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Wall Street atone avant la décision de la Fed

La Bourse de New York a ouvert sans grand mouvement mercredi, se montrant attentiste en attendant la fin de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui devrait laisser ses taux inchangés mais fournir des prévisions économiques actualisées.Dans les premiers échanges, le Dow Jones était pratiquement à l’équilibre (+0,01%), l’indice Nasdaq grappillait 0,07% et l’indice élargi S&P 500 0,06%.

Pas de baisse des taux d’intérêt de la Fed en vue, Trump sûrement déçu

La Réserve fédérale (Fed) américaine devrait laisser ses taux d’intérêt inchangés pour la quatrième fois de suite mercredi, en adepte de l’immobilité prudente face au terrain glissant des droits de douane et des crises géopolitiques.Le comité de politique monétaire de la banque centrale des Etats-Unis (FOMC) rendra sa décision à 14H00 (18H00 GMT) et son président, Jerome Powell, tiendra 30 minutes plus tard sa traditionnelle conférence de presse.Le FOMC “a entamé sa réunion à 09H00, comme prévu”, pour sa deuxième journée, a déclaré mercredi un porte-parole de l’institution financière.Il s’agit de la quatrième réunion de la Fed depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier. Les trois précédentes se sont conclues par un statu quo sur les taux, situés depuis décembre entre 4,25% et 4,50%.La même issue est attendue mercredi. Cela devrait alimenter la frustration du président américain, qui réclame sur tous les tons une forte détente des taux directeurs afin de réduire les coûts d’emprunt des particuliers et des entreprises.Le président Trump affirme que l’inflation est “sous contrôle” et qu’il faudrait baisser les taux “carrément d’un point” de pourcentage.Les banques centrales bougent généralement plus lentement leurs taux, d’un quart de point à la fois.Surtout, les responsables de la Fed ont montré qu’ils tenaient à rester crédibles en matière de lutte contre l’inflation, et que le principal risque était pour l’heure celui d’un déraillement des prix du fait des nouveaux droits de douane.Depuis son retour à la Maison-Blanche, M. Trump a imposé au moins 10% de surtaxe sur la plupart des produits importés aux Etats-Unis et menace d’aller plus loin.”Trump a en quelque sorte raison quand il dit qu’il n’y a pas d’impact sur les prix à la consommation”, a déclaré à l’AFP Dan North, économiste chez Allianz Trade North America. Mais, enchaîne-t-il, “c’est parce que cela prend quelques mois” avant que les vagues des droits de douane percutent les consommateurs. “A moins que ces droits de douane ne soient retirés demain (…) l’inflation va repartir, ce que la Fed veut à tout prix éviter”, selon M. North.- Prévisions actualisées -“En plus, l’économie américaine ne supplie pas la Fed de réduire les taux. Les consommateurs continuent à dépenser, le marché du travail crée encore des emplois, même s’il ralentit un peu”, souligne M. North, qui s’attend au mieux à une baisse de taux lors de la dernière réunion de l’année, en décembre.En l’absence de suspense quant à la décision de mercredi, “tout le monde regardera si une majorité (des responsables de la Fed) est toujours en faveur d’au moins une baisse cette année”, pointe la banque BBVA dans une note. Ceux-ci envisageaient jusqu’alors deux baisses de taux en 2025. Les investisseurs guetteront aussi l’actualisation des prévisions de la Réserve fédérale pour la première économie mondiale.Va-t-elle abaisser comme en mars ses prévisions pour la croissance, l’inflation et le chômage? Ou considère-t-elle que les États-Unis seront plus étanches que redouté au choc des droits de douane?Le consommateur – moteur de l’économie américaine – semble en tout cas plus attentif à son porte-monnaie. Un indicateur publié mardi montre que les ventes au détail (dans les magasins, les restaurants, chez les concessionnaires) ont reflué de 0,9% en mai.L’escalade militaire au Moyen-Orient brouille davantage le tableau. La modération de l’inflation dont se félicite M. Trump est largement due à la baisse des cours du pétrole. Le conflit menace de le faire flamber.

