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Suède: le gouvernement sommé de réagir face à la flambée des prix de l’alimentaire

Le gouvernement suédois a rencontré jeudi les géants du secteur alimentaire pour discuter de la forte hausse des prix des denrées dans le pays, face au mécontentement grandissant des consommateurs.Cette rencontre n’a donné lieu à aucune décision concrète, ont indiqué les participants.Selon les chiffres de l’autorité suédoise de statistiques SCB, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 3,9% en février par rapport au même mois de l’année précédente, ce qui représente la plus forte hausse en deux ans.”Je suis convaincue que (les prix) baisseront, surtout si nous améliorons la concurrence”, a déclaré la ministre des Finances Elisabeth Svantesson, mentionnant aussi l’inflation qui s’est récemment “atténuée”, à l’issue de la réunion avec les représentants des plus grands acteurs du secteur alimentaire.Plus tôt dans la semaine, l’AFP a interrogé des habitants de Skärholmen, quartier défavorisé du sud-ouest de Stockholm, au sujet des effets de cette flambée dans leur vie quotidienne.Ici, marchés à ciel ouvert et magasins indépendants spécialisés proposent, outre des aliments de culture orientale ou africaine, des produits à prix compétitifs pour des consommateurs cherchant à éviter les grandes chaînes de supermarché.”Chaque jour, les prix augmentent, peut-être de 5 couronnes (0,45 euro) par brique de lait. L’autre jour, j’allais acheter des noix et c’était très choquant: 350 couronnes (32 euros) le kilo de noix ordinaires”, déplore Hayedeh, retraitée de 79 ans. Les produits laitiers ont été particulièrement touchés par la hausse des prix. Sur un an, le prix du beurre a augmenté de 26%, et “le lait et le fromage sont également devenus plus chers”, note SCB.Hayedeh était sortie faire des courses pour le nouvel an iranien, célébré le 21 mars pour fêter l’arrivée du printemps chaque année. “Mais les prix étaient si élevés que je n’ai rien acheté, je me suis dit que ça n’en valait pas la peine”, constate-t-elle, dépitée. “C’est vraiment dommage.”- Appel au boycott -Une campagne, lancée la semaine dernière et devenue virale sur les réseaux sociaux, appelle au boycott des principales grandes enseignes du pays, pour les contraindre à baisser leurs prix. Ica, Coop et Axfood représentent à eux seuls plus de 90% du marché alimentaire en Suède. Le marché est concentré entre les mains de quatre acteurs (le quatrième étant Lidl) relevait l’autorité de la concurrence suédoise dans un rapport publié le 25 juin 2024. “Les consommateurs ont dû payer plus cher pour de nombreux produits alimentaires que ce qui est justifié par la hausse des prix des composantes de la production alimentaire”, avait déclaré Rikard Jermsten, alors directeur général de l’autorité. “Une telle situation ne serait pas survenue si la concurrence avait bien fonctionné”, a-t-il relevé.Le secteur alimentaire se défend en évoquant des facteurs hors de son contrôle, comme la pandémie du coronavirus, la guerre en Ukraine et l’inflation. La fédération nationale des agriculteurs (LRF), présente à la réunion, a souligné l’importance de comprendre les raisons de l’évolution des prix. “Ces dernières années, nous avons observé une forte augmentation du coût des intrants agricoles, une inflation élevée et une couronne suédoise affaiblie, ce qui a considérablement accru les coûts de production pour l’agriculture”, a-t-elle précisé dans un communiqué.Bogdan Skorzynski, 37 ans, employé dans une entreprise de peinture, a dit à l’AFP avoir arrêté de fumer pour pouvoir continuer à acheter les mêmes produits alimentaires que d’habitude. “C’est une bonne chose pour moi”, mais “les prix ont énormément augmenté et mon salaire reste le même, ça ne va pas”, se lamente ce père de famille, qui regrette ne pas pouvoir se rendre en Pologne avec ses jeunes enfants plus d’une fois par an. 

