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Lecornu suspend la réforme des retraites, le PS écarte pour l’instant la censure

Sébastien Lecornu évite pour l’instant “la crise de régime”. Le Premier ministre a annoncé mardi devant l’Assemblée nationale la suspension de la réforme des retraites, symbole de la présidence Macron, obtenant la clémence au moins temporaire des socialistes, qui en faisait une condition sine qua non pour épargner la censure au gouvernement et repousser ainsi la dissolution.Le PS a fait savoir en réponse qu’ils ne censurerait pas le gouvernement, en tout cas dans l’immédiat: saluant comme la CFDT dans la suspension “une victoire” autant qu’un “premier pas qui permet d’envisager les suivants”, le chef des députés PS Boris Vallaud a dit vouloir faire “ce pari de donner (…) un budget juste au pays”.”Nous serons vigilants à ce que vos mots se traduisent en actes”, a-t-il promis.Les motions de censure déposées par le RN et par la France insoumise, qui seront examinées jeudi matin, ont donc peu de chances d’être adoptées.Au milieu d’un discours sobre, qui n’a pas dépassé la demi-heure, point d’orgue de journées d’immense tension politique, la sentence attendue est tombée: “je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle”, a annoncé M. Lecornu dans l’hémicycle du Palais-Bourbon.”Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028″, a précisé le chef du gouvernement, applaudi par les députés PS.Le chef du gouvernement a également confirmé l’abandon de l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote. “C’est la garantie pour l’Assemblée nationale que le débat, notamment budgétaire mais pas seulement, dans tous les domaines, vivra, ira jusqu’au bout, jusqu’au vote”, a-t-il ajouté.L’exécutif peut ainsi espérer souffler, après une nouvelle crise ouverte la semaine dernière par un gouvernement Lecornu 1 qui n’avait pas tenu une journée, fragilisé dans l’oeuf par la contestation du président des Républicains (LR) Bruno Retailleau.”Certains aimeraient voir cette crise parlementaire virer à la crise de régime. Cela n’aura pas lieu”, avait affirmé le Premier ministre à l’entame de son discours.Un an après la très décriée dissolution de 2024, la pression s’était accrue sur le chef de l’État, son premier chef de gouvernement, Édouard Philippe, allant jusqu’à lui conseiller de démissionner après l’adoption du budget et de permettre ainsi la tenue d’une élection présidentielle anticipée.Renommé vendredi par le président Macron, M. Lecornu avait “carte blanche”, avait expliqué l’Élysée.Mardi matin, le chef de l’Etat avait une dernière fois mis la pression sur les oppositions lors du Conseil des ministres, qualifiant les motions de censure à venir de “motions de dissolution”. Le PS, qui demandait “la suspension immédiate et complète” de la réforme des retraites de 2023, la confirmation de l’abandon du 49.3 et du relâchement de la trajectoire budgétaire, menaçait de déposer sa propre motion de censure dès mardi soir en cas de réponse négative ou évasive du gouvernement.-“Anomalies” fiscales-Adopté mardi matin en Conseil des ministres, le projet de budget de l’État, qui devrait être largement modifié par le Parlement, propose un effort d’une trentaine de milliards d’euros et repose sur des hypothèses “optimistes” de croissance en 2026, selon le Haut conseil des finances publiques.Le déficit devra “dans tous les cas de figure être à moins de 5% à la fin de la discussion” parlementaire, a précisé M. Lecornu, après avoir présenté un projet de budget avec un déficit de 4,7% du PIB.Le Premier ministre a par ailleurs reconnu “des anomalies” dans la fiscalité des très grandes fortunes, souhaitant “une contribution exceptionnelle” des plus riches dans le prochain budget.M. Lecornu a également annoncé une “conférence” sur les retraites et le travail avec les partenaires sociaux. Et promis un nouvel “acte de décentralisation” par un projet de loi déposé en décembre. – “Peur des urnes” -Dans sa décision de ne pas censurer le gouvernement, le PS se trouve isolé à gauche. La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, a affirmé que son groupe “ira à la censure”, fustigeant une “petite suspension” de la réforme.Même tonalité très offensive de Stéphane Peu, chef du groupe des députés communistes et ultra-marins, qui en majorité voteront la censure, même si le patron du parti Fabien Roussel a évoqué lui une “première victoire”.”Une réforme imposée contre tout un peuple (…) ne se suspend pas, elle s’abroge”, a martelé la cheffe des Insoumis, Mathilde Panot, refusant de participer au “sauvetage” du gouvernement.A droite, le président des Républicains (LR) Bruno Retailleau a accusé le gouvernement d’être “l’otage des socialistes”. Quant au président du RN Jordan Bardella, il a brocardé “l’amicale des sauveurs d’Emmanuel Macron” dont “le seul dénominateur commun” serait “la peur des urnes”.Le camp présidentiel était divisé sur la question des retraites, et le parti Horizons d’Edouard Philippe s’est chargé de rappeler ses réserves. “Suspendre la réforme des retraites” est “une dangereuse facilité”, a mis en garde le chef des députés Paul Christophe.La chute du gouvernement “coûterait plus d’argent à la France” qu’une “suspension de quelques mois” de la réforme des retraites, avait au contraire fait valoir dans la matinée l’entourage du garde des Sceaux Gérald Darmanin, proche de M. Lecornu.sac-sl-are-bpa/hr

