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Les chiffres officiels montrent un marché du travail en berne aux Etats-Unis

Les Etats-Unis ont créé peu d’emplois le mois dernier et le taux de chômage a progressé, selon les données officielles publiées vendredi, alors que le précédent rapport avait été jugé “bidonné” en sa défaveur par le président Donald Trump qui a renvoyé la directrice du service statistiques. La première économie mondiale a créé 22.000 emplois en août, un niveau bien inférieur à ce à quoi les Etats-Unis étaient habitués, selon le ministère du Travail. Les analystes s’attendaient à 75.000 créations d’emplois, selon le consensus publié par MarketWatch.Le taux de chômage a progressé à 4,3% contre 4,2% en juillet et 4,1% en juin. Il s’agit du plus haut niveau depuis l’automne 2021.La publication pourrait achever de convaincre la banque centrale des Etats-Unis (Fed) de baisser ses taux d’intérêt pour soutenir l’économie, à l’issue de sa prochaine réunion le 17 septembre.Les investisseurs considèrent maintenant une détente comme acquise: ils parient tous dessus, selon l’outil de veille de CME, FedWatch. Sur ce total, la grande majorité pensent que la Fed baissera les taux directeurs d’un quart de point, une part plus faible estime que la diminution sera plus forte, d’un demi-point.La publication a en conséquence aussi entraîné une chute des coûts d’emprunt pour l’Etat fédéral, en partie liés aux taux de la Fed. Tandis que Wall Street a ouvert dans le vert, les marchés appréciant quand l’argent devient moins cher, y voyant un futur coup de fouet pour l’économie.- Destructions d’emplois en juin -Le mois dernier, la publication de ce rapport officiel sur l’emploi avait créé deux ondes de choc.La première, parce qu’il comportait de fortes révisions du nombre d’emplois créés par la première économie mondiale les mois précédents – montrant que le marché du travail résistait moins bien que ce qui avait été jusque-là imaginé.La seconde, parce que le président américain avait décidé dans la foulée de renvoyer Erika McEntarfer, la responsable du service à l’origine du rapport (BLS). Il a affirmé, sans apporter de preuves, que les chiffres avaient été “bidonnés” à des fins politiques.L’initiative avait stupéfait économistes comme opposants politiques, ces derniers l’accusant d’essayer de faire taire le messager plutôt que d’affronter les conséquences de sa politique économique, notamment ses droits de douane massifs qui bousculent les chaînes de production.M. Trump compte nommer à la tête du BLS EJ Antoni, un économiste d’un centre de réflexion conservateur qui soutient sans réserve sa politique. La nomination n’a pas encore été confirmée par le Sénat à majorité républicaine, le camp présidentiel.Les chiffres publiés vendredi comportent de nouvelles révisions pour les mois précédents. La plus notable concerne le mois de juin, où la tendance auparavant légèrement positive est devenue négative, avec 13.000 destructions d’emploi sur la période.Les conseillers économiques de Donald Trump n’ont pas repris dernièrement l’argument de Donald Trump selon lequel les données ont été forcément truquées de manière partisane. Ils soutiennent plutôt que le renvoi de la directrice du BLS était justifié, car elle aurait selon eux dû prendre des mesures pour améliorer la fiabilité des publications.Sans croire à une manipulation politique, les économistes interrogés par l’AFP attribuent les fortes révisions des chiffres du BLS au fait que les entreprises sondées répondent de plus en plus tardivement, rendant les estimations initiales moins fiables.Au bout du compte, plus le tableau des mois précédents se précise, plus il montre un marché du travail en perte de vitesse.Le secteur industriel, dont le redressement est une des priorités du gouvernement, a détruit plus d’emplois qu’il n’en a créé ces derniers mois.La santé est un des rares domaines qui embauche encore.”Les Etats-Unis n’ont quasiment pas créé d’emplois au cours des quatre derniers mois. Cela touche aussi bien les cadres que les ouvriers”, observe Heather Long, économiste pour la banque Navy Federal Credit Union, pour qui une baisse des taux est urgente pour éviter une récession.

