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La Bourse de Paris recule face aux annonces douanières de Trump sur l’automobile

La Bourse de Paris a reculé jeudi après les dernières annonces de taxes douanières de Donald Trump sur l’automobile, qui ont fait dévisser les actions du secteur.Le CAC 40 a perdu 0,51% à 7.990,11 points, en baisse de 40,57 points. La veille, l’indice vedette parisien avait déjà terminé en baisse de 0,96%.”L’incertitude de la guerre commerciale pèse sur les marchés”, résume Fawad Razaqzada, analyste pour City Index. Après l’acier et l’aluminium, le président américain a poursuivi son offensive commerciale en annonçant mercredi 25% de droits de douane supplémentaires sur les automobiles.Elles s’appliqueront à “toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux États-Unis” et entreront en vigueur “le 2 avril”. Le taux total de taxation sera de 27,5% de la valeur.”Les chaines d’approvisionnement étant globalisées, cela va peser sur toutes les économies”, estime Lionel Melka, gérant de Swann Capital, interrogé par l’AFP.”Les acteurs du marché sont très critiques de la politique commerciale actuelle des États-Unis, qu’ils estiment peu efficaces”, selon Andreas Lipkow, analyste indépendant.Pour la suite, “la rhétorique de Donald Trump jouera un rôle important: s’il adoucit son ton, les marchés pourraient s’en trouver soulagés” sinon, “le risque d’une volatilité prolongée se profile”, explique Fawad Razaqzada, analyste de marché pour City Index.”Ces mesures pourraient suivre des schémas bien connus: menacer d’abord, négocier ensuite et finalement faire des compromis dont le président américain pourrait se parer”, veut croire Jochen Stanzl de CMC Markets.La prochaine étape est prévue le 2 avril, que le président américain appelle le “Jour de la libération” où il devrait annoncer la mise en place de droits de douane dits “réciproques”, qui concerneraient tous les produits importés aux États-Unis.”Tout le monde se demande qui sera le prochain concerné, cela crée énormément de déstabilisation”, selon Lionel Melka.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français a atteint 3,47%, contre 3,49% la veille.L’automobile en déroute, sauf RenaultSans surprise, les valeurs automobiles ont flanché.Le géant Stellantis, très présent Outre-Atlantique, a cédé 4,25% à 10,91 euros l’action.Côté équipementiers, Valeo a cédé 7,76% à 9,21 euros et Forvia de 1,47% à 8,43 euros. OPMobility a perdu 4,55% à 9,44 euros.Seule exception: le titre de Renault, le constructeur automobile européen le moins exposé aux États-Unis, qui a pris 0,55% à 49,27 euros. L’annonce pourrait toutefois freiner le développement annoncé de sa marque Alpine outre-Atlantique.

La fonctionnalité d’achat TikTok Shop arrive lundi en France, en Allemagne et en Italie

Le réseau social TikTok prend d’assaut le e-commerce et lance lundi en France, en Allemagne et en Italie sa nouvelle fonctionnalité, baptisée TikTok Shop, qui permet de faire des achats directement dans l’application, a annoncé jeudi l’entreprise. TikTok Shop est déjà présent en Espagne et en Irlande depuis décembre 2024.Concrètement, cela permettra aux utilisateurs d’acheter des produits grâce à des liens d’achats présents dans des vidéos et des contenus en direct mais aussi à travers une boutique en ligne, sans jamais quitter l’application.Sur l’onglet boutique, les clients pourront chercher “des produits spécifiques, découvrir les promotions en cours et gérer leurs commandes, tout en accédant à des recommandations personnalisées sous forme de listes et de contenu interactif avec fonctionnalité d’achat intégrée”, a précisé TikTok. Au-delà de l’Union européenne, TikTok Shop est déjà présent dans une dizaine de pays, du Royaume-Uni à la Thaïlande en passant par l’Arabie saoudite et les Etats-Unis. En France, plusieurs marques accompagnent le lancement de TikTok Shop comme le fabricant de sacs Cabaïa ou le lunetier Izipizi. Les personnes de moins de 18 ans n’auront pas accès “au contenu comportant des liens vers des produits TikTok Shop”, a détaillé la plateforme à l’AFP, ajoutant que la boutique TikTok bénéficierait d’une “modération proactive”.Pour rappel, une commission d’enquête a été créée par des députés français sur les effets psychologiques de TikTok sur les enfants et adolescents, le réseau social étant particulièrement populaire chez les jeunes.L’arrivée de TikTok, dont la maison-mère est chinoise, dans le e-commerce inquiète par ailleurs de nombreux commerçants français.Les grandes fédérations du commerce ont demandé la semaine dernière au gouvernement que “des mesures immédiates” soient prises pour protéger les entreprises françaises face aux plateformes Temu, Shein, et TikTok Shop, accusées d’exercer “une concurrence déloyale” dans le contexte de pression douanière exercée par les Etats-Unis.   

