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Wall Street sur ses gardes, entre valorisations records et incertitudes commerciales

La Bourse de New York a ouvert en baisse jeudi, toujours attentive aux niveaux élevés de valorisation des géants technologiques et quelque peu prudente face au scepticisme de la Cour suprême des Etats-Unis sur les droits de douane de Donald Trump.Dans les premiers échanges, le Dow Jones lâchait 0,04%, l’indice Nasdaq perdait 0,28% et l’indice élargi S&P 500 cédait 0,15%.

Allemagne : Merz soutient la Commission européenne contre l’acier subventionné de Chine

Le chancelier Friedrich Merz a apporté jeudi le soutien de l’Allemagne aux plans de la Commission européenne pour réduire les importations d’acier subventionné, en provenance de Chine notamment, en recourant, entre autres, à des droits de douane accrus.”La Commission a déjà formulé des premières propositions, qui vont dans la bonne direction. Je m’engagerai pleinement (pour les) soutenir”, a déclaré le chancelier en clôture d’un sommet de crise sur le secteur à Berlin.L’Europe, en particulier l’Allemagne, fait face aux droits de douane imposés par les États-Unis, et aux “flux commerciaux détournés”, notamment en provenance d’Asie et “plus particulièrement de Chine, qui inondent les marchés avec de l’acier subventionné”, a souligné le chancelier devant la presse.”Il est donc nécessaire de mettre en place une protection efficace”, a poursuivi M.Merz, qui s’est dit prêt à s’engager pour “réduire les quotas d’importation et augmenter les droits de douane sur les volumes excédant ces quotas”, comme Bruxelles l’envisage.Selon les propositions émanant de la Commission européenne début octobre, les quotas d’importation d’acier étranger qui peuvent être importés chaque année dans l’UE sans droits de douane seront réduits de 47 %, à 18,3 millions de tonnes, et les droits sur les volumes excédentaires passeront de 25 % à 50 %.”Le débat a même porté sur la possibilité d’accélérer le processus avec la France”, a souligné de son côté le ministre social-démocrate des Finances et vice-chancelier Lars Klingbeil. “C’est exactement la bonne voie”, a renchéri Jürgen Kerner, vice-président du syndicat de la métallurgie IG Metall.M. Merz veut par ailleurs s’engager pour protéger des importations de “tous les producteurs ne respectant pas les accords internationaux sur les réductions de CO₂, via le CBAM, le mécanisme de taxation aux frontières”.Lors de ce sommet de crise à Berlin, des représentants d’entreprises et de syndicats ainsi que plusieurs ministres-présidents des régions sidérurgiques ont cherché les voies pour préserver la filière en Allemagne et en Europe.”Les entreprises traversent une crise existentielle”, a martelé le chancelier.Le conglomérat allemand Thyssenkrupp négocie la cession de sa division acier en difficulté à l’Indien Jindal Steel.Pour aider le secteur, Berlin veut mettre en place un tarif industriel pour l’électricité, en discussion à Bruxelles, qui pourrait être appliqué dès 2026 en Allemagne.Cela doit faciliter la transition vers une production d’acier climatiquement neutre.”Nous devons protéger nos marchés et nos producteurs”, a-t-il conclu. M. Merz a salué à cet égard la décision de l’opérateur ferroviaire allemand Deutsche Bahn qui a demandé d’accorder une préférence à l’acier européen pour le renouvellement du réseau ferroviaire.

Vedette de la tech française, Doctolib sanctionnée pour des pratiques anticoncurrentielles

