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Pékin affirme que ses relations avec l’UE apportent “une stabilité précieuse” à l’économie mondiale

La Chine a affirmé mercredi que ses relations avec l’Union européenne “apporteront une stabilité précieuse” à l’économie et au commerce mondiaux, au moment où la Chine compte ses alliés face au bras de fer commercial engagé par Washington.”En défendant ensemble le système commercial multilatéral dans le contexte actuel”, la Chine et l’Union européenne “apporteront une précieuse stabilité et une plus grande prévisibilité à l’économie et au commerce mondiaux”, a déclaré lors d’un point presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.Pékin et Bruxelles sont confrontés à la tempête provoquée par la campagne de droits de douane américains, qui a plongé les marchés mondiaux dans l’instabilité.Les produits chinois sont les principaux visés par le président Donald Trump, avec des surtaxes atteignant le niveau vertigineux de 145%.Le bloc européen entend de son côté diversifier ses partenaires commerciaux face à un allié américain devenu imprévisible.Plus tôt dans le mois, le président chinois Xi Jinping a saisi l’occasion en invitant l’UE et la Chine à mutualiser leurs forces pour “résister” ensemble à la “coercition”.L’UE et la Chine doivent également tenir un sommet symbolique en juillet prochain, à l’occasion des 50 ans de leur relation.Les points de discorde restent toutefois nombreux entre Bruxelles et Pékin.L’UE a ouvert plusieurs enquêtes anti-subventions contre les produits chinois, notamment les véhicules électriques, accusant Pékin de concurrence déloyale.Bruxelles a également imposé des sanctions contre des responsables chinois pour “graves atteintes aux droits de l’Homme” contre les minorités musulmanes du Xinjiang. Pékin a répliqué en sanctionnant des députés européens, chercheurs et institutions européennes.Citant un responsable du Parlement européen, le média Politico a rapporté mercredi que la Chine envisageait de lever ces sanctions.Interrogé lors d’un point de presse régulier, le porte-parole de la diplomatie chinoise n’a pas confirmé cette information, mais a déclaré que les relations avec l’Union européenne montraient une “dynamique positive”.”Les membres du Parlement européen sont chaleureusement encouragés à se rendre plus souvent en Chine”, a-t-il affirmé.

