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Electricité: l’énergie solaire supplante pour la première fois le charbon dans l’UE en 2024

L’énergie solaire a supplanté pour la première fois le charbon dans l’Union européenne en 2024 et permis de porter la part des énergies renouvelables à près de la moitié de la production d’électricité des 27, selon un rapport diffusé jeudi.Dans le même temps, la production à partir de gaz “a diminué pour la cinquième année consécutive et la production totale d’électricité fossile a atteint un niveau historiquement bas”, a rapporté le cercle de réflexion Ember dans un rapport sur l’électricité en Europe.”Les combustibles fossiles perdent leur emprise sur l’énergie de l’UE”, souligne le Dr Chris Rosslowe, auteur principal du rapport. “Au début du Pacte Vert pour l’Europe en 2019, peu de gens pensaient que la transition énergétique de l’UE en serait là aujourd’hui : l’éolien et le solaire relèguent le charbon aux marges et poussent le gaz dans un déclin structurel”.Au total, la forte croissance du solaire et le redressement de l’énergie hydraulique ont porté la part des renouvelables à 47% de la production d’électricité des 27, contre 29% pour les combustibles fossiles, précise le groupe dans sa “European Electricity Review”.En comparaison, les renouvelables représentaient 21,4% de la production d’électricité aux États-Unis et 30,2% en Chine, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) en 2022. Au Royaume-Uni, les renouvelables ont représenté 45% de l’électricité l’an dernier, selon une étude de Carbon Brief.Malgré ces progrès, l’UE, qui est le bloc le plus avancé dans la décarbonation, reste le quatrième émetteur de gaz à effet de serre mondial. “La croissance de l’énergie solaire depuis 2019 a permis à l’UE d’éviter 59 milliards d’euros d’importations de combustibles fossiles”, déclare Chris Rosslowe à l’AFP. “L’UE aurait donc dû dépenser cet d’argent en combustibles fossiles pour la production d’électricité si l’énergie éolienne et solaire n’avaient pas connu cette croissance au cours de cette période.”Ces tendances sont généralisées dans l’UE, souligne Ember. Le solaire progresse dans tous les pays et plus de la moitié des pays ont désormais soit éliminé le charbon, le combustible fossile le plus polluant, soit réduit sa part à moins de 5% dans leur bouquet énergétique.- “Prix négatifs” et stockage -Des vents contraires sur les énergies renouvelables se sont levés aussi bien en Europe, où certains éléments du Pacte Vert sont de plus en plus contestés, qu’aux États-Unis, où Donald Trump a déjà signé un décret entravant le développement de nouveaux projets d’énergie éolienne.Pourtant, “il est nécessaire d’accélérer les efforts, en particulier dans le secteur de l’éolien” qui doit plus que doubler en capacités d’ici 2030, prévient Chris Rosslowe.Le système électrique européen devra aussi gagner en flexibilité et donc en capacités de stockage afin de tirer le meilleur parti d’énergies renouvelables par définition intermittentes.Car l’abondance d’énergie solaire en 2024 a contribué à faire baisser les prix en milieu de journée et provoqué parfois des “prix négatifs” durant les heures où l’électricité est vendue sur les marchés en dessous de zéro en raison d’une surabondance de l’offre par rapport à la demande.Elles représentent 4% des heures en moyenne dans l’UE, contre 2% en 2023, et se sont produites pratiquement partout parmi les 27, souligne Ember.Pour le groupe de réflexion, ces écarts de prix pourraient permettre aux consommateurs de réduire leur facture si on parvient à déplacer la demande vers les périodes de production solaire abondante. Les fournisseurs d’électricité pourraient aussi stocker l’électricité produite lors des pics de production et la distribuer lorsque la demande remonte.Le déploiement de batteries a nettement progressé ces dernières années, avec une capacité installée de 16 GW en 2023 contre 8 GW en 2022, selon Ember. Mais ces capacités sont concentrées dans un petit nombre de pays: 70% des batteries existantes étaient situées en Allemagne et en Italie fin 2023.”Nous avons désormais besoin de plus de flexibilité pour nous assurer que le système énergétique s’adapte aux nouvelles réalités: davantage de stockage et une électrification intelligente accrue dans le chauffage, les transports et les industries”, estime Walburga Hemetsberger, PDG de SolarPower Europe, l’association européenne de photovoltaïque, cité par Ember.”La compétitivité de l’UE est intrinsèquement liée au déploiement rapide des énergies propres et des solutions de flexibilité”, complète Jacopo Tosoni, de l’Association européenne pour le stockage de l’Energie (EASE). “Les énergies renouvelables et le stockage deviennent les piliers de la transition énergétique”, souligne-t-il.

