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La Turquie commĂ©more le “sĂ©isme du siècle”

La Turquie commĂ©more jeudi le tremblement de terre du 6 fĂ©vrier 2023, qui a englouti près de 60.000 vies et transformĂ© des villes entières en champs de ruines.A 04H17 du matin, le sĂ©isme de magnitude 7,8, ressenti jusqu’en Egypte, avait fait s’Ă©crouler des milliers d’immeubles du sud-est de la Turquie, prenant au piège leurs habitants endormis.Deux ans après ce que le prĂ©sident turc Recep Tayyip Erdogan a qualifiĂ© de “catastrophe du siècle”, 670.000 personnes vivent toujours dans des conteneurs, attendant pour beaucoup d’ĂŞtre tirĂ©es au sort pour emmĂ©nager dans des appartements construits par l’Etat.Près de 201.500 nouveaux logements ont Ă©tĂ© livrĂ©s dans la vaste rĂ©gion affectĂ©e par le sĂ©isme, et plus de 220.000 autres doivent l’ĂŞtre encore d’ici la fin de l’annĂ©e, selon le ministère de l’Urbanisme.”Partout oĂą je vais, le premier endroit que je regarde est le plafond. Je me demande s’il s’effondrera et si je resterai coincĂ©e sous les dĂ©combres”, a confiĂ© Ă  l’AFP Sema Genç, 34 ans, une rescapĂ©e relogĂ©e de la province d’Hatay.La jeune femme, unique survivante de sa famille, se dit toujours “en colère” contre l’entreprise qui a construit son ancien immeuble, qui s’est Ă©croulĂ© sur elle et ses proches.A ce jour, 189 personnes, reconnues pour beaucoup coupables de “nĂ©gligences” dans le respect des normes de construction, ont Ă©tĂ© condamnĂ©es Ă  des peines de prison, et 1.342 procès impliquant 1.850 prĂ©venus sont en cours, selon le ministère turc de la Justice.- “Promesses non tenues” -Le prĂ©sident Erdogan doit se rendre jeudi Ă  Adiyaman, chef-lieu d’une des provinces les plus meurtries, pour commĂ©morer les plus de 53.500 morts recensĂ©s en Turquie – 6.000 autres personnes ont pĂ©ri en Syrie.Ă–zgĂĽr Ă–zel, le chef du Parti rĂ©publicain du peuple (CHP), principale formation de l’opposition turque, l’a devancĂ© mercredi, dĂ©nonçant depuis un cimetière d’Adiyaman “les promesses non tenues” de M. Erdogan, qui s’Ă©tait engagĂ© au printemps 2023, en pleine campagne prĂ©sidentielle, Ă  reconstruire plus de 300.000 logements en un an.M. Ă–zel a aussi Ă©voquĂ© les sĂ©ismes Ă  rĂ©pĂ©tition en mer EgĂ©e, près de l’Ă®le grecque de Santorin, qui font redouter depuis plusieurs jours une secousse d’ampleur qui pourrait affecter le sud-ouest de la Turquie.Mardi, le ministre turc de l’Urbanisme, Murat Kurum, a mis en garde contre les consĂ©quences d’un “Big One” Ă  Istanbul, la plus grande ville du pays, dont les rives sud ne sont distantes que d’une quinzaine de kilomètres de la faille nord-anatolienne.En 1999, une rupture sur cette faille avait provoquĂ© un sĂ©isme de magnitude 7,4 qui avait tuĂ© 17.000 personnes, dont un millier Ă  Istanbul. Et malgrĂ© des efforts de transformation urbaine, nombre d’immeubles de la ville ne rĂ©pondent toujours pas aux normes antisismiques.”Istanbul n’aura pas la force de rĂ©sister Ă  un nouveau tremblement de terre” d’ampleur, a prĂ©venu mardi le ministre turc, estimant que “des millions de nos frères et sĹ“urs stambouliotes vivent dans 600.000 logements qui pourraient s’effondrer”.

Decathlon accusé de bénéficier du travail forcé de Ouïghours en Chine, selon des médias

Le distributeur Decathlon, enseigne de la galaxie Mulliez, est accusĂ© par le mĂ©dia Disclose et l’Ă©mission de France 2 Cash Investigation d’avoir pour sous-traitant en Chine une entreprise liĂ©e au travail des OuĂŻghours, ce dont il se dĂ©fend, et de s’approvisionner en coton provenant du Xinjiang, a appris l’AFP jeudi.Le leader français des articles de sport est accusĂ© par ces deux mĂ©dias de s’approvisionner en textiles auprès d’un groupe, “Qingdao Jifa Group”, qui “s’appuie sur un rĂ©seau de travail forcĂ© en Chine”, Ă©crit Disclose dans un article publiĂ© jeudi matin.Dans le documentaire de Cash Investigation diffusĂ© jeudi soir, et que l’AFP a pu consulter, une cadre locale indique que du coton entreposĂ© dans une entreprise produisant pour l’enseigne de la galaxie Mulliez peut provenir du Xinjiang, rĂ©gion oĂą les OuĂŻghours, musulmans, constituent le principal groupe ethnique.La communication de l’enseigne a confirmĂ© s’approvisionner auprès de Qingdao Jifa mais a dĂ©clarĂ© Ă  l’AFP: “nous condamnons avec fermetĂ© toute forme de travail forcĂ©. Nous sommes engagĂ©s au quotidien pour garantir l’intĂ©gritĂ© et le respect des droits fondamentaux au sein de nos activitĂ©s et de notre chaĂ®ne de valeur, et nous n’hĂ©siterons pas Ă  rĂ©agir et prendre toutes les mesures nĂ©cessaires si les faits Ă©taient avĂ©rĂ©s”.La mĂŞme source indique “que 100% du coton utilisĂ© par Decathlon dans la fabrication de ses produits provient de sources engagĂ©es dans des pratiques plus responsables, garantissant l’absence de toute forme de travail forcĂ©, et incluant du coton biologique et recyclĂ©”.Le Xinjiang a, dans le passĂ©, Ă©tĂ© frappĂ© par des attentats sanglants attribuĂ©s par les autoritĂ©s Ă  des islamistes et des sĂ©paratistes et la Chine a lancĂ©, au nom de l’antiterrorisme, une vaste campagne sĂ©curitaire dans ce territoire. Selon des affirmations d’ONG et d’Ă©tudes occidentales, que l’AFP n’est pas en mesure de vĂ©rifier, des OuĂŻghours seraient victimes de travail forcĂ©.Cash Investigation Ă©voque notamment des produits arborant le logo de la ligue amĂ©ricaine de basket, la NBA, dont Decathlon est partenaire depuis 2021. L’enseigne revendique pouvoir vendre des produits “aux couleurs de la NBA et des franchises NBA”, et ce “dans plus de 1.700 magasins Decathlon dans le monde et en ligne”, en Afrique, Asie, Europe, Moyen-Orient et AmĂ©rique latine.Aux Etats-Unis, une loi votĂ©e par le Congrès en dĂ©cembre 2021 interdit toute importation de produits provenant du Xinjiang, Ă  moins que les entreprises de la rĂ©gion puissent prouver que leur production n’intègre pas de travail forcĂ©.Cash Investigation s’intĂ©resse en outre au statut juridique de l’empire de la famille Mulliez, fort de nombreuses enseignes comme Leroy Merlin, Kiabi, Flunch, Boulanger et Auchan, toutes contrĂ´lĂ©es par les membres de l’Association familiale Mulliez (AFM), sans que celle-ci ne revendique le statut de groupe intĂ©grĂ©.Alors qu’Auchan a annoncĂ© fin 2024 un vaste plan social menaçant 2.400 emplois en France, d’autres enseignes comme Decathlon sont en meilleure situation financière et les reprĂ©sentants du personnel ont appelĂ© Ă  reclasser les salariĂ©s dans ces enseignes.Dans ce contexte, Decathlon avait choquĂ© ses reprĂ©sentants du personnel en distribuant fin 2024 un milliard d’euros de dividendes Ă  ses actionnaires.

