissant ce moment et ce lieu pour tendre la main au Mercosur, le Président de la République signe sa rupture avec l’agriculture française”, prévient-il, dénonçant un “affront”.”Nous ne laisserons pas brader notre modèle, nos emplois ni notre souveraineté. Nous serons combatifs, avec le soutien des Français, pour refuser un accord qui sacrifierait notre agriculture sur l’autel d’une mondialisation sans règles”, ajoute-t-il. Véronique Le Floch, présidente de la Coordination rurale, dénonce également: “le Mercosur, c’est la mort de l’agriculture”.Cet accord, sur la table depuis des décennies mais signé fin 2024, doit permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, machines, vins… en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay. Mais il facilitera aussi l’entrée de bœuf, volaille, sucre, miel… via des droits de douane réduits.- “Plan social” -Emmanuel Macron a cité jeudi l’obtention par la France de clauses de sauvegarde renforcées censées préserver les produits agricoles européens en cas de brusque hausse des importations ou baisse des prix liées à l’importation de produits latino-américains.Mais pour tous les syndicats sectoriels français, ces clauses ne protègent en rien les produits agricoles d’une distorsion de concurrence liée à des normes environnementales et sanitaires bien moins exigeantes en Amérique du Sud qu’en Europe.Cet accord, décrié aussi par une majorité de la classe politique française, intervient alors que de nombreuses filières agricoles sont en souffrance, par exemple l’élevage bovin, qui redoute de s’en trouver un peu plus déstabilisé: aujourd’hui, les importations d’aloyaux venues du Mercosur arrivent déjà à des coûts inférieurs de 18% à 32%, selon l’Institut de l’élevage.”Faire respecter en dehors de l’Europe ce que l’on exige de nos producteurs en Europe est une condition incontournable”, a martelé vendredi le patron de la FNSEA, qui appelle “les eurodéputés français à faire bloc pour s’opposer à cet accord”, dont la Commission européenne a lancé le processus de ratification.Emmanuel Macron “décide de sacrifier l’agriculture, il valide un plan social qui ne sera pas qu’agricole, mais ira bien au-delà. Et demain, je ne sais pas qui entretiendra nos territoires”, a dit Véronique Le Floch vendredi à l’AFP. “Ces clauses de sauvegarde, on n’en veut pas. Il faut sortir de l’agriculture de ces accords de libre-échange. C’est tout”.Parmi les “lignes rouges” citées par la ministre française de l’Agriculture, figurent l’obtention de clauses de sauvegarde “opérationnelles”, mais aussi des “mesures miroirs” garantissant que les produits respectent les mêmes normes, avec des “contrôles renforcés” sur les produits importés.A l’issue d’une rencontre entre le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la présidence brésilienne a indiqué mercredi qu’ils étaient “disposés à signer” l’accord lors du sommet du Mercosur, le 20 décembre à Rio de Janeiro.

