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Néonicotinoïdes: des motifs d’inquiétudes pour la santé humaine mais manque d’études d’ampleur

Dangereux pour l’environnement, les néonicotinoïdes nuisent-ils également à notre santé? Les effets de ces pesticides chez l’humain, notamment le système nerveux, font l’objet d’inquiétudes. Mais ces risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.La loi Duplomb, adoptée le 8 juillet au Parlement, réintroduit sans délai et sous conditions l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes nocif pour les abeilles -interdit depuis 2018 en France mais autorisé en Europe jusqu’en 2033, une mesure réclamée par les producteurs de betterave et de noisettes.Une pétition lancée par une étudiante pour s’opposer à cette réintroduction a récolté le nombre record de 1,3 million de signatures lundi matin sur le site de l’Assemblée nationale.- Quelles inquiétudes ? -En matière de santé humaine, les néonicotinoïdes posent une problématique classique concernant les pesticides: ces substances, destinées à tuer des insectes, peuvent-elles aussi nous nuire par leurs mécanismes d’action ? La spécificité des néonicotinoïdes est de cibler le système nerveux. Ils suscitent donc avant tout des questionnements sur leurs effets neurologiques, en particulier leur rôle potentiel dans des troubles du neurodéveloppement chez l’enfant et l’adolescent.Mais des chercheurs se sont aussi penchés sur d’autres risques: dans quelle mesure les néonicotinoïdes jouent-ils sur nos hormones, en tant que perturbateurs endocriniens? Sont-ils associés à un risque plus élevé de cancer?- Que sait-on? -Le consensus actuel, tel que donné par la littérature scientifique et diverses autorités sanitaires, se résume largement à l’incertitude, parfois assortie d’appels au principe de précaution. “Des incertitudes majeures” demeurent sur les effets neurodéveloppementaux de l’acétamipride, résumait notamment en mars 2024 l’agence sanitaire européenne, l’Efsa.Il faudrait de “nouveaux éléments” pour pouvoir “évaluer de manière adéquate les risques et les dangers” de l’acétamipride, insistait l’agence, appelant pour l’heure à abaisser nettement les seuils auxquels ce pesticide est jugé potentiellement dangereux.- De quelles études dispose-t-on ? -“Les néonicotinoïdes sont des pesticides qui ont été peu étudiés sur leurs effets pour les humains”, explique à l’AFP Sylvie Bortoli, toxicologue à l’Inserm. “La bibliographie reste assez lacunaire par rapport à d’autres pesticides emblématiques comme le DDT ou le glyphosate.”Un corpus de recherches existe néanmoins depuis plusieurs années. Il mêle essentiellement des travaux “in vitro”, qui décrivent ce qui se passe quand une cellule est exposée en laboratoire à des néonicotinoïdes, à des études sur des animaux, généralement des souris.Le premier type d’études (dit mécanistique) a notamment montré les effets délétères des néonicotinoïdes sur les neurones. La seconde catégorie a mis en évidence leur action dans des troubles neurologiques, mais aussi dans d’autres pathologies. Une étude, publiée en 2022 dans la revue Environment International, a ainsi montré la capacité de l’acétamipride à provoquer des cancers du sein chez la souris.Si ces études appuient l’idée que les néonicotinoïdes présentent des risques potentiels, elles ne permettent pas de conclure définitivement qu’ils jouent réellement un rôle dans des pathologies chez l’humain, du moins au niveau auquel ces produits sont utilisés dans la vie réelle.- Comment en savoir plus ? -Les chercheurs s’accordent sur la nécessité de mener plus d’études épidémiologiques. De telles études évaluent, au sein d’un groupe de personnes, la fréquence de certains troubles en fonction de l’exposition plus ou moins grande à un facteur donné, ici les néonicotinoïdes.”On a un besoin crucial d’études épidémiologiques de grande ampleur pour éclaircir les effets que l’exposition aux néonicotinoïdes pourrait avoir sur la santé”, résumait en 2022 une synthèse des connaissances, dans la revue Environment International.Ces études apporteraient des éléments importants pour savoir si la toxicité, mesurée en laboratoire ou sur des animaux, se traduit réellement par des problèmes de santé dans la population. Et, dans ce cas, elles permettraient de mieux évaluer le risque selon le type d’exposition: chez les agriculteurs, chez les personnes vivant proches d’exploitations, chez les consommateurs d’aliments traités par néonicotinoïdes…Certes, “il y a quelques études épidémiologiques récemment publiées, mais elle sont peu nombreuses et pas forcément concordantes”, note Mme Bortoli.Une étude, publiée en 2017 dans la revue Environmental Health Perspectives, pointe par exemple un moins bon développement intellectuel des enfants dont les mères ont passé leur grossesse près d’exploitations usant des néonicotinoïdes. Mais l’échantillon reste limité  – environ 300 familles californiennes – et d’autres travaux seraient nécessaires pour confirmer cet effet.