Un livre incendiaire d’une ex-employée Meta en tête des ventes aux Etats-Unis

Le livre d’une ancienne employée de Meta, qui présente plusieurs dirigeants du groupe, dont Mark Zuckerberg, sous une lumière défavorable, pointe en tête des ventes aux Etats-Unis, malgré les tentatives du géant des réseaux sociaux pour empêcher sa sortie.”Careless People” (des gens indifférents) a été écrit par Sarah Wynn-Williams, ancienne responsable des principes et des pratiques (policy) au sein de Facebook, devenu depuis Meta, qui a quitté l’entreprise en 2017.Elle y dépeint notamment Mark Zuckerberg comme un dirigeant froid, imprévisible, devenu imbu de lui-même, en quête de popularité et d’attention.Le patron de Meta est aussi décrit comme prêt à transiger avec les autorités chinoises et à censurer certains contenus pour pouvoir s’implanter dans le pays.Le livre a atteint jeudi le sommet de la liste des ventes établie par le New York Times pour les oeuvres non fictionnelles.Sur le site d’Amazon, il s’affiche en quatrième position tous styles confondus. L’auteure néo-zélandaise y évoque aussi des écarts de conduite de Joel Kaplan, à la tête des Affaires internationales de Meta, qui peuvent s’apparenter à du harcèlement, moral et sexuel.Le groupe a saisi, en urgence, un tribunal arbitral, qui a estimé que Sara Wynn-Williams devait arrêter de promouvoir son ouvrage en attendant que l’affaire soit examinée sur le fond.Meta s’appuie sur un accord amiable conclu avec Sarah Wynn-Williams sur les conditions de son départ, en 2017, dans lequel elle s’engageait à ne pas dénigrer son ancien employeur.Mais, malgré la décision arbitrale, l’éditeur, Flatiron Books, filiale du groupe Macmillan Publishers, a refusé d’arrêter la diffusion ou la promotion du livre. Il est commercialisé depuis le 11 mars.Un porte-parole de Meta avait indiqué sur X que l’ancienne employée avait “été licenciée en raison de ses mauvaises performances et de son comportement toxique”, en affirmant qu’une “enquête menée à l’époque a révélé qu’elle avait fait des allégations trompeuses et infondées”.”Son livre est un mélange de vieilles affirmations et de fausses accusations”, avait-il ajouté.

Automobile: les promesses électrisantes de la recharge ultra-rapide

Une recharge de voiture électrique aussi rapide qu’un plein d’essence ? C’est la promesse futuriste de marques comme le géant chinois de l’automobile BYD, mais le réseau de recharge pourrait tarder à s’adapter.Ultra-rapideBYD a dévoilé cette semaine un nouveau système de recharge permettant aux voitures de récupérer jusqu’à 470 kilomètres d’autonomie après avoir été branchées pendant seulement cinq minutes, soit quatre fois plus vite que les électriques les plus performantes du marché.Cette annonce allie une voiture à l’architecture électrique avancée (appelée “Super e-Platform”) à des bornes de recharge surpuissantes. Leur puissance en pic atteint 1.000 kilowatts (kW), soit la puissance nécessaire pour alimenter un village. Elle place notamment BYD devant les Superchargers de son principal concurrent Tesla, qui a fait de son réseau de 60.00 bornes (dont 18.000 en Europe) un grand argument de vente.Ces bornes doivent être déployées dès cette année dans des concessions BYD en Chine et arriveront “dans les prochaines années en Europe”, où la marque a de grandes ambitions, a indiqué jeudi la vice-présidente de BYD Stella Li à l’AFP.”C’est une révolution: la recharge des véhicules électriques devient aussi rapide que le passage à la station-essence”, a promis Stella Li lors d’une interview à Paris.Des milliers de bornesAprès un lent décollage, des milliers de bornes de recharge sont installées chaque mois à travers la Chine, l’Europe et l’Amérique du Nord. Le nombre de bornes ultrarapides (plus de 150 kW) a quasiment doublé en Europe entre 2023 et 2024, selon les données de la Commission européenne. Ces plus de 80.000 bornes commencent à percer dans le cœur des grandes villes après s’être installées sur les autoroutes et en périphérie.La charge ultra-rapide rassure quant à l’autonomie de la voiture: c’est le deuxième souci des consommateurs après le prix des modèles électriques, selon Apostolos Petropoulos, expert à l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Accès limitéLa plupart des voitures électriques en vente dans le monde du marché ne peuvent pas encaisser des recharges au-delà de 250 kW, prévient Shan Tomouk, analyste pour le cabinet britannique Rho Motion.Les fabricants de bornes proposent déjà des chargeurs très rapides, pour les camions notamment. Le blocage vient plutôt des marques de voitures, qui veulent “préserver la durée de vie des batteries”, car la charge ultra-rapide endommage leurs cellules, précise M. Tomouk.L’annonce de BYD est cependant “remarquable” dans le contexte chinois, où très peu d’automobilistes ont des bornes à la maison et doivent donc se brancher dans la rue, souligne M. Tomouk.En Europe, dans la plupart des cas, “les automobilistes rechargent à la maison, au travail ou dans la rue sur des chargeurs lents”, explique Apostolos Petropoulos à l’AIE. A part sur les longs trajets, “on n’a pas tout le temps besoin de la recharge rapide, mais le fait qu’elle soit disponible encourage les consommateurs à passer à l’électrique”.Ces chères bornesLes investissements dans les bornes restent très dépendants des subventions publiques: elles sont très chères à installer (environ un million d’euros par station) et difficilement rentables pour le moment. “C’est le problème de l’œuf et de la poule”, décrit l’expert de l’AIE. “Si vous n’avez pas de demande pour des recharges, vous n’allez pas investir. Et si vous n’avez pas l’infrastructure de recharge, les gens ne vont pas acheter de voitures électriques”.Réseau limitéL’état des réseaux électriques pourrait aussi compliquer le développement à grande échelle de ces bornes ultra-rapides: il faut les préparer à l’arrivée de ces goinfres en électricité. Mais les réseaux ont déjà d’autres priorités, comme l’intégration des énergies renouvelables, ou l’interconnexion entre différents pays européens, souligne Apostolos Petropoulos.A quel prix?Recharger sur une borne ultrarapide coûte déjà bien plus cher qu’à la maison, dépassant parfois le coût de l’essence au kilomètre parcouru. Les 1.000 kW de BYD marqueront-ils une nouvelle augmentation? “Je ne crois pas”, a souligné Stella Li, notamment dans les pays comme la France où l’électricité est déjà “propre et moins chère”.En Europe, les prix de l’électricité pourraient baisser, notamment grâce aux énergies renouvelables, selon M. Petropoulos. Reste à voir comment cela se traduira dans le prix du kWh à la borne. 

