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A Toulouse, audience “cruciale” sur les recours contre l’autoroute A69

Le tribunal administratif de Toulouse examine au fond mardi les recours des opposants à l’A69 qui souhaitent voir interrompre les travaux de cette autoroute de 53 km reliant Castres à la ville rose, qui doit ouvrir fin 2025.Face à la juridiction installée au bord du Canal du Midi, six militants écologistes se sont perchés lundi matin dans des platanes, avec une banderole “Stop A69. Courage” pour demander aux magistrats d’en avoir.”Si le tribunal est complètement impartial et juge en droit, il a l’occasion de créer une jurisprudence qui permettra de refondre en profondeur le droit environnemental et l’application du droit environnemental sur des projets comme ça”, espère Thomas Digard, l’un des porte-parole du collectif La Voie est libre, opposé depuis l’origine au projet.Un rassemblement est prévu mardi à partir de 08h00 sur le parvis de la gare de Toulouse, à quelques mètres du tribunal où l’examen du dossier est programmé une heure plus tard.Avant cette “audience cruciale”, dixit M. Digard, les opposants ont vu avec satisfaction la rapporteure publique, magistrate dont les conclusions doivent guider la juridiction dans l’examen des recours, maintenir sa demande d'”annulation totale” de l’arrêté préfectoral du 1er mars 2023 ayant autorisé le chantier.- “Intérêt public” -Depuis quelques jours, plusieurs personnalités publiques ont fait part de leur soutien aux anti-A69 sur les réseaux sociaux, comme les acteurs Mélanie Laurent et Bruno Solo, le chanteur Frah du groupe Shaka Ponk ou le défenseur des baleines Paul Watson.De son côté, Atosca, futur concessionnaire de l’autoroute et actuellement en charge du chantier, entend venir défendre devant le tribunal “l’intérêt public de l’A69”.Selon Atosca, l’A69, dont l’objectif est de désenclaver le sud du département du Tarn, bénéficie du “soutien d’une très large majorité des élus et des Tarnais” et sa construction répond à “différents enjeux (notamment territoriaux, démographiques, sécuritaires et économiques)”.Au-delà de l’impact écologique, les opposants mettent aussi en cause le coût de l’infrastructure pour ses futurs utilisateurs.Or, la semaine passée, la préfecture d’Occitanie a annoncé qu’un accord avec les collectivités locales avait été trouvé pour réduire les tarifs d’accès sur une partie de la future autoroute.- Revêtement au printemps ? -Avant cette “audience décisive pour l’avenir de cette autoroute au tribunal administratif de Toulouse, il est important que notre assemblée affiche son soutien indéfectible à cette infrastructure essentielle à l’avenir du Tarn”, a souligné dans un communiqué Christophe Ramond, président PS du conseil départemental après le vote unanime des élus tarnais sur cette réduction de tarif.Atosca assure qu’en dépit des différentes manifestations et mobilisations qui ont émaillé le chantier depuis plusieurs mois, l’autoroute ouvrira bien fin 2025 comme prévu.Alors que les opposants ne cessent de dénoncer des manquements, erreurs ou approximations qui entraveraient la bonne marche des travaux, le futur concessionnaire affirme que “si des écarts sont constatés” par rapport à l’arrêté préfectoral d’autorisation environnementale, “des mesures correctives sont mises en œuvre”.”Plus de 1.000 salariés travaillent sur le chantier actuellement, Atosca a désormais concrétisé plus de 300 millions d’euros, soit 65% du budget total du chantier”, a-t-il souligné, annonçant de “nouvelles étapes structurantes” pour le printemps.En mars, seront ainsi installées les deux centrales d’enrobés à chaud qui doivent fabriquer le revêtement de la future autoroute, a précisé le groupe.A moins que le tribunal de Toulouse décide d’ici quelques semaines de remettre en cause l’autorisation environnementale ayant permis ce chantier contesté.