Tutelle de la France: “la question pourrait se poser” mais “ni demain, ni après-demain”, dit le FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) estime que la question d’une tutelle financière de la France “pourrait se poser”, mais “ni demain, ni après-demain”, au moment où le gouvernement qui doit réaliser des économies importantes a mis en avant ce risque. “Il n’y a pas de sujet, (…) actuellement”, a toutefois estimé l’économiste en chef de l’institution de Washington, Pierre-Olivier Gourinchas, interrogé mardi soir sur BFM Business.”La question pourrait se poser mais, j’ai envie de dire, ni demain ni après-demain. Si vraiment rien n’était fait, (…) s’il n’y avait aucune volonté d’infléchir la trajectoire de la dette, évidemment qu’à un moment donné, la question se poserait”, a affirmé l’économiste en chef.Dans la même interview, M. Gourinchas a estimé que le gouvernement français était “très déterminé”, dans ses pistes d’économies.Aujourd’hui, “je crois que la question ne se pose pas”, a-t-il ajouté, se disant “tout à fait confiant” dans le fait que “le gouvernement et les différents partenaires et les différents partis politiques sauront faire ce qu’il faut”.”Le chiffre annoncé par le gouvernement, (…) à peu près 40 milliards d’économies pour le budget 2026, nous semble tout à fait raisonnable. C’est ce qu’il faut faire”, a-t-il aussi dit. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a mis en garde récemment sur le risque d’une “tutelle” de la France: “il y a un risque de tutelle des institutions internationales, des institutions européennes, de nos créanciers”, a-t-elle averti sur RTL.”Si nous ne faisons pas ces choix maintenant, ce seront nos créanciers ou le FMI qui nous les imposeront”, a-t-elle aussi prévenu dans le JDD.Une mise sous tutelle fait référence à une intervention du FMI à la demande des Etats en difficulté financière, qui doivent en contrepartie d’une assistance de l’institution de Washington s’engager sur un programme de réformes économiques.L’idée d’une intervention du FMI est perçue généralement négativement pour les droits sociaux dans un pays, surtout depuis l’intervention de l’institution en Grèce, avec la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne, au tournant des années 2010.L’Union européenne a mis sur pied son propre programme de soutien aux Etats en difficulté ces dernières années, le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui permet aux Etats d’obtenir une aide à des conditions favorables en cas d’envolée sur les marchés des taux d’intérêt.

Royaume-Uni: léger ralentissement de l’inflation en mai, à 3,4% sur un an

L’inflation a légèrement ralenti en mai au Royaume-Uni, à 3,4% sur un an contre 3,5% en avril, mois où elle avait bondi à cause de l’augmentation annuelle des factures des ménages, a annoncé mercredi l’Office national des statistiques (ONS).Ce léger repli ne devrait pas infléchir la décision attendue jeudi de la Banque d’Angleterre (BoE), qui devrait maintenir son taux inchangé à 4,25%, selon les analystes.Ce chiffre de 3,4% est plus élevé que le consensus des analystes, qui tablaient sur 3,3%.Il est publié une semaine après l’annonce par l’ONS d’une contraction de 0,3% de l’économie britannique en avril, à cause d’augmentations d’impôts sur les entreprises et des droits de douane de Donald Trump.”Les tensions géopolitiques accrues ajoutent de l’incertitude aux perspectives d’inflation au Royaume-Uni” et “il est peu probable” que la réunion de la BoE jeudi “entraîne une modification de l’approche prudente du comité de politique monétaire”, estime Yael Selfin, économiste en chef chez KPMG UK.Israël a frappé l’Iran pour la sixième nuit consécutive mercredi, quelques heures après que Donald Trump a durci le ton en appelant à une “capitulation sans conditions” de Téhéran, alimentant les craintes d’un conflit prolongé.”Les prix de l’énergie sont devenus un risque majeur pour les perspectives d’inflation avec l’escalade au Moyen-Orient”, insiste l’analyse, soulignant que les prix du pétrole ont augmenté de plus de 13% depuis le début de la semaine passée.Le “potentiel d’aggravation de l’inflation liée à l’énergie signifient que les décideurs politiques hésiteront à réduire les taux trop tôt”, abonde Richard Carter, analyste chez Quilter Cheviot.La Banque d’Angleterre a réduit le mois dernier son taux d’intérêt d’un quart de point, la quatrième réduction de ce type depuis août 2024.Richard Carter n’exclut pas un statu quo également en août si l’inflation devait s’avérer tenace.”Pour les investisseurs comme pour les ménages, cette période nous rappelle que nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge”, souligne-t-il.Selon Richard Heys, chef économiste par intérim à l’ONS, la stabilité observée entre avril et mai s’explique par “divers mouvements de prix qui se sont contrebalancés”. Les tarifs aériens ont reculé, tout comme les prix des carburants.Mais “ces baisses ont été partiellement compensées par l’augmentation des prix des denrées alimentaires, en particulier des chocolats et des produits à base de viande” ainsi que du mobilier et des articles ménagers. 

Une ONG préconise de convertir d’anciennes mines de charbon en fermes solaires

Les mines de charbon à ciel ouvert abandonnées pourraient être réaménagées en centrales photovoltaïques pour accélérer la transition énergétique, préconise l’ONG Global Energy Monitor (GEM) dans un rapport publié mercredi.Cette ONG, établie aux Etats-Unis, estime que partout sur le globe des centaines d’anciens sites d’extraction de charbon pourraient être convertis en fermes solaires.”Plus de 300 mines de charbon à ciel ouvert récemment mises hors service pourraient accueillir environ 103 GW de capacité solaire photovoltaïque, et les grandes exploitations qui doivent prochainement fermer pourraient héberger 185 GW supplémentaires d’énergie solaire”, souligne l’organisation.Si ces sites miniers désaffectés étaient convertis en parcs solaires, la production d’énergie solaire mondiale pourrait augmenter de 15% d’ici à 2030, selon le GEM, ce qui représente à dire l’énergie dont a besoin un pays comme l’Allemagne pendant un an.Des pays comme la Chine, premier producteur au monde d’énergie solaire, ont déjà commencé à procéder à ce type de conversion. Le géant asiatique a déjà transformé 90 anciens sites miniers en fermes solaires, dont la capacité de production atteint 14 GW.Les conversions offrent plusieurs avantages, notamment une incitation financière à réhabiliter les sites de charbon abandonnés et l’opportunité de créer de nouveaux emplois dans les localités touchées par la fermeture des mines, souligne l’ONG.Ces projets peuvent toutefois se heurter à plusieurs obstacles, notamment celui du coût que représente la conversion d’anciennes mines en parcs solaires qui est plus onéreuse que l’installation de panneaux photovoltaïques sur des terrains vierges.Les sites miniers peuvent par ailleurs contenir des matériaux toxiques, souligne l’étude.

