Test

IA et droits d’auteurs: Anthropic va verser 1,5 milliard de dollars

La start-up américaine d’intelligence artificielle (IA) Anthropic a accepté de verser au moins 1,5 milliard de dollars à un fonds d’indemnisation d’auteurs, ayants droit et éditeurs qui poursuivaient l’entreprise pour avoir téléchargé illégalement des millions de livres, selon un document de justice publié vendredi.Cet accord à l’amiable, d’un montant colossal, constitue une étape marquante dans le débat sur l’utilisation de données pour développer et entraîner les grands modèles d’IA générative.”Cet accord historique est le plus élevé pour une affaire de droits d’auteur”, a commenté auprès de l’AFP l’avocat des détenteurs de droits, Justin Nelson, du cabinet Susman Godfrey. “C’est le premier de son genre dans l’ère de l’IA”.Fin juin, le juge californien saisi du dossier avait néanmoins estimé que le fait d’alimenter un logiciel d’IA générative avec des oeuvres en théorie protégées par le droit d’auteur ne constituait pas une infraction.Il avait seulement retenu contre Anthropic le téléchargement et le stockage de livres issus de librairies pirates en ligne, reconnaissant la société californienne coupable de ne pas avoir acheté ces ouvrages.”Nous sommes en désaccord avec l’opinion du tribunal selon laquelle on peut séparer le téléchargement d’une oeuvre de son utilisation”, a indiqué une porte-parole d’Anthropic.Mais “nous pensons que cet accord va nous permettre de nous concentrer sur notre mission essentielle, plutôt que sur un long contentieux”, a-t-elle ajouté.Le montant sur lequel se sont accordées les parties sera au minimum de 1,5 milliard de dollars et pourrait augmenter si la liste définitive des livres concernés, qui n’est pas encore arrêtée, dépassait 500.000, auquel cas Anthropic verserait 3.000 dollars de plus par ouvrage.L’accord doit encore être homologué par le juge William Alsup. Une audience est prévue lundi au tribunal fédéral de San Francisco.- “Un début” -Cette transaction permet à Anthropic d’éviter un procès, qui devait démarrer début décembre pour déterminer le montant des dommages et intérêts.La start-up risquait d’être condamnée à débourser une somme bien supérieure à celle décidée avec les détenteurs de droit, au point de mettre en péril son existence même.L’accord “va assurer à chaque (plaignant) une indemnisation significative”, a fait valoir Justin Nelson, “et il établit un précédent en matière de paiement des détenteurs de droits.”De nombreux autres dossiers sont encore en cours devant des tribunaux américains, initiés par des écrivains, musiciens ou éditeurs de presse pour utilisation non autorisée de leur production.Vendredi, deux écrivains ont lancé un recours, qu’ils souhaitent collectif, contre Apple, accusant le géant de la Silicon Valley d’avoir utilisé des oeuvres contenues dans des bibliothèques pirates pour entraîner les modèles d’IA intégrés dans ses appareils.La plupart des grands acteurs de l’IA générative s’appuient sur la notion juridique d’utilisation équitable (“fair use” en anglais), susceptible de limiter l’application du droit de propriété intellectuelle.Dans sa décision de juin, le juge Alsup avait estimé qu’en entraînant ses modèles d’IA, baptisés Claude, avec des milliers de livres, Anthropic s’inscrivait dans le cadre de l’utilisation équitable.”Le principe juridique selon lequel le développement de l’IA sur des oeuvres protégées relève d’une utilisation équitable demeure intact”, a souligné la porte-parole d’Anthropic.Cet accord “ne fait que régler un différend sur la façon dont certains documents ont été obtenus”, a-t-elle poursuivi.En juin, dans une autre affaire de ce type, concernant Meta, devant la même juridiction, un autre magistrat fédéral avait donné raison au géant des réseaux sociaux, mais tout en expliquant que les plaignants auraient pu soulever des arguments recevables.Les créateurs de contenu, qu’il s’agisse de musique, de livres ou d’articles, s’inquiètent de voir la valeur marchande de leur travail s’effondrer avec l’émergence des interfaces d’IA générative.”Nous espérons qu’il s’agisse du premier exemple d’une longue série de sociétés d’IA à qui on demande des comptes pour le vol de contenu créatif”, a réagi l’organisation Human Artistry Campaign, qui milite pour un développement responsable de l’IA.”Ce n’est qu’un début”, a écrit l’association sur X, “mais il est marquant et historique.”

