Test

Guerre commerciale: les discussions avancent malgré de nouvelles tensions sur l’acier et l’aluminium

Les nouveaux droits de douane sur l’acier et l’aluminium imposés par le président Donald Trump suscitent mercredi une levée de bouclier des partenaires commerciaux des Etats-Unis, même si tous assurent poursuivre les négociations avec Washington afin de trouver une issue à ces tensions.Depuis mercredi matin, l’acier et l’aluminium importés aux Etats-Unis sont en effet taxés à hauteur de 50%, contre 25% depuis le 12 mars dernier. Des droits de douane “illégaux et injustifiés”, a dénoncé le Premier ministre canadien Mark Carney.Les “discussions approfondies” avec le gouvernement américain “progressent”, selon lui, mais “nous prendrons le temps” pour élaborer la réponse à cette nouvelle hausse.”Les gens en ont assez de le voir changer d’avis et jouer avec le feu avec l’économie”, a déclaré à l’AFP Ron Wells, un syndicaliste canadien basé à Hamilton (Ontario), “nous sommes déçus de voir les Etats-Unis appliquer des droits de douane sur le Canada, ils se trompent d’ennemi”.De son côté, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a jugé cette surtaxe “injuste” et “insoutenable”, assurant préparer des contre-mesures s’il n’y a pas d’accord bilatéral avec Washington.”Cela n’aide pas les négociations actuelles d’autant que nous réalisons des progrès”, a pointé pour sa part le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, disant regretter “fortement” ces surtaxes.”Je crois toujours” aux négociations, a poursuivi Maros Sefcovic, les qualifiant de “très concrètes” et se disant “optimiste” sur leur issue, tout en rappelant que l’Europe est prête à répliquer en cas de hausse la ciblant spécifiquement.Il a rencontré dans la journée le représentant de la Maison Blanche au Commerce (USTR) Jamieson Greer à Paris, saluant des échanges qui “vont dans la bonne direction”, parlant de discussion “productive et constructive”.Les négociations “avancent rapidement”, s’est de son côté félicité Jamieson Greer, estimant que l’Union européenne manifeste la “volonté (…) de travailler avec nous”.Cette discussion intervient dans un contexte de fortes tensions.- Pression sur Pékin -La fin de la pause de 90 jours sur les droits de douane les plus punitifs voulus par Donald Trump est prévue pour le 9 juillet. Le bloc européen est menacé dans ce cadre d’une surtaxe de 50%.Le président américain n’a en revanche pas caché sa frustration à l’égard de Pékin, jugeant les discussions difficiles entre les deux premières puissances économiques.”J’apprécie le président chinois Xi, je l’ai toujours aimé et je l’aimerai toujours, mais il est TRÈS DUR”, a posté mercredi le président américain sur son réseau Truth Social, alors que la Maison Blanche assurait la veille que les deux chefs d’Etat pourraient échanger “probablement cette semaine”.Donald Trump a accusé la semaine dernière Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé mi-mai à Genève (Suisse), menaçant de relancer la guerre commerciale.Et de nouveaux fronts pourraient rapidement s’ouvrir: devant le Sénat, le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick a affirmé mercredi que le gouvernement envisageait d’imposer de “nouveaux standards” en matière de droits de douane sur les pièces d’avions, potentiellement “d’ici la fin du mois” afin de “protéger notre industrie”.Ces droits de douane sectoriels, appliqués également à l’automobile pourraient aussi s’étendre prochainement aux produits pharmaceutiques et aux semi-conducteurs.Ce sont pour l’instant les seuls à ne pas avoir été invalidés récemment par des juges. Leurs décisions concernaient uniquement les droits de douane appliqués sans distinction.Ces derniers – en vigueur tant que l’affaire n’est pas tranchée définitivement – continuent néanmoins d’alimenter l’incertitude pour les entreprises américaines, comme l’a rappelé à l’AFP le directeur général de Learning Resources, Rick Woldenberg.Son entreprise vend des jeux éducatifs et est à l’origine d’une des procédures.”Nous sommes confrontés aux mêmes difficultés et problèmes qu’avant la décision judiciaire et devons gérer d’importantes ruptures d’approvisionnements”, s’est-il inquiété.Dans un rapport publié mercredi le Bureau du budget du Congrès (CBO), organe non-partisan, a estimé que “les évolutions des droits de douane allaient pénaliser l’économie américaine, renforcer l’inflation mais aussi réduire le déficit public grâce aux nouvelles recettes”.

