Test

Amélie de Montchalin, ministre cash pour budget désargenté

Incarnation de la génération Macron éclose en 2017, Amélie de Montchalin s’est imposée aux Comptes publics en mêlant accents techno et style cash, usant volontiers du registre de la dramatisation à l’heure où le Premier ministre doit présenter mardi un budget 2026 sous le sceau de la rigueur. Quarante ans à peine, déjà quatre maroquins ministériels derrière elle, et même sa mini traversée du désert: Amélie de Montchalin, qui a commencé sa carrière politique il y a huit ans en étant élue députée de l’Essonne avec la vague En Marche, représente l’essence de ces carrières fulgurantes qu’Emmanuel Macron a suscitées. Cette économiste de formation était pourtant sortie du premier gouvernement d’Elisabeth Borne par la petite porte. Battue aux législatives de l’été 2022 par le socialiste Jérôme Guedj, elle avait quitté le ministère de la Transition écologique après 45 jours seulement en fonction. Un coup d’arrêt pour celle qui a suivi un parcours prestigieux – études à HEC et Harvard, puis différents postes dans le secteur bancaire (BNP Paribas) et l’assurance (Axa) -.Elle était devenue représentante permanente de la France auprès de l’OCDE, quand elle a été rappelée à la surprise générale fin décembre 2024 par François Bayrou soucieux de constituer un “gouvernement de poids lourds”. Les deux se connaissent peu, même si M. Bayrou, qui a lui-même eu son lot d’avaries durant sa carrière, lui avait adressé un SMS d’encouragement après sa défaite.   Décrite comme “techno pur jus, soldat en mission” par la sénatrice communiste Eliane Assassi, ou, selon un maire de l’Essonne, comme la “fille qui n’est pas la plus fun de la planète” mais “directe, solide et bosseuse”, Amélie de Montchalin a creusé son sillon à Bercy, après avoir oeuvré pendant deux ans au ministère de la Transformation et de la Fonction publiques (2020-2022).A l’heure de dessiner un budget marqué par un net tour de vis pour dégager 40 milliards d’économies, elle écume les matinales télés et radios pour alerter sur la situation des finances publiques. Il faut “avoir du courage”, exhorte-t-elle, car “c’est le dernier moment”, au risque “qu’un jour, les institutions internationales décident pour nous” et disent à la France “quelles réformes faire”. Dramatisation pour mieux faire accepter la pilule des efforts à venir ? Plutôt exercice de “transparence et style direct vis-à-vis des menaces qui nous attendent”, rétorque son entourage.- “Toupet” -“Sa fermeté est l’apanage d’une ministre du Budget”, décrypte un conseiller de Bercy qui note la “complémentarité” du binôme formé avec le ministre de l’Economie Eric Lombard, 67 ans. Deux générations, deux matrices politiques – elle venant originellement de la droite, lui de la gauche -, mais aussi deux styles à l’heure de mener en tandem les négociations avec les forces politiques.”Elle est l’incarnation de l’orthodoxie budgétaire dans toute sa splendeur”, estime auprès de l’AFP Jérôme Guedj, son tombeur dans l’Essonne mais aussi un de ses interlocuteurs dans les discussions budgétaires. M. Lombard et Mme Montchalin forment “un genre de duo good cop – bad cop” qui est “quelque part l’incarnation du +en même temps+ macroniste”, ajoute-t-il.”On a l’impression qu’elle ne doute jamais, alors que Lombard donne parfois l’impression de plus s’interroger”, observe de son côté l’Insoumis Eric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée.Si ce dernier est “en total désaccord avec la politique” d’Amélie de Montchalin, il lui voit aussi “beaucoup de qualités”, parmi lesquelles “la technicité” et… un certain “toupet”, sourit-il auprès de l’AFP.Même le député Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, généralement peu avare de critiques envers le gouvernement, est ressorti plutôt satisfait de son rendez-vous à Bercy au début du mois – “le premier en trois ans que j’ai trouvé intéressant”, dit-il -, appréciant que la ministre “soit “dans une logique de faire un travail de fourmi, d’analyse des dépenses”.”Amélie ne baratine pas. C’est ce qui a été apprécié par les forces politiques: elle ne change pas de discours selon ses interlocuteurs”, souligne son entourage.Ces dernières semaines, la ministre a multiplié les ballons d’essai, comme fusionner ou supprimer un tiers des opérateurs de l’État ou défendre une “pause” sur certaines dépenses, notamment sociales, en 2026, la suppression de l’abattement fiscal des retraités, etc. Elle a aussi sermonné ses collègues, priés de se serrer la ceinture, en leur lançant dans le Journal du Dimanche le mois dernier, fidèle à son franc-parler: “le compte n’y est pas”.

