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Retours de bâton pour Vivendi, sermonné par la Commission européenne et l’AMF

Double revers pour Vivendi: accusée par la Commission européenne d’avoir anticipé sa prise de contrôle de Lagardère, la société dans le giron de Vincent Bolloré a également vu vendredi le gendarme boursier français tancer la mise en oeuvre de sa scission fin 2024.Dans une première décision rendue dans la matinée, l’Autorité des marchés financiers (AMF) française a demandé au milliardaire de déposer une offre pour racheter les actions de Vivendi qu’il ne détient pas déjà, alors que c’est ce qu’il voulait précisément éviter lors de cette scission.Vivendi avait alors été découpé en quatre entités cotées: Canal+ (médias) à Londres, Havas (communication) à Amsterdam, Louis Hachette Group (édition) à Paris sur le marché Euronext Growth et la holding, qui est restée en Bourse à Paris.L’AMF avait été saisie par le fonds Ciam, actionnaire minoritaire de la société, qui contestait l’opération.- Indemnités -Le gendarme de la Bourse de Paris avait initialement estimé que le groupe Bolloré, ne pouvant “pas être considéré comme contrôlant Vivendi”, dont il détient directement 29,9%, n’avait pas à lancer une offre publique de retrait.Mais la cour d’appel de Paris avait ensuite demandé à l’AMF de réexaminer sa décision. Dans son nouvel avis, celle-ci a décidé que la société Bolloré et Vincent Bolloré étaient “tenus au dépôt d’un projet d’offre publique de retrait” (OPR) des titres Vivendi dans un délai de six mois.Elle considère en effet que la part de Bolloré dans Vivendi dépasse le seuil des 30 % en intégrant les actions auto-détenues par le groupe (3,7% du capital), soit le seuil qui déclenche en France l’obligation de lancer une OPR pour racheter les titres restants.Cela ne remet pas en cause la scission, mais pourrait à terme aboutir au versement d’importantes indemnités aux actionnaires.Le groupe Bolloré n’a pas souhaité réagir.A la Bourse de Paris, le cours de l’action Vivendi a terminé en forte hausse de 13,26% à 3,33 euros, les actionnaires s’attendant à bénéficier d’une prime au moment de l’offre.Mais, douche froide en fin de journée: la Commission européenne a accusé le groupe français d’avoir enfreint les règles de l’UE en matière de concurrence en prenant trop tôt le contrôle du groupe Lagardère, à l’issue de son rachat fleuve.Elle estime en effet que le groupe exerçait “une influence” éditoriale “déterminante” sur plusieurs médias de Lagardère avant que la prise de contrôle soit notifiée à Bruxelles le 24 octobre 2022.Vivendi encourt une amende pouvant atteindre 10% de son chiffre d’affaires total. Celui-ci s’est élevé à 292 millions d’euros en 2024, après la scission. Avant cette opération, il avait atteint un peu plus de 10 milliards d’euros en 2023.- Vivendi conteste -Aussitôt, le groupe a indiqué qu’il “contestait les allégations de la Commission européenne” et “répondrait” aux griefs “afin d’obtenir sa mise hors de cause et la clôture de l’enquête”, selon un communiqué.L’annonce de Bruxelles vendredi “marque seulement l’ouverture de la phase contradictoire de la procédure”, a insisté l’entreprise.Selon l’enquête de la Commission, Vivendi surveillait “de près” et intervenait régulièrement dans les décisions stratégiques concernant la ligne éditoriale, ainsi que les couvertures et les articles des magazines et journaux du groupe Lagardère, Paris Match et le Journal du Dimanche, ainsi que de la radio Europe 1. Bruxelles reproche aussi à Vivendi son intervention dans les décisions relatives aux licenciements et recrutements de journalistes pour ces médias.La Commission européenne avait annoncé il y a deux ans l’ouverture d’une enquête formelle, peu après avoir accordé à Vivendi l’autorisation d’absorber son ancien rival, à condition de céder sa filiale édition et le magazine Gala.L’ONG Reporters sans frontières avait réclamé une telle enquête, “compte tenu des nombreux signaux attestant d’une emprise croissante de Vincent Bolloré”.A Paris Match par exemple, l’arrivée en septembre 2022 de Laurence Ferrari pour succéder au rédacteur en chef Bruno Jeudy avait été interprétée comme une marque de la mainmise du milliardaire breton, alors premier actionnaire de Lagardère.Bruno Jeudy avait dénoncé l’absence de une consacrée à Emmanuel Macron au lendemain de sa réélection à la présidence française en 2022 et la couverture dédiée au cardinal ultra-conservateur Robert Sarah.En 2021, Europe 1 avait pour sa part annoncé un rapprochement avec la très conservatrice chaîne d’informations CNews, propriété de Vivendi, entraînant une vague de départs volontaires ou contraints après une grève historique, sur fond de craintes concernant la droitisation de la radio.Interrogé vendredi par l’AFP, Lagardère n’a pas souhaité faire de commentaire. Il a été absorbé en novembre 2023 par Vivendi et fait désormais partie de Louis Hachette Group.