Casinos avec vue et hôtels de luxe: chez Barrière, la nouvelle génération déploie sa stratégie

Avec vue dégagée sur la plage de l’Ecluse à travers les grandes baies vitrées, le casino de Dinard tout juste rénové par le groupe Barrière est présenté comme un symbole du renouveau de l’entreprise, qui souhaite redonner du lustre à  ses établissements de jeux et faire monter en gamme ses hôtels.Le casino était inauguré dimanche par Joy Desseigne-Barrière, devenue co-présidente du groupe familial avec son frère Alexandre en avril 2023 au terme d’une bataille avec leur père et ancien dirigeant Dominique Desseigne.”Avec plus de 8 millions investis, ce projet est l’un des plus ambitieux que notre groupe ait mené ces dernières années”, a indiqué la dirigeante.Nouvelles fenêtres, extension de la salle des jeux et montée en gamme de l’offre de restauration, le projet a nécessité dix mois de travaux : “Quand la direction du groupe nous a confié ce projet de rénovation, l’ambition était claire : faire du casino de Dinard l’un des plus beaux de France”, résume le directeur de l’établissement Bruno Toutain.Le groupe ambitionne de rénover l’ensemble de ses 33 établissements, avec une enveloppe modulée en fonction des durées d’exploitation accordées par les villes (plus la durée d’exploitation est importante, plus le niveau d’investissement proposé est élevé).Ainsi à Cassis où le groupe vient de signer pour 15 ans, il s’est engagé à investir 8,9 millions d’euros pour réaménager l’espace de jeux et créer un espace d’animations.Des rénovations sont en cours à Bordeaux (pour un coût d’au moins 6 millions d’euros), Trouville (12 millions d’euros) ou Ouistreham (8 millions), indique Clément Martin Saint-Léon, directeur général des jeux chez Barrière, sans préciser la taille globale de l’enveloppe consacrée à ces investissements, que les casinos doivent partager avec les hôtels (20 établissements).La rénovation du casino de Dinard a attiré depuis le 1er juillet 30% de clientèle de plus que l’année précédente, selon lui.”Un casino qui fonctionne c’est un lieu aéré où on se sent bien et où on arrive à se garer”, indique-t-il estimant que les clients veulent aujourd’hui des vues dégagées qui tranchent avec les salles sombres et sans fenêtres des casinos traditionnels.Une cliente habituée des lieux qui ne souhaite pas donner son nom souligne que l’établissement “venait de loin”, avec notamment une terrasse auparavant ornée de gazon synthétique…- Internationaliser -A leur arrivée à la tête du groupe, la nouvelle génération, concédant que certains établissements avaient pu perdre de leur lustre d’antan, a affiché son souhait de remonter en gamme.”L’an dernier, nous avons enregistré une croissance de 1,2% du produit brut des jeux (PBJ, la différence entre les mises des joueurs et leurs gains, ndlr) ce qui est mieux que la moyenne nationale, mais nous n’arrivons pas à couvrir l’inflation, à cause notamment de la concurrence des jeux en ligne”, explique Clément Martin Saint-Léon.D’où la nécessité de rénover pour améliorer l’expérience des clients, avec des offres de restauration retravaillées.Depuis le début de l’année 2025, les casinos français du groupe voient leur activité progresser de 2%.Les casinos représentent deux tiers du chiffre d’affaires de l’entreprise (1,4 milliard en 2024) le reste venant de l’hôtellerie/restauration (le groupe détient notamment la marque Fouquet’s et a racheté cette année les restaurants Loulou).Barrière cherche aussi à s’internationaliser dans les jeux comme dans l’hôtellerie/restauration : “Nous avons une trop forte dépendance au marché français”, estime Joy Desseigne-Barrière, indiquant que 85% du chiffre d’affaires vient de la France et le reste de l’étranger. “Nous aimerions doubler la taille de notre parc hôtelier dans les dix prochaines années”, notamment à l’étranger, indique-t-elle.Une stratégie jugée pertinente par Stéphane Botz, associé chez Rydge Hospitality, filiale de KPMG et bon connaisseur du secteur.”La nouvelle génération est en train de donner une image assez forte du groupe en déployant l’offre hôtelière de plusieurs manières : en retravaillant leurs hôtels, pour les repositionner et faire en sorte qu’ils soient toujours très qualitatifs, et en se développant de plus en plus en contrat de management, ce qui leur permet de s’implanter dans des lieux d’exception” et d’être également moins consommateur de trésorerie, juge-t-il.