Dernière ligne droite au Parlement pour la loi d’orientation agricole, avant le Salon

Le gouvernement est engagé dans une course contre la montre au Parlement pour faire adopter rapidement son projet de loi d’orientation agricole. Brandi comme réponse à la grogne du secteur, mais fustigé par la gauche, il doit être voté mardi au Sénat.Une loi d’orientation bouclée juste avant le Salon de l’agriculture ? C’est l’objectif affiché par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, déterminée à aller vite avant le coup d’envoi de l’événement annuel phare du monde paysan, samedi à Paris.Cela passe d’abord par un vote solennel au Sénat, prévu mardi en début d’après-midi. La chambre haute, dominée par une alliance droite-centristes qui soutient le gouvernement, devrait adopter confortablement ce texte.Présenté il y a environ un an sous le gouvernement Attal en réaction à une crise agricole qui avait enflammé les ronds-points, les autoroutes et l’édition 2024 du Salon, adopté par l’Assemblée nationale au printemps, le projet de loi d’orientation agricole n’a pas pu être examiné plus tôt au Sénat. En cause, la dissolution puis la censure du gouvernement Barnier, qui ont reporté par deux fois les travaux des sénateurs.- “Année difficile” -“Les agriculteurs viennent de vivre une année difficile. Ils ont été entravés dans leur volonté d’entreprendre. Il faut les encourager à s’installer, mais aussi à rester dans la profession”, appuie la sénatrice Les Républicains Dominique Estrosi-Sassone.Après le vote de la chambre haute, une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept sénateurs et sept députés se tiendra à partir de 18H30 au Sénat pour tenter de dégager, au pas de charge et à huis clos, un texte de compromis entre les deux chambres. Si les parlementaires y parviennent, leur version commune pourrait être soumise aux deux chambres avant samedi — voire dès mercredi — pour deux ultimes votes qui vaudront adoption définitive. Dans le cas contraire, la “navette” parlementaire reprendrait et l’agenda s’allongerait de plusieurs semaines.Des sources parlementaires n’excluent cependant pas un report du vote après les congés parlementaires.L’issue des tractions reste incertaine: Assemblée et Sénat ont toujours d’importantes divergences de vues sur plusieurs points irritants, même si le camp gouvernemental sera majoritaire en CMP.Le texte balaye en effet des sujets très divers, de la transmission d’exploitations pour faire face au vieillissement du métier aux objectifs de l’enseignement agricole en passant par le statut des haies ou la répression des atteintes environnementales.Il entend surtout ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” et fait de la souveraineté alimentaire un “intérêt fondamental de la Nation”.Les sénateurs lui ont associé un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, mesure miroir de la “non-régression environnementale” déjà consacrée dans la loi.- “Coup de force” -A l’initiative du sénateur LR Laurent Duplomb et dans un climat parfois tendu dans l’hémicycle, la chambre haute a aussi nettement allégé les contraintes des agriculteurs en matière d’atteintes environnementales — largement dépénalisées —, d’installations agricoles ou de destruction de haies. Dans le même temps, elle a écarté la plupart des références à la “transition” écologique au profit de la notion plus neutre “d’adaptation”.Ces évolutions, votées souvent contre l’avis du gouvernement, ont inquiété la gauche. “C’est un texte ultralibéral, à la limite de l’obscurantisme”, a regretté le sénateur socialiste Jean-Claude Tissot.”Le Sénat a transformé le projet de loi en machine de guerre contre l’agriculture familiale et contre l’environnement”, s’est indignée la présidente LFI de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale Aurélie Trouvé. “Un signal alarmant de la montée en puissance des idées d’extrême droite”, a renchéri l’ONG Greenpeace dans un communiqué.Les parlementaires écologistes ont eux aussi dénoncé un “coup de force” destiné à “permettre quelques effets d’annonces d’Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture”. Dénonçant un agenda “intenable”, ils ont demandé que le projet de loi puisse être examiné “dans des conditions normales”, “jusqu’à mi-mars”.Même le camp présidentiel s’oppose à certains ajouts sénatoriaux: “il est hors de question qu’on se laisse faire” lors de la CMP, lance un cadre macroniste, prêt à engager le rapport de force avec la droite.