Louis Schweitzer, humaniste et grande figure de l’industrie

Grand patron de l’automobile, mais aussi humaniste cultivé et défenseur des animaux, Louis Schweitzer, décédé à l’âge de 83 ans, a illustré l’éclectisme de la haute fonction publique à la française.Petit-neveu du docteur Albert Schweitzer, prix Nobel de la Paix en 1952, fils d’un directeur général du Fonds monétaire international et cousin de Jean-Paul Sartre, ce protestant de famille alsacienne, né à Genève en Suisse le 8 juillet 1942, s’est imposé tant dans le monde des affaires qu’en politique, ou plus tard dans le domaine culturel.A la tête de Renault de 1992 à 2005, le constructeur, longtemps vu comme le “laboratoire social” de la France d’après-guerre, s’est métamorphosé en multinationale, d’abord via la privatisation puis par une alliance structurante et mouvementée avec le japonais Nissan, signée en 1999, après l’échec d’un premier mariage avec le suédois Volvo.La même année, Louis Schweitzer, qui a passé au total 20 ans chez Renault, avait aussi signé le rachat de la marque roumaine Dacia, au départ pour concevoir une voiture à bas prix destinée aux pays de l’ancienne Europe de l’Est, devenue ensuite un immense succès commercial.L’ancien patron aux emblématiques lunettes rondes avait par la suite mis en cause publiquement la gestion de son successeur Carlos Ghosn dans les difficultés ultérieures rencontrées par Renault avec son allié japonais.Cet homme de dossiers, longiligne et d’humeur égale, avait aussi rencontré son lot de vicissitudes: lorsqu’il a annoncé la fermeture de l’usine Renault de Vilvorde en Belgique, ou lorsqu’il fut, comme directeur de cabinet de Laurent Fabius, cité dans les affaires du sang contaminé et des écoutes de l’Elysée.”C’est par hasard”, avait-il confié plus tard, que ce haut fonctionnaire avait été amené, en 1981 après l’arrivée d’un gouvernement socialiste au pouvoir en France, à travailler auprès de M. Fabius, comme directeur de cabinet au Budget, puis à l’Industrie, et enfin à l’Hôtel Matignon.- “respect de la vie” -Un  peu “par hasard” aussi qu’il était arrivé en mai 1986, au lendemain de législatives perdues par la gauche, chez Renault aux côtés du PDG Georges Besse – assassiné la même année par Action Directe.Un monde automobile où cet opiniâtre est devenu le dauphin de Raymond Lévy, successeur de Besse, avant de prendre la tête du groupe au losange.Après son départ de la firme de Billancourt, cet amateur d’art contemporain, père de deux filles, était resté très actif dans le domaine économique. Il avait intégré les conseils d’administration de grands groupes comme Volvo, BNP, L’Oréal ou Veolia Environnement.Grand collectionneur de bandes dessinées, il avait fondé la Société des amis du musée du Quai Branly, présidé le conseil d’administration du festival d’Avignon et du Musée du Louvre.En 2005, cet humaniste avait aussi dirigé la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde), aujourd’hui absorbée par le Défenseur des Droits, où la Cour des Comptes lui avait reproché une “opacité dans les comptes”.  Louis Schweitzer a également présidé le conseil de surveillance du quotidien Le Monde.Ces dernières années, il s’était engagé pour des causes plus sociales. De 2011 à 2020, il avait présidé Initiative France, un réseau d’aide à la création d’entreprises dans les quartiers défavorisés. Il avait aussi pris la tête un temps de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) après la démission d’Olivier Duhamel, visé par une enquête pour viols sur mineur.En 2012, il avait mis sa notoriété au service de la cause animale en prenant la tête de la Fondation droit animal, éthique, et sciences (LFDA). Alors qu’il menait campagne contre l’élevage des poulets en batterie industrielle vendus dans les supermarchés, pour défendre “les poulets en liberté”, il s’était souvenu auprès de l’AFP en 2018 de son grand-oncle Albert Schweitzer qui “défendait le respect de la vie”.

Shein: l’Italie fourbit ses armes contre la “fast fashion”