Alaska Airlines reprend tous ses vols après avoir été touché par une panne informatique

Alaska Airlines a annoncé la reprise de tous ses vols, ainsi que de ceux de sa filiale Horizon Air, après leur interruption en raison d’une panne informatique dimanche soir, nouveau déboire pour la cinquième plus grosse compagnie américaine.”À partir de 23 heures (06H00 GMT), l’arrêt au sol a été levé et nos opérations ont repris”, a expliqué la compagnie sur son compte X.”Pendant que nous repositionnons nos avions et nos équipages, il y aura très probablement des impacts résiduels sur nos vols. Il faudra un certain temps pour que l’ensemble de nos opérations reviennent à la normale”, précise le texte.”Nous nous excusons pour la gêne occasionnée et encourageons nos clients à vérifier le statut de leur vol avant de se rendre à l’aéroport”, ajoute le communiqué.La compagnie aérienne a déclaré à l’AFP que dimanche, elle avait “subi une panne informatique affectant ses opérations” et qu’elle avait “demandé une interruption temporaire, à l’échelle de l’ensemble du système, de tous les vols d’Alaska Airlines et Horizon Air jusqu’à la résolution du problème”.”Le 20 juillet, vers 20 heures (heure du Pacifique), nous avons connu une panne informatique qui a entraîné une interruption temporaire des vols d’Alaska Airlines et d’Horizon Air sur l’ensemble du système”, a précisé la compagnie dans son communiqué annonçant la reprise des vols.Le site internet de la compagnie était en dérangement depuis environ 03H00 GMT lundi, selon des sites spécialisés.La déclaration initiale de suspension des vols, également publiée sur X, a suscité des réactions négatives de la part de passagers apparemment frustrés. “C’est brutal. Cela fait deux heures que nous sommes assis à l’aéroport”, a répondu un utilisateur de X nommé Caleb Heimlich.Un autre utilisateur, BetterDays, a commenté: “Cela a commencé à 20 heures et vous ne publiez cela que maintenant ! Votre service s’est considérablement dégradé au cours des cinq dernières années”.Cette panne intervient alors qu’une attaque informatique majeure a ciblé depuis la semaine dernière les serveurs Microsoft SharePoint, exploitant une vulnérabilité inconnue jusque-là dans le logiciel de partage de documents, ce qu’a reconnu Microsoft samedi.Selon l’entreprise de cybersécurité néerlandaise Eye Security, cette faille a permis à des cybercriminels de compromettre des agences gouvernementales, des universités, des entreprises énergétiques et des institutions internationales, en particulier aux États-Unis.- Panne informatique en septembre -Les autorités américaines, dont le FBI, ont ouvert plusieurs enquêtes, et Microsoft a publié des correctifs pour certaines versions du logiciel, bien que d’autres restaient encore vulnérables lundi.Alaska Airlines n’a pas répondu immédiatement à la demande de l’AFP qui souhaitait savoir si la panne était liée au problème de Microsoft.En septembre 2024, Alaska Airlines a subi une panne informatique importante à Seattle, où elle a son siège, provoquant un arrêt au sol de ses avions et des retards de ses vols. La compagnie a assuré à l’époque qu’il ne s’agissait pas d’une cyberattaque, mais d’un problème de certificat affectant plusieurs systèmes.Cet incident survient également plus d’un an après qu’une porte-bouchon – opercule condamnant une issue de secours redondante – d’un Boeing 737 Max 9 nouvellement livré s’est détachée lors d’un vol d’Alaska Airlines entre Portland (Oregon) et Ontario (Californie) en janvier 2024.Les 171 passagers et les six membres d’équipage ont survécu à la décompression rapide, mais l’incident a conduit le régulateur américain de l’aviation civile (FAA) à clouer au sol de nombreux Boeing 737-9 exploités par des compagnies aériennes américaines.Le mois dernier, les enquêteurs américains ont déclaré que l’incapacité de Boeing à fournir une formation adéquate au personnel de fabrication était un facteur déterminant dans l’explosion en vol quasi-catastrophique de l’avion d’Alaska Airlines.Cette dernière est la cinquième plus grosse compagnie aérienne des Etats-Unis depuis son rachat l’an dernier de Hawaiian Airlines.Les deux compagnies disposent d’une flotte de plus de 360 avions qui desservent environ 140 destinations, principalement dans l’ouest des Etats-Unis et dans l’archipel d’Hawaï.