“Call of Duty: Black Ops 6”, jeu vidéo le plus vendu en 2024 aux Etats-Unis

Le dernier opus de la saga Call of Duty, sous-titré “Black Ops 6″, a été le jeu vidéo le plus vendu aux Etats-Unis en 2024, selon les chiffres du cabinet Circana publiés jeudi.Au global, le marché américain du jeu vidéo a reculé de 1,1% par rapport à 2023, pour s’établir à 58,7 milliards de dollars.”Call of Duty: Black Ops 6”, de l’éditeur américain Activision Blizzard, propriété de Microsoft, est un jeu de tir situé dans une réalité alternative post-guerre froide. Il succède à “Hogwarts Legacy”, jeu d’aventure dans l’univers de Harry Potter, à la première place en 2023.Les chiffres de Circana ne comptabilisent pas les joueurs qui ont obtenu le jeu via le Xbox Game Pass, c’est-à-dire l’offre d’abonnement de Microsoft qui donne accès à un catalogue de titres et permettait pour la première fois d’essayer le dernier “Call of Duty” dès sa sortie cette année.Il est suivi par “EA Sports College Football 25”, une simulation de football américain universitaire, qui devient également le jeu de sport le plus vendu de tous les temps aux Etats-Unis. Si les ventes de jeux et de contenus en ligne sont en hausse de 2%, à plus de 50 milliards de dollars, les ventes de consoles ont chuté de 25% l’an dernier, malgré l’arrivée de la PlayStation 5 Pro, version améliorée de la machine de Sony.La PS5 reste la console la plus vendue aux Etats-Unis en 2024, suivie par la Switch de Nintendo.Le constructeur japonais a annoncé la semaine dernière qu’une Switch 2 verrait le jour en 2025.A eux seuls, les jeux mobiles ont pesé pour près de 25,5 milliards de dollars l’an dernier sur le marché américain, en hausse de 9% sur un an, selon le rapport “State of Mobile 2025” publié par l’agence d’analyse Sensor Tower.

