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A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Bruxelles propose d’assouplir sa loi antidéforestation pour faciliter sa mise en oeuvre

La Commission européenne a proposé mardi d’assouplir sa loi phare contre la déforestation, notamment en réduisant drastiquement les obligations pesant sur les plus petites entreprises, afin de faciliter sa mise en œuvre qui a connu de multiples couacs.Ce texte emblématique, jugé pionnier par les ONG environnementales, vise à interdire la commercialisation en Europe de produits comme l’huile de palme, le cacao, le café, le soja et le bois issus de terres déboisées après 2020.Cette loi est toutefois dans le viseur de l’agrobusiness et de nombreux États africains, asiatiques et sud-américains depuis plusieurs années.Son entrée en vigueur avait déjà été reportée d’un an, à fin 2025, et la Commission avait demandé en septembre un report supplémentaire d’un an, Bruxelles invoquant des problèmes informatiques.Mais elle propose désormais de réduire ce nouveau délai à 6 mois, en limitant fortement les obligations imposées aux petites et micro entreprises concernées par cette législation.Ainsi, les petits exploitants agricoles auraient juste à s’enregistrer via une procédure simplifiée, s’ils ne sont pas déjà identifiés dans une base nationale ou européenne.En outre, les entreprises qui se contentent de transformer ou revendre des produits respectant déjà la législation n’auraient plus à produire à leur tour des déclarations de conformité.Enfin, grâce à ces divers allégements, le calendrier d’entrée en vigueur serait plus rapide que ce que la Commission avait demandé en septembre: l’application des règles serait reportée de six mois (et non plus douze) pour les moyennes et grandes entreprises, soit au 30 juin 2025.

Sous Trump, la capitale du pétrole californien renoue avec ses rêves d’Eldorado

Cowboys à cheval, voitures centenaires et chars ornés de pompes à pétrole: tous les cinq ans, la ville de Taft, épicentre de la ruée vers l’or noir en Californie, replonge le temps d’une parade dans ses heures de gloire, lors du festival “Oildorado”.Mais pour cette édition, neuf mois après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, la fête a un goût de revanche dans cette bourgade sur le déclin. Le président américain promet de forer à tout-va aux Etats-Unis. De quoi faire miroiter aux 7.000 habitants une renaissance de l’industrie pétrolière, à rebours des objectifs climatiques de la Californie, qui prévoit d’abandonner les forages d’ici 2045.”Je suis 100% satisfait du président Trump”, confie à l’AFP Buddy Binkley. “Il exerce une bonne pression sur eux (les démocrates) pour qu’ils revoient leurs préjugés contre le pétrole.”A 64 ans, cet ex-employé de Chevron arbore une casquette rouge “Make Oil Great Again” – “Rendre au pétrole sa grandeur” -, jouant sur la rhétorique du milliardaire républicain. Un slogan reproduit sur de nombreux chars de la parade.”L’industrie pétrolière en Californie souffre pour des raisons politiques”, estime M. Binkley. Avec Trump au pouvoir, le retraité “pense que cela pourrait revenir à ce que c’était avant.” – “Grands espoirs” -Située à environ 200 kilomètres au nord de Los Angeles, Taft a été fondée en 1910 sur l’un des plus grands champs de pétrole américains. Aujourd’hui encore, cette capitale de l’or noir reste entourée de milliers de pompes à pétrole dans le comté de Kern, région rurale qui fournit 70% du pétrole produit en Californie.Surplombée par une tour de forage en bois qui a inspiré celle du film “There Will Be Blood”, la ville finance écoles, pompiers et police grâce aux recettes fiscales tirées des hydrocarbures.Son festival rappelant le Far West attire des milliers de personnes: on y élit des “miss pétrole”, pendant que les meilleurs soudeurs, pilotes de grue et de tractopelles s’affrontent en compétition.Mais derrière cette façade fière, la ville déprime. La production de pétrole décline depuis les années 80 en Californie et la transition énergétique poussée par la gauche accélère les angoisses. Ces dernières années, de nombreux habitants ont vu leurs voisins partir au Texas, où l’on fore plus librement.Alors Donald Trump ravit ici, lorsqu’il retire les Etats-Unis de l’accord de Paris, supprime les obstacles pour forer sur les terres fédérales et offre des milliards de dollars d’allègements fiscaux à l’industrie pétrolière.”J’ai de grands espoirs”, sourit le maire de Taft, Dave Noerr. “Nous avons toutes les matières premières. Nous étions dans la mauvaise direction, maintenant nous avons un leadership qui va libérer notre potentiel.”- “Coincés dans le passé” -L’édile républicain applaudit l’offensive climatosceptique du président.Les financements pour l’éolien, le solaire et les sciences du climat sont rabotés et l’administration Trump tente de retirer à l’Agence fédérale de protection de l’environnement (EPA) son pouvoir de réguler les émissions de gaz à effet de serre.”Nous devons remettre en question le récit dominant, et nous devons mettre à jour ces choses avec la science existante”, avance M. Noerr, en niant le “changement climatique” – une expression qu’il n’utilise qu’entre guillemets.La Californie, où 31 personnes sont mortes à Los Angeles en début d’année, lors d’incendies propagés par des rafales de 160 km/h dignes d’un ouragan, risque pourtant d’être parmi les premières victimes de ce révisionnisme climatique.”Si tout le monde se comportait comme les États-Unis, le monde serait sur la voie d’un réchauffement de 4°C d’ici 2100″, rappelle Paasha Mahdavi, politologue spécialiste des politiques environnementales à l’université de Californie à Santa Barbara. Le comté de Kern, où l’agriculture reste le premier employeur, “serait dramatiquement affecté par l’augmentation de la sécheresse et des vagues de chaleur”, pointe-t-il.Des perspectives qui inquiètent Taylor Pritchett. A 31 ans, cette toiletteuse pour chiens s’alarme de l’importante pollution atmosphérique dans la région.”Si j’avais un enfant, je ne voudrais pas l’élever dans le comté de Kern, (…) je voudrais déménager quelque part de plus propre”, explique-t-elle.”Nous devons nous éloigner des énergies fossiles”, estime-t-elle. Mais à Taft, “nous sommes un peu coincés dans le passé, très rétifs au changement.”