A Chamonix, résidences secondaires et meublés touristiques dans le viseur

Des chalets au pied du Mont-Blanc jusqu’à 12 millions d’euros s’affichent dans la vitrine de l’agence immobilière Sotheby’s, dans le centre huppé de Chamonix où déambulent, entre restaurants et boutiques de luxe, des centaines de touristes dans un brouhaha multilingue.A 3 km de là, relégué à la sortie sud de la célèbre bourgade de Haute-Savoie, le très sobre mais cosy Foyer des jeunes travailleurs (FJT) ploie sous 60 demandes de logements insatisfaites de salariés, saisonniers ou non, qui n’ont pas les moyens de louer ailleurs.Ils sont pourtant “la force économique de Chamonix”, s’émeut Pierre Slemett, membre fondateur du FJT: des travailleurs sans lesquels le tourisme ne pourrait fournir ses 70% du PIB chamoniard, et qui s’exilent à une demi-heure de route ou s’entassent dans des colocations parfois “insalubres”.- Manne touristique -Pour éviter “une véritable déstructuration du tissu social” sans mettre en péril cette “manne touristique”, explique le maire Eric Fournier (UDI) à l’AFP, il a fait voter en mars un plan local d’urbanisme (PLU) interdisant la construction de nouvelles résidences secondaires, lesquelles représentent déjà 70% des logements. “Une première en France”, vante la mairie de Chamonix, 9.000 habitants et 5e station de sports de montagne à l’immobilier le plus cher de France, avec 9.504 euros le m2 en moyenne — plus qu’à Paris –, derrière Val-d’Isère (14.986 euros), Courchevel, Megève et Méribel en 2025, selon le site meilleursagents.com.En outre, un arrêté municipal n’autorise désormais la location en meublé touristique que pour “un bien par personne”, alors que leur offre “explose” via des plateformes du type Airbnb ou Booking.com, assure Eric Fournier.Enfin, l’édile promet d’imposer la “mixité sociale” — 40% à 100% de logement sociaux — sur “12 secteurs” constructibles.Car de Courchevel, comme à Saint-Tropez, la pression immobilière du tourisme et du secondaire haut de gamme exclut une frange croissante des populations permanentes. “Airbnb, c’est une catastrophe”, lâche Robin Charrier, 30 ans, salarié d’une salle d’escalade. Au FJT depuis un an, dans son studio de 20 m2 pour 495 euros mensuels, il s’estime “chanceux”. Mais, après trois ans de bail maximum, et malgré un CDI à 1.900 euros net par mois, “j’envisagerai de négocier avec mes grands-parents pour qu’ils me prêtent leur camping-car”, soupire-t-il. Il irait alors rejoindre ceux qui dorment dès le printemps dans leur camionnette ou leur voiture le long d’une départementale à la sortie de Chamonix, pour garder leur emploi.- 15°C, matelas moisi -A 30 ans, Marion — un prénom d’emprunt –, contractuelle d’une collectivité recrutée pourtant à “3.300 euros brut par mois”, n’a trouvé au début qu’un studio “à un quart d’heure de +Cham+”. Mais très mal isolé. Pour “650 euros par mois mais avec des factures d’électricité de 200 à 300 euros l’hiver pour maintenir une pièce à 15 degrés”.Clotilde — également un prénom d’emprunt –, jeune vendeuse de matériel de montagne, après avoir fui une colocation à trois dans un deux-pièces “au-dessus d’une boîte de nuit”, a loué un studio à “575 euros mensuels avec 400 euros d’électricité l’hiver et un matelas qui moisissait à cause de l’humidité”, soupire-t-elle. “Et 18 km à vélo pour venir bosser…”Pierre Slemett regrette chaque jour de ne pas pouvoir loger les quelque 60 célibataires et couples avec enfants en attente chaque année d’un des 70 appartements du FJT. “Les mesures du maire sont très courageuses car cela ne va pas faire que des heureux chez les propriétaires”, et donc les électeurs à un an des municipales, “mais je demande à voir les résultats, le prix des terrains encore constructibles est lunaire”, s’inquiète l’ancien conseiller municipal: “comment un bailleur social pourrait les acquérir, construire et proposer des loyers modérés ?””Beaucoup, ici, appellent” le nouveau PLU du maire “un coup de bluff électoral”, tranche Louise Sebah, gérante de Alpes & Chalets, l’une des innombrables agences immobilières de Chamonix. Celle-là appartient à François-Xavier Laffin, principal opposant et candidat déclaré contre Eric Fournier pour les élections municipales de 2026. “Les mesures annoncées par la mairie ne vont pas donner d’un coup l’argent nécessaire à ceux qui ont besoin d’un logement permanent”, assène Louise Sebah. Pour elle, la demande de résidences secondaires, “toujours élevée”, va pousser notamment “une clientèle étrangère très aisée” vers “le déjà construit”, et faire monter encore le prix du mètre carré. 

ArcelorMittal demande “une application rapide” du plan européen pour l’acier

ArcelorMittal demande mardi une “application rapide” du plan européen pour l’acier, prévoyant un “accès à une énergie compétitive”, un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) “efficace”, et des “défenses commerciales”, avant de pouvoir “revoir ses décisions d’investissement en Europe”.”Une mise en oeuvre rapide du plan est maintenant requise pour s’assurer que la fabrication d’acier en Europe redevient compétitive et puisse continuer d’investir pour son avenir”, a déclaré le directeur général du deuxième sidérurgiste mondial, Aditya Mittal, dans un communiqué diffusé à l’occasion de la publication des résultats du premier trimestre du groupe.Fin 2024, ArcelorMittal a suspendu son projet d’investissement massif – d’un montant de 1,8 milliard d’euros – dans la décarbonation de ses haut fourneaux de Dunkerque en France, parmi les plus grands d’Europe, en arguant de la non compétitivité de l’acier produit en Europe.Le sidérurgiste a aussi annoncé ces dernières semaines un plan d’économie en Europe avec le transfert d’activités support de divers sites européens vers l’Inde. En France, le plan ne vise pas que les fonctions support, il porte aussi sur des emplois de production, avec au total quelque 600 suppressions de postes prévues.ArcelorMittal n’est pas le seul dans son cas. Les difficultés des sidérurgistes implantés en Europe ont forcé l’Union européenne à se mobiliser et à annoncer le principe de mesures de soutien à la production et au commerce d’acier.Car la production d’acier en Europe est prise en étau entre la baisse de la consommation sur le vieux continent, la concurrence jugée déloyale d’acier à bas prix venu de Chine notamment, et désormais les nouvelles taxes douanières annoncées ici et là.”L’incertitude renouvelée sur le commerce mondial heurte la confiance dans le domaine des affaires et risque de causer de nouvelles perturbations économiques si rien n’est fait rapidement” a commenté M. Mittal, en estimant néanmoins “encourageant” de voir “que les gouvernements autour du monde s’engagent pour soutenir leur production nationale”.Au total, pour l’année 2025, ArcelorMittal a confirmé que son enveloppe d’investissement pour ses projets de décarbonation dans le monde s’élèverait “entre 4,5 et 5 milliards de dollars” mais n’a pas détaillé la ventilation par projets et par pays.Au premier trimestre, le groupe a dégagé un bénéfice net de 805 millions de dollars, supérieur aux attentes des analystes, mais en retrait de 14% par rapport au premier trimestre 2024.Le consensus d’analystes réuni par Factset tablait sur un bénéfice net de 429 millions de dollars de janvier à mars, et celui de Bloomberg attendait 505 millions de dollars, après un bénéfice de 938 millions de dollars au cours du trimestre comparable de 2024, et une perte nette en fin d’année de 390 millions de dollars au quatrième trimestre.”Sur le plan financier, ce trimestre a été un nouveau trimestre de résultats cohérents et de marges robustes, surtout étant donnés les défis géopolitiques, avec un bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement Ebitda, de 116 dollars par tonne” a souligné M. Mittal.

