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Procès Casino: détention à domicile requise contre l’ex-PDG Jean-Charles Naouri

Une peine de quatre ans d’emprisonnement dont trois avec sursis et aménagement de la partie ferme ainsi que 2 millions d’euros d’amende a été réclamée jeudi contre l’ex-PDG de Casino Jean-Charles Naouri pour manipulation de cours et corruption.Le parquet national financier (PNF) a également requis 75 millions d’euros d’amende contre la société Casino en tant que personne morale.Reprise depuis 2024 dans l’escarcelle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, l’enseigne a déploré des réquisitions “disproportionnées”, faisant valoir que “le Nouveau Casino n’a plus rien à voir ni par sa taille, ni par sa situation financière ou sa gouvernance, avec celui qu’il était à l’époque des faits”.Mais c’est surtout envers le patron de presse Nicolas Miguet que les procureurs ont été les plus sévères: quatre ans d’emprisonnement avec exécution immédiate et 850.000 euros d’amende à titre personnel requis, ainsi que 1.500.000 euros d’amende pour ses diverses sociétés.M. Miguet, qui s’est forgé une réputation sulfureuse dans les milieux du boursicotage – il a déjà été condamné à plusieurs reprises pour des faits comparables -, avait conclu une “convention” supposément de “conseil” avec le groupe de grande distribution, pour 823.000 euros de rémunération en neuf mois.Or, “la convention de conseil est à la délinquance en col blanc ce que la valise de billets est au blanchiment de trafic de stupéfiants”, ont ironisé les deux représentants du parquet lors de leurs réquisitions de plus de cinq heures, après déjà huit journées de débat.Jean-Charles Naouri avait accepté de rencontrer Nicolas Miguet en septembre 2018, au moment même où l’action Casino décrochait en Bourse. Vingt-quatre heures plus tard, le contrat était signé.Presque une coïncidence, avaient assuré les deux prévenus à la barre, se bornant à résumer les “conseils” par la création d’un club d’actionnaires – jamais réalisé – ou dynamiser les assemblées générales – sans résultat probant.L’objet de la rencontre et de l’accord, pour l’accusation, est tout autre: “Il y a un stress maximum à la tête de Casino, presque de désespoir: Jean-Charles Naouri sait que son image, sa fortune, sont susceptibles de s’écrouler”, le magnat des supermarchés étant convaincu de faire l’objet d’une attaque imminente et hostile du groupe Carrefour. “Ce qui n’est pas l’objet de ce procès”, a pris soin de balayer le ministère public.”L’intérêt pour Jean-Charles Naouri, c’est de défendre le cours de Casino. Celui de Nicolas Miguet, c’est d’augmenter son chiffre d’affaires: il a gagné à cette période 10.000 abonnés”, rappellent les procureurs.Car M. Miguet dispose de diverses lettres boursières et d’un service Audiotel, dans lesquels il prodigue des conseils boursiers. En l’espèce, durant la période: “acheter, racheter, conserver les actions Casino”.”Ils ont fait des petits porteurs de la simple chair à canon”, ont tonné les deux procureurs, alors que, quelques heures plus tôt, l’avocat d’un agriculteur du Nord rappelait que son client avait “acheté 44.000 actions Casino d’une quarantaine d’euros chacun; cinq ans plus tard, elles valent 0,46 euro”.- “Du grand art!” -Et si “Jean-Claude Naouri avait décidé de tendre un piège à Carrefour”, tous les mis en cause “ont un objectif commun: sauver coûte que coûte le cours de Casino, y compris par des moyens illégaux”, répètent encore les deux représentants du PNF.A propos du chef de manipulation de cours par diffusion de fausses informations – selon les procureurs “créées sur mesure pour les besoins de Casino” -, il a notamment été rappelé le “conseil” de M. Miguet de “feuilletonner” le récit de la contre-offensive de Casino et de la supposée remontée de son cours. Réaction par SMS d’un bras droit de Jean-Charles Naouri: “Du grand art!””Dans ce dossier, la manipulation affleure à tous les étages”, tempêtent encore les deux procureurs, en relevant que Nicolas Miguet avait en outre “un intérêt personnel” à soutenir le groupe en difficulté pour détenir 125.000 actions pendant la période de la convention, soit 3 millions d’euros de valeur: “Il s’est donc condamné lui-même à dire du bien de l’action Casino”.Le parquet a par ailleurs réclamé des peines de deux à trois ans d’emprisonnement avec sursis et des amendes de 300.000 à 500.000 euros à l’encontre de trois ex-cadres de Casino.La défense doit plaider à partir de lundi.

