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Au Mali, la mine d’or du géant canadien Barrick placée sous administration provisoire

Le tribunal de commerce de Bamako a décidé lundi de placer “sous administration provisoire” pour six mois la plus grande mine d’or du Mali, majoritairement détenue par le géant canadien Barrick Mining, dernier épisode en date d’un bras de fer que se livrent l’industriel et l’Etat malien.La junte au pouvoir avait réclamé cette mesure pour relancer les activités d’extractions à l’arrêt depuis janvier sur le site de Loulo-Gounkoto, dans l’ouest du pays, un des plus importants gisements aurifères au monde, détenu à 80% par le groupe minier et à 20% par le Mali.Zoumana Makadji, nommé administrateur provisoire, aura la tâche “d’ouvrir la mine dans les plus brefs délais”, a dit à l’AFP un magistrat du tribunal de commerce.- Arbitrage international -Dans un communiqué, Barrick a confirmé avoir perdu le “contrôle opérationnel” de la mine et rappelle que l’entreprise a entamé une procédure d’arbitrage auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), une organisation de la Banque mondiale basée à Washington.Une source représentant les intérêts de l’Etat malien au procès a indiqué à l’AFP que cette mesure permet de “protéger les intérêts économiques nationaux” et évite “la fermeture brutale de la mine en l’absence d’un accord révisé”.”Au bout de six mois, le juge constatera l’évolution des négociations et ou d’un accord et avisera”, a expliqué à l’AFP le magistrat du tribunal du commerce.Barrick s’était dite “contrainte” de devoir arrêter ses opérations à Loulo-Gounkoto après la saisie le 11 janvier de trois tonnes d’or sur le site par des soldats venus en hélicoptère.La junte empêchait déjà Barrick d’exporter l’or du site et quatre employés maliens de la compagnie sont en détention depuis novembre. Ces actions “injustifiées (…) ont menées à la suspension temporaire des opérations”, a rappelé lundi Barrick dans son communiqué, qui affirme toutefois vouloir trouver “une solution constructive et mutuellement acceptable”.- Souveraineté économique -Au nom de la souveraineté économique du pays, le Mali a réformé son code minier en 2024 et réclame des centaines de millions de dollars d’arriérés d’impôts à Barrick.Les militaires arrivés au pouvoir par la force en 2020 cherchent à obtenir une part plus importante des revenus générés par les activités extractives, y compris celles du complexe souterrain et à ciel ouvert de Loulo-Gounkoto.Invoquant le “non paiement d’impôts”, les services fiscaux maliens ont fermé les bureaux du groupe minier à Bamako en avril dernier.Selon Barrick, 85 millions de dollars ont déjà été versés à l’Etat malien en octobre “dans le cadre des négociations”.Le 8 mai, le gouvernement malien avait introduit devant le tribunal du commerce de Bamako une requête en vue d’imposer une administration provisoire sur le site de Loulo-Gounkoto.”Depuis 2024, l’Etat est dans un bras de fer avec les majors qui produisent l’or au Mali. Barrick, comme les autres, sont accusés d’avoir ouvert des comptes offshores, ce que la législation permet”, avait expliqué à l’AFP une source proche de Barrick.L’or contribue à un quart du budget national de ce pays d’Afrique de l’Ouest.Le Mali, l’un des pays les plus pauvres au monde, est dirigé par des militaires depuis deux coups d’Etat en 2020 et 2021.La junte a fait de la lutte contre la corruption et de la restauration de la souveraineté nationale sur les ressources naturelles ses mantras. Ils accordent une attention toute particulière aux revenus juteux de l’industrie minière.

Les Bourses européennes terminent en hausse

Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi, en dépit des affrontements qui durent depuis quatre jours entre l’Iran et Israël, les investisseurs estimant que le conflit est restreint aux deux belligérants.La Bourse de Paris a avancé de 0,75%, Londres a pris 0,28% et Francfort 0,78%.

