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La France affiche en 2024 un dérapage budgétaire moindre qu’anticipé

En plein casse-tête du gouvernement pour financer davantage la défense et préparer le prochain budget, la France affiche pour 2024 un dérapage budgétaire un peu moins élevé qu’anticipé par le gouvernement, même s’il reste l’un des plus importants de la zone euro. Après 5,4% du PIB en 2023, le déficit public a atteint 5,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2024, a indiqué l’Institut national de la statistique (INSEE), alors que le gouvernement tablait sur un chiffre autour de 6%. La ministre des Comptes public, Amélie de Montchalin, avait récemment laissé entrevoir un léger mieux par rapport aux prévisions, mettant en avant un “trou” de la sécurité sociale moins profond qu’anticipé et le ralentissement des dépenses de fonctionnement des collectivités locales. Son niveau reste toutefois très éloigné des 4,4% encore espérés à l’automne 2023, du fait de recettes moins dynamiques qu’anticipé. La dette française a augmenté de 202,7 milliards d’euros sur l’ensemble de 2024, et de 3,8 milliards au quatrième trimestre, pour atteindre 113% du PIB, soit 3.305,3 milliards d’euros. Au sein de l’union monétaire, seules la Grèce et l’Italie ont une dette publique plus élevée que la France. “Notre dette publique est passée de 30% à 110% du PIB en 40 ans” et les intérêts “dépassent malheureusement déjà notre budget de défense, et bientôt celui de l’éducation nationale”, a alerté mercredi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. “La cause de cette maladie française est bien connue depuis trop longtemps: nos dépenses publiques croissent plus vite que nos recettes”: à modèle social équivalent, les dépenses dépassent de plus de 9 points de PIB celles des pays voisins, soit quelque 260 milliards d’euros, a-t-il fait valoir. Selon l’Insee, les dépenses publiques ont accéléré de 3,9% l’an dernier pour atteindre 57,1% du PIB tandis que les recettes ont augmenté de 3,1%, mais moins rapidement que le PIB.   – “Sous le tapis” -Le gouvernement compte ramener le déficit à 5,4% du PIB en 2025, avant de repasser sous la limite européenne de 3% en 2029.Afin de prévenir un éventuel nouveau dérapage, il réunira pour la première fois en avril un comité d’alerte associant notamment parlementaires et collectivités locales. Mais ses marges de manœuvre sont limitées dans un paysage politique fragmenté et un environnement économique sous tension accrue.  Des économies ont déjà été décidées à hauteur d’environ 50 milliards d’euros cette année, et la menace américaine de relever les droits de douane risque de ralentir davantage l’activité, sur fond de hausse des taux d’intérêt à long terme, ce qui alourdit le coût de la dette. “Depuis 30 ans, dès qu’il y a un problème, on fait de la dette, on fait du déficit, on glisse le problème sous le tapis”, estime Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès.  “Jusque-là, nos créanciers nous finançaient pas cher mais aujourd’hui, ils demandent plus cher (…) parce qu’ils nous considèrent comme plus risqués”, ajoute-t-il auprès de l’AFP. La Banque de France a abaissé à 0,7% sa prévision de croissance pour 2025. Le gouvernement pourrait aligner la sienne (aujourd’hui fixée à 0,9%) voire descendre davantage en cas d’intense guerre commerciale. – “Cauchemar” -C’est dans ce contexte difficile que le gouvernement doit trouver de l’argent supplémentaire pour financer l’augmentation des dépenses militaires, justifiée en France comme dans le reste de l’Europe par la menace russe et le revirement géopolitique de Washington.  Mais, signe de la difficulté de la tâche, sa porte-parole Sophie Primas a déclaré mercredi que la préparation du budget 2026 s’annonçait comme “un cauchemar tant les difficultés financières (étaient) importantes”.Malgré ces défis, Nicolas Goetzmann, chef économiste de la société de gestion Financière de la Cité, se montre optimiste à plus long terme.”Pour la première fois depuis 25 ans en zone euro (…) des conditions sont en train d’être mises en place qui permettraient de dégager l’horizon de la croissance européenne, et notamment celle de la France”, relève-t-il, mentionnant le plan d’investissement massif en Allemagne et la mobilisation de fonds européens pour la défense.