La Bourse de Paris espère des baisses de taux aux Etats-Unis

La Bourse de Paris a progressé de 0,53% mercredi à l’issue d’une séance “erratique”, dont les gains ont été confortés par l’espoir d’une baisse des taux aux États-Unis dans l’année par la Réserve fédérale (Fed).L’indice vedette CAC 40 a avancé de 40,83 points et s’est établi à 7.804,67 points à la clôture. La veille, l’indice vedette parisien avait gagné 26,64 points (+0,34%). “La séance a été assez erratique, avec d’abord une montée en puissance dans la matinée portée par les propos du commissaire européen au Commerce” Maros Sefcovic, “qui a fait état de discussions constructives” avec les États-Unis, explique Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés d’IG France.”L’optimisme s’est ensuite estompé dans l’après-midi après la publication de données économiques aux États-Unis”, a-t-il poursuivi.Les entreprises privées aux États-Unis ont créé nettement moins d’emplois en mai qu’attendu par les analystes, atteignant le plus faible niveau depuis mars 2023, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab.”C’est presque trois fois moins que ce que le consensus prévoyait, cela a même fait réagir Donald Trump”, souligne Alexandre Baradez.Le locataire de la Maison-Blanche a une nouvelle fois surnommé le patron de la banque centrale américaine (Fed) de “M. trop tard” et a jugé “incompréhensible” le statu quo de l’institution sur les taux directeurs alors que d’autres banques centrales tendent à abaisser les leurs.Autre déception, l’activité dans les services aux États-Unis s’est contractée en mai, pour la première fois depuis juin 2024 et à rebours là aussi des attentes des analystes. L’indice mesurant cette activité s’est élevé à 49,9% en mai, contre 51,6% le mois précédent, alors que les analystes l’attendaient à 52,1%.Côté valeurs, le groupe de spiritueux Rémy Cointreau a gagné 4,01% à 48,80 euros en dépit de l’annonce du renoncement à ses objectifs pour 2029-30 en raison des tensions commerciales en Chine comme aux États-Unis. “Les marchés ont eu un avis négatif depuis tellement longtemps et avaient poussé le curseur tellement bas que finalement les chiffres sont moins [mauvais] que prévu et cela suffit pour faire monter le titre”, justifie Thierry Claudé, gérant de Kiplink.Le groupe de composants électroniques STMicroelectronics a bondi de 11,13% à 24,92 euros à Paris après une information de presse évoquant une éventuelle scission du groupe dont la France et l’Italie sont co-actionnaires, sur fond de désaccord entre les deux gouvernements.

Cryptomonnaie: arrestation au Maroc d’un commanditaire présumé d’une série d’enlèvements