Faute de fonds, l’ONU doit fortement réduire son aide humanitaire

Les Nations unies ont annoncé lundi une réduction drastique de l’aide humanitaire face “aux pires coupes financières” des pays donateurs et surtout des Etats-Unis. Une décision qui va aggraver le sort déjà précaire de dizaines de millions de personnes cette année. Le nouveau plan de 29 milliards de dollars, là où l’ONU en réclamait 44 milliards pour 2025 aux pays donateurs, doit “hyper-prioriser” l’aide pour 114 millions de personnes, selon le communiqué diffusé par l’agence de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (OCHA). Le plan initial devait permettre d’aider “180 millions de personnes vulnérables”.Le même jour, l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a annoncé la suppression d’environ 3.500 postes, faute d’argent.- Coupes brutales -Selon OCHA, l’ONU n’a réussi à récolter que 5,6 milliards de dollars, sur les 44 milliards initialement réclamés, soit 13% du total alors que l’on est déjà à la moitié de l’année et que les crises humanitaires se sont multipliées : Soudan, Gaza, République démocratique du Congo, Birmanie, Ukraine notamment.Tout le secteur humanitaire mondial a été jeté dans la tourmente par la décision du président américain Donald Trump de mettre fin ou de revoir à la baisse l’aide financière à l’étranger des Etats-Unis. Washington était jusque-là le principal donateur en termes d’aide au développement sous toutes ses formes et les coupes brutales du financement ont des conséquences dramatiques pour l’aide d’urgence, la vaccination ou encore la distribution de médicaments pour lutter contre le sida.  Les fonds américains représentaient parfois une part importante des budgets des agences de l’ONU ou de diverses ONG, et ces pertes sont impossibles à compenser suffisamment rapidement.  Dès la fin avril, Tom Fletcher le patron d’OCHA, avait prévenu. Réduire le financement “n’est pas quelque chose dont il faut se vanter… le résultat de ces coupes dans l’aide c’est que des millions de personnes meurent”, avait-il lancé depuis un hôpital bondé en Afghanistan.Au moment même où OCHA annonçait les coupes, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) publiaient une nouvelle liste sur la faim dans le monde. Cinq des endroits cités sont confrontés à la famine ou à un risque immédiat de famine : Soudan, Gaza, le Soudan du Sud, Haïti et le Mali. “Mais sans financements ni accès, nous ne pouvons sauver des vies”, dénonce la directrice du PAM, Cindy McCain.Au Bangladesh, c’est la lutte contre la tuberculose et son éradication qui ont été remises en cause faute de moyens. En Afrique australe, ce sont les progrès de la lutte contre le sida qui sont menacés.Mais les Etats-Unis ne sont pas seuls en cause, nombre de pays donateurs ayant revu à la baisse leur aide pour se consacrer à d’autres priorités.- “Tri de survie humaine” -“Nous avons été forcés de faire un tri de la survie humaine”, a dénoncé Tom Fletcher lundi. “Les comptes sont cruels, et les conséquences sont déchirantes. Trop de personnes ne recevront pas l’aide dont elles ont besoin, mais nous sauverons autant de vies que possible avec les ressources qui nous sont données”, a-t-il promis.Il faudra donc faire autant que possible avec beaucoup moins. L’ONU va se fonder sur une échelle qui classe la gravité des besoins humanitaires. Les zones classées niveau 4 ou 5 – “indiquant des conditions extrêmes ou catastrophiques” – auront la priorité.”Des coupes budgétaires brutales nous laissent avec des choix brutaux”, reconnaît Tom Fletcher. “Tout ce que nous demandons, c’est 1 pour cent de ce que vous avez choisi de dépenser l’année dernière pour la guerre. Mais ce n’est pas juste un appel à l’argent – c’est un appel à la responsabilité globale, à la solidarité humaine, à un engagement pour mettre fin à la souffrance”, enjoint-il.Lundi, le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a annoncé une réduction mondiale de ses coûts de personnel d'”environ 30%” faute d’argent. Soit la suppression d’environ 3.500 postes et de centaines de contrats temporaires.La contribution américaine représentait ces dernières années environ 40% du budget du HCR, à hauteur d’environ deux milliards de dollars par an, avait indiqué fin avril le chef du HCR, Filippo Grandi, devant le Conseil de sécurité.