Tesla propose un plan de rémunération pour Elon Musk qui pourrait lui rapporter plus de 1.000 milliards de dollars

Le conseil d’administration de Tesla a proposé vendredi un plan de rémunération inédit pour son patron Elon Musk, qui pourrait lui rapporter plus de 1.000 milliards de dollars, sous conditions, et renforcer son contrôle sur l’entreprise.Le plan, qui a une durée de dix ans et doit être approuvé par les actionnaires, prévoit d’octroyer des actions à Elon Musk en fonction de la valorisation boursière qu’atteint Tesla, d’après un document publié sur le site du gendarme boursier américain (SEC).Le nombre maximal d’actions qu’il pourrait obtenir correspond à 12% du capital actuel de l’entreprise, mais est conditionné à “une croissance stratosphérique” et une valorisation de 8.500 milliards de dollars en Bourse.Ce niveau de valorisation serait inédit et correspondrait à plus du double de l’actuelle plus grosse capitalisation boursière au monde, le champion américain des puces pour l’intelligence artificielle Nvidia.Tesla, en difficulté depuis plusieurs mois, est valorisé aujourd’hui en Bourse à un peu plus de 1.000 milliards de dollars. Les ventes du constructeur ont souffert ces derniers mois d’une gamme vieillissante et des prises de position politiques de son patron.S’il atteint les objectifs les plus ambitieux, Elon Musk, déjà l’homme le plus riche de la planète, atteindrait un niveau de patrimoine jamais vu dans l’histoire et renforcerait aussi son contrôle au capital de Tesla en portant sa participation autour de 25%.Le conseil d’administration a toutefois fixé plusieurs tranches dans son plan de rémunération. Par exemple, si la capitalisation de Tesla atteint 2.000 milliards de dollars, Elon Musk obtiendra alors une rémunération en actions autour de 20 milliards de dollars.- “Retenir” Musk chez Tesla -Ce nouveau plan de rémunération a été “conçu pour retenir et inciter” Elon Musk, selon le conseil d’administration.La rémunération d’Elon Musk chez Tesla fait l’objet d’une bataille judiciaire depuis des années.Un précédent plan de rémunération, validé par Tesla en 2018 et estimé à l’époque à 56 milliards de dollars, avait été annulé en janvier 2024 par une juge du Delaware, saisie par un actionnaire.La juge avait en effet considéré que les actionnaires avaient reçu des informations “erronées” et “trompeuses” au sujet du conseil d’administration et du comité de rémunération, en amont de l’assemblée générale au cours de laquelle le plan avait été approuvé.Mi-juin 2024, le plan de rémunération a de nouveau été validé par les actionnaires de Tesla. Avant d’être de nouveau rejeté par la justice du Delaware en décembre l’an dernier.Tesla, qui a fait appel de la décision, a depuis mis en place un comité spécial chargé d’étudier la question.”La rémunération d’Elon Musk continue de se trouver dans un vide juridique malgré deux votes distincts des actionnaires qui l’ont largement soutenue”, avait expliqué l’entreprise.En attendant, le constructeur automobile a accordé 96 millions d’actions en août à Elon Musk pour une valeur d’environ 29 milliards de dollars.