La Banque d’Angleterre maintient son taux, s’inquiète de l’incertitude Trump

La Banque d’Angleterre a maintenu jeudi son principal taux directeur à 4,5%, concentrant son action sur l’inflation malgré la croissance stagnante du Royaume-Uni, tout en soulignant les “incertitudes” commerciales engendrées par Donald Trump.”Il y a beaucoup d’incertitude économique en ce moment”, a souligné Andrew Bailey, le gouverneur de la BoE, dans une déclaration jointe à la décision.”Nous pensons toujours que les taux directeurs sont sur une trajectoire graduellement déclinante”, a-t-il ajouté.La banque centrale britannique a opté pour un statu quo attendu, dans la droite ligne de la Réserve fédérale américaine, qui a maintenu mercredi ses taux directeurs dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% et par la même occasion revu à la baisse ses prévisions pour l’économie américaine.”Nous avons procédé à trois baisses de taux depuis l’été, mais il reste encore du travail pour alléger le coût de la vie”, a réagit jeudi la ministre des Finances britannique Rachel Reeves.Dans le résumé de sa réunion, la BoE mentionne “une intensification de l’incertitude” sur la plan géopolitique et commercial, citant la réforme fiscale allemande et surtout les différentes annonces des États-Unis sur les droits de douane, “auxquels certains gouvernements ont répondu”.”L’effet [de la politique protectionniste américaine] sur l’inflation britannique est moins clair à présent” et dépendra en particulier de l’issue de ces annonces, estime-t-elle.- Deux à trois coupes -La BoE note que “les marchés financiers au Royaume-Uni ont été affectés par les développements mondiaux, mais de façon moindre qu’aux États-Unis et dans la zone euro”.Si l’inflation britannique a largement reflué depuis son pic d’environ 11% fin 2022, elle n’est pas encore revenue durablement à la cible de 2% visée par la BoE.En janvier, les prix ont progressé de 3% sur un an au Royaume-Uni, une hausse sensible et plus forte qu’escompté, qui s’accompagne d’un Produit intérieur brut (PIB) en recul de 0,1% sur le même mois.La BoE s’attend toujours à ce que l’inflation accélère légèrement au cours de l’année, à 3,75 % au troisième trimestre, et maintient son “approche graduelle et prudente” vers de nouvelles réduction des taux d’intérêts.”Le vote a été plus ferme que prévu” en faveur d’une pause, à une majorité de huit membres, une seule préférant réduire le taux directeur d’un quart de point, relève Paul Dales, de Capital Economics.”Cela augmente la possibilité qu’avec la hausse de l’inflation plus tard dans l’année, la Banque réduise encore plus lentement ses taux”, estime-t-il.Les analystes tablent à ce stade toujours sur deux à trois coupes d’ici la fin de l’année.- La livre en baisse -L’institution monétaire a par ailleurs rehaussé jeudi sa prévision de croissance au premier trimestre, à 0,25%, contre 0,1% lors de sa dernière décision de février.La BoE reconnait malgré tout que les indicateurs britanniques “continuent de suggérer une faiblesse de la croissance, particulièrement sur les intentions d’embauche”.En plus des inquiétudes commerciales, l’économie britannique est aux prises avec une confiance fragile des entreprises avant les hausses d’impôts prévues par le gouvernement travailliste.Ces craintes avaient poussé en février la BoE à abaisser son taux directeur d’un quart de point et à assombrir ses prévisions de croissance du pays pour 2025 et 2026.Dans la foulée de l’annonce de jeudi, la devise britannique, déjà en baisse en début de séance face au billet vert, a peu réagi: vers 13H00 GMT, elle perdait 0,40%, à 1,2951 dollar pour une livre.La Banque de Suède, la Riksbank, a également maintenu jeudi son taux directeur, à 2,25%. Quant à la Banque nationale suisse, elle a abaissé son taux directeur d’un quart de point pour le ramener à 0,25%, sa cinquième coupe depuis un an.