Peu d’embauches, plus de chômage: l’emploi en berne aux Etats-Unis

Le marché du travail américain est en perte de vitesse, selon un rapport officiel publié vendredi que le président Donald Trump juge peu fiable, confiant dans les retombées positives de ses politiques.La première économie mondiale a créé 22.000 emplois en août, un niveau bien inférieur à ce à quoi les Etats-Unis étaient habitués, selon la publication du service statistiques du ministère américain du Travail (BLS).Les analystes s’attendaient à 75.000 créations d’emplois, selon le consensus publié par MarketWatch.Le taux de chômage a progressé, à 4,3% contre 4,2% en juillet et 4,1% en juin. Il s’agit du plus haut niveau depuis l’automne 2021.”Ils (les auteurs du rapport, ndlr) disent qu’on perd des emplois et le mois suivant ils disent, au fait, on a une correction (des chiffres)”, a cherché à relativiser Donald Trump depuis le Bureau ovale.Une réaction bien différente du mois dernier. Le précédent rapport du BLS, déjà considéré comme décevant, avait mis en rogne le président qui avait alors limogé la directrice du service statistiques. Selon lui, les chiffres avaient forcément été “bidonnés” de manière partisane pour saper son bilan.L’initiative avait stupéfait économistes et opposants politiques, ces derniers l’accusant d’essayer de faire taire le messager plutôt que d’affronter les conséquences de ses politiques, notamment ses droits de douane massifs qui bousculent les chaînes de production.Donald Trump n’a pas renouvelé vendredi ses accusations de manipulation politique.A ses côtés à la Maison Blanche, son conseiller économique Kevin Hassett a affirmé qu’il s’attendait lui aussi à voir les chiffres d’août révisés à la hausse. Et que la présidence “avait hâte d’avoir une nouvelle direction (au BLS) qui rende les chiffres plus fiables”.Plus tôt dans la journée, le président américain avait rejeté la faute sur le patron de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell, affirmant sur son réseau Truth Social qu’il “aurait dû baisser les taux d’intérêt il y a longtemps”.Le “programme procroissance” de l’exécutif “continue d’être freiné par le refus stupide de Jerome +Trop tard+ Powell d’admettre que le président Trump a raison sur tout”, a aussi cinglé sur X sa porte-parole Karoline Leavitt.- Plus de destructions que de créations en juin -Le rapport de juillet, qui avait fâché Donald Trump, comportait d’importantes révisions à la baisse du nombre d’emplois qui avaient été créés les mois précédents – montrant que le marché du travail résistait moins bien que ce qui avait été jusque-là imaginé.Les chiffres publiés vendredi contiennent de nouvelles révisions, de moindre ampleur toutefois.La plus notable concerne le mois de juin, où la tendance auparavant légèrement positive est devenue négative, avec 13.000 destructions d’emplois sur la période.Plus le tableau se précise, plus il montre un marché du travail en perte de vitesse.Le secteur industriel, dont le redressement est une des priorités du gouvernement, a détruit plus d’emplois qu’il n’en a créé ces derniers mois.La santé est un des rares domaines qui embauche encore.”Les Etats-Unis n’ont quasiment pas créé d’emplois au cours des quatre derniers mois. Cela touche aussi bien les cadres que les ouvriers”, observe Heather Long, économiste pour la banque Navy Federal Credit Union, pour qui une baisse des taux de Fed s’impose afin d’éviter une récession.La prochaine réunion de la banque centrale des Etats-Unis se tient les 16 et 17 septembre.Les investisseurs considèrent maintenant une baisse des taux comme acquise: ils parient tous dessus, selon l’outil de veille de CME, FedWatch.La question est maintenant de savoir si la diminution sera d’un quart de point – la Fed avançant généralement à petits pas – ou si les banquiers centraux décideront que la situation impose d’aller plus vite, en baissant les taux directeurs d’un demi-point.Les taux de la Fed, qui guident les coûts d’emprunt, sont au même niveau depuis décembre, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Wall Street avait initialement bien accueilli le rapport sur l’emploi et la perspective accrue d’une prochaine baisse de taux, les marchés appréciant quand l’argent devient moins cher, y voyant du carburant pour l’économie. La confiance s’est ensuite affaissée, les investisseurs semblant redouter de voir la première économie mondiale durablement dans une mauvaise passe.