Les Etats-Unis affirment être dispensés de péage par le Canal de Panama, qui dément

Les Etats-Unis ont annoncĂ© mercredi que leurs navires gouvernementaux pourront dĂ©sormais franchir gratuitement le Canal de Panama, que le prĂ©sident Donald Trump menace de reprendre, mais l’autoritĂ© chargĂ©e de gĂ©rer cette voie d’eau stratĂ©gique a dĂ©menti cette affirmation.”L’Etat du Panama a donnĂ© son accord pour ne plus faire payer aux navires de l’Etat amĂ©ricain la traversĂ©e du Canal de Panama”, s’est fĂ©licitĂ© le dĂ©partement d’Etat sur le rĂ©seau social X, ajoutant que cela “va faire Ă©conomiser des millions de dollars Ă  l’Etat amĂ©ricain”.Mais l’AutoritĂ© du Canal de Panama, un organisme indĂ©pendant créé par la Constitution panamĂ©enne pour administrer le canal, a rapidement dĂ©menti.”L’AutoritĂ© du Canal de Panama, qui a le pouvoir de fixer les pĂ©ages et autres droits pour le franchissement du canal, annonce qu’elle n’a procĂ©dĂ© Ă  aucun ajustement de ces droits”, a-t-elle Ă©crit dans un communiquĂ© sur X.Elle a ajoutĂ© ĂŞtre “disponible pour Ă©tablir un dialogue avec les fonctionnaires compĂ©tents des Etats-Unis concernant le passage des navires de guerre de ce pays”.Avant mĂŞme de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de “reprendre” le canal entre l’Atlantique et le Pacifique construit par les Etats-Unis, inaugurĂ© en 1914 et qui Ă©tait restĂ© sous souverainetĂ© amĂ©ricaine jusqu’en 1999. Le Panama avait rĂ©cupĂ©rĂ© le canal cette annĂ©e-lĂ , en vertu d’un accord conclu en 1977 avec le prĂ©sident dĂ©mocrate de l’Ă©poque Jimmy Carter.- “Cadeau insensĂ©” -“Nous avons Ă©tĂ© très maltraitĂ©s par ce cadeau insensĂ© qui n’aurait jamais dĂ» ĂŞtre fait. La promesse que nous avait faite le Panama n’a pas Ă©tĂ© tenue”, avait dĂ©clarĂ© M. Trump dans son discours d’investiture, en affirmant que les navires amĂ©ricains Ă©taient “gravement surtaxĂ©s”.”Et surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donnĂ© Ă  la Chine, nous l’avons donnĂ© au Panama. Et nous allons le reprendre”, avait-il assĂ©nĂ©.En visite dimanche au Panama, le secrĂ©taire d’Etat amĂ©ricain Marco Rubio avait laissĂ© entendre que le prĂ©sident panamĂ©en JosĂ© Raul Mulino avait pris note des prĂ©occupations des Etats-Unis concernant les pĂ©ages imposĂ©s aux navires militaires amĂ©ricains.Selon Washington, l’influence croissante de la Chine autour du canal menace les intĂ©rĂŞts amĂ©ricains et pourrait permettre Ă  PĂ©kin de bloquer cette voie maritime stratĂ©gique en cas de conflit.- Plainte et audit -En cause: la concession accordĂ©e depuis 1977 Ă  une filiale du conglomĂ©rat hongkongais CK Hutchison pour exploiter les ports panamĂ©ens de Balboa et de Cristobal, aux deux entrĂ©es du canal, la voie d’eau elle-mĂŞme restant administrĂ©e par l’AutoritĂ© du Canal de Panama.Hutchison Ports PPC, filiale de Hutchison Holdings, avait obtenu une première concession de 25 ans, qui a Ă©tĂ© prolongĂ©e de 25 ans en 2021.Depuis les pressions de M. Trump, la sociĂ©tĂ© fait l’objet d’un audit des autoritĂ©s panamĂ©ennes afin de vĂ©rifier si elle respecte ses engagements financiers. Et deux avocats panamĂ©ens ont dĂ©posĂ© une plainte demandant l’annulation de la concession.Pendant la visite de M. Rubio, le prĂ©sident panamĂ©en a en outre annoncĂ© que son pays ne renouvellerait pas le mĂ©morandum d’accord sur la participation du pays au projet mondial chinois d’infrastructures dit des “Nouvelles routes de la soie”.Conclu en 2017, ce mĂ©morandum avait fait du Panama le premier pays de la rĂ©gion Ă  s’associer Ă  ce programme de PĂ©kin. Il est renouvelĂ© tous les trois ans par tacite reconduction, la prochaine Ă©chĂ©ance Ă©tant en 2026.Les gouvernements amĂ©ricain et panamĂ©en prĂ©voient de nouveaux pourparlers vendredi sur le canal, par lequel transite 5% du commerce mondial et dont les Etats-Unis et la Chine sont les principaux usagers.