La Bourse de Paris termine à plat une séance de consolidation

La Bourse de Paris a terminé stable vendredi, sans entrain face aux négociations commerciales toujours en cours entre le États-Unis et certains de ses partenaires commerciaux, alors que débute la saison des résultats d’entreprises.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, est resté stable (+0,01%), prenant quelque 0,67 point, pour s’établir à 7.822,67 points à la clôture. La veille, il avait grimpé de 99,91 points (+1,29%) pour terminer à 7.822,00 points.Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM, décrit une séance atone, les marchés se situant “dans une phase de consolidation et d’attentisme”.”Les marchés tentent de se convaincre que la guerre commerciale n’aura pas lieu”, affirme-t-il à l’AFP, les indices résistant aux “récentes annonces de droits de douane supplémentaires qui s’égrènent au fil des jours”.Donald Trump a donné aux partenaires commerciaux des États-Unis jusqu’au 1er août pour parvenir à un accord avec la Maison-Blanche au sujet des droits de douane.Il n’a jusqu’à présent annoncé que des accords avec l’Indonésie, le Royaume-Uni et le Vietnam, ainsi qu’un accord avec la Chine visant à réduire temporairement les taxes douanières entre les deux premières puissances économiques mondiales.Les investisseurs scrutent la publication des résultats d’entreprises, le “moment de vérité” sur les conséquences de la guerre commerciale de Donald Trump, relève M. Ielpo.Côté valeurs, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a demandé vendredi à Vincent Bolloré de déposer une offre pour racheter les actions de Vivendi qu’il ne détient pas déjà, ce qui pourrait entraîner le retrait du groupe de la Bourse.L’AMF considère que la part de Bolloré dans Vivendi dépasse le seuil des 30%, avec les 29,9% détenues par le groupe Bolloré et les actions auto-détenues par Vivendi (3,7% du capital) “contrôlée de fait” par le milliardaire Vincent Bolloré. Ce seuil de 30% déclenche en France l’obligation de lancer une offre publique obligatoire pour racheter les titres restants.Le cours de l’action Vivendi a terminé vendredi en forte hausse de 13,26% à 3,33 euros, les actionnaires s’attendant à bénéficier d’une prime au moment de l’offre.