USA : près de 500 personnes, en majorité des Sud-Coréens, arrêtées dans une usine Hyundai-LG

Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis.Le raid, mené jeudi, résulte d’une “enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales”, a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de “la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)”, a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie.Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se “trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale” et “travaillaient illégalement”, a affirmé M. Schrank, soulignant que la “majorité” d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne.Le président américain Donald Trump, interrogé par la presse vendredi après-midi dans le Bureau ovale, a déclaré: “Je dirai qu’il s’agissait d’étrangers en situation d’illégalité, et que (la police de l’immigration) faisait simplement son travail”.Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être “au courant du récent incident” dans cette usine, “surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques” de cette affaire.”A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n’était directement employée par le groupe Hyundai”, a-t-il poursuivi, assurant donner “priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations”.De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre “de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes”.”Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes”, a ajouté cette entreprise.La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis.- Mission diplomatique -Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu'”environ 300 Sud-Coréens” avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie.De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu’à 450 personnes au total.Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d’état d’une descente de police sur le “site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie”.”Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention”, avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère.Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation.Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul “de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets” concernant cette affaire.En juillet, la Corée du Sud s’était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump.Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays.Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains.D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 “étrangers en situation irrégulière” au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG.Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028.L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu’à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031.

Wall Street termine dans le rouge après un emploi américain atone

La Bourse de New York a clôturé en baisse vendredi après la dégradation du marché du travail en août aux Etats-Unis, l’inquiétude d’un ralentissement économique prenant le pas sur l’optimisme quant à une baisse des taux de la Fed.Le Dow Jones a reculé de 0,48% et l’indice élargi S&P 500 a perdu 0,32%. L’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a terminé proche de l’équilibre (-0,03%).La place américaine se montre quelque peu “angoissée” face à un possible “ralentissement économique” aux Etats-Unis, a souligné Jose Torres, analyste d’Interactive Brokers.Le marché du travail a continué à se dégrader en août aux Etats-Unis, avec un taux de chômage en progression, à 4,3%, selon les données officielles publiées vendredi par le ministère du Travail américain.La première économie mondiale a créé seulement 22.000 emplois le mois dernier, un niveau bien inférieur à ceux auxquels les Etats-Unis étaient habitués. Les analystes s’attendaient à 75.000 créations d’emploi, selon le consensus publié par MarketWatch.Les investisseurs demeurent prudents, ne connaissant pour le moment pas encore “toutes les implications de cette faiblesse persistante du marché du travail”, notent les analystes de Briefing.com.Le flou autour des droits de douane de Donald Trump risque de continuer à freiner les embauches, a relevé par ailleurs Art Hogan, analyste de B. Riley Wealth Management.Mais ce rapport sur l’emploi donne aussi le feu vert à un assouplissement monétaire de la part de la banque centrale américaine (Fed) lors de sa réunion de septembre, avec la possibilité d’un futur coup de fouet pour l’économie.Il “laisse également entendre que d’autres mesures seront nécessaires pour stabiliser le marché du travail avant la fin de l’année”, a noté Samuel Tombs, analyste de Pantheon Macroeconomics.Les acteurs du marché s’attendaient déjà à ce que le Fed réduise ses taux dans une fourchette de 4,00% à 4,25% lors de sa prochaine réunion.Désormais, ils sont aussi une majorité à anticiper d’autres baisses lors des réunions d’octobre et de décembre, selon l’outil de veille FedWatch CME.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, les taux d’intérêt ont nettement reculé. Vers 20H15, le rendement de l’obligation d’Etat américaine à échéance 10 ans tombait à 4,09%, contre 4,16% jeudi en clôture. A deux ans, il reculait à 3,52% contre 3,59%.Au tableau des valeurs, le géant des semi-conducteurs Broadcom a brillé (+9,41% à 334,89 dollars) après l’annonce de résultats supérieurs aux attentes pour le troisième trimestre de son exercice décalé, tant au niveau de son chiffre d’affaires que de son bénéfice net par action. Le groupe pharmaceutique Kenvue a chuté (-9,15% à 18,66 dollars) après parution d’informations de presse assurant que le ministre américain de la Santé pourrait lier son médicament phare, le Tylenol, au développement de l’autisme chez l’enfant.Selon le Wall Street Journal, le ministre américain de la Santé Robert Kennedy Jr, contesté pour ses positions antivaccins, s’apprêterait à lier la prise d’acétaminophène (ou paracétamol) – principe actif du Tylenol aux Etats-Unis ou Doliprane en France – chez les femmes enceintes au développement de troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant, dont l’autisme.Le spécialiste des véhicules électriques Tesla (+3,64% à 350,84 dollars) a été recherché après que son conseil d’administration a proposé un plan de rémunération inédit sur dix ans pour son patron Elon Musk, qui pourrait lui rapporter plus de 1.000 milliards de dollars, sous conditions, et renforcer son contrôle sur l’entreprise.L’équipementier sportif Lululemon Athletica a plongé (-18,58% à 167,80 dollars) en raison de prévisions ne convainquant pas les analystes. L’entreprise s’attend à un bénéfice net par action compris entre 12,77 et 12,97 dollars pour l’année complète, alors que les anticipations étaient de 14,15 dollars.