Retraites: le patronat sommé de jouer “carte sur table” par les syndicats

Les derniers syndicats présents au conclave sur les retraites enjoignent jeudi le patronat de jouer “carte sur table” et dire quelles “concessions” il est prêt à faire notamment sur l’âge de départ, lors d’une séance de tous les dangers après le départ de trois organisations.Ce jeudi et le prochain, les organisations syndicales et patronales doivent discuter d'”usure professionnelle et pénibilité”, deux sujets auxquels les syndicats sont particulièrement attachés.Avant d’entamer les discussions, “il faut que les partenaires sociaux soient clairs entre eux”, insiste Cyril Chabanier, leader de la CFTC, qui compte demander aux autres partenaires : “Est-ce qu’on veut avancer ? Est-ce que chacun est prêt à faire des concessions ?”. “Au bout d’un moment, soit ils nous disent +oui+ et on avance, soit ils nous disent +non+ et on arrête le conclave. Moi je n’ai pas trois mois à perdre”, s’agace-t-il, menaçant ainsi d’emboîter le pas à la CGT, dont la leader, Sophie Binet, a claqué la porte des négociations mercredi.”Le Premier ministre et le patronat ont malheureusement définitivement enterré ce conclave. Et c’est très grave parce que le Premier ministre s’était engagé à ce que ces discussions soient +sans totem, ni tabou+”, a justifié la patronne de la CGT sur France 2.”Je pense qu’un accord est possible”, a positivé le ministre de l’Economie Eric Lombard jeudi sur TF1. “Les organisations qui se sont éloignées pourront revenir à la table si cet accord leur convient”, a-t-il ajouté. Ce sont les dernières déclarations du Premier ministre, dimanche, réitérées cette semaine au Parlement, jugeant “impossible” un retour de l’âge de départ en retraite à 62 ans, qui ont fait exploser la fragile architecture des négociations.”A mes yeux, on ne (peut) pas revenir à 62, supprimer la réforme des retraites et retrouver l’équilibre financier”, a plaidé en vain le Premier ministre mercredi devant les sénateurs.- “Carte sur table” – “Les 62 ans, c’est la question centrale”, a répliqué Sophie Binet.Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi, 50% des personnes sondées souhaitent que, dans les prochaines semaines, une motion de censure soit adoptée contre le gouvernement de François Bayrou sur le sujet des retraites. Et elles sont 56% à souhaiter revenir à 62 ans (contre 62% en janvier).La CFDT, qui reste elle dans les négociations, “s’affranchit” désormais “de la lettre de cadrage” du gouvernement et appelle à “un autre” conclave. “On va vraiment appliquer le sans totem ni tabou”, assure Marylise Léon (CFDT). Dès jeudi après-midi, “on joue carte sur table. Chacun dit pourquoi il est là et qu’est-ce qu’il est prêt à faire”, insiste la leader de la CFDT, interrogée en marge d’un déplacement à Orléans par l’AFP. “Si tout le monde est venu par politesse parce que le Premier ministre nous l’a demandé, ça n’a aucun sens”, ajoute-t-elle, s’interrogeant sur les ambitions du patronat qui n’a jamais montré “depuis le début, une proposition d’ouverture sur la pénibilité”, entre autres. Reste que les concertations sur les retraites, engagées fin février entre partenaires sociaux et prévues pour trois mois, ont plus que jamais du plomb dans l’aile. Force ouvrière, troisième organisation syndicale, a claqué la porte des négociations dès la première réunion le 27 février, en dénonçant une “mascarade” après l’exigence de François Bayrou de rétablir l’équilibre financier du système de retraites en 2030.Côté patronal, la plus petite des trois organisations, l’U2P (artisans, commerçants et professions libérales) a aussi quitté le “conclave” mardi estimant que l’équilibre du régime des retraites “imposera de repousser l’âge légal de départ au-delà de 64 ans”, sauf pour les métiers difficiles.Le Medef, première organisation patronale, a dit mercredi par la voix de son président Patrick Martin vouloir “laisser sa chance” à la discussion estimant toutefois que “tous les partenaires sociaux, les politiques a fortiori, doivent prendre en compte cette situation des finances publiques qui devient critique”.