Espagne: énorme revers pour BBVA dont l’OPA hostile contre Sabadell a échoué

La banque espagnole BBVA a essuyé un énorme échec dans sa tentative de mettre la main via une OPA hostile sur sa rivale Sabadell pour créer un géant européen, une opération qui suscitait l’inquiétude du gouvernement de gauche à Madrid.L’offre publique d’achat (OPA) a reçu un niveau d’acceptation représentant seulement 25,33% du capital de Sabadell, a déclaré jeudi dans un communiqué la Commission nationale du marché des valeurs (CNMV), le gendarme boursier espagnol, dont l’annonce était initialement attendue vendredi.En l’état donc, “l’opération a obtenu un résultat négatif” et “devient caduque”, a indiqué la CNMV.Ces derniers jours, la plupart des observateurs s’accordaient pourtant à dire que BBVA, deuxième banque d’Espagne, réussirait à racheter plus de 30% du capital social de Sabadell, quatrième établissement bancaire dans le pays, sans pour autant attendre 50%.Ce résultat inférieur donc aux prévisions est donc un revers inattendu et majeur pour BBVA, qui avait pourtant tout tenté ces dernières semaines pour convaincre la multitude d’actionnaires de Sabadell, y compris en relevant son offre initiale de 10% le 22 septembre, valorisant ainsi sa concurrente à environ 17 milliards d’euros.Avec cette OPA hostile, BBVA ambitionnait de créer un géant bancaire capable de rivaliser avec les mastodontes européens tels que Santander (première banque en Espagne), mais aussi HSBC et BNP Paribas.  Dans la foulée de l’annonce de la CNMV, BBVA a publié un communiqué visant à rassurer immédiatement ses actionnaires et le marché, qui pourrait réagir vendredi dès l’ouverture de la bourse à Madrid. “Nous regardons le futur avec confiance et enthousiasme”, a assuré son président Carlos Torres Vila, cité dans ce communiqué.Pour faire contre-feu, le dirigeant a promis un dividende “historique” aux actionnaires dès le 7 novembre prochain “pour un total de 1,8 milliard d’euros” et un rachat d’actions massif à la fin du mois “pour environ un milliard d’euros”.- Méga-projet avorté -De son côté, sollicitée par l’AFP, Sabadell a refusé de commenter le résultat publié par la CNMV au bout de ce feuilleton à rebondissements, qui aura aussi eu des implications politiques.De son côté, Sabadell n’avait pas réagi dans l’immédiat à l’annonce du résultat par la CNMV au bout de ce feuilleton à rebondissements, qui aura aussi eu des implications politiques.La tentative par BBVA de mettre la main sur sa concurrente était en effet vue d’un très mauvais oeil en Catalogne (nord-ouest), terre natale de Sabadell, où les autorités régionales avaient rappelé depuis plusieurs mois leur attachement au maintien d’une banque locale indépendante.”Le résultat de l’OPA (…) confirme ce que nous avons toujours défendu : un système bancaire adapté à la réalité de la Catalogne et à son tissu économique”, s’est félicité sur le réseau social X le président du gouvernement local, Salvador Illa, appelant à “se tourner vers l’avenir” pour “la prospérité” régionale.Les syndicats de Sabadell craignaient aussi pour les emplois au sein du groupe en cas d’OPA réussie pour BBVA.De son côté, le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez va pouvoir pousser un ouf de soulagement dans ce dossier brûlant, lui qui s’était montré réticent au méga-projet de BBVA, par crainte de voir la concurrence réduite dans l’important secteur bancaire espagnol.Pour compliquer l’opération –il ne pouvait l’interdire–, l’exécutif avait ainsi imposé fin juin des conditions draconiennes en empêchant de facto toute fusion entre les deux entités bancaires pendant au moins trois ans, rendant ainsi l’offre moins attractive. 