Le G7 veut une “désescalade” entre Iran et Israël

La guerre entre Israël et l’Iran promet de dominer lundi la réunion du G7, au défi de trouver un positionnement commun autour de l’imprévisible Donald Trump.”Je pense qu’il existe un consensus en faveur d’une désescalade” parmi les dirigeants rassemblés dans les Rocheuses canadiennes, a dit le Premier ministre britannique Keir Starmer.”Nous ferons une proposition visant à rédiger un communiqué final sur ce sujet, dans lequel nous soulignerons une nouvelle fois que l’Iran ne doit en aucun cas entrer en possession de matériel pouvant servir à la fabrication d’armes nucléaires”, a pour sa part annoncé le chancelier allemand Friedrich Merz, signalant que le texte affirmerait aussi “le droit légitime de l’État d’Israël à se défendre”.Tout l’enjeu sera de convaincre le président américain, qui oscille entre laisser-faire face à l’offensive israélienne, entrée dans son quatrième jour, et appels à une reprise des négociations diplomatiques avec Téhéran.Donald Trump, qui n’a guère de patience pour les longues tractations diplomatiques, s’est dit ouvert à une offre de médiation du président russe Vladimir Poutine, allié de l’Iran, une perspective que le président français Emmanuel Macron a sèchement rejetée.Les Européens voudraient plutôt convaincre le président américain de faire pression sur son homologue russe via de nouvelles sanctions, dans l’espoir de mettre fin aux hostilités en Ukraine, attaquée par la Russie en février 2022.- Ukraine -Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, également attendu au Canada, a dit vouloir parler avec son homologue américain de l’achat par Kiev de matériel militaire à Washington, une perspective à laquelle l’ancien promoteur immobilier, adepte de la diplomatie transactionnelle, pourrait être sensible.Sur l’Iran comme sur l’Ukraine, l’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, aura pour mission d’éviter un étalage des divisions entre les membres de ce club réunissant sept des principales démocraties industrialisées: Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon.Un premier test aura lieu lundi matin lorsque Mark Carney et Donald Trump, qui menace d’assommer le Canada de droits de douane quand il n’évoque pas ouvertement une annexion du pays, se retrouveront en face-à-face.Les dirigeants s’abstiendront de publier une longue déclaration finale – qui fait traditionnellement l’objet d’âpres négociations – et chercheront à privilégier des engagements “courts et concrets” sur divers sujets, selon une source gouvernementale canadienne.La guerre commerciale lancée par le président américain est un autre sujet de tensions. Les dirigeants de nombreux autres pays bousculés par l’agenda “L’Amérique d’abord” du milliardaire de 79 ans ont été invités, notamment ceux d’Inde, du Mexique, d’Afrique du Sud et d’Australie.- Escalade -Avant son arrivée au Canada dimanche soir, Donald Trump avait appelé Israël et l’Iran à “trouver un accord”, mais il a aussi évoqué un scénario dans lequel les deux pays “se battraient” d’abord. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a elle indiqué avoir dit par téléphone au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution “à long terme” avec l’Iran. Quant au conflit ukrainien, le président américain, qui s’est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un échange téléphonique samedi avec Vladimir Poutine. Le président russe lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.De leur côté, les Européens veulent convaincre Donald Trump d’annoncer de nouvelles sanctions contre Moscou, visant plus précisément les ventes de pétrole russe.- “Evitons le protectionnisme” -Tous les dirigeants veulent aussi aborder la question des droits de douane avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d’au moins 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, ce dernier a remis en cause les principes du commerce international et menacé le monde d’un ralentissement économique général.”Gardons les échanges entre nous équitables, prévisibles et ouverts. Nous devons tous éviter le protectionnisme”, a lancé Mme von der Leyen.Ce sommet est également un moment important pour le Canada. La dernière fois que le pays avait accueilli le G7, en 2018, la réunion avait été le théâtre d’un accrochage entre M. Trump et le Premier ministre de l’époque, Justin Trudeau.

