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Avec la nouvelle Twingo, Renault veut réveiller le marché des électriques “abordables”

Avec la nouvelle Twingo, dévoilée jeudi, Renault veut prouver que le marché de la petite voiture électrique peut enfin décoller, pourvu que l’on propose aux ménages des véhicules attractifs à moins de 20.000 euros.La marque au losange s’est appuyée sur l’imaginaire véhiculé par ce modèle, lancé en 1993 et vendu à plus de 4,1 millions d’exemplaires sur les trois générations confondues (1993, 2007, 2014) pour relever le “défi” des petites voitures, explique Fabrice Cambolive, directeur de la marque Renault.Sur ces 4,1 millions vendus, 1,8 million de Twingo sont toujours en circulation, précise Renault.La nouvelle Twingo reprend des traits marquants de son aïeule: quatre couleurs vives (rouge, vert, jaune et noir étoilé), banquette arrière coulissante, poupe arrondie et phares en demi-lune qui lui ont valu le surnom de “la grenouille”.Le “design néorétro fonctionne bien depuis quelques années”, relève Olivier Hanoulle, associé automobile au sein du cabinet Roland Berger. Mais exclusivement en électrique et avec la technologie d’aujourd’hui.Commercialisée début 2026, la Twingo E-Tech disposera d’une autonomie de 263 km selon les normes WLTP. Un niveau peu élevé assumé par Renault, qui destine ce véhicule avant tout aux trajets du quotidien.- Un segment “déserté” -Le segment A (qui désigne les plus petits véhicules) “a été quasi déserté par les constructeurs, en raison de la règlementation” qui impose des dispositifs de sécurité coûteux, selon Fabrice Cambolive. Les marges sont par ailleurs moindres sur ces petites voitures. “Mais c’est un segment clé pour la démocratisation de l’électrification”, dit-il.L’Union européenne (UE) prévoit d’interdire la vente de véhicules neufs thermiques ou hybrides à partir de 2035. Une mesure phare pour que l’UE remplisse ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, mais contestée par le secteur automobile qui réclame un assouplissement.L’électrique a représenté 19% des ventes de véhicules neufs en France depuis début 2025 (et 24% pour le seul mois d’octobre), selon la Plateforme automobile, qui regroupe les industriels français du secteur. Dans l’UE, la part était de 16% sur les neuf premiers mois de l’année, contre 13% sur cette même période en 2024, un niveau insuffisant pour atteindre l’objectif de 2035, selon l’ACEA, équivalent européen de la Plateforme automobile.Pour Christophe Michaëli, directeur du marché automobile chez Cetelem, la nouvelle Twingo “est un enjeu majeur pour Renault et pour l’électrification du parc auto” en France. “Aujourd’hui, 70% des voitures neuves électriques sont achetées par 20% des Français les plus riches. On a besoin de modèles +populaires+” pour réussir la transition écologique, ajoute-t-il, rappelant qu’il s’agit d’un objectif de santé publique.- Méthodes chinoises -A ceux qui affirment que les Français sont rétifs à l’électrique, l’expert rappelle le succès du leasing social (location avec option d’achat de véhicules électriques pour les ménages modestes avec un soutien de l’État) pour arguer qu’il s’agit d’abord d’une question de prix à l’achat.Les R5, R4 ou encore la C3 de Citroën et la Fiat 500 sont elles aussi des citadines avec des versions électriques, mais de segment B (un peu plus grosses que le A), à plus de 20.000 euros.  Pour passer sous la barre des 20.000 euros (hors aides de l’État comme le bonus écologique), Renault s’est inspiré des méthodes des constructeurs automobiles chinois. Le groupe a ouvert un centre de recherche et d’ingénierie près de Shanghai fin 2023, où a été conçue la nouvelle Twingo en moins de 24 mois, contre trois à quatre ans pour une voiture européenne.Ces petites voitures “ne font pas les plus gros volumes de vente ni le plus de marge”, mais la conception de la Twingo peut servir de test pour d’autres véhicules qui pourraient être développés sur le même modèle, selon Olivier Hanoulle.Quelque 45% des pièces de la nouvelle voiture sont conçues ou partiellement fabriquées en Chine. L’assemblage s’effectue dans l’usine Renault de Novo Mesto (Slovénie), où étaient déjà produites les deux dernières générations de Twingo.

