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Le salon du Bourget rattrapé par les tensions géopolitiques

Les tensions géopolitiques se sont invitées au salon du Bourget dès son ouverture lundi matin, avec la condamnation ordonnée par le gouvernement français de stands d’industriels d’armement israéliens, sur fond de guerre à Gaza et de conflit avec l’Iran.Ce coup de théâtre a éclipsé la première commande commerciale du salon annoncée par Airbus, 40 appareils à un loueur saoudien, tandis que son rival américain Boeing était contraint à la discrétion dans la foulée de la catastrophe aérienne meurtrière en Inde la semaine dernière.Les stands d’Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael Uvision, Elbit et Aeronautics ont été ceints de hautes bâches noires, fermant de fait les stands, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ils exposaient des armements offensifs, comme ceux susceptibles d’être utilisés à Gaza, en violation du cadre qui avait été agréé avec les autorités israéliennes, a fait valoir une source française proche du dossier.Dans un communiqué, le gouvernement israélien a dénoncé une “décision scandaleuse et sans précédent”, qui crée une “ségrégation” à l’encontre des exposants israéliens.Une exposante israélienne a écrit à la craie sur la bâche de Rafael que ces systèmes d’armement “protègent en ce moment l’Etat d’Israël”, affirmant que “le gouvernement français, au nom de la discrimination, essaie de vous les cacher”.Même fortement réduite, la présence d’Israël, l’un des leaders des capacités militaires de pointe dans l’aérospatial, constituait déjà une source de tensions, alors que l’Etat poursuit son offensive sur Gaza après l’attaque meurtrière du Hamas en octobre 2023 et a lancé la semaine dernière des frappes de grande ampleur contre l’Iran, qui a riposté. Le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté mardi la requête d’associations qui demandaient l’exclusion du salon des entreprises israéliennes au nom du risque de perpétuation de “crimes internationaux”.De leur côté, les élus du département de Seine-Saint-Denis n’étaient pas présents à l’arrivée lundi matin du Premier ministre François Bayrou, contrairement à la tradition, également en signe de protestation contre la présence de ces entreprises.- Première commande pour Airbus -Cette polémique a fait passer au second plan la première commande commerciale du salon: le loueur AviLease basé en Arabie saoudite a signé un contrat ferme pour 10 avions-cargo gros porteurs Airbus A350F et 30 appareils de la famille A320neo, monocouloir à succès du géant européen, ont annoncé les entreprises lors d’une conférence de presse.Alors que le salon international de l’aéronautique et de l’espace, qui se tient tous les deux ans au Bourget au nord de Paris, est habituellement le théâtre d’un affrontement entre Boeing et Airbus à coups de contrats géants, l’avionneur américain a décidé de réduire ses activités après le crash d’un 787 d’Air India qui a fait au moins 279 morts la semaine dernière.”Nous nous concentrons sur le soutien à nos clients, plutôt que des annonces de commandes lors de ce salon”, a déclaré lundi à l’AFP une porte-parole de Boeing, dont le patron Kelly Ortberg avait déjà décidé d’annuler sa venue en France pour “rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l’enquête”.Le drame a jeté une ombre supplémentaire sur ce qui est habituellement une grande fête de l’aérien, déjà marquée cette année du sceau des guerres, militaires et commerciales en cours.”On a tous le moral à zéro” après cette catastrophe en Inde, a confié à l’AFP un acteur clé du secteur.M. Bayrou a ouvert le bal des hauts responsables politiques visitant la manifestation, qui s’étale sur un gigantesque site de 70 hectares, égal à 100 terrains de football.Lors d’une table ronde consacrée à l’espace, le chef du gouvernement a appelé à “à relever les défis (…) “ensemble” et pas “les uns contre les autres”, “dans un moment où jamais sur la planète le monde n’a été aussi perturbé et déstabilisé”.- Défense en pointe -Dans un contexte international tendu, sur fond de guerre en Ukraine et avec l’intention de l’Europe de renforcer sa souveraineté stratégique, le salon est particulièrement attendu sur le thème de la défense. Autre dominante: les guerres commerciales lancées début avril par le président américain Donald Trump, sont lourdes de menaces pour une industrie aéronautique aux chaînes d’approvisionnement mondialisées.La féminisation sera aussi l’un des fils rouges de cette édition du salon, organisé depuis 1909 tous les deux ans, le premier jour d’ouverture au grand public, vendredi, étant consacré aux femmes.Le même jour, le président Emmanuel Macron est attendu avec un discours sur la nouvelle stratégie spatiale française. 