La BBC lance un vaste sondage auprès de son public sur son avenir

La BBC va interroger son public sur son avenir dans ce qu’elle décrit comme “le plus grand sondage jamais entrepris” depuis sa création, a annoncé jeudi le groupe audiovisuel public britannique.Ce dernier a été sous le feu des critiques ces dernières années pour sa gestion de plusieurs scandales à caractère sexuel, qui ont choqué le pays.Plus récemment, il a dû présenter des excuses après la publication d’un reportage dans la bande de Gaza, narré par le fils d’un membre du gouvernement du Hamas palestinien. La BBC a reconnu de “graves manquements”.Jeudi, le groupe a annoncé la diffusion à ses utilisateurs d’un questionnaire “Our BBC, our future”, afin de son sonder le public vivant au Royaume-Uni sur ses attentes, actuelles et futures.”En participant à ce court questionnaire, les gens pourront nous dire ce qu’ils veulent que la BBC offre, ce que nous faisons bien, ce que nous pourrions améliorer et sur quoi ils veulent que nous nous concentrions dans les années à venir”, a déclaré son directeur général Tim Davie, cité dans un communiqué.La BBC espère recevoir “au moins un million” de réponses. Les résultats du questionnaire seront publiés dans le courant de l’année.Cette enquête est lancée avant la révision prochaine de la Charte royale de la société. Elle définit les objectifs et le cahier des charges de la BBC et détermine la redevance, principale source de financement de la BBC et garantie de son indépendance. La charte actuelle est valable jusqu’en 2027.La BBC est confrontée à la concurrence croissante des plateformes numériques ainsi qu’à une remise en question grandissante de son mode de financement. Elle a pâti notamment de la forte inflation et du gel pendant deux ans de la redevance.Le gouvernement s’est engagé à augmenter cette redevance en fonction de l’inflation chaque année jusqu’en 2027, en commençant par une hausse de 169,50 livres (200 euros) à 174,50 livres (208 euros) le mois prochain.La BBC, premier média au Royaume-Uni (TV, radio et web), indique toucher en moyenne quelque 85% des adultes au Royaume-Uni par semaine, et 95% par mois.

Droits de douane sur l’automobile: les Bourses européennes cèdent du terrain

Les marchés boursiers européens ont majoritairement fini en recul jeudi, après les dernières annonces de taxes douanières additionnelles du président américain Donald Trump sur l’automobile, qui ont fait dévisser les actions d’une grande partie des entreprises du secteur.Paris a cédé 0,51%, Francfort 0,70% et Londres 0,27%. Seule la Bourse de Milan n’a pas reculé, terminant proche de l’équilibre (+0,10%).