Les actionnaires de Tesla votent sur le package à 1.000 milliards de Musk

Course effrénée sans supervision ou parcours strictement encadré, la rémunération “stratosphérique” d’au moins 1.000 milliards de dollars promise à Elon Musk, patron de Tesla, fait débat depuis son annonce en septembre mais elle nécessite encore l’accord des actionnaires, jeudi, en assemblée générale.Jusqu’au dernier moment, partisans et opposants à ce pactole ont tenté de rallier d’autres actionnaires à leur cause. Une manifestation anti-Musk s’est tenue mercredi à Austin, devant le Parlement du Texas.Le groupe a multiplié les messages pour sensibiliser sur l’importance de ce rendez-vous annuel, à partir de 15H00 locales (21H00 GMT) à Austin (Texas) avec diffusion en direct sur internet.”Trois résolutions sont cruciales pour l’avenir de Tesla”, martèle-t-il, relayé par Elon Musk à chaque opportunité et par la présidente du conseil d’administration Robyn Denholm, entre autres.”Tesla n’est pas dirigé par un patron ordinaire. Elon est un visionnaire (…), qui a accompli des révolutions industrielles et des transformations réussies de nombreuses entreprises pionnières à plusieurs milliards de dollars”, affirme le groupe.Raison pour laquelle, d’après ses partisans, il mérite ce plan de rémunération qui vise aussi à le convaincre de rester aux commandes de Tesla.Ce “pay package”, d’une durée de dix ans, est constitué de douze tranches fixant des seuils financiers et opérationnels déclenchant, dans certaines conditions, l’octroi d’actions du groupe à Elon Musk.La tranche finale prévoit notamment une capitalisation boursière de l’entreprise à 8.500 milliards de dollars – à peine plus de 1.000 milliards lors de l’annonce le 5 septembre – ou encore la vente de vingt millions de véhicules – Tesla a fabriqué en juin son huit millionième véhicule.S’il coche toutes les cases et dans les temps impartis, Elon Musk pourrait recevoir jusqu’à 12% du capital actuel supplémentaire.Au 12 septembre, il détenait environ 12,4% du capital dans un trust (413 millions d’actions) et a reçu, en plus, 96 millions d’actions en août dans le cadre du plan de rémunération de 2018, retoqué deux fois en justice et soumis pour la troisième fois à l’assemblée générale.- Quelques milliards de plus -Déjà homme le plus riche du monde avec un patrimoine estimé mercredi à 500 milliards de dollars, Elon Musk pourrait alors détenir entre 25% et 29% de Tesla.”La participation qu’il détient déjà (…) devrait normalement être une motivation suffisante pour susciter sa performance”, considère Thomas DiNapoli, trésorier de l’Etat de New York et gestionnaire du fonds de pension des fonctionnaires de l’Etat.”Bien que nous reconnaissions la valeur considérable créée sous la direction visionnaire de M. Musk, nous sommes préoccupés par le montant total de la rémunération, la dilution et l’absence de mesures pour atténuer le risque lié à une personne clé”, relevait mardi le fonds souverain de la Norvège, un des dix principaux actionnaires de Tesla.Le cabinet de conseils aux actionnaires ISS déplore, comme plusieurs opposants, des objectifs manquant “de précisions”.Certains s’inquiètent aussi des conséquences des positions politiques extrêmes du milliardaire – un temps très proche de Donald Trump -, qui ont affecté les ventes mondiales, et de la concurrence croissante notamment des modèles chinois, moins chers.Dans une lettre conjointe, des trésoriers de plusieurs Etats notamment dénoncent des objectifs “vagues, manquant d’ambition et dépendants grandement de l’appréciation d’un conseil d’administration non-indépendant”.A l’inverse, la société d’investissements Baron Capital et le conseil d’administration du fonds de pension de l’Etat de Floride (SBA) soutiennent ce package, soulignant que les précédents étaient tout aussi ambitieux et ont “toujours créé une valeur extraordinaire pour les actionnaires”.”Musk n’en a profité qu’après les actionnaires”, affirme le SBA, tandis que, pour Baron, “le succès de Tesla et son avenir sont inséparables d’Elon”.Ce dernier a d’ailleurs insinué que s’il n’obtenait pas satisfaction, il serait moins enclin à rester chez Tesla qui est en plein virage technologique concernant l’autonomie et l’intelligence artificielle.Les actionnaires doivent d’ailleurs voter sur l’opportunité d’investir dans xAI, entreprise d’Elon Musk spécialisée dans l’intelligence artificielle qui a absorbé le réseau social X qui lui appartenait aussi.

