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Données personnelles: la justice de l’UE demande une surveillance accrue des pratiques de Meta

La justice européenne a intimé mercredi à l’autorité irlandaise de protection des données (DPC) d’être plus vigilante sur la collecte de données personnelles en Europe par le géant Meta, maison mère de Facebook, WhatsApp et Instagram.Le régulateur irlandais supervise pour le compte de l’UE le groupe Meta (anciennement Facebook) puisque ce dernier a son siège régional en Irlande.Mais le Comité européen de la protection des données (EDPB) peut exiger de rester l’autorité supérieure compétente dans certains cas.Les deux parties étaient en conflit ces dernières années sur l’appréciation du respect par Meta du fameux “RGPD”, le règlement général de protection des données qui encadre depuis 2018 le traitement de données sur tout le territoire de l’UE. Mercredi le Tribunal de l’UE, établi à Luxembourg, a apporté son soutien au régulateur européen, en déboutant la DPC qui contestait trois décisions de ce dernier.”L’EDPB peut donner des instructions contraignantes à l’autorité de contrôle principale (la DPC, NDLR) pour qu’elle mène des enquêtes plus approfondies et adopte de nouvelles décisions s’il y a des lacunes ou une analyse insuffisante dans la décision initiale”, a écrit le tribunal dans un communiqué.A l’origine du dossier, trois citoyens de Belgique, Allemagne et Autriche, soutenus par l’association Noyb (“None of your business”) du juriste autrichien Max Schrems, s’étaient plaints des pratiques de Facebook, Instagram et WhatsApp sur la collecte de données des usagers de ces plateformes.Les plaignants les jugeaient contraires au RGPD, notamment concernant les publicités ciblées et l’absence de consentement.La DPC avait rendu son avis initial, soumis ensuite à d’autres autorités de régulation dans l’UE. L’absence de consensus avait conduit à l’intervention de l’EDPB, dont certaines décisions rendues en 2022 avaient ensuite été contestées par l’autorité irlandaise.”Nous sommes heureux de la décision du tribunal de rejeter les demandes de la DPC, mais cela signifie aussi que l’affaire revient de la case départ”, a réagi Max Schrems, figure de la lutte pour la protection des données personnelles.Il a souligné que le dossier allait revenir devant les juges irlandais et que “la décision finale prendra des années”.”Nous prenons acte de la décision et sommes en train de l’examiner”, a simplement indiqué de son côté l’autorité irlandaise.

La Bourse de Paris freinée par LVMH

La Bourse de Paris a terminé en repli de 0,32% mercredi, freinée par le numéro un de la cote parisienne et du secteur du luxe, LVMH, dont les résultats ont été jugés décevants.L’indice vedette CAC 40 a cédé 24,89 points et s’est établi à 7.872,48 points à la clôture. Mardi, il avait légèrement reculé de 0,12%.Les résultats meilleurs qu’attendu des groupes britannique Burberry et du suisse Richemont, récemment publiés, avaient suscité l’espoir d’une reprise pour le luxe et avait amené le marché “à revoir à la hausse les anticipations” sur les résultats du leader du secteur, le français LVMH, a expliqué Lionel Melka, gérant de Swann Capital.Mais le chiffre d’affaires du groupe de Bernard Arnault s’est replié de 2% en 2024, tombant à 84,7 milliards d’euros, et son bénéfice net a plongé de 17%, à 12,55 milliards d’euros. La rentabilité a aussi baissé, la marge opérationnelle courante descendant à 23% – un niveau qui reste élevé -, contre 26,5% en 2023.”On a eu trois ans d’euphorie en 2021, 2022 et 2023, on a une année de consolidation en 2024, il faut prendre cette année pour ce qu’elle est”, a commenté le directeur financier de LVMH, Jean-Jacques Guiony.L’action du géant du luxe a déraillé de 4,98% mercredi, finissant à 713,20 euros.Christian Dior (LVMH) a aussi été lâché. Son titre a fondu de 5,28%, à 184,00 euros, après que plusieurs analystes ont pointé des fragilités.Toujours dans le secteur du luxe, Kering a chuté de 5,40%, à 246,25 euros, et L’Oréal a nettement reculé de 3,06%, à 356,35 euros.Hermès est en revanche resté au-dessus de la mêlée, avançant de 0,71% à 2.681,00 euros. Le groupe “n’est pas sur le même segment que LVMH, il est sur l’ultra luxe et est assez peu dépendant de la conjoncture, bénéficiant d’un effet rareté et désirabilité du produit”, a souligné M. Melka.Au-delà des résultats de LVMH, la séance a été “attentiste” à Paris, a décrit le gérant.Les regards sont tournés vers la banque centrale américaine (Fed), qui achève sa réunion de politique monétaire mercredi soir. Elle devrait laisser ses taux inchangés pour sa première décision depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.Schneider Electric reprend de la hauteurLe géant des équipements électriques Schneider Electric, dont le titre a lourdement chuté lundi et mardi en raison d’interrogations sur l’évolution du secteur de l’intelligence artificielle (IA), a repris de la hauteur mercredi.Il a gagné 4,74%, à 237,45 euros. Sur la semaine, il reste en fort recul de 12,27%.