Marchés financiers: Merz appelle à la création d’une Bourse européenne

Le chancelier allemand Friedrich Merz a appelé jeudi à la création d’une place financière européenne pour concurrencer ses rivales américaines et asiatiques, afin d’éviter la fuite des capitaux des entreprises du continent, en perte de compétitivité.Lors d’un discours devant les députés allemands avant un sommet européen la semaine prochaine, le chancelier a répété la nécessité d’unifier les marchés de capitaux de l’UE.Ce véritable serpent de mer des sommets des 27 prévoit d’harmoniser les règlementations des différentes bourses européennes, pour accélérer les flux financiers au sein de l’UE et faciliter les investissements.”Nos entreprises ont besoin d’un marché des capitaux suffisamment large et profond pour pouvoir se financer mieux, et surtout, plus rapidement” a déclaré le dirigeant.Berlin et Bruxelles ont donc “besoin d’une Bourse européenne pour que des entreprises prospères comme, par exemple BioNTech en Allemagne, n’aient pas à aller à la Bourse de New York”, a-t-il ajouté.Le laboratoire connu pour son vaccin contre le Covid-19 fait partie des entreprises du Nasdaq depuis 2019.D’autres entreprises allemandes ont aussi tourné le dos à la bourse de Francfort pour celle de New York, comme la célèbre marque de sandales Birkenstock ou le géant gazier Linde.Ce dernier avait quitté le Dax en 2023, dénonçant les règles boursières allemandes qui bridaient ses performances, ce qui avait été un coup de massue pour la place de Francfort.”Euronext est prêt à contribuer au prochain niveau de consolidation des marchés en Europe pour créer un pool de liquidité plus profond afin de financer la croissance des entreprises européennes”, a réagi le patron de l’opérateur de places boursières européennes Stéphane Boujnah dans une déclaration transmise à l’AFP.Euronext, qui gère les Bourses de Paris, Milan, Amsterdam, Bruxelles, Dublin, Lisbonne et Oslo, “a toujours été guidé par la forte conviction qu’en Europe, il est toujours possible de réussir ensemble plutôt que d’échouer séparément”, a-t-il ajouté.Ce n’est que grâce à une bourse européenne “que la création de valeur issue de la recherche allemande et européenne restera en Europe”, selon Friedrich Merz.Enlisée dans la stagnation, l’Union Européenne et ses entreprises phare, notamment allemandes, sont menacées de décrochage économique et technologique vis à vis de la Chine et des Etats-Unis.Le risque est que l’Europe devienne un “jouet pour les grands pôles économiques en Asie et en Amérique”, a aussi déclaré le chancelier.A la pointe de cette consolidation financière européenne se trouve Euronext, l’opérateur de la bourse de Paris, qui a racheté plusieurs places (Oslo, Milan) et lorgne désormais sur celle d’Athènes.Plusieurs tentatives de fusion avec son grand concurrent, l’allemand Deutsche Börse, ont échoué par le passé.

Plan social à Auchan: un hypermarché de La Défense temporairement bloqué par la CGT

L’hypermarché Auchan de La Défense, quartier d’affaires à l’ouest de Paris, a été bloqué toute la journée jeudi par des militants CGT, dispersés dans la soirée sans interpellation, a-t-on appris auprès d’une source policière.Les militants de la CGT Commerce et services s’opposent à un plan social prévoyant 2.400 suppressions de postes. Ils étaient 200 manifestants, selon la préfecture des Hauts-de-Seine.Ils bloquaient l’accès à l’hypermaché, a constaté un journaliste de l’AFP et entendaient initialement rester sur place pour “24 heures minimum”, “jusqu’à demain 10H”.”On veut que le groupe Mulliez”, propriétaire d’Auchan, “arrête ses licenciements”, a dénoncé auprès de l’AFP le secrétaire général de la fédération, Amar Lagha.La CGT Commerce et services demande également l’abrogation de la réforme des retraites de 2023, plutôt que sa suspension annoncée par Sébastien Lecornu, répondant à une demande du PS qui le menaçait de censure.La direction d’Auchan a dénoncé auprès de l’AFP “une action illégale”, car elle n’est pas l’oeuvre de salariés élus d’Auchan.”J’invite Auchan à saisir la justice”, a rétorqué Amar Lagha. “Il y a énormément de travailleurs d’Auchan qui sont là”, a-t-il affirmé.Le plan social prévoyant près de 2.400 suppressions d’emplois chez Auchan a été invalidé fin septembre par le tribunal administratif de Lille, une décision dont le distributeur a annoncé faire appel.Cette décision, si elle devenait définitive, ouvrirait a minima la voie à des indemnisations supplémentaires devant les prud’hommes pour les salariés qui les saisiraient, alors que trois quarts de ceux concernés par les suppressions de postes ont déjà quitté l’entreprise.La CGT demande à ce que la situation de l’ensemble des entreprises de la famille Mulliez, dont certaines, comme Decathlon ou Kiabi, présentant une excellente santé économique, soit prise en compte lors d’un plan social. Un argument repris par le jugement du tribunal de Lille.”On ne peut pas faire un plan social alors que Decathlon engrange 1 milliard de bénéfice (787 millions d’euros en 2024)”, dénonce Roger, employé de logistique à Auchan depuis trente ans et syndiqué CGT, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.La CGT Commerce et services, qui appelait à un mouvement de grève nationale dans le secteur ce jeudi, a évoqué des actions dans d’autres supermarchés, dont un magasin Carrefour à Montélimar (Drôme), un Aldi à Paris et un Super U à Bihorel (Seine-Maritime).