Airbags Takata: Citroën finit par immobiliser 236.000 voitures dans le nord de la France

Quelque 236.900 propriétaires de Citroën C3 et DS 3 dans le nord de la France ont été appelés lundi à ne plus rouler le temps que soient changés leurs airbags, dans le cadre d’une nouvelle vague d’immobilisation liée au scandale Takata.Ces airbags sont susceptibles de causer de graves blessures et ont déjà provoqué au moins un décès en métropole et onze en Outre-mer, où le climat dégrade plus vite un de leurs composants, selon le ministère des Transports.Volkswagen, Nissan, BMW ou Toyota, entre autres, ont rappelé des millions de véhicules équipés de ces airbags dangereux, avec des campagnes de rappels encore en cours aujourd’hui.Suite à plusieurs accidents mortels, une première campagne d’immobilisation — appelée “stop drive” — avait déjà été lancée par Citroën et DS début 2024 dans le sud de l’Europe et au Maghreb, immobilisant des milliers d’automobilistes pendant des semaines. En France, elle concernait le sud du pays et surtout l’Outre-mer. La décision de commencer les rappels par ces régions avait été prise “sur la base de critères de chaleur et d’humidité des climats sur le long terme”, soit les deux facteurs qui endommagent ces airbags, selon Stellantis, la maison-mère de Citroën et DS.Toyota et Volkswagen ont d’ailleurs demandé en janvier à des milliers de clients d’outremer de ne plus conduire non plus.Les véhicules concernés par le rappel de lundi sont situés au nord d’une ligne Lyon-Clermont-Ferrand et ont été immatriculés entre 2008 et 2013. Citroën les avait déjà appelés à passer au garage depuis janvier 2025 mais sans les immobiliser. De nouveaux tests effectués sur une voiture en Loire-Atlantique, au nord de cette ligne donc, ont montré une “dégradation des propriétés” du nitrate d’ammonium, le produit qui sert à gonfler le coussin en cas d’accident, selon un porte-parole du groupe Stellantis à l’AFP. Le groupe Stellantis a donc décidé d’étendre “par précaution” la mesure d’immobilisation au reste de la France, a-t-il indiqué.Sollicité lundi, le ministère des Transports a précisé cependant qu’il avait demandé dès le mois de décembre 2024 à Stellantis de lancer cette campagne “stop drive” pour les C3 et DS 3 dont “la durée de vie sûre” était “inférieure à l’âge du véhicule”.Les propriétaires de ces véhicules sont appelés à prendre rendez-vous sur le site internet de Citroën.Lors du premier rappel en 2024, Stellantis a dû mobiliser en urgence son réseau de concessionnaires, assailli de demandes d’automobilistes redoutant un accident, prêter des milliers de voitures en remplacement et doper la production de nouveaux airbags adaptés.Mais le constructeur a maintenant des stocks d’airbags de remplacement et les concessionnaires peuvent les installer “tout de suite”, a souligné le porte-parole.Le groupe a aussi mobilisé huit de ses usines en France (Rennes, Poissy, Sochaux, Mulhouse, Trémery, Charleville-Meizières, Hordain, Douvrin) pour accueillir des clients. – Autres rappels -Avec ses courriers et ses campagnes d’affichage, Stellantis ne touche pas immédiatement tous les clients: sur 73.800 personnes prévenues en janvier dans le nord de la France, 42.400 se sont inscrits pour une réparation, et 17.600 voitures ont été révisées, selon Stellantis. Depuis avril 2024, dans le cadre de la première vague de rappel lancée dans le sud de l’Europe et au Maghreb, plus de 400.000 voitures ont été réparées, sur les 530.000 Citroën C3 et DS3 vendues entre 2009 et 2019 dans les zones concernées.Le ministère des Transports a également lancé en janvier des campagnes d’information dans les stations-service en Outre-mer, et les centres de contrôle technique doivent prévenir les clients concernés dans toute la France lors du passage de leur véhicule.Les véhicules vendus entre 2014 et 2019 dans le nord de la France et d’autres pays d’Europe (Allemagne, Autriche, Suisse… pour un total de 869.000 véhicules) feront l’objet de prochaines vagues de rappel, mais sans immobilisation, a précisé Stellantis.Parallèlement, plusieurs propriétaires de C3 ont déposé des plaintes contre Stellantis pour “mise en danger de la vie d’autrui” et “pratiques commerciales trompeuses”, demandant notamment des compensations financières.