L’UE sanctionne Google d’une amende de près de 3 milliards d’euros malgré les menaces de Trump

Faisant fi des ultimatums de Donald Trump, la Commission européenne a finalement infligé vendredi une amende de 2,95 milliards d’euros à Google, suscitant la réaction furieuse immédiate du président américain qui a promis des représailles. L’exécutif européen a sanctionné le géant américain de la tech pour avoir abusé de sa position dominante dans le secteur de la publicité en ligne (ou Adtech), sans pour autant exiger une scission des activités du groupe dans ce domaine.Cette scission avait en revanche été réclamée en mai par le gouvernement américain lui-même devant une cour fédérale en Virginie, qui a reconnu que Google maintenait illégalement un monopole sur la publicité numérique. La sanction de la justice américaine est encore en cours d’examen, avec des audience prévues fin septembre.La sanction européenne, que Google a aussitôt annoncé vouloir contester, avait été retardée en début de semaine, sur fond de tensions entre l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis, comme l’avait confirmé mercredi à l’AFP une source au sein de la Commission.”L’Europe a +attaqué+ aujourd’hui une autre grande entreprise américaine, Google”, a protesté dès vendredi Donald Trump, sur son réseau Truth Social, en menaçant de riposter avec des sanctions commerciales.Le président américain assure dans le même message que si l’UE ne revient pas sur les amendes “injustes” infligées à Google, ainsi qu’à Apple, il serait “contraint” de déclencher un mécanisme de droits de douane punitifs, la “Section 301”.Le 26 août déjà, Donald Trump avait vigoureusement menacé les pays ou organisations régulant le secteur de la tech de leur imposer des droits de douane et des restrictions à l’exportation.S’il n’avait pas cité l’UE, celle-ci dispose de fait de l’arsenal juridique de régulation le plus puissant au monde, alimentant les débats en Europe sur le risque de représailles en cas de sanctions contre des sociétés américaines.L’UE avait rétorqué avoir “le droit souverain” de réglementer la tech.- “Amende injustifiée” -Dans une déclaration à l’AFP, Google a pourfendu la sanction de la Commission.”La décision de la Commission européenne à propos de nos services Adtech est mauvaise et nous en ferons appel. Elle nous impose une amende injustifiée, et des changements qui vont nuire à des milliers d’entreprises européennes en leur compliquant la tâche pour gagner de l’argent”, a déclaré Lee-Anne Mulholland, vice-présidente de Google chargée des affaires réglementaires.C’est la troisième sanction majeure prononcée cette semaine contre Google, filiale d’Alphabet.Le groupe a été condamné mercredi aux Etats-Unis à verser 425,7 millions de dollars de dommages à près de 100 millions d’utilisateurs pour atteinte à leur vie privée, selon la décision d’une cour fédérale de San Francisco.Et le même jour, il a écopé d’une amende, record en France, de 325 millions d’euros infligée par l’autorité française de contrôle du respect de la vie privée (Cnil) pour des manquements en matière de publicités et de cookies.- Une scission pas écartée -En revanche, le groupe a remporté une victoire judiciaire majeure mardi aux Etats-Unis. Un juge de Washington lui a imposé des exigences strictes sur le partage des données afin de rétablir l’équité dans la concurrence sur la recherche en ligne, mais sans l’obliger à céder son navigateur phare Chrome, comme l’exigeait le gouvernement américain.Dans le dossier Adtech, ouvert en 2021, la Commission européenne a renoncé elle aussi à imposer une scission d’activités. Mais elle n’exclut pas d’y recourir si les engagements du groupe pour remédier aux atteintes à la concurrence ne lui convenaient pas. Dans sa décision annoncée vendredi, elle a donné 60 jours à l’entreprise pour lui répondre.”Si elle ne le fait pas, nous n’hésiterons pas à imposer des mesures correctives fortes”, a lancé la commissaire à la Concurrence, Teresa Ribera.Dans un communiqué, le conseil des éditeurs européens (EPC), représentant les intérêts de plusieurs éditeurs de presse dont The Guardian, Alex Springer ou Rossel, à l’origine de l’enquête de l’UE, a estimé que seule une cession pourrait mettre fin aux entraves à la concurrence de Google.Ce n’est pas la première fois que la Commission, gendarme de la concurrence de l’UE, prononce une sanction contre le groupe de Mountain View, dans la Silicon Valley.Elle lui avait infligé une amende de 4,1 milliards d’euros en 2018 pour abus de position dominante du système d’exploitation Android, et une autre de 2,4 milliards d’euros en 2017 pour pratiques anticoncurrentielles sur les comparateurs de prix.