Espagne: l’OPA hostile de la banque BBVA sur sa concurrente Sabadell a échoué

L’offre publique d’achat (OPA) hostile de la banque espagnole BBVA sur sa concurrente Sabadell, destinée à créer un mastodonte du secteur en Europe, a échoué, a déclaré jeudi soir le gendarme boursier espagnol, dont l’annonce était initialement attendue vendredi.Ce dossier brûlant était suivi de près depuis son annonce en mai 2024 à Madrid, où le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez s’était montré particulièrement frileux vis-à-vis de l’opération, dont il craignait qu’elle n’aboutisse à réduire la concurrence.L’OPA a reçu un niveau d’acceptation représentant 25,33% du capital de Sabadell et “devient (ainsi) caduque”, a indiqué dans un communiqué la Commission nationale du marché des valeurs (CNMV).Ce résultat en-deça des 50%, et même des 30% qui lui aurait permis de lancer éventuellement une seconde OPA, est un revers important et inattendu pour BBVA, deuxième banque d’Espagne et qui avait tout tenté ces dernières semaines pour convaincre les multiples actionnaires de Sabadell, quatrième établissement bancaire national, d’accepter l’OPA.Le 22 septembre, la banque dont le siège est situé à Bilbao dans le Pays basque (nord), avait relevé de 10% son offre initiale, valorisant ainsi Sabadell à environ 17 milliards d’euros.BBVA ambitionnait de créer un géant bancaire capable de rivaliser avec les mastodontes tels que Santander (première banque en Espagne), mais aussi HSBC et BNP Paribas. Dans la foulée de l’annonce de la CNMV, BBVA a publié un communiqué visant à rassurer ses actionnaires et le marché, qui pourrait réagir vendredi dès l’ouverture de la bourse à Madrid.”Nous regardons le futur avec confiance et enthousiasme”, a assuré le président de BBVA Carlos Torres Vila, cité dans ce communiqué, promettant un dividende “historique” aux actionnaires dès le 7 novembre prochain “pour un total de 1,8 milliard d’euros” et un rachat d’actions massif à la fin du mois “pour environ un milliard d’euros”.De son côté, Sabadell n’a pas encore réagi à l’annonce du résultat par la CNMV intervenue plus tôt que prévu.

LVMH demande à la direction du Parisien un plan d’ici la fin de l’année pour réduire ses pertes

Le groupe LVMH, propriétaire du Parisien/Aujourd’hui en France, a demandé mercredi à la direction du quotidien de lui présenter d’ici la fin de l’année un plan pour réduire ses pertes, selon un compte-rendu d’une réunion du comité de groupe de LVMH consulté jeudi par l’AFP.La direction du groupe de luxe a demandé au PDG du Parisien/Aujourd’hui en France Pierre Louette de présenter un plan stratégique pour ramener le titre à l’équilibre financièrement, le niveau de pertes étant trop important, selon ce compte-rendu d’un participant.Elle a ensuite assuré que l’option d’une vente n’était pas à l’ordre du jour mais ne pouvait être exclue en cas d’absence de consensus sur la mise en place de ce plan stratégique de réduction des pertes, selon le même document.Quant à une potentielle revente au groupe Bolloré, LVMH a assuré que cela restait une rumeur, affirmant qu’il n’y avait pas de processus en cours, toujours selon la même source.Contacté par l’AFP, le numéro un mondial du luxe s’est refusé à tout commentaire concernant ces informations. Les journalistes du quotidien s’inquiètent d’un éventuel projet de vente du Parisien au milliardaire conservateur Vincent Bolloré, évoquée par le magazine Challenges dans un article paru en septembre.D’après le document résumant une partie des échanges du comité de groupe, LVMH a assuré être dans une logique économique et non idéologique concernant Le Parisien.Sollicité par l’AFP, Pierre Louette n’avait pas répondu dans l’immédiat. Un plan de réorganisation prévoyant la suppression de près de 40 postes est déjà en cours au Parisien. Son annonce avait entraîné une grève de 24 heures en mars.Deux autres journées de grève ont eu lieu en septembre, pour s’opposer à une éventuelle vente au groupe Bolloré et exiger l’embauche de 17 CDI pour combler des départs.Le Parisien/Aujourd’hui en France est le 3e quotidien le plus diffusé en France quand on cumule son édition nationale et régionale, avec quelque 260.000 exemplaires vendus par jour, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias.