La France a enregistré une croissance sans éclat au premier trimestre

L’activité économique française a progressé de 0,1% au premier trimestre, une évolution sans éclat entre durcissement budgétaire pour réduire le déficit et fortes incertitudes commerciales qui ont pénalisé la consommation et les investissements. Cette hausse modérée du produit intérieur brut (PIB) entre janvier et mars, selon la première estimation de l’Institut national de la statistique (Insee) français, succède à la contraction de 0,1% observée au quatrième trimestre 2024 en raison du contrecoup des Jeux olympiques de Paris. “On pourrait se réjouir du léger rebond de la croissance française. Mais la plupart des composantes du PIB affichent des évolutions négatives, à l’exception de la variation des stocks qui a, seule, soutenu la croissance”, a commenté Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès, dans une note.Ainsi, pilier traditionnel de la croissance française, la consommation des ménages a stagné au premier trimestre malgré le net repli de l’inflation. Or, “c’est vraiment le moteur sur lequel on espère un redémarrage de la croissance”, a souligné Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade, auprès de l’AFP. Outre “le rôle des politiques économiques, il y a aussi un climat d’incertitude, les ménages s’attendant à une remontée du chômage”. En particulier, les achats de biens ont nettement reculé (-0,6%), notamment dans les matériels de transports, ce qui peut s’expliquer, selon l’Insee, par un bonus ou malus écologiques plus restrictifs pour les véhicules. Le gouvernement français prévoit une cinquantaine de milliards d’euros de baisse des dépenses et hausse des prélèvements en 2025 pour assainir des finances publiques très dégradées, avant un nouvel effort de 40 milliards annoncé en 2026 sans nouvel impôt. – Consolidation budgétaire -Conséquence, la consommation publique, qui avait soutenu la croissance en 2024, a fortement ralenti (0,1% après 0,4%): “on commence à voir un début de consolidation budgétaire”, selon Maxime Darmet.  La France affiche le pire déficit public de la zone euro pour 2024, à 5,8%. Le gouvernement entend le ramener à 5,4% puis sous le plafond européen de 3% en 2029. Son endettement (113% du PIB) est le troisième plus lourd après la Grèce et l’Italie.Les investissements sont en berne également (-0,2%): tant ceux des entreprises que administrations publiques et des ménages sont concernés. La construction et les biens manufacturés ont particulièrement souffert, “ces derniers étant très sensibles à la montée de l’incertitude commerciale”, a pointé Maxime Darmet.  L’offensive protectionniste du président américain Donald Trump s’est traduite pour l’instant par une application de droits de douane de 10% aux importations de biens provenant d’Europe. Des discussions sont en cours pour essayer d’éviter qu’ils ne soient relevés davantage, mais jeudi à Washington, le ministre français de l’Economie Eric Lombard avait estimé un accord “encore loin”. La contribution du commerce extérieur est également négative (-0,4 point). En revanche, les variations de stocks ont contribué positivement à hauteur de 0,5 point à l’évolution du PIB. – “Effet récessif” -Cette publication de la croissance française précède celle de l’Allemagne, de l’Italie et de la zone euro, tandis que l’Espagne a vu son PIB augmenter de 0,6% au premier trimestre. Elle intervient dans un contexte politique toujours instable en France, le gouvernement minoritaire de François Bayrou étant régulièrement menacé de censure. Pour tenir son objectif de déficit en 2025, le gouvernement a aussi acté samedi 3,1 milliards d’euros d’annulations de crédits. Une “nouvelle coupe” qui, selon le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel (La France insoumise, gauche radicale), “devrait avoir un effet récessif”. Le député réclame le dépôt par le gouvernement, au “printemps ou début de l’été”, d’un projet de loi de finances rectificative afin que le Parlement puisse “discuter de nouvelles recettes”. Dans ce contexte, après 1,1% en 2024, la croissance est attendue en net ralentissement en 2025, à 0,7% par le gouvernement comme la Banque de France. L’Insee n’a pas fourni de prévision annuelle à ce stade. Outre la guerre commerciale, “la volonté du gouvernement de limiter le déficit public pèsera également sur la conjoncture. La baisse des taux d’intérêt, du prix des matières premières et la relance budgétaire allemande pourraient cependant apporter un léger soutien à l’activité”, a estimé Sylvain Bersinger. 