Paris exhorte Bruxelles à “sévir” contre Shein

La France, qui veut suspendre Shein si la plateforme ne se conforme pas à ses lois, presse l’Union européenne (UE) d’aller “plus loin” pour “sévir” contre les infractions aux règles du géant asiatique du commerce en ligne.La Commission européenne “doit sévir” et sanctionner Shein, qui est “de toute évidence en infraction avec les règles européennes”, a exhorté jeudi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur Franceinfo.L’UE dit partager les inquiétudes de la France et prendre l’affaire “très au sérieux”, selon Thomas Régnier, porte-parole de la Commission.Interrogé sur la possibilité pour l’UE de bloquer la plateforme, il souligne qu’une telle mesure relève de l’Etat membre où la plateforme est établie (en l’occurrence, l’Irlande, où Shein a implanté son siège européen). Et seulement en dernier ressort, si un “risque systémique” pour les consommateurs européens est avéré.La ministre française déléguée au Numérique Anne Le Hénanff devait s’entretenir jeudi après-midi avec la vice-présidente de la Commission chargée du numérique, Henna Virkkunen, selon Bercy.Jean-Noël Barrot déplore qu’on ait “laissé prospérer des grandes plateformes dont les règles sont fixées par des milliardaires chinois et américains et qui viennent perturber la vie économique, sociale, démocratique de la nation”.- Point d’étape vendredi -Le ministre français de l’Economie Roland Lescure et sa collègue Anne Le Hénanff appellent également, dans une lettre, la Commission européenne à “apporter des réponses fermes aux dysfonctionnements” répétés de Shein.Les plateformes s’exposent “à l’application d’une sanction pécuniaire pouvant représenter jusqu’à 6% du chiffre d’affaires mondial de la plateforme et de mesures de suspension de son activité”, rappellent-ils.En attendant une potentielle action européenne, le gouvernement français a lancé mercredi une procédure de suspension. Shein a jusqu’à vendredi pour retirer les produits interdits sous peine de voir son site suspendu en France. Cette procédure est entre les mains de la Répression des fraudes.Selon le gouvernement français, l’ensemble des colis Shein arrivés à l’aéroport de Roissy-CDG étaient contrôlés jeudi dans le cadre d’une “opération douanière inédite”. “Les premiers constats font apparaître des produits non conformes et illicites: cosmétiques non autorisés, jouets dangereux pour les enfants, contrefaçons, appareils électroménagers défaillants”, a expliqué la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin sur X, après un déplacement avec le ministre du Commerce Serge Papin à l’aéroport. “On constate qu’il y a toujours des produits qui ne respectent pas nos normes”, a déclaré sur place Serge Papin.- Justice saisie -Il a rappelé le précédent de la plateforme Wish qui, en 2021, avait été déréférencée sur injonction de Bercy. L’application avait été retirée des magasins d’applications d’Apple et Google, et n’apparaissait plus sur les moteurs de recherche.Mercredi, la justice française a aussi été saisie pour demander le blocage du site Shein pour “faire cesser de façon certaine les graves dommages à l’ordre public causés par (s)es défaillances”. Selon plusieurs sources proches du dossier, il s’agit d’une saisine en procédure accélérée au fond du président du tribunal judiciaire de Paris. Cela pourrait prendre quelques jours, selon une de ces sources.Après la vente des poupées sexuelles à l’effigie de fillettes, pour laquelle le parquet de Paris a par ailleurs ouvert une enquête lundi, des armes de catégorie A (machettes, poings américains) ont été repérées sur le site.Le président exécutif de Shein, Donald Tang, a assuré l'”engagement indéfectible” du groupe “à respecter toutes les lois françaises”, dans un courrier transmis mercredi soir au ministre français du Commerce.”En suspendant temporairement les ventes réalisées par des vendeurs tiers ainsi que les ventes des produits Shein ne relevant pas du secteur de l’habillement, nous avons l’intention de créer les conditions nécessaires pour collaborer étroitement avec vous”, assure-t-il.Il propose à Bercy une rencontre afin de présenter le “cadre de conformité” et “les mesures fermes et immédiates” prises en réaction aux récentes affaires.Près de 8.000 personnes sont venues mercredi à Paris pour l’ouverture du premier magasin pérenne de Shein au monde, au BHV, selon les chiffres de ce grand magasin parisien. Cinq autres boutiques en France doivent ouvrir prochainement.Dt-ole-fpo-dax-edy-mca/jbo/er