Une COP en Amazonie? La belle idée vire au casse-tête hôtelier

A Belém, en Amazonie brésilienne, un modeste établissement s’est rebaptisé “Hôtel COP30″ pour l’événement éponyme qui se tiendra en novembre, mais les prix pratiqués rebutent les clients potentiels.Dans une des ruelles colorées et délabrées du centre historique de la capitale de l’Etat du Para (nord), l'”Hôtel COP30” peut loger 40 personnes.Auparavant, c’était un “motel”, établissement aux chambres louées à l’heure et habituellement réservées aux ébats amoureux.Mais les nouveaux propriétaires ont réalisé des travaux et l’ont renommé pour la conférence.”Belém n’a jamais reçu un tel événement et les prix ont échappé à tout contrôle”, admet le gérant, Alcides Moura.Il a lui-même commencé à proposer des chambres à 1.200 dollars la nuit… avant de se raviser, fixant des prix entre 200 et 350 dollars.Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva met un point d’honneur à ce que la conférence annuelle de l’ONU sur le climat, prévue du 10 au 21 novembre, ait lieu dans la région qui abrite la plus grande forêt tropicale de la planète.Mais l’offre d’hébergements est limitée, et les prix ont atteint des niveaux stratosphériques. Quelque 50.000 personnes du monde entier sont attendues.En juillet, plusieurs pays ont même réclamé un changement de ville, en vain.Jusqu’à présent, seuls 68 des 198 pays participants ont payé leurs réservations. “Ce n’était jamais arrivé dans les autres COP. Normalement, tout le monde a de quoi s’héberger trois mois avant”, dit à l’AFP Marcio Astrini, du réseau brésilien d’ONG Observatoire du climat. – “Combattre les abus” -De toutes les capitales régionales du Brésil, Belém est celle qui compte la plus grande part de population vivant dans des favelas: 57% sur 1,4 million d’habitants.Mais pour les propriétaires de logements, la COP30 est une aubaine. Ronaldo França, retraité de 65 ans, va louer pour la première fois la maison où il passe habituellement le week-end dans les faubourgs de Belém.Le prix: 370 dollars la nuit, pour un logement avec trois chambres doubles et une piscine. “Je ne vais pas demander un loyer exorbitant”, glisse-t-il.Les autorités locales ont mis en place en août un groupe de travail pour aiguiller les délégations étrangères.”L’offre de lits est garantie”, affirme à l’AFP le gouverneur du Para, Helder Barbalho, admettant la nécessité de “combattre les abus”.”Ceux qui voulaient du luxe ont pu aller à la COP à Dubai (en 2023, ndlr), ceux qui veulent vivre l’expérience de l’Amazonie vont découvrir Belém”, résume-t-il.Dotée d’une infrastructure limitée, la ville a reçu pour la COP plus de 700 millions de dollars d’investissements publics. Le Parc de la Ville, énorme centre de conventions édifié dans un terrain arboré, accueillera les négociations.- Bateaux de croisière -Selon les autorités, 60% des délégués seront logés chez l’habitant. Les hôtels “sont presque tous pleins”, explique Toni Santiago, président de l’association hôtelière du Para, qui a rejeté la demande du gouvernement de plafonner les prix.”Personne ne doit faire ça dans les autres grands événements à travers le monde, alors pourquoi à Belém?”, argumente-t-il. Pour augmenter l’offre, deux bateaux de croisière proposeront 6.000 lits supplémentaires, mais le port est situé à 20 km du centre de conventions.Même si Airbnb a annoncé que les prix moyens ont baissé de 22% depuis février, il est difficile de trouver des nuits à moins de 100 dollars, prix réclamé par l’ONU pour les délégations des pays les plus démunis.Cette COP pourrait être “la plus excluante de l’histoire”, alerte l’Observatoire du Climat. Pour Marcio Astrini, les problèmes d’hébergement ont relégué au second plan “ce qui est réellement important, comme les objectifs de réductions d’émissions ou le financement climatique”.

L’Europe lance Jupiter, son supercalculateur pour booster l’IA

L’Europe inaugure vendredi en Allemagne Jupiter, son premier ordinateur géant et ultra-rapide, destiné à combler son retard dans l’intelligence artificielle, et à renforcer la recherche scientifique, en particulier sur le climat.- Jupiter, c’est quoi ? – Basé dans la commune de Jülich, à l’ouest de Cologne, Jupiter est le premier supercalculateur “exascale” du Vieux continent, capable d’effectuer au moins un quintillion de calculs par seconde, soit un milliard de milliards.Les États-Unis disposent déjà de trois machines de ce type, toutes exploitées par le Département de l’énergie.Jupiter occupe une surface de près de 3.600 mètres carrés – soit environ la moitié d’un terrain de football – avec des rangées de processeurs et environ 24.000 puces du géant américain Nvidia, prisées par l’industrie de l’intelligence artificielle.Le supercalculateur, élaboré par le groupe français Atos pour un budget de 500 millions euros, financé à parts égales par l’Union européenne et l’Allemagne, est le premier ordinateur exascale d’Europe, et le quatrième dans le monde d’après les données connues.Sa puissance de calcul colossale représente “aujourd’hui ce qui se fait de plus puissant au monde sur des ordinateurs qui permettent de faire des calculs” , commente auprès de l’AFP Emmanuel Le Roux, dirigeant de l’activité Advanced computing d’Atos.Il représente un “bond en avant pour la performance du calcul en Europe “, abonde Thomas Lippert, directeur du centre de Jülich, ajoutant que la machine est vingt fois plus puissante que n’importe quel autre ordinateur en Allemagne.- Course à l’IA -Jupiter est le premier supercalculateur pouvant être considéré comme compétitif à l’international pour l’entraînement de modèles d’IA en Europe, qui accuse un retard par rapport aux États-Unis et à la Chine, selon M. Lippert.Selon un rapport de l’Université de Stanford publié cette année, les institutions américaines ont produit en 2024 40 modèles d’IA “notables”, c’est-à-dire particulièrement influents, contre 15 pour la Chine et trois pour l’Europe.Aussi, le nouveau système est “très significatif” pour les efforts européens dans l’entraînement de modèles d’IA, assure Jose Maria Cela, chercheur au Supercomputing Center à Barcelone.”La performance d’un modèle d’IA dépend directement de la puissance de calcul de l’ordinateur utilisé”, déclare-t-il à l’AFP, ajoutant que l’Europe souffre d’un “déficit” de systèmes de cette taille.Jupiter fournit ainsi la puissance de calcul nécessaire pour entraîner efficacement les modèles de langage de grande taille (LLM) produisant d’énormes volumes de textes et utilisés dans des chatbots génératifs comme ChatGPT ou Gemini.Cependant, du fait de ses nombreuses puces Nvidia, Jupiter reste fortement dépendant de la technologie américaine, et cela alors que les sujets de discordes entre les États-Unis et l’Europe se sont multipliés.- Quels autres usages ? -Les chercheurs souhaitent aussi employer Jupiter pour créer des prévisions climatiques plus détaillées et sur le long terme, afin d’anticiper avec plus de précision des phénomènes extrêmes comme les vagues de chaleur.”Avec les modèles météo d’aujourd’hui, on peut simuler les évolutions du climat dans 10 ans. Avec Jupiter, les scientifiques estiment qu’ils vont pouvoir aller minimum à 30 ans, et sur certains modèles, peut-être même jusqu’à 100 ans “, explique Emmanuel Le Roux.La machine pourra également aider la recherche sur la transition énergétique, par exemple en simulant les flux d’air autour des éoliennes pour optimiser leur conception.Dans la santé, il pourrait servir à simuler les processus cérébraux de manière plus réaliste, pour le développement de médicaments contre des maladies comme Alzheimer.