Un Franco-Marocain de 24 ans recherché par la justice française a été arrêté au Maroc, soupçonné d’avoir commandité une série d’enlèvements dans le milieu des cryptomonnaies, dont le rapt avec séquestration du cofondateur de la société Ledger, David Balland.Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a remercié mercredi sur X les autorités marocaines “pour cette arrestation qui montre l’excellente coopération judiciaire” entre Paris et Rabat, “en particulier contre la criminalité organisée”.Une source proche des autorités a confirmé à l’AFP l’arrestation de cet homme, Badiss Mohamed Amide Bajjou, révélée par le quotidien Le Parisien.Le parquet de Versailles a également confirmé “l’interpellation au Maroc récente par les autorités marocaines d’un individu franco-marocain âgé de 24 ans, originaire des Yvelines, déjà condamné par la justice”. Il “faisait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par un juge d’instruction versaillais qui avait transmis aux autorités marocaines une demande d’entraide internationale”, a ajouté le ministère public dans un communiqué.Cet homme originaire du Chesnay, dans les Yvelines, faisait l’objet d’une notice rouge d’Interpol notamment pour “arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire d’otage pour obtenir l’exécution d’un ordre ou d’une condition, commis en bande organisée”.Cette arrestation intervient dans un contexte de multiplications des rapts et tentatives d’enlèvements dans le secteur des cryptomonnaies depuis janvier, inquiétant les autorités françaises et les incitant à redoubler de vigilance.Cette série noire a commencé en janvier, avec notamment le kidnapping, avec séquestration, du cofondateur de Ledger David Balland et sa compagne. L’alerte avait été donnée par l’autre cofondateur de cette société spécialiste de portefeuilles crypto, Eric Larchevêque, qui avait reçu une vidéo d’un doigt coupé de David Balland, accompagnée d’une importante demande de rançon en cryptomonnaie. Ce dernier avait finalement été libéré et sa compagne retrouvée ligotée dans un véhicule. L’information judiciaire se poursuit, avec au moins neuf suspects mis en examen, dont un autre commanditaire présumé.Badiss Mohamed Amide Bajjou est soupçonné d’être l’un des donneurs d’ordre de ce rapt qui avait suscité la consternation, affirme Le Parisien.- Deux notices rouges –  Le suspect a été interpellé à Tanger, dans le nord du Maroc, selon un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) du pays, cité par l’agence officielle marocaine MAP.Badiss Mohamed Amide Bajjou était également recherché, toujours selon Le Parisien, pour avoir commandité depuis le Maroc l’agression d’une femme de 56 ans dans les Yvelines afin que son fils paye une rançon en cryptomonnaies contre sa libération en 2023.Bruno Retailleau était en contact depuis plusieurs jours avec son homologue marocain, a fait valoir à l’AFP l’entourage du ministre de l’Intérieur. Le suspect faisait l’objet de deux notices rouges dans le but de son arrestation provisoire aux fins d’extradition, précise-t-on de même source, ajoutant qu’il appartient à l’autorité judiciaire marocaine de se prononcer sur une demande d’extradition ou une dénonciation officielle des faits.De son côté, la justice française s’interroge également sur l’implication éventuelle de Badiss Mohamed Amide Bajjou dans la série de rapts ou tentatives d’enlèvement du mois de mai à Paris et en région parisienne, dont l’une en pleine rue à Paris, selon Le Parisien.Cette spectaculaire tentative d’enlèvement dans le XIe arrondissement de la fille et du petit-fils du PDG de la société spécialisée Paymium, immortalisée par une vidéo devenue virale, a eu un très fort écho médiatique. Les victimes étaient parvenues, avec l’aide de riverains, à faire fuir leurs agresseurs.Dans le cadre de cette affaire et d’une autre déjouée in extremis fin mai près de Nantes, la justice a mis en examen vendredi 25 jeunes, âgés de 16 à 23 ans.   Début janvier, un homme de 56 ans avait été retrouvé dans le coffre d’une voiture près du Mans, à plusieurs centaines de kilomètres de son domicile situé dans l’Ain. Selon plusieurs médias, il s’agissait du père d’un influenceur en cryptomonnaies basé à Dubaï, qui publie régulièrement des vidéos sur ses gains. Une rançon “très élevée” avait été réclamée.Le 1er mai, le père d’un homme ayant fait fortune dans les cryptomonnaies avait lui été enlevé par quatre hommes encagoulés, déjà en plein Paris, et libéré deux jours plus tard. Cinq personnes ont été mises en examen dans cette affaire.abo-anr-dho-mca-adr/bfa/jco

Guerre commerciale: Trump critique un président chinois “dur”, Bruxelles et Washington avancent