Disney+ pourra diffuser des films 9 mois après leur sortie en salles, contre 17 actuellement

Disney va pouvoir diffuser ses propres films et d’autres productions françaises sur sa plateforme de streaming 9 mois après leur sortie en salles, contre 17 actuellement, en échange d’investissements renforcés dans le cinéma tricolore, ont annoncé mercredi le géant américain et les représentants du 7e art.Dans le cadre d’un accord conclu pour trois ans, “Disney+ s’engage à investir 25% de son chiffre d’affaires net annuel généré en France pour financer des oeuvres cinématographiques et audiovisuelles, européennes et françaises”, contre 20% jusqu’alors, ont annoncé la firme aux grandes oreilles et les organisations professionnelles du cinéma (BLIC, BLOC et ARP).”Disney+ s’engage sur un investissement sur trois ans, en achat et en préachat, dans la création cinématographique, et à financer un minimum de 70 films sur cette période en assurant une diversité de genres, et de budgets”, est-il ajouté, sans montant précisé.En échange, Disney+ bénéficiera d’une position plus avantageuse dans la chronologie des médias, qui régit les dates auxquelles les films peuvent être diffusés, en ligne et à la télévision notamment, dans les mois qui suivent leur sortie au cinéma. “Cela va nous permettre, dès le mois d’avril (le 25, ndlr), d’avoir +Deadpool & Wolverine+, qui a été un des gros succès de l’année dernière en salles en France, qui est un film Marvel très emblématique et très drôle”, s’est réjouie auprès de l’AFP Hélène Etzi, la présidente France de Disney.En parallèle, Disney+ a également signé un accord avec les organisations du secteur audiovisuel. “On a trouvé un point d’équilibre entre tout le monde, entre les acteurs du cinéma et les acteurs de l’audiovisuel pour partager” les 25% de chiffre d’affaires consacrés à la création française, a expliqué Hélène Etzi. Ces 25% seront répartis à parts égales (12,5%) la première année entre le cinéma et l’audiovisuel. La dernière année, 14% iront au cinéma, 11% à l’audiovisuel. Avant ces deux accords, Disney+ consacrait 4% de son chiffre d’affaires au cinéma, et 16% à l’audiovisuel. Disney, qui a rompu récemment son accord de diffusion avec Canal+, et lancé une campagne d’abonnement promotionnelle pour sa plateforme, va ainsi parapher le nouvel accord interprofessionnel sur la chronologie des médias, dont la ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé la “mise en signature” mardi.