De l’eau, des pesticides, de l’action: la FNSEA à l’offensive lors de son congrès

Des “moyens de production” dans une Europe qui doit “se réarmer” sur le plan agricole: réunie en congrès à Grenoble, la FNSEA a haussé le ton jeudi face à la ministre de l’Agriculture, listant les doléances des agriculteurs après plus d’un an de crise.”Depuis notre dernier congrès, nous avons vécu une année d’une exceptionnelle intensité”, a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA dans son discours de clôture, rappelant le mouvement de colère de début 2024, les crises sanitaires et climatiques, “l’instabilité politique peu commune” et la campagne “âpre” pour l’élection aux chambres d’agriculture en janvier.Le syndicat historique, allié aux Jeunes agriculteurs, a perdu à cette occasion sa majorité absolue dans le vote des agriculteurs mais conserve la présidence de 84 chambres sur 102. Le congrès a été l’occasion de tourner la page en actant la nécessité “d’accélérer la transformation du syndicat” et sa féminisation. Mais c’est la “combativité”, revendiquée par Arnaud Rousseau, qui a le plus transpiré de son discours face à la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.”Laissons l’immobilisme et la colère stérile à ceux qui s’en contentent”, a-t-il déclaré, en allusion à la Coordination rurale qui a effectué une percée en janvier sur un discours dégagiste visant la FNSEA.- “Réarmement” -S’il a reconnu les mesures obtenues dans le cadre du budget 2025 (allègements fiscaux notamment), l’adoption de la loi d’orientation agricole mi-février ou encore des plans d’urgence sectoriels, Arnaud Rousseau a appelé la ministre à ne “pas céder à la tentation de penser qu’avec ces premières avancées, il est possible de reléguer au second plan les sujets agricoles”.Selon lui, le “réarmement de notre souveraineté alimentaire” est le “pendant indispensable aux efforts pour créer une défense indépendante et solide”. Et pour cela les agriculteurs ont besoin de “moyens de production”. Ses revendications pour alléger la réglementation en matière de stockage de l’eau ou sur les seuils à partir desquels les élevages doivent effectuer des études environnementales ont été très applaudies.Mais c’est sa charge contre le flou autour du calendrier parlementaire concernant une proposition de loi visant notamment à réintroduire en France des pesticides néonicotinoïdes – encore autorisés en Europe – qui a eu le plus de succès parmi les adhérents du syndicats.”Madame la Ministre, quand on s’engage publiquement sur une date devant les agriculteurs, la moindre des choses est de s’y tenir”, a-t-il lancé, en référence à la promesse obtenue lors du Salon de l’agriculture en février de voir la loi inscrite à l’agenda de l’Assemblée début avril.Annie Genevard, qui a rappelé son soutien à la proposition et sa volonté de la faire avancer, lui a répondu que “l’encombrement législatif” était tel que le gouvernement était encore à la recherche d’une date, provoquant quelques huées dans l’assemblée.- Bataille “sémantique” -“Le vrai sujet c’est de convaincre les députés de l’adopter”, a-t-elle ajouté, le texte ayant été vivement critiqué par la gauche et les écologistes qui dénoncent le retour de pesticides “tueurs d’abeilles” et des retours en arrière sur l’environnement.Une réponse qui n’a pas satisfait le dirigeant syndical, qui a ensuite déclaré à des journalistes que l’incertitude sur l’examen de cette proposition, aggravée par l’inconnue de la pérennité du gouvernement, pourrait pousser ses troupes à se “mobiliser”.Après avoir listé lors de son discours des demandes précises sur la simplification ou la prédation du loup, Arnaud Rousseau a aussi rappelé à l’ordre Emmanuel Macron face à la perte du potentiel de production de la France, première puissance agricole européenne. “Il s’était engagé à nous donner sa nouvelle vision au Salon 2024! Nous l’attendons toujours!”Le président, tout comme Annie Genevard, a plusieurs fois évoqué la nécessité de “réarmer” la France pour assurer sa “souveraineté alimentaire”. Une expression adoptée par les ministres européens de l’Agriculture ainsi que par le commissaire Christophe Hansen dans une vidéo diffusée au congrès.La FNSEA estime ainsi avoir gagné la bataille “sémantique” mais attend encore sa concrétisation dans les faits.Alors que débutent les discussions sur la prochaine politique agricole commune, Arnaud Rousseau a appelé au maintien d’une PAC “commune”, à une augmentation de son budget mais aussi à une simplification des réglementations.Mercosur, guerres commerciales, discussions sur l’intégration de l’Ukraine à l’UE: l’agriculture ne peut plus être la “victime collatérale”, a-t-il asséné. 