L’heure du verdict des urnes pour les syndicats agricoles

“C’est Ă  la fin de la foire qu’on compte les bouses”, dit le proverbe campagnard repris par des acteurs du scrutin. Le suspense prend fin jeudi pour les syndicats agricoles, avec les premiers rĂ©sultats d’Ă©lections aux chambres d’agriculture Ă  fort enjeu, attendus en fin de journĂ©e.L’exercice, rĂ©pĂ©tĂ© tous les six ans, dessine le nouveau rapport de force entre les syndicats ainsi que la rĂ©partition des 14 millions d’euros du fonds public allouĂ© au financement de ces organisations professionnelles.L’enjeu de ce scrutin, après une campagne rude et près d’un an de mobilisation des agriculteurs, sera de voir si l’hĂ©gĂ©monie de l’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs (JA) est Ă©branlĂ©e et Ă  quel point, par la Coordination rurale (CR) et la ConfĂ©dĂ©ration paysanne, respectivement deuxième et troisième syndicats agricoles.La grande inconnue du scrutin est le taux de participation. En 2019, moins d’un agriculteur sur deux avait votĂ©.Le mode de scrutin favorise la liste arrivĂ©e en tĂŞte: c’est ainsi qu’il y a six ans, l’alliance FNSEA-JA s’est retrouvĂ©e, avec 55,55% des voix, Ă  la tĂŞte de 97 chambres sur 101, tandis que la CR (21,5% des suffrages) ne dĂ©tient que trois chambres. Avec 20% des voix, la ConfĂ©dĂ©ration paysanne ne prĂ©side elle que celle de Mayotte – et la conserve pour le moment, les Ă©lections y ayant Ă©tĂ© repoussĂ©es sine die après le cyclone Chido.Quelque 2,2 millions d’Ă©lecteurs, dont près de 400.000 chefs d’exploitation mais aussi des retraitĂ©s, salariĂ©s ou propriĂ©taires fonciers, Ă©taient appelĂ©s Ă  Ă©lire leurs reprĂ©sentants – par voie Ă©lectronique ou postale – du 15 au 31 janvier.Les prĂ©fectures, qui sont chargĂ©es de l’organisation Ă©lectorale, doivent commencer le dĂ©pouillement jeudi, un dĂ©lai destinĂ© Ă  permettre aux bulletins acheminĂ©s par voie postale d’arriver. Le ministère de l’Agriculture “communiquera des rĂ©sultats Ă©lectoraux consolidĂ©s (…) une fois l’ensemble des rĂ©sultats dĂ©partementaux proclamĂ©s”, soit pas avant le vendredi “7 voire le 8 fĂ©vrier”, a-t-il indiquĂ© Ă  l’AFP.- “Radicalisation” -Sans attendre, la FNSEA organise dès jeudi soir une confĂ©rence de presse pour dresser un premier bilan du vote, avec les rĂ©sultats remontĂ©s des prĂ©fectures. De son cĂ´tĂ©, la ConfĂ©dĂ©ration paysanne prĂ©voit de s’exprimer vendredi.Dans la dernière ligne droite de la campagne, les syndicats ont tous dĂ©noncĂ© des “dysfonctionnements” voire des “irrĂ©gularitĂ©s”: kits Ă©lectoraux jamais arrivĂ©s, professions de foi manquantes… Tous ont fait des constats d’huissiers qui donneront lieu Ă  des contestations, recevables dans les cinq jours suivant la proclamation des rĂ©sultats.En dĂ©pit de la sanctuarisation de quelque 400 millions d’allègements fiscaux dans le budget 2025 et de l’examen en cours de la très attendue loi d’orientation agricole, demeure chez nombre d’agriculteurs une rage parfois trimbalĂ©e depuis un an, des autoroutes bloquĂ©es en Haute-Garonne jusqu’Ă  Paris: contre l’accord de libre-Ă©change du Mercosur et la “paperasse”, ils rĂ©clament plus de “considĂ©ration” pour “ceux qui nourrissent” la France.Les bonnets jaunes de la CR, adeptes des opĂ©rations coup de poing, ont appelĂ© Ă  un vote dĂ©gagiste contre la FNSEA, accusĂ©e d’une “catastrophique cogestion avec l’Etat”. Ils espèrent emporter 10 Ă  15 chambres, notamment en Charente, Dordogne ou dans le Gers, en plus des trois dĂ©jĂ  dĂ©tenus en Nouvelle-Aquitaine.La FNSEA, sĂ»re de son ancrage historique, a reconnu une campagne dure, marquĂ©e selon un cadre du syndicat par un “populisme” et une forme de “radicalisation” imprĂ©gnant l’ensemble de la sociĂ©tĂ©.La ConfĂ©dĂ©ration, qui porte l’ambition d’une “rĂ©elle transition agroĂ©cologique” et assure “accompagner un tiers des installations” de nouveaux agriculteurs, espère notamment ravir l’Ariège et la Loire-Atlantique.Acteurs clĂ©s, les chambres d’agriculture sont des Ă©tablissements publics qui conseillent et offrent des prestations aux exploitants – pour l’installation, la gestion de leur ferme ou la conformitĂ© avec la politique agricole commune (PAC) – tout en reprĂ©sentant les intĂ©rĂŞts agricoles auprès des pouvoirs publics.