La Bourse de Paris clôture dans le rouge sous l’effet de prises de bénéfices

La Bourse de Paris a clôturé dans le rouge jeudi, les investisseurs digérant des résultats d’entreprises et prenant leurs bénéfices, dans le sillage d’un mouvement similaire sur les marchés internationaux.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a cédé 109,46 points, à 7.964,77 points, soit -1,36%.Mercredi, l’indice parisien avait grappillé 0,08% pour s’établir à 8.074,23 points.Le CAC 40, qui avait commencé la séance en petite baisse, a creusé ses pertes à la suite du repli du Nasdaq et du S&P 500 à New York où les investisseurs ont réagi notamment à un indicateur médiocre pour le marché de l’emploi américain.”La Bourse de Paris n’est pas une île isolée. Si vous avez des marchés américains qui chutent, automatiquement la Bourse de Paris va aussi chuter”, a commenté Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM, interrogé par l’AFP.Un rapport mensuel publié jeudi par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas a montré que les suppressions d’emplois en octobre aux Etats-Unis avaient été au plus haut pour un mois d’octobre depuis plus de 20 ans, avec 153.074 suppressions annoncées.Mais pour Christopher Dembik c’est “un peu une tempête dans un verre d’eau”.”Le marché s’est fait peur avec cet indicateur, il s’est fait peur ces derniers jours avec la thématique récurrente d’une bulle de l’IA, et on a également la question des droits de douane américains” dont la légalité “est étudiée par la Cour suprême”, a jugé l’analyste.”De mon point de vue, on est plutôt sur un marché qui cherche des excuses pour prendre ses bénéfices”, a-t-il poursuivi. Une douzaine de titres seulement sur les quarante que compte l’indice vedette de la Bourse de Paris ont terminé dans le vert.Legrand chuteLe fabricant de matériels et d’équipements électriques français Legrand a dévissé de 12,19% à 129,25 euros après la publication de ses résultats au 3e trimestre malgré la progression de son chiffre d’affaires, qui reste en dessous des attentes du marché, d’après Jefferies. “Legrand a publié une croissance organique de ses revenus de 6,7%, manquant le consensus”, soulignent les analystes de Jefferies, évoquant un “trimestre léger”.Air France-KLM pique du nez Air France-KLM a piqué du nez en bourse, s’écroulant de 14,85% à 10,01 euros, après avoir vu son bénéfice net s’éroder de 7% au troisième trimestre, à 768 millions d’euros, dans un “environnement difficile” de baisse de la demande aux Etats-Unis et d’augmentation des charges.ArcelorMittal en hausseLe géant de la sidérurgie ArcelorMittal a en revanche vu ses résultats salués en bourse, progressant de 2,43% à 33,28 euros, après avoir annoncé avoir dégagé 377 millions de dollars de bénéfice net (+31%) au troisième trimestre.Le groupe a appelé jeudi à l'”approbation rapide” du plan acier présenté par la Commission européenne, qui permettra selon lui “d’investir avec confiance en l’avenir”.