La mode italienne cherche à se défendre de la plateforme Shein, qui l’a affrontée sur ses terres milanaises avec une collection chic et une armée d’influenceurs.”Des centaines de milliers de colis arrivent dans nos maisons chaque jour. Nous devons réagir”, a alerté le président d’un syndicat patronal de la mode (Confindustria Moda), Luca Sburlati, auprès de l’AFP. “Cette invasion de produits étrangers à bas prix endommage nos produits et met en danger les consommateurs”, a tonné le ministre du “Made in Italy” Adolfo Urso mi-octobre après une rencontre avec le secteur.La mode italienne est notamment vent debout contre Shein, une plateforme basée à Singapour et régulièrement accusée de pollution environnementale et de conditions de travail indignes.En France, le gouvernement est entré en guerre contre Shein début novembre en lui reprochant notamment de vendre des produits interdits, comme des poupées sexuelles à l’effigie d’enfants. Ce qui n’a pas empêché près de 8.000 personnes, mercredi à Paris, de faire la queue pour l’ouverture du premier magasin pérenne de la plateforme au monde. – Influenceurs -En Italie, où la mode représente une partie importante de l’économie (5% du PIB), Shein est devenue omniprésente dans les rues et les dressings. La plateforme s’est même parée de sequins à Milan pour son premier défilé italien, peu après la semaine officielle de la mode en octobre.Des dizaines d’influenceurs avaient été invités et habillés par les différentes marques de Shein pour présenter les pièces de sa collection automne-hiver, revendiquant des influences italiennes, entre simili-dentelle noire, costumes trois-pièces et longues (fausses) fourrures.”L’idée était de montrer que tout le monde peut trouver son style chez Shein, et de répondre à nos détracteurs”, a déclaré à l’AFP Luca Raveillon, directeur artistique du défilé. “Regardez, c’est beau (…) ça tombe bien, on a fière allure avec, et on peut s’exprimer avec ce qu’on porte”, alors que “la vie devient chère”, a souligné le créateur français.Shein “regarde ce qui passe dans la rue”, a commenté l’influenceuse Alessia Tresoldi, 27 ans, de Bergame (nord).Au premier rang pour le défilé, en longue robe de chiffon rouge, Alessia collabore depuis dix ans avec la plateforme et a égrené des extraits de la collection auprès de son million d’abonnés sur Instagram. Concernant la qualité de vêtements: “j’ai toujours montré ce que c’était”, a-t-elle assuré. “C’est un peu mal vu parfois”, concède la mannequin Clizia Somma, 28 ans, qui était cliente avant de collaborer avec Shein. “Des abonnés me disent que je soutiens le travail précaire”.- Mesures -Au niveau européen, afin de stopper la vague, la filière demande la fin de l’exemption des droits de douane pour les paquets de moins de 150 euros.Le gouvernement italien a promis des mesures urgentes, proposant notamment que les marques les plus vertueuses soient certifiées. Mercredi, il a commencé par transposer une directive européenne qui renforce les exigences de transparence qui pèsent sur les vendeurs, notamment sur le poids environnemental des produits. Shein a déjà été sanctionné sur ce point en Italie comme en France. Mais des mesures plus radicales sont attendues impatiemment par la filière italienne, qui doit présenter son plan stratégique 2035 le 11 novembre. Elle souhaite notamment s’inspirer d’une proposition de loi française, qui prévoit des pénalités financières et une interdiction totale de publicité pour la mode ultra-éphémère.- Prix -Au défilé milanais, Mattia Trebino, 24 ans, blouson en imitation croco sur le dos, estime recevoir environ un colis Shein par semaine. “Ces fringues, on peut les utiliser une ou deux fois au maximum, mais elles coûtent vraiment pas cher”.Le site propose une des fourrures 100% polyester du défilé, disponible en 15 couleurs, à partir de 28 euros, avec la livraison gratuite. Avec ces tarifs, les consommateurs européens achètent 60% plus de vêtements qu’en l’an 2000, et les gardent moitié moins longtemps, selon une étude du cabinet The European House Ambrosetti présentée fin octobre.Pour son auteur Carlo Cici, l’industrie de la mode européenne doit surtout innover davantage pour se démarquer. “Le consommateur est très intéressé par la durabilité des produits, mais n’est pas prêt à la payer”, résume-t-il dans l’étude.