Wall Street termine en hausse, s’accroche avant une salve de données économiques

La Bourse de New York a terminé en hausse mardi, aidée par un assouplissement des surtaxes douanières sur le secteur automobile américain, l’attention des investisseurs étant désormais tournée vers des données économiques importantes, tandis que la saison des résultats bat toujours son plein.Le Dow Jones a gagné 0,75%, l’indice Nasdaq a progressé de 0,55% et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,58%.”Le marché s’est orienté à la hausse à mesure que (…) l’administration américaine a laissé entendre que des négociations se profilaient” sur le front des droits de douane, a observé auprès de l’AFP Tom Cahill, analyste de Ventura Wealth Management.Les investisseurs restent attentifs aux dernières informations concernant les négociations sur les hausses de droit de douane entre les Etats-Unis et les autres pays, Chine en tête.Dernier développement en date, le président américain Donald Trump a signé mardi après la clôture de la Bourse un décret visant à éviter aux constructeurs automobiles produisant sur le territoire américain de payer un cumul de droits de douane sur les véhicules et les pièces détachées importées.Côté indicateurs, la place new-yorkaise a semblé faire fi d’un baromètre du Conference Board évaluant la confiance des consommateurs américains. Cette dernière a continué de dégringoler, tombant à “un niveau pas atteint depuis le début de la pandémie de Covid”, a relevé l’économiste du Conference Board, Stephanie Guichard, citée dans un communiqué.Les acteurs du marché ont désormais les yeux rivés sur la publication de l’indice officiel PCE, jauge d’inflation privilégiée par la banque centrale américaine (Fed), ainsi que celle du PIB des Etats-Unis pour le premier trimestre, qui seront publiés mercredi.Les investisseurs attendent aussi les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis vendredi. “Si les chiffres de l’emploi commencent à se détériorer, la banque centrale américaine devra prendre une décision importante: baisser les taux d’intérêt, ou non”, a commenté M. Cahill.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est encore détendu, à 4,17%, contre 4,20% lundi en clôture.Côté entreprises, les investisseurs ont passé une nouvelle séance à “digérer un grand nombre de résultats d’entreprises”, ont rapporté les analystes de Briefing.com. Le conglomérat industriel américain Honeywell a gagné du terrain (+5,40%) après avoir publié mardi des résultats meilleurs qu’attendu au premier trimestre, tout en revoyant en légère baisse ses prévisions de ventes pour l’ensemble de l’année en raison de l’environnement économique incertain.Le constructeur automobile américain General Motors a été boudé (-0,64%). Le groupe a publié mardi des résultats meilleurs qu’attendu au premier trimestre, mais compte réexaminer ses prévisions pour l’ensemble de l’année car elles n’incluent pas les nouveaux droits de douane.Le géant américain des boissons Coca-Cola a annoncé mardi un chiffre d’affaires en recul au premier trimestre, en raison notamment d’effets de change négatifs, mais il est néanmoins parvenu à dépasser les attentes pour son bénéfice net. Son titre a avancé de 0,78%.Amazon a reculé (-0,17%) après avoir annoncé mardi qu’il n’afficherait pas l’impact des droits de douane sur les prix de produits vendus aux Etats-Unis sur son site de commerce en ligne. Un projet que la Maison-Blanche avait, plus tôt, qualifié d'”acte hostile et politique”.Les investisseurs attendent désormais les résultats de quatre des “Sept Magnifiques”, surnom donné aux grandes valeurs américaines du secteur technologique, avec Meta et Microsoft mercredi puis Amazon et Apple jeudi.