Le Panama supprime le péage pour les navires gouvernementaux américains passant par son canal

Les navires gouvernementaux amĂ©ricains pourront franchir gratuitement le Canal de Panama, voie maritime stratĂ©gique que le prĂ©sident Donald Trump menace de reprendre, a annoncĂ© mercredi Washington.”L’Etat du Panama a donnĂ© son accord pour ne plus faire payer aux navires de l’Etat amĂ©ricain la traversĂ©e du Canal de Panama”, a annoncĂ© le dĂ©partement d’Etat sur le rĂ©seau social X, ajoutant que cela “va faire Ă©conomiser des millions de dollars Ă  l’Etat amĂ©ricain”.Avant mĂŞme de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de “reprendre” le canal entre l’Atlantique et le Pacifique construit par les Etats-Unis, inaugurĂ© en 1914 et qui Ă©tait restĂ© sous souverainetĂ© amĂ©ricaine jusqu’en 1999. Le Panama avait rĂ©cupĂ©rĂ© le canal cette annĂ©e-lĂ , en vertu d’un accord conclu en 1977 avec le prĂ©sident dĂ©mocrate de l’Ă©poque Jimmy Carter.”Nous avons Ă©tĂ© très maltraitĂ©s par ce cadeau insensĂ© qui n’aurait jamais dĂ» ĂŞtre fait. La promesse que nous avait faite le Panama n’a pas Ă©tĂ© tenue”, avait dĂ©clarĂ© M. Trump dans son discours d’investiture, en affirmant que les navires amĂ©ricains Ă©taient “gravement surtaxĂ©s”.”Et surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donnĂ© Ă  la Chine, nous l’avons donnĂ© au Panama. Et nous allons le reprendre”, avait-il assĂ©nĂ©.En visite dimanche au Panama, le secrĂ©taire d’Etat amĂ©ricain Marco Rubio avait laissĂ© entendre que le prĂ©sident panamĂ©en JosĂ© Raul Mulino avait pris note des prĂ©occupations des Etats-Unis concernant les pĂ©ages imposĂ©s aux navires militaires amĂ©ricains.Selon Washington, l’influence croissante de la Chine autour du canal menace les intĂ©rĂŞts amĂ©ricains et pourrait permettre Ă  PĂ©kin de bloquer cette voie maritime stratĂ©gique en cas de conflit.- Plainte et audit -En cause: la concession accordĂ©e depuis 1977 Ă  une filiale du conglomĂ©rat hongkongais CK Hutchison pour exploiter les ports panamĂ©ens de Balboa et de Cristobal, aux deux entrĂ©es du canal. La voie d’eau est en revanche gĂ©rĂ©e et administrĂ©e par une entitĂ© panamĂ©enne autonome.Hutchison Ports PPC, filiale de Hutchison Holdings, avait obtenu une première concession de 25 ans, qui a Ă©tĂ© prolongĂ©e de 25 ans en 2021.Depuis les pressions de M. Trump, la sociĂ©tĂ© fait l’objet d’un audit des autoritĂ©s panamĂ©ennes afin de vĂ©rifier si elle respecte ses engagements financiers. Et deux avocats panamĂ©ens ont dĂ©posĂ© une plainte demandant l’annulation de la concession.Pendant la visite de M. Rubio, le prĂ©sident panamĂ©en a en outre annoncĂ© que son pays ne renouvellerait pas le mĂ©morandum d’accord sur la participation du pays au projet mondial chinois d’infrastructures dit des “Nouvelles routes de la soie”.Conclu en 2017, ce mĂ©morandum avait fait du Panama le premier pays de la rĂ©gion Ă  s’associer Ă  ce programme de PĂ©kin. Il est renouvelĂ© tous les trois ans par tacite reconduction, la prochaine Ă©chĂ©ance Ă©tant en 2026.Les gouvernements amĂ©ricain et panamĂ©en prĂ©voient de nouveaux pourparlers vendredi sur le canal, par lequel transite 5% du commerce mondial et dont les Etats-Unis et la Chine sont les principaux usagers.

Rubio termine sa tournée par une étape en République dominicaine

Le secrĂ©taire d’Etat amĂ©ricain Marco Rubio est arrivĂ© mercredi Ă  Saint-Domingue, dernière Ă©tape de sa tournĂ©e qui l’avait conduit jusque-lĂ  en AmĂ©rique centrale chercher des partenariats sur les thèmes migratoires et de lutte contre l’influence chinoise.A sa descente d’avion, un porte-parole du dĂ©partement d’Etat a annoncĂ© que M. Rubio avait donnĂ© son feu vert Ă  une aide de 40,7 millions de dollars au fonds destinĂ© Ă  financer la mission multinationale chargĂ©e d’aider la police haĂŻtienne contre les gangs.Cette annonce intervient au lendemain de la demande des Etats-Unis Ă  l’ONU de geler immĂ©diatement leur contribution Ă  ce fonds.La RĂ©publique dominicaine partage avec HaĂŻti l’Ă®le d’Hispaniola et le chef de la diplomatie amĂ©ricaine doit y rencontrer le prĂ©sident Luis Abinader qui dĂ©fend une ligne dure Ă  la Trump contre son voisin, chroniquement instable, y compris le dĂ©but des travaux de construction d’un mur et l’augmentation des expulsions.M. Rubio arrivait en provenance du Guatemala, qui s’est engagĂ© Ă  accueillir davantage de vols de migrants expulsĂ©s par les Etats-Unis, comprenant Ă©galement des Ă©trangers.”Nous sommes convenus d’augmenter de 40% le nombre de vols de personnes expulsĂ©es, tant des compatriotes rapatriĂ©s que des Ă©trangers” qui seront ensuite envoyĂ©s dans leurs pays, a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident Bernardo ArĂ©valo lors d’une confĂ©rence de presse conjointe.Marco Rubio a jugĂ© “extrĂŞmement important” pour Washington la “disposition” du Guatemala Ă  recevoir des Ă©trangers expulsĂ©s, comme l’a fait le Panama en offrant d’ĂŞtre un pont pour le rapatriement de migrants d’autres nationalitĂ©s. Pays de 18 millions d’habitants, le Guatemala est l’une des principales sources de migration vers les Etats-Unis après des dĂ©cennies de pauvretĂ©, de violence et d’instabilitĂ© politique dans le pays. Selon le ministère guatĂ©maltèque des Affaires Ă©trangères, environ 3,2 millions de GuatĂ©maltèques vivent aux Etats-Unis, dont des centaines de milliers de manière irrĂ©gulière.En 2024, le Guatemala a reçu 508 vols en provenance des Etats-Unis, dans lesquels près de 62.000 personnes ont Ă©tĂ© expulsĂ©es. – Eviter les frictions -Depuis le retour de Trump Ă  la Maison Blanche, le prĂ©sident social-dĂ©mocrate guatĂ©maltèque a Ă©vitĂ© les frictions concernant la politique amĂ©ricaine d’expulsions massives de migrants. Le prĂ©sident ArĂ©valo espère que Donald Trump maintiendra le soutien qu’il a reçu du gouvernement de Joe Biden dans l’offensive que l’Ă©lite conservatrice de droite a lancĂ©e contre lui après sa victoire aux Ă©lections de 2023 sur une promesse de lutter contre la corruption.M. Rubio lui a offert mercredi son plein soutien, le fĂ©licitant pour son “engagement envers la dĂ©mocratie et les institutions”.Sous les administrations prĂ©cĂ©dentes, les Etats-Unis ont cherchĂ© Ă  s’attaquer aux causes profondes de la migration par le soutien sur le terrain. L’Agence amĂ©ricaine pour le dĂ©veloppement international (USAID), dont l’ensemble du personnel dans le monde sera placĂ© en congĂ© administratif Ă  compter de vendredi sur dĂ©cision de Donald Trump, a menĂ© des projets Ă  hauteur d’environ 178 millions de dollars au Guatemala en 2023.M. Rubio a dĂ©fendu cette dĂ©cision, pris la tutelle de l’Agence amĂ©ricaine pour le dĂ©veloppement international (USAID), et annoncĂ© mercredi que les Etats-Unis continueraient Ă  financer des projets d’aide internationale après un examen “de la base au sommet” des besoins Ă  l’Ă©chelle mondiale.Après l’investiture de Donald Trump, le gouvernement ArĂ©valo a rapidement acceptĂ© un vol militaire avec des ressortissants expulsĂ©s entravĂ©s, contrairement Ă  la Colombie, dont le prĂ©sident de gauche Gustavo Petro a plaidĂ© pour un meilleur traitement des migrants, avant de reculer face Ă  la menace de reprĂ©sailles douanières.Autre important pourvoyeur de prĂ©tendants Ă  l’Ă©migration vers les Etats-Unis, le Salvador de Nayib Bukele a proposĂ© de recevoir au sein de la plus grande prison d’AmĂ©rique latine des prisonniers des Etats-Unis, y compris des citoyens amĂ©ricains, une externalisation du système carcĂ©ral sans prĂ©cĂ©dent historique rĂ©cent pour un pays dĂ©mocratique.- Contrer la Chine -Le Guatemala intĂ©resse Ă©galement l’administration Trump du fait qu’il soit l’un des rares pays latino-amĂ©ricains – avec le BĂ©lize et le Paraguay – Ă  reconnaĂ®tre encore TaĂŻwan, la dĂ©mocratie autonome revendiquĂ©e par la Chine.”Cela n’est pas facile dans un monde oĂą il y a beaucoup de pression pour changer cette reconnaissance et rompre ces liens, mais vous avez toujours tenu bon”, a dĂ©clarĂ© le secrĂ©taire d’Etat amĂ©ricain.Lors d’une visite la veille au Costa Rica, qui en 2007 avait rompu ses liens avec TaĂŻwan, Marco Rubio a promis de soutenir les nations latino-amĂ©ricaines dans leur lutte contre l’influence chinoise.Concernant le Panama oĂą il a commencĂ© sa tournĂ©e, Marco Rubio s’est montrĂ© lundi optimiste sur la capacitĂ© du pays Ă  apaiser les inquiĂ©tudes amĂ©ricaines concernant l’influence chinoise sur le canal interocĂ©anique, après les menaces du prĂ©sident Donald Trump de s’en emparer.