Enchères: le yacht Stefania vendu 10 millions d’euros au profit de l’Etat

Le Stefania, yacht de luxe saisi dans une affaire de blanchiment impliquant un Biélorusse, est finalement parti aux enchères jeudi à La Ciotat pour 10 millions d’euros, une somme qui ira directement dans les caisses de l’État.Les enchères, étaient menées par l’étude De Baecque pour le compte de  l’Agence de gestion et recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc).La mise à prix avait initialement été fixée à 10 millions d’euros, mais elle avait finalement été abaissée à 9,5 millions, a expliqué à l’AFP le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, après la vente.”Les magistrats français se battent contre la criminalité organisée internationale et ce résultat valorise ce travail”, a ajouté M. Bessone.La vente était organisée depuis les chantiers navals de La Ciotat, ville méditerranéenne située près de Marseille, au pied du bateau, mis au sec après quelques travaux.Long de 41 mètres, ce navire quasi-neuf construit en 2021 est doté de ponts spacieux et d’intérieurs Art Déco tout en marbre blanc et plaquages dorés. Il propose cinq suites avec salles de bain privatives et notamment un jacuzzi.Estimé initialement entre 10 et 12 millions d’euros, le Stefania devient le bien non immobilier le plus cher vendu par l’Agrasc depuis sa création en 2011.Ce yacht avait été saisi en octobre 2023 par la police italienne, à la demande des autorités françaises, lors d’une escale près de Gênes (nord de l’Italie), alors qu’il s’apprêtait à prendre le large, direction Dubaï.La justice française l’a saisi avec une fastueuse villa estimée à 10 millions d’euros sur la Côte d’Azur, à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes). Le parquet de Marseille, qui a mené l’enquête, a en effet estimé que “l’analyse des montages financiers complexes, des sociétés écrans et des mouvements de fonds suspects en provenance de paradis fiscaux confirmait la volonté de dissimuler l’origine frauduleuse des fonds” utilisés pour leur achat.Au final, les investigations ont permis d’identifier un individu, un Biélorusse nommé Chaslau Koniukh, selon un arrêt de la Cour de cassation sur ce dossier que l’AFP a pu consulter. Au coeur d’une enquête pour “trafics d’armes, trafic de produits stupéfiants et blanchiment en bande organisée” , cet homme n’a toujours pas été appréhendé.Outre des biens immobiliers, l’Agrasc peut saisir des assurances-vie, des biens mobiliers comme ce yacht, des comptes bancaires ou même des crypto-actifs. En 2024, elle a confisqué 244,1 millions d’euros de biens dont 160 millions ont été directement reversés au budget de l’État, soit 50 millions de plus par rapport à 2023.À La Ciotat, un autre yacht, l’Amore Vero, deux fois plus long (86 mètres), est immobilisé depuis trois ans par les douanes françaises dans le cadre des mesures de gel prises par l’Union européenne contre des biens appartenant à des Russes, à la suite de l’invasion russe en Ukraine.