Trump allège l’impact des droits de douane pour des constructeurs auto

Le président américain Donald Trump a décidé mardi d’éviter aux constructeurs automobiles produisant aux Etats-Unis de payer un cumul de droits de douane sur les véhicules et les pièces détachées importées, et leur a également accordé un allègement temporaire.”Nous voulons simplement les aider pendant cette période de transition. Du court terme”, a déclaré le président avant son départ pour Detroit (Michigan), coeur de l’industrie automobile américaine, pour marquer ses 100 premiers jours au pouvoir.Les constructeurs vont ainsi être exemptés de payer d’autres taxes douanières, comme celles sur l’acier ou l’aluminium.Ils paieront le montant “le plus élevé”, avait indiqué plus tôt un responsable du ministère du Commerce.Le président a également décidé de mettre en place un dispositif temporaire pour réduire la facture douanière des constructeurs produisant et vendant leurs véhicules aux Etats-Unis.Il s’agit de “protéger la sécurité nationale en incitant la production automobile sur le territoire national et en réduisant la dépendance américaine à l’égard des importations de véhicules étrangers et de leurs pièces détachées”, précise la proclamation.Pour tous les véhicules fabriqués et vendus aux Etats-Unis utilisant des pièces détachées importées, constructeurs américains et étrangers pourront ainsi déduire 15% du prix de vente recommandé la première année – et 10% la seconde – des frais de douane de 25% sur les importations suivantes.Cela correspondra, détaille la proclamation, à une déduction de 3,75% du prix recommandé la première année (3 avril 2025 au 30 avril 2026) et de 2,50% la seconde (1er mai 2026 au 30 avril 2027).Il s’agit “d’une déduction et non d’un remboursement”, avait expliqué le responsable du ministère, affirmant que cette période de deux ans avait été jugée suffisante par les industriels pour installer une chaîne d’approvisionnement aux Etats-Unis.

Wall Street termine en hausse, s’accroche avant une salve de données économiques

La Bourse de New York a terminé en hausse mardi, aidée par un assouplissement des surtaxes douanières sur le secteur automobile américain, l’attention des investisseurs étant désormais tournée vers des données économiques importantes, tandis que la saison des résultats bat toujours son plein.Le Dow Jones a gagné 0,75%, l’indice Nasdaq a progressé de 0,55% et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,58%.

Afflux de petits colis venus d’Asie: la France propose une taxe de frais de gestion