Les exportations chinoises dopées en juin par la trêve commerciale

Les exportations chinoises ont bondi en juin, selon des données officielles publiées lundi, dépassant les prévisions des économistes après la conclusion par Washington et Pékin d’une trêve pour réduire leurs tensions commerciales.D’après les douanes chinoises, les exportations ont grimpé de 5,8% sur un an le mois dernier, dépassant les prévisions d’économistes sondés par l’agence Bloomberg, qui tablaient sur une hausse de 5%. Les importations ont également grimpé de 1,1%, là encore au-delà des anticipations du marché.Des chiffres cruciaux pour Pékin: les exportations chinoises, qui ont atteint des niveaux records l’an dernier, font office de moteur pour une économie nationale en perte de vitesse.L’Etat-parti chinois peine en effet à maintenir ses niveaux de croissance passés depuis la fin de la pandémie, en raison d’une longue crise du secteur immobilier, d’une consommation intérieure chroniquement faible et d’un chômage élevé chez les jeunes.La guerre commerciale avec les Etats-Unis déclenchée au début de l’année par le président américain Donald Trump a aggravé la situation. Mais le mois dernier, Washington et Pékin se sont accordés sur le cadre d’un accord lors de discussions à Londres, sans pour autant régler les différends persistants.Conséquence de cette précaire trêve, les exportations chinoises à destination des Etats-Unis ont augmenté de 32,4% en juin par rapport au mois précédent, avec quelque 38,2 milliards de dollars de marchandises expédiées vers la première économie mondiale.Zichun Huang, de Capital Economics, y voit un impact positif de la trêve commerciale sino-américaine. Pour un autre analyste, Zhiwei Zhang, ces chiffres montrent la dynamique engagée par les entreprises chinoises pour accélérer le rythme des cargaisons à destination des Etats-Unis, en prévision de futurs droits de douane réétablis après la fin de la pause actuelle.Et “la vigueur des exportations (…) devrait permettre de maintenir la croissance du PIB autour de l’objectif gouvernemental de 5% au deuxième trimestre”, qui doit être rendu public mardi, analyse l’économiste de Pinpoint Asset Management.Mais “les perspectives pour le second semestre de l’année restent incertaines”, ajoute-t-il.Pékin “espère que les Etats-Unis continueront de travailler avec la Chine dans la même direction”, a déclaré lundi le responsable des douanes chinoises, Wang Lingjun, lors d’une conférence de presse diffusée par la télévision publique CCTV.”Le chantage et la coercition ne mènent nulle part. Le dialogue et la coopération sont la bonne voie à suivre”, a-t-il ajouté.

Vague d’inquiétude à la Bourse de Paris après les annonces douanières de Trump

La Bourse de Paris perd du terrain lundi, minée par l’incertitude après l’imposition par le président américain durant le week-end de 30% de droits de douane sur les produits de l’Union européenne dès le 1er août.Vers 10H00 heure locale, l’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, perdait 0,52%, soit 40,79 points, pour s’établir à 7.788,50 points. Vendredi, la Bourse de Paris avait terminé en baisse de 0,92%.”Les marchés d’actions européens ont légèrement reculé lundi matin après que le président Trump a annoncé l’instauration de droits de douane de 30% sur l’Union européenne” à partir du 1er aout, commente Neil Wilson, analyste pour Saxo Markets.L’UE veut discuter lundi avec les négociateurs américains, a déclaré le commissaire européen pour le Commerce Maros Sefcovic.”J’ai l’intention de m’entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m’imaginer en rester là sans effort véritable”, a-t-il déclaré avant une réunion des ministres du Commerce de l’UE à Bruxelles pour affiner leur stratégie face à la dernière offensive de Donald TrumpAprès la menace du président américain, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a annoncé dimanche que l’UE n’allait pas riposter pour l’instant, dans l’espoir d’obtenir un accord avant la date butoir du 1er août.”On ne sait pas très bien comment Bruxelles pourrait répondre aux demandes de Trump”, souligne Patrick Munnelly, de Tickmill Group. “Les droits de douane européens sur les produits américains sont déjà faibles, laissant peu de marge pour des réductions, et accepter des exemptions fiscales ou réglementaires poserait de sérieux problèmes politiques en interne.”Chikungunya: feu vert pour ValnevaL’Agence européenne du médicament (EMA) a levé vendredi ses restrictions temporaires d’utilisation du vaccin contre le chikungunya Ixchiq développé par le laboratoire Valneva, auprès des personnes de plus de 65 ans, mais avec des précautions d’usage.Les investisseurs ont salué la nouvelle en Bourse, le titre Valneva grimpant de 7,31% à 2,70 euros vers 10H00 heure de Paris.A la Réunion, siège d’une épidémie majeure de chikungunya, la vaccination est devenue presque inexistante en juin après que le vaccin Ixchiq n’a plus été recommandé aux plus de 65 ans, à la suite d’effets indésirables graves chez certains d’entre eux.