Le président américain Donald Trump a fait pression sur la Chine mercredi pour avancer dans le dossier des droits de douane, tandis que Bruxelles et Washington se sont montrés optimistes au sujet de leurs négociations malgré l’imposition de lourdes surtaxes sur l’acier et l’aluminium.”J’apprécie le président chinois Xi, je l’ai toujours aimé et je l’aimerai toujours, mais il est TRÈS DUR”, a posté mercredi le président américain sur son réseau Truth Social, alors que la Maison Blanche assurait la veille que les deux chefs d’Etat pourraient échanger “probablement cette semaine”.Donald Trump a accusé la semaine dernière Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé mi-mai à Genève (Suisse), menaçant de relancer la guerre commerciale.En parallèle, le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic a rencontré à Paris le représentant de la Maison Blanche au Commerce (USTR) Jamieson Greer.M. Sefcovic a salué à l’issue des échanges qui “vont dans la bonne direction”, parlant de discussion “productive et constructive”.Les négociations “avancent rapidement”, s’est de son côté félicité Jamieson Greer, estimant que l’Union européenne manifeste la “volonté (…) de travailler avec nous”.Cette discussion intervient dans un contexte de fortes tensions. La fin de la pause de 90 jours sur les droits de douane les plus punitifs voulus par Donald Trump est prévue pour le 9 juillet. Le bloc européen est menacé dans ce cadre d’une surtaxe de 50%.Les Etats-Unis viennent en outre de durcir fortement les surtaxes sur l’acier et l’aluminium à 50%.Des droits de douane “illégaux et injustifiés”, a dénoncé le Premier ministre canadien Mark Carney.Les “discussions approfondies” avec le gouvernement américain “progressent”, selon lui, mais “nous prendrons le temps” pour élaborer la réponse à cette nouvelle hausse.”Cela n’aide pas les négociations actuelles d’autant que nous réalisons des progrès”, a pointé le commissaire européen Sefcovic, disant regretter “fortement” ces surtaxes.- “Temps de réaction trop long” -“Je crois toujours” aux négociations, a poursuivi Maros Sefcovic, les qualifiant de “très concrètes” et se disant “optimiste” sur leur issue, tout en rappelant que l’Europe est prête à répliquer en cas de hausse la ciblant spécifiquement.”Sans une action rapide (de Bruxelles), nous ne serons pas seulement sous l’eau, nous nous noierons”, a pressé Eurofer, lobby européen de l’acier.Interrogé par l’AFP, un cadre dirigeant français du secteur de l’aluminium a critiqué le “temps de réaction trop long” de la Commission européenne.L’acier et l’aluminium ont été le premier secteur concerné par les droits de douane voulus par Donald Trump, avec l’entrée en vigueur d’une surtaxe de 25% le 12 mars.Devant le Sénat, le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick a affirmé mercredi que le gouvernement envisageait d’imposer de “nouveaux standards” en matière de droits de douane sur les pièces d’avions, potentiellement “d’ici la fin du mois” afin de “protéger notre industrie”.Ces droits de douane sectoriels, appliqués également à l’automobile pourraient aussi s’étendre prochainement aux produits pharmaceutiques et aux semi-conducteurs.Ce sont pour l’instant les seuls à ne pas avoir été invalidés récemment par des juges. Leurs décisions concernaient uniquement les droits de douane appliqués sans distinction.Ces derniers – en vigueur tant que l’affaire n’est pas tranchée définitivement – continuent néanmoins d’alimenter l’incertitude pour les entreprises américaines, comme l’a rappelé à l’AFP le directeur général de Learning Resources, Rick Woldenberg.Son entreprise vend des jeux éducatifs et est à l’origine d’une des procédures.”Nous sommes confrontés aux mêmes difficultés et problèmes qu’avant la décision judiciaire et devons gérer d’importantes ruptures d’approvisionnements”, s’est-il inquiété.Dans un rapport publié mercredi le Bureau du budget du Congrès (CBO), organe non-partisan, a estimé que “les évolutions des droits de douane allaient pénaliser l’économie américaine, renforcer l’inflation mais aussi réduire le déficit public grâce aux nouvelles recettes.

En Corse, derrière les promenades en mer, la criminalité organisée en embuscade

Derrière la vague d’incendies criminels qui a frappé des bateaux de promenade en mer ces derniers jours en Corse, magistrats, spécialistes et collectifs antimafia pointent la présence, de longue date, de la criminalité organisée dans ce secteur touristique lucratif.Mardi, à Calvi (Haute-Corse), cinq semi-rigides appartenant à trois sociétés différentes ont été incendiés par des personnes munies de bidons d’essence, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier. “Les premières constatations suggèrent une origine criminelle”, a confirmé à l’AFP le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre, qui a ouvert une enquête pour association de malfaiteurs et destruction en bande organisée par un moyen dangereux.Mercredi toujours à Calvi, c’était au tour d’un luxueux catamaran également dédié aux excursions d’être détruit par les flammes, et là encore l’hypothèse d’une origine criminelle est “privilégiée”, a précisé à l’AFP le procureur.Fin avril à Saint-Florent, autre port de Haute-Corse, un bateau de promenade faisant figure d’institution avait été détruit par un incendie criminel qui avait également endommagé quatre autres navires. Mi-mai à Ajaccio, c’était un bateau de la compagnie effectuant les traversées dans le golfe d’Ajaccio qui était incendié, après une précédente tentative en février.Face à ces événements, le collectif antimafia “Maffia no, a vita ié” (Non à la mafia, oui à la vie) a dénoncé ces “attentats crapuleux” contre “le tourisme maritime”, dont “la nature même révèle des pratiques mafieuses visant à ruiner les entreprises pour mieux asseoir leur emprise”.La justice doit “mettre hors d’état de nuire les auteurs de ces actes lâches avant qu’ils ne poussent plus loin leur avantage et ne recourent à l’assassinat pour consolider leur domination”, a appelé le collectif.- “Outil pour blanchir” -Même indignation du côté de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Corse, qui craint que sans la mise “hors d’état de nuire sans délai” des auteurs “de cette vague de violence autodestructrice”, “l’économie de la Corse déjà fragilisée” soit “précipitée vers le chaos et l’anarchie”.Pour un spécialiste de la sécurité en Corse interrogé par l’AFP sous couvert d’anonymat, depuis des décennies “la batellerie en Corse est attractive pour la criminalité organisée, parce que ça n’est pas très difficile de blanchir dans ce secteur. Quand on a un bateau de 20 places et qu’on embarque 10 personnes, il est facile de dire qu’on en a embarqué 20. Donc non seulement il y a de l’argent à se faire parce qu’il y a de la clientèle, mais en plus c’est un outil assez pertinent pour blanchir des fonds”.Cet expert rappelle l'”hyperconcurrence dans le secteur”, qui s’était déjà traduite par des morts et des blessés par balles et de multiples incendies dans les années 1990 et 2000, en particulier dans les bouches de Bonifacio (Corse-du-Sud) où les sociétés de promenades en mer se menaient une véritable guerre.En juin 2019, un batelier de 52 ans, condamné en 2016 dans une affaire d’extorsion autour de ce juteux marché, avait également été tué sur le port de Bonifacio dans ce qui avait été analysé par le procureur d’Ajaccio de l’époque comme une possible réplique dans la guerre du secteur.”Aujourd’hui encore, la présence de la criminalité organisée est avérée dans ce secteur économique”, assure le spécialiste consulté par l’AFP.En avril 2024, dix personnes avaient ainsi été mises en examen dans une enquête pour extorsion et blanchiment autour de la “prise de contrôle d’un village de vacances” et “des conditions d’exploitation d’une société de promenade en mer, en Haute-Corse”, avait annoncé le parquet de Marseille.Cette enquête concernait la mouvance du “clan Federici”, qui figure parmi les 25 bandes criminelles de l’île de Beauté répertoriées dans une note confidentielle de 2022 de la police nationale, consultée par l’AFP. Près de 520.000 euros et un véhicule avaient été saisis.