En visite en Autriche, Zelensky évoque l’achat d’armes américaines

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en visite lundi à Vienne, a dit vouloir parler avec son homologue américain Donald Trump de l’achat par Kiev de matériel militaire à Washington.”L’un des sujets dont je discuterai avec le président Trump, au cours d’une rencontre, concernera un lot de défense que l’Ukraine est prête à acheter”, a-t-il déclaré, espérant rencontrer le locataire de la Maison Blanche en marge du sommet du G7 au Canada.”Nous devons tous oeuvrer pour que l’alliance entre l’Amérique et l’Europe ne se désagrège pas. C’est dans l’intérêt de tous”, a-t-il insisté, disant “ne pouvoir imaginer, même aujourd’hui, comment vivre et lutter sans l’aide des Etats-Unis”.Il s’exprimait pendant une conférence de presse aux côtés du chef de l’Etat autrichien Alexander Van der Bellen, rencontré dans le cadre de ses efforts visant à assurer la poursuite du soutien occidental face à l’invasion russe.- “Poursuite du soutien à l’Ukraine” -Volodymyr Zelensky ne reste que quelques heures en Autriche, l’un des derniers pays de l’Union européenne (UE) à ne l’avoir pas encore reçu depuis l’invasion de son pays en février 2022. Dans un communiqué, la présidence ukrainienne a souligné que les deux présidents avaient évoqué en “tête-à-tête” puis au sein d’un “format élargi” la “poursuite du soutien à l’Ukraine”. Au programme également, la participation du secteur économique autrichien à la reconstruction de l’Ukraine, où l’Autriche était avant la guerre l’un des plus gros investisseurs.Les dirigeants se concentrent sur le “déminage humanitaire, la récupération d’énergie, la sécurité alimentaire et la construction d’abris”. Le ministère autrichien des Affaires étrangères a ajouté que la coopération sur la reconstruction et la santé allait entre autres être renforcée, le “savoir-faire” de Vienne pouvant être utile.Le gouvernement a dit avoir versé 320 millions d’euros d’aide humanitaire à l’Ukraine et aux Etats voisins. L’Autriche, qui n’est pas membre de l’Otan, “est certes neutre militairement mais elle ne l’est en aucun cas sur le plan politique”, a rappelé M. Van der Bellen.Ses relations auparavant bonnes avec la Russie se sont notablement dégradées depuis le début du conflit en Ukraine. Mais elle conserve des liens économiques avec Moscou : l’une des principales banques autrichiennes, la Raiffeisen, est la plus grande banque occidentale toujours présente sur le sol russe. Volodymyr Zelensky avait dénoncé son maintien en 2022.Le parti d’extrême droite FPÖ, qui arrive en tête dans les sondages mais qui siège dans l’opposition, a vivement critiqué sa visite. “Notre population a le droit de savoir pourquoi l’Autriche compromet sa crédibilité en matière de politique étrangère, enterre sa neutralité et met ainsi en péril sa propre sécurité”, a déclaré son chef Herbert Kickl.

Wall Street avance malgré l’escalade Israël-Iran

La Bourse de New York évolue en hausse lundi, les investisseurs se montrant confiants quant à l’absence de généralisation régionale du conflit entre Israël et l’Iran, dans l’attente de l’issue de la réunion de la banque centrale américaine (Fed) mercredi.Vers 13H55 GMT, le Dow Jones avançait de 1,03%, l’indice Nasdaq gagnait 1,32% et l’indice élargi S&P 500 prenait 1,04%.”Le fait que la situation (entre Israël et l’Iran, ndlr) reste sous contrôle et qu’il n’y ait pas d’effondrement total au Moyen-Orient, ni de guerre (…) pour le moment, a permis aux marchés de souffler un peu”, estime auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.L’Iran a tiré lundi des missiles sur plusieurs grandes villes d’Israël, où le bilan s’est alourdi de onze morts au quatrième jour de l’escalade militaire entre les deux pays, en réponse à des frappes aériennes israéliennes sur le territoire iranien.Israël a de son côté dit viser en Iran des “dizaines” de sites de missiles sol-sol et des installations militaires dans l’ouest du pays. Ont aussi été bombardées la capitale et la ville sainte de Machhad à l’extrémité nord-est de l’Iran.Les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d’un millier de blessés en Iran, selon un bilan officiel établi dimanche.L’absence de généralisation du conflit constitue “une grande bouffée d’oxygène pour le marché, car la situation entre Israël et l’Iran a entraîné une forte baisse des cours vendredi”, rappelle Adam Sarhan.Lundi, “il y a également un intérêt naturel pour des achats à bon compte (…) soutenu par la Chine qui a publié des ventes au détail plus élevées que prévu pour le mois de mai (…) ce qui a contribué à tempérer certaines des inquiétudes concernant la croissance mondiale”, note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Selon l’analyste, “les acteurs du marché attendent avec impatience un certain nombre de décisions des banques centrales cette semaine, notamment la décision de la Banque du Japon ce soir et la décision du comité monétaire de la Fed mercredi”.Les acteurs de la finance sont presque unanimes: la banque centrale américaine va opter pour le statu quo pour la quatrième fois d’affilée, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.”Trump a clairement indiqué qu’il voulait que la Fed réduise ses taux”, ce que l’institution monétaire s’est refusée de faire depuis décembre, souligne Adam Sarhan.”Si la Fed nous donne un ou plusieurs indices qu’elle est prête à réduire les taux, cela pourrait être très haussier pour le marché”, prévoit l’analyste.Sur le marché obligataire, vers 13H50 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se tendait à 4,43%, contre 4,40% à la clôture vendredi.Au tableau des valeurs, le géant de la sidérurgie U.S. Steel bondissait (+5,08% à 54,84 dollars) après que le président américain Donald Trump a signé vendredi un décret portant sur son acquisition par Nippon Steel, la conditionnant au respect d’un “accord de sécurité nationale”.La plateforme de streaming Roku s’envolait de 8,53% à 80,70 dollars après avoir annoncé un partenariat avec Amazon au niveau des téléviseurs connectés. Le but est d’offrir aux annonceurs publicitaires une plateforme commune regroupant les utilisateurs des deux services.Les activités de la société de tests génétiques californienne 23andMe, en faillite, vont être rachetées par sa fondatrice Anne Wojcicki pour 305 millions de dollars, a annoncé l’entreprise vendredi, alors que le laboratoire américain Regeneron était initialement pressenti pour cette acquisition.

