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Retraites: Bayrou se prononce sur le conclave, son avenir en jeu

François Bayrou livre jeudi après-midi le résultat de sa tentative de la dernière chance pour sauver la concertation entre partenaires sociaux sur les retraites, après l’échec de quatre mois de “conclave” qui fragilise sa position à la tête du gouvernement.Le Premier ministre tient une conférence de presse à 17h00 à Matignon pour “tirer la conclusion” de ses échanges avec les organisations syndicales et patronales depuis lundi.”Leur travail ne sera pas oublié”. “Et s’il demeure des points de désaccord, le gouvernement les tranchera” et “prendra ses responsabilités”, a assuré mercredi devant le Sénat François Bayrou, grand défenseur de la démocratie sociale pour qui syndicats et patronat étaient “à quelques centimètres” d’un compromis.Lundi, après une ultime séance de négociations pour apporter des améliorations à la loi Borne de 2023, patronat et syndicats n’avaient eu d’autre choix que d’acter leur échec. Mais François Bayrou avait estimé qu’il existait une “voie de passage” et les avait reçus mardi.Interrogés par l’AFP à la mi-journée, les syndicats n’avaient pas reçu de nouvelles de Matignon, laissant Cyril Chabanier (CFTC) “pas rassuré” pour la suite.Lors de sa conférence de presse, François Bayrou devrait notamment exposer les points de blocage et de consensus constatés par les partenaires sociaux.Avec à la clé la promesse que, si un accord éventuel entraînait des dispositions législatives, “elles seraient soumises au Parlement”. D’autres mesures peuvent être d’ordre règlementaire et relever du pouvoir exécutif.Le président du Sénat Gérard Larcher, qui a reçu le Premier ministre mercredi après-midi, a affirmé jeudi sur TF1 que, “peut-être, le moment venu, il proposera un texte” non pas sur l’âge légal de départ à la retraite, porté par la réforme de 2023 à 64 ans, mais sur “les questions importantes liées à l’usure professionnelle”.- Âge de départ -Syndicats et organisations patronales s’opposent sur la prise en compte de la pénibilité dans le moment du départ en retraite.Le chef du gouvernement veut obtenir des avancées sur les femmes ayant eu des enfants, qui pourraient voir leur pension calculée de manière plus favorable, ainsi que sur l’âge de départ à la retraite sans pénalités, qui pourrait être avancé à 66,5 ans au lieu de 67 actuellement, selon la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.”Prenez (les) avancées et transformez-les en loi”, a lancé le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner sur franceinfoTV.Mais un compromis sur ces points ne suffirait sans doute pas à l’ensemble des socialistes qui veulent pouvoir discuter de “tout” au Parlement, et en particulier de l’âge de départ, ce que refuse le Premier ministre au nom de l’équilibre financier du régime, alors que la dette du pays a continué de croître au premier trimestre pour s’établir à 114% du PIB, selon l’Insee jeudi.Reculer “encore l’âge de départ va se poser à nouveau” dans les années qui viennent, appuie dans Le Figaro mercredi la ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin. François Bayrou avait lancé ces concertations sur cette réforme impopulaire en échange de la neutralité des socialistes à son égard, ce qui lui avait permis d’échapper à la censure sur le budget en février dernier.Mais sans attendre l’issue de ces discussions, les socialistes ont annoncé mardi qu’ils allaient déposer une motion de censure contre le gouvernement, ce qu’ils ont fait officiellement jeudi matin.- “Bon vouloir” du RN -Cette motion remet le Rassemblement national, qui dispose du plus gros groupe à l’Assemblée nationale, au centre du jeu, comme avec son prédécesseur Michel Barnier, tombé au bout de trois mois sous les voix jointes du PS, de LFI et du RN.François Bayrou peut cependant encore respirer: le parti à la flamme ne le censurera pas la semaine prochaine, quand sera débattue la motion du PS, et lui donne “rendez-vous” lors du budget, à l’automne.Mais si la gauche reste unie pour le censurer après l’été, le centriste va se retrouver dépendant des lepénistes.Un accord avec la CFDT, centrale syndicale proche du PS, peut-il aider à déminer le terrain parlementaire de l’automne ? “Sachez que vous avez intérêt à parler aux républicains au sens large du terme (…) plutôt que de vous lier éventuellement au bon vouloir du RN”, a prévenu Patrick Kanner.Alors que son avenir ne tient qu’à un fil et que sa popularité est au plus bas dans les sondages, une moitié des Français (52%) souhaitent la censure du gouvernement Bayrou, et 63% considèrent qu’il est le principal responsable de l’échec du conclave, selon une enquête Elabe parue mercredi. 