L’A320 d’Airbus détrône le Boeing 737, devenant l’avion le plus vendu au monde

Le monocouloir 737 du constructeur américain Boeing, dont le premier exemplaire a été livré en 1968, a été détrôné en septembre par l’A320, du grand rival européen Airbus, entré en exploitation en 1988, selon les données respectives des deux groupes.L’avionneur américain a annoncé mardi sur son site internet avoir livré 55 avions en septembre, dont quarante 737 MAX – dernière version de la famille du 737. Cela porte le total à 12.254 exemplaires du 737 livrés depuis sa sortie, en incluant les versions d’affaires.Mais, à fin septembre, Airbus avait livré 12.257 exemplaires de son A320 (versions d’affaires incluses), d’après les chiffres annoncés le 8 octobre.Les deux familles ont connu des mises à jour importantes depuis leurs tout premiers vols, en particulier au niveau des moteurs et de leurs composants pour réduire notamment leur consommation de carburant, leur volume sonore.Mais les livraisons du 737 ont été brutalement interrompues pendant vingt mois dans le monde entier – davantage en Chine – après deux accidents du 737 MAX 8 en 2018 et en 2019, qui ont fait 346 morts.Sa production est actuellement plafonnée par le régulateur aérien (FAA) à 38 par mois depuis mars 2024, à la suite d’un incident en vol sur un 737 MAX 9 ayant fait quelques blessés légers.La direction de Boeing, qui a engagé des mesures drastiques pour améliorer la qualité de la production, compte demander d’ici la fin de l’année l’autorisation de passer à 42 par mois, puis au-delà courant 2026.De son côté, Airbus a pâti ces dernières années de problèmes de moteurs et signalait encore fin juillet des “problèmes persistants d’approvisionnement en moteurs sur le programme A320”.Pour se rasséréner, Boeing peut néanmoins se réjouir d’avoir livré en septembre le 2.000e exemplaire du 737 MAX depuis sa sortie en 2017. C’est la compagnie irlandaise à bas coûts Ryanair qui l’a reçu, avec neuf autres exemplaires.Boeing a également livré en septembre sept 787 Dreamliner, trois gros porteurs 777 Fret et quatre 767 (deux Fret et deux ravitailleurs militaires). Le groupe a livré 160 avions au troisième trimestre et 440 depuis le début de l’année.En septembre, il a engrangé 96 commandes brutes dont 32 pour des 737 MAX et 64 pour des 787 Dreamliner. Après annulations et conversions, les commandes nettes ressortent à 48 avions à fin septembre et à 870 depuis début 2025.Le carnet de commandes de la branche commerciale (BCA) contenait 6.579 avions à fin septembre, soit plus de 600 milliards de dollars.