Moteur sans coque, aile pliante: les pistes d’Airbus pour l’avion de demain

Moteur sans coque ou aile pliante, le géant aéronautique européen Airbus a présenté ses principales innovations lors de son édition annuelle “Airbus Summit” à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, lundi et mardi.Si les progrès sont plus lents que prévu pour son très ambitieux avion à hydrogène, d’autres technologies sont plus avancées pour intégrer le prochain monocouloir d’Airbus, attendu autour de 2035.- Moteur à soufflante ouverte  -Le moteur Rise (“revolutionary innovation for sustainable engines”) produit par CFM, coentreprise de Safran et GE, est censé remplacer le moteur Leap, qui équipe actuellement tous les Boeing 737 MAX et environ 60% des Airbus A320neo, les modèles les mieux vendus des deux avionneurs. Airbus a présenté un démonstrateur, fruit de trois ans de recherches avec CFM sur la façon de l’installer dans un avion. “Côté Airbus, le gros du travail a été la compréhension de l’intégration de ce moteur sur un A380, comment est-ce qu’on l’attache, comment il va se comporter, comment est-ce qu’il faut le connecter à l’avion”, a expliqué à l’AFP Jean-Baptiste Manchette, responsable chez Airbus de la propulsion Open fan ou moteur à soufflante ouverte sans coque de protection.Motoristes comme avionneurs qualifient cette architecture de moteur de “disruptive”. Elle permet de diminuer de 20% la consommation de carburant et est compatible avec des carburants durables et potentiellement avec l’hydrogène à long terme.Avec le démonstrateur, les défis “ne sont pas les mêmes” que pour l’avion à hydrogène, encore virtuel: la recherche va plus vite. “On trouve des choses à résoudre, des problèmes à comprendre”, a souligné Jean-Baptiste Manchette.Il va être testé d’ici à 2028. – Aile longue pliante -L’aile de demain sera longue, fine, légère et… pliante.”La physique nous dit que si on fait des ailes très longues et fines, elles ont un grand effet sur l’efficacité de l’avion, ce qui réduit la consommation de carburant et l’avion génère moins de CO2″, a expliqué à l’AFP Sue Partridge, responsable de ce projet chez Airbus. Quand on parle décarbonation, on pense spontanément aux carburants durables, mais “le meilleur carburant est celui qu’on ne brûle pas”, a relevé l’ingénieure.  “Si vous rendez vos ailes plus efficaces, vous réduisez la consommation de carburant et améliorez l’avion qu’il soit au kérosène, au SAF (carburant durable) ou à l’hydrogène”, a-t-elle poursuivi. Mais pour s’adapter aux portes des aéroports, l’aile longue devra pouvoir se replier lorsque l’avion se dirigera vers le terminal.L’objectif du programme est de mettre en place “un véritable système industriel” pour produire ces ailes. Certains avions militaires ont des ailes pliantes, mais beaucoup plus petites. Là il faudrait une “grande aile pliante sur un avion où elle doit fonctionner à chaque fois, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, c’est très exigeant”, a précisé Sue Partridge.”Ce n’est peut-être pas une technologie aussi révolutionnaire que l’avion à hydrogène, mais elle l’est assez quand vous vous rendez compte combien de carburant vous économiseriez”, a-t-elle observé. – Captage de CO2 -Airbus a développé un système baptisé DAC qui capte du carbone dans l’air et qui permet déjà depuis 25 ans aux astronautes de respirer dans la Station spatiale internationale (ISS). Le groupe veut multiplier l’installation de ces engins au sol.La technologie développée pour l’ISS est “une prouesse technique qui fait qu’on est bien positionné” pour en tirer des applications terrestres, a indiqué à l’AFP Yannick Marin Isambert, responsable de ce projet. De taille et d’apparence d’un frigo, un DAC peut capter l’équivalent de 5 tonnes de CO2 par an.”On a choisi d’avoir une approche modulaire, ce qui nous permet aussi de fabriquer ces DAC comme des petits pains. Et on a développé la technologie pour avoir 5 tonnes, 10 tonnes, 15 tonnes. On a testé 100 tonnes et on est en train de développer 250 tonnes”, a détaillé Yannick Marin Isambert. Le CO2 capté, mélangé à de l’hydrogène, pourrait aussi servir dans la fabrication de SAF, carburants d’aviation durables (“sustainable aviation fuels” en anglais). 