Catherine Vautrin, une ministre marquée à droite mais qui se veut plus consensuelle

Issue de la droite ralliée au macronisme, Catherine Vautrin refuse d’évoquer Matignon, un poste qui lui avait été promis en 2022 sans lui être accordé. Mais la discrète ministre s’est forgée depuis une stature plus consensuelle qui la fait figurer parmi les potentiels successeurs de François Bayrou.A la tête d’un grand ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, comparé en interne à un “mini-Matignon”, elle assure ne pas faire campagne.Mais elle était vendredi matin auprès de salariés d’un supermarché à Paris qui se “lèvent tôt” pour valoriser le travail, un thème cher à la macronie. Catherine Vautrin n’est pas revenue sur la suppression très critiquée de deux jours fériés, expliquant juste que “l’important” c’est “d’aller vers l’emploi” pour que l’effort budgétaire “soit partagé par tous”. Elle se projette néanmoins dans l’après. La veille, à la Caisse d’assurance maladie de Paris, faisant la promotion du projet de loi de lutte contre la fraude fiscale et sociale, elle a assuré qu’il sera repris par le “prochain” gouvernement, alors que celui de François Bayrou est voué à tomber lundi sous la défiance des oppositions.”Dans ce texte, il y a de nombreuses mesures qui peuvent rassembler les parlementaires”, fait-elle valoir, soulignant “l’attachement de chacun au modèle social”. Or “frauder, c’est trahir ce modèle”.- “mamie passe-partout” -En robe bleu marine très classique, sourire en coin, elle est lucide, bien placée pour savoir que les noms qui sortent pour Matignon ne sont pas toujours ceux qui atterrissent rue de Varenne.Emmanuel Macron avait promis en 2022 de la nommer à la tête du gouvernement avant de la débrancher  à la dernière minute au bénéfice d’Elisabeth Borne, sous la pression de macronistes qui dénonçaient sa participation à la mobilisation contre le mariage pour tous.Mais la page semble tournée. L’ancienne sarkozyste issue de la droite “libérale et sociale” a même rejoint depuis le parti Renaissance de Gabriel Attal.”Elle s’est rachetée une conduite avec le projet de loi fin de vie” : “elle a montré qu’elle était capable de changer de position et de mener un débat (…) transpartisan où on essaye de trouver des équilibres”, assure une ministre du camp présidentiel. “Elle cultive son côté mamie passe-partout. Elle n’est un no-go pour personne”, souligne une conseillère macroniste.Autre atout dans une Assemblée nationale fracturée, elle fait partie des ministres chargés des délicates discussions budgétaires en charge d’élaborer le projet de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), lestée de 22 milliards de déficit.Rompue aux arcanes du pouvoir, cette ex-chiraquienne de 65 ans avait occupé un poste quasiment similaire dans le gouvernement Attal en 2024 avant de prendre le portefeuille des Territoires sous le gouvernement du LR Michel Barnier.- équation compliquée -L’élue rémoise, mariée à un médecin et mère d’une fille, a aussi défendu une réforme de l’assurance chômage, dénoncée comme violente par les syndicats.Elle ne semble pas être pour autant un irritant pour l’ensemble des socialistes, comme semble l’être à leurs yeux l’ex-LR Gérald Darmanin, même si elle est loin d’avoir autant d’affinités avec le premier secrétaire du PS Olivier Faure que son collègue à l’Economie Eric Lombard.”Même si on l’a parfois cataloguée de +réac+, elle a une vraie capacité de dialogue”, souligne le président du conseil national (parlement) du PS, Luc Broussy qui la connait depuis 2004.Mais l’équation budgétaire reste compliquée, la gauche et les syndicats réclamant de repartir d’une autre copie que celle de François Bayrou.”C’est quand même pas normal que quelqu’un qui porte le budget de la Sécurité sociale et qui est membre du gouvernement de François Bayrou revienne porter le même projet une fois que le Premier ministre sera tombé”, s’est ainsi agacé le député PS Philippe Brun sur BFMTV.La question n’est “pas la personne, mais ce qu’elle propose”, glisse aussi un cadre socialiste.A droite, le maire LR de Meaux Jean-François Copé loue son “parcours complet” de parlementaire, ministre et élue locale de longue date, ainsi que son “autorité naturelle”.