L’ONU revoit en forte baisse son plan d’aide humanitaire mondial faute de fonds

Les Nations unies ont annoncé lundi une réduction drastique de l’aide humanitaire face “aux pires coupes financières” dans le monde, en particulier des Etats-Unis. Une décision qui va aggraver le sort déjà précaire de dizaines de millions de personnes cette année. Le nouveau plan de 29 milliards de dollars, là où l’ONU en réclamait 44 milliards pour 2025, doit “hyper-prioriser” l’aide pour 114 millions de personnes, selon le communiqué diffusé par l’agence de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (OCHA).Le plan initial devait permettre d’aider “180 millions de personnes vulnérables”.- Coupes brutales -Selon OCHA, l’ONU n’a réussi à récolter que 5,6 milliards de dollars, sur les 44 milliards initialement réclamés, soit 13% du total alors que l’on est déjà à la moitié de l’année et que les crises humanitaires se sont multipliées : Soudan, Gaza, République démocratique du Congo, Birmanie, Ukraine notamment.Tout le secteur humanitaire mondial a été jeté dans la tourmente par la décision du président américain Donald Trump de mettre fin ou de revoir à la baisse l’aide financière à l’étranger des Etats-Unis. Washington était jusque-là le principal donateur en termes d’aide au développement sous toutes ses formes et les coupes brutales du financement ont des conséquences dramatiques pour l’aide d’urgence, la vaccination ou encore la distribution de médicaments pour lutter contre le sida.  Les fonds américains représentaient parfois une part importante des budgets des agences de l’ONU ou de diverses ONG, et ces pertes sont impossibles à compenser en quelques semaines ou même quelques mois.  Dès la fin avril, Tom Fletchern le patron d’OCHA, avait prévenu. Réduire le financement “n’est pas quelque chose dont il faut se vanter… le résultat de ces coupes dans l’aide c’est que des millions de personnes meurent”, avait-il averti, depuis un hôpital débordé en Afghanistan.Quelques exemples parmi des milliers d’autres: Début mai, le Programme alimentaire mondial avait tiré la sonnette d’alarme sur l’aggravation de la faim en Afrique de l’Ouest et centrale. L’agence des Nations unies avait évoqué fin mars une “crise sans précédent” due à la baisse de 40% de ses financements pour l’année 2025.Au Bangladesh, c’est la lutte contre la tuberculose et son éradication qui ont été remises en cause. En Afrique australe, ce sont les progrès de la lutte contre le sida qui sont menacés.Mais les Etats-Unis ne sont pas seuls en cause, nombre de pays donateurs ayant revu à la baisse leur aide pour se consacrer à d’autres priorités dans des contextes économiques parfois difficiles.- “Tri de survie humaine” -“Nous avons été forcés de faire un tri de la survie humaine”, a dénoncé Tom Fletcher, le sous-Secrétaire général aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence. “Les comptes sont cruels, et les conséquences sont déchirantes. Trop de personnes ne recevront pas l’aide dont elles ont besoin, mais nous sauverons autant de vies que possible avec les ressources qui nous sont données”, a-t-il promis.Pour faire autant que possible avec beaucoup moins, l’ONU veut mettre l’accent sur deux objectifs clés : atteindre les personnes et les endroits confrontés aux besoins les plus urgents et s’appuyer sur les plans d’aide déjà établis pour que les ressources limitées soient dirigées là où elles peuvent être les plus utiles – le plus rapidement possible.L’ONU va se fonder sur une échelle qui classe la gravité des besoins humanitaires. Les zones classées niveau 4 ou 5 – “indiquant des conditions extrêmes ou catastrophiques” – auront la priorité.Pour gagner en souplesse et en rapidité, l’assistance sera apportée en espèces lorsque cela sera possible, afin de “permettre aux personnes de choisir ce dont elles ont le plus besoin”. “Des coupes budgétaires brutales nous laissent avec des choix brutaux”, reconnaît Tom Fletcher. “Tout ce que nous demandons, c’est 1 pour cent de ce que vous avez choisi de dépenser l’année dernière pour la guerre. Mais ce n’est pas juste un appel à l’argent – c’est un appel à la responsabilité globale, à la solidarité humaine, à un engagement pour mettre fin à la souffrance”, enjoint-il.L’impact n’est pas limité à la nourriture ou aux soins. A l’ouverture de la session d’été du Conseil des droits de l’homme, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, s’est dit “profondément préoccupé” par les réductions de financement de son bureau et des mécanismes internationaux dans ce domaine.Ces coupes ne feront qu'”offrir du réconfort aux dictateurs et aux autoritaires”, a-t-il lancé.