Espagne: le salaire minimum de nouveau revalorisé de 4,4%

Le gouvernement de gauche espagnol a annoncé mercredi un accord avec les syndicats pour une nouvelle revalorisation de 4,4% du salaire minimum, dont bénéficient près de 2,5 millions de personnes dans le pays, malgré l’opposition du patronat.Cette revalorisation, d’un montant de 50 euros brut par mois, porte le salaire mensuel minimum espagnol, versé dans le pays sur 14 mois, à 1.184 euros brut. Cette progression est supérieure au niveau de l’inflation, qui a atteint 2,8% en moyenne l’an dernier en Espagne.Sur un an, le gain sera de 700 euros, a salué sur le réseau social Bluesky la ministre du Travail Yolanda Diaz.Cet accord, qui survient alors que l’Espagne a enregistré l’an dernier une croissance de 3,2%, selon des chiffres officiels publiés mercredi, a été salué par le syndicat Commissions ouvrières (CCOO), qui a néanmoins regretté qu’il n’ait pas été signé par le patronat. Le salaire minimum espagnol a augmenté au total de 61% depuis l’arrivée au pouvoir de Pedro Sánchez en 2018. Il était alors de 735 euros par mois, soit l’un des niveaux les plus faibles d’Europe.

En Espagne, le torchon brûle entre Ryanair et le gouvernement Sánchez

“Chantage”, “ton insolent”, “communiste fou”: en conflit sur la facturation des bagages et le niveau des redevances aéroportuaires, Ryanair et le gouvernement espagnol multiplient les invectives, en plein bras de fer sur la desserte du pays par la compagnie low-cost.Rien ne va plus entre le numéro un européen du secteur aérien en nombre de passagers et l’Espagne, l’un des principaux marchés de la compagnie derrière l’Italie et le Royaume-Uni, pesant 2,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier.A l’origine de cette brouille: l’annonce fin novembre, par le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez, d’une amende de 179 millions d’euros imposée à cinq compagnies, dont 107 millions pour Ryanair, accusées de pratiques abusives dans la facturation des sièges et des bagages à main.Cette décision, prise après une plainte de l’association de consommateurs Factua, est “un message très clair” pour le secteur aérien, avait alors souligné le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, estimant qu'”aucune entreprise” ne devait être “au-dessus des lois”.Interrogé mercredi lors d’une conférence de presse à Bruxelles, le patron de Ryanair Michael O’Leary a épinglé la décision de l’Espagne, qualifiant M. Bustinduy de “communiste fou”. “Les avions sont pleins, nous ne pouvons pas transporter un nombre illimité de bagages à main”, a-t-il lancé.Une attaque aussitôt dénoncée par le ministre, qui a assuré “défendre les droits des consommateurs” espagnols. “Aucune pression, aucun chantage et certainement aucune insulte ne me fera arrêter”, pas même venant d'”un magnat milliardaire”, a-t-il assuré.Ces échanges houleux sont survenus en pleine épreuve de force entre Madrid et le groupe irlandais, qui a annoncé mi-janvier la suppression de 800.000 places d’ici l’été prochain sur sept de ses liaisons avec l’Espagne, soit une baisse de 18% de son activité dans ce pays.En cause cette fois-ci, selon la compagnie: le niveau “excessif” des redevances réclamées aux compagnies aérienne par le gestionnaire aéroportuaire Aena, détenu à 51% par l’Etat espagnol et propriétaire de 46 aéroports dans le pays.  – “Agressif et menaçant” -Malgré le gel décidé en 2021 par le gouvernement, “Aena persiste dans ses augmentations injustifiées de taxes”, a accusé dans un communiqué Ryanair, qui va supprimer ses liaisons avec Valladolid (nord) et Jerez (sud) et réduire sa desserte de “cinq autres aéroports régionaux”.Cette décision a entraîné une réponse courroucée d’Aena, qui a assuré que ses redevances étaient “parmi les plus basses d’Europe” et accusé Ryanair de vouloir “utiliser gratuitement une grande partie des aéroports espagnols”, ce qui “briserait leur viabilité financière”.”Aena invite cordialement Ryanair à se calmer et à abandonner” sa stratégie de communication “agressive et menaçante, qu’il est très difficile de ne pas interpréter comme un chantage”, a poursuivi le gestionnaire d’aéroport dans un communiqué.Pris à partie dans un courrier par le directeur général de Ryanair, Eddie Wilson, qui souhaitait une réunion sur le sujet avant le 30 janvier, le ministre des Transports Oscar Puente est à son tour entré dans la polémique en demandant à Ryanair de “repenser sa position”.”J’exprime mon désaccord avec le ton menaçant et quelque peu insolent de la lettre que vous m’avez envoyée en tant que PDG de Ryanair”, a déclaré M. Puente dans un courrier dont des extraits ont été publiés mercredi par le quotidien économique Cinco Dias.”La politique de transport et d’infrastructure de notre pays est définie exclusivement par le gouvernement espagnol et est au service de l’intérêt général, et non de l’intérêt particulier de compagnies spécifiques”, fait-il valoir dans cette lettre.Ryanair avait déjà annoncé ces derniers mois réduire sa desserte de l’Allemagne en raison d’une hausse des redevances aéroportuaires. Il a également menacé de ne plus desservir dix aéroports français pour protester contre une hausse des taxes sur le transport aérien.La compagnie irlandaise, qui a dégagé 1,92 milliard d’euros de bénéfices en 2023/2024, affronte des vents contraires depuis plusieurs mois, entre les retards de livraison de ses appareils Boeing 737MAX qui limitent ses capacités et la baisse de la demande, qui affecte sa rentabilité.