Nucléaire: lancement du débat public sur le projet d’EPR2 dans l’Ain

Le débat public sur le projet de réacteurs EPR2 près de la centrale nucléaire du Bugey (Ain), les seuls réacteurs de nouvelle génération envisagés en bord de fleuve, se tiendra du 28 janvier au 15 mai, a annoncé jeudi la Commission nationale du débat public (CNDP).Huit réunions publiques, des échanges sur les marchés, des permanences près du site, mais aussi un recueil de commentaires en ligne permettront de recevoir les avis sur cet énorme chantier d’un coût estimé à 15,3 milliards d’euros, ont précisé lors d’un point-presse les organisateurs du débat.Emmanuel Macron a annoncé en 2022 un vaste programme de relance de l’atome en France prévoyant la construction d’au moins six réacteurs EPR2: deux à Penly (Seine-Maritime), deux à Gravelines (Nord), et deux au Bugey, au bord du Rhône.Sur ce dernier site, où existe déjà quatre réacteurs nucléaires d’une puissance de 900 MW chacun, les maîtres d’ouvrage, EDF et RTE, prévoient de construire d’ici 2040 deux réacteurs à eau pressurisée d’une puissance de 1.670 MW chacun.La consultation publique sur ce projet, qui intervient après celles de Penly et Gravelines, devrait à nouveau porter sur leur impact économique ou “la place du nucléaire dans le mix énergétique”, a anticipé David Chevallier qui présidera ce débat.Mais il s’agit du “premier projet d’EPR en bord de fleuve et non en bord de mer”, ce qui suscite des questionnements particuliers, et une réunion, le 8 avril, portera spécifiquement sur leur impact sur le Rhône, a-t-il souligné.Fleuve le plus puissant d’Europe, son étiage moyen a déjà baissé ces dernières années sous l’effet du réchauffement climatique selon l’Agence de l’eau, et certains craignent que les nouveaux EPR n’aggravent la situation.Selon EDF et RTE, les futurs réacteurs entraîneront une hausse de la température de moins de un degré entre l’aval et l’amont, et une consommation de 0,5% du débit du Rhône, avec des pointes inférieures à 2% en période de canicule.Après un chantier émaillé de déboires et d’aléas techniques, l’EPR de Flamanville a produit ses premiers électrons en septembre avec 12 ans de retard sur le calendrier. Sa facture a explosé entre les 3,3 milliards du devis initial et un coût final de 22,6 milliards d’euros de 2023, selon la Cour des comptes, qui a appelé mardi l’Etat à lever les nombreuses “incertitudes” avant de poursuivre le programme de nouveaux réacteurs.

Trump attendu virtuellement par les grands patrons à Davos

Donald Trump, qui a passé ses premiers jours à la Maison Blanche à signer de nombreux décrets, fera face jeudi pour la première fois depuis sa prise de fonction à de grands patrons internationaux, avec une visioconférence très attendue à Davos.En attendant l’intervention du nouveau président américain à 16H00 GMT au Forum économique mondial (WEF), en Suisse, un de ses proches alliés revendiqué, le président argentin libertarien Javier Milei, a joué les vedettes jeudi matin.Il a affirmé dans son discours que l’Argentine “embrasse à nouveau l’idée de liberté” et que “c’est cela, je crois, que le président Trump va faire dans cette nouvelle Amérique”.Il a fait l’éloge de dirigeants pensant comme lui, tels Donald Trump, la Première ministre italienne Georgia Meloni, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président du Salvador Nayib Bukele. “Lentement s’est formée une alliance inernationale de toutes ces nations qui veulent être libres et qui croient aux idées de liberté”, a-t-il estimé.Loin des valeurs d’ouverture défendues depuis des décennies par le WEF, il a dénoncé le “virus mental de l’idéologie woke”. “C’est la grande épidémie de notre époque, qui doit être soignée. C’est le cancer qui doit être extirpé”, a-t-il insisté.M. Milei a également pris la défense de son “cher ami” Elon Musk, accusé par certains d’avoir fait un salut nazi lors d’un récent meeting à Washington, ce que ce dernier réfute.Elon Musk a “été injustement vilipendé par le wokisme dans les dernières heures pour un geste innocent, qui signifie uniquement (…) sa gratitude envers les gens”, a assuré M. Milei.- Davos “gelé dans l’incertitude” -Javier Milei avait déjà salué mercredi à Davos “l’âge d’or” que promet Donald Trump pour les Etats-Unis, “une lumière pour le monde entier”.Davos attend avec un mélange d’enthousiasme et d’inquiétude l’intervention du nouveau dirigeant de la première puissance mondiale, chantre de “l’Amérique d’abord” qui menace ses grands partenaires commerciaux de hausses des tarifs douaniers et d’un protectionnisme accru.Karen Harris, économiste au cabinet Bain, décrit à l’AFP une ambiance un peu particulière cette année dans la station suisse, où tout le monde semble “gelé dans l’incertitude”.   Depuis le début du WEF, le 47e président des Etats-Unis s’est invité dans beaucoup de conversations, des tables rondes officielles aux soirées, et même jusque dans les minibus faisant la navette avec les villages voisins.”Trump adore provoquer, et beaucoup de gens à Davos s’ennuient dans leur vie. Il n’est pas ennuyeux. Donc vous savez, c’est plutôt excitant”, a dit à l’AFP Graham Allison, professeur à l’université américaine Harvard et habitué de la réunion de Davos.L’intervention de Donald Trump doit durer 45 minutes, et inclut une session de questions-réponses avec des grands patrons, d’après le programme établi par le Forum économique mondial, organisateur de la réunion dans la station des Alpes suisses.Le Français Patrick Pouyanné, PDG du géant pétrolier TotalEnergies, sera l’un des patrons qui dialoguera avec le président américain. Doivent également participer Ana Botín, la présidente du groupe bancaire espagnol Banco Santander, Stephen Schwarzman, PDG du fonds d’investissement américain Blackstone, et Brian Moynihan, le PDG de Bank of America.Donald Trump, lui-même un homme d’affaires milliardaire, dirige l’Amérique comme si c’était une entreprise et veut “le meilleur avantage pour les Etats-Unis, quelle que soit la façon dont il peut y arriver”, explique Julie Teigland, partenaire du cabinet EY. “Il sait qu’il a besoin de partenaires commerciaux pour faire cela. Donc je m’attends à ce qu’il fasse passer des messages allant dans ce sens.”Menaces de surtaxes douanières contre le Mexique, le Canada, l’Union européenne ou la Chine, retrait de l’Organisation mondiale de la Santé ou de l’accord de Paris sur le climat, volonté affichée de “reprendre” le canal de Panama… Donald Trump a donné un avant-goût de ses intentions depuis son investiture lundi, qui coïncidait avec l’ouverture du Forum de Davos.Les réactions n’ont pas tardé parmi les hauts responsables politiques présents en nombre à Davos cette semaine.”Le protectionnisme ne mène nulle part, et il n’y a pas de vainqueur dans les guerres commerciales”, a asséné le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang, tandis que le président du Panama José Raul Mulino a rappelé que le canal n’avait pas été “un cadeau” des Etats-Unis.