En Chine, les industriels taïwanais pris dans l’étau des tensions géopolitiques

Temples de dieux vénérés à Taïwan, rue commerçantes typiques et usines prospères: à Kunshan (est de la Chine), la présence des investisseurs taïwanais reste marquée, malgré les départs liés à la guerre commerciale et aux tensions inter-détroit.Les hommes d’affaires taïwanais – appelés “Taishang” en mandarin -, ont massivement investi en Chine depuis les années 1990 et la reprise des relations entre les deux rives, contribuant au décollage économique chinois.Mais leur nombre a plongé: seuls 177.000 Taïwanais travaillaient en Chine en 2022, contre 409.000 en 2009, selon des estimations transmises à l’AFP par la Fondation pour les échanges entre les deux rives du détroit (SEF), un intermédiaire officieux entre Taipei et Pékin.Le “ralentissement de l’économie” chinoise et la guerre commerciale sino-américaine expliquent en partie ces départs, déclare à l’AFP Luo Wen-jia, vice-président de la SEF.Mais la “politique” est également une des raisons invoquées par James Lee, un industriel taïwanais de 78 ans, pour expliquer sa décision de fermer en 2022 son usine de câbles et prises électriques dans la province manufacturière du Guangdong (sud de la Chine).Aujourd’hui, il “faut faire très attention à ce qui est dit” en Chine, affirme James Lee à l’AFP. “Nous, les hommes d’affaires taïwanais, nous avons peur”, ajoute-t-il.- “Champ de riz” -Aidés par la maîtrise du mandarin et des mesures préférentielles, les Taishang ont joué pendant des décennies le rôle d’intermédiaire entre les clients étrangers et l’outil de production industriel chinois.Beaucoup ont fait fortune, à l’image du milliardaire Terry Gou, patron du géant de l’électronique Foxconn, qui assemble notamment les iPhone d’Apple.La ville de Kunshan, située en périphérie de Shanghai, a été un des bastions de ces investissements.”A l’époque, c’était un champ de riz”, se souvient Annie Wang, industrielle taïwanaise arrivée à Kunshan en 1996. La cheffe d’entreprise est aujourd’hui à la tête d’une usine de fabrication de produits électroniques et plastiques, d’un petit parc technologique et d’une marque d’appareils pour le café.”Les entreprises taïwanaises ont eu la chance de coïncider avec les 30 années les plus glorieuses de la production manufacturière chinoise”, déclare-t-elle à l’AFP devant son usine.Au début des années 2010, plus de 100.000 Taïwanais résidaient à Kunshan, selon des chiffres non officiels transmis par la diaspora locale.Mais le nombre d’entreprises taïwanaises a aujourd’hui chuté en-dessous de 5.000, contre plus de 10.000 à l’époque, selon la même source.- Moins d’employés taïwanais – Les Taishang ont notamment été pris dans l’étau de la pression grandissante de Pékin envers Taïwan.Le Parti communiste chinois – qui revendique Taïwan mais ne l’a jamais contrôlé – a durci le ton ces dernières années contre ce qu’il qualifie d'”indépendantistes taïwanais”, recommandant par exemple depuis l’an dernier des peines allant jusqu’à la mort pour certaines activités de “sécession”.Ces nouvelles règles ont un grand impact psychologique sur les hommes d’affaires taïwanais, déclare M. Luo de la SEF.Les Taishang craignent notamment que des accusations politiques soient utilisées dans le cas de disputes commerciales, explique-t-il.”Nous n’envoyons plus d’employés taïwanais en Chine car nous ne savons pas comment garantir leur sécurité”, témoigne l’industriel James Lee, citant plusieurs cas de détention provisoire d’hommes d’affaires taïwanais lors d’un séjour en Chine.Les difficultés économiques de la deuxième économie mondiale, la guerre commerciale et l’augmentation des coûts de production représentent d’autres freins.”Nous pensions que l’économie chinoise continuerait de s’améliorer parce que son marché est immense”, note Leon Chen, dont la famille gère une usine de composants de batteries dans la province chinoise du Jiangxi (centre).”Mais nous n’avons pas vu cela se concrétiser en raison de problèmes, comme la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, ou la pandémie” ajoute-t-il. – Nouvelles destinations -En réaction, une partie des Taishang se tournent vers des destinations plus rentables – et moins sensibles politiquement.”Certains sont allés au Vietnam, d’autres en Thaïlande, en Indonésie et aux Philippines, certains sont aussi revenus à Taïwan”, énumère M. Luo.Les investissements taïwanais vers le Vietnam approuvés par le ministère taïwanais de l’Economie ont ainsi grimpé de 129% entre 2016 et 2024 (de 452 à 1.033 millions de dollars).Sur la même période, ils ont chuté de 62% vers la Chine continentale.Cette hémorragie pourrait porter un coup à la stratégie de Pékin visant à s’appuyer sur les Taishang pour promouvoir l’intégration politique de Taïwan.”Aujourd’hui nous avons surtout des commandes domestiques en Chine, donc c’est toujours mieux d’opérer au niveau local”, relativise Leon Chen.”C’est incomparable avec l’âge d’or, même si on arrive toujours à joindre les deux bouts”, ajoute-t-il.Mais “si l’environnement des affaires devient de pire en pire, alors nous n’aurons pas d’autres choix que de partir”.