La France propose de faire payer “des frais de gestion” sur chaque petit colis entrant en Europe, dès 2026, pour financer les contrôles appelés à se renforcer face à l’afflux de colis de faible valeur envoyés notamment depuis la Chine, via des plateformes telles que Shein ou Temu.Il s’agit de faire “payer aux importateurs, aux plateformes, et non pas aux consommateurs, un petit montant forfaitaire sur les colis”, avait déclaré vendredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Ces “frais de gestion” se distinguent des droits de douane qui s’appliquent proportionnellement à la valeur de la marchandise importée.La ministre a évoqué “quelques euros” par colis, ou “quelques dizaines de centimes” par article, lors d’un déplacement mardi à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, principal point d’entrée du fret aérien à l’échelle nationale.Cette annonce intervient alors que la hausse des droits de douane voulue par le président américain Donald Trump, notamment sur les petits colis de Chine, fait craindre un afflux de ces derniers vers l’Europe.Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres de grande distribution E.Leclerc, prévoit même une “invasion” de ces produits.”En anticipation de la réforme de l’Union douanière en 2028, la France défendra l’instauration rapide au niveau européen d’un mécanisme de frais de gestion sur chaque petit colis entrant en Europe. L’argent récolté servirait au financement des contrôles”, a précisé à l’AFP le cabinet de la ministre.”Nous ne pouvons agir seuls, parce que si nous agissons seuls, les flux iront dans un autre pays”, a relevé Eric Lombard, ministre de l’Economie, précisant que “les Pays-Bas sont très intéressés” et disant espérer “réunir le plus vite possible un groupe de pays qui puisse mettre en place cette mesure”.Cette taxe serait appliquée à partir de 2026, jusqu’en 2028, date à laquelle l’Union européenne pourrait supprimer l’exonération de taxe douanière sur les colis d’une valeur inférieure à 150 euros, arrivant depuis des pays extérieurs à l’UE.- Sur les réseaux sociaux -La France va renforcer les contrôles sur les colis contenant produits cosmétiques ou médicaments, potentiellement dangereux pour la santé, ainsi que sur la conformité des produits aux normes de sécurité, et s’assurera de la valeur des colis (afin qu’ils n’échappent pas aux droits de douane), a souligné Mme de Montchalin. Les noms des produits retirés pour manque de conformité aux règles seront publiés, y compris sur les réseaux sociaux, a ajouté Véronique Louwagie, ministre des PME, également présente à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a déclaré de son côté mardi “un état d’urgence” pour “contrer l’invasion des petits colis” issus de la vente en ligne. Pour cette organisation, le gouvernement “ne semble pas prendre la pleine mesure” de la situation, voire est “à côté de la plaque”.Les annonces du gouvernement ont cependant été saluées par la Fédération du commerce en ligne et de la vente à distance (Fevad), qui appelle toutefois à des “actions rapides et concrètes”.”Il faut que les avantages injustifiés dont bénéficient les sites asiatiques soient supprimés en urgence et que l’Europe s’attaque à la stratégie de dumping que nous subissons”, souhaite-t-elle.- Des centaines de gros porteurs -La plateforme Shein, qui vend surtout des vêtements à bas prix, a rétorqué dans un communiqué qu’elle “respecte l’ensemble des lois, réglementations et obligations fiscales en vigueur dans chacun de [ses] marchés (…), y compris en France”. Quelque 4,6 milliards d’envois d’une valeur inférieure à 150 euros sont entrés sur le marché européen en 2024, soit plus de 145 chaque seconde. Sur ce total, 91% provenaient de Chine.Pour la France seule, 800 millions de ces colis ont été livrés l’an dernier (sur un total de 1,5 milliard de colis). La focale est mise sur ces envois dits de faible valeur parce qu’ils bénéficient en Europe d’une exonération de taxe douanière quand ils sont envoyés depuis un pays tiers.La Commission européenne a appelé en février à supprimer cette exonération, qui date de 2010, pointant notamment des risques d’importation “de produits dangereux” et une empreinte environnementale non négligeable sur de tels volumes.”Plusieurs centaines de gros porteurs transitent chaque nuit entre l’Asie et l’Europe” pour transporter ces colis, a souligné M. Lombard.cda-fmp-max-od-jul/er