L’UE renforce ses sanctions contre la Russie, en attendant Washington

L’UE a renforcé vendredi ses sanctions contre Moscou, en ciblant la manne pétrolière russe, avec l’espoir d’être bientôt rejointe par les Etats-Unis, si Vladimir Poutine devait persister dans sa guerre contre l’Ukraine.Ce paquet de sanctions, le 18e depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, est “l’un des plus sévères contre la Russie à ce jour”, a assuré la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.Celles-ci prévoient entre autres un abaissement du plafond du prix du pétrole brut russe exporté, désormais fixé à un peu plus de 45 dollars le baril, soit 15% de moins que le prix moyen du baril russe sur le marché.Le mécanisme interdit à toute compagnie pétrolière, flotte marchande, etc. de vendre du pétrole russe au-dessus d’un certain prix, sous peine de sanctions.- “Au bon moment” -“Tous ensemble, nous intensifions la pression sur la Russie pour obtenir un cessez-le-feu inconditionnel”, a souligné le président français Emmanuel Macron. “Cette décision est essentielle et arrive au bon moment”, a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur le réseau social X. Le Kremlin a affirmé de son côté qu’il ferait en sorte de “minimiser” les conséquences de ces sanctions, promettant qu’elles auraient des “effets négatifs” pour les Européens.L’UE a interdit toute importation de pétrole russe sur son territoire, mais Moscou continue à exporter son brut vers d’autres pays, dont l’Inde ou la Chine.”Les exportations de pétrole représentent toujours un tiers des revenus de la Russie”, avait souligné en juin la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.Pour réduire cette manne, essentielle à la Russie pour financer sa guerre contre l’Ukraine, le G7 a décidé fin 2022 de fixer un prix de vente maximum, à 60 dollars le baril. Mais ce prix est désormais jugé trop élevé, compte tenu de la valeur actuelle du pétrole sur le marché, plutôt orientée à la baisse.Et si cette baisse du pétrole devait se confirmer, le nouveau mécanisme permet de suivre la tendance, en restant toujours 15% sous le prix moyen, un système jugé plus souple et efficace que le précédent. Le nouveau seuil, fixé à 47,6 dollars le baril, sera révisé tous les six mois pour tenir compte de l’évolution du marché, voire avant si nécessaire, selon un diplomate européen.- Maintenir la pression -Selon Mme Kallas, le plafond de 60 dollars a permis de réduire de 30% les revenus pétroliers russes.Il est d’autant plus efficace qu’il est appliqué par tous les pays du G7, ce qui cette fois ne sera pas le cas, les Etats-Unis n’ayant pour l’instant pas décidé de nouveau seuil. La Grande-Bretagne a toutefois annoncé vendredi s’y rallier et d’autres pays du G7, dont le Japon ou le Canada, pourraient suivre, selon des diplomates.Les Européens, dont la France, avaient promis il y a plusieurs semaines des sanctions “massives” si le président russe continuait à refuser tout cessez-le-feu, avec l’espoir que les Etats-Unis les suivraient.L’opération a été rendue plus compliquée par un veto de la Slovaquie et par les réticences de Donald Trump.Bratislava a finalement accepté de lever son veto et l’Union européenne espère désormais que les Etats-Unis la rejoignent dans les prochaines semaines, à l’expiration du délai fixé par le président américain. Donald Trump a donné lundi 50 jours à Moscou pour faire la paix, sous peine de lourdes sanctions visant ses alliés.”Avec les Etats-Unis, nous contraindrons Vladimir Poutine à un cessez-le-feu” en Ukraine, a affirmé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.La Russie a toutefois cherché très vite à contourner ces sanctions à l’aide d’une flotte “fantôme” de pétroliers, dont le nombre est évalué à plus de 500, et que l’UE a déjà prise pour cible.Dans le cadre de ce 18e train de sanctions, les 27 ont ajouté 105 pétroliers “fantômes” à leur liste noire de navires qui compte désormais 444 navires, a précisé la Commission européenne dans un communiqué.L’UE a également ajouté 22 entités, dont 11 non russes, ciblant des sociétés exploitant des navires “fantômes” ou aidant les Russes à contourner les sanctions. “Pour la première fois”, l’UE a ciblé une raffinerie de pétrole appartenant au groupe russe Rosneft en Inde, s’est félicitée Mme Kallas.Les Européens ont également renforcé leurs sanctions financières en ajoutant 22 banques aux 23 déjà interdites d’accès au système international de paiements, le Swift.