Tourisme : un été sous le signe du soleil et de la gestion du budget

“On voulait du soleil et c’est pas cher!”: cette année encore, avec l’ensoleillement, le budget sera la première préoccupation des Français qui partiront en vacances.”On a une situation très contrastée” selon les territoires, explique à l’AFP Didier Arino, dirigeant du cabinet Protourisme, “avec une baisse de réservations dans les destinations qui ne sont pas ensoleillées, c’est-à-dire la Bretagne, la Normandie, le Nord, et on est bien sur le bassin méditerranéen”, explique-t-il.”Les réservations sont moyennes pour l’été. Ca fait deux ans qu’il ne fait pas trop beau l’été en Bretagne, on pâtit un peu de ça”, confirme à l’AFP Gaëlle, gérante du camping Le Balcon de la baie du Mont-Saint-Michel, en Ille-et-Vilaine.”L’année dernière, le temps était catastrophique, alors les gens (…) ne veulent pas revenir”, confirme Yves Jehanno, directeur des Gîtes de France du Morbihan. Même s’il plaide: “en Bretagne, on ne vient pas pour la chaleur, on vient pour la culture, les paysages”.”On diffuse la météo le dimanche soir, s’ils annoncent du soleil ça joue énormément sur les réservations de la semaine”, constate Alan, directeur de Logis Hôtel Saint-Guirec et de la Plage à Ploumanac’h (Côtes-d’Armor) qui, optimiste, anticipe cependant “une hausse (de réservations) pour cette année”. Selon un classement établi par le site de location de vacances Abritel, les destinations les plus recherchées par les vacanciers français sont le Var, la Corse du Sud, la Charente-Maritime, la Gironde et les Landes.”La saison dépendra des réservations de dernière minute qui dépendent de la météo mais aussi des offres de promotion”, selon Didier Arino qui souligne qu’en France, “sur les hébergements, les prix ont augmenté de 27% en quatre ans”.”On perçoit beaucoup d’anxiété et de tension par rapport au pouvoir d’achat, l’épargne de précaution, le budget des vacances des Français… des choses qui sont, on ne va pas dire dans le rouge, mais au moins feu orange”, explique à l’AFP Vanguelis Panayotis, directeur général de MKG consulting.- Tarifs plus abordables -“Les Français vont partir mais peut-être un peu moins longtemps et être beaucoup plus prudents sur la dépense pour les activités annexes”, ajoute-t-il.Selon un sondage OpinionWay pour le comparateur de voyage Liligo, 61% des Français comptent partir cet été (+1 point par rapport à 2024) malgré un budget moyen en baisse pour la première fois en cinq ans (moins 74 euros par personne).Marion, 29 ans, Adèle et Marine, 28 ans, trois copines croisées à la gare du Nord à Paris, partiront à Majorque cette année. “On voulait du soleil et c’est pas cher”, explique Marion. “Et ce n’est pas trop loin”, ajoute Adèle.En France, “les plus touchés par cette baisse des dépenses seront les restaurateurs, les commerçants et les activités payantes”, estime Didier Arino, qui, comme Vanguelis Panayotis, note une hausse des formules “tout compris” où le budget est davantage maîtrisé. Dans les gîtes du Morbihan, Yves Jehanno constate que les séjours de sept nuits sont en baisse (51% contre 53,8% en 2024) tandis que les séjours de 2 à 6 nuits augmentent (23,6% contre 21%).Les plus fortes progressions de recherche de locations de vacances sont dans des départements situés à quelques heures de Paris comme l’Oise (+150%), l’Eure, le Loiret, la Vienne, l’Allier (+30% en moyenne), selon Abritel, qui note le “même phénomène à proximité de Lyon” avec des recherches en forte hausse dans la Loire, l’Ain et l’Allier (+80% en moyenne).”Ces destinations à la campagne proposent des locations aux tarifs souvent bien plus abordables que sur le littoral”, de 20 à 30% inférieurs, selon Abritel.Les professionnels du tourisme pourront également compter sur les visiteurs étrangers. “Tous les territoires qui dépendent des clientèles étrangères, et particulièrement des clientèles à haut pouvoir d’achat, s’en sortiront bien, comme les vignobles, Nice, Cannes”, analyse Didier Arino.Des destinations comme Cannes ou Saint Tropez, vont faire “probablement aussi bien que l’année dernière qui était une année quasi historique”, selon Vanguelis Panayotis, avec un “effet Jeux Olympiques sur Paris qui fonctionne plutôt bien”.En 2024, la France est restée la première destination mondiale, avec 100 millions de visiteurs étrangers selon le gouvernement, devant l’Espagne.kap-mas-all-mga/abb/ktr