Droits de douane: les ministres européens cherchent une riposte face à Trump

Les ministres du Commerce de l’Union européenne se réunissent lundi à Bruxelles pour affiner leur stratégie face à la dernière initiative de Donald Trump, qui a annoncé l’imposition le 1er août de droits de douane de 30% sur les produits européens importés aux Etats-Unis.La décision du président américain a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington. La présidente de la Commission européenne – qui négocie au nom des Etats membres de l’UE -, Ursula von der Leyen, préfère faire le dos rond. Elle a annoncé dimanche que l’Union européenne n’allait pas riposter pour l’instant aux droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium, dans l’espoir d’obtenir un accord qui s’avérerait moins douloureux.”Nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu’au 1er août”, a déclaré Mme von der Leyen.- “Nous préférons une solution négociée” -Les négociations devraient donc se poursuivre. Des diplomates ont néanmoins souligné qu’un paquet de mesures de représailles supplémentaires serait présenté aux ministres lundi, mesures qui pourraient être mises en oeuvre si Donald Trump optait effectivement pour des taxes de 30% sur les importations en provenance de l’Union européenne.L’UE a déjà menacé en mai d’imposer des droits de douane sur des produits américains d’une valeur d’environ 100 milliards d’euros comprenant des automobiles et des avions, si les négociations échouaient – quand bien même un diplomate a laissé entendre que la liste finale avait été réduite à une valeur de 72 milliards.Les pays européens essayent de rester unis dans cette affaire, bien que leurs économies ne soient pas exposées de la même façon aux foudres douanières du président américain.Emmanuel Macron a exhorté samedi la Commission européenne à “défendre résolument les intérêts européens” et à “accélérer la préparation de contre-mesures crédibles”.Le chancelier allemand Friedrich Merz s’est dit dimanche d’accord avec le président français, précisant avoir discuté avec lui, avec Mme von der Leyen et Donald Trump ces derniers jours. Il assure vouloir s’impliquer “intensivement” pour tenter d’arriver à une solution. La Première ministre italienne Giorgia Meloni a quant à elle mis en garde dimanche contre la perspective d’une “guerre commerciale” au sein du monde occidental.”L’Europe dispose de la puissance économique et financière nécessaire pour affirmer sa position et parvenir à un accord équitable et de bon sens. L’Italie fera sa part. Comme toujours”, a-t-elle dit dans un communiqué, tandis que son opposition l’accuse de manquer de fermeté face à Washington.- Acier et aluminium -Depuis son retour à la présidence des Etats-Unis en janvier, Donald Trump a imposé des droits de douane fluctuants et généralisés à ses alliés et ses concurrents, perturbant les marchés financiers et alimentant les craintes d’un ralentissement économique mondial.Mais son gouvernement subit des pressions pour conclure des accords avec des partenaires commerciaux après avoir promis une série d’arrangements.Jusqu’à présent, les responsables américains n’ont dévoilé que deux accords, avec le Royaume-Uni et le Vietnam, ainsi qu’une réduction provisoire des droits de douane avec la Chine.L’UE, comme des dizaines d’autres économies, devait voir le niveau de droits de douane qui lui sont appliqués par les Américains augmenter à partir d’un taux de base de 10% le 9 juillet mais M. Trump a reporté la date limite au 1er août.Dans sa lettre envoyée à Bruxelles et rendue publique samedi, M. Trump a cité l’importance du déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis l’UE pour justifier ses nouvelles taxes de 30%.Ce taux est nettement plus élevé que les 20% que le président américain avait dévoilés en avril, avant de faire marche arrière lorsque les marchés boursiers s’étaient effondrés.En réponse aux droits de douane américains de 25% imposés sur l’acier et l’aluminium – parallèlement à ceux évoqués sur les autres importations -, la Commission européenne avait préparé des taxes sur des produits américains d’une valeur d’environ 21 milliards d’euros.Mais elle avait annoncé en avril la suspension de ces mesures pour laisser la place à un accord commercial plus large avec le gouvernement Trump. Ces taxes devaient entrer en vigueur dans la nuit de lundi à mardi – avant d’être à nouveau suspendues.

Macron accélère la hausse des dépenses de défense face à une “liberté menacée”