Dans un bunker, l’Allemagne cache son trésor de terres rares

Dans un ancien bunker, une porte blindée de plus de 4 tonnes protège la plus grande réserve allemande de terres rares, un trésor stratégique face aux restrictions de la Chine, principal producteur mondial.Par souci de sécurité, l’adresse du site, à l’est de Francfort, reste confidentielle. Et l’espace est bien sûr sous vidéosurveillance étroite. La PME allemande Tradium, experte du négoce de ces matériaux, y stocke des milliers de fûts de dysprosium, terbium et autre néodyme, des matières indispensables à nos smartphones, voitures électriques et éoliennes. Presque toutes les étiquettes affichent une même origine : la Chine.En pleine guerre commerciale avec Washington, Pékin a imposé début avril des restrictions sur ses exportations, en imposant une licence aux conditions drastiques. Or Pékin contrôle, plus de 60% de l’extraction minière et 92% de la production raffinée à l’échelle mondiale, selon l’Agence internationale de l’énergie. Cela concerne notamment les aimants aux terres rares indispensables au secteur automobile, et dont l’Allemagne, géant mondial, a donc cruellement besoin. Les industriels européens se retrouvent dans une situation délicate.”La nervosité monte chez nos clients” du monde entier, explique à l’AFP Matthias Rüth, président et fondateur de Tradium qui compte moins de 40 salariés pour un chiffre d’affaires devant culminer à 300 millions d’euros cette année.Pour un industriel, “cela peut aller jusqu’à l’arrêt complet de la production, c’est évidemment dramatique”.Les exportateurs chinois ne sont “pas non plus vraiment contents”, mais “leurs mains sont liées” par la décision du pouvoir chinois , ajoute le patron.Comme la Chine jouit d’un quasi-monopole de ces terres rares, “il manque des matières premières, les prix explosent, et personne ne sait vraiment comment la situation va évoluer”.- Pékin verrouille – La dépendance aux terres rares chinoises remonte à plusieurs décennies. Selon M. Rüth, les autorités chinoises relevaient déjà dans les années 1990: “le Moyen-Orient a le pétrole, nous avons les terres rares”. L’Europe n’a elle jamais créé sa propre industrie minière, préférant acheter “à moindre coût auprès de pays aux normes environnementales plus faibles”, explique à l’AFP Martin Erdmann, de l’Institut fédéral des géosciences et des ressources naturelles (BGR).Et les États-Unis, leaders mondiaux encore dans les années 1990, ont “abandonné la production pour des raisons de coût et d’environnement, laissant la Chine dominer le marché”. Si Donald Trump et Xi Jinping se seraient entendus fin octobre pour suspendre des restrictions aux exportations, dont certaines liées aux terres rares, et que le président américain affirme que cela valait pour le monde entier, la réalité est bien moins claire.Ainsi, “les restrictions d’avril restent” en place, Pékin exigeant toujours “des licences obligatoires, qui passent par la divulgation de secrets industriels et la preuve que le matériau n’ira pas (aux industries de la) défense”, souligne M.Erdmann. Peu d’entreprises européennes peuvent accepter ces conditions.- Objectif 2030 -Il y a une quinzaine d’années, le Japon était dans une crise similaire, dictée aussi par son voisin chinois. En réponse, il a développé des chaînes d’approvisionnement alternatives, en Australie notamment, et constitué des stocks stratégiques. Pour l’Europe, “il est crucial de tirer les mêmes leçons et d’investir massivement”, selon M. Erdmann.L’Europe a adopté en 2024 une législation pour sécuriser ses approvisionnements : d’ici 2030, elle devra produire au moins 10 % de l’extraction, 40 % de la transformation et 25 % du recyclage de 17 matières premières stratégiques.Mais sa mise en œuvre s’annonce compliquée, le marché des terres rares restant prisonnier des “très bas prix, probablement maintenus (à dessein à ce niveau) par la Chine”, qui “empêchent toute exploitation rentable” hors de l’Empire du Milieu, selon M. Erdmann.L’EU a décidé l’accélération des procédures d’autorisation pour l’exploitation de terres rares sur le Continent, mais cela ne les rendra “pas encore économiquement viables”, explique l’expert.”Notre vie moderne dépend entièrement de ces matières”, mais trouver une alternative quand elles viennent à manquer “est très difficile”, abonde M.Rüth. Et de conclure un rien désabusé : “de mon point de vue, il est déjà trop tard”.

Télétravail, achats en ligne: la mobilité quotidienne des Français en baisse, selon une étude

Depuis la pandémie de Covid-19, les Français se déplacent relativement moins au quotidien, à la faveur du télétravail et des achats en ligne notamment, une baisse de près de 10% de la mobilité, selon une étude publiée par l’organisme Cerema.Rassemblant des enquêtes mobilités réalisées depuis 2021 dans dix agglomérations, dont Caen, Bordeaux et Saint-Etienne -mais pas l’agglomération parisienne- le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), met en avant des tendances. Une synthèse qui ne relaie pas de données des territoires ruraux situés loin des villes.Cette instance gouvernementale conclut à “une baisse de près de 10% de la mobilité quotidienne par résident, en nombre et en kilomètres, au sein des aires urbaines depuis le début des années 2010”. Cette diminution, poursuit le Cerema, est “nouvelle et constatée quelle que soit la typologie de territoire: du centre-ville d’agglomération dense aux territoires ruraux des aires urbaines”. Ce sont les personnes en âge de travailler, entre 25 et 65 ans, qui en sont responsables: “9% d’entre elles ne sortent pas de chez elles un jour de semaine, contre 7% il y a 10 ans”, explique le Cerema. Par ailleurs, le nombre de leur déplacement a chuté, passant de 4,7 à 4,3 par jour, soit une baisse de près de 10%.En revanche, les 75 ans et plus sont davantage actifs: “30% ne sortent pas de chez eux un jour de semaine contre 35% dix ans auparavant, et ceux qui sortent de chez eux effectuent toujours en moyenne 3,4 déplacements par jour.”La faute au télétravail? Pas seulement, répond le Cerema, qui souligne un “effet mesuré sur la mobilité quotidienne” de cette nouvelle pratique post-pandémie. “Tout le monde ne télétravaille pas”, rappelle l’instance, précisant que sur les territoires étudiés, “seuls 6% des actifs sont en télétravail un jour de semaine, une proportion qui atteint 13% chez les cadres”.Même si cette baisse de la mobilité est “portée principalement” par une chute de l’ordre de -15% de déplacements quotidiens à destination du travail par personne, d’autres facteurs s’y ajoutent. Les Français restent davantage chez eux, profitant des achats en ligne et des livraisons à domicile, quand les déplacements pour les démarches de santé et d’accompagnement ont baissé.    D’autre part, la marche et le vélo sont en hausse sur des trajets de moins de 10 km (44%, +9 points) dans les grands centres urbains. A l’inverse, les longs déplacements quotidiens sont toujours réalisés à plus de 80% en voiture.  