Terres rares: l’UE va discuter avec le G7 d’une “réponse coordonnée” à la Chine

L’Union européenne va discuter avec ses partenaires du G7 d’une “réponse coordonnée” aux restrictions annoncées la semaine dernière par la Chine sur les exportations de technologies liées aux terres rares, a-t-elle annoncé mardi.Ces contrôles “ont déjà contraint certaines entreprises européennes à suspendre leur production, provoquant des dégâts économiques réels”, a déclaré à la presse le Commissaire européen chargé du Commerce, Maros Sefcovic, à l’issue d’une réunion ministérielle au Danemark.”Ces contrôles ciblent directement des industries civiles. Par conséquent, nous ne pouvons pas les accepter sans rien faire, et nous avons besoin d’une réponse coordonnée”, a ajouté M. Sefcovic, se disant “en contact étroit” avec ses partenaires du G7, ainsi qu’avec les autorités chinoises “pour trouver des solutions”.”Cela va être discuté au niveau du G7, parce que cela a un impact négatif sur les économies de nos pays, et on va considérer quelle réponse serait la plus appropriée. Mais clairement, nous ne pouvons pas tolérer ces mesures, parce que cela affecte la bonne marche des entreprises dans toute l’UE”, a-t-il dit.Avant même l’annonce de ces nouvelles restrictions, l’encadrement par la Chine des exportations de terres rares n’était déjà pas satisfaisant pour les entreprises européennes, a estimé le commissaire.Ces dernières sont obligées par Pékin de déposer des demandes d’autorisation d’achat de terres rares dans lesquelles elles doivent détailler leurs processus de production avec un niveau de détail injustifié, note-t-il.Cela inclut souvent l’obligation de fournir “une documentation photographique de l’ensemble de leurs lignes de production”, ainsi que “des informations sur l’entièreté de leur chaîne d’approvisionnement”, et “c’est quelque chose de très excessif”, a estimé M. Sefcovic.Le géant asiatique est le premier producteur mondial de terres rares, des matériaux essentiels pour le numérique, l’automobile, l’énergie ou encore l’armement.Depuis avril, la Chine a instauré un système de licences pour certaines exportations de ces matériaux, une décision qui a provoqué des remous dans plusieurs de ces filières à l’échelle mondiale.

Belgique: manifestation massive à Bruxelles contre le budget “brutal” du gouvernement

Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé mardi à Bruxelles pour contester les coupes budgétaires “brutales” du gouvernement belge dirigé par le conservateur flamand Bart De Wever.Cette journée d’action nationale, à l’appel de l’intersyndicale, a eu lieu en pleines négociations budgétaires en Belgique et a provoqué d’importantes perturbations dans le secteur aérien et l’éducation.La police a dénombré 80.000 manifestants dans la capitale belge – un pic nettement supérieur aux 60.000 personnes mobilisées le 13 février, après la mise en place du nouveau gouvernement fédéral.La coalition gouvernementale “met en œuvre un projet brutal : une attaque en règle contre la protection sociale, les services publics, la sécurité sociale, les solidarités”, a accusé l’intersyndicale, dont un des responsables a revendiqué 140.000 manifestants à Bruxelles mardi.”Une génération entière refuse qu’on détruise en six mois ce que nos parents et grands-parents ont mis du temps à bâtir”, a lancé Thierry Bodson, le président de la FGTB (socialiste), unie aux autres grands syndicats belges dans un front commun, au coup d’envoi de la manifestation.Le Premier ministre Bart De Wever, entré en fonctions début février, a déjà fait adopter une limitation à deux ans des allocations chômage et entend mettre en oeuvre une vaste réforme des retraites, incluant la suppression des régimes spéciaux et l’alignement de la situation des fonctionnaires sur le secteur privé.”Droit à la pension (retraite) à 65 ans”, et “Wanted pour vol de pension”, pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants, au milieu des pétards et des drapeaux syndicaux.Le gouvernement fédéral prépare d’importantes coupes dans le projet de budget 2026, dont la présentation, initialement prévue ce mardi, a été repoussée d’une semaine.- Aéroports à l’arrêt -Les manifestants, notamment dans le secteur éducatif et social, contestent également des mesures d’économie dans la partie francophone du pays, annoncées par l’exécutif de la Fédération Wallonie-Bruxelles.”Je viens revendiquer mes droits et ceux de mes élèves, si ça continue comme ça, quel avenir ils vont avoir ? Je veux que ça change et que l’enseignement soit pris plus au sérieux”, a souligné Victoria Coya, une enseignante de 27 ans.Chantal Desmet, 59 ans et sans emploi, se dit pour sa part “révoltée pour l’avenir de ses enfants. C’est pas faute de chercher de l’emploi. On n’en trouve pas. Je plains les jeunes”.La police a déploré des actes de vandalisme durant la journée et fait état d’une vingtaine d’interpellations.Les forces de l’ordre ont mentionné un départ de feu sur une place de Bruxelles, “vraisemblablement commis par des manifestants dans le but de perturber la circulation”, ainsi que des barrages sur la voie publique qui ont été démantelés.Un bâtiment de l’Office des étrangers, un service public qui gère les demandes d’asile et l’immigration, a été dégradé par des projectiles, bombes de peinture et pétards, a ajouté la police. L’hôtel Hilton a également subi des dégradations.En début d’après-midi, les forces de l’ordre ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène pour disperser des petits groupes de manifestants violents et masqués, a constaté un journaliste de l’AFP.En raison de cette journée d’action nationale, le trafic aérien était très fortement perturbé mardi en Belgique.”Afin de pouvoir continuer à assurer la sécurité des passagers et du personnel, nous avons décidé, en concertation avec les compagnies aériennes, de ne pas opérer de vols passagers au départ ce 14 octobre”, avait annoncé sur son site l’aéroport Zaventem de Bruxelles, le plus grand du pays.L’aéroport a invoqué une grève chez ses prestataires assurant des services de sûreté.L’aéroport de Charleroi, pour les mêmes raisons, n’était “pas en mesure d’assurer les vols prévus au départ et à l’arrivée”.Les transports en commun étaient également fortement perturbés à Bruxelles ainsi qu’en Wallonie et en Flandre.fpo-brk-ub-adc/sba