L’Espagne va enquêter sur les causes de la méga-coupure de lundi

Les autorités espagnoles ont lancé mardi des enquêtes pour identifier les causes de la méga-panne électrique qui a privé la péninsule ibérique de courant pendant de nombreuses heures la veille, assurant ne pouvoir écarter à ce stade “aucune hypothèse”.Toutes “les mesures nécessaires seront prises pour que cela ne se reproduise pas”, a assuré le Premier ministre Pedro Sánchez, en annonçant lors d’une conférence de presse la création d’une commission d’enquête chapeautée par le ministère de la Transition écologique.”Les techniciens du réseau électrique continuent à réaliser une analyse de leur système. Nous attendons de recevoir leurs résultats préliminaires dans les prochaines heures ou prochains jours”, a expliqué le dirigeant socialiste. “Aucune hypothèse ne sera écartée tant que nous ne disposerons pas de ces résultats d’analyse”, a-t-il promis.Quasiment au même moment, un juge de l’Audience nationale, juridiction madrilène en charge des affaires les plus graves, dont celles de terrorisme, a de son côté annoncé l’ouverture d’une enquête sur un éventuel “sabotage informatique”.L’objectif de ces investigations? “Déterminer si la panne de courant, survenue hier dans le réseau électrique espagnol qui a affecté tout le pays, pourrait être un acte de cyber-sabotage contre des infrastructures critiques espagnoles et, si tel est le cas, pourrait être qualifiée de délit terroriste”, résume un communiqué.- “Audit indépendant” -A la mi-journée, la piste de la cyberattaque avait pourtant été écartée par le gestionnaire du réseau électrique espagnol (REE). “Au vu des analyses que nous avons pu réaliser jusqu’à présent, nous pouvons écarter un incident de cybersécurité”, avait assuré Eduardo Prieto, directeur des opérations de REE.Un message également relayé par le gouvernement portugais. “A ce stade, personne ne peut dire quelle a été l’origine mais il y a déjà assez d’éléments pour dire qu’il n’y a aucun indice d’une manipulation dans le cyberespace”, a déclaré le Premier ministre Luis Montenegro.Son gouvernement a décidé mardi de “demander à l’Agence européenne pour la coopération des régulateurs de l’énergie la réalisation d’un audit indépendant des systèmes électriques des pays affectés”, et de créer “une commission technique indépendante” pour évaluer la gestion de la crise du côté portugais.L’Union européenne elle-même a assuré qu’elle “tirerait les leçons” de cette panne. “En étroite collaboration” avec les gestionnaires du réseau électrique, Bruxelles examinera “de très près les raisons” et “le degré de préparation” des territoires concernés, selon la porte-parole de la Commission Paula Pinho.Sans s’exprimer sur les causes de cet évènement inédit, REE avait évoqué dès lundi soir une “forte oscillation des flux de puissance” sur le réseau électrique “accompagnée d’une perte de production très importante”, un phénomène ayant entraîné la déconnexion du système espagnol du réseau européen.Lors de sa conférence de presse mardi, Pedro Sánchez a également assuré que la méga-panne électrique n’était pas liée à un manque d’énergie nucléaire en Espagne, rejetant les critiques émises notamment par le parti d’extrême droite Vox, et relayées aussi par de nombreux utilisateurs sur les réseaux sociaux.La question du nucléaire est au coeur du débat politique depuis plusieurs mois en Espagne, dont le gouvernement a annoncé la prochaine fermeture de deux de ses sept derniers réacteurs, qui pèsent pour 20% de son mix électrique contre 40% pour le solaire et l’éolien.  – “Après-midi de répit” -Selon les services de secours espagnols, au moins trois personnes pourraient avoir trouvé la mort en lien avec la panne. Ces victimes, découvertes dans une maison de Galice (nord-ouest de l’Espagne), se trouvaient en présence d’un générateur électrique près duquel a été détecté une “haute concentration de monoxyde de carbone”, ont-ils précisé.D’après REE, le système électrique espagnol, qui avait été remis en marche à plus de 99% mardi matin, était à la mi-journée pleinement opérationnel. Même chose pour le réseau portugais, selon l’opérateur REN.Le retour du courant a permis de rétablir le trafic ferroviaire sur plusieurs grands axes, dont Madrid-Séville et Madrid-Barcelone, selon la compagnie nationale Renfe.A Madrid, bars et magasins ont rouvert progressivement leurs portes mardi matin, reprenant une activité normale après avoir dû pour la plupart fermer leurs portes dans la précipitation lundi.La plupart des écoles ont également accueilli normalement les élèves, même si le système espagnol très décentralisé laisse une grande latitude aux différentes régions pour trancher ces questions. Vingt-quatre heures après cette panne exceptionnelle, les Espagnols ont commencé à tirer les leçons de cet événement.Avoir chez soi un transistor, des piles, des bougies et du liquide: c’est ce que beaucoup retiennent, à l’image de Valentin Santiago, technicien environnemental de 48 ans, qui souhaite ne plus “jamais” se séparer de sa bonbonne de gaz. “Ca a été une après-midi de répit, une pause vis-à-vis de la technologie”, a assuré de son côté Marcos Garcia, un avocat madrilène âgé de 32 ans.Le retour complet à la normale était attendu avec impatience en Espagne comme au Portugal après une longue journée passée à jongler avec les difficultés, entre métro fermé, bus saturés, trains bloqués et communications extrêmement difficiles.burx-tsc-vab/jco

Comment un réseau électrique peut-il s’effondrer en cinq secondes?