LVMH est en train de renflouer Le Parisien/Aujourd’hui en France

Un renflouement du journal Le Parisien/Aujourd’hui en France par son propriétaire, le géant du luxe LVMH, est “en cours”, ont indiqué plusieurs sources internes vendredi à l’AFP, confirmant des informations de presse.Alors que le journal fait l’objet de rumeurs de vente depuis plusieurs mois, cette recapitalisation a été évoquée par sa directrice générale par intérim, jeudi lors d’une réunion de la rédaction, selon des participants, confirmant des informations du Monde et de la Correspondance de la presse.Interrogée au sujet d’une recapitalisation, la directrice générale Anne-Violette Revel de Lambert a répondu qu’elle était “en cours” mais “pas encore faite”, selon des propos rapportés par ces participants.La recapitalisation avait été dévoilée le 31 octobre par le média La Lettre, qui évoquait un montant de 140 millions d’euros. LVMH n’avait pas commenté. Lors de la réunion de jeudi, aucun chiffre n’a été confirmé.”C’est une obligation légale de recapitaliser. Mais on nous promet derrière une restructuration, donc de nouveaux efforts”, a déclaré à l’AFP Aymeric Renou, délégué syndical SNJ (Syndicat national des journalistes).Un plan de réorganisation prévoyant la suppression de près de 40 postes est déjà en cours.Le 15 octobre, LVMH avait demandé au PDG du Parisien/Aujourd’hui en France, Pierre Louette, de présenter un plan stratégique pour ramener le titre à l’équilibre, le niveau de pertes étant trop important, selon un compte-rendu d’une réunion du comité de groupe du géant du luxe.La direction de LVMH avait assuré que l’option d’une vente n’était pas à l’ordre du jour mais ne pouvait être exclue s’il n’y avait pas de consensus sur la mise en place de ce plan de réduction des pertes, selon le même document.Depuis septembre, les journalistes du quotidien s’inquiètent d’un éventuel projet de vente au milliardaire conservateur Vincent Bolloré.Lors du comité de groupe du 15 octobre, LVMH a assuré que cela restait une rumeur, affirmant qu’il n’y avait pas de processus en cours, selon le compte-rendu.Deux journées de grève avaient eu lieu fin septembre, pour s’opposer à une éventuelle vente au groupe Bolloré et exiger l’embauche de 17 CDI pour combler des départs.Le Parisien/Aujourd’hui en France est le 3e quotidien le plus diffusé en France en cumulant son édition nationale et régionale, avec 260.000 exemplaires vendus par jour, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM).