Pensions alimentaires : des associations féministes dénoncent une “injustice fiscale criante”

Des associations féministes ont exhorté mercredi, à la veille de la fin de la période de déclarations des revenus 2024, à défiscaliser les pensions alimentaires, jugeant que la situation actuelle constituait une “injustice fiscale criante” pour les femmes. Mise en place après un divorce ou une séparation, la pension alimentaire est une contribution financière versée par l’un des parents à l’autre pour participer aux frais liés à “l’entretien et à l’éducation de l’enfant” (nourriture, vêtements, transport, frais de logement, loisirs, cantine…).  Cette pension, considérée comme un transfert de revenus, est ajoutée aux ressources du parent ayant la garde de l’enfant à titre principal – et à l’inverse déduite des ressources de l’autre parent – pour le calcul de l’impôt sur le revenu. Elle est également prise en compte dans les barèmes des prestations sociales (RSA, prime d’activité, prestations familiales et aides au logement).Ce système se fait aux dépens des femmes qui représentent plus de 90% des quelque 900.000 parents percevant une pension alimentaire chaque année, dénoncent une dizaine d’associations féministes (Fondation des femmes, Osez le féminisme, la Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles…), qui ont lancé une pétition réclamant une révision de cette fiscalité. “Défiscaliser les pensions est une mesure de justice”, souligne la Fondation des femmes dans un communiqué. Il s’agit d'”une mesure simple, compréhensible et attendue, qui allégerait la charge financière des mères, éviterait les erreurs de déclaration, et reconnaîtrait enfin que cette somme appartient à l’enfant.”Un amendement socialiste, visant à défiscaliser la pension alimentaire reçue par le parent ayant la garde de l’enfant et à supprimer l’avantage fiscal dont bénéficie celui qui la verse, avait été approuvé en octobre 2024 par les députés sous le gouvernement Barnier mais n’avait pas été retenu dans le budget final pour 2025 voté sous le gouvernement Bayrou.  “Cette avancée avait suscité un réel espoir pour les familles monoparentales qui ne doit pas rester lettre morte, il est temps de rouvrir la discussion”, estime la Fondation des femmes.

Wall Street en petite hausse après de nouvelles données sur l’emploi aux Etats-Unis