La possible arrivée de Luca de Meo chez Kering ravit les investisseurs

La possible arrivée de Luca de Meo, qui vient d’annoncer son départ de Renault, à la direction générale du géant du luxe Kering, dans la tourmente depuis plusieurs mois, a fait décoller le titre en Bourse lundi.Si le groupe de luxe ne fait aucun commentaire à ce stade, la veille, le patron de Renault, 58 ans, a annoncé qu’il lâchait le volant et selon le Figaro, ce serait pour prendre la barre chez Kering.Vendredi, le magazine Challenges dévoilait que l’actionnaire majoritaire et actuel PDG de Kering, François-Henri Pinault, 63 ans, travaillait “à la dissociation des fonctions de président et de directeur général de son groupe”, identifiant deux profils internes et une piste externe pour ce poste.François-Henri Pinault est PDG depuis 2005 du groupe créé par son père François Pinault et qui s’appelait alors PPR (Pinault-Printemps-Redoute) avant d’être rebaptisé Kering en 2013.A la Bourse de Paris lundi en fin de matinée, Kering bondissait de près de 10% à 189,74 euros dans un marché en légère hausse de 0,69%.”Kering a besoin de changement car la performance du groupe a continué de se détériorer”, estime la banque Bernstein dans une note.”Le titre Kering a perdu -28% depuis le début de l’année et -78% depuis son plus-haut mi-2021, un recul largement tiré par une diminution des ventes de sa marque phare, Gucci”, poursuit-elle.Les ventes de Kering, plombée Gucci qui représente 44% du chiffre d’affaires du groupe et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle, ont baissé au premier trimestre 2025 à 3,88 milliards d’euros (-14%).En 2024, le chiffre d’affaires du groupe a plongé de 12% à 17,19 milliards d’euros et le bénéfice net s’est effondré de 64% à 1,13 milliard d’euros.- “Expérience” -“Nous pensons que monsieur de Meo (…) en tant qu’outsider, sera plus enclin à prendre des décisions difficiles et à donner de la profondeur à l’équipe actuelle de directeurs généraux adjoints (Francesca Bellettini et Jean-Marc Duplaix) et directrice financière (Armelle Poulou), tous des profils internes”, soulignent les analystes de RBC Capital Markets.Luca de Meo a trouvé, lors de son arrivée à la tête de Renault en 2020, une entreprise traumatisée par plus d’un an de crise, dans le sillage de l’affaire de son ex-dirigeant Carlos Ghosn, entre chute des ventes et cadres dépités qui claquaient la porte.Cet Italien francophone a accéléré l’électrification du constructeur, également propriétaire des marques Dacia, Alpine et Lada, et sa montée en gamme pour relancer le groupe.Il a toutefois passé toute sa carrière dans le secteur automobile et n’est jamais passé par le secteur du luxe. Ce type de transfert entre deux secteurs est d’ailleurs rare au sein du CAC 40.”De Meo est perçu comme l’un des principaux contributeurs du redressement de Renault. Cette annonce va probablement être bien accueillie à court terme. Cependant, le redressement des marques de luxe est devenu plus complexe, plus long, plus coûteux et beaucoup moins favorable au marché ces dernières années”, estiment ainsi les analystes de Citi.”Nous nous demandons si Luca de Meo a une expérience adaptée au secteur du luxe malgré ses bons résultats en matière de redressement d’entreprise et de vision stratégique”, abondent les analystes de RBC Capital Markets.Ils rappellent que “plusieurs décisions importantes ont récemment été prises chez Kering, notamment la nomination de nouveaux directeurs artistiques chez Gucci, Balenciaga, Yves Saint Laurent et Bottega Veneta. Le groupe a nommé mi-mars le créateur géorgien Demna, venu de Balenciaga, comme nouveau directeur artistique de Gucci à la place du styliste napolitain Sabato De Sarno, une annonce mal accueillie par le marché.