La Bourse de Paris recule, entre incertitude politique et emploi américain

La Bourse de Paris a reculé vendredi, les yeux rivés sur l’incertitude politique en France et digérant la dégradation du marché du travail en août aux Etats-Unis, qui accroît la crainte d’un ralentissement de la première économie mondiale.Le CAC 40 a perdu 0,31% à 7.674,78 points. Jeudi, il avait cédé 0,27%.Sur l’ensemble de la semaine, il a perdu 0,38%.”Les marchés sont dans l’attentisme, avant le vote de confiance du gouvernement de François Bayrou”, alors qu'”aucun consensus politique ne semble se dessiner”, explique Pierre-Alexis Dumont, directeur des investissements chez Sycomore.Lundi après-midi, M. Bayrou engagera la responsabilité de son gouvernement sur une déclaration de politique générale portant sur le “constat” de l’endettement et l’ampleur du remède à administrer dans les budgets 2026.Son avenir ne semble tenir qu’à un fil car l’ensemble des oppositions ont déjà annoncé qu’elles ne voteraient pas la confiance.Autre point d’attention majeur des marchés: les derniers chiffres de l’emploi américain.Le marché du travail a continué de se dégrader en août dans la première économie mondiale, avec un taux de chômage en progression à 4,3%, selon les données officielles publiées vendredi.Les Etats-Unis n’ont créé que 22.000 emplois le mois dernier, un niveau bien inférieur à ce à quoi ils sont habitués. Les analystes s’attendaient à 75.000 créations d’emploi, selon le consensus publié par MarketWatch.Dans ce contexte, les marchés d’actions “actent le ralentissement de l’économie”, d’où leur recul, estime Pierre-Alexis Dumont.En revanche “ce rapport sur l’emploi garantit pratiquement une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) en septembre”, estime Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.Cela “donnerait davantage de manoeuvre à la Banque centrale européenne pour réduire elle même ses taux prochainement”, estime Pierre-Alexis Dumont.Résultat, les taux d’intérêt des Etats européens ont nettement reculé: le rendement de l’emprunt français à échéance dix ans, référence, a atteint 3,45%, contre 3,49% la veille en clôture.Meilleure recommandation pour STMicroelectronicsSTMicroelectronics a pris 3,82% à 22,95 euros, BNP Paribas Exane ayant relevé sa recommandation de “neutre” à “surperformance”.