La Bourse de New York a ouvert en petite hausse mercredi, quelque peu retenue par un indicateur sur les créations d’emplois aux Etats-Unis nettement inférieur aux anticipations, et toujours en attente d’un accord commercial entre Washington et Pékin.Vers 13H45 GMT, le Dow Jones avançait de 0,21%, l’indice Nasdaq prenait 0,39% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,29%.La place américaine se trouve prise “entre deux dynamiques” après la publication d’un nouvel indicateur sur l’emploi américain, estime auprès de l’AFP Steve Sosnick Interactive Brokers.Les entreprises privées aux Etats-Unis ont créé nettement moins d’emplois en mai qu’attendu par les analystes, selon une enquête publiée mercredi qui a fait sortir de ses gonds le président Donald Trump.Le mois dernier, 37.000 emplois ont été créés dans le secteur privé, contre 60.000 en avril (chiffre révisé légèrement à la baisse), d’après l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab.Les analystes s’attendaient au contraire à un rebond, avec autour de 110.000 créations d’emplois, selon le consensus publié par MarketWatch. “Le marché considère qu’il s’agit d’un chiffre négatif d’un point de vue économique, mais pas d’un chiffre important”, estime Steve Sosnick. “Par conséquent, personne ne se précipite vraiment pour vendre”, ajoute l’analyste.De plus, les investisseurs sont “dans une psychologie tellement positive en ce moment (qu’ils) disposent d’un scénario gagnant-gagnant pour tout ce qui se présente”, assure M. Sosnick.En l’occurrence, ce recul surprise peut être interprété comme un argument en faveur d’une baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed), selon l’analyste.Le président Donald Trump – qui a juré de rendre l’Amérique plus riche et plus prospère que jamais – a lui-même appelé mercredi le président de la Fed Jerome Powell à baisser les taux d’intérêt “maintenant”. Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se détendait à 4,41% contre 4,45% mardi en clôture.D’autres données sur le marché du travail aux Etats-Unis doivent être publiées dans les prochains jours, en particulier vendredi, avec le rapport sur l’emploi non agricole.Les investisseurs continuent aussi de scruter les derniers développements sur le plan commercial.Donald Trump a fait pression sur la Chine mercredi pour avancer dans le dossier des droits de douane, tandis que l’Europe s’est montrée “optimiste” sur les négociations avec Washington tout en critiquant le doublement des surtaxes américaines sur l’acier et l’aluminium imposées mercredi.Ailleurs à la cote, la chaîne de magasins d’articles à bas prix Dollar Tree glissait de 8,55% à 88,46 dollars après avoir annoncé que son bénéfice net par action pour le deuxième trimestre pourrait baisser de près de 50%, notamment à cause des hausses de prix liées aux droits de douane. Pour les trois premiers mois de l’année, l’entreprise a cependant dépassé les attentes, réalisant entre autres un chiffre d’affaires de 4,6 milliards de dollars.Le spécialiste de la cybersécurité CrowdStrike reculait de 7,98% à 449,78 dollars, l’entreprise ayant prévenu que son chiffre d’affaires pour le trimestre en cours devrait être compris entre 1,14 et 1,15 milliard de dollars, en deçà des attentes.La banque américaine Wells Fargo (+3,21%, à 78,08 dollars) bénéficiait de l’autorisation reçue par la Réserve fédérale (Fed) pour développer son activité à nouveau, plus de sept ans après avoir été sanctionnée à la suite d’un scandale de comptes fictifs.La société informatique américaine Hewlett Packard Enterprise (HPE) était recherchée (+2,58% à 18,13 dollars) après avoir annoncé des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre ainsi qu’un relèvement de ses prévisions pour l’exercice en cours.

Guerre commerciale: Trump critique un président chinois “dur”, l’Europe optimiste