Mexique: la guerre de l’eau avec Trump en plus de la guerre commerciale

Après la guerre commerciale, la bataille de l’eau: en plus des droits de douanes à 25% sur l’automobile, l’administration Trump a récemment ouvert un autre front avec le Mexique en remettant en cause un traité de partage des eaux entre les deux pays.Washington refusent de livrer de l’eau à Tijuana, ville mexicaine frontalière, accusant le Mexique de ne pas honorer sa propre dette envers les États-Unis. Sur la question épineuse des droits de douane, le Mexique, premier partenaire commercial des États-Unis, a dit jeudi chercher un “traitement préférentiel” sur l’automobile et préparer une “réponse intégrale” à la guerre commerciale lancée par le président américain.En quoi consiste le traité ?L’accord a été signé en 1944 pour partager l’eau des rivières qui traversent la frontière commune aux deux pays, longue de 3.100 kilomètres. Le traité oblige les États-Unis à fournir chaque année 1,85 milliard de mètres cubes d’eau du fleuve Colorado (ouest) et le Mexique 432 millions de mètres cubes du Rio Bravo (est), appelé Rio Grande par les Américains. Le Mexique doit livrer 1.555,9 millions de mètres cubes d’ici le 24 octobre (fin d’un cycle de cinq ans), selon la Commission internationale des frontières et des eaux (CILA). L’État du Tamaulipas, dans le nord-est du Mexique, est inquiet: les exigences américaines compromettent l’approvisionnement de sa population.La situation est “critique”, confirme à l’AFP Gonzalo Hatch Kuri, géographe et chercheur à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM).”Seules d’énormes tempêtes extrêmes dans la prochaine période de pluies d’août et septembre pourraient, par miracle, permettre de respecter l’accord”, a-t-il expliqué.Que réclament les États-Unis ?Les États-Unis refusent de fournir l’eau du Colorado à Tijuana, en raison des “manques continus” de leur voisin du sud “dans ses livraisons d’eau en vertu du traité”, a annoncé jeudi dernier le bureau du département d’État américain pour l’Amérique latine et les Caraïbes.Le Colorado enregistre lui-même un débit réduit en raison de la sécheresse et de la consommation agricole élevée dans le sud-ouest des États-Unis, où presque la moitié de l’eau est destinée à l’élevage bovin et laitier. Dans le sud du Texas, les agriculteurs craignent pour l’avenir du coton, des agrumes et d’autres cultures. Pourquoi le Mexique ne respecte-t-il pas l’accord ? En 2024, le gouvernement mexicain a expliqué que le bassin du rio Bravo souffrait depuis 20 ans d’une sécheresse, qui a atteint des niveaux extrêmes en octobre 2023. À la “sécheresse extraordinaire” s’ajoute un excès de consommation d’eau à des fins agricoles et industrielles du côté mexicain du bassin.Le bassin a été “surexploité”, a expliqué le secrétariat des ressources hydrauliques de Tamaulipas lors d’un forum vendredi dernier. En novembre, les deux pays ont signé un accord pour éviter une pénurie d’eau dans le sud des États-Unis par un approvisionnement plus constant et fiable de la part du Mexique. Pour y parvenir, le Mexique a puisé dans les eaux du fleuve San Juan, qui traverse les états de Nuevo Leon et Tamaulipas. Les tentatives du Mexique pour respecter le traité ont déjà causé des conflits précédemment. En 2020, les agriculteurs de l’État de Chihuahua (nord) ont pris d’assaut le barrage de La Boquilla pour empêcher le gouvernement de l’utiliser pour approvisionner les États-Unis. L’affrontement entre les manifestants et la Garde nationale mexicaine avait fait un mort. 