Musk promis à un pactole dépassant 1.000 milliards de dollars s’il mène Tesla au triomphe

Elon Musk, actuellement l’homme le plus riche du monde, pourrait être le premier à avoir une fortune personnelle dépassant les 1.000 milliards de dollars grâce au nouveau plan de rémunération concocté par le conseil d’administration de Tesla.Ce plan d’une durée de dix ans, qui va être soumis à l’assemblée générale des actionnaires le 6 novembre, prévoit l’octroi d’actions à Elon Musk en fonction d’une multitude d’objectifs répartis en douze tranches calendaires, d’après un document boursier publié vendredi.Il pourrait recevoir à terme jusqu’à 12% du capital actuel, mais à condition d'”une croissance stratosphérique” de Tesla ponctuée par une valorisation boursière inédite de 8.500 milliards de dollars (à peine plus de 1.000 milliards actuellement).Cela représenterait plus du double du record actuel, détenu par le champion américain des puces électroniques Nvidia.Vers 15H30 GMT, l’action Tesla gagnait 3,01% à la Bourse de New York. Elle a toujours été extrêmement volatile. Les ventes du spécialiste des véhicules électriques souffrent d’une concurrence accrue – tout particulièrement du géant chinois BYD qui devrait lui ravir le premier rang mondial en 2025 -, d’une gamme vieillissante et des prises de position politiques de son patron, en particulier son ancienne proximité avec Donald Trump.S’il réalise les objectifs les plus ambitieux, Elon Musk atteindrait un niveau de patrimoine jamais vu dans l’histoire – sa fortune est estimée actuellement à environ 430 milliards de dollars – et renforcerait aussi son contrôle de Tesla en portant sa participation autour de 25%.Selon sa dernière déclaration auprès du gendarme boursier (SEC), il détenait au 30 décembre 2024 près de 411 millions d’actions soit environ 12,72% du total en circulation.Le conseil d’administration a fixé moult conditions à ce généreux “pay package”. Si, par exemple, la capitalisation de Tesla atteint 2.000 milliards de dollars, Elon Musk obtiendra des actions valorisées environ 20 milliards de dollars.- “Retenir” Musk -Ce plan a été “conçu pour retenir” Elon Musk au sein du groupe, selon le conseil d’administration.Les analystes de Wedbush le considèrent comme une “étape cruciale pour conserver Musk en tant que patron au moins jusqu’en 2030”, tout en soulignant les “obstacles” tant financiers que commerciaux que le milliardaire va devoir franchir pour récupérer cet énorme pactole.Et de citer les objectifs “agressifs” en termes de bénéfice d’exploitation à données comparables – atteindre 400 milliards et les maintenir pendant quatre trimestres consécutifs – malgré de “lourds investissements en recherche et développement”, ou encore la nécessité d’avoir vendu vingt millions de véhicules – il a fabriqué en juin son huit millionnième véhicule – dont dix millions d’abonnements actifs au FSD (conduite autonome).Le conseil souhaite également qu’un million de robots humanoïdes Optimus soient livrés et qu’un million de robotaxis soient en opération commerciale. Ce service de taxi sans chauffeur a commencé à Austin (Texas), siège du groupe, en juin et des essais viennent de débuter à New York.”Nous pensons que c’est une décision intelligente du conseil car Musk est le plus gros atout de Tesla”, a relevé Wedbush, estimant “crucial” de l’y retenir “au moment le plus critique de l’histoire de Tesla”.La rémunération de Musk chez Tesla – il détient aussi, entre autres, le réseau social X désormais intégré à la startup d’intelligence artificielle xAI et la société spatiale SpaceX -, fait l’objet d’une bataille judiciaire depuis plusieurs années.Un précédent plan de rémunération, validé en 2018 en AG et estimé à l’époque à 56 milliards de dollars, a été annulé en janvier 2024 par une juge du Delaware, saisie par un actionnaire.Selon la juge, les actionnaires avaient reçu des informations “erronées” et “trompeuses” au sujet du conseil d’administration et du comité de rémunération, en amont de l’assemblée générale ayant approuvé le plan.Ce dernier a néanmoins de nouveau été validé par les actionnaires en juin 2024, puis encore rejeté par la justice du Delaware en décembre. Tesla a fait appel.”La rémunération d’Elon Musk continue de se trouver dans un vide juridique malgré deux votes distincts des actionnaires qui l’ont largement soutenue”, avait relevé l’entreprise.En attendant, le constructeur automobile a accordé 96 millions d’actions supplémentaires en août à Elon Musk pour une valeur d’environ 29 milliards de dollars. Ce qui a porté sa participation à 15,70%.