Automobile: l’UE envisage des “flexibilités” sur les amendes CO2

Bruxelles envisage des “flexibilités” pour épargner les constructeurs automobiles européens menacés par des amendes en cas de non-respect des objectifs d’émissions de CO2 en 2025, selon un document paru mercredi à la veille d’une concertation avec le secteur.”Nous identifierons des solutions immédiates pour préserver la capacité de l’industrie à investir, en examinant les flexibilités possibles afin de garantir que notre industrie reste compétitive, sans réduire l’ambition globale des objectifs pour 2025″, affirme la Commission européenne dans sa “boussole de compétitivité”, la feuille de route de l’exécutif pour les cinq prochaines années.Ce passage a été ajouté sous la pression notamment du commissaire européen Stéphane Séjourné qui s’était dit défavorable à des mesures punitives contre les industriels.”Sur les amendes liées aux quotas de véhicules propres vendus en 2025, je trouverais personnellement bizarre de pénaliser des acteurs que l’on essaye par ailleurs d’aider”, alors que les concurrents “notamment chinois, n’ont pas les mêmes contraintes”, a déclaré le Français dans les colonnes du Figaro.”C’est l’une des premières décisions que nous devons prendre rapidement pour le secteur”, a insisté Stéphane Séjourné chargé de la stratégie industrielle à Bruxelles.La présidente Ursula von der Leyen a elle-même estimé “nécessaire” mercredi de faire preuve de “flexibilité et pragmatisme” dans l’application des règles, lors d’une conférence de presse.La Commission européenne ouvre jeudi une concertation avec le secteur automobile, en difficulté face à la concurrence chinoise. L’UE doit composer entre ses objectifs environnementaux et les appels à l’aide du secteur.Les constructeurs européens s’opposent aux amendes qui pourraient les viser en cas de non-respect des objectifs de réduction des émissions de CO2 en 2025. Plusieurs pays, comme la France et l’Italie, sont allés dans leur sens, suscitant l’inquiétude des ONG environnementales. La Commission avait jusqu’ici temporisé sur le sujet, attendant les chiffres 2025 et les émissions réelles des constructeurs.Le précédent mandat d’Ursula von der Leyen a été marqué par les ambitieuses mesures du Pacte vert, et son emblème: l’interdiction à la vente des véhicules thermiques neufs en 2035.”Concernant les objectifs de moyen terme, ce serait terrible de changer de pied maintenant, alors que des milliards d’euros d’investissements sont réalisés par les industriels pour adapter leur mode de production”, estime Stéphane Séjourné.Mais “une clause de +revoyure+ est prévue en 2026 sur l’objectif du 100% électrique en 2035. J’ai proposé aux constructeurs de commencer à y travailler dès 2025 pour pouvoir prendre des décisions en 2026 s’il le faut”, dit le commissaire européen.Pendant que l’électrique patine en Europe, la Chine continue à gagner des parts de marché.L’Union européenne a engagé un bras de fer commercial avec Pékin, à qui elle reproche d’avoir artificiellement dopé sa filière électrique à coups de subventions publiques. Malgré l’hostilité de l’Allemagne, Bruxelles a ainsi décidé fin octobre d’ajouter aux 10% de taxes déjà en place une surtaxe allant jusqu’à 35% sur les voitures à batterie de fabrication chinoise. 