Wall Street sans direction claire, s’interroge sur les taux de la Fed

La Bourse de New York évolue en ordre dispersé vendredi, s’interrogeant sur la direction que pourrait prendre la Réserve fédérale (Fed) quant à ses taux après une salve de données économiques et de nouvelles déclarations d’un responsable de l’institution monétaire.Vers 13H50 GMT, le Dow Jones reculait de 0,19% tandis que l’indice Nasdaq gagnait 0,32% et l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,21%.”La plus grande nouvelle pour le marché a été le discours prononcé hier par Christopher Waller, l’un des gouverneurs de la Fed”, commente auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.M. Waller a répété qu’il était préférable d’abaisser les taux d’intérêt “plutôt trop tôt que trop tard”, craignant que la Fed ne commence à agir que lorsque l’économie aura commencé à décrocher.”Je vais tenter de les convaincre de l’intérêt de ma position, au final nous prendrons la décision que nous estimons être la meilleure compte tenu des données dont nous disposons”, a-t-il ajouté vendredi sur Bloomberg TV.”Les investisseurs ne pensent pas qu’il est très probable qu’ils obtiennent une baisse des taux, mais au moins il y aura une discussion animée” alors que M. Waller n’est pas le seul responsable de la Fed à pousser pour une baisse rapide des taux, juge Christopher Low.Le président américain Donald Trump a également de nouveau plaidé pour une baisse marquée des taux d’intérêt, estimant que l’économie américaine est “en pleine forme” et que l’inflation est “très faible”, a-t-il écrit sur son réseau social Truth Social.Les marchés tablent très largement une prolongation de la pause de la part du comité de politique monétaire de la Fed lors de sa prochaine réunion, les 29 et 30 juillet, n’anticipant une possible baisse des taux qu’à la réunion suivante, mi-septembre, selon l’outil de veille de CME, FedWatch.Ces interrogations font suite à la publication cette semaine d’une série d’indicateurs économiques sur l’inflation, l’emploi et la consommation des ménages globalement meilleurs qu’escompté, rassurant les investisseurs sur l’état de santé de l’économie des Etats-Unis.”Ces données ne suggèrent pas sans équivoque que l’économie (américaine, ndlr) fonctionne à plein régime, mais qu’elle reste sur une trajectoire de croissance positive, soutenue par un marché de l’emploi relativement solide qui a favorisé une croissance continue des dépenses de consommation”, estime Patrick O’Hare, de Briefing.com.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt à dix ans se détendait, à 4,43% contre 4,45% à la clôture jeudi.Les investisseurs attendent désormais la publication d’une première estimation de la confiance des consommateurs pour le mois de juillet.Au tableau des valeurs, Netflix (-4,15% à 1.221,63 dollars) était boudé malgré la publication d’un bond de 45% de son bénéfice net pour le deuxième trimestre, à 3,125 milliards de dollars, un signe que les hausses de prix et l’offre publicitaire sont de plus en plus payantes pour la plateforme leader du streaming vidéo.Pour Christopher Low, cela est “avant tout dû à des prises de bénéfice alors que l’action Netflix a eu un très bon trimestre”.Le géant américain du pétrole Chevron (+0,09% à 151,46 dollars) était pratiquement stable après la finalisation du rachat pour 53 milliards de dollars de son compatriote Hess, particulièrement motivé par sa part dans l’immense champ pétrolier Stabroek Block, au large du Guyana.L’opération a été rendue possible par une décision de la Chambre de commerce internationale (ICC), qui a tranché en sa faveur un litige l’opposant à son concurrent ExxonMobil (-1,15% à 110,38 dollars).ExxonMobil et l’entreprise chinoise Cnooc, qui détiennent également une importante participation dans Stabroek, avaient revendiqué auprès de l’ICC un droit de préemption sur les parts détenues par Hess en cas de rachat du groupe par Chevron.Le conglomérat industriel 3M (-1,85% à 156,20 dollars) était boudé malgré des résultats supérieurs aux attentes et d’un relèvement de ses prévisions de ventes pour l’année entière.