Après des années d’expérimentations, Meta introduit la publicité sur WhatsApp

WhatsApp a annoncé lundi l’introduction prochaine de nouveaux espaces publicitaires, un tournant important pour la messagerie qui avait jusqu’ici largement échappé à la publicité.Contrairement à Facebook, Instagram ou d’autres plateformes du groupe Meta, WhatsApp a conservé un modèle économique quasiment sans annonces depuis son rachat par le géant des réseaux sociaux en 2014.L’application est notamment plébiscitée pour sa facilité d’utilisation et ses fonctionnalités (appels audio et vidéo, messages vocaux, etc), ses messages chiffrés et son apparente neutralité commerciale. Jusqu’à présent, les seuls formats publicitaires consistaient en des messages promotionnels envoyés via l’outil WhatsApp Business à des utilisateurs ayant donné leur accord, ainsi que quelques expérimentations sur certains marchés.L’entreprise précise que les nouveaux espaces publicitaires apparaîtront exclusivement dans l’onglet “Actus”, qui regroupe les “Statuts” et les “Chaînes”, et est utilisé quotidiennement par environ 1,5 milliard de personnes dans le monde.Les nouvelles fonctionnalités incluent des abonnements payants à certaines Chaînes, la promotion de Chaînes dans l’annuaire de découverte et des publicités intégrées dans les Statuts, équivalents des Stories d’Instagram.”Nous parlons depuis des années de notre intention de créer une activité qui n’interrompt pas vos conversations personnelles et nous pensons que l’onglet Actus est le bon endroit pour ces nouveaux outils”, a déclaré la filiale de Meta.Les utilisateurs qui se servent de WhatsApp uniquement pour discuter avec leurs proches ne verront aucun changement, cet onglet pouvant par ailleurs être désactivé dans les paramètres.”Je veux être très claire: vos messages personnels, vos appels et vos statuts resteront chiffrés de bout en bout. Cela signifie que personne, pas même nous, ne peut les voir ou les écouter. Ils ne seront jamais utilisés pour de la publicité”, a souligné Nikila Srinivasan, une vice-présidente de Meta, lors d’un appel à la presse.L’entreprise s’est engagé à ne jamais vendre ou partager les numéros de téléphone avec des annonceurs, et a assuré que les informations issues des discussions personnelles, des appels ou des groupes ne serviront pas au ciblage publicitaire. Les publicités diffusées dans l’onglet Actus reposeront uniquement sur des données basiques comme la localisation approximative, la langue du téléphone ou l’activité dans cet espace de la messagerie.Meta cherche à tirer des revenus de l’énorme base d’utilisateurs de WhatsApp, qui compte plus de deux milliards d’utilisateurs actifs mensuels. Les analystes du secteur spéculent depuis longtemps sur le fait que le groupe californien finira par ajouter de la publicité sur la messagerie, compte tenu de sa taille et de ses taux d’engagement. Le calendrier de déploiement des nouvelles fonctionnalités n’a pas été précisé. 