Ultime opération sauvetage pour le “conclave” des retraites

Pour éviter un échec après trois mois et demi de concertation, le “conclave” des retraites voulu par François Bayrou, qui devait s’achever mardi, a droit à une journée de plus, le 23 juin, mais les partenaires sociaux hésitent à s’y rendre. L’opposition à gauche demande des comptes au Premier ministre. La fin de partie a-t-elle déjà été sifflée? Si la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a redit mercredi matin sur franceinfo sa “confiance” dans la capacité des partenaires sociaux à trouver “les compromis nécessaires”, le N.1 du Medef Patrick Martin a confié plus tôt sur France 2 être “très réservé” sur la présence de l’organisation patronale à l’ultime réunion du “conclave” même s’il doit encore “consulter ses instances”.”Nous n’étions pas demandeurs que cette réforme soit réexaminée. A bas bruit, certains sont en train de la détricoter. Or, notre pays a besoin de travailler plus”, a-t-il estimé s’opposant à des propositions syndicales qui vont “dans le sens d’une altération du financement de nos retraites”.Au coeur de la nuit de mardi à mercredi, une CFTC en “colère” devant la tournure prise par la concertation, et la CFE-CGC avaient elles aussi laissé planer le doute sur leur venue le 23. “Le compte n’y est pas à mes yeux, car le but du conclave était d’équilibrer le système des retraites, et à mon avis, là, l’effort va reposer sur les retraités”, a souligné Christelle Thieffinne, négociatrice de la CFE-CGC.- “Lignes écarlates” – La CPME (patronat des petites et moyennes entreprises) devrait s’installer lundi autour de la table des négociations, mais avec des “lignes rouges, voire écarlates”, a nuancé Eric Chevée, son représentant.”Dans la dernière ligne droite, tout ce qui a été impossible dans la journée – nous avons flirté avec l’échec – a été en partie ouvert”, grâce à la médiation de l’animateur de la concertation Jean-Jacques Marette (médiateur expérimenté dans les négociations entre patronat et syndicat, ndlr)”, a résumé Yvan Ricordeau, négociateur de la CFDT, pour revenir sur une journée de mardi longtemps bloquée avant le dénouement inattendu au coeur de la nuit.Parmi toutes les propositions retenues par Jean-Jacques Marette pour dégager un accord, les mesures en faveur des femmes semblent les plus consensuelles, selon les participants.Les femmes qui ont eu des enfants verraient leur retraite calculée sur les 24 meilleures années (1 enfant), ou 23 meilleures années (2 enfants), d’après les indications fournies par les participants. Sur la pénibilité, les termes de l’accord semblent plus confus. Pour répondre à une demande insistante de la CFDT, le patronat accepterait l’instauration d’un compte pénibilité — prenant en considération les manutentions manuelles de charge, les postures pénibles et les vibrations mécaniques — qui pourrait ouvrir, dans certains cas, à un départ anticipé en retraite.  Sur l’âge de départ sans décote, l’accord se ferait autour d’un âge abaissé à 66 ans et demi contre 67 ans et demi. L’âge de départ sans décote est l’âge auquel il est possible de partir sans pénalité, même si l’on n’a pas cotisé le nombre de trimestres exigés (172). Il semble acquis que le dispositif des carrières longues se voie alors restreint, et ne puisse plus bénéficier aux personnes ayant travaillé avant l’âge de 21 ans.- CSG, retraités -Pour parvenir à l’équilibre financier en 2030, la CSG serait augmentée pour les retraités aux revenus moyens ou supérieurs, et les retraites pourraient être sous-indexées de 0,8 point par rapport à l’inflation en 2026, et 0,4 point en 2027.La prime seniors, évoquée en début de semaine par François Bayrou, serait elle enterrée.La réussite ou non de ce “conclave” est un instant de vérité pour M. Bayrou, qui avait lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement.”A partir du moment où ce conclave n’aboutit pas sur l’abrogation de la réforme des retraites, nous déposerons une motion de censure”, a promis Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, mercredi matin sur RTL même si LFI aura besoin de l’appui d’autres groupes à gauche pour pouvoir techniquement la déposer.”Il faut qu’on mette cette question des retraites derrière, ça fait depuis deux ans qu’on ne parle que de ça”, a plaidé Astrid Panosyan-Bouvet.  L’idée de ce conclave était principalement de rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, qui porte progressivement de 62 à 64 ans le départ à la retraite. Tout en visant l’équilibre financier, alors que le déficit du système est annoncé à 6,6 milliards d’euros en 2030.