La dette de la France a continué de croître début 2025

La dette publique de la France a continué de croître début 2025, atteignant 3.345,8 milliards d’euros à la fin du premier trimestre, soit 114% du Produit intérieur brut (PIB), en pleine turbulences politiques et tandis que le pays s’escrime à résorber un lourd déficit.La dette a augmenté de 40,5 milliards d’euros par rapport à la fin de l’année dernière, selon les chiffres de l’Insee publiés jeudi, alors que le gouvernement, en quête d’un budget pour 2026 et menacé de censure par la gauche après l’échec des négociations sur les retraites entre les partenaires sociaux, réunit un “comité d’alerte” sur les aléas susceptibles d’affecter les finances publiques. Dans ce domaine, la deuxième économie de la zone euro derrière l’Allemagne en est l’un des cancres. Sa dette publique est la troisième par ordre d’importance après celles de la Grèce et de l’Italie. Une somme énorme alimentée par les crises financières, sanitaires et inflationnistes, qui ne pesait que 57,8% du PIB fin 1995, selon l’Institut national de la statistique.Le déficit public de la France (5,8% du PIB), était le pire de la zone euro l’an dernier. Le gouvernement Bayrou entend le ramener sous le plafond européen de 3% du PIB à l’horizon 2029, après 5,4% du PIB en 2025 et 4,6% en 2026.  – “Année blanche” -Pour y parvenir, il a prévu un effort budgétaire d’une cinquantaine de milliards d’euros cette année, qu’il compte poursuivre à hauteur de 40 milliards en 2026 dans un contexte contraint par la volonté de la France de se réarmer et la hausse du coût de la dette, en voie de devenir le premier poste de dépenses budgétaires.  Une feuille de route a été promise par le Premier ministre François Bayrou à la mi-juillet, avant la présentation du projet de budget dont l’examen parlementaire à l’automne s’annonce périlleux pour la survie du gouvernement. “Vu la situation budgétaire calamiteuse, le budget de 2026 implique des mesures d’austérité impopulaires, rendant son adoption aussi difficile, sinon plus, que celui de 2025”, commente Bruno Cavalier, économiste en chef d’Oddo BHF, dans une note. Le gouvernement français souhaite en priorité maîtriser l’évolution des dépenses publiques, et éviter une augmentation d’impôts, en répartissant l’effort entre Etat, Sécurité sociale et collectivités locales. “Toutes les pistes sont étudiées, sans tabou”, a affirmé sa porte-parole Sophie Primas, mercredi sur franceinfo, y compris celle d’une “année blanche” — un gel des dépenses qui seraient reconduites au même niveau sans tenir compte de l’inflation. Comme ils l’avaient fait en début d’année pour permettre l’adoption du budget 2025, les ministres de l’Economie, Eric Lombard, et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, recevront tous les groupes politiques au ministère de l’Economie avant le 11 juillet. – “Exercice de communication” -Mais bâtir un compromis s’annonce ardu tant l’instabilité politique continue de secouer la France plus d’un an après la dissolution de l’Assemblée nationale. “Ce qui aujourd’hui est en train d’être construit par ce gouvernement est à la fois responsable et crédible”, a affirmé dimanche Mme de Montchalin au Grand Jury RTL/Le Figaro/Public Sénat/M6.Elle a reconnu toutefois des discussions “difficiles” avec les ministères, priés de présenter des économies lors de consultations qui s’achèvent cette semaine, avant l’arbitrage de Matignon.   “Tous les partis politiques sont occupés des prochaines élections, municipales en 2026 et présidentielle en 2027. N’importe quel prétexte peut donc servir à satisfaire leur clientèle électorale”, estime M. Cavalier.  A cette situation française difficile s’ajoute la forte incertitude internationale liée notamment à la hausse des droits de douane américains ou aux tensions au Proche-Orient, qui pèse sur la croissance. L’Insee et la Banque de France l’attendent à 0,6% en 2025, et le gouvernement à 0,7%, un fort ralentissement par rapport à 2024 (1,1%). Mme de Montchalin a promis mercredi de communiquer “en toute transparence” sur la situation des finances publiques lors du “comité d’alerte” réunissant pour la deuxième fois depuis avril parlementaires, élus locaux et partenaires sociaux. Elle a assuré qu’il n’y aurait pas de “plongeon” des recettes comme celui qui avait contribué à creuser le déficit en 2023 et 2024. Mais l’Association des maires de France (AMF) y voit “un nouvel exercice de communication” plutôt qu’une “véritable réunion de travail”. 