A69: le ministre des Transports espère un chantier terminé “dans une année”

Le chantier de l’A69, autoroute contestée entre Toulouse et Castres, “revient à plein régime”, a affirmé vendredi le ministre des Transports, Philippe Tabarot, venu voir dans le Tarn des travaux qu’il espère voir terminés “dans une année”.C’est “l’objectif qui a été fixé à Atosca (futur concessionnaire, en charge des travaux) avec des perspectives positives”, a déclaré le ministre, souhaitant que l’inauguration de l’autoroute ait lieu “dans une grande année, environ 12 à 13 mois supplémentaires”.Interrogé sur l’audience devant la cour administrative d’appel de Toulouse qui doit examiner au fond, aux alentours de la fin du mois de novembre, les recours des opposants à l’autoroute, M. Tabarot s’est dit “optimiste”.”Je pense et j’espère que la cour administrative d’appel a compris l’intérêt de ce projet et que tout a été fait dans les règles”, a dit le ministre.”Nous respecterons bien sûr les prochaines décisions de justice et nous espérons que ces décisions de justice seront respectées également par les opposants du projet, qu’ils accepteront: on est dans un Etat de droit, quelle que soit la décision, il faut la respecter”, a déclaré M. Tabarot.Concernant cette échéance devant la justice, le directeur général d’Atosca, Martial Gerlinger, a déclaré: “je suis là pour respecter un contrat, pour livrer une autoroute attendue sur ce territoire et je suis là bien entendu pour respecter les décisions de justice et je n’ai rien d’autre à dire à ce sujet”.”Ca fait deux mois et demi qu’on travaille, avec quasiment le même effectif que celui du moment de l’arrêt, on est à 800 personnes qui travaillent sur le chantier, 320 engins, (…) on a tout fait pour que rapidement on fasse revenir le personnel de toute la France”, a également déclaré M. Gerlinger, à propos de la reprise des travaux.Fin février, le tribunal administratif de Toulouse avait jugé qu’il n’y avait pas de “raison impérative d’intérêt public majeur” (RIIPM) justifiant l’impact environnemental causé par le projet, ce qui avait conduit à un arrêt des travaux.Mais en mai, la cour administrative d’appel avait fait droit à une demande de l’Etat et du futur concessionnaire, visant à les faire reprendre.Depuis le printemps 2023 et les premiers coups de pioche de ce chantier visant à créer 53 km de voie rapide entre Castres et Toulouse, la contestation a pris différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au coeur de zones à défendre (ZAD), ou encore recours juridiques.Début juillet, plusieurs centaines de personnes s’étaient encore rassemblées dans le Tarn pour une “turboteuf” contre l’autoroute.