France: l’ampleur du dérapage budgétaire en 2024 dévoilé jeudi

En plein casse-tête du gouvernement pour financer davantage la défense et préparer le prochain budget, l’Institut national de la statistique (Insee) dévoile jeudi le niveau d’endettement et de déficit public de la France en 2024, parmi les plus importants de la zone euro. Au sein de l’union monétaire, seules la Grèce et l’Italie ont une dette publique plus élevée que la France, où elle s’affichait à 3.303 milliards d’euros fin septembre, soit 113,7% du produit intérieur brut (PIB). Et en matière de déficit public, la France affiche la pire performance. Après un dérapage à 5,5% du PIB en 2023, celui-ci est attendu autour de 6% en 2024, un chiffre très éloigné des 4,4% encore espérés à l’automne 2023, du fait notamment du dynamisme moindre des recettes.  Il pourrait cependant ressortir “un tout petit peu meilleur que prévu”, a laissé entrevoir la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, le “trou” de la Sécurité sociale étant moins profond qu’anticipé.  “Notre dette publique est passée de 30% à 110% du PIB en 40 ans: les intérêts en dépassent malheureusement déjà notre budget de défense, et bientôt celui de l’éducation nationale”, a alerté mercredi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. “La cause de cette maladie française est bien connue depuis trop longtemps: nos dépenses publiques croissent plus vite que nos recettes”: à modèle social équivalent, les dépenses dépassent de plus de 9 points de PIB celles des pays voisins, soit quelque 260 milliards d’euros, a-t-il fait valoir. – “Sous le tapis” -Le gouvernement compte ramener le déficit à 5,4% du PIB en 2025, avant de repasser sous la limite européenne de 3% en 2029.Afin de prévenir un éventuel nouveau dérapage, il réunira pour la première fois en avril un comité d’alerte associant notamment parlementaires et collectivités locales. Mais ses marges de manœuvre sont limitées dans un paysage politique fragmenté et un environnement économique sous tension accrue.  Des économies ont déjà été décidées à hauteur d’environ 50 milliards d’euros cette année, et la menace américaine de relever les droits de douane risque de ralentir davantage l’activité, sur fond de hausse des taux d’intérêt à long terme, ce qui alourdit le coût de la dette. “Depuis 30 ans, dès qu’il y a un problème, on fait de la dette, on fait du déficit, on glisse le problème sous le tapis”, estime Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès.  “Jusque-là, nos créanciers ne nous finançaient pas cher mais aujourd’hui, ils demandent plus cher (…) parce qu’ils nous considèrent comme plus risqués”, ajoute-t-il auprès de l’AFP. La Banque de France a abaissé à 0,7% sa prévision de croissance pour 2025. Le gouvernement pourrait aligner la sienne (aujourd’hui fixée à 0,9%) voire descendre davantage en cas d’intense guerre commerciale. – “Cauchemar” -C’est dans ce contexte difficile que le gouvernement doit trouver de l’argent supplémentaire pour financer l’augmentation des dépenses militaires, justifiée en France comme dans le reste de l’Europe par la menace russe et le revirement géopolitique de Washington.  Mais, signe de la difficulté de la tâche, sa porte-parole Sophie Primas a déclaré mercredi que la préparation du budget 2026 s’annonçait comme “un cauchemar tant les difficultés financières (étaient) importantes”.”S’ils ne veulent pas augmenter la dette et les impôts, il faut qu’ils taillent dans d’autres dépenses ou qu’ils essaient de stimuler la croissance, par exemple en augmentant le temps de travail”, une perspective clivante en France, estime Sylvain Bersinger, jugeant le problème “avant tout politique”.Malgré ces défis, Nicolas Goetzmann, chef économiste de la société de gestion Financière de la Cité, se montre optimiste à plus long terme.”Pour la première fois depuis 25 ans en zone euro (…) des conditions sont en train d’être mises en place qui permettraient de dégager l’horizon de la croissance européenne, et notamment celle de la France”, relève-t-il, mentionnant le plan d’investissement massif en Allemagne et la mobilisation de fonds européens pour la défense.Il cite également comme éléments favorables la baisse des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne et le renforcement de l’euro par rapport au dollar. 