Les Bourses européennes terminent en baisse, lestées par des prises de profits

Les Bourses européennes ont conclu en baisse jeudi, à la suite d’un recul de Wall Street, où les investisseurs choisissent de prendre leurs bénéfices face à des signes de dégradation du marché de l’emploi américain.La Bourse de Paris a perdu 1,36% à la clôture, celle de Londres 0,42%, tandis que Francfort a cédé 1,31%.

La Belgique se donne 50 jours pour trouver un accord budgétaire

Le gouvernement belge a finalement tenu bon malgré ses divergences sur le bugdet. Jeudi, le Premier ministre Bart De Wever a octroyé à sa coalition un nouveau délai de 50 jours, soit jusqu’à Noël, pour parvenir à un accord sur le gros effort d’économies qu’il réclame.En dramatisant l’enjeu, le conservateur flamand avait fixé initialement la date butoir du 6 novembre pour parvenir à un accord au sein de cette coalition de cinq partis.Il avait promis de se rendre chez le roi Philippe en cas d’impasse et a tenu parole… Mais pour informer le souverain que la confiance n’était pas rompue entre les partenaires et qu’un accord serait trouvé avant Noël.”Sire, donnez-moi cinquante jours. Mais cette période ne sera pas prolongée”, a expliqué le chef du gouvernement en rendant compte aux députés en début d’après-midi de son entrevue royale.La Belgique affiche un des pires niveaux d’endettement de la zone euro, avec la Grèce, l’Italie et la France.Et la Commission européenne a pointé du doigt le pays comme “le seul” dans l’UE ne disposant pas d’une planification budgétaire pluriannuelle au niveau national, ce à quoi Bart De Wever était bien déterminé à remédier. Au pouvoir à Bruxelles depuis février, il a mis à l’agenda une série de réformes structurelles inédites sur la libéralisation du marché du travail, les droits au chômage ou les retraites.- Un effort de 10 milliards d’euros -Mais les cinq partis de sa coalition se divisent sur l’ampleur des réformes, ainsi que sur la manière de réaliser les nouvelles économies budgétaires en parallèle à une forte augmentation des dépenses militaires, sur fond de menace russe.Bart De Wever a mis la barre haut en exigeant que l’Etat fédéral économise 10 milliards d’euros sur le reste de la législature (2026-2029), via la réduction de certaines allocations et dépenses de santé mais aussi un relèvement de la TVA.Il se heurte en particulier aux libéraux francophones du Mouvement réformateur (MR), pourtant ses principaux partenaires de droite mais qui refusent fermement toute hausse de la fiscalité.Annoncer fin octobre qu’il se rendrait chez le roi le 6 novembre en cas de désaccords persistants était pour Bart De Wever une façon de laisser planer le spectre d’une démission, après seulement neuf mois en fonction.Mais l’ultimatum était vu par beaucoup comme un coup de pression pour persuader de la nécessité de secouer le pays.Le ministre de la Défense Theo Francken, issu du même parti (N-VA) que Bart De Wever, avait jugé lundi que “ça serait fou” de faire tomber un gouvernement dans une telle situation géopolitique, alors que les autorités belges s’inquiètent de la multiplication des survols de drones suspects au-dessus de sites stratégiques.- “La crédibilité de la Belgique” -Bart De Wever a d’ailleurs présidé jeudi matin, juste avant son rendez-vous au palais royal, une réunion d’urgence du conseil national de sécurité consacrée aux mesures à envisager pour mieux contrôler l’usage de drones.Dans la nuit de mardi à mercredi, des signalements de drones aux abords de plusieurs grands aéroports de Belgique ont entraîné la fermeture de l’espace aérien pendant plusieurs heures.Aux yeux de Jean Faniel, qui dirige le Centre de recherche et d’information socio-politiques (Crisp), ce contexte sécuritaire corsait davantage la difficulté pour le chef du gouvernement.”Annoncer une démission le jour d’un conseil de sécurité sur les drones entamerait son image sur la scène européenne où il aime se présenter comme un homme d’Etat capable de peser”, a-t-il expliqué à l’AFP.Seul un petit nombre des grandes réformes voulues par M. De Wever ont à ce jour abouti. Et le Premier ministre devait initialement présenter au Parlement le 14 octobre son projet de budget pluriannuel déroulant les prochaines étapes. C’était sans compter les interminables tractactions dont le pays a le secret. Il est désormais exclu qu’un nouveau budget puisse être adopté par le Parlement avant la fin de l’année.Jeudi, après avoir reçu le Premier ministre, le roi a demandé aux partenaires de la coalition de “doter le pays au plus vite d’une trajectoire budgétaire claire pour les années à venir”. “Il en va de l’intérêt des citoyens et des finances publiques, ainsi que de la crédibilité de la Belgique sur la scène européenne et internationale”. 