Ubisoft joue son va-tout avec la sortie du nouvel Assassin’s Creed

L’industrie du jeu vidéo retient son souffle: le géant français Ubisoft lance jeudi son plus gros projet, “Assassin’s Creed Shadows”. En cas d’échec, c’est l’avenir de l’entreprise et la stabilité du secteur en Europe qui sont menacés.Une telle fébrilité dans l’industrie, “je n’avais jamais vu ça”, confiait à l’AFP Charles-Louis Planade, analyste chez Midcap Partners, quelques jours avant la sortie du nouvel épisode de cette série entamée en 2007.Depuis 2020, Ubisoft, l’un des plus gros acteurs du jeu vidéo dans le monde avec près de 18.000 employés, a connu une longue série de revers: lancements décevants, chute du cours de Bourse, scandales de harcèlements sexuel et moral visant d’anciens cadres, mouvements de grève…Désormais au pied du mur, le groupe mise sur sa saga phare pour se relancer avec un opus très ambitieux ancré dans le Japon féodal.Près d’une vingtaine de studios et des centaines de personnes ont travaillé dessus pendant près de cinq ans, pour un budget de plusieurs centaines de millions d’euros, selon certaines estimations.Plutôt bien reçu par les critiques, “Assassin’s Creed Shadows” – commercialisé sur PC, PS5 et Xbox Series – affiche jeudi une note “globalement favorable” de 81 sur 100 sur le site d’agrégation d’avis Metacritic, soit un point de plus que l’épisode “Valhalla”, sorti en 2020 et plus gros succès de la série.Pour le journaliste américain Stephen Totilo, “Shadows” est le volet le “plus beau” et le “plus agréable à jouer”, tandis que le site spécialisé IGN salue un très bon épisode qui ne “réinvente pas totalement” la formule.- Effet boule de neige -Ce manque de renouveau pourrait finir par “lasser certains joueurs”, redoute Julien Pillot, économiste spécialiste des industries culturelles. Pour lui, les récentes contre-performances d’Ubisoft sont “peut-être le signe d’un désamour du public pour ses jeux”.”Tout le monde croise les doigts pour que cette sortie soit un énorme succès”, souligne M. Planade, qui anticipe un effet boule de neige pour toute l’industrie européenne en cas de mauvaises ventes.Avec environ 4.000 salariés en France sur les 15.000 que compte le secteur, “Ubisoft est la locomotive du jeu vidéo” dans ce pays, rappelle en outre l’analyste.L’entreprise sert régulièrement de tremplin en sortie d’école et bon nombre de ses anciens employés ont fondé des studios en France et à l’étranger.Pour sortir la tête de l’eau, elle a entamé début 2023 un plan de réduction des coûts, entraînant des fermetures de studios et le départ de près de 2.000 salariés.- “Plusieurs options” pour l’avenir -Malgré cela, le groupe n’a pas réussi à rebondir sur les marchés financiers. Alors que son action s’échangeait à plus de 100 euros il y a dix ans, elle a atteint en septembre son niveau le plus bas, à 9,01 euros. A la Bourse de Paris jeudi vers 11h45 (10h45 GMT), elle prenait 2,50%, à 12,91 euros, poussée par de premières évaluations “très positives” des joueurs sur la plateforme de ventes de jeux sur PC Steam.Cette situation, dans un secteur en pleine crise de croissance depuis deux ans, a poussé Ubisoft à annoncer en janvier qu’il étudiait désormais “plusieurs options” pour son avenir, entraînant bon nombre de spéculations.Si un rachat conjoint avec le géant chinois de la tech Tencent – qui possède 10% de son capital – pour sortir l’entreprise de la Bourse a été évoqué dans un premier temps, plusieurs médias rapportent désormais la possible création d’une nouvelle entité, recentrée sur les marques phares du groupe, qui céderait le reste de son catalogue.”Toutes les options sont sur la table”, résume M. Planade, pour qui le rapport de force dans la négociation sera en grande partie déterminé par le succès de “Shadows”.