La France et l’Espagne réaffirment leur soutien à l’interdiction des voitures thermiques neuves en 2035

La France et l’Espagne ont réaffirmé mardi leur soutien à l’interdiction, prévue pour 2035, de la vente de voitures neuves à moteur thermique dans l’Union européenne, une mesure décidée il y a plusieurs années par Bruxelles mais que l’Allemagne tente par tous les moyens de remettre en cause.Cette mesure, la plus emblématique du Pacte vert européen, est de plus en plus contestée par les constructeurs automobiles, qui réclament à cor et à cri un assouplissement des règles.A ce stade, la Commission européenne assure maintenir le cap, mais la pression monte: la loi actuelle prévoyait de réévaluer la mesure et ses impacts en 2026. L’exécutif européen a promis de se pencher sur le sujet dès la fin de l’année.Les industriels espèrent que la réévaluation du texte permettra au minimum d’introduire des flexibilités, voire de lever tout bonnement cette interdiction.Le chancelier allemand a jeté un pavé dans la mare début octobre en s’engageant à “tout faire” pour lever l’interdiction de vente de voitures thermiques en 2035, ce à quoi la France et l’Espagne s’opposent.Dans une missive révélée par le média Contexte et consultée par l’AFP, les deux pays assurent que la révision prévue par la Commission ne devra “en aucun cas remettre en cause l’objectif de zéro émission” pour 2035.”L’échéance de 2035 est un repère essentiel pour le secteur automobile”, plaident-ils. Les deux pays affirment soutenir “des flexibilités” pour le secteur, à condition qu’ils profitent à l’industrie automobile européenne.Cette lettre sera au menu de discussions entre les 27 ministres de l’Environnement, mardi en fin d’après-midi.Ces échanges ont lieu en plein virage pro-business au sein de l’Union européenne, via notamment la révision de nombreuses mesures environnementales adoptées lors du précédent mandat d’Ursula von der Leyen.