Contrefaçons, produits dangereux: AliExpress sous la menace d’une amende dans l’UE

La Commission européenne a ouvert la voie mercredi à une lourde amende contre le géant chinois du commerce en ligne AliExpress en estimant, “à titre préliminaire”, qu’il ne gérait pas suffisamment les risques liés à la vente de produits illégaux, malgré de nombreux progrès.L’exécutif bruxellois, gendarme du numérique dans l’UE, estime qu’AliExpress “a enfreint son obligation d’évaluer et d’atténuer les risques liés à la diffusion de produits illégaux” comme des contrefaçons ou des articles non conformes aux normes de sécurité européennes.Cette mise en cause constitue une première pour cette filiale du mastodonte chinois de l’internet Alibaba dans le cadre du nouveau règlement de l’UE sur les services numériques (DSA), pleinement entré en vigueur l’an dernier pour mieux protéger les internautes.Dans un communiqué, la Commission note en particulier que la plateforme sous-estime les risques en raison des “ressources limitées” de son système de modération et qu’elle n’applique “pas correctement” sa politique de sanctions envers les vendeurs “qui publient de manière répétée du contenu illégal”.Elle pointe aussi des “défaillances systémiques” qui rendent ses systèmes de modération “inefficaces et susceptibles d’être contournés par des vendeurs malveillants”.AliExpress aura désormais accès au dossier et pourra répondre par écrit aux constatations préliminaires.Si l’accusation de la Commission est confirmée, le groupe pourrait écoper d’une amende pouvant atteindre 6% de son chiffre d’affaires annuel mondial et être placé sous surveillance renforcée jusqu’à la mise en Å“uvre de mesures correctrices.La mise en cause formelle annoncée mercredi fait suite à une enquête ouverte par la Commission en mars 2024. Elle s’accompagne toutefois d’un satisfecit sur de nombreux points soulevés il y a un an, la plateforme ayant proposé des améliorations validées par la Commission. Ainsi, elle note que le distributeur chinois a répondu à ses préoccupations concernant les systèmes mis en place pour “surveiller et détecter les produits illégaux, tels que les médicaments, les compléments alimentaires ou les contenus pour adultes, susceptibles de porter atteinte à la santé des utilisateurs et au bien-être des mineurs”.Le mécanisme de signalement de ces contenus donne également satisfaction tout comme les systèmes de traitement des plaintes. Bruxelles estime aussi qu’AliExpress respecte désormais la loi en matière de transparence des publicités et des systèmes de recommandation, de traçabilité des vendeurs et d’accès à ses données par les chercheurs. “Les mesures prises aujourd’hui démontrent la force de la législation sur les services numériques pour créer un environnement en ligne plus sûr”, s’est félicitée la commissaire européenne à la Souveraineté technologique, Henna Virkkunen, qui a salué “les engagements d’AliExpress pour devenir une plateforme plus sûre pour les utilisateurs”.