Lecornu suspend la réforme des retraites, dans l’espoir d’éloigner la censure

La “crise de régime” n’aura “pas lieu”: Sébastien Lecornu a annoncé mardi devant l’Assemblée nationale la suspension de la réforme des retraites, condition exigée par les socialistes pour épargner la censure au gouvernement, et repousser ainsi la dissolution.”Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle”, a annoncé le Premier ministre, mettant un terme à plusieurs semaines de suspense.”Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028″, a-t-il précisé.Dans une déclaration de politique générale sobre d’une demi-heure, M. Lecornu a également confirmé l’abandon de l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote. “C’est la garantie pour l’Assemblée nationale que le débat, notamment budgétaire mais pas seulement, dans tous les domaines, vivra, ira jusqu’au bout, jusqu’au vote”, a-t-il ajouté.L’exécutif peut ainsi espérer souffler, après une nouvelle crise ouverte la semaine dernière par un gouvernement Lecornu 1 n’ayant pas tenu une journée, fragilisé dans l’oeuf par la contestation du président des Républicains (LR) Bruno Retailleau.Avant cette déclaration à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron avait mis la pression sur les oppositions lors du Conseil des ministres, qualifiant les motions de censure à venir de “motions de dissolution”. La France insoumise et le Rassemblement national ont déjà déposé la leur, pour un débat prévu jeudi matin.Le PS, qui demandait “la suspension immédiate et complète” de la réforme des retraites de 2023, la confirmation de l’abandon du 49.3 et du relâchement de la trajectoire budgétaire, menaçait de déposer sa propre motion de censure dès mardi soir en cas de réponse négative ou évasive du gouvernement.-“Anomalies” fiscales-Renommé vendredi par le président Macron, l’ancien ministre des Armées a “carte blanche”, avait expliqué l’Elysée, pour dénouer la crise politique et parlementaire.Mardi matin, M. Lecornu s’était une nouvelle fois rendu à l’Elysée consulter Emmanuel Macron avant d’assister au premier Conseil des ministres de son gouvernement, qui a adopté les projets de budget de l’Etat et de la Sécurité sociale pour qu’ils soient transmis dans les temps au Parlement.Le projet de budget de l’Etat, qui devrait être largement modifié par le Parlement, propose un effort d’une trentaine de milliards d’euros et repose sur des hypothèses “optimistes” de croissance en 2026, selon le Haut conseil des finances publiques.Le déficit devra “dans tous les cas de figure être à moins de 5% à la fin de la discussion” parlementaire, a précisé M. Lecornu, après avoir présenté un projet de budget avec un déficit de 4,7%.Le Premier ministre a par ailleurs reconnu “des anomalies” dans la fiscalité des très grandes fortunes, souhaitant “une contribution exceptionnelles” des plus riches dans le prochain budget.M. Lecornu a également annoncé une Conférence sur les retraites et le travail avec les partenaires sociaux. Et promis un nouvel “acte de décentralisation” par un projet de loi déposé en décembre – “Plus d’argent” -Le camp présidentiel était divisé sur la question des retraites: si certains ne voulaient pas voir détricoter un marqueur emblématique du second quinquennat d’Emmanuel Macron, d’autres espéraient une telle initiative pour tenter de sortir de la crise politique.La chute du gouvernement “coûterait plus d’argent à la France” qu’une “suspension de quelques mois” de la réforme des retraites, avait fait valoir dans la matinée l’entourage du garde des Sceaux Gérald Darmanin, proche de M. Lecornu.Les Républicains, au bord de l’explosion après la volte-face sur la participation à l’exécutif, étaient aussi divisés sur la suspension. Le vice-président du parti, François-Xavier Bellamy, juge que ce serait d'”une irresponsabilité absolue”, mais il n’est pas favorable à la censure pour “ne pas aggraver le chaos”.Le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, a donné la consigne de ne pas censurer le gouvernement aux membres de son groupe, dont une large majorité était favorable à la participation à l’exécutif contre l’avis du parti.Le projet de budget est “terriblement mauvais”, a affirmé Marine Le Pen, qui entend de toute manière censurer le gouvernement et estime “qu’il manque une poignée de voix” pour y parvenir. Le RN a déjà commencé à accuser le PS de “magouilles” avec l’exécutif pour éviter de renverser le gouvernement.Une “panne budgétaire” et une crise “réjouiraient” les ennemis de la France, a mis en garde M. Lecornu.sac-sl-are-bpa/hr/tes