Mode: Hermès nomme Grace Wales Bonner à la tête des collections masculines

La maison de luxe Hermès a annoncé mardi la nomination de la styliste Grace Wales Bonner comme directrice de création du prêt-à-porter masculin, en remplacement de Véronique Nichanian qui a occupé le poste pendant 37 ans.La trentenaire britannique présentera sa première collection pour Hermès en janvier 2027, a annoncé le groupe dans un communiqué.Grace Wales Bonner, diplômée de la prestigieuse école Central Saint Martins à Londres, s’est construite une belle réputation dans la mode masculine avec sa marque éponyme qu’elle développe depuis une décennie.Le directeur artistique général d’Hermès, Pierre-Alexis Dumas, s’est déclaré “très heureux” de l’accueillir. “Sa vision contemporaine de la mode, de l’artisanat et de la culture continuera à façonner le style du prêt-à-porter homme d’Hermès, conjuguant avec confiance son regard sur l’époque et l’héritage de la maison”, a-t-il déclaré dans le communiqué. De son côté, Grace Wales Bonner s’est réjouie de rejoindre “une maison si magique”. “Ouvrir ce nouveau chapitre, m’inscrire dans une telle lignée d’artisans et de créateurs est pour moi un rêve”, a-t-elle réagi.Hermès avait annoncé vendredi le départ de la styliste française Véronique Nichanian, qui présentera en janvier à la semaine de la mode parisienne Automne-Hiver 2026-2027 son dernier défilé pour la maison. La créatrice de 71 ans l’avait rejointe en 1988.Ce changement prend place dans un vaste mouvement des créateurs à la tête de grandes maisons, notamment chez Chanel, Dior, Balenciaga, Loewe ou encore Jean Paul Gaultier.Alors que le marché du luxe est confronté à des défis économiques et commerciaux, Hermès ne connaît pas la crise. La maison, dont les ventes ne cessent de progresser, a vu son chiffre d’affaires croître de plus de 7% au premier semestre 2025, à 8 milliards d’euros. Dans ce contexte, le groupe a évoqué la possibilité de se lancer dans la haute couture à l’horizon 2026 ou 2027.

L’heure du grand oral pour Marie-Ange Debon, proposée à la tête de La Poste

La présidente de Keolis, Marie-Ange Debon, va-t-elle devenir la première femme à la tête de La Poste ? Députés et sénateurs se prononceront mardi, après avoir auditionné la candidate désignée par Emmanuel Macron pour diriger le mastodonte public, confronté à la baisse du courrier.Patronne depuis août 2020 de Keolis, filiale de la SNCF spécialisée dans les transports publics, Marie-Ange Debon, 60 ans, détaillera sa feuille de route devant les commissions des affaires économiques du Sénat et de l’Assemblée nationale, respectivement à 15H et 17H.Sa nomination comme PDG de La Poste pour un mandat de cinq ans sera validée si la somme des votes négatifs exprimés dans les deux commissions n’excède pas trois cinquièmes des suffrages, puis entérinée par décret au Journal officiel.Diplômée d’HEC et de l’ENA, Marie-Ange Debon succéderait ainsi à Philippe Wahl, contraint de passer le flambeau après douze ans pour raison d’âge, avec la lourde tâche de maintenir financièrement à flot un groupe employant 230.000 postiers et soumis depuis plusieurs années à la baisse drastique des volumes de courrier.L’entreprise aux 34,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires (en 2024) souffre aussi du fait que ses missions de service public (distribution du courrier et de la presse, aménagement du territoire, accessibilité bancaire) ne soient pas intégralement financées par l’Etat.Détenue à 66% par la Caisse des dépôts et à 34% par l’Etat, elle a récemment fait polémique en renforçant son partenariat avec Temu, plateforme de bazar du géant chinois PDD Holdings. Marie-Ange Debon devrait ainsi être interrogée sur les plateformes asiatiques à prix discount, qui représentent 22% des colis acheminés par La Poste mais sont accusées notamment de concurrence déloyale, de pollution et de travail indigne.D’autant que le projet de budget 2026 de l’Etat prévoit une taxe sur les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l’Union européenne, notamment de Chine.La question du “déplafonnement des salaires” sera également “au cœur des débats” alors que la rémunération des dirigeants de La Banque postale, Stéphane Dedeyan, et de sa filiale CNP Assurances, Marie-Aude Thépaut, dépassent les 450.000 euros imposés aux patrons d’entreprises publiques, selon La Lettre.Du côté des syndicats de La Poste, “on attend avec impatience de connaître” le projet de Mme Debon, a indiqué à l’AFP Stéphane Chevet, administrateur CFDT, espérant “une consolidation du groupe tel qu’il existe aujourd’hui et une défense des emplois”.”On espère une rupture avec la politique menée jusqu’ici qui vise à privatiser chaque jour un peu plus La Poste”, a en revanche prévenu Christian Mathorel, secrétaire général de la fédération CGT des activités postales et télécom.L’Elysée ayant tardé à choisir sa candidate, une gouvernance par intérim avait été mise en place fin juin, avec notamment Philippe Wahl à la présidence du conseil d’administration.