La vedette de la tech française Doctolib a écopé d’une amende de 4,665 millions d’euros pour des pratiques anticoncurrentielles, qui vient écorner l’image d’une des rares start-up françaises à avoir imposé sa marque auprès du grand public.Doctolib, qui vend ses services aux soignants, “a délibérément mis en oeuvre plusieurs pratiques anticoncurrentielles (…) répondant à une stratégie anticoncurrentielle globale, structurée et cohérente visant à verrouiller les marchés concernés et évincer les entreprises concurrentes”, a indiqué dans un communiqué l’Autorité de la Concurrence, qui a sanctionné l’entreprise.Doctolib, qui redoutait la décision de l’Autorité, a immédiatement réagi, annonçant  dans un communiqué qu’elle faisait appel de cette décision qui “présente une lecture erronée de notre activité et de notre secteur”.L’entreprise est visée pour son activité sur ses marchés phare de la prise de rendez-vous en ligne, et de la téléconsultation, qu’elle domine très largement selon les chiffres de l’Autorité : “de 70 à 90% de part de marché” pour le rendez-vous en ligne, et “plus de 40%” de part de marché sur la téléconsultation.L’Autorité de la concurrence lui reproche des clauses obligeant le soignant à ne recourir qu’à son service, à l’exclusion des autres, et des ventes liées, en imposant par exemple aux soignants voulant souscrire à l’offre de téléconsultation de souscrire au service de rendez-vous en ligne.L’Autorité de la concurrence reproche également à Doctolib d’avoir acheté en 2018 son principal concurrent, “MonDocteur”, ouvrant la voie, selon elle, à des hausses de tarifs régulières par la suite.”Concrètement pour les nouveaux clients les tarifs sont passés de 109 euros mensuels au moment de l’acquisition à 129 euros en mars 2019 puis 139 euros en mars 2021 et à 149 euros en mars 2023″, a indiqué Fabienne Siredey-Garnier, la vice-présidente de l’Autorité.La décision est la “conséquence d’une plainte vieille de 2019”, déposée par un de (ses) “concurrents historiques” sur le marché du logiciel médical (NDLR Cegedim), a de son côté déploré Doctolib.Doctolib conteste les griefs de l’Autorité. Sur la vente liée par exemple, “déconnecter” l’offre de téléconsultation de l’offre de rendez-vous en ligne “aboutirait à des difficultés conséquentes pour le suivi des patients et l’activité quotidienne des soignants”, affirme-t-elle.Quant au rachat de “MonDocteur”, qui équipait à l’époque “2% des soignants”, il s’agissait “d’une opération de croissance externe qui est d’une banalité absolue dans la vie d’une entreprise”, a estimé l’entreprise.- “Killer le produit” -La décision est exécutoire, et Doctolib devra donc payer au Trésor public le montant de l’amende, quitte à la récupérer, avec les intérêts, si la cour d’appel de Paris compétente pour juger son appel lui donne raison.Par ailleurs, Doctolib doit mettre fin dès maintenant aux pratiques anticoncurrentielles identifiées par la décision qui continueraient de subsister, notamment en matière de vente liée, a souligné l’Autorité. Dans cette affaire, l’Autorité avait rassemblé, notamment lors d’une perquisition en 2021, de nombreux documents internes étayant ses accusations.Au moment du rachat de MonDocteur, des documents internes évoquent ainsi la volonté de “killer le produit” pour arriver à la “disparition” du concurrent, indique l’Autorité.Doctolib, qui a été fondée en 2013, compte aujourd’hui environ 3.000 salariés. Son chiffre d’affaires annuel a atteint 348 millions d’euros en 2024.”Doctolib est un grand succès français, un grand succès technologique et commercial”, a estimé le président de l’Autorité de la Concurrence, Benoit Coeuré. Mais “notre décision rappelle que nul n’est censé ignorer la loi”, a-t-il ajouté.