Malgré des finances publiques au plus mal, le président Emmanuel Macron a annoncé dimanche une accélération de la hausse des dépenses de défense de la France dans les deux prochaines années face à “un monde plus brutal” et l’aggravation des menaces, émanant notamment de la Russie.”Jamais depuis 1945 la liberté n’avait été si menacée”, a affirmé le chef de l’Etat devant un parterre de hauts gradés lors de sa traditionnelle allocution aux armées à la veille de la fête nationale dans les jardins du ministère des Armées, à l’Hôtel de Brienne.L’Europe est “mise en danger au moment où la guerre a été portée sur notre sol avec l’invasion de l’Ukraine, alors que les Etats-Unis ont ajouté une forme d’incertitude” quant à la pérennité de leur soutien, a exposé M. Macron et “notre Europe se trouve placée à la lisière d’un vaste arc de crises”.En conséquence, Emmanuel Macron a annoncé vouloir renforcer l’effort budgétaire pour la défense déjà engagé, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d’euros en 2026 puis à nouveau 3 milliards de plus en 2027, de sorte que le budget de la défense aura quasiment doublé en dix ans sous ses deux mandats, pour atteindre près de 64 milliards d’euros à cet horizon.Il a aussi annoncé vouloir donner “un nouveau cadre” à la jeunesse pour se former militairement et servir sous les drapeaux.Le budget défense de la France est déjà passé entre 2017 et 2025 de 32,2 à 50,5 milliards d’euros.”Une actualisation de la loi de programmation militaire” pour 2024-2030, qui prévoit en l’état 413 milliards d’euros pour les armées, “sera présentée à l’automne, a dit le chef de l’Etat. Il a toutefois affirmé “refuser” que cet “effort nouveau et historique” soit financé par “l’endettement”, à l’heure où le gouvernement français cherche des économies pour redresser les comptes publics. “Notre indépendance militaire est indissociable de notre indépendance financière, il sera donc financé par plus d’activité et plus de production”, a-t-il plaidé.”Face à un monde plus brutal, la Nation doit être plus forte”, car “pour être libres dans ce monde, il faut être craint, pour être craint il faut être puissant”, a insisté le président. Or “nous avons une avance, mais demain, au même rythme, nous serions dépassés”.- Efforts européens -Le président français a notamment évoqué “la permanence d’une menace russe, aux frontières de l’Europe (…), une menace préparée, organisée, durable, et à laquelle nous devrons être capables de faire face”, mais aussi la désinformation, la lutte contre le terrorisme ou encore les ruptures technologiques qu’il faut pouvoir suivre, sur la base des conclusions d’une Revue nationale stratégique qui sera finalement publiée lundi.Les ressources supplémentaires annoncées doivent selon lui aider à “combler nos zones de fragilité”: stocks de munitions, “armes de saturation et armes de précision”, drones, “capacités spatiales” mais aussi les “équipements nécessaires au quotidien pour que les opérations soient menées”.Ces fonds serviront également à renforcer les moyens de défense sol-air, de guerre électroniques, dont la guerre en Ukraine a montré le rôle essentiel.D’autres pays européens n’ont pas attendu l’objectif fixé par les pays membres de l’Otan en juin de consacrer 5% de leur PIB à leur sécurité (3,5% pour les seules dépenses militaires) d’ici 2035 pour rehausser leurs ambitions.Londres veut porter son budget de défense à 2,5% d’ici 2027, puis à 3% après 2029. L’Allemagne compte atteindre un budget de défense de 162 milliards d’euros en 2029, soit 3,5% de son PIB, et la Pologne y consacre déjà 4,7% de sa richesse nationale.M. Macron a par ailleurs de nouveau évoqué dimanche la dimension européenne de la dissuasion nucléaire française, en soulignant avoir “mandaté le ministre des Armées pour engager un dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts”. “Je reviendrai plus précisément, à la fin de cette année, sur les évolutions que cela emporte”, a-t-il assuré.Le président Macron a enfin abordé également la question de la mobilisation de la jeunesse, à qui il faut donner “l’occasion de servir”, selon l’Elysée.”Je crois aussi que l’on doit donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir, selon d’autres modalités, au sein de nos armées”, a-t-il affirmé en annonçant qu’il donnerait des orientations “à l’automne”.Un service militaire volontaire “rénové” pourrait être créé pour proposer aux jeunes Français de recevoir une formation militaire susceptible de déboucher sur leur engagement dans les armées, a confié une source proche du dossier à l’AFP.

Défense: Macron veut 3,5 mds d’euros de dépenses supplémentaires en 2026, 3 mds de plus en 2027

Emmanuel Macron a annoncé dimanche vouloir renforcer l’effort budgétaire prévu pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d’euros en 2026 puis 3 milliards de plus en 2027, face à l’accumulation des menaces.”Une actualisation de la loi de programmation militaire” pour 2024-2030 “sera présentée à l’automne, a dit le chef de l’Etat dans son traditionnel discours aux armées à la veille de la fête nationale. Compte tenu de ces nouvelles hausses, qui s’ajoutent aux augmentations annuelles du budget déjà prévues dans la loi de programmation militaire (LPM), le budget de la défense aura quasiment doublé en dix ans sous les deux mandats du Président, passant de 32,2 milliards d’euros en 2017 à près de 64 milliards en 2027.Cette année-là, la France consacrera à la défense le budget qu’elle prévoyait auparavant d’atteindre en 2029, soit une accélération de deux ans.”Cet effort nouveau et historique est proportionné, il est crédible, il est indispensable, il est juste ce qu’il nous faut, mais vraiment ce qu’il nous faut”, a justifié le chef de l’Etat.Alors que le gouvernement doit donner un net tour de vis pour tenter de redresser les comptes publics, Emmanuel Macron a affirmé qu’il n’était pas question que ce “réarmement passe par l’endettement”.”Notre indépendance militaire est indissociable de notre indépendance financière, il sera donc financé par plus d’activité et plus de production”, a-t-il plaidé. Il a rappelé que les dépenses militaires étaient aussi “sources de richesses pour notre PIB”, les équipements étant essentiellement acquis auprès d’industriels français.Il a appelé les Français à “consentir à cet effort”, “un effort ponctuel de tous pour préserver notre sécurité et notre indépendance”. “Le salut de la patrie suppose que nous dépensions plus pour notre défense et que chacun prenne sa part du fardeau”, a-t-il jugé.Ces ressources supplémentaires doivent selon lui aider à “combler nos zones de fragilité”: stocks de munitions, “armes de saturation et armes de précision”, drones, “capacités spatiales”, mais aussi les “équipements nécessaires au quotidien pour que les opérations soient menées”.Ces fonds serviront également à renforcer les moyens de défense sol-air, de guerre électronique, dont la guerre en Ukraine a montré le rôle essentiel.