Retraites: après le départ de la CGT, le “conclave” en sursis

Stop ou encore ? Largement ébranlé par les départs de certains acteurs, les menaces des autres et les déclarations du Premier ministre qui enterrent l’hypothèse d’un retour à 62 ans, le “conclave” sur les retraites censé améliorer la réforme de 2023, se réunit à nouveau jeudi, dans le flou.Jeudis 20 et 27 mars, les organisations syndicales et patronales doivent discuter d'”usure professionnelle et pénibilité”, deux sujets auxquels les syndicats sont particulièrement attachés.Mais “avec les (derniers) rebondissements, j’ai bien peur qu’il y ait du changement”, indique à l’AFP Pascale Coton, négociatrice pour la CFTC.”Il faut que les partenaires sociaux soient clairs entre eux”, insiste Cyril Chabanier, leader de la CFTC, qui compte demander aux autres partenaires : “Est-ce qu’on veut avancer ? Est-ce que chacun est prêt à faire des concessions ?” “Au bout d’un moment, soit ils nous disent +oui+ et on avance, soit ils nous disent +non+ et on arrête le +conclave+. Moi je n’ai pas trois mois à perdre”, s’agace-t-il, menaçant ainsi d’emboîter le pas à la CGT, dont la leader, Sophie Binet, a claqué la porte des négociations mercredi.”Le Premier ministre et le patronat ont malheureusement définitivement enterré ce conclave. Et c’est très grave parce que le Premier ministre s’était engagé à ce que ces discussions soient +sans totem, ni tabou+”, a justifié la patronne de la CGT sur France 2.”Je pense qu’un accord est possible”, a positivé le ministre de l’Economie Eric Lombard jeudi sur TF1. “Les organisations qui se sont éloignées pourront revenir à la table si cet accord leur convient”, a-t-il ajouté. Ce sont les dernières déclarations du Premier ministre, dimanche et réitérées cette semaine au Parlement, jugeant “impossible” un retour de l’âge de départ en retraite à 62 ans, qui ont fait exploser la fragile architecture des négociations.”J’ai simplement rappelé qu’il fallait se fixer comme objectif le retour à l’équilibre (du système de retraites) en 2030″ et jugé “qu’à mes yeux, on ne pouvait pas revenir à 62, supprimer la réforme des retraites et retrouver l’équilibre financier”, a plaidé en vain le Premier ministre mercredi devant les sénateurs.- Du plomb dans l’aile – “Les 62 ans, c’est la question centrale”, a répliqué Sophie Binet.Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi, 50% des personnes sondées souhaitent que, dans les prochaines semaines, une motion de censure soit adoptée contre le gouvernement de François Bayrou sur le sujet des retraites. Et elles sont 56% à souhaiter revenir à 62 ans – contre 62% en janvier.”Nous, on veut discuter de l’âge de départ. C’est le cœur du réacteur. C’est la raison pour laquelle on s’est mobilisés et pour laquelle on a souhaité reprendre le fil des discussions”, avait rappelé mercredi Marylise Léon, N°1 de la CFDT.Dans ces conditions, la responsable du premier syndicat français a précisé que son organisation restait dans les négociations mais “s’affranchit” désormais “de la lettre de cadrage” du gouvernement, appelant à “un autre” conclave.Reste que les concertations sur les retraites, engagées fin février entre partenaires sociaux et prévues pour trois mois, ont plus que jamais du plomb dans l’aile. Force ouvrière, troisième organisation syndicale, a claqué la porte des négociations dès la première réunion le 27 février, en dénonçant une “mascarade” après l’exigence de François Bayrou de rétablir l’équilibre financier du système de retraites en 2030.Côté patronal, la plus petite des trois organisations, l’U2P (artisans, commerçants et professions libérales) a aussi quitté le “conclave” mardi estimant que l’équilibre du régime des retraites “imposera de repousser l’âge légal de départ au-delà de 64 ans”, sauf pour les métiers difficiles.Le Medef, première organisation patronale, a dit mercredi par la voix de son président Patrick Martin vouloir “laisser sa chance” à la discussion estimant toutefois que “tous les partenaires sociaux, les politiques a fortiori, doivent prendre en compte cette situation des finances publiques qui devient critique”.