Wall Street sans direction claire avant la décision de la Fed

La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé mercredi, se montrant attentiste avant la fin de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed) et les résultats trimestriels de géants de la “tech”.Vers 15H50 GMT, le Dow Jones prenait 0,14%, l’indice Nasdaq lâchait 0,52% et le S&P 500 perdait 0,25%.La réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a débuté mardi à Washington et la décision sera publiée mercredi à 19H00 GMT, avant une conférence de presse du président de l’institution Jerome Powell à 19H30 GMT.Si la Fed a systématiquement abaissé ses taux lors de des trois dernières réunions, pour un total d’un point de pourcentage, les marchés financiers jugent peu probable qu’une nouvelle baisse intervienne avant mars, au plus tôt, selon l’outil de veille du groupe CME, FedWatch.Face à une inflation toujours au-delà de la cible de 2%, les taux devraient donc rester inchangés, dans la fourchette de 4,25 à 4,50%.Les responsables de la Fed naviguent à vue en attendant que les promesses de campagne de Donald Trump soient – ou non – mises en place et de pouvoir jauger leur incidence sur la vie des Américains.Si lors de sa conférence de presse Jerome Powell ne devrait pas manquer d’être interrogé sur les récentes déclarations de Donald Trump, sur les droits de douane ou la nécessité d’une baisse de taux, “il est très peu probable” que le président de l’institution “morde à l’hameçon”, a anticipé dans une note Patrick O’Hare de Briefing.com.Selon l’analyste, il faut donc “s’attendre à ce que ce soient les résultats d’entreprises qui jouent le rôle de catalyseurs” de la séance.Microsoft, Meta et Tesla publieront leurs résultats trimestriels après clôture mercredi, puis Apple jeudi.Les groupes technologiques américains sont attendus au tournant, après le choc provoqué en début de semaine par l’arrivée du modèle chinois d’IA DeepSeek. Ses capacités ont inquiété le secteur car elles ont été obtenues pour un faible coût, provoquant une chute des groupes américains en Bourse lundi.Sur le marché obligataire, vers 15H40 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s’établissait à 4,53%, stable par rapport à la veille. Ailleurs à la cote, le groupe de médias de Donald Trump, Trump Media & Technology Group, bondissait (+6,39%) après avoir annoncé qu’il allait étendre ses activités aux services financiers, y compris aux cryptomonnaies et aux produits de placement (ETF).La compagnie aérienne américaine à bas coûts Spirit Airlines, qui a déposé le bilan en novembre, s’envolait de plus de 34% après que sa concurrente Frontier Airlines (+4,63%) a annoncé lui avoir de nouveau proposé une fusion.L’opérateur T-Mobile grimpait franchement (+8,85%) après avoir annoncé des résultats trimestriels meilleurs qu’attendu, notamment un bénéfice net de 2,98 milliards de dollars pour les trois derniers mois de 2024.