Wall Street sans grand élan, s’interroge sur les taux de la Fed

La Bourse de New York a ouvert en petite hausse vendredi, s’interrogeant sur la direction que pourrait prendre la Réserve fédérale (Fed) quant à ses taux après une salve de données économiques et de nouvelles déclarations d’un responsable de l’institution monétaire.Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,18%, l’indice Nasdaq gagnait 0,35% et l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,25%.

2.000 milliards, pour quoi faire? La proposition budgétaire de l’UE

Les 27 Etats membres de l’Union européenne ont débattu pour la première fois vendredi de son prochain budget, chiffré à 2.000 milliards d’euros, selon une proposition de la Commission.Un accent mis sur la compétitivité, des aides aux agriculteurs sous une toute nouvelle forme… Voici ce que contient le paquet mis sur la table par l’exécutif européen pour 2028-2034.Compétitivité, défense, éducationLe deuxième mandat d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne a été marqué par un virage pro-entreprises, qu’elle justifie par une concurrence économique féroce des Etats-Unis et de la Chine.Cette orientation est clairement reflétée dans sa proposition de budget, avec 451 milliards d’euros alloués à la compétitivité et l’innovation.L’enveloppe comprend quelque 131 milliards d’euros pour l’espace et la défense. Des fonds censés financer la recherche et le développement, muscler l’industrie de défense européenne et assister les Etats membres dans l’achat d’armement.Le texte porte également à 40 milliards le budget consacré au célèbre programme de mobilité étudiante Erasmus.L’UE propose par ailleurs d’allouer 100 milliards de dollars à l’Ukraine, pour financer sa reconstruction.PAC ou pas PAC?Dans son nouveau budget, la Commission propose aussi une vaste refonte de la politique agricole commune, la PAC, ce mécanisme qui sert notamment à verser des aides directes aux agriculteurs.Plutôt que de lui consacrer un budget dédié, comme c’était le cas jusqu’ici, l’exécutif européen suggère d’intégrer la PAC à un fonds beaucoup plus vaste de “partenariat national et régional”. Une mesure qui alarme la profession, convaincue que cela reviendra à diluer les aides qui lui sont destinées.La Commission se veut pourtant rassurante et promet de sécuriser au moins 300 milliards d’euros pour les revenus des agriculteurs.Quid du climat?La Commission affirme que 35% du budget proposé, hors espace et défense, aura un impact positif pour le climat, soit quelque 650 milliards d’euros. Des ONG jugent que cet objectif est trop vague. C’est un “exercice de relations publiques”, sans garantie, redoute le WWF.Le think tank E3G pense au contraire que l’Union européenne augmente ses financements et qu’elle maintient les ambitions climatiques du Pacte vert adopté lors du précédent mandat. Mais la négociation s’annonce difficile dans les deux ans à venir, alors que l’Europe se droitise et qu’une série d’Etats européens réclament de réduire la portée de lois environnementales.Le come-back du nucléaireSans rentrer dans les détails, le nouveau budget ouvre par ailleurs la voie au financement de nouvelles capacités nucléaires. Dans le précédent budget, le nucléaire était présenté comme une priorité “négative”, donc non éligible à des fonds européens. Ce n’est plus le cas dans la proposition 2028-2034. Cela pourrait représenter la levée d’un tabou en Europe, où l’Allemagne s’oppose au financement de l’atome.En matière d’énergie, la Commission insiste sur la multiplication par cinq des fonds consacrés aux projets d’interconnexions entre pays européens, avec une enveloppe d’une trentaine de milliards d’euros. Une problématique soulevée lors de la panne géante en Espagne Etat de droit”Pas d’argent de l’UE, sans un respect de l’Etat de droit”: lors de sa présentation du budget, le commissaire européen au Budget, Piotr Serafin, a édicté cette règle claire.Bruxelles veut ainsi renforcer son dispositif qui conditionne le versement de milliards d’euros de fonds européens au respect de l’Etat de droit (indépendance de la justice, liberté de la presse…).Cet outil a été utilisé pour la première fois en 2022 contre la Hongrie qui a dénoncé un “outil de pression politique et idéologique”. Aide au développementDernière grosse tranche du budget européen: 200 milliards d’euros d’aide au développement.Le déblocage de ces fonds a été salué par plusieurs ONG après l’effondrement des financements américains dédiés à l’aide internationale.Cet argent servira aussi à multiplier des partenariats avec les pays situés le long des routes migratoires, comme la Tunisie ou le Maroc.Les Européens attendent de ces pays qu’ils stoppent les départs de migrants vers les frontières de l’UE, avec à la clé un paquet d’aide et des investissements. 