Paris promeut la création d’une “Banque européenne de la décarbonation et de l’électrification”

La France souhaite la création d’une “Banque européenne de la décarbonation et de l’électrification” pour aider les entreprises industrielles européennes à abandonner les énergies fossiles et à investir dans leur transition énergétique, a indiqué Bercy lundi.Le gouvernement français a envoyé “il y a un mois” une proposition en ce sens à la Commission européenne et “soutiendra” cette idée lors des prochains conseils européens de la Compétitivité le 6 mars, et de l’Energie le 12 mars, a précisé le ministère de l’Industrie et de l’Energie.A quelques jours de la présentation prévue le 26 février par la Commission de ses propositions pour aider à une transition verte de l’industrie et alléger le fardeau réglementaire des entreprises, Paris souhaite que le dispositif français de subventions aux entreprises qui investissent pour s’électrifier ou réduire leurs émissions de CO2 soit répliqué et étendu à tous les pays de l’UE.Le mécanisme français a été lancé pour les 50 sites industriels les plus émetteurs de CO2 (ciment, engrais, pétro-chimie, métaux..). Prévoyant 1,6 milliard d’euros pour 2025, il a été adopté formellement par un amendement lors du vote du budget de la France pour 2025.”C’est un mécanisme de paiement à la tonne de CO2 évitée” qui fonctionne par appels d’offres sur une période de 10 à 15 ans, explique-t-on à Bercy.Les fonds de la nouvelle banque viendraient du fonds européen d’innovation. Celui-ci accorde jusqu’à présent des subventions en se basant uniquement sur le coût de l’investissement nécessaire à la construction d’une nouvelle chaudière ou d’un nouvel équipement qui permettra à l’industriel de réduire ses émissions de CO2. Or les entreprises freinent leurs dépenses de décarbonation en ce moment car leurs investissements ne seraient pas rentables, ou alors ne seraient rentables que si la tonne de CO2 était plus chère sur le marché européen ETS d’échange de quotas d’émissions, fait valoir Bercy.”Le marché carbone aujourd’hui est à 60, 70 voire 80 euros la tonne de CO2. Et quand on est dans l’industrie, le procédé de décarbonation choisi n’est peut-être rentable qu’à 100, 120 ou 150 euros la tonne de CO2 émis. L’idée est donc de payer le complément”, indique le ministère français.”Ce que nous proposons, c’est que le fonds d’innovation devienne une banque de la décarbonation, et qu’il fonctionne sur des appels d’offres pour des versements sur dix ou quinze ans, à la tonne de CO2 effectivement evitée. C’est plus vertueux que ce qui se fait aujourd’hui”, précise-t-on.Le système de Banque de la décarbonation promu par la France permettrait en plus de “payer la décarbonation d’aujourd’hui avec les futures recettes du système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne”, fait valoir Bercy.”Toutes les technologies de décarbonation seraient admises”, du solaire thermique au nucléaire, en passant par le captage de CO2, ajoute le ministère français.La France estime “entre 50 et 80 milliards d’euros” les besoins d’investissement public et privé nécessaires à la décarbonation de sa propre industrie lourde. De son côté, la Commission européenne a calculé un besoin total de “600 ou 700 milliards d’euros” pour financer la décarbonation industrielle de l’ensemble des 27 pays, rappelle Bercy.

Au Havre, l’usine d’éoliennes en mer produira des machines plus puissantes pour concurrencer la Chine