Parfum de crise gouvernementale en Belgique autour du budget

Le gouvernement belge chutera-t-il jeudi ? Le Premier ministre Bart De Wever a donné un ton dramatique aux débats budgétaires en fixant à ses partenaires de coalition cette date butoir pour conclure un accord sur un gros effort d’économies réclamé depuis des semaines.La Belgique affiche un des pires niveaux d’endettement de la zone euro, avec la Grèce, l’Italie et la France, où le gouvernement est aussi à la peine sur la question de l’assainissement des finances publiques.Au pouvoir à Bruxelles depuis février, le conservateur flamand Bart De Wever compte revenir dans les clous européens grâce à une série de réformes inédites sur la libéralisation du marché du travail, les droits au chômage ou les retraites.Mais les cinq partis de la coalition se divisent sur l’ampleur des réformes, ainsi que sur la manière de réaliser les nouvelles économies budgétaires en parallèle à une forte augmentation des dépenses militaires, sur fond de menace russe.Bart De Wever a mis la barre haut en exigeant que l’Etat fédéral économise 10 milliards d’euros sur le reste de la législature (2026-2029), via la réduction de certaines allocations et dépenses de santé mais aussi un relèvement de la TVA.Il se heurte en particulier aux libéraux francophones du Mouvement réformateur (MR), pourtant ses principaux partenaires de droite mais qui refusent fermement toute hausse de la fiscalité.Fin octobre, il a prévenu que faute d’accord à présenter aux députés le 6 novembre, il irait “faire rapport” au roi Philippe de cette impasse politique, une manière de faire planer le spectre d’une démission, même si d’autre scénarios, tels que la fixation d’une nouvelle échéance, restent bien sûr possibles.Jeudi matin, le Palais royal a confirmé qu’une audience avec Bart De Wever était prévue à 13H00.- “Dette horrible” -Le scénario d’une chute du gouvernement au bout de seulement neuf mois est-il crédible ?Dans le camp du Premier ministre l’ultimatum est surtout vu comme un coup de pression pour persuader de la nécessité de secouer le pays.”Le budget est horrible, la dette nationale est horrible, on doit prendre des mesures fortes”, et “continuer avec ce gouvernement”, a plaidé cette semaine le ministre de la Défense Theo Francken, issu du même parti (N-VA) que Bart De Wever.Il a appelé au compromis en jugeant que “ça serait fou” de provoquer une démission dans une telle situation géopolitique, alors que les services de sécurité et la Défense s’inquiètent de la multiplication des survols de drones suspects au-dessus de sites stratégiques.Bart De Wever doit d’ailleurs présider jeudi matin une réunion d’urgence du conseil national de sécurité à Bruxelles, après de nouveaux signalements de drones aux abords de grands aéroports qui ont entraîné la fermeture de l’espace aérien dans la nuit de mardi à mercredi.- “Enfermé dans un calendrier” -Aux yeux de Jean Faniel, qui dirige le Centre de recherche et d’information socio-politiques (Crisp), ce contexte sécuritaire vient corser davantage la difficulté pour le chef du gouvernement.”Annoncer une démission le jour d’un conseil de sécurité sur les drones entamerait son image sur la scène européenne où il aime se présenter comme un homme d’Etat capable de peser”, explique-t-il à l’AFP.L’expert s’étonne aussi que le Premier ministre se soit “enfermé dans un calendrier et une exigence chiffrée”. “Que se passera-t-il s’il y a un accord sur 7 ou 8 milliards d’euros? On dira qu’il est mauvais alors que c’est déjà un effort conséquent?”.Mercredi soir, une série de tête-à-tête entre le Premier ministre et les chefs de file des partis partenaires au sein de son gouvernement s’est achevée sur le constat de désaccords persistants. La Belgique, pays réputé ingouvernable où le paysage politique est de plus en plus fragmenté, a vécu en 2010-2011 une période record de 541 jours sans gouvernement de plein exercice.Après les élections législatives de 2019 et 2024, il a fallu respectivement seize et sept mois de longues tractations pour aboutir à un accord de coalition.

Shein: contrôle de 100% des colis issus de la plateforme à Roissy-CDG, selon Amélie de Montchalin

L’ensemble des colis issus de Shein arrivés à l’aéroport de Roissy-CDG sont contrôlés jeudi dans le cadre d’une opération intervenant au lendemain du lancement d’une procédure de suspension de la plateforme, a indiqué la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin sur X.L’opération doit contribuer à alimenter les procédures en cours contre Shein et “les premiers constats font apparaître des produits non conformes et illicites”, notamment des produits cosmétiques non autorisés, des jouets dangereux pour les enfants, des contrefaçons ou des appareils d’électroménager défaillants, a précisé la ministre dans un post sur le réseau social. Menée conjointement par la répression des fraudes (DGCCRF), les douanes, la gendarmerie du transport aérien notamment, cette opération doit permettre de contrôler 200.000 colis et de s’assurer de la conformité des produits, notamment en vérifiant la “véracité des déclarations et le respect des obligations fiscales et douanières”, a précisé la ministre des Comptes publics. Plusieurs procédures (administratives, judiciaires et au niveau européen) ont été engagées mercredi contre la plateforme après le tollé provoqué par la vente de poupées à caractère pédopornographique et d’armes de catégories A. Roissy-CDG est le deuxième aéroport européen avec deux millions de tonnes de fret traitées en moyenne chaque année, et il connaît un essor sans précédent des flux de e-commerce depuis 2022, a précisé le cabinet de la ministre à l’AFP. Chaque année, 95% des flux de colis en provenance de Chine y transitent avant d’être distribués sur l’ensemble du territoire, selon Amélie de Montchalin.