Au Soudan, la ruée vers l’or via les Emirats pour financer la guerre

L’industrie de l’or est en plein essor au Soudan, mais au lieu de profiter à la population de ce pays parmis les plus pauvres du monde, le métal jaune est devenu, via les Emirats, le nerf de la guerre entre l’armée les paramilitaires.Le conflit qui a débuté le 15 avril 2023 entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) menées par son ex-adjoint, Mohamed Hamdane Daglo, a décimé l’économie de ce pays d’Afrique de l’Est.Mais le gouvernement soutenu par l’armée a annoncé en février des exportations d’or record en 2024.La demande pour les énormes réserves d’or du Soudan, longtemps convoitées par des investisseurs tels que le groupe mercenaire russe Wagner, est “un facteur clé de la prolongation de la guerre”, a déclaré à l’AFP l’économiste soudanais Abdelazim al-Amawy.”Pour comprendre la guerre au Soudan, il faut suivre la trace de l’or, et elle nous conduit aux Emirats arabes unis”, explique Marc Ummel, chercheur auprès de l’ONG Swissaid, chargée de suivre la contrebande d’or africain vers cet Etat du Golfe.Dans un courriel envoyé à l’AFP en réponse à cet article, un responsable des Emirats a déclaré que son pays “rejetait fermement toute allégation infondée concernant la contrebande et l’exploitation de l’or en provenance du Soudan pendant cette catastrophe”.”Les Émirats arabes unis prennent très au sérieux la réglementation de leur secteur aurifère et continueront de maintenir leur position de plaque tournante de l’or éthique, en empêchant activement l’entrée de flux illicites sur le marché”, a-t-il ajouté.Mais selon des sources gouvernementales soudanaises, du secteur aurifère et des documents de Swissaid, la quasi-totalité de l’or du Soudan finit aux Emirats, via des circuits commerciaux légaux ou clandestins.- “Contrebande” -En février, la Sudan Mineral Resources Company, une entreprise publique, a indiqué que 64 tonnes d’or ont été produites en 2024, contre 41,8 tonnes en 2022, avant la guerre.Si l’or a rapporté 1,57 milliard de dollars aux caisses de l’Etat, selon la Banque centrale, “près de la moitié de la production passe en contrebande à travers les frontières”, a déclaré à l’AFP Mohammed Taher, directeur de la SMRC, depuis Port Soudan.A près de 2.000 kilomètres de là, à la frontière entre le Soudan, le Soudan du Sud et le Centrafrique, des mines qui font partie de l’empire aurifère des FSR sont en pleine expansion.La grande majorité de l’or des deux camps est acheminée illégalement au Tchad, au Soudan du Sud et en Egypte, avant d’être exportée aux Emirats, selon des sources de l’industrie minière.En mars, le Soudan a déposé une plainte auprès de la Cour internationale de justice, accusant les Emirats de complicité dans le “génocide” commis par les FSR au Darfour. Abou Dhabi a dénoncé un “coup de pub” et accusé l’armée “d’atrocités”.Les Emirats contribuent aussi dans une large mesure à l’essor de la production d’or dont bénéficie le gouvernement soudanais, ce qui lui permet de financer son effort de guerre.Selon M. Taher, 90% de l’or soudanais est exporté vers les Emirats, mais d’autres marchés, comme le Qatar et la Turquie, sont envisagés.Au cœur du territoire contrôlé par les militaires, à mi-chemin entre Port-Soudan et Khartoum, la mine de Kush est le fleuron de l’industrie aurifère contrôlée par le gouvernement.Evacuée au début du conflit, elle produit de nouveau des centaines de kilos d’or chaque mois, selon un ingénieur de l’usine. Un porte-parole d’Emiral, propriétaire de la mine, a confirmé à l’AFP que “la production avait repris de manière limitée”.Sur son site Internet, Emiral, basée à Dubaï, mentionne Kush comme l’un de ses actifs via sa filiale Alliance for Mining, qui est selon elle “le plus grand producteur d’or au Soudan”.Une source du secteur affirme que cette société, à l’origine russe, a été “rachetée en 2020 par un investisseur émirati tout en conservant sa direction russe”.Les Emirats sont le deuxième plus grand centre aurifère du monde et la principale destination de l’or africain de contrebande.- Absence de contrôles -Mais selon M. Ummel, “les Emirats n’appliquent pas vraiment leur réglementation, ils ne réalisent pas tous les contrôles nécessaires et continuent donc ainsi à financer la guerre.””L’élément le plus fondamental”, souligne-t-il, est “de s’assurer que l’or a été déclaré dans le pays d’où il provient”.En 2023, des données de Swissaid ont révélé que les Emirats importaient du Tchad, à la frontière ouest du Soudan, deux fois plus d’or que la capacité maximale estimée du pays, suggérant qu’une large part provenait de la contrebande.Au Darfour, où ses troupes sont accusées de génocide, le chef des FSR contrôle des mines d’or très lucratives.Selon l’expert Alex de Waal, le général Daglo a bâti une “entreprise mercenaire transnationale”, principalement via la société familiale Al Junaid Multi Activities, sanctionnée” par les Etats-Unis et l’Union européenne.A la faveur d’un réseau alimenté par l’or comptant jusqu’à 50 entreprises, il a accumulé une énorme richesse qui lui a permis “d’acquérir des armes, de payer des salaires, de financer des campagnes médiatiques et de faire pression sur d’autres groupes pour acheter leur soutien”, ont indiqué des experts de l’ONU l’an dernier.Trois anciens ingénieurs d’Al-Junaid ont estimé que les revenus de la société en temps de guerre s’élevaient au minimum à un milliard de dollars par an.La seule région frontalière du sud du Darfour produit au moins 150 kilos d’or par mois, selon l’un des ingénieurs. L’or est acheminé vers un aéroport de Raga au Soudan du Sud, à 200 kilomètres de la frontière, “puis transporté par avion vers l’Ouganda et le Kenya, puis vers les Emirats arabes unis”, a-t-il ajouté sous couvert d’anonymat.