Investir dans la défense est “responsable”, estime le ministre de l’Economie

Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a estimé jeudi qu’il était “responsable” d’investir dans le secteur de la défense, appelant les investisseurs privés à dépasser leur “frilosité” dans ce domaine.  “Certains considèrent que le financement de notre défense ne serait pas cohérent avec une politique environnementale, sociale et de gouvernance ambitieuse. Cette vision est fausse”, a déclaré M. Lombard en ouverture d’un colloque réunissant investisseurs et industriels de la défense sur le financement du secteur.”L’investissement dans le secteur de la défense est un investissement responsable. Il est d’autant plus responsable que cet investissement protège notre souveraineté et les principes que nous portons: la démocratie, la liberté, le développement durable”, a-t-il poursuivi, applaudi par la salle. Selon le ministre, “il n’y a pas d’armes controversées. Il y a des armements qui sont proscrits par les textes et par les traités internationaux. (…) Le reste est autorisé”, a-t-il développé. Rappelant notamment que le label de l’Etat d’investissement socialement responsable (ISR) permettait d’investir dans la défense, hors armements interdits, et que la France avait plaidé pour des lignes directrices en ce sens de l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA), Eric Lombard a invité “l’ensemble des investisseurs privés à faire de même (…) pour s’affranchir d’une frilosité qui en réalité est dangereuse pour nos démocraties”. Des investisseurs et des entreprises de défense sont réunis jeudi à Bercy pour réfléchir aux meilleures façons pour les premiers de financer les seconds afin de monter en cadence dans le cadre de l’effort national de défense.Cette nouvelle situation est engendrée par l’évolution de la position américaine vis-à-vis de l’Ukraine et la menace russe. Dans ce cadre, les investisseurs publics français, comme la Caisse des dépôts et Bpifrance, investiront 1,7 milliard d’euros pour renforcer les fonds propres des entreprises de la défense, a annoncé Eric Lombard. “Grâce aux coinvestissements avec les investisseurs privés”, cela permettra “d’investir en fait jusqu’à 5 milliards d’euros de fonds propres additionnels en soutien du secteur”, a-t-il détaillé. Prenant la parole à la suite du ministre de l’Economie, son collègue des Armées Sébastien Lecornu a insisté: “produire des armes, ce n’est pas sale”.  La base industrielle et technologique de défense (BITD) française est composée de neuf grands groupes, à l’image de Thales ou Safran, autour desquels s’organisent 4.500 entreprises, petites et moyennes, dont 800 identifiées comme stratégiques ou critiques, selon Bercy. 

La Bourse de Paris hésitante au lendemain de la Fed

La Bourse de Paris recule jeudi, après que la banque centrale américaine (Fed) a dit s’attendre à une croissance moindre aux Etats-Unis, mais a aussi a laissé entendre que toute hausse de l’inflation causée par les droits de douane serait temporaire.L’indice vedette CAC 40 reculait de 0,30%, après avoir oscillé autour de l’équilibre dans ses premiers échanges, lâchant ainsi 23,74 points à 8.147,73 points. Mercredi, il a avancé de 0,70%.”Dans l’ensemble, cette réunion a démontré au marché que la Fed tient enfin compte de l’impact de la politique menée par Donald Trump sur l’économie”, commente Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN AMRO Investment Solutions, dans une note.”La Fed reconnaît l’incertitude qui règne, mais ne s’inquiète pas particulièrement des effets des  hausses des droits de douane, qu’elle considère comme temporaires”, a-t-il poursuivi.Comme attendu, la Fed n’a pas changé le niveau de ses taux, qui se situent dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre, mais “a réduit ses prévisions de croissance et a relevé ses perspectives d’inflation de manière assez notable”, relève Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Les responsables de l’institution monétaire américaine anticipent une croissance du produit intérieur brut (PIB) bien moins soutenue, à 1,7% à la fin de l’année (contre 2,1% prévu auparavant).Ils prévoient aussi une accélération de l’inflation à 2,7% (contre 2,5% en décembre). Ils ont aussi légèrement relevé le taux de chômage attendu, à 4,4% (contre 4,3% précédemment).A l’agenda jeudi, les investisseurs européens se tourneront vers la réunion de politique monétaire de la Banque d’Angleterre (BoE), qui devrait d’après les analystes laisser son taux directeur inchangé à 4,5%, se concentrant sur l’inflation, malgré la croissance stagnante du Royaume-Uni et les inquiétudes commerciales engendrées par le retour de Donald Trump.Sodexo moins optimisteLe groupe de restauration collective et de services Sodexo chutait de 15,29% à 61,50 euros après avoir annoncé “baisser ses perspectives financières pour l’exercice 2025”.Prévoyant une croissance “plus faible qu’attendu en Amérique du Nord”, le groupe estime désormais la hausse de son chiffre d’affaires entre 3% et 4%, contre 5,5% à 6,5% précédemment.