Les Bourses européennes terminent en recul

Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi, après la dégradation du marché du travail en août aux Etats-Unis, qui accroît la crainte d’un ralentissement dans la première économie mondiale.Paris a perdu 0,31%, Francfort 0,73% et Milan 0,91%. Londres est restée à l’équilibre (-0,09%).

Wall Street profite des anticipations de baisse des taux de la Fed

La Bourse de New York évoluait dans le vert vendredi, affichant son optimisme quant à la possibilité que la banque centrale américaine (Fed) procède à un net assouplissement monétaire dans les prochains mois après la publication d’un emploi atone aux Etats-Unis.Vers 13H55 GMT, le Dow Jones prenait 0,13%, l’indice Nasdaq gagnait 0,56% et l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,25%.La première économie mondiale a créé 22.000 emplois en août, un niveau bien inférieur à ce à quoi les Etats-Unis étaient habitués, selon le ministère du Travail. Les analystes s’attendaient à 75.000 créations d’emplois, selon le consensus publié par MarketWatch.Le taux de chômage a progressé à 4,3% contre 4,2% en juillet et 4,1% en juin. Il s’agit du plus haut niveau depuis l’automne 2021.”Ce n’est certainement pas un bon chiffre”, commente auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers. Mais cela ne plombe pas pour autant la place américaine, qui “considère que les mauvaises nouvelles, mais qui ne sont pas dramatiques, sont acceptables”.Dans ce cas précis selon M. Sosnick, “la réaction des rendements obligataires nous indique que le marché anticipe certainement de nouvelles baisses” de taux de la Réserve fédérale, ce qui est vu d’un bon Å“il par les investisseurs car cela devrait donner un coup de fouet à l’économie.Vers 13H55 GMT, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans tombait à 4,08%, contre 4,16% jeudi en clôture, au plus bas depuis avril. A deux ans, l’échéance la plus sensible aux évolutions de la politique monétaire, il chutait à 3,48% contre 3,59%. Le rendement à 30 ans s’établissait à 4,79% contre 4,85%, ce qui indique que les investisseurs “ne s’attendent pas à ce que l’inflation pose problème” malgré les perspectives d’assouplissement monétaire, estime Steve Sosnick.Selon l’outil de veille FedWatch de CME, les experts anticipent désormais que les taux de la Fed auront baissé de trois quarts de point de pourcentage d’ici à la fin de l’année.En parallèle, “nous avons reçu de bonnes nouvelles de la part de grandes valorisations, ce qui va certainement aider le marché” à poursuivre sa hausse vendredi, remarque M. Sosnick.Le géant des semiconducteurs Broadcom (+11,57% à 341,53 dollars) bondissait à l’annonce de résultats supérieurs aux attentes pour le troisième trimestre de son exercice décalé, tant au niveau de son chiffre d’affaires que de son bénéfice net par action. L’entreprise a aussi annoncé des prévisions au-delà des anticipations des analystes et a assuré qu’elle avait conclu un accord pour fournir pour 10 milliards de dollars de puces à un nouveau client, dont l’identité n’a pas été révélée.”Il y avait une certaine nervosité concernant le ralentissement des dépenses en intelligence artificielle (IA), mais Broadcom nous a indiqué hier que ce ralentissement ne serait peut-être pas généralisé”, souligne Steve Sosnick.Le spécialiste des véhicules électriques Tesla (+4,76% à 354,65 dollars) était recherché après que son conseil d’administration a proposé un plan de rémunération inédit pour son patron Elon Musk, qui pourrait lui rapporter plus de 1.000 milliards de dollars, sous conditions, et renforcer son contrôle sur l’entreprise.Ayant lui aussi publié ses résultats jeudi après la clôture de Wall Street, l’équipementier sportif Lululemon Athletica (-15,26% à 174,25 dollars) plongeait en raison de prévisions ne convainquant pas les analystes. L’entreprise s’attend à un bénéfice net par action compris entre 12,77 et 12,97 dollars pour l’année complète, alors que les anticipations étaient de 14,15 dollars.