La Banque d’Angleterre maintient son taux directeur à 4% après un vote serré

La Banque d’Angleterre (BoE) a laissé son taux directeur inchangé à 4% jeudi, à une courte majorité, face à la conjoncture économique morose du Royaume-Uni et avant la présentation du budget britannique, qui devrait comprendre des hausses d’impôts.”Nous pensons toujours que les taux vont progressivement baisser, mais nous devons être sûrs que l’inflation est bien engagée sur la voie du retour vers notre objectif de 2% avant de les abaisser de nouveau”, a déclaré le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, dans un commentaire joint au rapport de politique monétaire.Cinq membres du Comité de politique monétaire (MPC) ont voté pour ce statu quo, largement anticipé par le marché, en attendant les détails du budget du gouvernement travailliste le 26 novembre.Quatre membres ont cependant voté pour une baisse d’un quart de point de pourcentage.La BoE estime que l’inflation a atteint son pic au Royaume-Uni en septembre, à 3,8% sur un an, là où elle misait auparavant sur un sommet à 4%, et s’attend toujours à ce qu’elle revienne à sa cible de 2% courant 2027.Elle attribue la récente poussée des prix à l’alimentation et à des hausses inhabituelles des tarifs administrés.- Droits de douane et cyberattaque -Le Royaume-Uni reste confronté à une croissance qui bat de l’aile, à 0,1% en août, et un marché de l’emploi qui s’affaiblit, ce qui a conduit certains analystes à parier sur une baisse de taux jeudi.D’autant que cette situation pourrait être amplifiée par des hausses d’impôts dans le budget d’automne, comme la ministre des Finances britannique, Rachel Reeves, l’a laissé entendre mardi dans un discours.”Une partie de la faiblesse (de la croissance, ndlr) peut refléter l’incertitude autour du budget d’automne “, s’est bornée à reconnaître la BoE dans son rapport.Elle met aussi en avant la “croissance plus faible qu’attendue des exportations vers les Etats-Unis” en raison de droits de douane plus élevés, ainsi que “les perturbations liées à la cyberattaque” contre le constructeur Jaguar Land Rover, contraint de stopper sa production pendant un mois.- Livre stable -La banque centrale britannique a rehaussé sa prévision de croissance pour 2025, à 1,5%, contre 1,25% projeté en août, et conservé celle pour 2026, à 1,25%.Deux membres du MPC ont fait part de leurs inquiétudes sur le fait que des taux trop élevés puissent affecter l’activité, et mener à une inflation en-deçà des attentes.Vers 12H20 GMT (13H20 à Paris), la devise britannique était presque stable face à l’euro et gagnait 0,18% face au billet vert à 1,3074 dollars, proche de son niveau avant la décision. La BoE avait déjà maintenu son taux inchangé lors de sa dernière réunion de septembre.Elle a déjà abaissé son taux directeur à cinq reprises depuis août 2024, l’inflation étant largement redescendue de son pic de plus de 11% fin 2022.La semaine dernière, la Réserve fédérale américaine (Fed) a choisi d’abaisser ses taux d’intérêts d’un quart de point de pourcentage. La Banque centrale européenne (BCE) a, elle, poursuivit la pause dans son assouplissement monétaire.