La Banque d’Angleterre maintient son taux directeur à 4% à l’issue d’un vote serré

La Banque d’Angleterre (BoE) a laissé son taux directeur inchangé à 4% jeudi, à une courte majorité, face à la conjoncture économique morose du Royaume-Uni et avant la présentation du budget britannique, qui devrait comprendre des hausses d’impôts.”Nous pensons toujours que les taux vont progressivement baisser, mais nous devons être sûrs que l’inflation est bien engagée sur la voie du retour vers notre objectif de 2% avant de les abaisser de nouveau”, a déclaré le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, dans un commentaire joint au rapport de politique monétaire.Cinq membres du Comité de politique monétaire (MPC) ont voté pour ce statu quo, largement anticipé par le marché, en attendant les détails du budget du gouvernement travailliste le 26 novembre.Quatre membres ont cependant voté au contraire pour une baisse d’un quart de point de pourcentage.La BoE estime que l’inflation a atteint son pic au Royaume-Uni en septembre, à 3,8% sur un an, là où elle misait auparavant sur un sommet à 4%, et s’attend à ce qu’elle revienne à sa cible de 2% courant 2027.Elle attribue la récente poussée des prix à l’alimentation et à des hausses inhabituelles des prix administrés — c’est-à-dire régulés par les autorités publiques, par exemple à l’aide des taxes sur les véhicules.- Droits de douane et cyberattaque -Le Royaume-Uni reste confronté à une croissance qui bat de l’aile, à 0,1% en août, et un marché de l’emploi qui s’affaiblit, ce qui a conduit certains analystes à parier sur une baisse de taux jeudi.D’autant que cette situation pourrait être amplifiée par des hausses d’impôts dans le budget d’automne, comme la ministre des Finances britannique, Rachel Reeves, l’a laissé entendre mardi dans un discours. Elle s’est aussi engagée à lutter contre l’inflation.”Une partie de la faiblesse (de la croissance, ndlr) peut refléter l’incertitude autour du budget d’automne”, s’est bornée à reconnaître la BoE dans son rapport.Dans la conférence de presse suivant l’annonce, le gouverneur Andrew Bailey s’est refusé à spéculer sur le contenu ou les effets du budget, qui n’ont pas affecté les projections de la Banque.”Il revient à la ministre des Finances de faire des annonces dans le budget, et nous y répondrons ensuite”, a-t-il déclaré.La BoE met aussi en avant la “croissance plus faible qu’attendue des exportations vers les Etats-Unis” en raison de droits de douane plus élevés, ainsi que “les perturbations liées à la cyberattaque” contre le constructeur Jaguar Land Rover, contraint de stopper sa production pendant un mois.- Livre stable -La banque centrale britannique a rehaussé sa prévision de croissance pour 2025, à 1,5%, contre 1,25% projeté en août, et conservé celle pour 2026, à 1,25%.Deux membres du MPC ont fait part de leurs inquiétudes sur le fait que des taux trop élevés puissent affecter l’activité, et mener à une inflation en deçà des attentes.Roman Ziruk, analyste chez Ebury, relève “la suppression du terme de +prudence+ (de la détente monétaire, ndlr) dans les indications de la Banque”, mais note que “les anticipations de baisse des taux à court terme ont peu évolué, les marchés estimant toujours à environ 60% la probabilité d’une baisse le mois prochain”.Face à un billet vert affaibli par les incertitudes sur l’économie américaine, vers 14H20 GMT (15H20 à Paris), la devise britannique prenait 0,30%, à 1,3091 dollars.La BoE avait déjà maintenu son taux inchangé lors de sa dernière réunion de septembre.Elle a abaissé son taux directeur à cinq reprises depuis août 2024, l’inflation étant largement redescendue de son pic de plus de 11% fin 2022.La semaine dernière, la Réserve fédérale américaine (Fed) a choisi d’abaisser ses taux d’intérêt d’un quart de point de pourcentage. La Banque centrale européenne (BCE) a, elle, poursuivi la pause dans son assouplissement monétaire.