Les compagnies des eaux britanniques épinglées pour une hausse massive des pollutions

Le nombre d’épisodes sérieux de pollution causés par des compagnies des eaux en Angleterre ont grimpé en flèche l’an dernier, selon un rapport officiel publié vendredi, qui ternit un peu plus l’image d’un secteur en crise.Les compagnies des eaux britannique, privatisées depuis 1989, sont sous le feu des critiques depuis plusieurs années à cause du déversement de quantités importantes d’eaux usées dans les cours d’eau et en mer, accusées d’avoir trop peu investi dans un système d’égouts obsolète.Les neuf compagnies d’Angleterre ont vu “une augmentation de 60% des incidents de pollution graves en 2024 par rapport à 2023”, résume dans un communiqué l’Agence pour l’environnement (Environment Agency).Dans son rapport, cet organisme public a compté 75 épisodes de pollution grave, dont une grande partie causée par le fournisseur de la région de Londres Thames Water, en grande difficulté financière et qui cherche activement un repreneur privé pour éviter un sauvetage par l’Etat.Certains déversements “ont eu un impact sur des eaux protégées pour la faune et la baignade”, tuant parfois de nombreux poissons, précise l’Agence pour l’environnement, qui pointe le sous-investissement, l’entretien défaillant et les conséquences du changement climatique.Mais “aucun de ces facteurs (…) ne peut excuser le nombre inacceptable d’incidents de l’année dernière”, insiste l’organisme.La Commission parlementaire des Comptes publics a publié en parallèle, vendredi, un autre rapport appelant le gouvernement à réformer les régulateurs du secteur de l’eau (l’Agence pour l’Environnement et l’Ofwat), “débordés par le nombre” d’infractions des compagnies et “incapables de dissuader ces entreprises d’agir illégalement”.Alors que les factures d’eau vont augmenter au cours des prochaines années pour financer les investissements massifs indispensables, la Commission pointe dans un communiqué “les défaillances financières” et “les versements de dividendes excessifs” de ces compagnies qui plombent la confiance du public dans le secteur.Les chiffres de la pollution “sont honteux” a réagi vendredi le ministre britannique de l’Environnement Steve Reed, indiquant qu’une Commission indépendante sur l’eau rendra ses conclusions la semaine prochaine “pour renforcer les règles afin que nous puissions nettoyer nos rivières, nos lacs et nos mers”.L’exécutif travailliste, arrivé au pouvoir il y a un peu plus d’un an, a promis de réformer un secteur “en crise” et a déjà légiféré, notamment pour durcir les sanctions contre les patrons de compagnies qui ne respecteraient pas la loi.