Rubio pris à partie en Jamaïque sur les médecins cubains

La Jamaïque a rejeté mercredi les arguments avancés par les Etats-Unis pour mettre fin à un programme cubain d’envoi de médecins à l’étranger, devenus essentiels pour les soins de santé dans les pays des Caraïbes, malgré des allégations de travail forcé.Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, arrivé dans la matinée à Kingston, la capitale, s’est entretenu avec le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness, en marge d’une réunion des pays de la Communauté caribéenne (Caricom) consacrée à la sécurité énergétique, l’immigration illégale et la lutte contre les gangs, notamment à Haïti.”Soyons clairs, les médecins cubains en Jamaïque nous ont été d’une aide précieuse”, a déclaré Andrew Holness lors d’une conférence de presse conjointe avec Marco Rubio, rejetant toute allégation de travail forcé dans son pays.”La question n’est pas qu’ils soient des médecins cubains. C’est que le régime ne paie pas ces médecins et leur prend leurs passeports. C’est à bien des égards du travail forcé qu’on ne peut pas soutenir”, a affirmé M. Rubio, qui a assuré ne pas parler du cas de la Jamaïque mais du “programme” cubain en général.Washington avait dit craindre que le sujet des médecins cubains ne vienne jeter une ombre sur le déplacement de M. Rubio, lui-même d’origine cubaine et farouche opposant à La Havane.Les Etats-Unis ont récemment annoncé durcir leur politique de restrictions de visas à l’encontre de responsables cubains et étrangers, ainsi que leurs proches, liés aux “missions médicales” cubaines à travers le monde. Le gouvernement cubain vend des services à des pays tiers par l’intermédiaire de ce que l’on appelle les “missions internationalistes”, qui comprennent des activités médicales. Selon les analystes, elles représentent la principale source de devises étrangères pour l’île.- Guerre contre les gangs -MM. Rubio et Holness ont salué les liens de partenariat entre la Jamaïque et les Etats-Unis, le Premier ministre appelant à mener une “guerre mondiale contre les gangs”.”Nous trouverons peut-être une autre expression aux Etats-Unis pour le décrire, mais nous parlons du même problème”, a affirmé M. Rubio. “C’est un défi au Mexique. C’est un défi à la frontière entre la Colombie et le Venezuela. C’est un défi en Haïti et ici” en Jamaïque.Concernant Haïti, pays gangrené par la violence des gangs, M. Rubio doit s’efforcer d’examiner avec les pays du Caricom comment renforcer l’aide à ce pays.”L’attentisme actuel ne fait pas nécessairement avancer les choses”, a regretté M. Holness, appelant à une “augmentation substantielle des ressources” pour Haïti.Washington s’efforce “d’élaborer une stratégie pour pouvoir continuer à soutenir la police nationale haïtienne”, avait dit mardi l’envoyé spécial américain pour l’Amérique latine, Mauricio Claver-Carone.M. Rubio s’entretiendra à Kingston avec le président du conseil de transition haïtien, Fritz Jean.Pays le plus pauvre des Amériques, Haïti subit depuis longtemps les violences de bandes criminelles dans un contexte de grande instabilité politique.Mais la situation s’y est dégradée ces derniers mois en dépit du déploiement partiel de la mission multinationale de sécurité (MMAS) menée par le Kenya.M. Rubio a exempté Haïti des coupes drastiques dans l’aide américaine à l’étranger décidées par le président américain et cité une assistance à la Jamaïque pour lutter contre les gangs en exemple de “notre vision de l’aide pour l’avenir”.”Les Etats-Unis ne se retirent pas du secteur de l’aide mais nous voulons fournir une aide à l’étranger qui soit stratégiquement alignée sur nos priorités de politique étrangère”, a-t-il dit.- Navires chinois -Lors de cette tournée, qui amènera M. Rubio au Guyana et à Suriname, il sera aussi question de sécurité énergétique, alors que Washington s’efforce d’étrangler l’économie vénézuélienne, largement dépendante du pétrole.Le président américain, Donald Trump, a annoncé lundi que les pays achetant du gaz ou du pétrole vénézuélien seraient frappés à partir du 2 avril de droits de douane de 25% sur toutes leurs marchandises entrant aux Etats-Unis.Inquiet, le secteur privé de la Caricom va profiter du voyage de M. Rubio pour “demander aux Etats-Unis de reconsidérer les mesures” de taxation des navires chinois, a dit à l’AFP Patrick Antoine, de l’Organisation du secteur privé des Caraïbes (CPSO), depuis Georgetown, siège du Caricom.Le Guyana et le Venezuela se disputent l’Essequibo, territoire guyanien riche en pétrole revendiqué par le Venezuela.