Shein: opération de contrôle de 100% des colis issus de la plateforme à Roissy-CDG

L’ensemble des colis issus de Shein arrivés à l’aéroport de Roissy-CDG sont contrôlés jeudi dans le cadre d’une vaste opération initiée dans la matinée en présence de ministres de Bercy, et au lendemain du lancement d’une procédure de suspension de la plateforme, a constaté l’AFP.Ces contrôles doivent contribuer à alimenter les procédures en cours contre Shein et “les premiers constats font apparaître des produits non conformes et illicites”, notamment des produits cosmétiques non autorisés, des jouets dangereux pour les enfants, des contrefaçons ou des appareils d’électroménager défaillants, a précisé la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin dans un post sur le réseau social X. Elle avait fait le déplacement à l’aéroport de Roissy-CDG dans la matinée accompagnée par le ministre du Commerce Serge Papin. Ils ont notamment assisté au déballage par des officiers des douanes de nombreux paquets blancs sur lesquels on pouvait distinguer la lettre S de la marque de la plateforme asiatique.”Typiquement, vous ouvrez un colis, vous regardez le nombre de produits, ce n’est pas pour une consommation personnelle, ça veut dire qu’on organise la revente”, a affirmé Serge Papin en déballant l’un des paquets contenant de nombreux articles. “Ça montre qu’on n’est pas en train de vendre des produits aux consommateurs, ça veut dire qu’on est en train d’importer des biens commerciaux, et dans ce cas on applique les règles de l’importation commerciale”, a abondé Amélie de Montchalin.Menée conjointement par la répression des fraudes (DGCCRF), les douanes, la gendarmerie du transport aérien notamment, cette opération doit permettre de contrôler 200.000 colis et de s’assurer de la conformité des produits, notamment en vérifiant la “véracité des déclarations et le respect des obligations fiscales et douanières”, a précisé la ministre des Comptes publics. Plusieurs procédures (administratives, judiciaires et au niveau européen) ont été engagées mercredi contre la plateforme après le tollé provoqué par la vente de poupées à caractère pédopornographique et d’armes de catégories A. Roissy-CDG est le deuxième aéroport européen avec deux millions de tonnes de fret traitées en moyenne chaque année, et il connaît un essor sans précédent des flux de e-commerce depuis 2022, a précisé le cabinet de la ministre à l’AFP. Chaque année, 95% des flux de colis en provenance de Chine y transitent avant d’être distribués sur l’ensemble du territoire, selon Amélie de Montchalin.