Emballages: Bruxelles attaque la France pour son logo “Triman”

La Commission européenne a assigné la France devant la Cour de justice de l’UE pour contester son étiquetage obligatoire “Triman”, un logo de tri qui figure sur les produits recyclables et que Bruxelles considère comme un obstacle à la libre circulation des marchandises.Instauré en 2015, le logo “Triman” est ce personnage à trois flèches qui indique aux consommateurs qu’un produit ou un emballage ne doit pas être jeté avec les ordures ménagères, mais dans la poubelle jaune ou rapporté dans un point de collecte pour être recyclé.Mais l’Union européenne combat la multiplication des étiquetages nationaux, que Bruxelles considère comme un frein pour bâtir un marché intérieur européen puissant face à la Chine ou aux Etats-Unis.Il y a quelques semaines, devant la presse, le commissaire européen Stéphane Séjourné avait spécifiquement visé l’obligation française du logo Triman, y voyant une “barrière au marché intérieur”, car “l’étiquetage enferme le produit dans le marché français”.La Commission européenne a indiqué jeudi avoir saisi la Cour de justice de l’Union européenne contre la France, estimant “disproportionnées” les “exigences françaises” de cette signalétique, “un obstacle à la libre circulation des marchandises”. D’autres possibilités, “moins restrictives pour les échanges (commerciaux) entre les États membres, existent pour informer les consommateurs”, affirme la Commission. L’Union européenne prévoit par ailleurs une signalétique harmonisée d’ici août 2026 et qui devra être affichée sur tous les emballages à partir du 12 août 2028.

La Bourse de Paris en hausse, profite des records de Wall Street

La Bourse de Paris se laisse porter vendredi par les records de Wall Street la veille, après la publication de données rassurantes sur la santé économique des Etats-Unis, qui retardent toutefois la perspective d’une prochaine baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed).L’indice vedette CAC 40 prenait 45,50 points (+0,58%) vers 09H40, à 7.867,50 points. La veille, il a bondi de 99,91 points (+1,29%).Les Bourses “européennes progressent, indiquant que la hausse spectaculaire des marchés actions mondiaux pourrait se poursuivre, les solides données économiques apaisant les inquiétudes sur la santé de l’économie américaine”, a commenté Patrick Munnelly, analyste de Tickmill Group.La publication jeudi aux Etats-Unis d’une baisse la semaine dernière du nombre hebdomadaire de demandeurs d’emploi et d’une hausse en juin des ventes au détail, baromètre de la consommation des ménages, a été un facteur d’optimisme permettant à Wall Street de franchir de nouveaux records.”Avec des données économiques plus solides et une hausse continue des anticipations d’inflation, les investisseurs ont réduit leurs attentes de baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed)”, a cependant souligné Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.Les taux directeurs de la Fed – qui guident les coûts d’emprunt des particuliers et des entreprises – sont compris entre 4,25% et 4,50% depuis décembre.L’un des gouverneurs de la Fed, Christopher Waller, a de nouveau défendu, jeudi soir lors d’un discours à New York, “sa préférence pour une baisse de 25 points de base lors de la réunion de fin juillet” du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), a retenu Jim Reid.”Avec une inflation proche de la cible (de 2% de la Fed, NDLR) et des risques de hausse limités, nous ne devrions pas attendre que le marché du travail se détériore pour baisser les taux”, a déclaré Christopher Waller, estimant que toute poussée d’inflation liée aux droits de douane serait temporaire selon lui.”Il est toutefois peu probable que Waller n’obtienne le soutien du FOMC en juillet et c’est pourquoi les mouvements sur le marché obligataire sont modestes”, explique Jim Reid.Sanofi acquiert BlueprintLe géant pharmaceutique Sanofi (+0,07% à 83,60 euros vers 10H05) a annoncé vendredi la “finalisation de l’acquisition de Blueprint Medicines”, une biotech américaine. L’opération permet au groupe français de se renforcer dans les maladies immunologiques rares, en ligne avec sa stratégie actuelle visant à devenir un leader mondial en immunologie.

Les Bourses européennes ouvrent en hausse

Les Bourses européennes ont ouvert en hausse vendredi, tirées par les records franchis la veille à Wall Street, après la publication de données jugées rassurantes sur la santé économique des Etats-Unis.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,47%, Londres 0,17%, Francfort 0,43% et Milan 0,45%.