Wall Street termine en baisse, les inquiétudes autour des droits de douane pèsent toujours

La Bourse de New York a terminé en nette baisse mercredi, chahutée par les vents contraires en matière de politique commerciale, alors que de nouveaux droits de douane devraient être mis en place par les Etats-Unis le 2 avril.Le Dow Jones a abandonné 0,31%, l’indice Nasdaq a chuté de 2,04% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 1,12%.Wall Street est “en baisse, (…) et c’est la poursuite des inquiétudes concernant les droits de douane et leur impact sur l’économie”, a commenté auprès de l’AFP Peter Cardillo, analyste de Spartan Capital Securities.La place américaine a calé après que la Maison-Blanche a déclaré en début d’après-midi que le président américain Donald Trump allait annoncer la mise en place de droits de douane visant le secteur mercredi lors d’une conférence de presse à 16H00 (20H00 GMT).M. Trump n’a jamais caché sa volonté d’imposer des droits de douane sur les véhicules importés aux Etats-Unis, laissant même entendre que l’annonce pourrait être faite avant le lancement de ses droits de douane dits “réciproques”, prévus le 2 avril.Les constructeurs automobiles sont déjà concernés par les droits de douane sur l’aluminium et l’acier, effectifs depuis mi-mars, qui ajoutent 25% de taxes sur ces deux métaux entrant aux États-Unis.L’annonce de droits de douane sur le secteur automobile a fait aussitôt baisser les titres des constructeurs de véhicules à Wall Street.General Motors est ainsi tombé de 3,12%, Tesla a chuté de 5,58% et Stellantis de 3,55%. D’abord dans le rouge à la suite des annonces, seul Ford a terminé en légère hausse, de 0,10%.Les investisseurs restent aussi attentistes avant le 2 avril, date à laquelle des droits de douane dits “réciproques”, voulus par M. Trump, pourraient être mis en place.Des informations de presse publiées ce weekend ont dévoilé que ces droits de douane “réciproques” seraient davantage ciblés qu’initialement escompté. “Tout le monde attend de voir quels seront les tarifs réciproques le 2 avril. Il y a donc une poursuite de ce climat d’inquiétude”, selon M. Cardillo. Côté indicateurs aux Etats-Unis, les investisseurs attendent jeudi la nouvelle estimation de la croissance économique américaine au dernier trimestre 2024, suivie vendredi de l’indice PCE, jauge d’inflation favorite de la banque centrale américaine (Fed).Sur le marché obligataire mercredi, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est tendu à 4,35% contre 4,31% la veille en clôture.Ailleurs, au tableau des valeurs, “les pertes des méga-capitalisations” ont exercé une forte “pression” sur le marché, a soulevé dans une note Patrick O’Hare, analyste de Briefing.com. Les “Sept Magnifiques”, surnom donné aux grands groupes du secteur technologique, évoluaient tous en terrain négatif: Tesla (-5,58%), Alphabet (-3,27%), Amazon (-2,23%), Meta (-2,45%), Apple (-0,99%), Microsoft (-1,31%%) et Nvidia (-5,74%). Boeing a été boudé (-2,21%) après que le juge fédéral texan chargé de l’affaire des crashes de deux Boeing 737 MAX 8 en 2018 et en 2019, qui ont fait au total 346 morts, a créé la surprise mardi en fixant au 23 juin l’ouverture d’un procès pénal avec jury populaire contre l’avionneur américain.La chaîne de magasins à bas prix Dollar Tree a finalement gagné du terrain (+3,08%) après une ouverte en baisse. Le groupe a publié des résultats en deçà des attentes, mais a par ailleurs indiqué qu’il allait vendre sa filiale Family Dollar, plus orientée vers l’alimentaire et en difficulté depuis plusieurs années.