Audiovisuel public: Radio France perturbée par une grève

“Nous ne sommes pas en mesure de diffuser l’intégralité de nos programmes habituels”, ont indiqué jeudi les antennes de Radio France, au premier jour d’une grève illimitée pour s’opposer aux restrictions budgétaires et à la réforme de l’audiovisuel public.L’appel à la grève a été déposé par l’ensemble des organisations syndicales “pour défendre Radio France, ses radios, ses métiers, sa production, ses formations musicales, et s’opposer au projet de holding de l’audiovisuel public”, est-il expliqué dans un message publié sur les sites internet des radios et diffusé à l’antenne.Un rassemblement est prévu à 13H00 devant la Maison de la Radio et de la Musique à Paris, à l’appel des organisations syndicales, “contre la holding et les réorganisations en cours à Radio France”.Les syndicats ont redit mercredi leur opposition au projet gouvernemental de rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public, qu’ils considèrent comme “extrêmement dangereux”, tant pour l’avenir des salariés que pour l’indépendance de l’information.Plusieurs fois retardé, ce projet sera examiné à l’Assemblée nationale lundi et mardi. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un PDG.Il est porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui a martelé sa détermination à le faire adopter.”L’audiovisuel public, c’est un bien commun dont on doit rassembler les forces. Aujourd’hui, ces forces sont dispersées”, a estimé Mme Dati sur Sud Radio jeudi matin, appelant à “une stratégie cohérente et coordonnée”.”Le statu quo, c’est le déclin”, a-t-elle ajouté.A France Télévisions et l’Ina, les syndicats appellent à la grève à partir de lundi.A Radio France, l’appel est en deux temps: dès jeudi pour dénoncer les “économies” dans l’entreprise (dont l’arrêt de la radio Mouv’ sur la FM), puis contre le projet de holding à partir de lundi.Pour les syndicats, ce double mot d’ordre est un moyen de se distancier de la présidente de Radio France, Sibyle Veil, elle-même opposée au projet du gouvernement.

L’étendue de la dette de la France début 2025 dévoilée jeudi

L’Insee dira jeudi si la dette colossale de la France, qui dépasse 3.300 milliards d’euros, a encore gonflé au premier trimestre, en pleines turbulences politiques pour le pays qui s’escrime à résorber son lourd déficit public.Le gouvernement, en quête d’un budget pour 2026 et menacé de censure par la gauche après l’échec des négociations sur les retraites entre les partenaires sociaux, réunit le même jour un “comité d’alerte” sur les aléas susceptibles d’affecter des finances publiques. Dans ce domaine, la deuxième économie de la zone euro derrière l’Allemagne en est aussi l’un des cancres. Sa dette, qui atteignait 3.305,3 milliards d’euros ou 113% du produit intérieur brut (PIB) fin 2024, est la troisième par ordre d’importance après la Grèce et l’Italie. Une somme énorme alimentée par les crises financières, sanitaires et inflationnistes, qui ne pesait que 57,8% du PIB fin 1995, selon l’Institut national de la statistique.Le déficit public (5,8% du PIB), était le pire de la zone euro l’an dernier. Le gouvernement entend le ramener sous le plafond européen de 3% du PIB à l’horizon 2029, après des objectifs de 5,4% en 2025 et 4,6% en 2026.  – “Année blanche” -Pour y parvenir, il a prévu un effort budgétaire d’une cinquantaine de milliards d’euros cette année, qu’il compte poursuivre à hauteur de 40 milliards en 2026 dans un contexte contraint par la volonté de la France de se réarmer et la hausse du coût de la dette, en voie de devenir le premier poste de dépense.  Une feuille de route a été promise par le Premier ministre François Bayrou à la mi-juillet, avant la présentation du projet de budget dont l’examen parlementaire à l’automne s’annonce périlleux pour la survie du gouvernement. “Vu la situation budgétaire calamiteuse, le budget de 2026 implique des mesures d’austérité impopulaires, rendant son adoption aussi difficile, sinon plus, que celui de 2025”, commente Bruno Cavalier, chef économiste d’Oddo BHF, dans une note. Le gouvernement souhaite en priorité maîtriser les dépenses publiques, en évitant une augmentation d’impôts, en répartissant l’effort entre Etat, Sécurité sociale et collectivités locales. “Toutes les pistes sont étudiées, sans tabou”, a affirmé sa porte-parole Sophie Primas, mercredi sur franceinfo, y compris celle d’une “année blanche” — un gel des dépenses qui seraient reconduites sans tenir compte de l’inflation. Comme ils l’avaient fait en début d’année pour permettre l’adoption du budget 2025, les ministres de l’Economie, Eric Lombard, et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, recevront tous les groupes politiques à Bercy avant le 11 juillet. – “Exercice de communication” -Mais bâtir un compromis s’annonce ardu tant l’instabilité politique continue de secouer la France plus d’un an après la dissolution de l’Assemblée nationale. “Ce qui aujourd’hui est en train d’être construit par ce gouvernement est à la fois responsable et crédible”, a affirmé dimanche Mme de Montchalin au Grand Jury RTL/Le Figaro/Public Sénat/M6.Elle a reconnu toutefois des discussions “difficiles” avec les ministères, priés de présenter des économies lors de consultations qui s’achèvent cette semaine, avant l’arbitrage de Matignon.   “Tous les partis politiques sont occupés des prochaines élections, municipales en 2026 et présidentielle en 2027. N’importe quel prétexte peut donc servir à satisfaire leur clientèle électorale”, estime Bruno Cavalier.  A cette situation française difficile s’ajoute la forte incertitude internationale liée notamment à la hausse des droits de douane américains ou aux tensions au Proche-Orient, qui pèse sur la croissance. L’Insee et la Banque de France l’attendent à 0,6% en 2025, et le gouvernement à 0,7%, un fort ralentissement par rapport à 2024 (1,1%). Amélie de Montchalin a promis mercredi de communiquer “en toute transparence” sur la situation des finances publiques lors du “comité d’alerte” réunissant pour la deuxième fois depuis avril parlementaires, élus locaux et partenaires sociaux. Elle a assuré qu’il n’y aurait pas de “plongeon” des recettes comme celui qui avait contribué à creuser le déficit en 2023 et 2024. Mais l’Association des maires de France (AMF) y voit “un nouvel exercice de communication” plutôt qu’une “véritable réunion de travail”. 