Wall Street sur ses gardes, entre valorisations records et incertitudes commerciales

La Bourse de New York a ouvert en baisse jeudi, toujours attentive aux niveaux élevés de valorisation des géants technologiques et quelque peu prudente face au scepticisme de la Cour suprême des Etats-Unis sur les droits de douane de Donald Trump.Dans les premiers échanges, le Dow Jones lâchait 0,04%, l’indice Nasdaq perdait 0,28% et l’indice élargi S&P 500 cédait 0,15%.

Allemagne : Merz soutient la Commission européenne contre l’acier subventionné de Chine

Le chancelier Friedrich Merz a apporté jeudi le soutien de l’Allemagne aux plans de la Commission européenne pour réduire les importations d’acier subventionné, en provenance de Chine notamment, en recourant, entre autres, à des droits de douane accrus.”La Commission a déjà formulé des premières propositions, qui vont dans la bonne direction. Je m’engagerai pleinement (pour les) soutenir”, a déclaré le chancelier en clôture d’un sommet de crise sur le secteur à Berlin.L’Europe, en particulier l’Allemagne, fait face aux droits de douane imposés par les États-Unis, et aux “flux commerciaux détournés”, notamment en provenance d’Asie et “plus particulièrement de Chine, qui inondent les marchés avec de l’acier subventionné”, a souligné le chancelier devant la presse.”Il est donc nécessaire de mettre en place une protection efficace”, a poursuivi M.Merz, qui s’est dit prêt à s’engager pour “réduire les quotas d’importation et augmenter les droits de douane sur les volumes excédant ces quotas”, comme Bruxelles l’envisage.Selon les propositions émanant de la Commission européenne début octobre, les quotas d’importation d’acier étranger qui peuvent être importés chaque année dans l’UE sans droits de douane seront réduits de 47 %, à 18,3 millions de tonnes, et les droits sur les volumes excédentaires passeront de 25 % à 50 %.”Le débat a même porté sur la possibilité d’accélérer le processus avec la France”, a souligné de son côté le ministre social-démocrate des Finances et vice-chancelier Lars Klingbeil. “C’est exactement la bonne voie”, a renchéri Jürgen Kerner, vice-président du syndicat de la métallurgie IG Metall.M. Merz veut par ailleurs s’engager pour protéger des importations de “tous les producteurs ne respectant pas les accords internationaux sur les réductions de CO₂, via le CBAM, le mécanisme de taxation aux frontières”.Lors de ce sommet de crise à Berlin, des représentants d’entreprises et de syndicats ainsi que plusieurs ministres-présidents des régions sidérurgiques ont cherché les voies pour préserver la filière en Allemagne et en Europe.”Les entreprises traversent une crise existentielle”, a martelé le chancelier.Le conglomérat allemand Thyssenkrupp négocie la cession de sa division acier en difficulté à l’Indien Jindal Steel.Pour aider le secteur, Berlin veut mettre en place un tarif industriel pour l’électricité, en discussion à Bruxelles, qui pourrait être appliqué dès 2026 en Allemagne.Cela doit faciliter la transition vers une production d’acier climatiquement neutre.”Nous devons protéger nos marchés et nos producteurs”, a-t-il conclu. M. Merz a salué à cet égard la décision de l’opérateur ferroviaire allemand Deutsche Bahn qui a demandé d’accorder une préférence à l’acier européen pour le renouvellement du réseau ferroviaire.