Ford fait mieux qu’attendu au 4T mais ses prĂ©visions “prudentes” pour 2025 déçoivent

Le constructeur automobile amĂ©ricain Ford a publiĂ© mercredi des rĂ©sultats pour le quatrième trimestre supĂ©rieurs aux attentes, marquant un certain optimisme pour l’exercice en cours tout en restant “prudent”, ce que les marchĂ©s n’ont pas apprĂ©ciĂ©.”Ford devient une entreprise fondamentalement plus solide”, a affirmĂ© Jim Farley, patron du groupe, citĂ© dans un communiquĂ©. “Nous avons terminĂ© 2024 par un trimestre solide, mettant la touche finale au chiffre d’affaires annuel le plus Ă©levĂ© de l’histoire de Ford.”Il a ajoutĂ©, concernant l’exercice 2025, escompter des “progrès encore plus importants dans nos deux plus grands domaines d’opportunitĂ©s – qualitĂ© et coĂ»ts”, dans le cadre du plan d’entreprise Ford+.De son cĂ´tĂ©, la toute nouvelle directrice financière Sherry House a affirmĂ© que Ford entendait s’appuyer sur ces “fondamentaux solides” pour “renouer avec une croissance supĂ©rieure, des marges supĂ©rieures, une meilleure efficacitĂ© du capital allouĂ© et un groupe plus pĂ©renne”.Mais, dans les Ă©changes Ă©lectroniques après la clĂ´ture de la Bourse de New York, l’action Ford chutait de 5,30%.Les analystes semblaient davantage déçus par les prĂ©visions pour 2025, que par les rĂ©sultats du quatrième trimestre 2024, meilleurs qu’attendus.Pour l’exercice en cours, Ford a ainsi Ă©voquĂ© un bĂ©nĂ©fice opĂ©rationnel proforma entre 7 et 8,5 milliards de dollars – contre 10,2 milliards en 2024 – et un flux de trĂ©sorerie de 4,5 milliards.Mais, sur le premier trimestre, ce bĂ©nĂ©fice devrait ĂŞtre “Ă  peu près Ă  l’Ă©quilibre Ă  cause de ventes aux concessionnaires infĂ©rieures et d’un mix produits dĂ©favorable”.- Droits de douane -“Nous pensons que c’est prudent”, a justifiĂ© M. Farley sur la chaĂ®ne CNBC. “Il y a beaucoup de facteurs extĂ©rieurs”, a-t-il ajoutĂ©, faisant rĂ©fĂ©rence aux droits de douane que le Donald Trump a menacĂ© d’infliger au Canada et au Mexique, avant de les suspendre trente jours.S’ils Ă©taient appliquĂ©s, cela reprĂ©senterait “plusieurs milliards de dollars de pertes pour les constructeurs automobiles amĂ©ricains”, “un impact Ă©norme sur l’emploi aux Etats-Unis” et sur la sĂ©curitĂ© nationale, a-t-il prĂ©venu lors d’une audioconfĂ©rence avec des analystes, affirmant que l’administration et les parlementaires avaient Ă©tĂ© alertĂ©s.Au dernier trimestre 2024, Ford a engrangĂ© un chiffre d’affaires de 48,2 milliards de dollars (+5% sur un an) et un bĂ©nĂ©fice net de 1,8 milliard de dollars, après une perte de 526 millions un an plus tĂ´t, du fait d’une charge comptable liĂ©e Ă  la retraite de ses employĂ©s.C’est mieux que le consensus de FactSet qui tablait, respectivement, sur 47,40 milliards et 1,42 milliard.RapportĂ© par action et hors Ă©lĂ©ments exceptionnels, rĂ©fĂ©rence pour les marchĂ©s, le bĂ©nĂ©fice net ressort Ă  39 cents pour un consensus Ă  34 cents.Pour l’ensemble de l’annĂ©e, le chiffre d’affaires ressort Ă  185 milliards de dollars (+5% sur un an) et le bĂ©nĂ©fice net Ă  5,9 milliards, soit près du quadruple de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente (1,5 milliard).Le groupe prĂ©voit, courant 2025, des lancements dans ses grandes usines amĂ©ricaines, en particulier dans la gigantesque Kentucky Truck et dans le Michigan.- “Crucial” Ă©lectrique -En janvier, il a Ă©coulĂ© 142.944 vĂ©hicules (-6,3% sur un an) aux Etats-Unis dont 18.961 modèles Ă©lectrifiĂ©s (tout Ă©lectriques ou hybrides, soit +19,8%) et 123.983 exemplaires Ă  combustion (-9,4%).La branche “Ford Model e” (vĂ©hicules Ă©lectriques) a subi une perte d’exploitation de 5,1 milliards sur l’annĂ©e, du fait d’investissements (usines de batteries, nouveaux produits). Elle est nĂ©anmoins parvenue Ă  rĂ©duire ses coĂ»ts de 1,4 milliard.Cette activitĂ© est “cruciale” pour tout constructeur automobile, a relevĂ© M. Farley, auprès des analystes. “Nous sommes très engagĂ©s dans le dĂ©veloppement de notre prochaine gĂ©nĂ©ration de vĂ©hicules (Ă©lectriques) qui seront meilleurs marchĂ©.”L’ancien directeur financier John Lawler s’attendait, dès novembre, Ă  une “pression incroyable” sur le prix des vĂ©hicules Ă©lectriques en 2025 aux Etats-Unis, un secteur oĂą la demande est moins vive qu’anticipĂ© et qui pourrait ĂŞtre grandement affectĂ© par des mesures du prĂ©sident Trump.Ford Pro (utilitaires) a gĂ©nĂ©rĂ© un bĂ©nĂ©fice d’exploitation de neuf milliards, et un chiffre d’affaires en hausse de 15% sur un an Ă  66,9 milliards aidĂ© par les souscriptions (+27%) Ă  son logiciel de gestion des flottes.Le chiffre d’affaires de Ford Blue (vĂ©hicules Ă  combustion et hybrides) a stagnĂ© d’une annĂ©e sur l’autre, Ă  101,9 milliards de dollars. La hausse des prix a Ă©tĂ© compensĂ©e par un recul des ventes aux concessionnaires après l’arrĂŞt de modèles Ă  faibles marges.