La Bourse de Paris optimiste avant l’emploi américain

La Bourse de Paris évoluait en petite hausse vendredi avant la publication des chiffres officiels de l’emploi américain en août, qui pourraient conforter les attentes de baisse de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).Après avoir hésité à l’ouverture, la Bourse de Paris s’inscrivait en hausse de 0,31% vers 10H15 heure locale, avançant de 23,54 points, à 7.722,46 points.Jeudi, le CAC 40 a cédé 0,27%, terminant à 7.698,92 points.Les investisseurs attendent vendredi les chiffres mensuels officiels sur l’emploi aux Etats-Unis. Ils feront l’objet d’une attention particulière vendredi, le précédent rapport ayant été jugé “bidonné” en sa défaveur par le président Donald Trump qui a renvoyé la directrice du service de statistiques.Il s’agira en effet de “la première publication depuis que Trump a limogé” Erika McEntarfer, la responsable du service à l’origine du rapport (BLS), rappelle Stephen Innes, gérant de SPI AM. Et cette publication “arrive avec l’ombre de révisions massives qui plane au-dessus” d’elle.A l’approche de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), le rapport officiel sur l’emploi américain en août apparaît “comme le juge de paix d’un marché partagé entre optimisme et vigilance”, estime John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.De nouvelles données montrant un ralentissement du marché du travail conforteraient le scénario d’un assouplissement monétaire de la Fed dès septembre, après que son président Jerome Powell a ouvert récemment la porte à une baisse des taux réclamée de longue date par le président américain Donald Trump. Au contraire, un marché du travail solide réduirait les marges de manÅ“uvre de l’institution monétaire, car cela voudrait dire que l’économie américaine est en bonne santé et n’a pas besoin d’une politique monétaire plus accommodante.La dette française scrutéeAutre sujet d’attention pour les investisseurs: la France est à trois jours d’un scrutin qui devrait provoquer la chute du gouvernement du Premier ministre François Bayrou, ravivant les craintes d’un retour de l’instabilité politique dans le pays.Le taux de l’emprunt de la France à 10 ans, qui avait grimpé en flèche mardi, dépassant les 4,6%, s’est nettement détendu, évoluant autour de 4,16% vers 10H15.”Néanmoins, faute de résolution à l’impasse politique en France et avec le risque d’une chute du gouvernement Bayrou lundi, les investisseurs pourraient réduire leur exposition au risque avant le week-end”, met en garde Stephen Innes.La prochaine révision de la notation de la qualité du crédit de la France interviendra rapidement après le vote de confiance, par l’agence Fitch Ratings le 12 septembre puis plus tard par S&P en novembre.

IA: l’américain Anthropic interdit aux entités chinoises d’utiliser ses services

Anthropic va interdire aux entités sous contrôle en majorité chinois d’utiliser ses services d’intelligence artificielle (IA), a annoncé vendredi le géant technologique américain, dans le cadre d’un renforcement des restrictions dans les régions marquées selon lui par l’autoritarisme. “Cette mise à jour interdit l’accès aux entreprises ou organisations” qui par leur structure “sont soumises à un contrôle depuis des juridictions où nos produits ne sont pas autorisés, comme la Chine, quel que soit l’endroit où elles ont des activités”, a indiqué la société dans un communiqué.Les entreprises basées en Chine, ainsi que dans d’autres pays tels que la Russie, la Corée du Nord et l’Iran, ne pouvaient déjà plus accéder aux services d’Anthropic pour des raisons juridiques et de sécurité.Mais malgré ces restrictions, certains groupes continuaient d’y accéder “de diverses manières, par exemple par l’intermédiaire de filiales constituées dans d’autres pays”, a-t-elle précisé.Anthropic a déclaré que la mise à jour de ses conditions d’utilisation affecterait les entités détenues à plus de 50%, directement ou indirectement, par des entreprises basées dans ces territoires.Au motif, selon elle, que “la sûreté et la sécurité du développement de l’IA nécessitent un engagement collectif pour empêcher son utilisation abusive”. Anthropic, fondée en 2021 par d’anciens d’OpenAI, a lancé l’IA Claude début 2023. Elle affirme aujourd’hui compter plus de 300.000 clients professionnels et avoir quasiment multiplié par sept le nombre d’abonnés susceptibles de générer plus de 100.000 dollars de revenus par an.La start-up a récemment annoncé valoir désormais 183 milliards de dollars, après une nouvelle levée de fonds massive.”C’est la première fois qu’une grande entreprise américaine d’IA impose une telle interdiction formelle et publique”, a déclaré Nicholas Cook, avocat spécialisé dans le secteur de l’IA et fort de 15 ans d’expérience au sein de cabinets internationaux en Chine.”L’impact commercial immédiat pourrait être modeste, car les fournisseurs américains d’IA sont déjà confrontés à des obstacles sur ce marché et les groupes concernés ont choisi eux-mêmes leurs propres technologies d’IA développées localement”, a-t-il déclaré à l’AFP.Mais “une telle position soulèvera inévitablement des questions quant à savoir si d’autres adopteront ou devraient adopter une approche similaire”.Un dirigeant d’Anthropic a déclaré au Financial Times que cette décision aurait un impact sur les revenus de “quelques centaines de millions de dollars”.