Au cœur du vivier de talents français en IA que s’arrachent les entreprises

C’est dans un cadre boisé au sud de la capitale que l’Université de Paris-Saclay forme les futurs spécialistes en intelligence artificielle (IA), des profils d’élite très convoités, à l’international mais aussi en France où ils espèrent souvent rester.Malgré les salaires attractifs outre-Atlantique, Manon Arfib en dernière année à CentraleSupélec mention IA envisage son avenir en France, où elle aimerait intégrer le centre de recherche et développement d’un grand groupe sur les sujets d’énergie et de transition écologique.Pour cette étudiante de 22 ans, il est important de “pouvoir participer à ce plein essor de l’IA en France”.Paris-Saclay, qui regroupe grandes écoles et organismes de recherche, produit de futurs scientifiques et ingénieurs et se classe deuxième en mathématiques dans le monde après Harvard, rappelle Frédéric Pascal, vice-président IA de l’université.”Toutes les semaines, il y a de nouvelles offres de recrutement”, confie à l’AFP Ève Delegue, 23 ans, fraîchement diplômée du master MVA (Mathématiques, Vision, Apprentissage), piloté par l’ENS Paris-Saclay, l’une des voies royales pour travailler dans le secteur de l’IA.    Et les propositions sont variées : “entreprises, en assurance, de conseil en IA ; sociétés à Dubaï”, développe-t-elle par un matin brumeux d’octobre dans l’un des bâtiments du campus où se mêlent canapés multicolores, tables en bois brut et mur d’escalade.La France s’enorgueillit d’être le troisième pays du monde en nombre de chercheurs spécialisés en intelligence artificielle et ses talents s’illustrent chez les géants de la tech. Deux Français occupent des fonctions prestigieuses chez des leaders du secteur : Yann LeCun dirige la recherche scientifique sur l’IA chez Meta et Joëlle Barral est directrice de l’ingénierie chez Google DeepMind.- Bâtir l’IA en France -Sur le campus de Paris-Saclay, Mathis Pernin, en master MVA, en est convaincu : Paris est “le meilleur endroit en Europe actuellement” pour faire de l’IA.L’étudiant, vêtu de noir, se verrait bien rejoindre une startup pour appliquer ses compétences en intelligence artificielle dans le domaine du sport.”En tant qu’Européen et Français, on a une certaine vision des choses qui diffère des Américains et des Chinois, qui est plus basée sur la régulation et la responsabilité”, poursuit-il. “Ca me plaît de travailler dans cette optique-là.”Car le contexte géopolitique joue aussi, analyse auprès de l’AFP Joëlle Pineau, directrice de l’IA chez Cohere, société canadienne spécialisée dans les modèles d’intelligence artificielle pour les entreprises. “Beaucoup de personnes qui auraient, par le passé, envisagé de partir aux Etats-Unis préfèrent construire leur carrière en Europe”, ajoute-t-elle. Cohere a justement ouvert en septembre un bureau à Paris et cherche à doubler ses effectifs pour y passer de 20 à 40 employés en 2026. Elle rejoint d’autres entreprises qui veulent puiser dans le vivier français et ont récemment posé leurs valises dans la capitale comme les start-up américaines Anthropic et OpenAI.   – Compétition et pénurie –  “La qualité et la densité de talents en France sont vraiment exceptionnelles”, souligne Joëlle Pineau, ancienne vice-présidente de la recherche en IA chez Meta. Pour recruter, “comme dans n’importe quel marché, il y a une compétition”, reconnaît Charles de Fréminville, directeur des ressources humaines de Mistral AI. La startup française d’IA, qui a récemment levé 1,7 milliard d’euros, recrute d’ailleurs activement et espère doubler de taille l’année prochaine pour atteindre 1.200 employés.”On a plusieurs milliers de candidatures par semaine”, détaille Charles de Fréminville, pour qui Mistral attire car c’est “une entreprise indépendante européenne” très “tournée vers la science”. Mais pour des sociétés plus petites comme Gojob, spécialiste français du recrutement temporaire à l’aide de solutions d’IA, qui possède un laboratoire de recherche à Aix-en-Provence, dénicher des ingénieurs de pointe peut se révéler plus ardu. “Il y a une pénurie de talents qui est patente”, regrette son patron Pascal Lorne. “Les écoles ne sortent pas suffisamment de talents par rapport à la demande”.Consciente des besoins croissants, l’université Paris-Saclay qui dénombre 1.500 diplômés Bac+5 en IA chaque année, veut faire doubler ce chiffre d’ici cinq ans. 