“Gérer mes biens immobiliers”: le site du fisc enchaîne les couacs

Déjà dans le viseur de la Cour des comptes après des erreurs dans la collecte de la taxe d’habitation, le site du fisc “Gérer mes biens immobiliers” a été pointé du doigt mercredi par un syndicat pour un autre couac, sur les taxes d’urbanisme cette fois.Selon les calculs du syndicat Solidaires Finances publiques, au moins 635 millions d’euros supplémentaires de taxes d’urbanisme, qui doivent revenir aux collectivités territoriales, auraient dû être facturés par le fisc depuis fin 2022.”Si le fiasco continue, on va s’approcher du milliard manquant”, a déploré mercredi Sandra Demarq, secrétaire générale de Solidaires Finances publiques, lors d’une conférence de presse.Les taxes d’urbanisme — pour l’essentiel la taxe d’aménagement — sont dues lors de la construction ou l’agrandissement de bâtiments, et reversées aux collectivités pour financer leurs équipements publics.Jusqu’en septembre 2022, les montants dus étaient calculés par des agents du ministère de la Transition écologique, en partant des données des cadastres.Depuis, cette tâche incombe au fisc, censé se baser sur les déclarations des contribuables sur l’application “Gérer mes biens immobiliers (GMBI)”.Or, selon l’organisation Solidaires Finances publiques, le calcul automatique des taxes d’urbanisme par GMBI ne fonctionne pas, et la grande majorité des taxes n’ont pu être réclamées.- Très loin du compte -Pour sauver les meubles, une poignée d’agents de la direction générale des finances publiques (la DGFiP) ont calculé manuellement les taxes d’urbanisme des plus gros chantiers. Mais les montants facturés (36 millions d’euros pour la taxe d’aménagement en 2024) sont très loin du compte, selon le syndicat. Et le problème n’est toujours pas réglé, ajoute-t-il. Chaque mois, 90 millions d’euros supplémentaires manquent à l’appel, selon lui.Des estimations réalisées à partir des données de l’Insee sur les constructions, en prenant en compte les taux de taxation et de recouvrement, l’évolution du marché ainsi que le décalage des dates d’exigibilité des taxes depuis fin 2022, a expliqué mercredi Solidaires Finances publiques.La DGFiP reconnaît avoir “rencontré des difficultés pour mettre en œuvre le nouveau processus”. Mais elle assure que “les redevables sont bien identifiés par l’administration et les taxes dues seront bien sûr encaissées et reversées aux collectivités.”Pour le syndicat toutefois, plus les taxes prendront du retard, plus le taux de recouvrement sera faible.Ce n’est pas le seul “bug” de GMBI évoqué récemment. La semaine dernière, la Cour des comptes a chiffré, dans un rapport, à 1,3 milliard d’euros le coût pour l’État des erreurs sur la collecte en 2023 de plusieurs taxes liées à l’immobilier, comme la taxe d’habitation sur la résidence secondaire.- Plus de 1,3 milliard d’euros perdu -En 2023, après la suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale, les propriétaires ont été invités à vérifier le statut d’occupation de leurs biens sur GMBI, pour éventuellement régler la taxe d’habitation sur la résidence secondaire ou celle sur les logements vacants.Mais “le déploiement technique” de cette application “s’est déroulé dans des conditions particulièrement difficiles, puisque plus d’un million de contribuables ont été imposés, à tort”, avait relevé la Cour des comptes.Cela a obligé l’administration à “consentir des dégrèvements très importants, d’un montant supérieur à 1,3 milliard d’euros”.Or, si ces impôts sont collectés par l’État surtout au profit des collectivités territoriales, c’est l’État seul qui supporte le coût de ces dégrèvements. Cette perte a représenté 34% du produit des taxes concernées.”Dans un contexte financier très difficile pour les finances publiques, tous les efforts doivent être conduits pour qu’une perte d’une telle ampleur ne se reproduise pas en 2024″, avait jugé la Cour des comptes.Développée sur plus de cinq années, l’application GMBI a “souffert d’une gouvernance et d’un pilotage inadéquats ayant conduit à une dérive budgétaire importante”, martelait la Cour des comptes.Le dispositif a coûté au moins 56,4 millions d’euros, de son élaboration à son déploiement.La DGFiP a reconnu mercredi dans un communiqué que GMBI est “particulièrement complexe et ambitieux, peut-être trop dans le calendrier prévu.” Elle a assuré que la campagne déclarative 2024 s’était toutefois bien passée.