Faute de croissance, Londres tranche des milliards de dépense publique

Après les impopulaires hausses d’impôts de l’automne, les coupes budgétaires douloureuses du printemps: l’économie britannique ne décolle pas et la ministre des Finances Rachel Reeves a annoncé mercredi des milliards de livres d’économie pour équilibrer les comptes.”L’incertitude mondiale accrue a eu deux conséquences, d’abord sur nos finances publiques, et ensuite sur notre économie”, a affirmé Mme Reeves lors d’un discours budgétaire très attendu au Parlement britannique, dans lequel elle a dévoilé des prévisions très dégradées pour la croissance du pays cette année.L’organisme public de prévision budgétaire, l’OBR, a réévalué mercredi son estimation de la croissance à 1% en 2025, une baisse significative par rapport aux 2% anticipés fin octobre.Outre cette économie en berne, le gouvernement travailliste du Premier ministre Keir Starmer doit composer avec les taux d’emprunt élevés de la dette britannique, l’augmentation annoncée des dépenses militaires et les menaces de guerre commerciale de Donald Trump.Le total de la cure d’amaigrissement détaillée mercredi par Mme Reeves, qui permet de dégager 14 milliards de livres par an d’ici la fin de la décennie, a fait hurler l’opposition conservatrice et suscité des critiques dans sa propre majorité.Près de 5 milliards par an seront tranchés dans des aides pour les personnes handicapées ou malades, les dépenses publiques subiront un coup de rabot de 6,1 milliards, tandis que les coûts de fonctionnement de l’administration centrale seront réduits de 15% — avec à la clé la suppression de 10.000 postes de fonctionnaires.- Calme sur les marchés -Le gouvernement avait égrené la plupart de ses annonces dans les jours précédant le discours, atténuant la réaction des marchés, qui restaient relativement calmes mercredi.Avocate d’une discipline budgétaire de fer, la Chancelière de l’Echiquier, de son titre officiel, a rejeté les critiques affirmant que ses choix signent un retour à l’austérité – référence aux coupes douloureuses imposées en 2010 du temps des conservateurs.Le jeu en vaut la chandelle, selon elle: les réformes, simplifiant notamment des règles d’aménagement du territoire particulièrement contraignantes dans le pays, “augmenteront de manière permanente le niveau du produit intérieur brut (PIB)” à plus long terme, a-t-elle assuré.De fait, l’OBR se montre plus optimiste à plus long terme, augmentant légèrement sa prévision de croissance pour 2026 (1,9%) et les années suivantes.Mais les coupes budgétaires sont difficiles à avaler pour de nombreux députés travaillistes, d’autant que le gouvernement de centre gauche avait déjà pris la décision controversée de supprimer, avant l’hiver, une aide au chauffage pour les retraités.”Je reconnais les difficultés auxquelles (Mme Reeves) est confrontée” mais “les coupes dans les prestations de santé et d’invalidité entraîneront une augmentation de la pauvreté, y compris une pauvreté extrême, ainsi qu’une aggravation des conditions de santé”, a prévenu la députée travailliste Debbie Abrahams.