Stellantis annonce une perte nette de 2,3 milliards d’euros au premier semestre 2025

Le géant automobile Stellantis a annoncé lundi avoir accusé une perte nette de 2,3 milliards d’euros au premier semestre 2025, pénalisé par le recul de ses ventes en Europe et aux Etats-Unis, et des charges liées à l’arrêt de certains modèles, selon des résultats encore préliminaires. Au premier semestre 2024, le groupe franco-italo-américain aux quinze marques (Peugeot, Fiat, Chrysler) avait dégagé un bénéfice net de 5,6 milliards d’euros, déjà en forte baisse (-48%) par rapport au niveau record de 2023.Sur les six premiers mois de l’année, Stellantis a réalisé un chiffre d’affaires de 74,3 milliards d’euros, selon le communiqué du groupe, soit un repli de 12,5% par rapport à la même période de 2024. Parmi les facteurs expliquant cette perte, le groupe cite “les arrêts temporaires de production pratiqués au début du trimestre en réponse aux nouveaux tarifs douaniers en Amérique du Nord” et “”la transition de l’offre produit en Europe élargie, où plusieurs modèles importants sont soit en phase de montée en cadence après leurs lancements récents”.Le volume de véhicules livrés aux concessionnaires a chuté de 6% au deuxième trimestre 2025, à 1,45 million de véhicules. Le groupe indique également que les “mesures prises pour améliorer les performances et la rentabilité, avec en particulier les nouveaux produits” sont encore au “stade préliminaire” et “devraient générer des effets positifs plus importants au cours du second semestre 2025. “Environ 3,3 milliards d’euros de charges nettes avant impôts, principalement liés aux cours d’annulation de programmes et aux dépréciations de plateformes” ont également pesé. Stellantis avait déjà suspendu ses prévisions financières le 30 avril, en raison de l’incertitude crée par l’imposition des droits de douanes américains. Les résultats financiers du premier semestre seront publiés “comme prévu” le 29 juillet, précise le communiqué. Les actionnaires de Stellantis ont très largement validé vendredi la nomination de l’Italien Antonio Filosa à la tête du constructeur, à l’occasion d’une assemblée générale extraordinaire.

La Chine et les dirigeants de l’UE en sommet jeudi à Pékin

La Chine a confirmé lundi que les dirigeants de l’Union européenne (UE) se rendraient jeudi dans le pays pour un sommet, au moment où les deux partenaires commerciaux cherchent à aplanir une série de différends.Plusieurs dossiers empoisonnent les relations bilatérales, des surtaxes européennes sur les véhicules électriques chinois aux restrictions dont s’estiment victimes certaines entreprises du Vieux Continent en Chine.L’étroit partenariat économique et diplomatique Chine-Russie est également vu avec suspicion par nombre de capitales de l’UE, qui accusent Pékin de soutien indirect à l’effort de guerre russe en Ukraine.C’est dans ce contexte, tendu, qu’un sommet doit être organisé jeudi à Pékin pour marquer les 50 ans des relations diplomatiques entre la Chine et la Communauté européenne – plus tard devenue l’UE.Le ministère chinois des Affaires étrangères a confirmé lundi que le président du Conseil européen, Antonio Costa, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se rendront jeudi en Chine.L’UE avait indiqué vendredi dans un communiqué que ses deux dirigeants assisteront au sommet à Pékin. Elle avait également précisé qu’ils rencontreront le président chinois Xi Jinping, avec lequel ils “discuteront des relations entre l’UE et la Chine et des défis géopolitiques actuels, notamment la guerre menée par la Russie en Ukraine”.Avec le Premier ministre chinois Li Qiang, ils “aborderont plus en détail les aspects commerciaux et économiques de la relation”, selon le communiqué.- “Relation équitable” -Si les liens sino-européens ne sont pas aussi dégradés que ceux entre Pékin et Washington, les différends se sont multipliés ces dernières années, dans l’industrie ferroviaire, les panneaux solaires ou encore les éoliennes.L’UE craint qu’une production manufacturière surabondante en Chine, alimentée par des subventions publiques, n’aggrave un déficit commercial considérable et que le marché européen ne soit inondé de produits chinois bon marché, au détriment des entreprises du Vieux Continent. Le différend s’est intensifié avec la mise en place l’an passé par l’UE de droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine.En représailles, Pékin a notamment visé le cognac français. Les principaux exportateurs comme Hennessy, Rémy Cointreau et Martell, ont toutefois échappé aux taxes annoncées par la Chine, auxquelles se substitueront des hausses de prix négociées.”Ce sommet est l’occasion d’engager un dialogue avec la Chine au plus haut niveau et d’avoir des discussions franches et constructives sur des questions qui nous concernent tous les deux”, a indiqué Antonio Costa, cité dans un communiqué publié la semaine dernière par ses services.”Nous voulons un dialogue, un engagement réel et des progrès concrets. Nous visons une relation équitable et équilibrée qui profite aux deux parties”, a-t-il souligné.Le Conseil européen, présidé par Antonio Costa, est l’institution qui regroupe les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE. – “Impact négatif grave” -Avec Ursula von der Leyen, cheffe de l’exécutif européen, il va également tenter d’obtenir un assouplissement des restrictions sur les exportations de terres rares chinoises – indispensables dans la production de téléphones portables ou de voitures électriques.La guerre en Ukraine est un autre sujet de discorde.La Chine appelle régulièrement à des pourparlers de paix et au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays, sous-entendu Ukraine comprise. Mais elle n’a jamais condamné la Russie et a renforcé ses relations avec Moscou depuis le début de l’invasion russe en février 2022.Nombre de capitales européennes accusent ainsi le géant asiatique d’offrir à Moscou un soutien économique crucial pour son effort de guerre. La semaine dernière, Bruxelles a annoncé un nouveau paquet de sanctions contre la Russie. Elles ciblent la manne pétrolière russe, mais visent également certaines entités chinoises. Le ministère chinois du Commerce a ainsi dénoncé lundi des sanctions “contraires à l’esprit de consensus établi entre les dirigeants chinois et européens” et qui auront “un impact négatif grave” sur les relations économiques et commerciales sino-européennes.Autre dossier en suspens: les matériels médicaux.La Commission européenne a annoncé le 20 juin exclure les entreprises chinoises des commandes publiques dépassant cinq millions d’euros. Une mesure prise au nom des restrictions touchant les firmes européennes sur le marché chinois. En réponse, Pékin a annoncé des mesures de rétorsion similaires visant les entreprises européennes.