Wall Street termine en hausse, entre résultats et IA

La Bourse de New York a terminĂ© en hausse mercredi malgrĂ© des rĂ©sultats de grandes entreprises en deçà des attentes, accueillant avec optimisme les investissements liĂ©s Ă  l’intelligence artificielle (IA).Le Dow Jones a grimpĂ© de 0,71%, l’indice Nasdaq a gagnĂ© 0,19% et l’indice Ă©largi S&P 500 a avancĂ© de 0,39%.Après la clĂ´ture de la Bourse mardi, Sundar Pichai, le patron d’Alphabet, la maison-mère de Google, a annoncĂ© que son entreprise allait investir 75 milliards de dollars en 2025, principalement dans l’IA.Une somme mirobolante qui dĂ©passe celle anticipĂ©e par Meta. Mi-janvier, la maison-mère de Facebook avait annoncĂ© que ses dĂ©penses d’investissement seraient comprises entre 60 et 65 milliards de dollars cette annĂ©e principalement pour renforcer sa position dans la course Ă  l’IA gĂ©nĂ©rative.”Cela a contribuĂ© Ă  dynamiser” la sĂ©ance du jour, notamment pour les valeurs liĂ©es Ă  l’IA, souligne auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com.L’annonce du patron d’Alphabet intervient une semaine après l’onde de choc provoquĂ©e par la start-up chinoise DeepSeek, qui avait prĂ©sentĂ© un modèle de langage opĂ©rationnel Ă  moindre coĂ»t, dĂ©veloppĂ© grâce Ă  des sommes bien moins importantes que les dĂ©penses colossales engagĂ©es par les gĂ©ants amĂ©ricains selon la start-up chinoise.La majoritĂ© des valeurs du secteur des semi-conducteurs ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de cette dynamique: Nvidia a bondi de 5,21%, Broadcom a gagnĂ© 4,30%, Micron a avancĂ© de 3,24%.Seul Advanced Micro Devices (AMD) a reculĂ© (-6,27%). Mais l’entreprise a pâti de la publication de rĂ©sultats jugĂ©s dĂ©cevants par les investisseurs, notamment sur le segment des centres de donnĂ©es.Les acteurs de marchĂ© ont aussi digĂ©rĂ© de nombreux rĂ©sultats.Si les annonces d’Alphabet sur l’IA ont poussĂ© le marchĂ© mercredi, le groupe a tout de mĂŞme dĂ©vissĂ© de 7,29% après avoir déçu le marchĂ© avec des revenus trimestriels infĂ©rieurs aux attentes, notamment dans le cloud, branche clef pour l’intelligence artificielle (IA).La firme amĂ©ricaine a rĂ©alisĂ© 96,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires d’octobre Ă  dĂ©cembre, en hausse de 12% sur an, dont près de 12 milliards pour sa branche de cloud (informatique Ă  distance), deux rĂ©sultats lĂ©gèrement en dessous des prĂ©visions des analystes.Disney a reculĂ© de 2,44% après l’annonce de rĂ©sultats contrastĂ©s au premier trimestre de son exercice dĂ©calĂ©, avec un chiffre d’affaires conforme aux attentes grâce au cinĂ©ma, mais sa plateforme de streaming Disney+ a perdu des abonnĂ©s. Le gĂ©ant des VTC (vĂ©hicules de tourisme avec chauffeur) Uber a plongĂ© de 7,56%, plombĂ© par des perspectives jugĂ©es dĂ©cevantes pour le premier trimestre en termes de courses et de livraisons.En revanche, le spĂ©cialiste amĂ©ricain du jouet Mattel s’est envolĂ© de 15,33% grâce Ă  des ventes en hausse au quatrième trimestre 2024, soutenues notamment par sa franchise de petites voitures Hot Wheels, et a dĂ©passĂ© les attentes des analystes malgrĂ© un bĂ©nĂ©fice net en baisse.Pour Patrick O’Hare, si “certains grands noms ont de mauvais rĂ©sultats”, cela n’empĂŞche pas les investisseurs de tirer un bilan positif de la saison des rĂ©sultats jusqu’Ă  prĂ©sent.L’analyste souligne aussi la baisse “sensible” des rendements des bons du TrĂ©sor mercredi “qui a contribuĂ© Ă  soutenir le marchĂ© boursier”.Sur le marchĂ© obligataire, le rendement des emprunts d’État amĂ©ricains Ă  dix ans s’est nettement dĂ©tendu Ă  4,42% contre 4,52% la veille en clĂ´ture.”Le paradoxe est que les rendements baissent vraisemblablement en raison des inquiĂ©tudes concernant le ralentissement de la croissance”, ce qui devrait avoir un effet baissier sur le marchĂ© d’actions, estime Patrick O’Hare.