- Pas au bout de ses peines -“Les coupes budgétaires pour les plus vulnérables ne sont absolument pas la solution”, a martelé Thomas Lawson, directeur général de l’association d’aide aux personnes handicapées Turn2us.Le budget présenté par Mme Reeves en octobre, avec une forte hausse des cotisations patronales (qui entrent en vigueur le mois prochain) et des emprunts exceptionnels pour investir et relancer la croissance, avait aussi suscité l’ire des patrons et provoqué la nervosité des marchés.Face au mécontentement, l’exécutif met en avant l’augmentation des moyens à destination du NHS, le système public de santé défaillant, ou encore une ambitieuse réforme du droit du travail au bénéfice des salariés.Mais les analystes craignent que le gouvernement ne soit pas au bout de ses peines au point d’être contraint de prendre d’autres décisions difficiles lors du prochain budget, à l’automne.”La chancelière Rachel Reeves a juste fait du rafistolage budgétaire”, a affirmé Paul Dales, analyste de Capital Economics, ce qui augure selon lui de “changements plus importants à venir”.”La pression pour augmenter les dépenses de défense et autres ne fera probablement que s’accentuer. Et vu l’inquiétude des marchés face à une augmentation des emprunts publics, de nouvelles hausses d’impôts semblent inévitables”, a ajouté l’analyste.

Exploitation minière en eaux profondes: un retour à la normale de la vie marine peut-être “impossible”

Plus de quarante ans après un test d’exploitation minière en eaux profondes, des chercheurs ont observé de timides signes de vie sur le site, mais un retour à la normale y sera peut-être “impossible”, met en garde une étude publiée mercredi dans Nature.Des scientifiques basés au Royaume-Uni ont cherché à évaluer les conséquences de l’extraction dans la zone de Clarion-Clipperton (CCZ), immense plaine à plus de 4.000 mètres de profondeur, dans les eaux internationales entre Hawaï et le Mexique.Un test y a été mené en 1979 avec une machine qui a raclé le fond marin, en retirant les nodules, ces galets de métaux comme le cobalt et le manganèse, aujourd’hui très recherchés pour les batteries, les panneaux solaires ou les écrans tactiles.Les scientifiques ont étudié le site en 2023 et observé que les traces de cette activité étaient toujours bien visibles 44 ans plus tard.”Le nombre d’animaux a été réduit pour beaucoup d’espèces à l’intérieur des traces mais nous avons aussi observé les premiers signes de rétablissement biologique”, a souligné l’auteur principal de l’étude, Daniel Jones, du Centre national d’océanographie (NOC) britannique.Les scientifiques ont observé des créatures plutôt petites et mobiles à l’intérieur de la zone d’extraction mais les animaux plus gros qui se fixent sur le plancher océanique y étaient toujours “très rares”.Les effets de l’extraction durent probablement “de nombreuses décennies au moins” et un plein retour de la vie est peut-être “impossible” avec l’extraction des nodules, qui servent d’habitat pour la vie marine. Cette mise en garde intervient au moment où les pays débattent de la création d’un premier code minier que l’Autorité internationale des fonds marins est censée finaliser cette année. Les défenseurs de l’environnement s’opposent à toute exploitation minière et veulent protéger la biodiversité, largement méconnue, de ces abysses.Daniel Jones a localisé le site du test de 1979 en parcourant les archives. Selon lui, cette expérimentation cache une histoire rocambolesque: la CIA essayait à l’époque de retrouver un sous-marin nucléaire russe, utilisant l’exploitation minière comme couverture.Mais l’agence de renseignement américaine a fini par louer son bateau pour une véritable opération d’extraction.”Nos résultats ne disent pas si l’exploitation minière en eau profonde est socialement acceptable. Mais ils fournissent les données nécessaires pour prendre des décisions politiques mieux informées”, a souligné Adrian Glover, du Musée d’histoire naturelle de Londres, co-auteur de l’étude.