L’usine d’éoliennes en mer de Siemens Gamesa va investir 200 millions d’euros pour étendre son site français du Havre et y produire des pales “parmi les plus longues au monde”, dans le but de rivaliser avec la Chine, ont annoncé lundi le ministre français de l’Énergie et la société germano-espagnole.”Notre objectif est de produire en France les composants nécessaires aux futurs parcs éoliens. Pour y parvenir, il est essentiel de fabriquer des turbines plus puissantes, adaptées à l’évolution des technologies”, a déclaré le ministre chargé de l’Energie, Marc Ferracci, lors de la pose de la première pierre de l’extension.Inaugurée en 2022, sur un site de 36 hectares, l’usine produit aujourd’hui des pales de 75 et 81 mètres de longueur et assemble des nacelles pour des turbines éoliennes de 7 ou 8 MW. Elle équipe cinq parcs éoliens marins français en construction (Courseulles-sur-mer, Yeu-Noirmoutier, Dieppe-Le Tréport) ou en service (Fécamp, Saint Brieuc). L’extension qui devrait être achevée en 2026 “fera entrer l’éolien en mer dans une autre dimension” en produisant des pales longues de 115 mètres, selon la filiale de l’énergéticien allemand Siemens Energy issue de la fusion de Siemens Wind Power et Gamesa.”Avec un rotor de 236 mètres et une puissance de 14 MW”, précise-t-elle, “cette sixième génération de machines Siemens Gamesa sera parmi les plus puissantes au monde”, sans toutefois détrôner la Chine.En Chine, les fabricants chinois sont déjà lancés dans une course au gigantisme, avec des éoliennes allant jusqu’à 18 MW de puissance aujourd’hui et d’autres annoncées en développement à 22 MW par le leader mondial Goldwind.Au total, le projet a bénéficié de près de 170 millions d’euros de soutien public: 35 millions en financements européens, 80 millions des collectivités locales et 54 millions d’euros en crédit d’impôt. “Un soutien important, assumé” face à “une concurrence de plus en plus féroce et parfois déloyale”, a indiqué le ministre, en visant la Chine, sans la nommer.Ce projet “permet à la France et à l’Europe de rester au cœur du développement, de la fabrication et de l’installation de nos éoliennes en mer”, a assuré Yara Chaktoura, la présidente Siemens France dans un communiqué.”La position de la France est claire: l’Europe doit se préparer à riposter et à s’armer. Nous devons faire plus pour soutenir nos industries et nos emplois, notamment en intégrant une préférence européenne dans la commande publique”, a souligné M. Ferracci. Le ministre a d’ailleurs annoncé l’introduction de “critères de résilience dans les prochains appels d’offres”, pour favoriser “le contenu industriel local et l’achat de turbines fabriquées en Europe et en France”. Ces critères “d’éligibilité et de sélection” se concrétiseront “dès cette année” pour l’appel d’offres n°9 dont les lauréats seront désignés “d’ici fin 2025”. Au 30 septembre 2024, la France avait atteint une capacité d’éolien en mer installée de 1,5 GW. Elle ambitionne 18 GW d’éolien en mer à l’horizon 2035 et 45 GW d’ici 2050.

La Bourse de Paris termine en légère hausse, avec la défense en première ligne

La Bourse de Paris a terminé en légère hausse de 0,13% lundi à l’issue d’une séance marquée par la géopolitique à l’approche des premières discussions russo-américaines en trois ans, notamment au sujet de l’Ukraine.L’indice vedette CAC 40 a gagné 10,59 points et s’est établi à 8.189,13 points à la clôture. Depuis le 1er janvier, il a avancé de 10,95% et se rapproche de ses plus hauts niveaux en séance (8.259,19 points) et en clôture (8.239,99 points) tous deux touchés en mai 2024.”La pression accrue des États-Unis sur l’Europe pour qu’elle augmente ses budgets de défense” retient l’attention des investisseurs, souligne Patrick Munnelly, analyste chez Tickmill Group.Les investisseurs ont les yeux rivés sur les hauts responsables russes et américains qui doivent se retrouver mardi en Arabie saoudite pour des pourparlers destinés à rétablir les relations entre Moscou et Washington. Les deux puissances devraient officiellement poser les prémices de négociations sur l’Ukraine et d’une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump.Cette rencontre intervient après trois années d’un gel quasi-total des relations entre les deux puissances.Les puissances européennes, de facto mises à l’écart des échanges russo-américains après avoir essuyé à Munich de sévères critiques du vice-président américain JD Vance, essayent désormais définir une réponse commune, malgré leurs divisions.Lundi, une dizaine de dirigeants de pays européens, de l’UE et le chef de l’Otan sont arrivés à l’Elysée, à Paris, pour une réunion d’urgence sur l’Ukraine et la défense européenne, organisée à la hâte par le président français Emmanuel Macron.Ukrainiens et Européens craignent eux d’être lâchés par Washington, qui pourrait chercher un accord avec la Russie dans leur “dos”.Dans ce contexte, “les valeurs de défense de toute l’Europe ont progressé”, note M. Munnelly.A la cote parisienne, Thales a bondi de 7,83% à 178,30 euros et Dassault Aviation de 6,49% à 233,00 euros. Safran s’est octroyé 2,48% à 252,10 euros.La Française des jeux (FDJ) a gagné 3,74% à 37,14 euros après avoir annoncé un chiffre d’affaires 2024 en hausse de 17%, à 3,06 milliards d’euros, grâce notamment au rachat de Kindred, propriétaire du site Unibet, intégré en octobre après une OPA.