AstraZeneca continue de s’appuyer sur les Etats-Unis de Trump pour sa croissance

Le géant pharmaceutique britannique AstraZeneca, qui continue d’investir massivement aux Etats-Unis tout en baissant le prix de certains médicaments outre-Atlantique sous la pression de Donald Trump, a vu son bénéfice s’envoler au troisième trimestre.Le groupe a publié jeudi un bénéfice net en hausse de 77% pour la période, à 2,53 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros), dopé notamment par ses produits contre le cancer.Le groupe continue de “mettre en oeuvre (sa) stratégie de renforcement de (ses) activités aux États-Unis afin de stimuler (sa) croissance”, a indiqué le directeur général Pascal Soriot dans un communiqué.AstraZeneca a vu son chiffre d’affaires progresser de 12% sur la période à 15,18 milliards de dollars, dont 43% réalisés aux Etats-Unis, de loin son premier marché, où le groupe avait enregistré une croissance record des ventes au deuxième trimestre.Il s’agit d’un “nouveau trimestre solide avec des bénéfices supérieurs aux prévisions”, résume Keith Bowman, analyste chez Interactive investor. Le titre d’AstraZeneca, plus grosse capitalisation de la Bourse de Londres, affichait une hausse de 0,35% vers 11H15 GMT.- Investissements massifs -Face à la menace de droits de douane de Donald Trump sur le secteur pharmaceutique au niveau mondial, le laboratoire a annoncé l’été dernier un investissement massif de 50 milliards de dollars d’ici 2030 aux États-Unis pour y fabriquer des médicaments et financer ses programmes de recherche.AstraZeneca avait annoncé dès avril commencer à transférer vers les Etats-Unis une partie de sa production européenne.Le groupe, dont l’objectif est de générer un chiffre d’affaires annuel de 80 milliards de dollars d’ici 2030, a vu au cours des neufs premiers mois de l’année ses revenus progresser de 10% à 43,24 milliards de dollars.”La forte dynamique de notre activité (…) nous place en bonne position pour maintenir notre croissance en 2026 et sur la trajectoire de nos objectifs pour 2030″, a affirmé M. Soriot jeudi.Les médicaments sont pour l’instant exemptés de droits de douane aux Etats-Unis, mais Donald Trump a brandi à plusieurs reprises la possibilité d’une surtaxe douanière de 100% sur tout médicament breveté importé.- Baisser les prix des médicaments -Le président américain entend avec ces pressions pousser les entreprises du secteur à implanter des usines aux Etats-Unis et a réduire les prix des médicaments dans le pays – qui figurent parmi les plus élevés au monde.AstraZeneca a obtempéré et annoncé début octobre qu’il baisserait le prix de certains de ses médicaments aux Etats-Unis et qu’il avait obtenu en échange une exemption de droits de douane de trois ans.Le groupe avait par ailleurs annoncé fin septembre qu’il comptait demander une cotation directe de ses actions à New York pour attirer davantage d’investisseurs américains, une opération approuvée lundi par ses actionnaires.Le groupe britannique est-il pour autant en train de préparer un déménagement aux Etats-Unis? “Non”, a assuré jeudi Pascal Soriot, interrogé lors d’une conférence de presse.”Les États-Unis représentent la moitié de nos revenus potentiels d’ici 2030. (…) Nous avons donc, bien sûr, réalisé d’importants investissements dans ce pays”, a-t-il ajouté, appelant l’Europe à redoubler d’efforts dans le financement du secteur.”Le message que nous essayons de faire passer aux pays européens est le suivant: ne perdez pas votre dynamisme dans le secteur des sciences de la vie, qui est en déclin depuis 20 ou 30 ans”, au profit des Etats-Unis mais aussi de la Chine, a-t-il insisté.

Aux Etats-Unis, la paralysie budgétaire va déclencher l’annulation de milliers de vols