Le président américain Donald Trump a fait pression sur la Chine mercredi pour avancer dans le dossier des droits de douane, tandis que l’Europe s’est montrée “optimiste” sur les négociations avec Washington tout en critiquant les lourdes surtaxes sur l’acier et l’aluminium imposées mercredi.”J’apprécie le président XI de la Chine, je l’ai toujours aimé et je l’aimerai toujours, mais il est TRÈS DUR”, a posté mercredi le président américain sur son réseau Truth Social.La Maison Blanche a assuré mardi que Trump espérait échanger avec son homologue chinois Xi Jinping, “probablement cette semaine”, mais le président américain a déclaré mercredi qu’il “est extrêmement dur de trouver un accord” avec lui.Donald Trump a accusé la semaine dernière Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé mi-mai à Genève (Suisse), menaçant de relancer la guerre commerciale.- “Productive et constructive” -En parallèle, le commissaire européen au Commerce qui a échangé à Paris avec le représentant de la Maison Blanche au Commerce (USTR) Jamieson Greer, a salué mercredi des échanges qui “vont dans la bonne direction”.Sous une publication écrite de Maros Sefcovic sur X qui qualifie une discussion entre les deux hommes de “productive et constructive”, les deux responsables se serrent la main en souriant sur une photo alors que Donald Trump menaçait encore récemment de durcir à 50% les surtaxes imposées à l’UE, accusant le bloc de ne pas négocier de bonne foi.Cette discussion intervient dans un contexte de fortes tensions, alors que la fin de la pause de 90 jours, annoncée dans la foulée des droits de douane dits “réciproques” est prévue pour le 9 juillet.Et que les Etats-Unis viennent de durcir fortement les surtaxes sur l’acier et l’aluminium à 50% mercredi à travers un décret entré en vigueur à 00H01 heure locale (04H01 GMT) dans lequel Donald Trump a justifié la hausse de ces surtaxes par la volonté de “s’assurer que (les importations) ne mettront pas en péril la sécurité nationale”.”Cela n’aide pas les négociations actuelles d’autant que nous réalisons des progrès”, a pointé le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic au cours d’une conférence de presse à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), disant regretter “fortement” ces surtaxes.”Je crois toujours” aux négociations, a-t-il poursuivi, les qualifiant de “très concrètes” et se disant “optimiste” sur leur issue, tout en rappelant que l’Europe est prête à répliquer en cas de hausse la ciblant spécifiquement.Cas singulier, le Royaume-Uni est quant à lui exempté de cette nouvelle hausse et voit son taux rester à 25%, pour laisser le temps à Londres et Washington de boucler leurs négociations et faire entrer en vigueur un arrangement commercial, annoncé le mois dernier, censé réduire à zéro les droits de douane du secteur sidérurgique britannique.- “Sous l’eau” -UK Steel, qui représente les professionnels du secteur, salue “une pause bienvenue” mais appelle Londres et Washington à “transformer de toute urgence l’accord de mai en réalité”.”Sans une action rapide (de Bruxelles), nous ne serons pas seulement sous l’eau, nous nous noierons”, s’est inquiété en revanche Eurofer, lobby européen de l’acier.Interrogé par l’AFP, un cadre dirigeant français du secteur de l’aluminium a critiqué le “temps de réaction trop long” de la commission européenne, et fustigé le contenu de certaines contremesures préparées par Bruxelles la proposition de taxer les déchets d’aluminium exportés des Etats-Unis vers la France, ce que n’ont pas fait les Américains.L’acier et l’aluminium ont été le premier secteur concerné par les droits de douane voulus par Donald Trump, avec l’entrée en vigueur d’une surtaxe de 25% le 12 mars, dans la volonté affichée d’inciter aux investissements dans le pays.Et ces droits de douane sectoriels, appliqués également à l’automobile avant de s’étendre prochainement aux produits pharmaceutiques et aux semi-conducteurs, sont les seuls à ne pas avoir été bloqués par une récente décision de justice, qui a visé les droits de douane appliqués sans distinction.Les représentants au Commerce du G7 se sont en parallèle rassemblés à la représentation canadienne de l’OCDE, une organisation internationale qui tient une réunion jusqu’à mercredi soir fortement teintée des discussions sur les droits de douane.

Cybersécurité: Microsoft renforce sa coopération avec les gouvernements européens

Microsoft va approfondir sa coopération avec les gouvernements européens en matière de cybersécurité en fournissant aux autorités davantage de renseignements obtenus grâce à ses outils d’intelligence artificielle (IA), a-t-il annoncé mercredi.Ce “programme de sécurité européen” (European Security Program) lancé par le géant de la tech vise à “utiliser le pouvoir de l’intelligence artificielle pour renforcer la résilience en matière de cybersécurité”, a indiqué le président de Microsoft Brad Smith lors d’une conférence de presse en ligne. “Nous sommes en position aujourd’hui de partager davantage de renseignements sur les menaces, et de meilleure qualité, avec les gouvernements et de le faire plus rapidement qu’avant”, a-t-il souligné. L’essor de l’IA a aussi “démultiplié et fait évoluer le comportement des auteurs de menaces”, a-t-il détaillé dans un billet de blog.   C’est la raison pour laquelle “Microsoft traque désormais l’usage malveillant de ses nouveaux modèles d’intelligence artificielle et prend des mesures proactives pour empêcher les auteurs de menaces d’utiliser ses produits”, a ajouté le dirigeant. Brad Smith a aussi annoncé des ressources additionnelles pour la cybersécurité dans l’Union européenne, en termes d’effectifs et d’infrastructures mais sans donner de chiffres précis. Microsoft entend également intensifier sa collaboration avec les forces de l’ordre européennes pour identifier et interrompre les comportements criminels en ligne. Dans cette optique, l’entreprise avait rendu publique mi-mai une opération d’ampleur menée avec l’agence Europol et avec la participation du gouvernement américain pour neutraliser l’infrastructure ayant permis la propagation d’un virus d’origine russe baptisé “Lumma Stealer”. Microsoft est ainsi parvenu à bloquer, suspendre ou effacer environ 2.300 adresses internet qui formaient l’ossature de Lumma. Ces efforts s’inscrivent aussi dans la volonté du géant de la Silicon Valley de muscler l’ensemble de ses opérations en Europe, à un moment où le Vieux continent connaît un bras de fer sans précédent avec les Etats-Unis et où la dépendance stratégique des entreprises européennes à la tech américaine est particulièrement remise en question. 