La Bourse de Paris stable en attendant une série de résultats d’entreprises

La Bourse de Paris évolue autour de l’équilibre lundi, dans l’attente d’une avalanche de résultats d’entreprises cette semaine et de la réunion de la Banque centrale européenne jeudi, qui devrait laisser son taux de dépôt inchangé.L’indice vedette CAC 40 reculait légèrement de 0,11% vers 09h25, soit de 8,92 points, pour se porter à 7.813,87 points. Vendredi, il avait terminé stable également (+0,67 point).Les publications de 189 des entreprises cotées sur l’indice paneuropéen Stoxx Europe 600 sont attendues cette semaine, souligne Jim Reid, économiste de Deutsche Bank, dans une note.”SAP, la plus grande entreprise de la région par capitalisation, publiera ses résultats mardi, tout comme LVMH, Roche, Nestlé et plusieurs banques européennes dont BNP Paribas et Deutsche Bank”, ajoute l’économiste.Aux États-Unis, 135 des 500 entreprises composant l’indice boursier américain S&P 500 publieront leurs résultats cette semaine, dont ceux des géants Alphabet (Google) et Tesla.”IBM, ServiceNow, Intel et plusieurs groupes de défense (RTX, Lockheed Martin, Northrop Grumman) sont également au programme”, précise Jim Reid.Jeudi, les investisseurs se tourneront vers la Banque centrale européenne, qui devrait maintenir ses taux inchangés, après sept baisses consécutives, malgré la menace du président Trump d’imposer des droits de douane de 30% sur les importations en provenance de l’Union européenne.Le taux de dépôt, qui avait culminé à 4%, a été abaissé par palier de 0,25 point à chaque réunion, pour atteindre 2% en juin.Ce niveau correspond au coeur de la fourchette du taux “neutre” estimée par Christine Lagarde, présidente de la BCE, (entre 1,75 % et 2,25 %), c’est-à-dire un niveau qui ne stimule ni ne freine l’économie, et qui rend par conséquent “très improbable” une nouvelle baisse du loyer de l’argent, selon les économistes de HSBC.”La principale question pour les marchés est de savoir s’il s’agit d’une courte pause, jusqu’en septembre, ou d’une pause plus durable”, notent les économistes de Deutsche Bank.”Que la BCE réduise davantage ses taux, et quand, dépendra de l’ampleur et de la durée du ralentissement attendu de l’inflation” en zone euro, ont-ils poursuivi. Or, “la profondeur de ce ralentissement” dépendra lui-même de “l’impact de la politique commerciale américaine”, soulignent-ils enfin.Stellantis annonce une lourde perteLe géant automobile Stellantis (-0,70% à 7,86 euros vers 09H25) a annoncé avoir enregistré une perte nette de 2,3 milliards d’euros au premier semestre 2025, selon des résultats préliminaires non audités. Parmi les facteurs expliquant cette perte, Stellantis désigne les “premiers effets des nouveaux tarifs douaniers américains” pour 300 millions d’euros, dans un communiqué.