Sur un aérodrome isolé, l’Allemagne prépare ses défenses antidrone

C’est sur un aérodrome bâti par les Soviétiques que l’Allemagne prépare aujourd’hui ses défenses antidrone, pour faire face à la menace croissante à travers l’Europe que constituent, selon les autorités, la Russie et ses aéronefs.D’une arme de guerre dominante dans la guerre en Ukraine, avec des innovations en série chez les Russes et les Ukrainiens, les drones hostiles sont devenus une réalité de la “guerre hybride” dans l’Union européenne.Soit un ensemble de moyens non létaux que les Européens soupçonnent Moscou d’utiliser pour affaiblir leur défense, leur démocratie et leur cohésion sociale.En Allemagne, on ne compte plus les signalements de vols au-dessus de bases militaires, de sites industriels ou d’aéroports. Pour Berlin, si certains sont l’oeuvre d’amateurs imprudents, d’autres sont très probablement des opérations d’espionnage ou d’intimidation russes, comme ceux ayant paralysé l’aéroport de Munich début octobre.Face à la multiplication des incidents, le gouvernement, démuni, a promis des investissements à neuf chiffres dans les défenses antidrone et annoncé une réforme pour autoriser la police à abattre de tels appareils.Sur l’aérodrome de Cochstedt, près de Magdebourg (est), les chercheurs du Centre allemand pour l’aéronautique et l’espace (DLR) travaillent d’arrache-pied à des solutions alternatives aux tirs pour neutraliser ces menaces volantes.- Filets et pinces -“Les contre-mesures doivent être adaptées avec précision à chaque situation”, explique Johann Dauer, le responsable de la recherche sur les drones au sein de l’Institut des systèmes de vol du DLR. “Si je veux protéger une foule, au cours d’un concert ou d’un événement politique, je ne peux pas provoquer le crash d’un drone. Je privilégierais des filets ou des drones chasseurs équipés de pinces” pour saisir leur cible, poursuit-il, pendant une visite du site à laquelle l’AFP a été conviée. Parmi les solutions alternatives à l’usage de la force brute, M. Dauer cite également le brouillage, pour empêcher le pilotage d’un appareil. Ou encore la transmission de faux signaux GPS, tandis que, selon lui, des signalements de drones interviennent “presque tous les jours”.Les chercheurs travaillent donc à Cochstedt, en toute discrétion, aux systèmes que les forces de l’ordre allemandes pourraient adopter à l’avenir.L’isolement relatif du site offre un cadre propice. Etant un centre de recherche sur l’aéronautique sans pilote, il peut aussi s’affranchir de certaines règles de sécurité imposées à d’autres organismes pour tester drones et systèmes d’interception.- Innovations menaçantes -“Ici, nous avons l’autorisation de brouiller, de falsifier, voire d’utiliser des lasers — tout ce qu’on ne veut normalement pas dans un aéroport”, explique Daniel Süllberg, le responsable du centre d’essai.Ces contre-mesures électroniques peuvent perturber d’autres appareils. Leur déploiement exige donc des tests rigoureux mais aussi d’être à bonne distance de toute victime collatérale potentielle.Dans la panoplie de capteurs et de radars, certains sont achetés auprès de fournisseurs militaires ou civils. D’autres sont conçus par les équipes du DLR pour détecter les drones, évaluer leur dangerosité et enfin déterminer la meilleure riposte.Le coût reste un défi majeur. Certains systèmes très performants sont bien trop chers pour une utilisation à grande échelle, d’autant que leur efficacité sur le long terme est loin d’être garantie.L’évolution technologique très rapide, portée par la guerre en Ukraine, le coût relativement faible des drones et le développement de l’intelligence artificielle accroissent le risque d’obsolescence des moyens de défense. Un problème que l’armée ukrainienne connaît bien.Puisque “l’innovation est très forte du côté des menaces”, souligne M. Dauer, “la défense doit suivre, tout en restant abordable. Car les drones que nous combattons ne sont souvent pas chers — la protection ne doit donc pas l’être non plus”.