Dans les Landes de Gasgogne, quand la pomme de terre cultive son environnement

Moins d’engrais, moins de pesticides: dans ses champs bordés de pins des Landes, Samuel Allix veut prendre soin de son environnement autant que de ses pommes de terre. Une petite révolution culturale.”Il faut l’envie de faire mieux”, résume l’agriculteur, debout dans une parcelle couverte de plants aux larges feuilles vertes qui donneront d’ici quelques semaines de savoureuses “primeurs” destinées aux marchés alentour.Devenu le principal producteur de pommes de terre fraîches de Gironde, il récolte le tubercule, fruit de près de 40 ans d’efforts, réalisés au diapason du terroir et des avancées techniques.La société Allix produit 15 variétés de pommes de terre, commercialise 10.000 tonnes par an sur plus de 260 hectares – dont l’essentiel chez des agriculteurs partenaires dans un rayon de 30 km – pour un chiffre d’affaires annuel moyen de 6 millions d’euros.L’agriculteur de 58 ans égrène une poignée de sable noir: on est loin des grandes terres de production des Hauts-de-France. “Ici, on a des terres sableuses, faciles à travailler mais qui ne retiennent pas l’eau”, décrit-il.”Alors on s’adapte: on a investi dans une planteuse, une machine haut de gamme de 100.000 euros, avec en plus une option engrais: en même temps qu’on plante, on place l’engrais (sous forme de granulés) à 3 centimètres sous la pomme de terre”, explique-t-il.Cela permet d’éviter qu’un gros orage, en lessivant la terre, emporte les fertilisants à peine épandus: cette efficacité a conduit à “réduire de 25% l’usage des engrais”.- “Herse étrille” -Au bord du champ, à peine visibles en cette fin mai, de minuscules pousses de plantes mellifères sortent de terre: “Cela donnera des bandes fleuries et quand il fera sec, de quoi nourrir les abeilles noires qui vivent dans la forêt” voisine.C’est en réalité tout le système cultural qui a évolué: Samuel Allix privilégie les rotations longues de cultures – il attend six ans avant de refaire de la pomme de terre sur une parcelle – pour “casser le cycle des ravageurs”, et ses champs sont toujours couverts – alternant cultures, plantes mellifères ou fixatrices d’azotes.Il ne laisse aucun déchet au champ, où des résidus de cultures pourraient se transformer en réservoir de parasites. “2.000 tonnes de déchets de pomme de terre vont en méthaniseur pour produire du biogaz et du digestat – un résidu formant un engrais naturel – qui est retourné aux cultures.”Vingt des 260 hectares travaillés sont en agriculture biologique: “Cela nous a appris à revenir au désherbage mécanique”, explique-t-il, désignant une grosse machine équipée d’une “herse étrille”, une sorte de gros râteau dont les dents, en vibrant, déracinent les mauvaises herbes.”En 2024, on a généralisé le désherbage mécanique, pratiqué dans 80% des cultures. L’objectif, c’est 100% en 2025″, dit-il. “C’est possible dans un sol sableux, mais pas partout”, reconnaît-il. Et si se passer des herbicides est à sa portée, ce sera plus difficile pour les fongicides.- Fin des “produits magiques” -Première culture vivrière au monde, la pomme de terre est fragile, soumise à un vaste cortège de parasites, dont le plus terrible est le mildiou qui peut “ravager un champ en cinq jours”. Cette menace en a fait la culture la plus traitée aux pesticides derrière la vigne et la pomme.Samuel Allix est tout de même passé “de 15 traitements en début de carrière à 8 aujourd’hui”, quand la moyenne nationale est encore à 14,8.Pour ce faire, il a à la fois investi dans du matériel de haute précision – une machine à épandre, des sondes météo pour intervenir au bon moment – et utilise des produits de biocontrôle pour éviter ou retarder l’usage de pesticides de synthèse.”Avec la chimie, on a eu des produits magiques à un moment, puis le mildiou est devenu résistant. Le biocontrôle coûte plus cher mais il y a peu chances que le champignon développe une résistance”, estime-t-il.Avec ses agriculteurs associés, il teste sans cesse de nouvelles variétés et travaille pour baisser sa consommation d’eau et d’énergie.”On a besoin que le grand public entende qu’on n’est pas sourds aux demandes de la société”, insiste-t-il. Mais on ne peut “pas tout faire d’un coup”.