Actions visant l’OFB: la ministre Pannier-Runacher appelle à “l’apaisement”

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a appelé jeudi près de Rennes à “l’apaisement” au lendemain de dégradations et actions ayant visé des sièges de l’Office français de la biodiversité (OFB), cible de la colère de syndicats agricoles depuis plusieurs semaines.Mercredi, l’OFB a été une nouvelle fois ciblé, son siège départemental de l’Aude ayant été dégradé à Trèbes, près de Carcassonne, et son centre de formation dans le Loiret bloqué.”Ce sont des agents publics qui sont chargés notamment de missions de police, de l’environnement et de l’eau, qui appellent le même respect et qui ont la même dignité que les agents de police, les gendarmes, les agents de la répression des fraudes”, a déclaré Mme Pannier-Runacher lors d’un point presse en marge d’un déplacement sur la thématique de l’eau à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine). “Il est inacceptable que ces agents fassent l’objet de menaces, que ces agents fassent l’objet parfois de sabotages. Et je trouve qu’aujourd’hui, les responsables politiques doivent appeler à l’apaisement et à un vrai travail pour dissiper le malentendu qui existe et qui est entretenu par un certain nombre de positions syndicales, politiques, qui font de la petite politique sur un sujet majeur”, a ajouté la ministre. Les plus de 3.000 agents de l’OFB, dont 1.700 sur le terrain, sont chargés de faire respecter les règles en matière d’usage des pesticides, d’arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d’espèces protégées.Les relations se sont envenimées avec le monde agricole depuis la crise qui a secoué la profession l’an dernier, certains se plaignant de contrôles jugés intimidants.”Nous travaillons pour que les contrôles que peuvent faire les agents de l’Office français de la biodiversité soient compris. Ces contrôles ont un sens, la réglementation environnementale est complexe, elle peut parfois paraître incompréhensible. Elle peut conduire à des procédures pénales qui sont violentes pour ceux qui les vivent, qui peuvent ensuite déboucher sur des non-lieux (…)”.”Je préfère privilégier sur des infractions mineures la sanction administrative, c’est plus rapide, c’est plus clair. On évite cette dimension qui est extraordinairement intrusive d’une procédure pénale où on a l’impression d’être un grand délinquant. Lorsque vous garez mal votre voiture, vous avez une amende, lorsque vous faites mal une procédure environnementale, sans qu’il y ait un impact majeur sur l’environnement, vous avez une amende. Cela paraît raisonnable”, a dit Mme Pannier-Runacher.Les syndicats de l’OFB dénoncent pour leur part “des attaques répétées, orchestrées par une grande majorité de syndicats agricoles”, ayant “reçu une écoute gouvernementale plus que bienveillante”.