Droits de douane: Redex, qui conçoit des instruments de mesure pour Elon Musk, veut croire “au bon sens”

L’industriel Redex, qui fabrique des instruments de mesure et de précision, notamment pour SpaceX et la fusée d’Elon Musk, veut croire “au bon sens” des Américains, à l’approche de la fin de la pause dans les droits de douane de 50% imposés par les Etats-Unis, le 9 juillet.Spécialisée dans la conception de machines-outils et de laminoirs qu’elle fournit dans le monde entier, Redex, née au coeur du Gâtinais dans le Loiret, réalise plus de 80% de son chiffre d’affaires à l’export, dont 20 à 25% aux États-Unis cette année.”On pense que le bon sens va finir par prévaloir, parce que les Américains seront soit obligés d’importer du matériel européen et de payer les droits de douane, soit de ne plus investir, ce qui serait un handicap pour la réindustrialisation du pays”, estime son PDG Bruno Grandjean auprès de l’AFP.Malgré l’incertitude, il prédit “que les droits de douane sur les biens d’équipement et les machines, ne vont pas exploser”, pour “rester autour de 10%, comme c’est le cas aujourd’hui”.Avec 400 salariés environ, dont 200 répartis sur ses deux sites français du Loiret et d’Eure-et-Loir, son savoir-faire pourrait permettre de résister à des fluctuations sensibles des droits de douane.”Redex peut avoir la capacité de répercuter cette augmentation de droits de douane aux clients, en bout de ligne”, assure le PDG de l’entreprise, qui réalise 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il est également préoccupé par “le taux de change du dollar qui pourrait rendre trop chères certaines productions aux clients américains”.Entreprise de taille intermédiaire (ETI), “nous avons la capacité de vendre dans tous les pays du monde”, ce qui réduit “notre dépendance à un seul marché”, poursuit Bruno Grandjean.D’autant que le président américain Donald Trump a affirmé la semaine dernière que les Européens “ne proposent pas un accord juste pour le moment”.L’industriel a de fait solidifié d’autres marchés, comme l’Inde ou la Chine, sans attendre le 9 juillet, date de fin de la pause annoncée dans les droits de douane de 50% imposés par les États-Unis à l’Union européenne.- Recrutement -En Inde, où une machine-outil à plusieurs millions d’euros destinée à laminer du fil de cuivre doit être livrée dans les prochaines semaines, les commandes sont “déjà très régulières”.Mais Redex s’appuie aussi sur des clients “symboliques” outre-Atlantique, comme Elon Musk et SpaceX, à qui il fournit depuis trois ans “une machine de contrôle géante” pour la fusée Starship.”Sans l’export et nos adaptations, nous serions morts depuis longtemps”, lance M. Grandjean, dont le grand-père a fondé l’entreprise en 1949.En plus de la question des droits de douane et soubresauts internationaux, les difficultés de recrutement et de rajeunissement de ses équipes sont d’autres tournants majeurs à négocier.”Beaucoup de jeunes se détournent des métiers de l’industrie et on a du mal à recruter, notamment pour produire”, souligne-t-il. “D’anciens compagnons du devoir vont partir à la retraite et on ne sait pas comment les remplacer, on pourrait embaucher quatre ou cinq personnes immédiatement”, ajoute Bruno Grandjean, regrettant une baisse qualitative de “la formation”.Redex a aussi amorcé l’adaptation de son activité à l’intelligence artificielle pour ses machines, notamment pour en simplifier le pilotage, dans le cadre d’un projet soutenu par France 2030.”C’est comme dans une voiture: il y a toujours cette base mécanique, mais avec de plus en plus de capteurs et d’informatique, pour rendre la machine plus intelligente”, conclut-il.