Défilé d’amendes dans la mode : Gucci, Chloé et Loewe sanctionnées par l’UE

L’Union européenne a annoncé mardi avoir infligé des amendes d’un total de 157 millions d’euros aux maisons de luxe Gucci, Chloé et Loewe, pour des infractions aux règles de la concurrence.La Commission européenne reproche aux trois entreprises de mode, basées respectivement en Italie, en France et en Espagne, d’avoir limité la capacité de leurs distributeurs indépendants à fixer librement les prix des produits de leurs marques.Gucci avait en outre interdit à certaines boutiques en ligne de vendre une de ses gammes de produits. Ces pratiques sont contraires au droit de la concurrence, car elles aboutissent à des prix plus élevés pour les consommateurs. En outre, en réduisant ainsi la concurrence sur les prix, les trois sociétés ont favorisé leurs propres réseaux de magasins physiques et en ligne, au détriment des distributeurs indépendants.Les trois entreprises ont commis ces infractions indépendamment les unes des autres, mais sur des périodes qui se chevauchaient, et vis-à-vis de magasins physiques ou en ligne qui étaient souvent les mêmes. D’où la décision de la Commission de les sanctionner simultanément.- Amendes réduites -Cette triple amende “envoie un message fort à l’industrie de la mode et au-delà : nous ne tolérons pas ce genre de pratiques en Europe, où une concurrence équitable et la protection des consommateurs s’imposent à tous”, a souligné Teresa Ribera, vice-présidente de la Commission, en charge des questions concurrentielles.Néanmoins, les montants des amendes ont été réduits par rapport aux niveaux maximums prévus par les règles européennes, car les trois entreprises sanctionnées ont fait preuve de coopération lors de l’enquête conduite par les services de la Commission.C’est Gucci, filiale italienne du groupe français Kering, qui a hérité de la plus lourde amende, fixée à près de 120 millions d’euros. “Kering prend note de la décision de la Commission européenne pour des pratiques qui n’ont plus cours chez Gucci”, a indiqué le groupe dans un communiqué transmis à l’AFP, ajoutant que cette amende avait déjà été provisionnée dans ses comptes du premier semestre 2025, et n’aurait donc pas d’impact financier supplémentaire.La marque de mode française Chloé, qui appartient au groupe suisse Richemont, devra elle verser près de 20 millions d’euros. “Nous prenons acte de la décision de la Commission”, a indiqué la marque à l’AFP. “Nous prenons cette affaire très au sérieux et avons agi avec le plus grand soin pour y remédier”, a-t-elle ajouté.Enfin, Loewe, marque espagnole du géant français du luxe LVMH, devra régler 18 millions d’euros. “Loewe confirme la conclusion d’une transaction avec la Commission européenne. Elle réitère son engagement ferme à opérer dans le strict respect du droit de la concurrence”, a réagi la filiale.

Pour la Confédération paysanne, l’accord UE-Mercosur c’est toujours “non”

“Mortifère pour les paysans”: la Confédération paysanne organise mardi à Paris une mobilisation contre le projet d’accord entre l’UE et des pays du Mercosur, et appelle le président Macron à “tenir son engagement” pour protéger les agriculteurs.Le 3e syndicat agricole français, rejoint par plusieurs dizaines d’associations et collectifs, appelle paysans, défenseurs de l’environnement ou des consommateurs à se rassembler sur l’Esplanade des Invalides à 12H30 pour défiler, avec quelques tracteurs et en musique, jusqu’aux pieds de la Tour Eiffel.Tous les syndicats agricoles français sont fermement opposés à cet accord entre l’Union européenne et quatre pays latino-américains du Mercosur, dont Bruxelles a lancé début septembre le processus de ratification et à l’égard duquel la France, hier très opposée, semble depuis se montrer moins défavorable.Cet accord, sur la table depuis des décennies mais signé fin 2024, doit permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, machines, vins… Mais il facilitera aussi l’entrée de bœuf, volaille, sucre, miel… via des droits de douane réduits.”C’est un accord qui va déstructurer notre souveraineté alimentaire, qui favorise la mise en compétition et donc la politique du moins-disant”, a affirmé Stéphane Galais, un des porte-parole de la Confédération paysanne lors du Sommet de l’élevage, en Auvergne, mardi dernier.”A l’heure actuelle, où les enjeux climatiques n’ont jamais été aussi forts, comment on peut imaginer encore défendre le fait d’échanger des voitures, du service contre notre alimentation”, avait-il demandé.Pour le syndicat, héritier des luttes paysannes altermondialistes et historiquement opposé aux traités de libre-échanges, “c’est un non ferme et définitif”.La Confédération paysanne appelle Emmanuel Macron à “tenir son engagement”, rappelant que le chef de l’Etat avait, lors du dernier Salon de l’agriculture en février 2025, fustigé “un mauvais texte” et promis qu’il ferait “tout pour qu’il ne suive pas son chemin, pour protéger cette souveraineté alimentaire et européenne”. Pour tenter de rassurer la France, la Commission a proposé début septembre des clauses de sauvegarde “renforcées”, en cas de brusque hausse des importations ou baisse des prix, avec un “suivi renforcé” des “produits sensibles”.Mais pour le syndicat, ni “clauses de sauvegarde”, ni “clauses miroir miracles” ne sauraient garantir un rééquilibrage de cet accord.Alors que l’alliance FNSEA-Jeunes-agriculteurs, première force syndicale agricole, avait mobilisé ses troupes contre le Mercosur fin septembre, la Confédération paysanne a choisi la date du 14 octobre en soutien à deux de ses membres, jugés dans l’après-midi au tribunal judiciaire de Paris.Ces deux militants syndicaux comparaissent pour “violence et rébellion” en lien avec une manifestation contre une réunion européenne de grands acteurs du commerce des céréales organisée au Grand Palais en décembre dernier.