Piratage massif chez Adecco et cyberfraudes en série: un procès hors norme débute à Lyon

Plus de 72.000 victimes et des millions d’euros envolés: un procès hors norme s’est ouvert lundi à Lyon, où de jeunes hackeurs et de petits escrocs sont jugés pour un piratage massif des données d’Adecco et de multiples arnaques en ligne.Quatorze prévenus, du simple stagiaire au petit génie de l’informatique, doivent notamment répondre d'”escroquerie en bande organisée” et encourent jusqu’à dix ans de prison. Cinq d’entre eux ne se sont pas présentés devant le tribunal correctionnel.Timothée Lhomond, 22 ans, considéré comme le cerveau du groupe, est le seul placé en détention provisoire. “J’ai envie de tourner la page, j’étais immature quand j’ai commis ces faits”, déclare depuis le box le jeune homme à l’air timide, vêtu d’un simple T-shirt blanc et d’un jean.”Je suis en train de grandir au milieu de criminels”, poursuit-il, en demandant sa remise en liberté.Evoquant un “risque évident de fuite” et des menaces sur des témoins, la procureure Amélie Djaoudo demande au tribunal de rejeter cette requête, obtenant gain de cause.Dans la salle d’audience, mais aussi dans deux amphithéâtres universitaires voisins où les débats sont retransmis en direct et sur une webradio, des dizaines d’avocats écoutent ces premiers échanges.Particuliers, banques, compagnies d’assurance et jusqu’à la Caisse des dépôts et consignation (CDC): plus de 2.400 victimes se sont en effet constituées parties civiles dans ce dossier tentaculaire. – “Trop tard” -“C’est une escroquerie hors normes commise (…) par des escrocs très organisés”, souligne Xavier Vahramian, avocat de la branche française du géant suisse de l’emploi par intérim Adecco, avant de s’installer aux côtés de ses confrères.La branche française du groupe, basée à Villeurbanne, près de Lyon, a déposé plainte en novembre 2022 après avoir réalisé que sa base de données avait été siphonnée.”Adecco est une des victimes” et il n’y a pas eu de “faille de sécurité”, assure Me Vahramian. L’affaire a débuté parce qu’un “salarié, d’abord stagiaire mais CDD au moment du vol des données, avait des codes pour faire son travail” et les a vendus à des cybercriminels.En juin 2022, ce jeune homme, alors âgé de 19 ans et alternant dans une agence du Doubs a livré son mot de passe et son identifiant à un interlocuteur sur le darkweb, en échange d’une promesse de 15.000 euros qu’il ne touchera jamais.”Il s’est rendu compte trop tard de l’ampleur de ce qu’il a fait”, selon son avocate Me Carine Monzat. “Et maintenant il va falloir indemniser” les victimes qui réclament déjà plus de six millions d’euros, dit-elle.Avec ses données, les hackeurs ont en effet multiplié les prélèvements, de 49,85 euros, juste sous le seuil des autorisations préalables, sur les comptes de 32.649 intérimaires, soit un préjudice de 1,6 million d’euros. Ils ont aussi utilisé les données personnelles des intérimaires pour créer de faux documents et monter des escroqueries en ligne.- “Nos Russes à nous” -L’enquête montre vite que les pirates n’en sont pas à leur coup d’essai. Fausses demandes de subventions dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov, Chèques vacances, Pass Culture, assurance-vie… ils ont multiplié les arnaques bien avant de s’en prendre à Adecco. Même la Caisse des dépôts a payé plus de 1,9 million d’euros à de fausses sociétés de formation professionnelle montées par ce réseau.Autour de lui, Timothée Lhomond, qui a débuté ses méfaits dès ses 17 ans, a constitué une bande hétéroclite, avec cinq ou six très jeunes hackeurs jamais condamnés, et des délinquants au casier judiciaire chargé.D’après les enquêteurs, il dispose de “capacités intellectuelles élevées”, mais est mû par “une escalade addictive” à “la recherches de failles” informatiques. “Cette bande, ce sont nos Russes à nous”, relève à l’AFP Me Mouna Taoufik, avocate d’un couple de victimes, dont une employée d’Adecco: “C’est une des premières fois que des données sont volées en France et revendue sur le darknet. D’habitude, les escrocs sur internet en France achètent des bases de données sur le darknet où les Russes sont les maîtres absolus”.Le procès doit durer deux semaines.Deux complices présumés, mineurs ont moment des faits, seront jugés de leur côté devant le tribunal pour enfants.