La colère monte en Allemagne face à l’enlisement économique

Le gouvernement allemand a fortement abaissé mercredi sa prévision de croissance 2025 dans le pays, où la colère monte face à la stagnation dont la première économie européenne ne parvient pas à se sortir.Le Produit intérieur brut allemand devrait progresser de seulement 0,3% cette année, contre 1,1% attendu à l’automne, a indiqué le ministre de l’Economie Robert Habeck.Le marasme va donc se poursuivre alors que l’Allemagne sort tout juste de deux années consécutives de récession, avec un recul de son activité 0,2% l’an dernier, faisant suite à une baisse de 0,3% en 2023.Fait rare, un large éventail de fédérations d’employeurs est descendu le même jour dans la rue mercredi pour lancer un “SOS” face au “déclin” de l’économie, avec des manifestations organisées dans plusieurs villes.- Manifestations -“Les coûts et la bureaucratie nous étouffent de plus en plus”, s’est offusqué auprès de l’AFP Urs Möller, 44 ans, dirigeant d’une entreprise immobilière de 25 salariés, présent lors d’une manifestation qui a réunit quelques centaines de personnes devant la mythique Porte de Brandebourg à Berlin.A l’instar d’autres voix patronales, il compte sur un “résultat électoral qui mette l’entrepreneuriat et la réussite au centre”.Des salariés et députés du Bundestag ont aussi manifesté à Berlin. “La nécessité me ramène dans la rue, car tout part à la dérive”, clame Petra Weisswange, 60 ans, employée du secteur immobilier dans le Brandebourg, qui avait manifesté la dernière fois dans les années 1980 pour la paix.Quand on y regarde de plus près, l’Allemagne “est dans une situation de stagnation” depuis 2018, a reconnu le ministre de l’Economie devant la presse. Depuis la pandémie de Covid-19 et la guerre russe contre l’Ukraine, l’économie allemande souffre de la hausse des prix de l’énergie, de la perte de pouvoir d’achat et de la baisse globale de compétitivité face à la concurrence accrue, notamment de la Chine. Pour expliquer le décrochage des performances de l’Allemagne par rapport aux autres grandes économies, M. Habeck a aussi pointé un pays “structurellement sous-investi” par rapport à sa taille.La première économie européenne a de fait mené une “politique budgétaire plus restrictive” qu’ailleurs depuis des années, qui lui a certes permis de contenir les déficits publics et la dette mais a aussi “eu un effet de freinage” pour l’activité, selon le ministre.En campagne électorale en vue d’élections fédérales le 23 février, les partis débattent notamment d’un assouplissement des règles nationales très strictes de limitation des déficits, “frein à l’endettement” inscrit dans la constitutio. Pour l’heure, l’activité patine aussi à cause de deux facteurs d’incertitude liés aux menaces protectionnistes de la nouvelle administration Trump et aux incertitudes sur la voie que prendra l’Allemagne après les élections législatives du 23 février.Les projections révisées pour cette année sont cohérentes avec celles du Fonds monétaire international (0,3%) et légèrement supérieures à celles de la banque centrale allemande (0,2%).La Fédération allemande de l’industrie (BDI) prévoit pour sa part une troisième année de récession, estimant que l’Allemagne traverse une “crise profonde”. – Menace autoritaire -L’opposition conservatrice allemande de Friedrich Merz part favorite des élections de février, mais elle devra former une coalition avec un ou plusieurs partis aux visions économiques divergentes, s’agissant potentiellement des Verts ou sociaux-démocrates.Pour l’heure, le sentiment de déclin profite surtout à l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), donné en deuxième position dans les sondages avec autrour de 20%.M. Habeck s’est inquiété de “l’attractivité croissante des gouvernements autoritaires” dans le monde auprès de l’opinion, comme la Chine, en reconnaissant qu’ils affichaient des résultats économiques souvent meilleurs que les démocraties comme l’Allemagne.Et de lancer un appel solennel : “nous devons surmonter cette faiblesse de croissance” afin de préserver “l’Etat de droit, la démocratie et notre conception de la séparation des pouvoirs”.