Nouveaux droits, nouvelles sanctions, la Chine prête à se battre “jusqu’au bout”

La Chine s’est dite mardi prête à se battre “jusqu’au bout” s’il le faut, tout en déclarant rester ouverte à la discussion avec les Etats-Unis, le jour où les deux puissances échangeaient une nouvelle salve commerciale dans leurs ports.Le géant asiatique impose depuis mardi des droits spéciaux aux bateaux américains entrant dans ses ports, en représailles, dit-il, à des mesures similaires censées entrer en vigueur le même jour aux Etats-Unis contre les bateaux chinois.L’enquête américaine débouchant sur ces nouveaux droits a été ouverte sous le président Joe Biden pour mettre à jour les pratiques jugées déloyales de la Chine dans les secteurs de la construction navale, du transport maritime et de la logistique. Elle a été suivie d’effet sous son successeur Donald Trump.Après des mois de tensions et de relatif apaisement consécutifs au retour de M. Trump à la Maison Blanche, le mois d’octobre a montré que la guerre commerciale entre Chine et Etats-Unis pouvait reprendre de plus belle. “Si vous voulez vous battre, nous nous battrons jusqu’au bout. Si vous souhaitez négocier, notre porte reste ouverte”, a dit un porte-parole du ministère chinois du Commerce dans un communiqué.La Chine a annoncé jeudi l’instauration de nouveaux contrôles sur les exportations de technologies liées aux terres rares. Le lendemain, M. Trump a annoncé que les Etats-Unis frapperaient les marchandises chinoises de droits de douane supplémentaires de 100%, s’ajoutant à ceux déjà en vigueur, à partir du 1er novembre “ou avant”.La Chine est le premier producteur mondial des terres rares essentielles pour le numérique, l’automobile, l’énergie ou encore l’armement. Elles sont l’un des grands enjeux de la confrontation commerciale en cours.La Chine a fait savoir mardi qu’elle sanctionnait cinq filiales américaines de l’une des grandes entreprises de construction navale sud-coréennes, Hanwha Ocean. Le ministère du Commerce les accuse d’avoir “contribué à et soutenu” l’enquête américaine sur les pratiques de l’industrie navale chinoise.Toute transaction et coopération avec elles est désormais interdite, a indiqué le ministère.Le ministère chinois des Transports a simultanément annoncé l’ouverture d’une enquête qui dira si d’autres entreprises ou individus ont contribué aux investigations américaines.Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a dit dans un message transmis à l’AFP évaluer l’impact potentiel des mesures contre les filiales de Hanwha Ocean.- Chaud et froid -La Chine construit près de la moitié des navires mis à l’eau dans le monde, devant la Corée du Sud et le Japon. L’industrie américaine ne représente plus que 0,1% de la construction navale mondiale.La Chine a soufflé le chaud et le froid dans ses communications mardi. Après avoir délivré le coup de semonce des 100% de droits de douanes supplémentaires vendredi, M. Trump lui-même s’était montré plus conciliant dimanche.Les droits américains sur les bateaux chinois sont des “actes typiques d’unilatéralisme et de protectionnisme”, a dit le ministère du Commerce. Il a prédit qu’ils se retourneraient contre les Etats-Unis en y augmentant l’inflation et en perturbant les chaînes d’approvisionnement.Néanmoins, le ministère du Commerce s’est référé aux différents rounds de négociations commerciales entre Américains et Chinois en 2025 pour signifier que la Chine restait favorable à la discussion.Des négociations à Madrid en septembre avaient débouché sur un accord sur la cession de la plateforme TikTok et avaient semblé faire baisser la température.Quant aux nouvelles dispositions sur les technologies relatives aux terres rares, le ministère a assuré qu’elles “ne (constituaient) pas une interdiction des exportations”.”Les demandes (d’exportation) qui répondront aux exigences en vigueur continueront de se voir accorder des licences comme auparavant, et nous maintiendrons à la fois la sécurité et la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales”, a dit le ministère.Mais, depuis Madrid, “la partie américaine persiste à instaurer de nouvelles restrictions contre la Chine, portant gravement atteinte à ses intérêts et nuisant gravement à l’atmosphère des négociations économiques et commerciales bilatérales”, a dit le ministère.