AssemblĂ©e : Bayrou surmonte deux motions de censure et fait adopter le budget de l’Etat

François Bayrou a survĂ©cu Ă  deux motions de censure mercredi, faisant notamment adopter le budget de l’État pour 2025, grâce Ă  la neutralitĂ© des socialistes et du RN qui ont dĂ©cidĂ© de ne pas censurer son gouvernement.Seuls 128 dĂ©putĂ©s, dont six socialistes, ont approuvĂ© la première motion de censure dĂ©posĂ©e par les Ă©lus LFI, communistes et Ă©cologistes, loin des 289 voix nĂ©cessaires pour faire tomber le gouvernement.Son rejet permet l’approbation par l’AssemblĂ©e nationale du budget de l’État pour 2025, qui sera adoptĂ© dĂ©finitivement jeudi avec un dernier vote du SĂ©nat.L’objectif affichĂ© est de ramener le dĂ©ficit public Ă  5,4% du PIB. Avec de nouvelles recettes, notamment des contributions exceptionnelles sur les mĂ©nages les plus aisĂ©s et les bĂ©nĂ©fices des grandes entreprises, mais aussi des coupes dans les dĂ©penses.”C’est une bonne chose pour notre pays et pour nos compatriotes, la preuve que leurs reprĂ©sentants politiques savent dĂ©passer leurs dĂ©saccords”, a saluĂ© le ministre de l’Economie Eric Lombard.”Ce budget est une Ă©tape d’urgence”, a soutenu devant les dĂ©putĂ©s François Bayrou, qui se projette dĂ©jĂ  pour l’après, en promettant rĂ©forme de l’Etat et mesures d'”ordre et d’autoritĂ©”.Les groupes PS et ceux de l’alliance RN-Ciottistes avaient annoncé qu’ils ne censureraient pas, au nom de la stabilitĂ© du pays. La dĂ©cision des socialistes, qui nĂ©gociaient depuis des semaines pour arracher des concessions sur les retraites, les remboursements mĂ©dicaux ou l’Éducation, a accentuĂ© la fracture avec les Insoumis.LFI a dĂ©noncĂ© dans un communiquĂ© “l’interruption par le Parti socialiste du Nouveau Front populaire” et proposĂ© une “rĂ©union” aux autres partis de gauche ayant votĂ© la censure pour “poursuivre (cette alliance, ndlr) sur la base d’un rassemblement loyal et clairement dans l’opposition”.A Angers, son chef de file Jean-Luc MĂ©lenchon a fustigĂ© “la bassesse des fausses oppositions”. Le Nouveau Front populaire “continuera Ă  exister tant qu’il y aura la volontĂ© de battre l’extrĂŞme droite”, a rĂ©pliquĂ© le Premier secrĂ©taire du PS, Olivier Faure.- Bis repetita sur la SĂ©cu -En dĂ©fense de la première motion de la journĂ©e, AurĂ©lie TrouvĂ© (LFI) a fustigĂ© le “budget (de l’Etat) le plus austĂ©ritaire du XXIe siècle”.Intervenant après elle, Emmanuel GrĂ©goire (PS) a dĂ» affronter les huĂ©es des Insoumis. “J’entends une petite voix sur ma gauche qui me rappelle aux puretĂ©s de la vertu, comme disait Saint-Just (…) Ce n’est ni dans l’outrance des mots, du verbe et des actes que se forge le chemin de la crĂ©dibilitĂ© et de la conviction”, a-t-il affirmĂ©.Soulignant que leur dĂ©cision “ne vaut nullement adhĂ©sion” Ă  la politique de François Bayrou, les socialistes ont confirmĂ© qu’ils dĂ©poseraient eux-mĂŞmes le 19 fĂ©vrier une motion de censure portant sur l’ensemble de sa politique, en rĂ©action tout particulièrement Ă  ses propos sur le “sentiment de submersion” migratoire.Au nom du Rassemblement national, qui a aussi Ă©cartĂ© la censure, le dĂ©putĂ© Yoann Gillet a critiquĂ© un budget qui augmente “la pression fiscale” et jugĂ© que le “salut” ne viendrait que d’une “prochaine dissolution” de l’AssemblĂ©e.Le RN a annoncĂ© une future saisine du Conseil constitutionnel, escomptant faire censurer quatre articles, notamment sur l’Ă©lectricitĂ© et le malus auto.Dans la soirĂ©e la chorĂ©graphie s’est rĂ©pĂ©tĂ©e sur le budget de la SĂ©curitĂ© sociale, PS et RN ne votant pas la motion de censure dĂ©posĂ©e contre le 49.3 dĂ©clenchĂ© par M. Bayrou pour faire passer la première partie du texte.Pour LFI, Hadrien Clouet a dĂ©noncĂ© “un projet d’assassinat de la SĂ©curitĂ© sociale”.- D’autres motions Ă  venir -Comme pour le budget de l’Etat, le Premier ministre a lui appelĂ© Ă  un travail de “refondation” du système de santĂ©, Ă©voquant des chantiers sur la “gouvernance”, “l’offre mĂ©dicale”, “l’installation des mĂ©decins” ou encore la “fraude”.”Nous ne pouvons plus nous contenter d’un examen annuel de notre budget” de la SĂ©cu, a-t-il aussi estimĂ©, plaidant pour “une mĂ©thode pluriannuelle”.La motion de censure n’ayant obtenu que 122 voix, la première partie du texte (sur trois) est adoptĂ©e.A la fin de cette journĂ©e chargĂ©e, François Bayrou a recouru une nouvelle fois au 49.3, cette fois sur la partie “recettes” du budget de la SĂ©curitĂ© sociale, LFI annonçant une nouvelle motion de censure.Il devrait encore en utiliser un autre en fin de semaine ou dĂ©but de semaine prochaine, sur la dernière partie de ce texte. Avec donc deux nouvelles motions de censure Ă  esquiver sur les budgets.sac-parl-far-brk-fff-are-sl/hr/dsa