Des milliers de vols vont être annulés à partir de vendredi aux Etats-Unis en raison du blocage budgétaire qui s’éternise dans un contexte de confrontation politique entre républicains et démocrates.Le gouvernement américain a annoncé mercredi qu’il allait demander aux compagnies aériennes de supprimer des vols à compter de vendredi pour “réduire la pression” sur le contrôle aérien, confronté à davantage d’absences en raison du “shutdown”.”Nous allons réduire les capacités” de vols “de 10% dans 40” aéroports, parmi les plus fréquentés du pays, a déclaré en conférence de presse le ministre des Transports Sean Duffy.La liste officielle des aéroports touchés doit être publiée plus tard jeudi, mais selon les médias américains le nombre de vols sera réduit dans les aéroports de Chicago, Dallas, Los Angeles, New York, Miami et Washington notamment.Les vols internationaux ne sont pas concernés par cette mesure, a précisé une source, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, à la chaîne ABC News.United Airlines a publié un communiqué affirmant que les vols internationaux long-courriers et ceux entre plateformes de correspondance (“hubs”) ne seraient pas affectés.Les réductions de vols commenceront à 4% vendredi et atteindront progressivement 10%, selon les médias américains.”Il nous manque 2.000 contrôleurs aériens”, a expliqué mercredi le ministre des Transports, ajoutant qu’il fallait “réduire la pression” en diminuant le nombre de vols à superviser pour les équipes.Les Etats-Unis sont entrés mercredi dans leur 36e jour de blocage budgétaire, battant ainsi le record du plus long “shutdown” de l’histoire du pays.Républicains et démocrates sont incapables, depuis le 1er octobre, de s’entendre sur un nouveau budget.Résultat: des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux sont au chômage technique tandis que des centaines de milliers d’autres sont forcés de continuer à travailler. Ils ne reçoivent pas de paie jusqu’à la fin de la crise. Plus de 60.000 contrôleurs aériens et agents de la sécurité des transports sont dans le deuxième cas de figure. Et plutôt que de travailler sans salaire pendant plusieurs semaines, certains ne se présentent pas à leur poste. – “Très inhabituelle” -L’annonce par les autorités de la suppression d’un nombre important de vols intervient avant un week-end propice aux voyages aériens, mardi 11 novembre étant férié aux Etats-Unis.Elle risque de renforcer l’impopularité du “shutdown” dans l’opinion publique, au lendemain de plusieurs élections clés, où l’opposition démocrate a signé de larges victoires.Le ministre Sean Duffy avait mis en garde mardi contre les risques de “chaos”: “Vous nous verrez peut-être fermer certaines parties de l’espace aérien, simplement parce que nous ne pourrons pas le gérer, faute de contrôleurs aériens”, avait-il déclaré, rejetant la responsabilité sur les démocrates.”Nous allons demander aux compagnies aériennes de travailler avec nous pour réduire leurs plans de vol”, avait précisé mercredi le patron du régulateur aérien FAA, Bryan Bedford.Il s’agit d'”éviter que la situation ne se dégrade”, a-t-il ajouté au côté du ministre.Airlines for America, une association professionnelle représentant de nombreuses grandes compagnies aériennes américaines, a indiqué dans un communiqué qu’elle chercherait à “atténuer les impacts pour les passagers”.Bryan Bedford a dit ne pas se souvenir qu’une telle réduction ait déjà été décrétée “pendant (s)es 35 ans de carrière dans le secteur aérien”.”C’est une situation très inhabituelle. Nos contrôleurs n’ont pas été payés depuis un mois. Nous avons hâte de pouvoir travailler normalement à nouveau”.”Les contrôleurs qui continuent à venir font des heures supplémentaires, travaillent plus de jours (…) et nous voulons réduire cette pression (sur eux, NDLR) avant que cela ne devienne un problème”, a poursuivi M. Bedford.En moyenne, 44.000 vols sont supervisés par la FAA chaque jour, selon son site internet.Plus de 10.000 vols, à destination ou en provenance des Etats-Unis ont connu des retards le week-end dernier, selon le service de suivi FlightAware. 

Doctolib condamné à 4,6 millions d’euros d’amende pour abus de position dominante 