Le bois de construction et l’ameublement, nouvelles cibles des droits de douane de Donald Trump

Le bois de construction, les meubles et les aménagements de cuisine sont, depuis mardi à 00h01 (04H01 GMT), les derniers secteurs en date concernés par des droits de douane sectoriels voulus par Donald Trump afin de protéger, selon lui, la capacité industrielle aux Etats-Unis.Comme pour les surtaxes sectorielles précédentes (acier et aluminium, puis automobile et cuivre), la Maison Blanche justifie ces nouvelles surtaxes par la nécessité de défendre la sécurité nationale.Le bois de construction importé sera désormais taxé à hauteur de 10% en entrant dans le pays, alors que l’ameublement et les aménagements de cuisine sont concernés par un taux de 25%, avant de passer au 1er janvier à 30% pour les meubles et 50% pour les aménagements de cuisine.Néanmoins, les pays ayant signé un accord commercial, comme le Royaume-Uni et ses droits de douane de 10% maximum, ou l’Union européenne (UE) et le Japon — 15% maximum –, se voient appliquer le taux plus avantageux entre le sectoriel et le général.En revanche, les produits provenant du Mexique et du Canada, théoriquement protégés par l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis (ACEUM) selon diverses conditions, devraient se voir appliquer cette surtaxe, en particulier le bois de construction.Un coup dur pour le Canada, d’où provient environ le quart des importations de bois de construction et qui était déjà confronté, au fil de plusieurs différends commerciaux entre les deux pays, à 35% de droits de douane sur ce matériau, auxquels le taux de 10% viendra s’ajouter, pour atteindre donc 45%.Cela va “menacer l’emploi de part et d’autre de la frontière et rendre plus difficile la résolution de la crise du logement aux Etats-Unis”, a critiqué en septembre le Conseil du commerce du bois de Colombie-Britannique, province canadienne de l’ouest.- Marché immobilier sous tension -Sur le plan intérieur en effet, ces droits de douane “créent des obstacles supplémentaires à un marché immobilier déjà sous tension en augmentant encore les coûts de construction et de rénovation”, s’est inquiété le président de l’Association nationale des constructeurs de logements (NAHB), Buddy Hughes.Un marché qui marque le pas depuis plusieurs mois, entre prix et taux d’intérêts des prêts immobiliers qui restent à des niveaux élevés, alors que l’inventaire reste restreint, même si des logements ont du mal à trouver preneur.Pour justifier la mise en place de droits de douane sur ce secteur, le président américain a expliqué que le département du Commerce a découvert que “les produits à base de bois sont utilisés dans des fonctions essentielles du ministère de la Guerre, notamment la construction d’infrastructures pour des tests opérationnels”.Un argument qui ne convainc pas M. Hughes qui estime qu’il “omet le fait que le logement est essentiel à la sécurité économique et physique de tous les Américains”, appelant à la signature d’accords supprimant les droits de douane sur les matériaux de construction.En moyenne, ces droits de douane pourraient entraîner une hausse des coûts de construction de 2.200 dollars pour une maison, a estimé pour l’AFP Stephen Brown, de Capital Economics.Quant à l’ameublement, c’est le Vietnam qui pourrait être la principale victime, le secteur représentant près de 10% de ses exportations vers les Etats-Unis selon M. Brown.”Les Etats-Unis importent 27% de ses meubles de Chine et 20% du Vietnam et du Mexique”, a-t-il détaillé.Donald Trump a d’ores et déjà ciblé plus d’une dizaine de secteurs avec des droits de douane spécifiques, certains déjà appliqués comme l’acier et l’aluminium, le cuivre ou l’automobile, d’autres à venir, sans préciser toutefois quand, tels que les produits pharmaceutiques, les films produits à l’étranger ou encore les semi-conducteurs.Ces droits de douane sectoriels ne viennent pas s’ajouter aux droits de douane appliqués par ailleurs à l’ensemble des produits entrants aux Etats-Unis et allant de 10% à 50%, selon le pays d’origine.