Wall Street attentiste avant des données économiques américaines, Nvidia au plus haut

La Bourse de New York a terminé sans direction claire mercredi, adoptant une posture prudente en attendant la publication de données économiques aux Etats-Unis, tandis que le géant des semiconducteurs Nvidia a battu un nouveau record.Le Dow Jones a perdu 0,25%, l’indice Nasdaq a progressé de 0,31% et l’indice élargi S&P 500 a terminé à l’équilibre (-0,00%).”Les investisseurs reprennent en quelque sorte leur souffle, étant donné que nous avons connu un mouvement très fort lundi et mardi”, souligne auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.En début de semaine, la place américaine avait été portée par le soulagement concernant la guerre entre l’Iran et Israël, avec notamment la trêve débutée mardi.Désormais, les acteurs de marché “réévaluent” les informations de médias américains selon qui les frappes américaines contre l’Iran “n’ont peut-être pas été aussi réussies que ce qui avait été indiqué précédemment”, ajoute M. Stovall.”Peut-être que les bombardements américains n’ont pas détruit le programme nucléaire iranien”, contrairement à ce qui avait été annoncé, et par conséquent, “il ne semble pas que ce soit un nouveau chapitre en ce qui concerne l’Iran”, juge auprès de l’AFP Jack Ablin, de Cresset Capital.”Les droits de douane, le conflit iranien, les inquiétudes concernant les prix du pétrole se sont calmés et les investisseurs se concentrent désormais sur des questions plus terre-à-terre, comme les bénéfices”, souligne Sam Stovall.Le marché attend notamment la révision du PIB aux Etats-Unis pour le premier trimestre ainsi que l’indice d’inflation PCE, jauge préférée de la Réserve fédérale (Fed), vendredi.En attendant, les propos du patron de la banque centrale américaine Jerome Powell, qui était auditionné devant la Commission bancaire du Sénat mercredi, “n’ont rien ajouté à l’équation globale”, estime M. Stovall, car M. Powell a “répété que la Fed continuera à dépendre des données”.Dans ce contexte sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans était pratiquement stable par rapport à la veille, à 4,29%A l’issue d’une session marquée par une absence de grand mouvement, le secteur technologique est parvenu à tirer son épingle du jeu, avec en figure de proue le géant des semiconducteurs Nvidia.L’entreprise (+4,33% à 154,31 dollars) a battu un nouveau record mercredi en atteignant une capitalisation de plus de 3.760 milliards de dollars, dépassant son précédent plus haut atteint en janvier.Ce bond lui permet de conforter sa place de première capitalisation boursière, reprise à Microsoft il y a quelques jours.Ailleurs à la cote, les groupes pétroliers britanniques, mais cotés à New York, BP et Shell ont connu un vif mouvement en milieu de séance après des informations du Wall Street Journal évoquant l’ouverture de “discussions préliminaires” dans l’optique d’une acquisition de BP par Shell.Ce dernier a ensuite démenti, assurant qu'”aucune discussion n’est en cours”. Shell a reculé de 0,98% à 69,44 dollars tandis que BP a pris 1,64% à 30,32 dollars.Le groupe américain de livraison de plis et de colis Fedex a été boudé (-3,27% à 222,00 dollars) malgré avoir dépassé ses prévisions et celles du consensus au quatrième trimestre de son exercice décalé grâce notamment à son plan de réduction des coûts.L’application de rencontres Bumble s’est elle envolée de 25,14% à 6,52 dollars après avoir annoncé le licenciement de 30% de ses effectifs (soit environ 240 personnes), ce qui permettrait au groupe d’économiser jusqu’à 40 millions de dollars par an.