La Bourse de Paris atone face aux incertitudes

La prudence est de mise vendredi à la Bourse de Paris, les investisseurs faisant face à de nombreuses zones d’ombres aux Etats-Unis, des droits de douane aux valorisations du secteur tech.Vers 10H30 heure de Paris, l’indice vedette de la place parisienne, le CAC 40, grappillait 0,03%, soit 2,19 points, pour s’établir à 7.966,96 points. Jeudi, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,36%, à 7.964,77 points.”Les marchés consolident légèrement en ce début de mois de novembre, commente Xavier Chapard, stratégiste de LBP AM. En l’état, cela semble être une respiration plutôt saine après les fortes performances d’octobre plutôt qu’un changement de tendance.”Il relève un certain nombre d’incertitudes, avec “l’arrêt de l’activité dans nombre de services du gouvernement fédéral américain” ou “shutdown”, désormais le plus long de l’histoire, mais aussi les interrogations quant à “la légalité de certains droits de douane imposés par Trump qui était discutée à la Cour Suprême”.A cela s’ajoute le “scepticisme croissant quant à la capacité des valorisations stratosphériques du secteur de l’intelligence artificielle (IA) à tenir le coup”, souligne Patrick Munnelly, analyste chez Tickmill Group.Enfin, les investisseurs doivent digérer une nouvelle salve de résultats d’entreprises.Arkema résisteLe chimiste français Arkema a abaissé pour la troisième fois cette année son objectif de rentabilité (Ebitda) pour 2025 en raison d’une “demande plus faible qu’attendue aux Etats-Unis”, et ses ventes ont reculé au troisième trimestre, selon un communiqué vendredi.”Cet avertissement était en grande partie déjà anticipé par les analystes (…) et s’explique par le contexte macroéconomique actuellement difficile et la demande plus faible que prévue aux US”, relèvent les analystes d’Oddo dans une note sur Arkema.Ils maintiennent par ailleurs leur recommandation positive avec un objectif de cours de 67 euros. Vers 10H20 à Paris, l’action Arkema prenait 2,82% à 50,40 euros.Voyants au vert pour Euronext L’opérateur boursier paneuropéen Euronext a publié jeudi un chiffre d’affaires en hausse au troisième trimestre, le sixième d’affilée, notamment grâce aux activités non liées aux volumes échangés sur les marchés.Le groupe a publié un chiffre d’affaires trimestriel en hausse de 10,6% sur un an, à 438,1 millions d’euros. Son bénéfice net a reculé de 6,1%, à 149,7 millions d’euros, en raison d’un effet de comparaison défavorable.Les résultats ont été salués en Bourse, le titre Euronext prenant 3,44% à 126,20 euros vendredi vers 10H20 heure de Paris.

Airbus enregistre sa plus grosse commande de l’année et intensifie ses livraisons en octobre

Airbus annonce vendredi avoir enregistré la commande annoncée au Salon du Bourget de 100 avions par la compagnie vietnamienne Vietjet Air, la plus grosse de l’année, et a intensifié ses livraisons avec la remise de 78 avions. La commande a été passée le 10 octobre, à la suite de la signature d’un protocole d’accord en juin au salon aérospatial international du Bourget, d’après les données communiquées vendredi par Airbus. Cette commande de 100 monocouloirs A321neo est d’une valeur théorique de près de 13 milliards de dollars. Le montant est calculé d’après les prix catalogue de 2018, concept qu’Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l’appareil et qu’ils demeurent confidentiels.Le protocole d’accord entre Vietjet Air et Airbus prévoit la commande potentielle de 50 appareils supplémentaires.La flotte de Vietjet Air comprend actuellement 115 appareils, tous des Airbus.En dehors de cette transaction, 12 autres avions ont été commandés, portant à 112 le total de commandes pour octobre, mois au cours duquel le géant aéronautique européen a également intensifié ses livraisons avec 78 avions remis à 36 clients. Depuis le début de l’année, ce sont 585 nouveaux appareils qui ont été livrés à 85 flottes aériennes.Lors de la publication de ses résultats financiers du troisième trimestre fin octobre, Airbus a maintenu son objectif de livraison en 2025 de 820 avions malgré les difficultés persistantes de sa chaîne d’approvisionnement.Trente-deux avions terminés étaient fin octobre dans l’attente de moteurs en raison des difficultés des sous-traitants Pratt&Whitney et CFM (Safran-General Electric). Ce problème s’est en partie résorbé, puisqu’au début de l’été, 60 avions étaient dans cette situation.  L’industriel, dont les livraisons se concentrent toujours sur la fin de l’année, devra sortir 235 appareils sur les deux derniers mois de l’année pour maintenir son objectif. Airbus monte en puissance par rapport à l’année dernière (766 appareils livrés en 2024) et renoue progressivement avec les productions précédant la pandémie de Covid-19.En 2019, avant que la pandémie de Covid-19 ne désorganise la chaîne de production de l’aéronautique, le géant européen avait livré 863 appareils.