Recyclage des navires: des règles, des morts et des déchets

Mizan Hossain découpait une pièce en métal sur le pont supérieur d’un bateau sur la plage de Chittagong quand les vibrations l’ont déséquilibré, l’entraînant dans une chute de dix mètres.C’était en novembre sur un chantier de démolition non conforme aux normes internationales, comme la plupart des sites de démantèlement de navires au Bangladesh où la majorité finissent leur parcours.Tombé sans harnais, Mizan Hossain, 31 ans, a eu le dos broyé. “Je ne peux pas me lever le matin”, raconte-t-il assis devant la modeste maison où il vit avec sa femme, ses trois enfants et ses parents. Celui qui avait commencé gamin à découper des pans de bateaux sans protection ni assurance ne peut plus subvenir aux besoins des siens ni se soigner. “Pour être honnête, on mange un repas sur deux et je ne vois pas d’issue à ma situation”, confie-t-il.Depuis son village, en retrait de la plage au nord de Chittagong, les grues géantes des chantiers se dessinent à l’horizon. Ici, beaucoup d’hommes travaillent dans le secteur et partagent le même destin: peu avant la rencontre avec l’AFP en février, un des voisins de Mizan Hossain a eu les doigts de pied écrasés sur un autre chantier.A Chittagong, ville portuaire du sud du Bangladesh, le secteur de la démolition et du recyclage des navires fait travailler 20.000 à 30.000 personnes, en comptant les emplois indirects. Au prix de trop nombreux dégâts humains et environnementaux.Pour réguler cette industrie, l’une des plus dangereuses et polluantes, la convention internationale de Hong Kong sur le démantèlement des bateaux doit entrer en vigueur le 26 juin.Les règles strictes qu’elle doit imposer sur la protection des ouvriers et le traitement des déchets toxiques suffiront-elles pour changer la donne ?Les armateurs occidentaux ne risquent-ils pas d’en profiter pour envoyer leurs rebuts en Asie du Sud avec bonne conscience ? La majorité de leurs bateaux sont basés en Asie, centre névralgique du commerce maritime mondial.- Sur le sable – Ces dernières années, sur plus de 100.000 navires en circulation, environ 500 sont partis annuellement à la casse, certains vieux de plus de 80 ans.Près d’un tiers des 409 démantelés dans le monde en 2024 ont fini à Chittagong, d’après la coalition d’ONG Shipbreaking Platform. Les autres ont en majorité terminé en Inde, au Pakistan, en Turquie.Les chantiers bangladais offrent le meilleur prix pour le rachat des bateaux en fin de vie en raison d’un coût du travail dérisoire (salaire minimum mensuel de 115 euros). Le long de la plage de 25 km, des carcasses géantes de pétroliers ou de méthaniers sont alignées dans la vase, sous un soleil de plomb, minutieusement démontées par des ouvriers au chalumeau-coupeur.Dans les années 2000, “quand j’ai commencé, c’était extrêmement dangereux, les accidents étaient courants, les morts et les blessés réguliers”, se rappelle Mohammad Ali, leader syndical, qui a longtemps Å“uvré sans protection à démembrer des blocs de bateaux qui s’écroulaient sur le sable.Lui-même a été frappé à la tête par un morceau de métal, laissé des mois en incapacité. “Quand il y a un accident, vous êtes soit mort, soit handicapé”, affirme l’homme de 48 ans.Depuis 2009, au Bangladesh, en Inde et au Pakistan, 470 ouvriers sont morts, 512 gravement blessés sur de tels chantiers, selon Shipbreaking Platform.Récemment, notamment depuis la ratification par Dacca de la convention de Hong Kong en 2023, il y a eu un mieux, relève Mohamed Ali Sahin, fondateur d’un centre d’assistance aux ouvriers du secteur.Entre 2018 et 2022, il a recensé entre 10 et 20 morts par an à Chittagong, avec un pic à 22 en 2019. En 2023, cinq ouvriers sont morts dans des accidents du travail, sept en 2024, d’après son décompte – les autorités ne communiquent pas de bilans officiels.”Je rencontre des ouvriers tous les jours et ils me disent que la sécurité s’est améliorée”, dit-il. Mais des progrès restent à faire tant dans ce domaine que dans l’environnement, admet-il.Cette industrie est accusée d’avoir provoqué d’importants dégâts au Bangladesh, notamment sur la mangrove, avec le rejet en mer directement depuis la plage de boules d’hydrocarbures et le déversement dans des décharges à ciel ouvert d’amiante, matériau couramment utilisé dans les salles des machines.D’après une étude parue en 2024 dans le Journal of Hazardous Materials, le démantèlement des bateaux est responsable de niveaux de pollution aux métalloïdes (silicium, arsenic…) anormalement élevés dans les sols, le riz et les légumes de la région.- Millions d’euros – Concrètement, les nouvelles règles prévoient de former les ouvriers, de les équiper (casques, harnais, combinaisons) et imposent un protocole précis pour la décontamination des navires (amiante, gaz, eau de cale contaminée…). Chaque chantier doit posséder des infrastructures pour stocker les déchets dangereux.A Chittagong, sur une trentaine de chantiers en activité, seuls sept répondent aux nouveaux critères.Parmi eux, PHP, le plus moderne avec ses quelque 250 ouvriers. Son patron, Mohammed Zahirul Islam, accueille avec bonhomie sur le site où l’odeur de métal brûlé contraste avec les parterres de fleurs.Un méthanier japonais de 8.000 tonnes, le Surya Aki, y est démantelé, la proue reposant sur une plateforme de cale fixe et sèche en béton coulé au bord du rivage, surplombée de grues modernes.Des ouvriers casqués découpent la ferraille au chalumeau, une visière en plastique sur le visage qui les protège des éclats de métal – mais pas d’en respirer les fibres. Les critiques des ONG sur les conditions de travail et la pollution au Bangladesh agacent Mohammed Zahirul Islam: “Simplement parce que nous sommes d’Asie du Sud, avec la peau foncée, nous ne sommes pas capables d’exceller dans un domaine ?””Les bateaux sont fabriqués dans les pays développés (…)  Ensuite, ils sont utilisés par les Européens, les Occidentaux pendant 20 ou 30 ans et nous on les récupère (à la fin) pour quatre mois. Mais tout est de notre faute ! Il devrait y avoir une responsabilité partagée”, s’indigne le volubile quarantenaire.Mettre un chantier aux normes coûte des millions d’euros – près de neuf pour moderniser PHP.Mais les investisseurs nationaux et étrangers sont frileux, relève John Alonso de l’Organisation maritime internationale (OMI). Le secteur est en crise, avec deux fois moins de bateaux envoyés à la casse qu’avant le Covid, et le pays en proie à l’instabilité depuis que l’ex-Première ministre Sheikh Hasina a été chassée du pouvoir par des manifestations en août.