Les Bourses européennes, portées par la défense, battent des records

L’effervescence géopolitique autour de l’Ukraine retient l’attention des marchés financiers européens lundi, qui battent des records, portés par les principales valeurs du secteur de la défense.La Bourse de Francfort a terminé en forte hausse de 1,26%, établissant un nouveau record en clôture à 22.798,09 points, après avoir aussi battu son plus haut en séance, désormais à 22.804,20 points. Milan a gagné 0,92%, Londres 0,41% et Paris a grappillé 0,13%.  Ces progressions permettent aux indices paneuropéens Euro Stoxx 50 et Euro Stoxx 600 de terminer eux aussi à des niveaux inédits après avoir également touché de nouveaux sommets en séance.Les valeurs du secteur de la défense arrivent largement en tête des meilleures progression de la cote européenne et “ont grimpé à des niveaux record alors que l’Europe commence à prendre conscience de la nécessité de se défendre elle-même”, commente Neil Wilson, analyste de TipRanks.Une conférence sur la sécurité s’est achevée dimanche à Munich, en Allemagne, où le discours hostile du vice-président américain JD Vance à l’encontre des alliés des Etats-Unis a sidéré les Européens.Lundi, une dizaine de dirigeants de pays européens, de l’UE ainsi que le chef de l’Otan sont arrivés à l’Elysée, à Paris, pour une réunion d’urgence sur l’Ukraine et la défense européenne, organisée à la hâte par le président français Emmanuel Macron.Les investisseurs ont aussi les yeux rivés sur les hauts responsables russes et américains qui doivent se retrouver mardi en Arabie saoudite pour des pourparlers destinés à rétablir les relations entre Moscou et Washington. Les deux puissances devraient officiellement poser les prémices de négociations sur l’Ukraine et d’une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump.Cette rencontre intervient après trois années d’un gel quasi-total des relations entre les deux puissances.”Les suites de la conférence de Munich ont été particulièrement ressenties aujourd’hui chez Rheinmetall”, note Konstantin Oldenburger, analyste de CMC Markets.A Francfort, ce géant de l’armement allemand a bondi de 14,03%. Depuis le début de la guerre en Ukraine débutée fin février 2022, la valeur de son action s’est envolée de plus de 110%. A Stockholm, le groupe suédois d’armement et d’aéronautique Saab a pris 16,17%. Le groupe de défense britannique BAE Systems a gagné 8,96% à Londres. Leonardo, géant italien de l’aérospatial et de la défense, a bondi de 8,14% à Milan. A Paris, le groupe de défense Thales a avancé de 7,83% et Dassault Aviation 6,49%. Sur le marché obligataire, qui anticipe une augmentation des dépenses des Etats européens dans leur défense, les rendements des emprunts souverains allemand, français et italien sont à la hausse. La monnaie unique glissait de 0,12% face au billet vert, à 1,0479 dollar pour un euro vers 16H00 GMT.Wall Street restera quant à elle fermée lundi en raison du President’s Day, célébré chaque troisième lundi de février.

Les Bourses européennes terminent en hausse, portées par la défense

Les Bourses européennes ont terminé la séance en hausse lundi, portées par les principales valeurs du secteur de la défense, alors que l’effervescence géopolitique autour de l’Ukraine retient l’attention des investisseurs.La Bourse de Francfort a terminé en forte hausse de 1,26%, établissant un nouveau record en clôture à 22.798,09 points, après avoir aussi battu son plus haut en séance, à 22.804,20 points. Milan a gagné 0,92%, Londres 0,41% et Paris a grappillé 0,13%. 