Sous la pression de Trump, l’UE adopte un cap résolument pro-business

Choc de simplification, baisse du coût de l’énergie… Bruxelles a dévoilé mercredi sa feuille de route pour la compétitivité qui place les entreprises au coeur du “quinquennat” d’Ursula von der Leyen après l’accent mis ces dernières années sur l’environnement.La publication de cette “boussole de compétitivité” intervient sous la pression des annonces tonitruantes de Donald Trump en matière de protectionnisme ou d’investissements géants dans l’intelligence artificielle… “Il est temps de relancer le moteur de l’innovation” en Europe, a déclaré la présidente de la Commission européenne. Elle a cependant assuré qu’il n’était pas question de renoncer aux engagements environnementaux du Pacte Vert, en particulier la neutralité clmatique de l’UE. “Les objectifs sont gravés dans le marbre: nous devons les atteindre d’ici à 2050. Il est absolument vital et nécessaire que nous y parvenions”, a martelé la dirigeante allemande.Champions du numérique, les Etats-Unis mais aussi la Chine ont creusé un fossé béant avec une Europe enlisée dans la stagnation. L’UE entend revenir dans la course en appliquant les recommandations formulées l’an dernier par les anciens chefs de gouvernement italiens Enrico Letta et Mario Draghi dans deux rapports très médiatisés.De premières propositions concrètes sur l’allègement du fardeau administratif des entreprises et des aides à l’industrie propre sont attendues le 26 février. – Choc de simplification -Des dizaines de législations seront revues pour réduire les obligations des entreprises, en particulier un texte emblématique sur le devoir de vigilance des entreprises envers leurs sous-traitants.”Sous couvert de +simplification+, cette initiative démantèlera des protections essentielles pour les citoyens européens, l’environnement et le climat, a dénoncé l’ONG Friends of the Earth.A l’inverse, Markus Beyrer, directeur général de l’organisation patronale BusinessEurope, a salué “un signal clair que l’UE est engagée à renforcer son économie”. Depuis la guerre en Ukraine, l’Europe a perdu son approvisionnement en gaz russe bon marché et subit un coût de l’énergie très supérieur à ses concurrents internationaux.Pour sauver son industrie, l’UE doit réduire sa dépendance aux énergies fossiles. “Nous devons développer davantage notre production d’énergie issue de sources renouvelables, et, dans certains pays, du nucléaire”, a déclaré à Davos Ursula von der Leyen, reconnaissant le rôle de l’atome longtemps tabou à Bruxelles.La “boussole” de la Commission préconise aussi de “faciliter les contrats de long terme d’achat d’électricité” et d’accélérer l’investissement dans le réseau de transport et de stockage d’énergie.Des aides publiques “ciblées et simplifiées” seront mises en place pour encourager la transition verte de l’industrie. Pour une efficacité maximale, le vice-président de la Commission, en charge de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné voudrait viser prioritairement “les 100 premiers sites émetteurs de CO2” qui représentent plus de la moitié des émissions industrielles en Europe.Des labels pour développer la demande en produits bas carbone seront créés. Bruxelles entend par exemple développer l’acier “vert” dont la demande est aujourd’hui quasiment nulle en raison de coûts prohibitifs.- Assouplir les règles de concurrence -L’innovation dans le secteur technologique nécessite de très gros budgets que seules les plus grandes entreprises sont en mesure d’assumer. D’où des mariages géants au niveau international.Or, quand la Commission, gendarme de la concurrence dans l’UE, étudie une fusion, elle prend essentiellement en compte son impact sur les prix ce qui freine la création de champions européens. Mario Draghi a recommandé d’adapter la réglementation des concentrations pour tenir compte aussi des effets positifs sur l’innovation. Stéphane Séjourné veut accélérer la réouverture de mines de métaux rares en Europe et a déjà reçu 170 projets d’exploitation ou de recherches minières, des projets souvent contestés localement pour leur impact environnemental.L’objectif est de réduire les dépendances européennes, notamment envers la Chine. “On va faciliter” l’attribution de permis, affirme le commissaire chargé de la stratégie industrielle. La “boussole” prévoit également la création d’une plateforme pour l’achat en commun de matières premières stratégiques. Surtout, elle annonce l’introduction dès l’an prochain d’une “préférence européenne dans les marchés publics” pour certaines technologies critiques.Le marché unique a plus de trente ans et il a aidé à faire naître des géants européens dans la chimie, l’aéronautique ou l’automobile. Mais il souffre d’angles morts: la finance, mais aussi les télécoms, l’énergie ou la défense restent morcelés par des réglementations nationales différentes.”Supprimer les barrières restantes et élargir le marché unique contribuera à la compétitivité dans toutes ses dimensions”, souligne la Commission.Unifier les marchés de capitaux européens est une priorité, mais les intérêts nationaux divergents ont empêché tout progrès depuis dix ans. Résultat: l’Europe dispose d’une monnaie unique mais ses start-up restent incapables d’effectuer les levées de fonds géantes de leurs concurrentes aux Etats-Unis. Ursula von der Leyen a promis à Davos une première mesure concrète: la création de “nouveaux produits d’épargne et d’investissement européens”.