L’éditeur de logiciels médicaux Doctolib a été condamné à 4,6 millions d’euros d’amende par l’Autorité de la concurrence française pour abus de position dominante sur la prise de rendez-vous en ligne et la téléconsultation, a-t-il annoncé jeudi.L’amende sanctionne notamment les clauses d’exclusivité qu’il imposait aux soignants désireux de souscrire à la plateforme de rendez-vous en ligne ou à son service de téléconsultation, et pour le rachat de son concurrent MonDocteur en 2018, “dans le but de verrouiller le marché national des services de prise de rendez-vous”.Dans un communiqué, Doctolib a annoncé qu’il allait faire appel. Cette décision qui résulte d’une plainte déposée en 2019 “présente une lecture erronée de notre activité, et de notre secteur. Doctolib n’est en aucun cas en position dominante”, a indiqué la société dans son communiqué. “Malgré notre fort usage par le grand public, Doctolib est un acteur récent dans le secteur des logiciels pour les soignants (3 fois plus petit que nos concurrents européens) et n’équipe aujourd’hui que 30% des soignants français (10% en 2019 au moment de la plainte)”, a-t-elle ajouté.”De nombreux documents internes de Doctolib corroborent cette volonté d’imposer l’exclusivité aux professionnels de santé, ses dirigeants affichant la volonté d’+être une interface obligatoire et stratégique entre le médecin et son patient afin de les verrouiller tous les deux+”, indique l’Autorité de la concurrence dans son communiqué.”Dès le lancement de Doctolib Téléconsultation en 2019, les contrats prévoyaient la souscription préalable obligatoire” à son service de prise de rendez-vous en ligne. Le professionnel de santé était donc obligé de régler les deux prestations cumulativement”, a indiqué l’Autorité de la concurrence.Quant à “MonDocteur”, elle a été rachetée pour “verrouiller le marché national des services de prise de rendez vous médicaux en ligne”, a indiqué l’Autorité de la concurrence.Doctolib, qui compte environ 3.000 salariés, est l’une des vedettes de la tech française, une “licorne”, start-up dont la valorisation dépasse le milliard de dollars. Son chiffre d’affaires annuel a atteint 348 millions d’euros en 2024.

La Bourse de Paris digère une nouvelle vague de résultats

La Bourse de Paris évolue en baisse jeudi, les investisseurs digérant des résultats d’entreprises et faisant face à l’incertitude quant aux droits de douane américains.Vers 10H15 GMT, l’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, cédait 0,45% à 8.037,80 points, soit une perte de 36,43 points. Mercredi, l’indice parisien avait grappillé 0,08% pour s’établir à 8.074,23 points.Le vent d’optimisme qui a traversé Wall Street mercredi soir n’est pas parvenu jusqu’à l’Europe, les investisseurs restant concentrés sur la nouvelle salve de résultats d’entreprises du jour, avec des publication jugées décevantes.En parallèle, une majorité de la Cour suprême américaine paraissait douter mercredi de la légalité d’une bonne partie des droits de douane imposés par Donald Trump, instrument majeur de la politique économique et diplomatique du président américain.Pour Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote, il ne s’agit paradoxalement pas d’une bonne nouvelle pour les marchés d’action, ajoutant une nouvelle dose d’incertitude et “potentiellement plus de 100 milliards de dollars de remboursements que le gouvernement américain pourrait devoir à d’autres pays (…) et un déficit budgétaire plus profond”.Enfin, des données plus fortes que prévu aux Etats-Unis mercredi “ont encore affaibli l’argument des colombes de la Réserve fédérale (Fed)”, le surnom donné aux partisans d’une baisse des taux directeurs, estime Mme Ozkardeskaya.Legrand chuteLe fabricant de matériels et d’équipements électriques français Legrand dévisse en Bourse jeudi après la publication de ses résultats au troisième trimestre malgré la progression de son chiffre d’affaires, qui reste en dessous des attentes du marché, d’après Jefferies.”Legrand a publié une croissance organique de ses revenus de 6,7%, manquant le consensus”, soulignent les analystes de Jefferies, évoquant un “trimestre léger”.Le titre Legrand perdait 10,97% à 131,05 euros vers 10H15 heure de Paris.Air France-KLM reste au solAir France-KLM a vu son bénéfice net s’éroder de 7% au troisième trimestre, à 768 millions d’euros, dans un “environnement difficile” de baisse de la demande aux Etats-Unis et d’augmentation des charges.A la Bourse de Paris, les résultats du groupe sont sanctionnés: l’action Air France-KLM dévissait de 12,47% à 10,29 euros vers 10H15 heure de Paris.ArcelorMittal brilleLe géant de la sidérurgie ArcelorMittal a réalisé 377 millions de dollars de bénéfice net (+31%) au troisième trimestre, et a appelé jeudi à l'”approbation rapide” du plan acier présenté par la Commission européenne, qui permettra selon lui “d’investir avec confiance en l’avenir”.Ses résultats ont été salués en Bourse, l’action ArcelorMittal bondissant de 5,72% à 34,35 euros vers 10H15 heure de Paris.