Xi Jinping reçoit le gratin du secteur privé, dont Jack Ma le fondateur d’Alibaba

Dans un contexte de ralentissement économique en Chine, le président chinois Xi Jinping a tenu lundi une réunion avec plusieurs chefs d’entreprises privées, qui marquait notamment la réhabilitation de Jack Ma, cofondateur du mastodonte du e-commerce Alibaba.En marge de cette rencontre organisée à Pékin, Xi Jinping a déclaré que les défis auxquels est confronté le secteur privé peuvent être surmontés, selon Xinhua, l’agence de presse officielle chinoise.Ces problèmes sont “partiels plutôt que généraux, temporaires plutôt qu’à long terme, et surmontables plutôt qu’insolubles”, a estimé le président chinois, d’après des propos rapportés par Xinhua.Depuis son arrivée au pouvoir il y a plus de 10 ans, Xi Jinping a cherché à renforcer le rôle des entreprises étatiques dans la deuxième économie mondiale et a mis en garde contre l’expansion parfois “désordonnée” du secteur privé.La semaine dernière, des informations de presse faisaient état d’une rencontre imminente entre le président Xi et des personnalités du monde des affaires. Elle intervient dans un contexte particulier: la Chine est confrontée à une économie en perte de vitesse, en proie à une crise immobilière, à une consommation des ménages toujours atone et à un taux de chômage élevé chez les jeunes.La télévision publique CCTV a rapporté que la rencontre s’est déroulée lundi au Palais du Peuple, lieu traditionnel de grandes réunions politiques et diplomatiques, situé au cœur de Pékin.Une vidéo montre Jack Ma debout, en train d’applaudir avec d’autres participants lorsque Xi Jinping entre dans une grande salle.L’invitation du fondateur d’Alibaba à cette réunion semble indiquer qu’il bénéficie désormais d’une certaine réhabilitation, après une longue période durant laquelle il a semblé avoir été contraint par les autorités à faire profil bas.- Rares apparitions -Il avait tenu en 2020, en public, des propos critiquant ouvertement les régulateurs financiers. Quelques jours plus tard, la Chine avait suspendu l’entrée en Bourse record du géant du paiement en ligne Ant Group, entreprise affiliée à Alibaba. Ant Group suscitait à l’époque l’inquiétude des régulateurs financiers en faisant incursion dans le secteur des prêts personnels et à la consommation, de la gestion de patrimoine et des assurances.A la suite de ses critiques, Jack Ma n’a plus effectué que de rares apparitions publiques, signe d’une relation plus tendue avec les dirigeants chinois.Personnalité autrefois très en vue, ex-professeur d’anglais, il a fondé Alibaba en 1999 et en a fait l’une des entreprises privées les plus connues et les plus importantes de Chine. Le groupe possède notamment l’application Taobao, qui capte une grande partie du commerce en ligne dans le pays.Jack Ma n’est plus le dirigeant d’Alibaba, mais il conserverait une participation importante dans la société. Il a passé ces dernières années à se consacrer à la philanthropie et à l’éducation en milieu rural – sa grande passion.Alibaba a vu ses actions grimper de plus de 40% depuis début janvier et doit publier ses résultats trimestriels cette semaine. – Les menaces de Trump -Le fondateur du géant des télécoms Huawei, Ren Zhengfei, et celui du grand constructeur de véhicules électriques BYD, Wang Chuanfu, étaient également présents à la réunion de lundi.CCTV a diffusé des images de Xi Jinping, Ren Zhengfei et Wang Chuanfu prenant la parole, sans toutefois, dans l’immédiat, diffuser leurs propos ou en offrir un compte-rendu.Parmi les autres participants figuraient Robin Zeng, fondateur du géant chinois des batteries électriques CATL, ou encore Wang Xing, cofondateur de la plateforme internet Meituan, spécialisée notamment dans la livraison de repas.La Chine a du mal à pleinement relancer son économie depuis la fin de la pandémie du Covid. Elle a connu l’an passé une croissance de 5%, l’une des plus lentes du pays depuis des décennies.Le géant asiatique pourrait affronter de nouvelles difficultés avec Donald Trump, qui menace de frapper les importations chinoises de nouveaux droits de douane.Le président américain impose déjà 10% d’augmentation de taxes douanières sur l’ensemble des produits importés de Chine. Pékin a riposté avec des droits de douane sur le charbon, le gaz naturel liquéfié (GNL) ou encore le pétrole américains.