Stellantis: l’arrêt de production se prolonge à Sochaux

La production du site Stellantis de Sochaux (Doubs), au point mort depuis le 15 octobre après-midi à la suite d’un problème d’approvisionnement de boîtes de vitesse, ne redémarrera pas avant le 27 octobre, a confirmé mardi la direction de l’usine.”Les difficultés d’approvisionnement sur les boîtes de vitesses persistent”, a indiqué à l’AFP Thierry Giroux, délégué syndical Force ouvrière. La direction a confirmé que l’activité resterait suspendue jusqu’au vendredi 24 octobre inclus, avec un redémarrage envisagé le lundi 27 au matin. Ce scénario sera réévalué et validé en fin de semaine, selon la même source.Environ 2.400 salariés sont concernés et placés en activité partielle de longue durée (APLD), a estimé le syndicaliste Force ouvrière. Le mois d’octobre s’annonce particulièrement perturbé pour le site sochalien: plusieurs séances de production avaient déjà été annulées trois vendredis de suite, ainsi que deux tournées de nuit. Au total, onze séances de travail ont été supprimées, en raison de difficultés chez différents fournisseurs.Avec une cadence habituelle d’environ 1.044 véhicules chaque jour, l’arrêt prolongé représente un manque à produire de plus de 7.500 véhicules.Lors d’un Comité social et économique (CSE) ordinaire, qui s’est tenu fin septembre, la direction de Stellantis avait par ailleurs annoncé l’arrêt de la production dans son usine de Mulhouse (Haut-Rhin) fabriquant les modèles 308, 408 et DS7 pour une semaine, du 27 octobre au 02 novembre, selon une source syndicale.”La direction justifie cet arrêt par un contexte difficile pour l’industrie automobile”, avec “une baisse des ventes de véhicules en Europe” et “une concurrence tarifaire agressive qui fragilise les parts de marché” avait indiqué la CFE-CGC.Ces décisions s’ajoutent à la récente annonce de Stellantis de mettre à l’arrêt trois semaines en octobre son usine de Poissy (Yvelines) et au chômage partiel ses 2.000 salariés.L’usine de Poissy produit 420 véhicules par jour.

La Bourse de Paris évolue proche de son record

La Bourse de Paris évoluait en petite hausse en début de séance mardi, à un rythme qui pourrait mener le CAC 40 tout prêt de son record de clôture, alors qu’une kyrielle de résultats et nouvelles d’entreprises sont attendus.L’indice CAC 40 gagnait 0,24% vers 10H00 locales, à 8.225,48 points alors que son dernier sommet en clôture, qui date du mois de mai, s’était inscrit à 8.239,99 points.Lundi, l’indice vedette de la Bourse de Paris avait pris 31,87 points, soit +0,39%, à 8.206,07 points.Le marché était encouragé par l’espoir d’un apaisement des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis tandis que la Bourse de Tokyo a été soutenue par la nomination de Sanae Takaichi comme Première ministre, une conservatrice en faveur du soutien à l’économie.Sur le marché français L’Oréal (-0,39%) doit présenter mardi, après la clôture de la séance, son chiffre d’affaires du troisième trimestre, moins de 48 heures après l’annonce de la plus grosse acquisition de son histoire. Le numéro un du parfum va acquérir, pour 4 milliards d’euros, la division beauté du groupe de luxe Kering, un investissement stratégique.”Avec cette opération, L’Oréal devient désormais clairement le leader incontesté du parfum au niveau mondial”, estime dans une note la banque Oddo BHF.Le chiffre d’affaires de Vivendi (+1,53%), le groupe de Vincent Bolloré, est aussi au programme après la fermeture de la séance.Sur le marché obligataire, un léger repli du taux d’intérêt des emprunts d’Etat français a dix ans qui s’inscrit à 3,35% eu lieu de 3,36% la veille reflète “un impact très modéré de la dégradation anticipée de la note de la France par l’agence S&P”, ont souligné les analystes de Natixis.Edenred bonditEdenred, société de services prépayés qui commercialise notamment les Ticket Restaurant, a confirmé mardi ses objectifs pour 2025 et reste confiante sur les perspectives de croissance des titres-restaurant malgré un environnement réglementaire changeant, des perspectives saluées à la Bourse de Paris. Le titre prenait 12,10% à 23,35 euros.Le groupe, qui présentera le 4 novembre son nouveau plan stratégique à trois ans, a dégagé un chiffre d’affaires de 726 millions d’euros au troisième trimestre, en hausse de 6,5% sur un an et supérieur aux attentes des analystes (707 millions d’euros).Eurofins pénaliséLe géant français des laboratoires d’analyses Eurofins Scientific a poursuivi l’accélération de son activité au troisième trimestre et confirmé mardi ses objectifs pour l’exercice 2025, mais il anticipe un possible impact négatif du renforcement de l’euro face au dollar.Le chiffre d’affaires trimestriel a progressé de 4,6% à 1,8 milliard d’euros, un peu en dessous du consensus des analystes de Factset qui attendaient 1,81 milliard d’euros.