Le réseau social Pinterest permet à ses utilisateurs de filtrer des contenus IA

Le réseau social américain Pinterest permet aux utilisateurs depuis jeudi de filtrer une partie des contenus générés par intelligence artificielle (IA) et postés sur la plateforme, alors que beaucoup s’inquiètent d’une déferlante d’images IA standardisées ou médiocres.Le groupe californien dit prendre ainsi en compte les retours de ses usagers, qui “veulent la créativité et l’inspiration qu’ils apprécient, avec le bon équilibre entre les contenus générés par des humains et par de l’IA”, selon un communiqué.Il est désormais possible de régler ses préférences pour voir, dans une catégorie donnée comme la décoration ou la mode, “moins de contenu généré par IA” parmi les photos postées sur le site. C’est le premier réseau social d’importance a offrir la possibilité pour les usagers d’écarter une partie de ces contenus.Sollicités par l’AFP quant à une possible initiative similaire, Instagram, TikTok et YouTube n’ont pas donné suite dans l’immédiat.Depuis le lancement de ChatGPT, en novembre 2022, les outils de création d’images IA se sont généralisés et leur précision s’est sensiblement améliorée.Les contenus IA publiés sur les réseaux sociaux ont augmenté de manière exponentielle, une vague que certains ont qualifié de “bouillie AI” (AI slop), en référence à une production jugée sans imagination, sans créativité et assez standard.En avril, Pinterest avait déjà systématiquement assigné un label “modifié par l’IA” à toute image retouchée par intelligence artificielle.

Procès Naouri/Casino: le parquet réclame une condamnation générale

Le parquet a réclamé jeudi la condamnation de l’ex-PDG du groupe Casino, Jean-Charles Naouri, pour manipulation de cours et corruption, soupçonné d’avoir manœuvré pour maintenir artificiellement le prix de l’action de son entreprise en 2018 et 2019.Les peines requises par le parquet national financier (PNF) sont attendues dans la soirée.Les procureurs ont également réclamé la condamnation pour les mêmes infractions du patron de presse Nicolas Miguet, qui avait défendu sans relâche l’action Casino dans ses diverses publications, parfois au mépris de la réalité du marché.Ce dernier, qui s’est forgé une réputation sulfureuse dans les milieux du boursicotage – il a déjà été condamné à plusieurs reprises pour des faits comparables -, avait conclu une “convention” supposément de “conseils” avec le groupe de grande distribution: 823.000 euros de rémunération en neuf mois.Or, “la convention de conseil est à la délinquance en col blanc ce que la valise de billets est au blanchiment de trafic de stupéfiants”, ont ironisé les deux représentants du parquet, qui ont prévu cinq heures de réquisitions pour détailler leurs charges, après huit journées de débat.Jean-Charles Naouri avait accepté de rencontrer Nicolas Miguet en septembre 2018, au moment même où l’action Casino décrochait en Bourse. Vingt-quatre heures plus tard, le contrat était signé.Presque une coïncidence, avaient assuré les deux prévenus à la barre, se bornant à résumer les “conseils” par la création d’un club d’actionnaires – jamais réalisé – ou dynamiser les assemblées générales – sans résultat probant.L’objet de la rencontre et de l’accord, pour l’accusation, est tout autre: “Il y a un stress maximum à la tête de Casino, presque de désespoir: Jean-Charles Naouri sait que son image, sa fortune, sont susceptibles de s’écrouler”, le magnat des supermarchés étant convaincu de faire l’objet d’une attaque imminente et hostile du groupe Carrefour. “Ce qui n’est pas l’objet de ce procès”, a pris soin de balayer le ministère public.”L’intérêt pour Jean-Charles Naouri, c’est de défendre le cours de Casino. Celui de Nicolas Miguet, c’est d’augmenter son chiffre d’affaires: il a gagné à cette période 10.000 abonnés”, rappellent les procureurs.Car M. Miguet dispose de diverses lettres boursières et d’un service Audiotel, dans lesquels il prodigue des conseils boursiers. En l’espèce, durant la période: “acheter, racheter, conserver les actions Casino”.”Ils ont fait des petits porteurs de la simple chair à canon”, ont tonné les deux procureurs, alors que, quelques heures plus tôt, l’avocat d’un agriculteur du Nord rappelait que son client avait “acheté 44.000 actions Casino d’une quarantaine d’euros chacun; cinq ans plus tard, elles valent 0,46 euro”.- “Du grand art!” -Et si “Jean-Claude Naouri avait décidé de tendre un piège à Carrefour”, tous les mis en cause “ont un objectif commun: sauver coûte que coûte le cours de Casino, y compris par des moyens illégaux”, répètent encore les deux représentants du PNF.A propos du chef de manipulation de cours par diffusion de fausses informations – selon les procureurs “créées sur mesure pour les besoins de Casino” -, il a notamment été rappelé le “conseil” de M. Miguet de “feuilletonner” le récit de la contre-offensive de Casino et de la supposée remontée de son cours. Réaction par SMS d’un bras droit de Jean-Charles Naouri: “Du grand art!””Dans ce dossier, la manipulation affleure à tous les étages”, tempêtent encore les deux procureurs, en relevant que Nicolas Miguet avait en outre “un intérêt personnel” à soutenir le groupe en difficulté pour détenir 125.000 actions pendant la période de la convention, soit 3 millions d’euros de valeur: “Il s’est donc condamné lui-même à dire du bien de l’action Casino”.Tombée 2024 dans l’escarcelle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky au terme d’une restructuration spectaculaire de sa dette devenue insoutenable, l’entreprise Casino est également poursuivie en tant que personne morale, ainsi que trois anciens hauts cadres.La défense doit plaider à partir de lundi.pab/cal/dch       