Un bronze de Camille Claudel, retrouvé par hasard, adjugé 3,1 millions d’euros

“Une aventure unique”: une version de “L’Âge mûr”, célèbre sculpture en bronze de Camille Claudel retrouvée par hasard dans un appartement parisien inhabité, a affolé les enchères et été adjugée 3,1 millions d’euros dimanche à Orléans.Le bronze, qui avait été estimé entre 1,5 et 2 millions d’euros, devient le deuxième meilleur résultat pour une œuvre de Camille Claudel (1864-1943), après la vente en 2013 d’une première version de “La Valse”, adjugée 5,2 millions d’euros chez Sotheby’s, à Londres.Découvert caché sous un drap lors d’un inventaire réalisé dans un appartement inhabité depuis plus de 15 ans, situé au pied de la Tour Eiffel, ce bronze, l’une des œuvres les plus célèbres de la sculptrice, était tombé dans l’oubli.Après une quinzaine de minutes d’enchères à la tension palpable, et durant laquelle cinq enchérisseurs ont rivalisé au téléphone, le dernier coup de marteau a été tapé à 3,1 millions d’euros (3.663.000 euros avec les frais), par le commissaire-priseur Matthieu Semont, qui avait découvert l’œuvre.L’identité de l’acheteur n’a pas été immédiatement révélée.Les 350 personnes qui s’étaient arrachées un droit d’assister à la vente, organisée par la maison de vente Philocale dans une salle au cœur du conservatoire d’Orléans, ont alors offert une longue standing-ovation à la conclusion d’une “aventure unique”, selon M. Semont.”On n’a pas à rougir de cette vente, qui en fait le deuxième record pour une œuvre de Claudel et je suis soulagé que tout se soit bien passé”, a-t-il réagi à l’issue de la vente.Le commissaire-priseur, qui l’avait découverte le 17 septembre, a expliqué à l’AFP avoir “été saisi d’émotion” lorsqu’il a “reconnu” ce bronze.- “Notre histoire à tous” -“C’est plus une rencontre qu’une découverte, c’est magique, j’en ai pleuré. Ce bronze, dont on avait perdu la trace depuis plus d’un siècle, est d’une qualité stupéfiante”, a-t-il ajouté.Il a raconté être venu “dans le cadre d’un inventaire successoral comme j’en fais tous les jours, avec un notaire, dans un appartement plongé dans le noir, fermé depuis une quinzaine d’années, avec beaucoup de poussière”. Il a alors “soulevé le linge qui recouvrait la sculpture” et “tout de suite reconnu une partie de la sculpture, l’implorante (une jeune femme à genoux suppliant, ndlr)”.Depuis cette incroyable trouvaille, l’histoire de l’œuvre a fait le tour du monde. Les jours précédant la vente, des historiens, des conservateurs, des collectionneurs du monde entier, mais aussi des anonymes, sont venus admirer l’œuvre alors exposée, par simple curiosité ou réel désir d’achat.La sculpture représente un cycle de vie, incarné par trois personnages dont une jeune femme agenouillée, symbolisant la passion déchirante entre la sculptrice et Auguste Rodin, selon plusieurs historiens de l’art.”C’est un objet d’œuvre magistral, c’est notre histoire à tous. C’est une des plus belles pages de l’histoire de l’art”, a déclaré Alexandre Lacroix, expert en sculptures, lors de la vente.Commande avortée de l’Etat à Camille Claudel, l’œuvre, datée entre 1892 et 1898, évoque aussi sa descente aux enfers après sa rupture avec le sculpteur “qui n’a jamais cessé de l’aimer et a pleuré en découvrant l’implorante chez le fondeur Eugène Blot”.Également intitulée “La Destinée”, “Le Chemin de la vie” ou “La Fatalité”, cette œuvre majeure n’existe que dans quelques exemplaires, dont deux exposés aux musées d’Orsay et Rodin à Paris et un autre au musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine (Aube).D’une dimension de 61,5 x 85 x 37,5 centimètres, elle est signée “C. Claudel” et porte le cachet du fondeur et ami indéfectible de la sculptrice, “Eugène Blot Paris”, ainsi que le numéro 1 aux pieds de l’implorante. La vente a confirmé l’importante côte de l’artiste sur le marché de l’art. En novembre 2017, 17 de ses œuvres avaient atteint un résultat triple par rapport à l’estimation, avec 12 préemptions et 1,187 million d’euros pour un autre bronze célèbre, “L’Abandon” (1886), le double de son estimation basse.