Crash du vol 171 d’Air India: suite de l’identification des victimes et de leurs funérailles

Le patient travail d’identification des victimes de l’accident du vol Air India 171 s’est poursuivi lundi à Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde, en même temps que les funérailles de celles dont les corps ont été rendus à leur famille.L’accident jeudi du Boeing 787 de la compagnie indienne, juste après son décollage à destination de Londres, a fait au moins 279 morts, selon le dernier bilan officiel, la pire catastrophe aérienne dans le monde depuis 2014.Lundi soir, les autorités avaient identifié 114 personnes grâce aux échantillons ADN fournis par leurs proches, selon un responsable de l’exécutif local, Harsh Sanghavi.Une cinquantaine de corps ont ainsi pu être rendus à leur famille, permettant les premières funérailles dans la ville et au-delà.Dans le district de Anand, le cercueil blanc de Kinal Mistry, 24 ans, cheffe dans un restaurant de Londres, a ainsi été incinéré sur un bûcher, selon la tradition hindoue, devant quelques dizaines de membres de sa famille.Parmi eux son père Suresh, qui a raconté à l’AFP qu’elle avait retardé son retour au Royaume-Uni du 7 au 12 juin. “Je ne peux pas m’ôter de la tête que si elle avait maintenu son retour le 7, elle serait toujours là”, a-t-il répété, inconsolable.De nombreux proches des victimes ont exprimé frustration et désarroi face à la lenteur des opérations d’identification.”Ils nous ont dit que ça prendrait quarante-huit heures (…) mais nous n’avons toujours pas de réponse”, a confié dimanche à l’AFP Rinal Christian, 23 ans, dont le frère aîné avait pris place à bord du vol 171.”Mon frère était le seul à pourvoir aux besoins de toute la famille. Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ?”, s’est-il interrogé.”C’est un travail très méticuleux et lent, qui ne peut être mené que de façon méticuleuse”, a rétorqué à la presse l’un de ses responsables, le Dr Rajnish Patel, de l’hôpital civil d’Ahmedabad.- Demi-tour -Le Boeing 787 d’Air India, qui emportait 242 passagers et membres d’équipage, s’est écrasé jeudi sur un quartier résidentiel d’Ahmedabad dans la minute qui a suivi son décollage à 13H39 locales (8H39 GMT).Selon l’aviation civile indienne, l’appareil transportait 230 passagers – 169 Indiens, 53 Britanniques, 7 Portugais et un Canadien – et 12 membres d’équipage.Un seul passager, assis près d’une issue de secours à l’avant de l’appareil, a miraculeusement survécu à la chute de l’avion sur les bâtiments d’un quartier situé au-delà de la piste de l’aéroport.Selon le dernier bilan officiel, au moins 38 personnes ont été tuées au sol.Les enquêteurs de l’aviation civile en charge de l’enquête ont découvert dimanche la seconde boîte noire du Boeing, celle qui enregistre les conversations dans le cockpit.La première, qui contient les paramètres techniques du vol (vitesse, altitude, trajectoire, moteurs…) avait été récupérée vendredi dans la queue de l’avion, retrouvée presque intacte au sommet d’un bâtiment. Selon les premiers éléments de l’enquête, le pilote a émis un appel d’urgence juste après l’envol de l’avion, qui s’est ensuite lourdement écrasé au sol dans une boule de feu orange.Le ministre indien de l’Aviation, Ram Mohan Naidu Kinjarapu, a promis que “tout ce qui est nécessaire sera fait” pour identifier les causes du crash.Le crash du vol 171 est le premier impliquant un Boeing 787 depuis sa mise en service en 2011.Un autre Dreamliner opéré par Air India qui venait de décoller de Hong Kong pour rallier New Delhi a été contraint lundi de faire demi-tour à la suite d’un “problème technique” qui n’a pas été précisé, a rapporté la compagnie.bur-pa/blb            