Les pannes électriques générales comme celle qui a touché lundi l’Espagne et le Portugal peuvent avoir des causes multiples, mais l’événement met déjà en lumière une certaine “vulnérabilité” du système régional de la péninsule ibérique.- Pourquoi la cause n’est pas encore clairement identifiéeLe réseau électrique est une colonne vertébrale qui comprend des milliers de composants interconnectés. “Les opérateurs du réseau doivent analyser avec soin d’énormes quantités de données en temps réel”, telles que les changements de fréquence, les défaillances de lignes, l’état des centrales de production, “afin de retracer la séquence des événements”, explique à l’AFP Pratheeksha Ramdas, analyste chez Rystad Energy. – Quelles sont les causes habituelles?Les pannes sont souvent causées par l’arrêt soudain d’une centrale de production en raison d’un aléa technique ou d’une pénurie de combustible pour alimenter des centrales thermiques.Ces dernières années, des événements tels que tempêtes, tremblements de terre, incendies de forêt, chaleurs ou froids extrêmes, parfois intensifiés par le changement climatique, ont pu endommager les infrastructures ou créer des pics de demande pour le chauffage ou la climatisation. Autres causes possibles: les surcharges sur les lignes à haute tension, qui obligent l’électricité excédentaire à se déplacer sur d’autres lignes, et les cyberattaques, une menace de plus en plus citée, du fait de réseaux de plus en plus numérisés. La justice espagnole a annoncé une enquête sur un éventuel “sabotage informatique”, le gouvernement Sanchez soulignant de son côté qu'”aucune hypothèse” n’est écartée.- Déséquilibre entre offre et demande?En Espagne, lundi soir, le gestionnaire du réseau REE a évoqué “une forte oscillation des flux de puissance, accompagnée d’une perte de production très importante”. En Europe, la fréquence électrique sur le réseau est calibrée au standard de 50 hertz (Hz).Une fréquence inférieure à ce niveau signifie qu’il n’y a pas assez d’électricité produite par rapport à la demande; au-dessus, cela signifie qu’il faut produire moins de courant. C’est le travail des opérateurs de commander en temps réel aux centrales de produire plus ou moins, selon la demande, et de conserver la fréquence.”Le maintien de cette fréquence est une question d’équilibre”, dit à l’AFP Michael Hogan, conseiller pour l’organisation Regulatory Assistance Project (RAP). Si la fréquence s’éloigne de 50 Hz, des systèmes de protection automatisés se déclenchent pour couper des parties du réseau afin d’éviter d’endommager les équipements. Des déconnexions en chaîne qui ont conduit à la panne généralisée.”Une fois que les centrales électriques commencent à s’arrêter pour se protéger, la situation peut rapidement devenir incontrôlable. Mais il est très rare que cela atteigne le stade” observé lundi, souligne Michael Hogan.Comment tout cela a-t-il commencé? Difficile à dire.”L’un des facteurs qui a très probablement contribué à l’instabilité est la faible interconnexion entre la péninsule et le reste du réseau d’Europe occidentale, ce qui signifie qu’il n’y avait pas beaucoup d’inertie dans cette partie du réseau pour amortir les oscillations” côté espagnol, selon Michael Hogan.Mais il s’agit d’un facteur possible et non de la cause primaire. “Il s’agira probablement de la défaillance d’une ou deux installations de transmission majeures, qui s’est ensuite propagée à d’autres parties connectées du réseau, mais la cause de cette défaillance initiale reste à déterminer”, ajoute-t-il.- Quel impact des énergies renouvelables?En Espagne environ 40% de l’électricité produite est d’origine solaire et éolienne. A midi lundi, c’était même autour de 70%, à un moment de faible demande.Or, contrairement aux centrales au gaz qui “ont besoin de quelques minutes pour démarrer”, “la production solaire et éolienne ne peut pas être contrôlée à la demande et doit souvent être réduite”, souligne-t-on chez Rystad Energy.Le regroupement des gestionnaires européens de réseaux de transport d’électricité, ENTSO-E, avait averti le 18 avril des risques de surproduction solaire à l’approche des beaux jours.La panne de lundi est un “avertissement”, pour Rystad: “sans résilience plus forte au niveau national et sans meilleure coordination régionale, les futures pannes de réseau pourraient avoir des conséquences encore plus graves”. “Sans mesure de flexibilité suffisantes, telles que le stockage, les centrales à démarrage rapide ou des interconnexions solides, les fortes variations de la production d’énergie renouvelable peuvent déstabiliser le réseau”, explique l’analyste Pratheeksha Ramdas.Des critiques des énergies renouvelables ont immédiatement été diffusées sur les réseaux sociaux après la panne, mais  Michael Hogan rappelle que les coupures géantes de ce type, dans le passé, ont “presque toujours” été provoquées par des problèmes de transmission, et non de production.Lion Hirth, professeur de politique énergétique à la Hertie School à Berlin, estime toutefois “probable” qu'”un système avec très peu de production +conventionnelle+ (nucléaire, gaz, charbon, hydroélectricité) ait moins d’inertie d’amortissement, c’est-à-dire qu’il soit plus enclin à ce que de telles oscillations deviennent incontrôlables”. Tout en restant prudent, il estime “que le fait que le système ibérique fonctionnait principalement à l’énergie éolienne et solaire lundi midi n’a pas aidé”.