Droits de douane: l’UE temporise sa riposte dans l’espoir d’un accord

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré dimanche que Bruxelles n’allait pas riposter aux droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium pour l’instant, dans l’espoir d’obtenir un accord permettant d’éviter de plus larges taxes de 30% sur l’ensemble de ses produits exportés.Le président américain Donald Trump a bouleversé des mois de négociations minutieuses samedi en annonçant qu’il infligerait des tarifs douaniers généralisés au bloc des 27 à partir du 1er août.”Les Etats-Unis nous ont envoyé une lettre avec des mesures qui entreraient en vigueur sauf s’il y a une solution négociée. C’est pourquoi nous prolongerons également la suspension de nos contre-mesures jusqu’au début du mois d’août”, a déclaré Mme von der Leyen devant des journalistes.La suspension de ces représailles aux droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium devait expirer dans la nuit de lundi à mardi.”En même temps, nous allons continuer de préparer des contre-mesures afin d’être pleinement prêts”, a ajouté Mme von der Leyen.La présidente de la Commission européenne a insisté sur le fait que l’UE a “toujours été très claire sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas, et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu’au 1er août”.Bruxelles a préparé des droits de douane sur des produits américains d’une valeur d’environ 21 milliards d’euros, en réponse aux droits de douane de 25% imposés par M. Trump sur les importations d’acier et d’aluminium plus tôt cette année.Mais elle a annoncé en avril suspendre ces mesures pour laisser la place à un accord commercial plus large avec l’administration Trump.- “Notre main reste tendue -Les ministres du commerce de l’UE doivent se réunir lundi à Bruxelles pour discuter de leur réponse à la dernière initiative de Donald Trump, et surtout de la fermeté de la position à adopter face à Washington.Le ministre allemand des Finances Lars Klingbeil a fait valoir dimanche, dans le journal Süddeutsche Zeitung, que des “négociations sérieuses et orientées vers des solutions” avec les Etats-Unis étaient encore nécessaires, mais qu’en cas d’échec, l’UE aurait besoin de “contre-mesures décisives pour protéger les emplois et les entreprises en Europe”.”Notre main reste tendue, mais nous n’accepterons pas n’importe quoi”, a-t-il poursuivi.La Première ministre italienne Giorgia Meloni a elle mis en garde dimanche contre la perspective d’une “guerre commerciale au sein de l’Occident.”L’Europe dispose de la puissance économique et financière nécessaire pour affirmer sa position et parvenir à un accord équitable et de bon sens. L’Italie fera sa part. Comme toujours”, a-t-elle dit dans un communiqué, alors que son opposition l’accuse de manquer de fermeté face à Washington.Des prises de parole qui interviennent après que le président français Emmanuel Macron a exhorté samedi la Commission européenne, qui négocie au nom de tous les pays de l’UE, à “défendre résolument les intérêts européens”, et “accélérer la préparation de contre-mesures crédibles”.Depuis son retour à la présidence des Etats-Unis en janvier, Donald Trump a imposé des droits de douane fluctuants et généralisés sur ses alliés et ses concurrents, perturbant les marchés financiers et alimentant les craintes d’un ralentissement économique mondial.Mais son administration subit des pressions pour conclure des accords avec des partenaires commerciaux après avoir promis une série d’arrangements.Jusqu’à présent, les responsables américains n’ont dévoilé que deux accords, avec la Grande-Bretagne et le Vietnam, ainsi qu’une réduction temporaire des droits de douane avec la Chine.L’UE, ainsi que des dizaines d’autres économies, devait voir son niveau de droits de douane américains augmenter à partir d’un taux de base de 10% le 9 juillet, mais M. Trump a reporté la date limite au 1er août.Dans une lettre publiée samedi, M. Trump a cité le déséquilibre commercial des Etats-Unis avec l’UE pour justifier les nouvelles taxes de 30%.Ce taux est nettement plus élevé que celui de 20% que le président américain avait dévoilé en avril, avant de suspendre son application lorsque les marchés boursiers s’étaient effondrés.