De l’usine à la plage, les tribulations d’un granulé de plastique qui fait pleurer les sirènes

C’est un granulé de plastique, rond et translucide le plus souvent, de 5 mm en moyenne, qui pris isolément semble inoffensif. Mais ce roi de l’évasion voyage en bande et quand ils se déversent par millions dans l’océan, il est quasiment impossible de les ramasser et d’enrayer leurs dégâts. Leur nom officiel? Granulés plastiques industriels ou GPI. Ils sont aussi appelés pellets ou “larmes de sirènes”.Ces GPI sont les premiers maillons de la chaîne de fabrication du plastique, “l’intermédiaire entre le pétrole principalement et les produits plastiques finis”, explique à l’AFP Kevin Tallec, du Cedre (organisme expert en pollution des eaux), docteur en biologie marine.L’usine est le milieu naturel de cette microbille qui, fondue avec des milliers d’autres, deviendra bidon, barquette ou tout autre objet plastique. Elle est produite par les géants de la pétrochimie, puis livrée par bateau ou camion aux plasturgistes qui la transforment. Les plus de 400 millions de tonnes de plastique produites par an mondialement, selon l’OCDE, le sont “majoritairement sous forme de granulés initialement”, rappelle Kevin Tallec.Et “entre 52.140 et 184.290 tonnes de granulés ont été perdus dans l’environnement au sein de l’UE en 2019”, selon la Commission européenne. Une régulation pour empêcher les pertes doit être votée jeudi par le Parlement européen.Ces granulés sont “révélateurs de l’omniprésence du plastique, plus nous allons consommer de plastique, plus nous en aurons besoin”, souligne le député français Philippe Bolo (MoDem), expert du sujet. – Marées blanches -Depuis longtemps dans l’environnement, ils se sont fait remarquer par d’immenses marées blanches, dont la plus grave s’est produite en 2021 au Sri Lanka où 11.000 tonnes se sont abîmées en mer. Le littoral Atlantique français a aussi connu des échouages fin 2022 et début 2023.Or, endiguer ce déferlement est une mission quasiment impossible. “On peut déjà être sûrs à 100% aujourd’hui que s’il y a une pollution par GPI, on n’arrivera pas à récupérer tous les granulés”, confirme Kevin Tallec. Solide, non soluble, léger… ce pellet flotte et s’éparpille. La récupération se fait “essentiellement manuellement”, détaille Kevin Tallec qui décrit “un travail intense physiquement, chronophage”.”Petite j’en ramassais déjà sur les plages, à l’époque quelques-uns seulement, mais la pollution est devenue chronique” et plus abondante, témoigne Amandine Le Moan, cofondatrice de l’association finistérienne Ystopia, oeuvrant à la préservation de la mer et du littoral.”Au départ on était très décontenancés, pas du tout outillés. Contribuer sans être équipés était juste impossible, car il ne fallait pas générer plus de dégâts en ramassant. On a même contacté une association au Sri Lanka pour avoir des conseils”, raconte-t-elle. Pour ce qui est de leur impact, la Commission européenne a répertorié des “effets néfastes” sur l’environnement, le climat, potentiellement sur la santé humaine et sur l’économie, certains “spécifiquement dus aux granulés” et d’autres “aux microplastiques en général”.Les études en laboratoire ont montré qu’un apport massif de GPI “pourrait modifier structurellement les habitats” des espèces concernées, note Kevin Tallec, en relevant aussi un “risque d’ingestion” et de “transfert des contaminants chimiques” dans la nature. Economiquement, M. Tallec recense notamment des risques de fermeture de la pêche ou de sites touristiques et évoque aussi l’impact esthétique ou sur le bien-être humain.Avec des coûts élevés à la clé, mais retrouver le pollueur relève généralement du casse-tête. – Conteneurs en perdition -Le plus souvent le déversement résulte de la chute d’un conteneur en mer que les armateurs avaient coutume de placer en haut des piles et