Alaska Airlines annonce suspendre tous ses vols à cause d’une panne informatique

La compagnie aérienne américaine Alaska Airlines a annoncé la suspension de tous ses vols, ainsi que de ceux de sa filiale Horizon Air, en raison d’une panne informatique dimanche soir.La compagnie aérienne a déclaré à l’AFP que dimanche, elle avait “subi une panne informatique affectant ses opérations” et qu’elle avait “demandé une interruption temporaire, à l’échelle de l’ensemble du système, de tous les vols d’Alaska Airlines et Horizon Air jusqu’à la résolution du problème”.Alaska Airlines n’a pas précisé la nature exacte de cette panne. Le site internet de la compagnie apparaissait en dérangement depuis environ 03H00 GMT lundi, selon des sites spécialisés.”Nous nous excusons auprès de nos clients pour ce désagrément”, a indiqué la compagnie dans un communiqué. “Il y aura des impacts résiduels sur nos opérations tout au long de la soirée”.La déclaration, également publiée sur X, a suscité des réactions négatives de la part de passagers apparemment frustrés. “C’est brutal. Cela fait deux heures que nous sommes assis à l’aéroport”, a répondu un utilisateur de X nommé Caleb Heimlich.Un autre utilisateur, BetterDays, a commenté: “Cela a commencé à 20 heures et vous ne publiez cela que maintenant ! Votre service s’est considérablement dégradé au cours des cinq dernières années”.Cet incident survient plus d’un an après qu’une porte-bouchon – opercule condamnant une issue de secours redondante – d’un Boeing 737 Max 9 nouvellement livré s’est détachée lors d’un vol d’Alaska Airlines entre Portland (Oregon) et Ontario (Californie) en janvier 2024.Les 171 passagers et les six membres d’équipage ont survécu à la décompression rapide, mais l’incident a conduit le régulateur américain de l’aviation civile (FAA) à clouer au sol de nombreux Boeing 737-9 exploités par des compagnies aériennes américaines.Le mois dernier, les enquêteurs américains ont déclaré que l’incapacité de Boeing à fournir une formation adéquate au personnel de fabrication était un facteur déterminant dans l’explosion en vol quasi-catastrophique de l’avion d’Alaska Airlines.Basée à Seattle, Alaska Airlines est la cinquième plus grosse compagnie aérienne des Etats-Unis depuis son rachat l’an dernier de Hawaiian Airlines.Les deux compagnies disposent d’une flotte de plus de 360 avions qui desservent environ 140 destinations, principalement dans l’ouest des Etats-Unis et dans l’archipel d’Hawaï.

La pétition contre la loi Duplomb franchit le million de signatures, débat inédit en vue à l’Assemblée

La pétition contre la loi Duplomb a franchi dimanche la barre du million de signatures sur le site de l’Assemblée nationale, ravivant les querelles autour de ce texte très contesté qui pourrait se retrouver au coeur d’un débat inédit au Parlement à défaut d’être abrogé. Du jamais-vu: il est possible de déposer des pétitions sur le site du Palais Bourbon depuis 2019 mais une seule, contre la Brav-M, brigade de policiers motorisés de répression de l’action violente, avait jusqu’ici recueilli 260.000 signatures, très loin de celle-ci.Cette pétition a été lancée par une étudiante le 10 juillet, deux jours après l’adoption du texte du sénateur Les Républicains (LR) Laurent Duplomb, qui autorise la réintroduction sous condition d’un pesticide interdit en France mais autorisé ailleurs en Europe.A partir du seuil des 500.000 signatures, atteint samedi, et à condition qu’elles soient issues d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer, la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale peut décider d’organiser un débat en séance publique. Mais la loi ne sera pas réexaminée sur le fond et encore moins abrogée.La présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet s’est dite dimanche sur franceinfo “favorable” à cette hypothèse. Mais, ce débat “ne pourra en aucun cas revenir sur la loi votée” qui va, selon elle, “sauver un certain nombre de nos agriculteurs”.- “Renoncer” -Eléonore Pattery, étudiante de 23 ans à l’origine de la pétition, ne souhaite pas répondre aux sollicitations médiatiques, estimant sur le réseau social Linkedln que “les voix qui s’élèvent partout dans le pays (la) représentent déjà très bien”. Elle a été abondamment relayée sur les réseaux sociaux et quelque 500.000 personnes supplémentaires l’ont signé en 24 heures, entre samedi et dimanche. Opposants et partisans de la loi, qui s’étaient fortement mobilisés pendant son examen, ont exprimé de nouveau dimanche leurs désaccords.Le député LFI Ugo Bernalicis a appelé “solennellement” l’exécutif “à entendre la voix du peuple qui refuse le passage en force” et à “renoncer à promulguer cette loi”.Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, a demandé une “deuxième délibération” au Parlement, comme peut le décider le président Emmanuel Macron, ce qui retarderait sa promulgation, et souhaité “battre le record” des deux millions de signatures recueillies en 2019 en soutien à L’Affaire du siècle, un collectif d’ONG qui poursuit en justice des Etats pour leur inaction climatique.”Cette pétition historique est le symptôme d’un raz-de-marée de la population devant les reculs répétés du gouvernement en matière d’environnement”, a encore commenté Générations Futures. Contacté par l’AFP, le ministère de l’Agriculture n’a pas souhaité réagir.Un débat pourrait “au moins mettre en évidence les positionnements des députés” sur leur vote, a affirmé à l’AFP Emilie Deligny, secrétaire générale de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, en soulignant “l’enjeu de santé publique” du pesticide contesté.A l’inverse, Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA, premier syndicat agricole, très favorable à la loi Duplomb, estime que l’agriculture française “disparaîtra” si on lui impose “des normes supérieures” à celles de ses voisins. Son homologue de la Coordination rurale, 2e syndicat, Véronique Le Floc’h suggère, “si les gens ne veulent pas” du pesticide, d'”interdire toutes les importations qui auraient eu recours à ce produit”.- “Révision démocratique” -Adoptée le 8 juillet au Parlement, la loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé en Europe.Ce produit est réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”. Ses effets sur l’humain sont aussi source de préoccupations, même si les risques restent incertains, faute d’études d’ampleur. La pétition réclame également “la révision démocratique” des conditions de l’adoption de la loi, qui a connu un parcours expéditif avec une motion de rejet préalable, déposée par son rapporteur Julien Dive (LR) pourtant favorable au texte. Le député l’avait justifié en dénonçant l'”obstruction” de la gauche, qui avait déposé plusieurs milliers d’amendements.L’absence de réel débat dans l’hémicycle est un des arguments avancés par les députés de gauche qui ont déposé un recours le 11 juillet devant le Conseil constitutionnel, espérant sa censure pour vice de procédure.La possibilité de déposer des pétitions sur le site de l’Assemblée est un exemple de “démocratie participative qui pourrait faire bouger des lignes”, estime la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina. Cela “met une pression politique” sur les députés, abonde son collègue Benjamin Morel.