Budget 2026: les pistes d’économies sur la table avant les annonces de Bayrou

Comment trouver 40 milliards d’euros en 2026? Les contributions ont foisonné ces dernières semaines mais le flou persiste sur les pistes que retiendra mardi le Premier ministre François Bayrou. Voici les principales pistes sur la table.- Décréter une “année blanche” -L’hypothèse, qui revient avec insistance, consisterait à reconduire à l’identique certaines dépenses entre 2025 et 2026, sans augmentation. Mais les ressources espérées de ce gisement d’économies varient significativement selon le périmètre retenu. D’après la commission des Finances du Sénat, le gel entre 2025 et 2026 des dépenses de l’Etat sur ses missions budgétaires (hormis la défense, la contribution au budget de l’UE et la charge de la dette) pourrait rapporter 10 milliards d’euros. Pour l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et l’Institut des politiques publiques (IPP), une année blanche pourrait permettre d’économiser entre 5,7 et 6 milliards d’euros. – Désindexer les retraites -La piste d’une désindexation des pensions de retraites par rapport à l’inflation gagne du terrain, renforcée par une proposition en ce sens du Comité de suivi des retraites (CSR), et appuyée par plusieurs parlementaires du camp gouvernemental. Dans le cadre d’une “année blanche”, s’abstenir d’indexer les pensions de retraites sur l’inflation rapporterait 3,7 milliards d’euros, selon les chiffres de l’OFCE.Dans cette équation en 2026, près de 10 millions de ménages dont “la personne de référence est retraitée” verraient leur revenu disponible réduit de plusieurs centaines d’euros, toujours d’après l’OFCE.- Réduire la protection sociale -Plusieurs pistes ont été avancées ces derniers mois pour réduire le déficit de la protection sociale (Sécurité sociale, assurance chômage, retraites complémentaires), notamment par l’Assurance maladie qui devrait connaître un trou de 16 milliards d’euros en 2025.Elle a proposé fin juin d’économiser 3,9 milliards d’euros en 2026 en améliorant la pertinence des soins, luttant contre les fraudes, régulant les prix, renforçant la prévention et réformant les indemnités journalières.Côté assurance vieillesse, dont le déficit est plus faible (environ 6 milliards d’euros en 2025), de nombreux acteurs ont appelé à une mise à contribution des retraités, soit par la désindexation des pensions, soit par une hausse de la CSG, qui pourrait le cas échéant épargner les retraités les plus modestes. Selon Les Echos, le gouvernement envisage également un nouveau durcissement des règles de l’assurance chômage.- Geler le barème de l’impôt sur le revenu -Cela consisterait à ne pas réévaluer les seuils des différentes tranches qui habituellement sont ajustés automatiquement chaque année pour neutraliser les effets de l’inflation. Sans ajustement, des ménages jusque-là non imposables seront soumis à l’impôt et d’autres verront leur niveau d’imposition augmenter, un chiffon rouge agité par plusieurs partis politiques.Début 2025, les seuils des différentes tranches avaient été réévalués, ce qui avait permis à 600.000 contribuables de ne pas devenir imposables. En 2026, l’OFCE calcule qu’un gel du barème de l’IR pourrait rapporter 1,2 milliard d’euros, avec une hypothèse d’inflation à 1,1%.- Réformer agences et opérateurs -Le Sénat a estimé que réformer le fonctionnement de “l’archipel” d’opérateurs et d’agences de l’Etat, soit 434 opérateurs, 317 organismes consultatifs et 1.153 organismes publics nationaux (comme l’Ademe – pour la transition écologique -, l’Agence Bio, l’Agence nationale du sport, etc.), permettrait d’économiser 540 millions d’euros sur plusieurs années.Mais le gouvernement voit plus grand, visant 2 à 3 milliards d’euros d’économies. Certaines agences pourraient être fusionnées et certaines missions rognées.- Limiter les dépenses de la fonction publique -Matignon a exhorté fin avril à maitriser l’augmentation des dépenses concernant la masse salariale de la fonction publique. Une circulaire soulignait que la rémunération des 5,8 millions d’agents publics coûtait 107 milliards d’euros en 2024, en hausse de 6,7%.Certaines mesures dites “catégorielles” (concernant certaines catégories de fonctionnaires) ont à elles seules contribué à gonfler la masse salariale de 3,7 milliards d’euros en 2024. Le gouvernement pourrait aussi actionner le levier des réductions d’emploi. Le ministre de l’Economie Eric Lombard disait début juin vouloir engager la “baisse du nombre de fonctionnaires”, tout en se gardant d’en préciser le nombre.Le Sénat préconise de ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique d’Etat (l’une des trois branches, à côté de l’hospitalière et de la territoriale, NDLR), avec 500 millions espérés à la clé.En 2025, après l’abandon de la suppression de 4.000 postes dans l’Education nationale, le projet de budget amendé par le Sénat prévoyait la création de 3.076 emplois pour l’Etat et la suppression de 812 postes au sein des opérateurs.- Et aussi… -D’autres pistes sont évoquées pour améliorer les finances publiques.Parmi elles, celle de “rationaliser” les aides publiques aux entreprises, prônée par la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. Selon une commission d’enquête sénatoriale, ces aides étaient de 211 milliards d’euros en 2023.Ou encore taxer davantage les plus riches: ceux gagnant plus de 250.000 euros par an doivent actuellement payer une contribution qui garantit un niveau minimum d’imposition de 20% (CRDH). Mais la gauche rêve d’obtenir une “taxe Zucman” (inspirée par l’économiste français Gabriel Zucman) sur les 1.800 contribuables “ultra-riches” ayant plus de 100 millions d’euros de patrimoine, en prélevant 2% par an de celui-ci, pour un rendement annuel de 20 milliards d’euros.L’idée d’augmenter la TVA pour compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail, soit une “TVA sociale”, est elle fortement rejetée par la gauche et le Rassemblement national, ce dernier menaçant le gouvernement de censure si elle venait à être retenue. 