Le patron de la SNCF prolongé jusqu’à l’automne

Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, qui poursuit son mandat à la tête du groupe depuis plus d’un an, a accepté de prolonger l’intérim jusqu’à l’automne, faute de désignation de son successeur et malgré la limite d’âge.Jean-Pierre Farandou, entré en 1981 dans le groupe public dont il a pris les rênes en 2019, avait échoué à obtenir du gouvernement sa reconduction pour un second mandat en mai 2024. Il aurait dû quitter ses fonctions après les Jeux olympiques de Paris, mais la dissolution de l’Assemblée nationale et les changements de gouvernement ont enrayé le processus de succession.Les prolongations auraient dû se conclure au plus tard le 4 juillet pour le 68e anniversaire du cheminot en chef, synonyme de limite d’âge. Mais M. Farandou, interrogé par des journalistes mercredi matin lors d’un point presse sur l’apport de l’intelligence artificielle (IA) pour le transport ferroviaire, “a répondu que l’État lui avait demandé, lors du conseil d’administration du 19 juin, de poursuivre son intérim jusqu’à l’automne”, a-t-on appris auprès du groupe.”J’ai accepté même si je commençais à envisager une nouvelle vie”, a-t-il déclaré selon ses propos rapportés par Le Figaro.”Je rends service. Ce n’est pas moi qui m’accroche. Cette entreprise, c’est la mienne”, a-t-il ajouté, écrit le quotidien.Pour lui succéder, le nom de l’ex-Premier ministre Jean Castex, actuel PDG de la RATP, revient régulièrement sur les lèvres des observateurs.Parmi les autres noms cités figurent celui de Xavier Piechaczyk, président de RTE, ou encore celui de Marie-Ange Debon, présidente de Keolis (filiale de la SNCF spécialisée dans les transports publics).Dans une interview en avril à La Tribune, le ministre des Transports Philippe Tabarot imaginait, pour succéder à M. Farandou, “quelqu’un qui sait dialoguer avec ses salariés, qui a la culture du résultat financier, (…) qui a une connaissance de la maison, du ferroviaire et du territoire.” “Je vous laisse deviner quelle peut être cette personne”, avait-il ajouté.- Comptes dans le vert -Succédant à Guillaume Pepy en 2019, Jean-Pierre Farandou – jusqu’alors PDG de Keolis – avait pour mission principale de redresser les comptes de la SNCF et de faire appliquer la réforme ferroviaire de 2018.Son mandat a été marqué par plusieurs crises, dont la pandémie de Covid-19, qui a mis les trains à l’arrêt pendant plusieurs mois.Mais Jean-Pierre Farandou a ramené les finances de l’entreprise dans le vert avec un bénéfice historique de 2,4 milliards d’euros en 2022 et à nouveau 1,3 milliard en 2023, permettant de financer des investissements, à commencer par la régénération du réseau et l’achat des rames TGV de nouvelles générations, attendues début 2026.En février, la SNCF assurait être désormais dans un “cercle vertueux” réalisant un bénéfice net en 2024 pour la quatrième année consécutive, à 1,6 milliard d’euros, avec un chiffre d’affaires en croissance de 3,8%.Quant à la dette du groupe de 290.000 salariés, dont 217.000 en France, elle est maitrisée et oscille autour de 25 milliards d’euros.Son successeur devra affronter plusieurs chantiers: la poursuite de la rénovation du réseau ferroviaire, et la réussite du virage de la concurrence alors que d’ici 2030, la majorité du réseau TER ne sera plus en situation de monopole et qu’une cinquantaine de rames à grande vitesse d’autres compagnies rouleront face aux TGV de la SNCF.

Blanchiment présumé de fraude fiscale: fin des perquisitions et des gardes à vue à la Société Générale