La pétition contre la loi Duplomb franchit la barre du million de signatures

La pétition contre la loi Duplomb a franchi dimanche en fin d’après-midi la barre du million de signatures sur le site de l’Assemblée nationale, ravivant les querelles autour de ce texte très contesté, qui pourrait se retrouver au coeur d’un débat inédit au Parlement à défaut d’être abrogé. Elle avait été lancée par une étudiante le 10 juillet, deux jours après l’adoption du texte du sénateur Les Républicains Laurent Duplomb, qui autorise la réintroduction sous condition d’un pesticide interdit en France mais autorisé en Europe.A partir du seuil des 500.000 signatures, atteint samedi, et à condition qu’elles soient issues d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer, la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale peut décider d’organiser un débat en séance publique. Mais la loi ne sera pas réexaminée sur le fond et encore moins abrogée.La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s’est dite dimanche sur franceinfo “favorable” à l’organisation d’un tel débat. Mais il “ne pourra en aucun cas revenir sur la loi votée” qui va, selon elle, “sauver un certain nombre de nos agriculteurs”.Laurent Duplomb pense aussi qu’une telle discussion, inédite dans l’hémicycle du Palais Bourbon pour une pétition sous la Ve République, va avoir lieu. Mais il s’inquiète d'”une concurrence déloyale” pour les agriculteurs français sans ce texte.Eléonore Pattery, l’étudiante de 23 ans à l’origine du texte, ne souhaite, elle, pas répondre aux nombreuses sollicitations médiatiques, estimant sur Linkedln que “les voix qui s’élèvent partout dans le pays (la) représentent déjà très bien”. Son texte a été abondamment relayé sur les réseaux sociaux et quelque 500.000 personnes supplémentaires l’ont signé en 24 heures, entre samedi et dimanche. – “Deuxième délibération” -Opposants et partisans de la loi, qui s’étaient fortement mobilisés pendant son examen, ont exprimé de nouveau dimanche leurs désaccords.Le président et le Premier ministre “doivent entendre la colère populaire contre cette loi passée en force. Ils doivent renoncer à la promulguer”, a écrit sur X le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard.La patronne des Verts Marine Tondelier a demandé une “deuxième délibération” de la loi au Parlement, comme peut le décider le président Emmanuel Macron, ce qui retarderait sa promulgation.Un débat “pourrait au moins mettre en évidence les positionnements des députés” qui n’étaient pas “très à l’aise” avec leur vote, affirme de son côté à l’AFP Emilie Deligny, secrétaire générale de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, en soulignant “l’enjeu de santé publique” du pesticide contesté.A l’inverse, Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA, premier syndicat agricole, très favorable à la loi Duplomb, estime que l’agriculture française “disparaîtra” si on lui impose “des normes supérieures” à celles de ses voisins européens.Cette loi “est une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire”, écrit dans sa pétition l’étudiante.Adoptée le 8 juillet au Parlement, elle prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé en Europe.Ce produit est réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”. Ses effets sur l’humain sont aussi source de préoccupations, même si les risques restent incertains, faute d’études d’ampleur. – “Pression politique” -La pétition réclame également “la révision démocratique des conditions dans lesquelles la loi Duplomb a été adoptée”.Au Parlement, elle avait en effet connu un parcours expéditif avec une motion de rejet préalable, déposée par son propre rapporteur Julien Dive (LR) pourtant favorable au texte. Le député l’avait justifié en dénonçant l'”obstruction” de la gauche, qui avait déposé plusieurs milliers d’amendements.L’absence de réel débat dans l’hémicycle est l’un des arguments avancés par les députés de gauche qui ont déposé un recours le 11 juillet devant le Conseil constitutionnel, espérant sa censure pour vice de procédure, ce qui pourrait empêcher sa promulgation.Cette possibilité de pétitions sur le site de l’Assemblée, qui date de 2019, est un exemple de “démocratie participative qui pourrait faire bouger des lignes”, estime la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina. Cela “met une pression politique” sur les députés, abonde son collègue Benjamin Morel.