- Amiante solidifiée – En attendant, à Chittagong, il n’y a toujours pas d’usine de traitement et de stockage des matières dangereuses présentes dans les bateaux (amiante, plomb, gaz, hydrocarbures). A PHP, l’amiante est retirée puis stockée sur place. Liton Mamudzer, expert en matières dangereuses pour le chantier, montre les cartons d’amiante solidifiée avec du ciment entreposés dans une salle dédiée. “Je pense qu’on a à peu près six à sept ans de capacité de stockage devant nous”, anticipe-t-il grossièrement.Une affirmation qui laisse sceptiques des ONG spécialisées comme Shipbreaking Platform ou Robin des Bois: certains bateaux contiennent des dizaines de tonnes d’amiante à bord.Quand aux contrôles laissés à la charge des autorités de chaque pays et au maintien des standards une fois la certification obtenue, ils sont questionnés par Walton Pantland de la confédération de syndicats IndustriALL.En septembre, un accident sur le chantier SN Corporation, pourtant déclaré conforme à la convention de Hong Kong, a coûté la vie à six ouvriers qui découpaient de la tuyauterie avec des chalumeaux à oxygène. Comme souvent la présence de gaz a provoqué une explosion.C’est symptomatique du “manque de réglementations internationales et nationales adéquates, de supervision et de protection des travailleurs” au Bangladesh malgré la convention de Hong Kong, a alors réagi Shipbreaking Platform.- A bon prix – Pour la directrice de cette ONG, Ingvild Jenssen, “la convention de l’OMI est une tentative de plusieurs armateurs de se débarrasser de la convention de Bâle” qui interdit aux Etats membres de l’OCDE d’exporter leurs déchets toxiques vers les pays en développement. Il s’agit, d’après elle, de leur permettre de se défaire de leurs navires toxiques à bon prix dans des chantiers d’Asie du Sud sans craindre de poursuites, en utilisant si nécessaire un pavillon de complaisance ou un intermédiaire.En Europe, les chantiers doivent être certifiés selon les règles de la Ship Recycling Regulation (SRR), plus contraignante que la convention de Hong Kong. Les armateurs ont l’obligation d’y faire dépecer les bateaux basés sur le continent ou battant pavillon européen. En bordure du canal de Gand-Terneuzen en Belgique, le directeur de la démolition navale du chantier Galloo, Peter Wyntin, balaye du regard son site surplombé de montagnes de ferraille.Un ancien patrouilleur de la marine irlandaise s’y fait désosser en ce début mai. Ici, tout est mécanisé, avec système d’égout et tri des déchets. Seuls cinq à six ouvriers travaillent à la démolition des bateaux, avec casque, visière et masque pour filtrer l’air empli de particules de métal. Une éolienne fournit l’électricité.Galloo a investi une dizaine de millions d’euros juste pour le traitement des eaux, à base de charbon actif et de bactéries biologiques, au gré du relèvement des normes année après année.”Nous, si on a un mort, on a l’inspection du travail qui débarque aussitôt et on est bons pour mettre la clef sous la porte.”- “25.000 pages” – Peter Wyntin voit d’un mauvais Å“il l’entrée en vigueur de la convention de Hong Kong alors que les chantiers de démolition européens (6% du total en 2024) peinent à survivre.Déjà, la certification de chantiers turcs, à Aliaga, a fait perdre une part conséquente de son activité aux entreprises de l’UE.”Le document, pour être conforme à la SRR pour les pays tiers, il doit faire 25 pages, pas plus. Nous, en tant que chantier agréé dans l’UE, on a peut-être 25.000 pages de législation” à respecter, critique-t-il.”On peut agréer des chantiers en Turquie, en Asie, mais ça reste toujours du +beaching+. Et le +beaching+, c’est une activité qu’on n’accepterait jamais ici en Europe”, peste-t-il. Le “beaching” désigne une technique utilisée par les chantiers d’Asie du Sud pour démonter les navires à même la plage. En avril, le chantier Galloo a ainsi vu rafler par un chantier turc un ferry de 13.000 tonnes, le Moby Drea basé à Gènes en Italie, qu’il convoitait pour le recycler. “Les chantiers approuvés par l’UE en Turquie aspirent pour des raisons économiques beaucoup de navires battant un pavillon européen”, confirme Jacky Bonnemains, fondateur de Robin des bois.- Décharges sauvages – Et pourtant. L’Observatoire de la santé et de la sécurité au travail turc a recensé huit décès depuis 2020 dans les chantiers d’Aliaga, spécialisés dans le démantèlement des bateaux de croisière.En mai, la municipalité d’Aliaga a dit constater que “les déchets dangereux étaient stockés d’une manière nocive pour l’environnement et que, dans certaines zones, ils étaient recouverts de terre”.”On estime que 15.000 tonnes de déchets dangereux sont dispersées dans la région d’une manière qui met en danger la santé humaine et environnementale en raison de méthodes de stockage sauvages”, a-t-elle posté sur son compte X avec des photos de décharges sauvages.Au Bangladesh, “des matières toxiques provenant des navires, dont de l’amiante, sont (…) dans certains cas revendues sur le marché de l’occasion”, relevaient dans un rapport de 2023 Shipbreaking Platform et Human Rights Watch.Sur la route qui longe la plage de Chittagong, tout se recycle. Les magasins débordent de mobilier, toilettes, générateurs, escaliers… directement tirés des carcasses démantelées à quelques mètres de là. Pendant ce temps, Rekha Akter, 24 ans et deux petits orphelins, pleure son mari mort les voies respiratoires brûlées dans l’explosion de septembre sur le chantier de SN Corporation où il était responsable de la sécurité. 