L’Europe lance Jupiter, son supercalculateur destiné à rattraper son retard dans l’IA

“Priorité absolue”: le chancelier allemand Friedrich Merz a lancé vendredi Jupiter, le premier ordinateur géant et ultra-rapide en Europe, destiné à combler le retard des Européens sur la Etats-Unis et la Chine dans l’intelligence artificielle (IA).- Jupiter, c’est quoi ? – Basé dans la commune de Jülich (Allemagne), à l’ouest de Cologne, Jupiter est le premier supercalculateur “exascale” du Vieux continent, capable d’effectuer au moins un quintillion de calculs par seconde, soit un milliard de milliards.”C’est comme si 10 millions d’ordinateurs portables classiques étaient utilisés en même temps, empilés jusqu’à une hauteur de 300 kilomètres”, a comparé le chancelier allemand vendredi lors de l’inauguration du supercalculateur.Les États-Unis disposent déjà de trois machines de ce type, toutes exploitées par le Département de l’énergie.Jupiter occupe une surface de près de 3.600 mètres carrés – soit environ la moitié d’un terrain de football – avec des rangées de processeurs et environ 24.000 puces du géant américain Nvidia, prisées par l’industrie de l’intelligence artificielle.Le supercalculateur, élaboré par le groupe français Atos pour un budget de 500 millions euros, financé à parts égales par l’Union européenne et l’Allemagne, est le premier ordinateur exascale d’Europe, et le quatrième dans le monde d’après les données connues.Sa puissance de calcul colossale représente “aujourd’hui ce qui se fait de plus puissant au monde sur des ordinateurs qui permettent de faire des calculs” , commente auprès de l’AFP Emmanuel Le Roux, dirigeant de l’activité Advanced computing d’Atos.- Course à l’IA -Jupiter est le premier supercalculateur pouvant être considéré comme compétitif à l’international, selon Thomas Lippert, directeur du centre de recherches de Jülich.”Les États-Unis et la Chine se livrent une course au coude-à-coude dans une économie mondiale portée par l’intelligence artificielle”, mais l’Allemagne et l’Europe ont “toutes les chances de rattraper” leur retard, selon le chancelier allemand, qui a salué un “projet pionnier historique européen”.Selon un rapport de l’Université de Stanford (États-Unis) publié cette année, les institutions américaines ont produit en 2024 40 modèles d’IA “notables”, c’est-à-dire particulièrement influents, contre 15 pour la Chine et trois pour l’Europe.Aussi, le nouveau système est “très significatif” pour les efforts européens dans l’entraînement de modèles d’IA, assure Jose Maria Cela, chercheur au Supercomputing Center à Barcelone (Espagne).”La performance d’un modèle d’IA dépend directement de la puissance de calcul de l’ordinateur utilisé”, déclare-t-il à l’AFP, ajoutant que l’Europe souffre d’un “déficit” de systèmes de cette taille.Jupiter fournit ainsi la puissance de calcul nécessaire pour entraîner efficacement les modèles de langage de grande taille (LLM) produisant d’énormes volumes de textes et utilisés dans des chatbots génératifs comme ChatGPT ou Gemini.En Allemagne et en Europe, “disposer de capacités de calcul souveraines, au niveau de nos concurrents internationaux, est une question de compétitivité autant que de sécurité nationale”, a martelé M. Merz.Cependant, du fait de ses nombreuses puces Nvidia, Jupiter reste fortement dépendant de la technologie américaine, et cela alors que les sujets de discordes entre les États-Unis et l’Europe se sont multipliés.- Quels autres usages ? -Les chercheurs souhaitent aussi employer Jupiter pour créer des prévisions climatiques plus détaillées et sur le long terme, afin d’anticiper avec plus de précision des phénomènes extrêmes comme les vagues de chaleur.”Avec les modèles météo d’aujourd’hui, on peut simuler les évolutions du climat dans 10 ans. Avec Jupiter, les scientifiques estiment qu’ils vont pouvoir aller minimum à 30 ans, et sur certains modèles, peut-être même jusqu’à 100 ans “, explique Emmanuel Le Roux.La machine pourra également aider la recherche sur la transition énergétique, par exemple en simulant les flux d’air autour des éoliennes pour optimiser leur conception.Dans la santé, il pourrait servir à simuler les processus cérébraux de manière plus réaliste, pour le développement de médicaments contre des maladies comme Alzheimer.