Le milliardaire Bloomberg paiera la facture américaine à l’ONU Climat si Trump arrête de payer

Après l’annonce par Donald Trump d’un nouveau retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, le milliardaire américain Michael Bloomberg s’est engagé jeudi à compenser, à la place du gouvernement fédéral, toute contribution américaine impayée à l’ONU Climat.Comme lors du premier mandat de Donald Trump, l’homme d’affaires opposant au républicain et ancien maire de New York, envoyé spécial des Nations unies sur le climat, a annoncé qu’il pallierait tout arrêt des contributions américaines à l’organisateur des conférences sur le climat (les COP), dont la prochaine édition aura lieu en novembre au Brésil (COP30).Les Etats-Unis financent 22% du budget total de l’ONU Climat, dont le siège est à Bonn, en Allemagne, et qui s’élève à 88,4 millions d’euros pour les années 2024/2025. Le président n’a pas annoncé le retrait de l’ONU Climat à ce jour, mais seulement de l’accord de Paris, géré par cet organisme.Donald Trump a aussi signé le retrait prochain d’une autre entité onusienne, l’Organisation mondiale de la santé, dont le budget est sans commune mesure, à 7,89 milliards de dollars en 2022-2023, et dépend à 16% des Etats-Unis. L’engagement de M. Bloomberg ne concerne que l’ONU Climat.L’association “Bloomberg Philanthropies et d’autres bailleurs de fonds américains pour le climat veilleront à ce que les Etats-Unis respectent leurs obligations mondiales en matière de climat à la suite de l’intention du gouvernement fédéral de se retirer de l’accord de Paris pour la deuxième fois”, a assuré l’homme d’affaires dans un communiqué.Conclu sous l’égide des Nations unies et adopté lors d’une COP en 2015, cet accord rassemble la quasi-totalité des Etats du monde et vise à maintenir le réchauffement climatique sous un certain seuil.”Même si le financement gouvernemental reste essentiel à notre mission, des contributions comme celle-ci sont vitales pour permettre au secrétariat de l’ONU sur le changement climatique d’aider les pays à respecter leurs engagements dans le cadre de l’accord de Paris”, a salué le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell.A l’annonce en 2017 du premier retrait américain des Etats-Unis, Michael Bloomberg s’était engagé à verser jusqu’à 15 millions de dollars pour financer l’ONU Climat et avait lancé, avec l’ancien gouverneur de Californie Jerry Brown, l’initiative America’s Pledge qui rassemble autorités locales et entreprises américaines engagées pour le climat.”Le généreux don de Mike Bloomberg permettra au monde de conserver une enceinte vitale pour coopérer sur le défi fondamental de notre époque, qu’aucun pays ne peut résoudre seul ou se permettre d’ignorer”, a réagi Laurence Tubiana, une architecte de l’accord de Paris, qui aura dix ans cette année.