Les trois gardes à vue et la perquisition dans les bureaux de la Société Générale à la Défense, débutées mardi dans une enquête sur des soupçons de montages fiscaux frauduleux proposés par la banque à de grandes entreprises, notamment Lactalis, “s’achèveront” mercredi soir, selon une source judiciaire.L’enquête préliminaire, ouverte en janvier 2024 par le parquet national financier (PNF), “se poursuivra par l’exploitation des éléments saisis en perquisition”, a précisé cette source. La perquisition dans les locaux de la Société Générale au Luxembourg s’était achevée mardi soir, a-t-elle ajouté.Les gardes à vue de trois personnes, dont des cadres de la banque, seront levées sans poursuites à ce stade. Au total, quatre personnes avaient été placées en garde à vue et leur domicile perquisitionné. L’une d’elles a été relâchée mardi sans poursuite à ce stade.Confiée à l’Office national antifraude (Onaf), l’enquête porte sur du blanchiment de fraude fiscale, du blanchiment de fraude fiscale en bande organisée ou aggravée et association de malfaiteurs, selon la source judiciaire.Les investigations visent à vérifier si “un service” de la banque a pu “proposer et réaliser des montages à but essentiellement fiscal au profit de grandes entreprises françaises”, selon cette source.D’après un ancien collaborateur de la Société Générale contacté par l’AFP, les enquêtes semblent pointer vers les activités de la division GLBA.Ce service de la Société Générale permet de “financer moins cher des grands groupes français”, explique-t-il, “en utilisant des dispositions fiscales qui existent, telles que le régime mère-fille, en les poussant à leurs extrémités”.L’expertise de GLBA permet également de “cumuler les dispositifs fiscaux de différents pays, dans des opérations qui sont souvent transfrontières”, a-t-il ajouté.Selon Libération, l’une de ces entreprises est le géant du lait Lactalis, visé depuis 2018 par une enquête distincte du PNF pour blanchiment de fraude fiscale aggravée, étendue à des faits de fraude fiscale aggravée.D’après le quotidien, “les montages” du géant laitier “passaient par des structures créées par des cadres de la Société Générale au Luxembourg”.- Un montage fiscal -Lors d’une audition de la commission d’enquête parlementaire sur les aides aux entreprises la semaine dernière, le rapporteur Fabien Gay (communiste) a accusé le groupe Lactalis de montage fiscal, en se basant sur des enquêtes journalistiques, et d’avoir été “épaulé par la Société Générale Bank Trust”.Le PDG de Lactalis, Emmanuel Besnier, a répondu lors d’un échange assez tendu que le “descriptif du montage” était “totalement inexact”.Devant la même commission, le directeur financier de Lactalis, Olivier Savary, a rappelé un règlement fiscal de 475 millions d’euros fait par la société en décembre dernier, en soulignant qu’il concernait “la territorialité de l’impôt et les intérêts facturés sur des prêts ayant permis, à un moment donné, de financer [le] développement international” du groupe agroalimentaire.”S’il a été visé par une enquête, le groupe Lactalis n’a toutefois jamais été formellement mis en cause. Il a apporté toutes les réponses au PNF”, a indiqué à l’AFP Me Antoine Vey, avocat de Lactalis, qui a évoqué des schémas de financement “légaux” et “conçus par la SG”.”Des lors, cette nouvelle enquête pourra aussi apporter la démonstration du caractère légal des opérations et du fait que les entreprises françaises qui y ont eu recours l’ont fait de bonne foi – et pas uniquement pour des raisons fiscales d’ailleurs”, a ajouté Me Vey.Selon la source judiciaire mercredi, les faits reprochés à la Société Générale sont eux “susceptibles d’avoir été commis depuis 2009 en France et à l’étranger, notamment au Luxembourg”, pays particulièrement rentable pour la banque au logo rouge et noir.Les opérations ont mobilisé jusqu’à 80 enquêteurs en France et à l’étranger ainsi que onze magistrats et assistants spécialisés du PNF, d’après cette source.La procédure est distincte des enquêtes portant sur un stratagème d’évasion fiscale appelé CumCum, reposant sur des échanges de titres.Sollicitée mardi par l’AFP, la Société Générale s’est refusée à tout commentaire.gd-mdz-bp-mk/bfa/er