Les négociations commerciales viennent tester l’image de faiseur d’accord de Donald Trump

Un “dealmaker”, capable de décrocher les accords les plus inattendus: telle est l’image sur laquelle Donald Trump a en partie construit sa réputation politique, mais que les négociations sur les droits de douane pourraient venir écorner si elles n’aboutissent pas.En se lançant dans une stratégie agressive de surtaxes punitives, le président américain souhaitait mettre suffisamment de pression sur les partenaires commerciaux des Etats-Unis pour leur imposer d’acheter plus de produits américains.L’objectif annoncé par son équipe était de “90 accords en 90 jours”, la durée de la pause prévue après l’annonce des droits de douane “réciproques” annoncés début avril. Mais pour l’heure, seuls deux accords ont été signés.Une situation qui a poussé le président américain à reporter au 1er août l’entrée en vigueur des surtaxes douanières, soit un deuxième recul après l’annonce du 2 avril, relançant la théorie “TACO”, pour “Trump always chickens out” (“Trump se dégonfle toujours”), prisée par Wall Street.Une théorie qui a suscité l’ire de Donald Trump, qui a assuré mardi que la date d’entrée en vigueur avait toujours été prévue en août.”Je n’ai fait aucun changement, au mieux une clarification”, a-t-il déclaré durant un conseil des ministres.Pour donner plus de corps à ses déclarations, le président américain a envoyé cette semaine une vingtaine de lettres, notamment à l’Union européenne, au Canada et au Mexique, annonçant les droits de douane désormais appliqués à leurs produits.Des missives qui, selon Inu Manak, chercheuse en politique commerciale pour le Conseil des relations internationales (CFR), “sont la manière choisie par Trump de combattre cette théorie”.Donald Trump “veut montrer qu’il ne se contente pas de repousser le problème sans arrêt mais qu’il s’agit d’une stratégie. Et il est frustré de ne pas voir une série d’accords se préciser”, détaille-t-elle auprès de l’AFP.- “Politiquement compliquée” -“Son discours a évolué de +cela ne coûtera rien, les autres pays paieront+ à +il y aura un coût à court terme mais des gains à long terme+, ce qui vient le placer dans une situation politiquement compliquée”, juge William Reinsch, chercheur pour le Centre des études stratégiques et internationales (CSIS).Donald Trump a répété à plusieurs reprises que les pays étrangers allaient assurer le coût des droits de douane, alors que les entreprises américaines sont celles qui, en réalité, le prennent en charge.”Dans l’esprit des gens, les droits de douane font mal” mais “les accords seront positifs”, souligne M. Reinsch.Et, si l’objectif de 90 accords n’était pas réaliste, “il est clair que trois accords (avec le Royaume-Uni, le Vietnam et la Chine ndlr), et un seul texte rendu public (Royaume-Uni) est trop peu”, juge William Reinsch.- Détourner l’attention -En parallèle, M. Trump a annoncé une nouvelle surtaxe, sur le cuivre cette fois, qui sera en vigueur le 1er août. Par ailleurs, le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a assuré que les procédures devant conduire à la mise en place de droits de douane sur les produits pharmaceutiques et semiconducteurs devraient se conclure “à la fin du mois”.Un timing qui “ne doit rien au hasard car cela vient confirmer la date du 1er août, renforçant son effet et détournant l’attention sur l’absence d’accords signés entretemps”, souligne Inu Manak.Pour les analystes, les soutiens au président américain ne prêteront pas attention aux discussions commerciales, à moins que les droits de douane ne deviennent effectifs et renforcent l’inflation.”La politique commerciale n’est pas une priorité pour l’électeur moyen”, rappelle Emily Benson, cheffe stratégiste pour Minerva Technology Future, pour qui la Maison Blanche pourrait parfaitement présenter des discussions en cours comme des accords commerciaux début août si nécessaire.Et elle, la volonté du gouvernement de relocaliser et de renforcer l’industrie de la défense signifie qu’il accepte d’assumer le coût politique nécessaire pour atteindre ces objectifs.Mais l’administration est sur une ligne de crête: “si M. Trump rend les droits de douane effectifs en août, les électeurs le remarqueront et on peut s’attendre à une réaction négative des marchés qui ne passera pas inaperçue” prévient Inu Manak.