La Bourse de Paris attentiste face à Trump

La Bourse de Paris évolue à tâtons jeudi, évaluant prudemment l’impact des premières annonces de Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche.Vers 10H00, le CAC 40 perdait 0,07% à 7.831,43 points, en recul de 6,54 points. La veille, l’indice vedette avait gagné 0,86%, à 7.837,40 points. “Il faut garder en tête que la bourse parisienne n’est pas immunisée contre (…) le risque Trump”, a résumé Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement au sein de Pictet AM.De retour depuis mardi à la Maison Blanche, le nouveau président américain a agité la menace d’un relèvement drastique des droits de douane pour le Mexique, le Canada dès février, mais aussi pour l’Union européenne et la Chine.Si l’absence de mesure immédiate a d’abord rassuré les marchés européens, qui ont grimpé ces derniers jours, l’attentisme est désormais de mise.L’intervention de Donald Trump en visioconférence à Davos sera dans ce contexte particulièrement suivie à 17H00.La séquence est prévue pour durer 45 minutes, avec une session de questions-réponses avec de grands patrons dont la liste est toujours en cours de finalisation.Pendant ce temps, la saison des résultats bat son plein.Le géant français de la parfumerie Interparfums (+0,84% à Paris) a présenté jeudi avant la séance ses résultats annuels, avec des ventes en hausse. Suivra le spécialiste du tourisme Pierre et Vacances. Côté indicateurs, le climat des affaires est resté stable à un niveau bas en janvier en France, s’établissant à 95 contre 94 en décembre, soit en légère augmentation d’un point.Dans l’industrie, l’indicateur qui synthétise le climat des affaires est en baisse à 95 points, et les chefs d’entreprises se montrent plus pessimistes sur les carnets de commandes. Outre-Atlantique, les investisseurs attendent les chiffres du chômage américain pour la deuxième semaine de janvier, publiés vers 13H30 GMT. Cet indice, déterminant pour évaluer la suite de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), est très scruté.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français atteignait 3,27%, contre 3,26% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, atteignait 2,53%.Succès pour ValnevaLe groupe pharmaceutique franco-autrichien Valneva a publié mercredi soir des “résultats positifs” chez les enfants pour son essai clinique de phase 2 évaluant les effets de son candidat vaccin à injection unique contre le virus du chikungunya. “Les résultats de cette étude (…) pourraient permettre de lancer une étude de phase 3 chez l’enfant” dès “le quatrième trimestre 2025”, selon le groupe.Le titre de l’entreprise grimpait de 1,76% à 2,20 euros sur le SBF 120.

Avec la bénédiction de Trump, le trublion de la tech Larry Ellison revient au centre du jeu