Pendant un sommet de l’Otan apaisé, la guerre commerciale continue

“Se faire la guerre commerciale” entre alliés de l’Otan est une “aberration”: Emmanuel Macron a assumé mercredi une forme de bras de fer avec Donald Trump, rappelant que les relations transatlantiques restent tendues malgré un sommet où tout a été fait pour privilégier l’apaisement.Avant et pendant la réunion de l’Alliance qui s’est tenue à La Haye, les dirigeants européens se sont efforcés de ménager le président américain, quitte à le flatter ouvertement comme l’a fait secrétaire général de l’Otan Mark Rutte.La crainte était forte de le voir remettre en cause la solidarité avec les pays membres, comme il l’a fait plusieurs fois dans le passé, quitter le sommet prématurément, comme lors du G7 au Canada mi-juin, ou encore étriller un de ses homologues en public, comme ce fut le cas il y a huit jours avec le président français.Rien de tout cela finalement. Les pays membres de l’Alliance atlantique se sont engagés à investir 5% de leur Produit Intérieur Brut annuel en faveur de leur sécurité à l’horizon 2035, permettant à Donald Trump, qui réclamait de longue date un effort accru des Européens, de revendiquer un “succès monumental”.Cela ne signifie pas pour autant la fin des tensions qui règnent entre les alliés depuis le retour du milliardaire républicain à la Maison Blanche en janvier.”Cet effort collectif” des Européens, il suppose “de l’unité, du respect”, et “il impose de manière évidente la paix commerciale”, a plaidé Emmanuel Macron à l’issue du sommet, appelant Washington à “abaisser toutes les barrières tarifaires qui existent ou qui ont été renforcées”.Cela “devrait être la règle au sein de l’ensemble des alliés”, a-t-il ajouté. “On ne peut pas, entre alliés, dire il faut dépenser plus” pour la défense “et au sein de l’Otan se faire la guerre commerciale, c’est une aberration”, a encore insisté le président français devant la presse à La Haye.- L’Espagne menacée -Le président américain a imposé des droits de douane de 10% minimum sur la plupart des produits importés aux Etats-Unis. Après avoir menacé de monter ces taxes à 50% sur les importations européennes à partir du 1er juin, il avait accepté fin mai d’attendre jusqu’au 9 juillet, donnant plus de temps à l’Union européenne de tenter d’arracher un accord plus favorable.”Il faut maintenant qu’on arrive à conclure” ces négociations, a martelé Emmanuel Macron.Celui qui affiche volontiers une certaine complicité avec Donald Trump, fort d’une relation nouée lors du premier mandat à la Maison Blanche, et qui assure lui parler plusieurs fois par semaine, a fait du dossier commercial un cas à part, n’hésitant pas à monter plusieurs fois au créneau avec fermeté.Début avril, il avait qualifié de “brutale et infondée” la décision initiale de rehausser brusquement les droits de douane.Mercredi, il a assuré avoir évoqué le sujet “à plusieurs reprises” avec son homologue et encore “publiquement devant les autres” pendant ce sommet. Le chef de l’Etat français a précisé que son homologue turc Recep Tayyip Erdogan et la Première ministre italienne Giorgia Meloni avaient “fait de même”.Mais prié de dire si le président américain était prêt à accéder à cette demande, il a botté en touche : “posez-lui la question”, a-t-il lancé.Pas sûr que Donald Trump l’entende de cette oreille: à La Haye, il a lui-même brandi l’arme commerciale pour menacer, justement, un des pays de l’Otan, l’Espagne, dont le Premier ministre Pedro Sanchez a exprimé ses réticences à augmenter les dépenses militaires au niveau exigé.”C’est le seul pays qui refuse” d’atteindre les 5% du PIB, a protesté le 47e président des Etats-Unis. “Je trouve ça terrible”, a-t-il dit, ajoutant que l’économie de l’Espagne “pourrait être complètement détruite”. “Vous savez, on va négocier un accord commercial avec l’Espagne. On va leur faire payer le double”, a-t-il glissé.

La Bourse de Paris prudente face aux incertitudes commerciales

La Bourse de Paris a terminé en repli de 0,76%, prudente face à un regain d’inquiétude quant aux négociations commerciales avec les États-Unis et aux tensions géopolitiques qui demeurent en toile de fond.L’indice vedette de la place de Paris, le CAC 40, a abandonné 57,83 points, pour s’établir à 7.558,16 points à la clôture. La veille, il avait terminé en forte hausse de 1,04%, se laissant porter par l’espoir d’un cessez-le-feu durable entre l’Iran et Israël.”L’Europe sous-performe par rapport aux États-Unis mercredi à cause des questions commerciales” commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.Les inquiétudes autour de l’issue des négociations commerciales entre Européens et Américains sont revenues au premier plan, notamment après “des commentaires de Stéphane Séjourné”, commissaire européen à l’Industrie, “et à l’approche de la date butoir du 9 juillet”, qui marquera la fin de la suspension des droits de douane américains, a-t-il poursuivi.Stéphane Séjourné a déclaré au média Bloomberg dans un article publié mercredi matin que l’Union européenne “devrait prendre des mesures de rétorsion et de rééquilibrage en ce qui concernait certains secteurs clés si les États-Unis insistaient pour conclure un accord asymétrique”, y compris si “le résultat des négociations était le maintien de droits de douane de 10%”, qui est le plancher minimum que Trump veut imposer à tous les produits entrant aux États-Unis.Si l’Union européenne réussit pas à conclure un accord avec Washington, les droits de douane des produits européens exportés aux États-Unis s’élèveront à 50% dès le 9 juillet.Le marché reste également sur le qui-vive au sujet de la guerre entre Israël et l’Iran, au deuxième jour d’un cessez-le-feu fragile entre les deux belligérants. Le président américain a annoncé mercredi une reprise “la semaine prochaine” des discussions entre les États-Unis et l’Iran, évoquant un possible accord sur le programme nucléaire iranien, retardé selon lui de “plusieurs décennies” par les frappes américaines.Côté valeurs, le titre Worldline a chuté de 38,26% à 2,83 euros à la clôture, très loin des sommets de l’été 2021, à plus de 85 euros. Plusieurs médias, dont Mediapart et le quotidien belge Le Soir, ont affirmé mercredi que le spécialiste français des paiements avait traité pendant des années des milliards d’euros de transactions douteuses, voire frauduleuses.