Macron va fixer de nouvelles ambitions de défense face aux menaces

Malgré des finances publiques au plus mal, le président français Emmanuel Macron s’exprimera dimanche soir sur les “efforts de défense” à consentir face à l’aggravation des menaces et un ordre mondial déliquescent.Lors de sa traditionnelle allocution aux armées à la veille de la fête nationale dans les jardins du ministère des Armées, à l’Hôtel de Brienne, le chef de l’Etat fera des “annonces majeures”, selon l’Elysée.Pour préparer les esprits, le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, a brossé vendredi un sombre tableau des menaces dans une rare conférence de presse, quelques jours après une autre intervention inédite à la télévision du patron de la DGSE, le service de renseignement extérieur, Nicolas Lerner.Sur la base des conclusions de la Revue nationale stratégique qui doit être publiée ce dimanche, le plus haut gradé français a évoqué la menace “durable” de la Russie contre les pays européens, le désengagement américain, l’Ukraine où “se joue (…) aussi la place des pays européens dans le monde de demain”, la désinformation et les attaques hybrides ou encore la lutte contre le terrorisme.Face à cela, “faire le dos rond” ne résoudra rien, selon lui, “il faut qu’on intègre qu’on est bien face à un changement de référentiel stratégique”.”Nous ne sommes pas là pour agiter les peurs ou les inquiétudes, nous sommes là pour les documenter et y apporter des réponses”, a défendu le ministre des Armées Sébastien Lecornu auprès de La Tribune dimanche.Avec un modèle de défense autonome : “si on ne veut dépendre de personne, cela passe forcément par un effort nouveau, pas seulement budgétaire, mais aussi intellectuel, moral et industriel”, selon lui.Ces “bascules” posent la question de l’adéquation des ressources militaires françaises, selon l’Elysée, qui rappelle que le budget défense est passé entre 2017 et 2025 de 32,2 à 50,5 milliards d’euros.En l’état, la Loi de programmation militaire française (LPM) prévoit 413 milliards d’euros pour les armées entre 2024 et 2030, avec des augmentations budgétaires annuelles d’un peu plus de 3 milliards d’euros pour atteindre 67,4 milliards en 2030.La France peut-elle se contenter de revoir ses priorités à l’intérieur de l’enveloppe prévue ou ira-t-elle plus loin, alors même que le gouvernement fait la chasse aux économies budgétaires ?- Efforts européens -La seule charge de la dette atteint cette année 62 milliards d’euros et menace de s’envoler, selon le Premier ministre François Bayrou, qui doit dévoiler mardi ses orientations pour le budget 2026.Le chef du gouvernement a déjà sanctuarisé le budget de la défense, disant qu’il était “sacré”.Certains pays européens n’ont pas attendu l’objectif fixé par les pays membres de l’Otan en juin de consacrer 5% de leur PIB à leur sécurité (3,5% pour les seules dépenses militaires) d’ici 2035 pour rehausser leurs ambitions.Londres veut porter son budget de défense à 2,5% d’ici 2027, puis à 3% après 2029. L’Allemagne compte atteindre un budget de défense de 162 milliards d’euros en 2029, soit 3,5% de son PIB, et la Pologne y consacre déjà 4,7% de sa richesse nationale.”Très clairement, nous devons aujourd’hui réviser notre programmation et notre stratégie, la réviser à la lumière de changement de la nature du risque”, a admis jeudi Emmanuel Macron.Sébastien Lecornu avait estimé cet hiver “le poids de forme de l’armée française à un peu moins de 100 milliards d’euros”. Début juillet devant les sénateurs, il a esquissé des pistes d’efforts: défense sol-air, munitions, moyens de guerre électronique ou encore le spatial, où l’Europe est en risque de “décrocher”.”Ce qui nous préoccupe le plus et crée un besoin budgétaire nouveau, ce sont les ruptures technologiques” (IA, quantique, furtivité des avions…), a-t-il affirmé à la Tribune dimanche.Alors que la “cohésion nationale” constitue un “élément-clé de la résilience” du pays face aux crises, selon le général Burkhard, le président abordera également la question de la mobilisation de la jeunesse, à qui il faut donner “l’occasion de servir”, selon l’Elysée.