Du possible rachat de TikTok à un projet géant d’infrastructures pour l’intelligence artificielle (IA), le cofondateur du groupe américain Oracle Larry Ellison est impliqué dans plusieurs dossiers chauds, remis sur le devant de la scène par son ami Donald Trump.Le fantasque entrepreneur, qui reste président et responsable technique de la société qu’il a cofondée il y a près d’un demi-siècle (1977), avait déjà favorablement positionné Oracle dans la course à l’IA. Spécialisée depuis ses débuts dans la gestion de bases de données, la société a ainsi fait sa révolution au milieu des années 2010 pour devenir un acteur majeur du “cloud” (informatique à distance), essentiel à l’IA.Mardi, lors d’un grand raoût à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump a réuni Larry Ellison avec le patron de la société japonaise SoftBank et celui d’OpenAI pour annoncer un projet d’investissements privés massifs dans l’IA.La nouvelle coentreprise Stargate, qui réunit les trois partenaires, s’est engagée à injecter au moins 500 milliards de dollars dans la construction et la gestion de centres de données.”Le centre que nous bâtissons sera le plus grand ordinateur jamais construit”, a promis Larry Ellison à la sortie de la Maison Blanche.A 80 ans révolu, le natif de New York, troisième fortune mondiale (229 milliards de dollars) selon Forbes, se voit en rouage essentiel de la révolution IA, qui va notamment transformer la médecine, d’après lui.”On pourra faire de la détection de cancer en utilisant l’IA sur des prélèvements sanguins”, a-t-il pris comme exemple. En cas d’identification d’une tumeur, il sera possible de développer “un vaccin adapté spécifiquement à votre cancer, disponible en 48 heures. C’est la promesse de l’IA.”Le projet Stargate offre un accélérateur majeur à Oracle qui, s’il est un acteur reconnu du cloud, pèse moins de 5% du marché mondial, bien loin du trio composé de Google, Microsoft et Amazon, qui en contrôlent près des deux tiers.”Stargate apparaît plus gros que ce que nous anticipions depuis un an que les spéculations circulent”, a commenté Angelo Zino, analyste du cabinet CFRA. “Le projet peut offrir une croissance significative à Oracle.”- Au chevet de TikTok -Personnage haut en couleurs, Larry Ellison n’a jamais caché son immense ambition, clamant, à la fin des années 90, qu’il allait rendre Microsoft obsolète, puis promettant plus récemment de détrôner Amazon sur le cloud.Abandonné à quelques mois par sa mère, élevé dans un quartier populaire de Chicago, ce patron athlétique est une figure hors norme dans le milieu de la tech, pourtant peuplé d’individus atypiques.Sympathisant républicain de longue date, il s’est rapproché de Donald Trump dès sa première campagne, au point d’affecter, en 2016, des cadres d’Oracle à l’équipe de transition avant l’entrée du promoteur immobilier à la Maison Blanche.En 2020, le chef de l’Etat se tourne vers lui pour trouver une issue au dossier TikTok. Il donne sa bénédiction à un montage qui prévoit une prise de participation de Walmart et d’Oracle.Mais la transaction tombe à l’eau et Donald Trump prend un décret interdisant TikTok, lequel sera retoqué par la justice américaine. Pressé par le gouvernement américain, TikTok choisit Oracle comme unique prestataire de cloud aux Etats-Unis.Interrogé mardi, le président s’est dit favorable à un scénario incluant le rachat de la plateforme par Elon Musk pour la sauver d’une disparition aux Etats-Unis, prévue par une loi du Congrès. “J’aimerais bien aussi que Larry (Ellison) l’achète”, a-t-il enchaîné, l’intéressé qualifiant cette possible transaction de “bon deal”.Dans cette nouvelle ère marquée par les efforts ostensibles des grands patrons de la tech pour se faire une place dans le premier cercle Trump, Larry Ellison a une longueur d’avance.Mardi, le président a eu pour lui des mots louangeurs, comparables à ceux qu’il a utilisés pour parler d’Elon Musk, un proche désormais à qui il a confié une mission de réduction des dépenses publiques.”C’est un homme incroyable”, a dit Donald Trump, le présentant comme “le patron d’un peu tout”, en référence à sa diversification dans d’autres domaines que l’informatique.”Nous n’aurions pas pu faire ça sans vous”, lui a répondu Larry Ellison. “Cela aurait tout simplement été impossible.”

Il faut “des mesures de rétorsion” en cas de surtaxes douanières par Trump, estime le ministre français du Commerce extérieur