Vent d’inquiétude dans le cinéma après le rachat annoncé d’UGC par Canal+

Le rachat d’UGC par Canal+ n’en est qu’à ses prémices mais fait déjà souffler un vent d’inquiétude dans le cinéma indépendant français, qui redoute une “concentration” des pouvoirs aux mains d’un seul acteur.Premier financeur privé du cinéma français (quelque 220 millions d’euros investis par an), le groupe de Vincent Bolloré a annoncé lundi le début d’un processus devant conduire “en 2028” à une prise de prise de contrôle totale d’UGC, ses 48 cinémas en France mais aussi sa société de production et de distribution.Si l’opération va à son terme, Canal+ et sa société StudioCanal seraient présents en force à toutes les étapes de la vie d’un film, de son préfinancement à son exploitation en salles et à la diffusion télé. “Ce sera la première fois qu’un groupe aura autant de puissance à chaque étape. StudioCanal sera en position d’écraser tout le monde”, redoute auprès de l’AFP une productrice indépendante sous couvert de l’anonymat. Elle note que Canal+ mettrait aussi la main sur l’UGC Ciné Cité les Halles à Paris, plus grande salle d’Europe et baromètre de la fréquentation en France.Ceux qui acceptent de parler publiquement partagent la même inquiétude. Jointe par l’AFP, l’association de cinéastes indépendants Acid, qui organise chaque année une section parallèle au festival à Cannes, dit craindre “un déclin de la diversité du cinéma”.”Tout phénomène de concentration du marché ne peut se faire qu’au détriment des Å“uvres de la diversité et d’une offre riche, menaçant in fine la capacité même des publics à les découvrir”, détaille l’association. – Filière fragilisée -Un des principaux sujets d’inquiétude se joue bien en amont de la production d’un film. Au début de sa vie, un long-métrage doit trouver un distributeur qui lui accordera un pré-financement et, en bout de chaîne, assurera notamment sa promotion et sa sortie en France voire à l’étranger.Etape cruciale, le choix d’un distributeur influence souvent le niveau de financement que les chaînes de télé accepteront de débloquer pour soutenir un film.Or, si le rachat annoncé lundi se concrétise, Canal+ engloberait la société de distribution d’UGC au risque de faire disparaître un acteur vers lequel des productions peuvent actuellement se tourner pour se financer. “On perdrait un énorme guichet et une solution alternative”, déplore la productrice.Jointe par l’AFP, la Société des réalisateurs de films (SRF), qui regroupe quelque 500 cinéastes, redoute elle aussi un rétrécissement d’une filière, par ailleurs fragilisée par la baisse de la fréquentation des salles (-15% depuis janvier).”Plus on a de concentration, moins bien on se porte”, assure sa déléguée générale Rosalie Brun, qui voit avec inquiétude la montée en puissance des grands groupes dans le cinéma avec la récente prise de participation du géant CMA-CGM dans le groupe Pathé. Selon Mme Brun, il y a un risque de voir triompher “la logique de la demande” qui conduirait à ne faire exister que les films supposés plaire au plus grand nombre, au risque de fragiliser le cinéma indépendant, pilier de l’exception culturelle française.Mme Brun se félicite toutefois qu’UGC ne tombe pas entre les mains d’un groupe étranger et relève que Canal+, même depuis sa prise de contrôle par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré, continue de soutenir l’ensemble du cinéma français. “On n’a pas de problème de mainmise politique”, estime-t-elle. Sous couvert d’anonymat, un haut cadre de l’audiovisuel se montre moins alarmiste et voit d’abord dans ce rachat “le signe que Canal+ veut continuer à investir dans le cinéma français” alors que le groupe menaçait de se désengager au début de l’année. Sur X, la ministre de la Culture Rachida Dati a elle aussi estimé que l’opération illustrait “la volonté d’ancrage de Canal+ dans le cinéma”. Pas suffisant pour convaincre les opposants au rachat qui placent leurs espoirs dans l’Autorité de la concurrence.  Quand Canal+ avait frappé un grand coup en rachetant en 2024 les chaînes OCS et Orange Studio, cette instance avait identifié un “risque pour la diversité du cinéma français” et proposé des aménagements, acceptés par Canal+.