Battlefield 6, meilleur démarrage de la franchise, se félicite Electronic Arts

Le jeu de tir à la première personne Battlefield 6 s’est vendu à 7 millions de copies en trois jours, s’est félicité jeudi son éditeur Electronic Arts (EA), qui compte sur lui pour rattraper son retard sur Call of Duty, dont le prochain épisode sort en fin d’année.”Battlefield 6 a atteint des sommets historiques pour les ventes de la franchise pendant les trois premiers jours du lancement, avec 7 millions de copies vendues, et le décompte continue”, a annoncé le studio américain, une semaine après la sortie de son blockbuster, l’un des plus attendus de l’année.Cette performance reste en deçà de records tels que les plus de 11 millions de copies vendues en 24h pour GTA V en 2013 ou le démarrage historique de “Call of Duty: Modern Warfare 3” en 2011 (6,5 millions de ventes le premier jour aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, selon son éditeur).Mais c’est une bonne nouvelle pour EA après le lancement jugé décevant de l’opus précédent Battlefield 2042, pour lequel le studio n’avait pas communiqué de chiffres sur le démarrage.Le jeu, disponible sur PC, Xbox et Playstation 5, va touefois affronter dans quelques semaines la comparaison avec “Call of Duty: Black Ops 7”, la franchise concurrente d’Activision Blizzard (Microsoft) qui maintient un rythme de sortie annuel.Battlefield, simulation de combats en vue subjective qui revendique plus de 100 millions de joueurs depuis ses débuts, s’est fait distancer au fil des années par son petit frère Call of Duty, d’un an son cadet.Battlefield 6 situe son action fictive au milieu d’un conflit moderne en 2027 où les Etats-Unis et leurs alliés entrent en guerre avec une milice privée surarmée, Pax Armata, soutenue par des pays européens ayant quitté l’OTAN.