Le salon du Bourget rattrapé par les tensions géopolitiques

Les tensions géopolitiques se sont invitées au salon du Bourget dès son ouverture lundi matin, avec la condamnation ordonnée par le gouvernement français de stands d’industriels d’armement israéliens, sur fond de guerre à Gaza et de conflit avec l’Iran.Ce coup de théâtre a éclipsé la première commande commerciale du salon annoncée par Airbus, 40 appareils à un loueur saoudien, tandis que son rival américain Boeing était contraint à la discrétion dans la foulée de la catastrophe aérienne meurtrière en Inde la semaine dernière.Les stands d’Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael Uvision, Elbit et Aeronautics ont été ceints de hautes bâches noires, fermant de fait les stands, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ils exposaient des armements offensifs, comme ceux susceptibles d’être utilisés à Gaza, en violation du cadre qui avait été agréé avec les autorités israéliennes, a fait valoir une source française proche du dossier.Dans un communiqué, le gouvernement israélien a dénoncé une “décision scandaleuse et sans précédent”, qui crée une “ségrégation” à l’encontre des exposants israéliens.Une exposante israélienne a écrit à la craie sur la bâche de Rafael que ces systèmes d’armement “protègent en ce moment l’Etat d’Israël”, affirmant que “le gouvernement français, au nom de la discrimination, essaie de vous les cacher”.Même fortement réduite, la présence d’Israël, l’un des leaders des capacités militaires de pointe dans l’aérospatial, constituait déjà une source de tensions, alors que l’Etat poursuit son offensive sur Gaza après l’attaque meurtrière du Hamas en octobre 2023 et a lancé la semaine dernière des frappes de grande ampleur contre l’Iran, qui a riposté. Le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté mardi la requête d’associations qui demandaient l’exclusion du salon des entreprises israéliennes au nom du risque de perpétuation de “crimes internationaux”.De leur côté, les élus du département de Seine-Saint-Denis n’étaient pas présents à l’arrivée lundi matin du Premier ministre François Bayrou, contrairement à la tradition, également en signe de protestation contre la présence de ces entreprises.- Première commande pour Airbus -Cette polémique a fait passer au second plan la première commande commerciale du salon: le loueur AviLease basé en Arabie saoudite a signé un contrat ferme pour 10 avions-cargo gros porteurs Airbus A350F et 30 appareils de la famille A320neo, monocouloir à succès du géant européen, ont annoncé les entreprises lors d’une conférence de presse.Alors que le salon international de l’aéronautique et de l’espace, qui se tient tous les deux ans au Bourget au nord de Paris, est habituellement le théâtre d’un affrontement entre Boeing et Airbus à coups de contrats géants, l’avionneur américain a décidé de réduire ses activités après le crash d’un 787 d’Air India qui a fait au moins 279 morts la semaine dernière.”Nous nous concentrons sur le soutien à nos clients, plutôt que des annonces de commandes lors de ce salon”, a déclaré lundi à l’AFP une porte-parole de Boeing, dont le patron Kelly Ortberg avait déjà décidé d’annuler sa venue en France pour “rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l’enquête”.Le drame a jeté une ombre supplémentaire sur ce qui est habituellement une grande fête de l’aérien, déjà marquée cette année du sceau des guerres, militaires et commerciales en cours.”On a tous le moral à zéro” après cette catastrophe en Inde, a confié à l’AFP un acteur clé du secteur.M. Bayrou a ouvert le bal des hauts responsables politiques visitant la manifestation, qui s’étale sur un gigantesque site de 70 hectares, égal à 100 terrains de football.Lors d’une table ronde consacrée à l’espace, le chef du gouvernement a appelé à “à relever les défis (…) “ensemble” et pas “les uns contre les autres”, “dans un moment où jamais sur la planète le monde n’a été aussi perturbé et déstabilisé”.- Défense en pointe -Dans un contexte international tendu, sur fond de guerre en Ukraine et avec l’intention de l’Europe de renforcer sa souveraineté stratégique, le salon est particulièrement attendu sur le thème de la défense. Autre dominante: les guerres commerciales lancées début avril par le président américain Donald Trump, sont lourdes de menaces pour une industrie aéronautique aux chaînes d’approvisionnement mondialisées.La féminisation sera aussi l’un des fils rouges de cette édition du salon, organisé depuis 1909 tous les deux ans, le premier jour d’ouverture au grand public, vendredi, étant consacré aux femmes.Le même jour, le président Emmanuel Macron est attendu avec un discours sur la nouvelle stratégie spatiale française. 