Trump ramène les droits de douane sur les automobiles japonaises à 15%

Le président américain Donald Trump a signé jeudi un décret abaissant les droits de douane sur les automobiles japonaises à 15%, au lieu de 25% jusqu’ici, et prévoyant que ceux appliqués à la majorité des produits japonais ne dépasseront pas ce nouveau taux.Ces surtaxes entreront en vigueur sept jours après la publication du nouveau décret au journal officiel américain, qui n’est pas encore intervenue, et confirment l’interprétation que le gouvernement japonais avait donnée de l’accord signé avec Washington en juillet.Tokyo a salué le décret vendredi, le secrétaire général du gouvernement Yoshimasa Hayashi estimant que celui-ci marquait “la mise en Å“uvre fidèle et concrète de l’accord” conclu entre les deux pays.Selon le décret, l’accord avec le Japon prévoit un plafond de 15% de droits de douane pour la majorité des produits japonais exportés vers les Etats-Unis, ceux étant déjà concernés par une surtaxe au-delà de cette limite voyant leurs taux inchangés.Certains secteurs, à l’image de l’aéronautique, des matières premières non disponibles aux Etats-Unis ou des médicaments génériques sont exempts de ce taux de 15%, précise le décret.En voyant la surtaxe imposée à ses automobiles fixée à 15%, contre 25% pour la majorité des véhicules entrant désormais aux Etats-Unis, le Japon obtient un traitement similaire à celui accordé à l’Union européenne.Le document, publié sur le site de la Maison Blanche, lève les doutes sur les conditions de l’accord signé fin juillet entre Tokyo et Washington.Le gouvernement japonais assurait que ce dernier prévoyait un taux maximal de 15%, à l’image de celui signé ensuite entre Washington et Bruxelles, alors que les Etats-Unis défendaient que ces 15% s’ajoutaient au contraire aux droits de douane déjà existants sur les différents produits japonais. Le décret valide ainsi la version de Tokyo.Signé le 22 juillet, l’accord prévoit certaines contreparties de la part des entreprises japonaises, notamment via des investissements à hauteur de “550 milliards de dollars” dont “90% des bénéfices générés resteront aux Etats-Unis”, avait assuré le président américain.- Certains points toujours en suspens -Malgré la signature de l’accord, Washington a tardé à publier le décret le formalisant, suscitant l’inquiétude du gouvernement japonais.Le négociateur chargé des droits de douane s’est ainsi rendu jeudi dans la capitale américaine afin de pousser Donald Trump à signer le texte, six semaines après la fin des négociations.”Il est nécessaire que les Etats-Unis publient un décret présidentiel dès que possible pour modifier les droits de douane réciproques et réduire les surtaxes sur les automobiles et les pièces automobiles”, avait déclaré Ryosei Akazawa avant son voyage. Par ailleurs, certains points restent en suspens, notamment concernant les investissements japonais annoncés par M. Trump, Tokyo estimant de son côté qu’il s’agira majoritairement de prêts et de garanties.Outre ces investissements, le Japon s’est aussi engagé à acheter “pour huit milliards de dollars de produits américains”, sans préciser de calendrier, et les deux pays doivent étudier les conditions d’achat de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance d’Alaska.Enfin, Tokyo a promis d’acheter “des avions commerciaux de fabrication américaine, notamment 100 Boeing”, selon la Maison Blanche, ainsi que de “lever les restrictions de longue date” qui empêchaient l’accès des automobiles américaines au marché japonais.L’accord ne prévoit en revanche pas de modification des droits de douane américains appliqués à l’acier et à l’aluminium, qui sont désormais de 50%.Le Japon cherche dans le même temps à diversifier ses marchés, Tokyo s’étant notamment engagée le 29 août à investir 68 milliards de dollars en Inde, avec qui elle a convenu d’approfondir ses relations, tant commerciales qu’en matière de sécurité.