ChatGPT désormais capable de créer des images inspirées du Studio Ghibli, sans accord de licence

La version actualisée de l’interface d’intelligence artificielle (IA) générative ChatGPT d’OpenAI permet désormais de produire une image inspirée du style du célèbre créateur japonais de films d’animation Studio Ghibli sans accord de licence, ce qui a relancé le débat sur l’utilisation de contenus pour développer ces logiciels.Il était déjà possible de générer des images grâce à ChatGPT, mais l’actualisation du modèle, ou programme (GPT-4o), sur lequel s’appuie l’interface permet d’obtenir des résultats sophistiqués grâce à des demandes très succinctes, ce qui n’était pas le cas auparavant.GPT-4o est différent des versions initiales de l’algorithme (GPT 3.5 pour la première mouture de ChatGPT par exemple) car il peut “raisonner”, c’est-à-dire décomposer la demande en étapes plutôt que de produire un résultat instantané.La dernière cuvée de ChatGPT, mise en ligne mercredi, propose aussi des évolutions plus pertinentes d’une image en fonction de la discussion avec l’utilisateur (itérations).OpenAI avait initialement indiqué que le nouveau modèle serait disponible pour tous les utilisateurs de ChatGPT, payants ou non, mais le patron d’OpenAI, Sam Altman, a annoncé un report pour la version gratuite.”Les images de ChatGPT sont beaucoup plus demandées que ce que nous imaginions (et nous avions des attentes élevées)”, a-t-il écrit mercredi sur X (ex-Twitter) pour justifier ce délai.Beaucoup d’internautes ont mis en ligne sur les réseaux sociaux des images générées par ChatGPT après avoir demandé un dessin dans le style, très reconnaissable, du Studio Ghibli, le créateur de films animés à succès comme “Mon voisin Totoro”, “Porco Rosso” ou “Princesse Mononoké”.”Je me réveille et je vois des centaines de messages: regarde, je t’ai transformé en minet façon Ghibli. haha”, a réagi Sam Altman sur X.Mais OpenAI n’a pas passé d’accord de licence avec le fameux studio, dont le co-fondateur et personnage emblématique, le Japonais Hayao Miyazaki, s’est montré, par le passé, très critique de l’utilisation de l’IA dans le dessin animé.”Je n’aurais jamais l’idée d’intégrer cette technologie dans mon travail”, avait-il déclaré dans un documentaire de la télévision publique japonaise NHK. “Je pense sincèrement que c’est une insulte à la vie même.”Sollicité par l’AFP, le Studio Ghibli n’a pas donné suite.L’épisode a relancé le débat, sur les réseaux sociaux, autour de l’utilisation par les géants de l’IA générative de données, texte, images, dessins, sons ou vidéos sans autorisation explicite pour développer leurs interfaces.Plusieurs d’entre eux ont été assignés en justice aux Etats-Unis, pour infraction au droit de propriété intellectuelle, mais aucun de ces dossiers n’a encore été tranché sur le fond.