Comment Trump a chamboulé les marchés mondiaux

En à peine quelques mois, la politique de Donald Trump a bouleversé les marchés mondiaux, provoquant une fuite des capitaux hors des Etats-Unis dont l’or et les Bourses européennes profitent. Retour sur ce basculement.Les actions américaines attirent moinsAprès des années de domination, les actions américaines sont désormais moins demandées que les autres. Le principal indice de Wall Street, le S&P 500, ne gagne que 2% depuis le début de l’année, contre 18% pour l’indice vedette à Francfort, 8% à Londres et 4% à Paris.En cause: un “fort niveau d’incertitude sur la politique douanière de Donald Trump, avec de nombreux revirements, et son impact potentiel sur la croissance” américaine, explique à l’AFP Kevin Thozet, de la société d’investissement Carmignac.Les capitaux délaissant les Etats-Unis se sont notamment dirigés vers l’Europe. Exemple le 7 avril, où Donald Trump avait annoncé une rafale de “droits de douane réciproques” sur presque tous ses partenaires commerciaux: Euronext, la société qui gère sept des grandes places boursières européennes, a enregistré ce jour-là “30 milliards d’euros de valeurs négociées, trois fois plus que d’habitude”, selon son patron Stéphane Boujnah.Le roi dollar chahutéDepuis six mois, le billet vert a perdu 10% de sa valeur par rapport à la monnaie européenne. Sa “pire performance depuis trente ans”, selon Robert Farago, analyste pour la plateforme d’investissement britannique Hargreaves Lansdown.Monnaie de réserve et d’échanges, le dollar souffre des incertitudes douanières mais aussi des craintes quant à l’ampleur de la dette américaine, exacerbées par la “grande et belle loi” budgétaire de Donald Trump en discussion au Congrès, jugée dispendieuse par les marchés.De là à menacer son hégémonie? Certains l’espèrent. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a appelé en mai à “ouvrir la voie à un rôle international accru pour l’euro”.Mais le chemin est long: “qui peut remplacer le dollar? Le yuan n’est pas convertible, l’euro est trop fragmenté”, pondère Jean Lemierre, président du conseil d’administration de BNP Paribas.Inquiétudes pour la dette américaineLa dette américaine est une clé de voute du système financier: le reste du monde prête aux États-Unis pour disposer de dollars et d’un placement sûr.Mais Jamie Dimon, le patron très écouté de la banque américaine JPMorgan Chase, s’est inquiété début juin du “gros problème” représenté par le niveau d’endettement américain, risquant une crise sur ce marché.Signe d’une perte de confiance, les taux d’intérêt de la dette américaine sur trente ans ont dépassé le cap symbolique des 5% fin mai.”J’ai toujours dit aux clients que, s’ils voulaient un actif qui reste intact, même en cas de catastrophe, il fallait de la dette américaine. Je pense que ce n’est plus le cas”, tranche Alexandre Hezez, stratégiste pour la banque Richelieu.Un tel mouvement de vente simultanée des actions, des dettes et de la monnaie d’un pays est rare. “Une baisse continuelle du dollar alors que les taux (…) augmentent est un signe que l’argent quitte les États-Unis”, explique à l’AFP Steve Sosnick, analyste chez Interactive Brokers.Or et cryptos, les gagnantsL’or, valeur refuge ultime, a bondi de près de 30% par rapport au début de l’année, avec un record en avril à plus de 3.500 dollars l’once.Les cours sont aussi portés par les achats des grandes banques centrales, qui remplacent dans leurs réserves des devises et notamment des dollars.Les cryptoactifs profitent de leur côté d’une politique de dérégulation et de légitimation, menée par le président américain. Le plus connu d’entre eux, le bitcoin, a dépassé pour la première fois les 100.000 dollars juste après l’élection américaine. Il affiche une hausse de près de 60% sur un an.L’inconnue du pétroleC’était une priorité du président Trump: faire baisser les prix du pétrole pour que l’inflation recule aux États-Unis.En avril, le brut est effectivement descendu sous 60 dollars le baril, une première depuis 2021. Mais c’est parce que les investisseurs anticipaient une plus faible demande, en raison des incertitudes sur la croissance suscitées par les droits de douane américains.Les cours ont toutefois remonté autour de 75 dollars avec l’escalade militaire entre Israël et l’Iran.