La Bourse de Paris a baissé de 0,96%, attend d’en savoir plus sur les droits de douane américains

La Bourse de Paris a reculé de 0,96% mercredi, attendant d’en savoir davantage sur la politique commerciale des Etats-Unis, à l’approche du 2 avril, date à laquelle des droits de douane américains conséquents devraient être mis en oeuvre.L’indice vedette de la Bourse française, le CAC 40, a reculé de 77,91 points à 8.030,68 points. Mardi, il a terminé en nette hausse de 86,26 points (+1,08%) à la clôture.”Sur le fond, les marchés sont sains et les niveaux de valorisation ne sont pas très élevés”, commente Xavier Girard, expert en investissements financiers de Milleis Banque Privée. Toutefois, “le marché pour l’instant a perdu sa boussole” face à l’incertitude de la politique commerciale menée par le président américain, a-t-il ajouté.La promesse de Donald Trump d’appliquer des droits de douane “réciproques” aux partenaires commerciaux des États-Unis le 2 avril tient les marchés en haleine depuis plusieurs séances.Ce n’est pas “la grande inquiétude, mais plutôt la grande attente. On espère que ces futures annonces nous conforteront dans l’idée qu’il y a beaucoup de bluff et qu’on n’entre pas dans une ère de droits de douane à 25% ou tout le monde serait perdant”, a ajouté Xavier Girard.Donald Trump avait déclaré vendredi devant des journalistes dans le Bureau ovale ne rien vouloir changer de sa politique commerciale, évoquant toutefois une éventuelle “flexibilité”. Puis, au cours du week-end, des rumeurs de presse se sont fait grandissantes quant à des droits de douane sectoriels, plus ciblés que ce qui est craint par les marchés. Lundi, face à la presse, le président américain a affirmé qu’il pourrait “donner des répits à de nombreux pays” concernant ces surtaxes.Mercredi en fin de journée, le Maison Blanche a indiqué que des annonces sur les droits de douane sur l’industrie automobile tomberaient le jour-même.”Ces nombreux allers-retours rendent la lecture très complexe” ajoute Xavier Girard.Michelin dérapeLe géant du pneumatique Michelin a lâché 6,05% à 32,14 euros, une baisse sans catalyseur apparent, a noté M. Girard.Le titre affiche toujours une progression de 1,07% depuis le 1er janvier.AccorInvest redresse la barreLe géant hôtelier AccorInvest, ex-pôle immobilier d’Accor, a nettement redressé la barre en 2024, réduisant son endettement grâce à 720 millions d’euros de cessions, et des discussions sont en cours pour la vente des hôtels super-économiques F1, a indiqué à l’AFP le PDG Gilles Clavié. Le PDG d’Accor (-0,20% à 44,82 euros), groupe qui détient encore 30% d’AccorInvest ainsi que la marque F1, avait confirmé fin février que des discussions étaient en cours, sans plus de précision.