Financiers et industriels réunis à Bercy pour s’allier dans l’effort de défense

Des investisseurs et des entreprises de défense se réunissent jeudi à Bercy pour réfléchir aux meilleures façons pour les premiers de financer les seconds, quelque 5 milliards d’euros étant nécessaires au secteur pour monter en cadence dans le cadre de l’effort national de défense.”Les entreprises auront besoin à peu près de 5 milliards de fonds propres, de capitaux nouveaux, d’argent des investisseurs publics et privés afin d’augmenter les chaînes de production et de se développer”, a annoncé jeudi matin sur TF1 Eric Lombard, le ministre de l’Economie.”Ce sera de l’argent public de (la banque publique d’investissement, NDLR) Bpifrance, de la Caisse des dépôts, de l’Etat, mais nous avons besoin d’argent privé” également, a détaillé Eric Lombard.Il a annoncé que Bpifrance allait lancer un nouveau fonds de 450 millions d’euros: les Français pourront ainsi “pour 500 euros devenir indirectement actionnaires des entreprises du secteur de la défense” et par ces “tickets de 500 euros” minimum “placer leur argent sur du long terme”, via un capital “bloqué pendant au moins 5 ans”.”C’est très important d’associer l’ensemble des Françaises et Français à cet effort, ce seront des bons placements. Les grands réseaux bancaires et d’assurances vont mettre à disposition d’autres fonds purement privés pour que ceux qui le veulent, sur une base de volontariat”, puissent participer, a résumé Eric Lombard.La nouvelle situation, engendrée par l’évolution de la position américaine vis-à-vis de l’Ukraine et la menace russe, “exige une accélération de notre armement”, a rappelé Matignon en amont de cette réunion.La “base industrielle et technologique de Défense” (BITD) française comporte neuf grands groupes, comme Dassault Aviation, Safran, Thales ou Airbus, mais aussi 4.000 PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI), dont 1.000 sont stratégiques.Jeudi, certains acteurs financiers devraient prendre position en faveur d’un soutien à ces entreprises, “et l’idée est d’entraîner les autres dans leur sillage”, indique-t-on au gouvernement. – “L’ESG de demain” -Énumérant samedi sur France Inter les sujets de la réunion – “Est-ce que les entreprises de défense ont besoin de prêts, de fonds propres, de capacité à produire plus?…” -, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin avait ajouté: “Est-ce qu’elles ont besoin de capacité à travailler plus en tant que groupe européen, plutôt que petites entreprises?”.Mais le secteur financier est souvent réticent à investir dans la défense. Les banques, fonds d’investissement ou assureurs sont en effet particulièrement sensibles aux “risques ESG” (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans leurs investissements. Des évolutions de doctrine pourraient être annoncées jeudi.Mercredi, France Assureurs, la fédération des assureurs français, a assuré que ceux-ci étaient “prêts à prendre toute leur part dans l’effort de réarmement du pays”.De même, les six grandes banques regroupées dans la FBF (Fédération bancaire française) se sont dites mardi “pleinement mobilisées pour financer les besoins attendus du secteur”, outre les 37 milliards d’euros qu’elles y investissent déjà.- “Point de départ” -Pour aider la BITD, le ministère des Armées sera aussi “particulièrement exigeant”, dans le contexte actuel, sur le fait que les grands industriels déclinent bien les commandes et les paiements passés par l’État vers leurs sous-traitants. Le ministre de l’Économie Eric Lombard et celui des Armées Sébastien Lecornu prononceront des discours au début de la réunion, qui occupera la matinée et s’organisera en deux tables rondes.L’évènement sera surtout, explique Bercy, “un point de départ” du dialogue à venir sur le financement prochain de la défense.Car cet effort de défense s’inscrit dans un contexte d’équation budgétaire difficile, “il ne peut pas y avoir de nouveau quoi qu’il en coûte” à ce sujet, a prévenu jeudi sur BFM TV/RMC le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, plaidant pour un effort “mesuré” et “financé”Jeudi après-midi, MM. Lombard et Lecornu doivent se rendre à Bergerac chez le fabricant de poudre et d’explosifs Eurenco, et M. Bayrou est attentu vendredi pour une visite à l’usine de fabrication de canons KNDS à Bourges.L’UE tout entière est mobilisée sur la défense depuis le début du mois: mercredi, elle a donné le coup d’envoi d’un vaste plan visant à réarmer le continent d’ici à 2030, doté de 800 milliards d’euros.od-bp-kd-hrc/ak/rhl