dont ils ne déclaraient pas la perte.Depuis, l’Organisation maritime internationale (OMI) a émis des recommandations, non contraignantes, mais déjà suivies par des poids lourds du secteur.Armateurs de France, qui représente les entreprises françaises de transport et de services maritimes, les a ainsi adoptées.”Ces conteneurs doivent être identifiés, déclarés et traités d’une façon particulière, comme les produits chimiques et dangereux, placés sous le pont”, déclare à l’AFP Laurent Martens, délégué général d’Armateurs de France, favorable à des mesures contraignantes.Le transport n’est pas seul en cause: “plusieurs milliers de tonnes de GPI” sont perdues “par les voies opérationnelles et non accidentelles”, dit Kevin Tallec. – 1 euro le kilo -Les plasturgistes assurent ne pas être le maillon faible. “Nous avons bien conscience de tous les enjeux et bien évidemment la pollution plastique est quelque chose dont il faut qu’on se débarrasse”, déclare Caroline Chaussard, directrice RSE de Polyvia, organisation professionnelle française des plasturgistes.Mais selon elle, “les plus grosses fuites ne se trouvent pas chez le transformateur, c’est plutôt là qu’elles sont le plus faciles à juguler puisqu’elles sont sur un lieu circonscrit”.  En plus des problèmes environnementaux, “c’est de la matière première qui coûte cher et que personne n’a envie de perdre – un kilo coûte entre 1 et 1,3 euro”, souligne Joseph Tayefeh, secrétaire général de Plastalliance The European Plastics Alliance, représentant des plasturgistes français et européens.Pour Lucie Padovani, de l’ONG Surfrider, “ce n’est pas qu’une histoire de transport, c’est aussi une histoire plus large de la chaîne de valeur qui manipule ces granulés d’une manière qui ne permet pas d’empêcher la perte dans l’environnement”. Elle donne l’exemple de sites de production à Tarragone en Espagne où elle a constaté “une pollution impressionnante” ou à Ecaussinnes en Belgique. Philippe Bolo, qui s’est rendu dans la ville belge, témoigne aussi avoir “vu des sols agricoles, des rond-points, des forêts… avec des granulés partout”. – Silence radio -Du côté des producteurs, le silence règne, même parmi les signataires du programme Operation Clean Sweep (OCS), lancé dans les années 1990 pour prévenir leurs rejets de GPI.Les géants de la pétrochimie français Arkema ou américains Dow et ExxonMobil ont indiqué à l’AFP ne pas souhaiter s’exprimer. Leurs syndicats professionnels comme Plastics Europe ou France Chimie n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP.M. Bolo, qui évoque un dialogue régulier avec les industriels, note aussi que “la seule chose qui (lui) manque aujourd’hui est de visiter un site de production de GPI”, malgré des demandes répétées. Le député a activement contribué à pousser la règlementation française, pionnière, qui s’est concrétisée par un décret en avril 2021. Celui-ci demande entre autres d’identifier les zones de pertes potentielles, de vérifier emballages et stockage, confiner, ramasser, former le personnel et contrôler.Le texte que le Parlement européen s’apprête à voter s’en est inspiré. Il ajoute des aménagements pour les petites entreprises et étend l’obligation de prévention des pertes aux transporteurs européens et étrangers opérant en Europe.Plastics Europe et EuPC (European plastics converters, plasturgie) “ont été fortement impliqués” dans la réflexion et “le compromis est bien reçu par l’industrie”, affirme à l’AFP Pedro Guincho, chargé de compte chez EuPC. Les sirènes vont-elle cesser de pleurer après ce vote ? Du côté des transformateurs, “on peut arriver au zéro fuite” avec ces nouvelles règles, estime Caroline Chaussard.Pour le monde maritime, dominé par les Européens, Laurent Martens est aussi optimiste: “Si les leaders du secteur suivent les recommandations, 80% du transport de GPI va être conforme”.