Derrière l’essor de l’IA générative, une main-d’oeuvre invisible et précaire

Comment apprendre à une intelligence artificielle générative à réaliser un rapport d’autopsie ? En demandant à des travailleurs précaires d’annoter des milliers d’images de scènes de crime. Du Kenya à la Colombie, les annotateurs de données sont de plus en plus nombreux et luttent pour de meilleures conditions de travail.”Il faut passer la journée à regarder des cadavres”, “zoomer sur les plaies” pour les détourer afin d’aider l’IA à identifier ces images, “sans aucun soutien psychologique”, raconte à l’AFP Ephantus Kanyugi. Le Kényan, âgé de 30 ans, classe et étiquette des images pour une poignée de dollars afin d’entraîner des algorithmes depuis 2018. Il est aussi vice-président de la Data Labelers Association, basée à Nairobi et forte de 800 membres. L’organisation doit dévoiler prochainement un code de conduite à destination des plates-formes d’annotation de données pour améliorer les conditions de travail, en l’absence d’une législation encadrant cette activité au Kenya.”Nous sommes comme des fantômes, personne ne sait qu’on existe alors qu’on contribue à l’avancement technologique de la société”, déplore de l’autre côté du globe Oskarina Fuentes. Cette Vénézuélienne de 35 ans, installée à Medellín en Colombie, travaille pour cinq plates-formes d’annotation de données qui la payent entre 5 et 25 centimes de dollar la tâche.Ce travail invisible s’est développé à une vitesse fulgurante avec l’essor de l’IA générative. C’est lui qui permet d’enseigner aux voitures autonomes à reconnaître des piétons ou des arbres, à un agent conversationnel comme ChatGPT à s’exprimer de façon naturelle, ou aux systèmes de modération à supprimer des contenus violents ou pornographiques.  Le marché mondial de l’annotation de données a représenté 3,77 milliards de dollars en 2024 et devrait atteindre 17,1 milliards de dollars d’ici 2030, selon le cabinet Grand View Research. – “Esclavage moderne” -“Tant qu’elle reste basée sur l’apprentissage automatique”, l’IA a toujours besoin de vérification humaine, résume Antonio Casilli, professeur de sociologie à l’Institut Polytechnique de Paris qui a enquêté dans plus de 30 pays sur ce qu’il appelle le “travail du clic”.Il faut des humains en amont pour mettre en état les données qui abreuvent les modèles, mais aussi en aval pour évaluer la pertinence des réponses.Les géants de la tech sous-traitent ce travail à des myriades d’entreprises.L’une des plus importantes est l’américaine Scale AI dans laquelle Meta a récemment investi plus de 14 milliards de dollars. Elle compte parmi ses clients Microsoft, le ministère américain de la Défense et a longtemps collaboré avec OpenAI.  Les annotateurs de données ont souvent entre 18 et 30 ans et sont faiblement rémunérés malgré un haut niveau d’études, explique M. Casilli. Ils viennent majoritairement de pays à faible revenu, même si cette activité progresse aussi aux États-Unis ou en Europe où les rémunérations sont beaucoup plus élevées. A mesure qu’ils montent en gamme, les modèles derrière ChatGPT d’OpenAI ou Claude d’Anthropic ont en effet besoin de se spécialiser dans des matières complexes comme les mathématiques, la chimie ou les langues rares.  Le site d’Outlier, filiale de Scale AI, propose ainsi nombre d’offres d’emplois pour des experts en biologie, langue malaisienne ou programmation en espagnol, avec des rémunérations annoncées de 30 à 50 dollars de l’heure.Au Kenya, Remotasks, autre filiale de Scale AI, paye ses annotateurs de données environ 0,01 dollar pour une tâche pouvant prendre plusieurs heures, d’après Ephantus Kanyugi qui dénonce “de l’esclavage moderne”. “Les gens développent des problèmes de vue, de dos, ils souffrent d’anxiété et de dépression à force de travailler jusqu’à 20 heures par jour ou six jours par semaine pour une paie dérisoire et parfois pas de paie du tout”, alerte-t-il.- “Comment se suicider ?” -Scale AI est visé par plusieurs plaintes aux États-Unis: des employés l’accusent de travail non rémunéré, de les déclarer comme travailleurs indépendants et non comme salariés, et de les exposer à des contenus traumatisants sans mesures de prévention suffisantes, selon des documents judiciaires consultés par l’AFP. Les plaignants disent par exemple avoir dû discuter avec une intelligence artificielle de “Comment se suicider ?”, “Comment empoisonner quelqu’un ?” ou “Comment tuer quelqu’un ?”. L’entreprise a refusé de commenter les poursuites en cours, mais reconnaît que certains projets peuvent inclure des contenus sensibles.Les travailleurs sont toujours prévenus à l’avance et peuvent choisir d’arrêter une tâche à tout moment, affirme-t-elle à l’AFP, faisant aussi état de ressources dédiées à la santé mentale et d’une ligne d’écoute anonyme. Elle assure fournir une grille de rémunération transparente, avec des tarifs égaux ou supérieurs au salaire minimum en vigueur là où elle exerce. La question de l’exposition de travailleurs précaires à des contenus insoutenables par les géants de la tech et leurs sous-traitants n’est toutefois pas nouvelle. Meta est notamment visé par des poursuites de modérateurs de contenus dans plusieurs pays, de l’Espagne au Kenya en passant par le Ghana, pour des conditions de travail indignes et des traumatismes psychologiques.