La pétition contre la loi Duplomb approche du million de signatures

La pétition contre la loi Duplomb approche dimanche de la barre du million de signatures sur le site de l’Assemblée nationale, ravivant les querelles autour de ce texte très contesté qui pourrait être au coeur d’un débat inédit devant le Parlement.Lancée par une étudiante le 10 juillet, la pétition frôlait en début d’après-midi les 900.000 signatures. A partir du seuil des 500.000 signatures, atteint samedi, et à condition qu’elles soient issues d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer, la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale peut décider d’organiser un débat en séance publique. Mais la loi ne sera pas réexaminée sur le fond et encore moins éventuellement abrogée.La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s’est dite sur franceinfo “favorable” à l’organisation d’un tel débat. Mais il “ne pourra en aucun cas revenir sur la loi votée” qui va, selon elle, “sauver un certain nombre de nos agriculteurs”.L’auteur de la loi, le sénateur Les Républicains Laurent Duplomb, estime aussi que ce débat inédit va avoir lieu. Mais il s’inquiète d'”une concurrence déloyale” pour les agriculteurs si le texte, qui permet la réintroduction d’un pesticide interdit en France mais autorisé en Europe, n’était pas mis en oeuvre.Aucune pétition n’a jamais été débattue dans l’hémicycle dans l’histoire de la Ve République.Le texte de l’étudiante de 23 ans, Eléonore Pattery, suscite un engouement inédit, abondamment relayé sur les réseaux sociaux par des personnalités comme Pierre Niney et des députés de gauche. Le rythme des signatures s’est accéléré ce week-end.- “Renoncer à la promulguer” -Le président et le Premier ministre “doivent entendre la colère populaire contre cette loi passée en force. Ils doivent renoncer à la promulguer”, a écrit dimanche sur X le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard.Opposants et partisans de la loi, qui s’étaient fortement mobilisés pendant son examen, ont à nouveau exprimé leurs désaccords.L’ensemble des partis de gauche ont appelé samedi à la tenue de ce débat. “Face aux lobbies, nous sommes des millions: l’écologie contre-attaque”, s’était félicitée sur X la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.A l’inverse, Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA, premier syndicat agricole, très favorable à la loi Duplomb, estime que l’agriculture française “disparaîtra” si on lui impose “des normes supérieures” à celles de ses voisins européens.Cette loi “est une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire”, écrit dans sa pétition l’étudiante.Adoptée le 8 juillet au Parlement, elle prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé en Europe.Ce produit est réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”. Ses effets sur l’humain sont aussi source de préoccupations, même si les risques restent incertains, faute d’études d’ampleur. La pétition réclame également “la révision démocratique des conditions dans lesquelles la loi Duplomb a été adoptée”.Au Parlement, elle avait en effet connu un parcours expéditif avec une motion de rejet préalable, déposée par son propre rapporteur Julien Dive (LR) pourtant favorable au texte. Le député l’avait justifié en dénonçant l'”obstruction” de la gauche, qui avait déposé plusieurs milliers d’amendements.L’absence de réel débat dans l’hémicycle est l’un des arguments avancés par les députés de gauche qui ont déposé un recours le 11 juillet devant le Conseil constitutionnel, espérant sa censure pour vice de procédure, ce qui pourrait empêcher sa promulgation.Cette possibilité de pétitions sur le site de l’Assemblée, qui date de 2019, est un exemple de “démocratie participative qui pourrait faire bouger des lignes”, estime la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, qui évoque la possibilité, pour le président de la République, de retarder la promulgation de la loi en demandant une seconde délibération au Parlement.En attendant, la pétition “met une pression politique” sur les députés, souligne son collègue Benjamin Morel.