L’ONU revoit en forte baisse son plan d’aide humanitaire mondial faute de fonds

Les Nations unies ont annoncé lundi une réduction drastique de l’aide humanitaire face “aux pires coupes financières” dans le monde, en particulier des Etats-Unis. Une décision qui va aggraver le sort déjà précaire de dizaines de millions de personnes cette année. Le nouveau plan de 29 milliards de dollars, là où l’ONU en réclamait 44 milliards pour 2025, doit “hyper-prioriser” l’aide pour 114 millions de personnes, selon le communiqué diffusé par l’agence de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (OCHA).Le plan initial devait permettre d’aider “180 millions de personnes vulnérables”.- Coupes brutales -Selon OCHA, l’ONU n’a réussi à récolter que 5,6 milliards de dollars, sur les 44 milliards initialement réclamés, soit 13% du total alors que l’on est déjà à la moitié de l’année et que les crises humanitaires se sont multipliées : Soudan, Gaza, République démocratique du Congo, Birmanie, Ukraine notamment.Tout le secteur humanitaire mondial a été jeté dans la tourmente par la décision du président américain Donald Trump de mettre fin ou de revoir à la baisse l’aide financière à l’étranger des Etats-Unis. Washington était jusque-là le principal donateur en termes d’aide au développement sous toutes ses formes et les coupes brutales du financement ont des conséquences dramatiques pour l’aide d’urgence, la vaccination ou encore la distribution de médicaments pour lutter contre le sida.  Les fonds américains représentaient parfois une part importante des budgets des agences de l’ONU ou de diverses ONG, et ces pertes sont impossibles à compenser en quelques semaines ou même quelques mois.  Dès la fin avril, Tom Fletchern le patron d’OCHA, avait prévenu. Réduire le financement “n’est pas quelque chose dont il faut se vanter… le résultat de ces coupes dans l’aide c’est que des millions de personnes meurent”, avait-il averti, depuis un hôpital débordé en Afghanistan.Quelques exemples parmi des milliers d’autres: Début mai, le Programme alimentaire mondial avait tiré la sonnette d’alarme sur l’aggravation de la faim en Afrique de l’Ouest et centrale. L’agence des Nations unies avait évoqué fin mars une “crise sans précédent” due à la baisse de 40% de ses financements pour l’année 2025.Au Bangladesh, c’est la lutte contre la tuberculose et son éradication qui ont été remises en cause. En Afrique australe, ce sont les progrès de la lutte contre le sida qui sont menacés.Mais les Etats-Unis ne sont pas seuls en cause, nombre de pays donateurs ayant revu à la baisse leur aide pour se consacrer à d’autres priorités dans des contextes économiques parfois difficiles.- “Tri de survie humaine” -“Nous avons été forcés de faire un tri de la survie humaine”, a dénoncé Tom Fletcher, le sous-Secrétaire général aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence. “Les comptes sont cruels, et les conséquences sont déchirantes. Trop de personnes ne recevront pas l’aide dont elles ont besoin, mais nous sauverons autant de vies que possible avec les ressources qui nous sont données”, a-t-il promis.Pour faire autant que possible avec beaucoup moins, l’ONU veut mettre l’accent sur deux objectifs clés : atteindre les personnes et les endroits confrontés aux besoins les plus urgents et s’appuyer sur les plans d’aide déjà établis pour que les ressources limitées soient dirigées là où elles peuvent être les plus utiles – le plus rapidement possible.L’ONU va se fonder sur une échelle qui classe la gravité des besoins humanitaires. Les zones classées niveau 4 ou 5 – “indiquant des conditions extrêmes ou catastrophiques” – auront la priorité.Pour gagner en souplesse et en rapidité, l’assistance sera apportée en espèces lorsque cela sera possible, afin de “permettre aux personnes de choisir ce dont elles ont le plus besoin”. “Des coupes budgétaires brutales nous laissent avec des choix brutaux”, reconnaît Tom Fletcher. “Tout ce que nous demandons, c’est 1 pour cent de ce que vous avez choisi de dépenser l’année dernière pour la guerre. Mais ce n’est pas juste un appel à l’argent – c’est un appel à la responsabilité globale, à la solidarité humaine, à un engagement pour mettre fin à la souffrance”, enjoint-il.L’impact n’est pas limité à la nourriture ou aux soins. A l’ouverture de la session d’été du Conseil des droits de l’homme, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, s’est dit “profondément préoccupé” par les réductions de financement de son bureau et des mécanismes internationaux dans ce domaine.Ces coupes ne feront qu'”offrir du réconfort aux dictateurs et aux autoritaires”, a-t-il lancé.