Wall Street sur la défensive face aux droits de douane sur l’automobile

La Bourse de New York a ouvert en baisse jeudi, les investisseurs se montrant quelque peu échaudés face à l’annonce de surtaxes américaines sur les automobiles fabriquées à l’étranger, alors que Washington veut déjà imposer des droits de douane “réciproques” début avril.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones reculait de 0,09%, l’indice Nasdaq de 0,13% et l’indice élargi S&P 500 de 0,06%.”Une fois de plus, un nuage tarifaire plane sur le marché”, a résumé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Donald Trump a annoncé mercredi 25% de droits de douane supplémentaires sur les automobiles, nouvelle escalade de la guerre commerciale qu’il mène tous azimuts depuis janvier.”Nous allons faire payer les pays qui font des affaires dans notre pays et prennent notre richesse”, a prévenu le président américain, nouvelle illustration de son maniement punitif des droits de douane depuis son investiture fin janvier.Les taxes sur l’automobile s’appliqueront à “toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis” et entreront en vigueur “le 2 avril et nous commencerons à les collecter le 3”, selon lui.Si les fabricants européens et asiatiques sont particulièrement touchés, les constructeurs américains sont aussi concernés, leur modèle économique intégrant largement le Mexique et le Canada où ils possèdent des usines.Il est “crucial” que les droits de douane ne fassent pas “monter les prix pour les consommateurs”, ont prévenu jeudi Ford, GM et Stellantis via un communiqué de l’association professionnelle des constructeurs américains (AAPC), plaidant pour la “compétitivité” de la production automobile “nord-américaine”, intégrant donc Canada et Mexique.Au lendemain de cette annonce, le constructeur automobile américain General Motors chutait de plus de 6%, Ford et Stellantis reculaient chacun de plus de 2%.En évoluant en baisse, Wall Street montre “qu’elle n’aime pas les droits de douane”, estime auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA. Mais le recul modéré de la place américaine signifie que les investisseurs “ne pensent pas” que ces nouvelles surtaxes “resteront en place suffisamment longtemps pour provoquer une récession”, juge M. Stovall.Jeudi, Donald Trump a aussi dit que ses futurs droits de douane dits “réciproques”, qui concerneront potentiellement l’ensemble des produits importés aux Etats-Unis à partir du 2 avril, seront “très cléments”.”Les acteurs du marché ne savent pas comment tout cela se traduira pour l’économie mondiale et la croissance des bénéfices; par conséquent, ils manquent de conviction en matière d’investissement”, a dit Patrick O’Hare.Les acteurs du marché digèrent aussi la révision de l’évolution du produit intérieur brut (PIB) américain.Celui-ci a progressé davantage que précédemment estimé au dernier trimestre 2024, à +2,4% en rythme annualisé, a rapporté jeudi le ministère du Commerce.La croissance du PIB était jusqu’ici estimée à +2,3% pour les trois derniers mois de l’année.Autre indicateur publié en début de journée, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en légère hausse par rapport à la semaine dernière (+1.000), en deçà des attentes.Sur le marché obligataire jeudi, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est tendu à 4,37% contre 4,35% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, la chaîne de magasins de jeux vidéo GameStop plongeait (-13,31%), sujette à des prises de bénéfice, après son bond de la veille provoqué par l’annonce de son intention d’acheter du bitcoin avec sa trésorerie.La banque d’investissement Jefferies (-8,19%) était plombée par la publication de résultats au premier trimestre en recul sur un an et largement inférieurs aux attentes. La direction de la banque blâme des marchés “devenus de plus en plus difficiles en raison des incertitudes liées à la politique américaine et aux événements géopolitiques”.