Bayrou surmonte une motion de censure, le budget adoptĂ© par l’AssemblĂ©e

François Bayrou a engrangĂ© mercredi un premier succès, avec le vote par l’AssemblĂ©e du budget de l’Etat, grâce Ă  la neutralitĂ© des socialistes qui ont dĂ©cidĂ© de ne pas voter une motion de censure contre son gouvernement.Seuls 128 dĂ©putĂ©s, dont six socialistes, ont approuvĂ© la motion de censure dĂ©posĂ©e par des Ă©lus LFI, communistes et Ă©cologistes, alors qu’il aurait fallu 289 voix pour faire tomber le gouvernement.Ce vote permet l’approbation par l’AssemblĂ©e nationale du budget de l’Etat pour 2025. Le SĂ©nat se prononcera dès jeudi, et ce vote très vraisemblablement favorable actera l’adoption du texte par le Parlement.”Ce budget est une Ă©tape d’urgence”, a soutenu devant les dĂ©putĂ©s le Premier ministre, qui se projette dĂ©jĂ  pour l’après, en promettant une rĂ©forme de l’Etat et des mesures d'”ordre et d’autoritĂ©”.Les groupes PS et du Rassemblement national avaient annoncé qu’ils ne censureraient pas, au nom de la stabilitĂ© du pays. M. Bayrou devait affronter dans la soirĂ©e une deuxième motion de censure, consĂ©cutive au 49.3 engagĂ© sur la première partie du budget de la SĂ©curitĂ© sociale. Celle-ci n’a pas plus de chance que la première d’ĂŞtre votĂ©e.L’objectif affichĂ© par l’exĂ©cutif est de ramener, avec le budget 2025, le dĂ©ficit public Ă  5,4% du PIB. Avec pour cela de nouvelles recettes grâce notamment Ă  des contributions exceptionnelles sur les mĂ©nages les plus aisĂ©s et les bĂ©nĂ©fices des grandes entreprises, mais aussi des coupes dans les dĂ©penses.Les Ă©cologistes et les communistes avaient optĂ© pour la censure, comme les Insoumis. Le PS a choisi, de son cĂ´tĂ©, de nĂ©gocier pendant des semaines avec le gouvernement pour arracher des concessions sur les retraites, les remboursements mĂ©dicaux ou l’Education.Après le vote, La France insoumise a dĂ©noncĂ© dans un communiquĂ© “l’interruption par le Parti socialiste du Nouveau Front populaire” et proposĂ© une “rĂ©union” aux autres partis de gauche ayant votĂ©e la motion de censure afin de “poursuivre (cette alliance, ndlr) sur la base d’un rassemblement loyal et clairement dans l’opposition au macronisme”.- Saint-Just -En prĂ©sentant la motion, la prĂ©sidente LFI de la commission des Affaires Ă©conomiques AurĂ©lie TrouvĂ© a fustigĂ© le “budget le plus austĂ©ritaire du XXIe siècle”, avec “la plus forte baisse de dĂ©penses que la France ait jamais connue depuis 25 ans”.DĂ©nonçant un “naufrage de la dĂ©mocratie”, elle a invitĂ© les oppositions Ă  voter la censure, “seule façon” d’exprimer leur rejet du gouvernement. Prenant la parole Ă  sa suite, le dĂ©putĂ© PS Emmanuel GrĂ©goire a dĂ» affronter les huĂ©es des bancs Insoumis. “J’entends une petite voix sur ma gauche qui me rappelle aux puretĂ©s de la vertu, comme disait Saint-Just. Je veux leur dire très amicalement que ce n’est ni dans l’outrance des mots, du verbe et des actes que se forge le chemin de la crĂ©dibilitĂ© et de la conviction”, a-t-il affirmĂ©, avant d’ajouter: “Le bruit et la fureur fragilisent les combats”. Soulignant que le vote des socialistes “ne vaut nullement adhĂ©sion” Ă  la politique de M. Bayrou, il a rĂ©affirmĂ© que ces derniers dĂ©poseraient Ă  l’issue du dĂ©bat budgĂ©taire une motion de censure portant “sur l’ensemble de (sa) politique et en particulier sur les graves entorses au pacte rĂ©publicain qu’elle incarne”.Les socialistes ont annoncĂ© le dĂ©pĂ´t de cette motion contre la “trumpisation du dĂ©bat public”, en rĂ©action notamment aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire.- Dissolution -Au nom du RN, qui a aussi Ă©cartĂ© un vote de la censure, le dĂ©putĂ© Yoann Gillet s’est montrĂ© très critique vis-Ă -vis d’un budget qui prĂ©voit “d’augmenter la pression fiscale” et jugĂ© que le “salut” ne viendrait pas “d’une censure proposĂ©e par des imposteurs” mais d’une “prochaine dissolution”.La ministre des Comptes publics, AmĂ©lie de Montchalin, a promis de suivre rigoureusement “l’exĂ©cution budgĂ©taire” en 2025 pour “tenir cette cible de 5,4%” et tirer “les leçons de ce qui s’est passĂ© l’annĂ©e dernière” lorsque l’exĂ©cutif avait laissĂ© dĂ©raper le dĂ©ficit.A la fin de cette journĂ©e chargĂ©e, François Bayrou devrait engager une nouvelle fois la responsabilitĂ© de son gouvernement par un autre 49.3 –avant un autre en fin de semaine ou dĂ©but de semaine prochaine–, toujours sur le budget de la SĂ©curitĂ© sociale. Avec donc au total, quatre motions de censure Ă  esquiver sur le budget.sac-parl-far-brk-fff-are-sl/hr/swi