- Accès coupé -Les petites mains de l’IA peuvent en outre se retrouver sans travail, ni paie du jour au lendemain.  Oskarina Fuentes accuse l’une des plates-formes qui l’employait de ne jamais lui avoir versé environ 900 dollars, soit trois mois de travail, après une actualisation de son système de paiement.  “J’ai perdu mon temps, mes forces et mon sommeil”, confie-t-elle, sans donner le nom de son ex-employeur car elle a dû signer un accord de confidentialité, une pratique fréquente dans cette industrie qui réduit au silence la plupart des annotateurs. Au Kenya, la Data Labelers Association envisage une action en justice contre Remotasks, accusée par des étiqueteurs de données d’avoir soudainement coupé l’accès à sa plate-forme en mars 2024, sans leur payer des sommes dues.La maison mère Scale AI admet une réduction de son activité au Kenya, mais déclare avoir fermé des comptes d’annotateurs pour violation de ses règles internes, assurant que toutes les tâches terminées ont été rémunérées.Microsoft et Meta n’ont pas souhaité répondre aux questions de l’AFP concernant leurs relations avec Scale AI. Le Pentagone n’a pas répondu. Anthropic, qui collabore avec Surge AI, start-up d’annotation de données également visée par une plainte aux Etats-Unis, dit exiger de ses sous-traitants qu’ils suivent des règles relatives au bien-être des travailleurs devant manipuler des contenus sensibles, et fixant un tarif équivalent ou supérieur à 16 dollars de l’heure. OpenAI, qui a affirmé jeudi à l’AFP ne plus travailler avec Scale AI, dit disposer d’un règlement strict pour ses sous-traitants sur la sécurité au travail, la rémunération équitable, la non-discrimination et le respect des droits des travailleurs. Si ce code n’est pas respecté, le créateur de ChatGPT considère cela comme une rupture de contrat et prend les mesures appropriées, affirme-t-il.- Bras de fer -Toutefois, “les travailleurs du clic”, qui œuvrent majoritairement en tant qu’indépendants ou lors de contrats courts, ne bénéficient souvent d’aucune protection sociale, rappelle le sociologue Antonio Casilli, auteur d’un livre sur le sujet, les qualifiant de “sous-prolétariat numérique”.Au Kenya, le futur code de conduite de la Data Labelers Association, auquel l’AFP a eu accès, cherche ainsi à instaurer un contrat de travail avec une “rémunération équitable”, à garantir la liberté d’association, le droit à des pauses et à un soutien psychologique en cas d’exposition à des contenus nocifs.Mais de telles revendications peuvent virer au bras de fer.Aux États-Unis, près de 250 personnes travaillant pour GlobalLogic, un sous-traitant qui entraîne l’IA Gemini de Google, ont été licenciées en septembre après que plusieurs employés ont dénoncé des disparités salariales et cherché à obtenir de meilleures conditions de travail.”Ils veulent des annotateurs de données dociles”, fustige auprès de l’AFP, Andrew Lauzon, 31 ans, qui travaillait pour GlobalLogic depuis mars 2024 et s’est fait licencier le 12 septembre. Membre du syndicat Alphabet Workers Union, ce natif de Boston réclamait avec d’autres collègues “des salaires équitables”, des “congés payés” et “une couverture santé abordable”. Contacté par l’AFP, GlobalLogic n’a pas souhaité commenter. Un porte-parole de Google a souligné pour sa part qu'”en tant qu’employeur GlobalLogic était responsable des conditions de travail de ses salariés”.Le groupe dit cependant attendre de ses sous-traitants, qui doivent adhérer à une charte, un traitement juste et équitable de leurs travailleurs. Il affirme mener des audits réguliers pour le vérifier.  – “Trous dans la raquette” -“Les géants de la tech ne peuvent construire le futur sur une main d’œuvre jetable”, insiste Christy Hoffman, secrétaire générale de la fédération syndicale internationale UNI Global Union, qui a publié début octobre une étude sur les travailleurs de l’ombre de l’IA.”Il est temps de tenir les titans de la Silicon Valley responsables des conditions de travail dans leur chaîne de sous-traitance”, ajoute-t-elle.  Un travail qui souffre avant tout d’une absence d’encadrement juridique.   En Europe, malgré l’adoption d’une réglementation d’envergure sur l’intelligence artificielle, “des trous dans la raquette” subsistent, déclare l’eurodéputée de gauche française Leïla Chaibi (La France insoumise).  “Il n’y a aucune mention des travailleurs du clic dans le règlement sur l’IA”, note-t-elle, ni dans la directive sur les travailleurs des plateformes numériques comme Uber, adoptée en octobre 2024 et dont elle a été l’une des principales architectes. La directive européenne sur le devoir de vigilance, qui impose notamment aux entreprises des règles en matière de droits humains dans toute leur chaîne de production, aurait pu être un levier, mais elle est remise en question par les États européens. Pourtant, des millions de personnes effectuent ce travail, essentiel au développement de l’IA. “Si vous êtes un charpentier ou un plombier, il y a des syndicats et un salaire minimum”, pointe Nacho Barros, quinquagénaire qui vit près de Valence en Espagne et a commencé à annoter des données pendant la pandémie. “Ce travail devrait aussi être reconnu par chaque pays comme un emploi à part entière”.