Le ministre français chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin a appelé jeudi sur RTL l’Union européenne à se “préparer” à des “mesures de rétorsion” si Donald Trump mettait à exécution ses menaces de hausses de droits de douane à son encontre.”L’Europe ne doit pas se laisser faire”, a déclaré M. Saint-Martin. “Les Etats-Unis resteront un pays allié, mais nous devons nous préparer” à des “mesures de rétorsion”, a-t-il ajouté.Avant d’être réélu, Donald Trump avait menacé d’imposer des droits de douane sur les produits européens, sauf si l’UE augmentait ses achats en pétrole et gaz américains.Mardi, il a réaffirmé que les pays européens étaient “bons pour des droits de douane”, sans donner plus de précision sur le calendrier, la nature des produits visés, et les taux envisagés.Pour Laurent Saint-Martin, des surtaxes douanières vis-à-vis de l’UE “serait d’abord une mauvaise nouvelle pour les États-Unis : cela créerait un effet inflationniste.””Si Donald Trump n’a pas présenté dans ses premiers décrets” depuis son investiture lundi “des mesures d’augmentation de tarifs douaniers, c’est aussi parce qu’il sait (…) que cela aura d’abord des conséquences pour les États-Unis”, a-t-il également estimé.L’Union européenne est “prête à défendre ses intérêts économiques” si nécessaire, avait souligné lundi soir le commissaire européen à l’Economie Valdis Dombrovskis.Quand les Etats-Unis avaient augmenté les droits de douane sur l’acier et l’aluminium européens lors du premier mandat de Donald Trump (2017-2021), les Européens avaient répondu par des surtaxes sur des produits américains comme les motos Harley-Davidson et le Bourbon.Selon un responsable européen, les 27 sont encore divisés entre une approche simplement “défensive” – acheter des produits américains comme du gaz naturel liquéfié ou des armes pour tenter d’échapper à un conflit commercial avec Trump- ou plus “offensive” avec de possibles mesures de rétorsion.L’Union européenne n’est pas la seule dans le viseur du président américain.Dès son retour à la Maison Blanche lundi, Donald Trump a également dit vouloir imposer des droits de douane de 25% aux produits venant des voisins canadien et mexicain, et ce dès le 1er février. 

Donald Trump entre virtuellement en scène à Davos

Après trois jours à ne parler que de lui, ou presque, les élites réunies à Davos vont enfin pouvoir interroger directement Donald Trump jeudi.”Trump est un provocateur. Il adore être un provocateur, et beaucoup de gens à Davos s’ennuient dans leur vie. Il n’est pas ennuyeux. Donc vous savez, c’est plutôt excitant”, a dit à l’AFP Graham Allison, professeur à l’Université américaine Harvard et habitué de la réunion du Forum économique mondial en Suisse.Des tables rondes officielles aux soirées, en passant par les minibus faisant la navette avec les villages voisins, le 47e président des Etats-Unis fraîchement investi s’invite en effet depuis lundi dans beaucoup de conversations.Il fera finalement une intervention en visioconférence à 17H00 (16H00 GMT).La séquence est prévue pour durer 45 minutes, et inclut une session de questions-réponses avec de grands patrons dont la liste était toujours en cours de finalisation mercredi soir.Trump, lui-même un homme d’affaires ayant fait fortune dans l’immobilier, dirige l’Amérique comme si c’était une entreprise et veut “le meilleur avantage pour les Etats-Unis, quelle que soit la façon dont il peut y arriver”, explique à l’AFP Julie Teigland, partenaire du cabinet EY.”Il sait qu’il a besoin de partenaires commerciaux pour faire cela. Donc je m’attends à ce qu’il fasse passer des messages allant dans ce sens là.”- Milei à Davos -Menaces de surtaxes douanières contre le Mexique, le Canada, l’Union européenne ou la Chine, retrait de l’Organisation mondiale de la Santé ou de l’accord de Paris sur le climat, volonté affichée de “reprendre” le canal de Panama… Donald Trump a donné un avant-goût de ses intentions depuis son investiture lundi, qui coïncidait avec l’ouverture de la réunion annuelle dans la station huppée des Alpes suisses.Et les réactions n’ont pas tardé parmi les hauts responsables politiques présents en nombre à Davos cette semaine.”Le protectionnisme ne mène nulle part, et il n’y a pas de vainqueur dans les guerres commerciales”, a asséné le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang, tandis que le président du Panama José Raul Mulino a rappelé que le canal n’avait pas été “un cadeau” des Etats-Unis.Le président ultralibéral argentin Javier Milei a pour sa part salué “l’âge d’or” que promet Trump pour les Etats-Unis, “une lumière pour le monde entier”, lors d’un événement organisé par Bloomberg en marge de la réunion du Forum économique mondial à Davos.Cet allié autoproclamé du président américain doit lui aussi faire un discours à Davos, mais en chair et en os, quelques heures avant lui jeudi.