Sous-marins, terres rares: des avancées entre Washington-Canberra

Donald Trump a rassuré lundi le Premier ministre australien Anthony Albanese, en visite aux Etats-Unis, indiquant que l’Australie recevra les sous-marins nucléaires qu’elle attend, et a signé avec son allié un accord sur les minéraux critiques dans l’espoir de desserrer l’étau de la Chine qui domine ce marché.Vantant l’abondance de ces ressources dans le sous-sol de son pays, Anthony Albanese a déclaré que l’accord sur les terres rares permettrait de réaliser des projets d’une valeur de 8,5 milliards de dollars (7,3 miliards d’euros) dans le domaine des minéraux critiques en Australie et ferait passer les relations entre les deux pays à un “niveau supérieur”.Selon les chiffres du gouvernement australien, le pays figure parmi les cinq premiers producteurs mondiaux de lithium, de cobalt et de manganèse, utilisés dans de nombreux domaines, des semi-conducteurs au matériel de défense, en passant par les véhicules électriques et les éoliennes.La Chine est de loin le premier raffineur mondial de lithium et de nickel et détient un quasi-monopole sur le traitement des terres rares. Elle est accusée de profiter de sa position pour mettre la pression sur ses partenaires commerciaux, ce qui inquiète Washington.Et si l’Australie n’est pas en mesure de briser cette domination chinoise, d’après les observateurs, elle se présente à Washington comme un allié plus fiable pour réduire sa dépendance à Pékin. Donald Trump a brandi en octobre la menace de droits de douane supplémentaires de 100% pour la Chine en réponse à ses réductions d’exportations de ces terres rares, même s’il a ensuite assoupli son discours et que les deux parties se sont accordées sur de nouvelles négociations commerciales.”L’Australie et les Etats-Unis verseront (chacun plus d’) un milliard de dollars au cours des six prochains mois”, a assuré lundi le Premier ministre australien, tandis que la Maison Blanche a estimé ce montant à 3 milliards de dollars pour les deux pays réunis.Des avancées souterraines, mais aussi sous-marines entre les deux alliés. – La Chine dans le viseur -“Les sous-marins que nous commençons à construire pour l’Australie avancent vraiment bien”, a affirmé le président américain aux journalistes aux côtés de M. Albanese à la Maison Blanche, alors qu’il avait précédemment émis des doutes au sujet de cet accord signé sous l’ancien président Joe Biden.”Nous avons travaillé longtemps et dur sur ce projet, et nous entamons ce processus dès maintenant. Et cela avance vraiment très rapidement, très bien”, a-t-il ajouté.Canberra cherchait à se rassurer à propos d’un pacte de 2021 visant à armer l’Australie en sous-marins US Virginia, des engins d’attaque nucléaires furtifs qui permettraient d’améliorer ses capacités de frappe à longue portée dans le Pacifique, en particulier contre la Chine.La livraison d’au moins trois unités était prévue sous 15 ans, avec en prime un transfert de technologie, dans le cadre de leur alliance Aukus (qui comprend aussi le Royaume-Uni).Mais Donald Trump avait demandé en juin de passer en revue cet accord de coopération militaire pour s’assurer qu’il soit aligné avec sa politique défendant “l’Amérique d’abord”.En 2021, l’affaire avait provoqué une grave crise diplomatique avec la France après que l’Australie eut annulé un contrat de plusieurs milliards de dollars pour l’achat d’une flotte de sous-marins à moteur diesel à Paris et opté pour le programme Aukus à la place.Au total, le programme militaire développé dans le cadre d’Aukus pourrait coûter au pays jusqu’à 235 milliards de dollars américains au cours des 30 prochaines années, selon les prévisions du gouvernement australien. – Echange avec l’ambassadeur australien -Interrogé au sujet des relations avec Pékin, Donald Trump a dit lundi qu’il rencontrerait le président chinois Xi Jinping en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) en Corée du Sud à la fin du mois et qu’il se rendrait “sûrement” en Chine début 2026.”C’est à peu près organisé”, a-t-il dit en louant sa relation privilégiée avec Xi, qu’il juge “excellente”, malgré les différends. Il a dit que sa priorité était de conclure un accord commercial “équitable” avec la Chine.Seule fausse note, un échange à propos de l’ambassadeur d’Australie à Washington, Kevin Rudd, lorsqu’un journaliste a fait remarquer qu’il était dans la salle et a demandé au président américain s’il était gêné par ses commentaires.M. Rudd, ancien Premier ministre travailliste de l’Australie, a supprimé une série de messages critiques à l’égard de Trump sur les réseaux sociaux après la victoire du républicain l’année dernière.”Je ne vous aime pas non plus. Pas du tout. Et probablement jamais”, a déclaré M. Trump sous le regard un peu médusé de M. Albanese.