Iran/Israël : le président de la Bundesbank alerte sur les risques d’un choc pétrolier

Le président de la Banque fédérale d’Allemagne, Joachim Nagel, a mis en garde lundi contre les risques d’un choc pétrolier lié au conflit entre Israël et l’Iran, invitant à ne pas relâcher la politique monétaire en zone euro, malgré une inflation revenue à 2%.Les conséquences des attaques entre les deux pays, qui se sont intensifiées ce week-end, “restent incertaines” alors qu’un conflit prolongé “pourrait provoquer une forte hausse du pétrole” et “bouleverser nos prévisions” d’inflation et de croissance, a déclaré M. Nagel dans un discours prononcé à Francfort.Les prix du pétrole évoluaient en hausse limitée lundi en début de matinée, après une flambée jusqu’à 13% mercredi, lors des premières frappes israéliennes sur l’Iran. Vers 7H20 GMT, le cours du baril de WTI américain grimpait de 1,15% à 73,82 dollars, et celui du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,99% à 74,97 dollars.En mai, l’inflation dans la zone euro est tombée à 1,9%, selon la première estimation d’Eurostat, confortant la BCE dans sa décision de baisser en juin ses taux pour la huitième fois en un an. L’institut a également abaissé ses prévisions d’inflation pour 2025 (2,0%) et 2026 (1,6%), précisément en raison du recul des prix de l’énergie et par ailleurs d’un euro plus fort. Or, les risques accrus qui planent en cas d’escalade durable au Moyen-Orient, s’ajoutant aux tensions commerciales pas encore résolues avec les Etats-Unis, rendent “impératif” pour la Banque centrale européenne de rester “flexible”, sans s’engager “ni sur une nouvelle baisse des taux, ni sur une pause prolongée”, selon M. Nagel, un “faucon” connu pour sa ligne monétaire orthodoxe.En juin, la BCE a ramené son principal taux de dépôt à 2,0%, un niveau qui n’est plus jugé comme restrictif, après un pic de 4,0% en 2023 pour juguler la flambée des prix dans le sillage de la guerre russe en Ukraine.Si la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a réaffirmé que chaque décision sur les taux serait prise “réunion par réunion”, selon l’évolution des données, elle a aussi évoqué la “fin d’un cycle monétaire” et les experts s’attendent à une pause dans les baisse de taux lors de la prochaine réunion de l’institution fin juillet.

La Bourse de Paris en hausse mais attentive au conflit Iran-Israël

La Bourse de Paris évolue en légère hausse lundi, gardant son calme malgré l’escalade militaire au Moyen-Orient entre l’Iran et Israël, attentive à l’évolution des prix du pétrole.Vers 9H40 (heure de Paris), le CAC 40 prenait 0,34% à 7.711,55 points, en hausse de 26,87 points. Vendredi, l’indice vedette parisien avait cédé 1,04%. “Les investisseurs font preuve de prudence après un week-end marqué par les attaques mutuelles entre l’Iran et Israël. Mais il n’y a pas de mouvement de vente de panique”, résume Jochen Stanzl, analyste pour CMC Markets.L’escalade militaire entre l’Iran et Israël se poursuit. Téhéran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes israéliennes, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes qui ont atteint son territoire pour la quatrième nuit consécutive.Israël a de son côté dit viser en Iran des “dizaines” de sites de missiles sol-sol et des installations militaires dans l’ouest du pays. Ont aussi été bombardées la capitale et la ville sainte de Machhad à l’extrémité nord-est de l’Iran.Les marchés financiers se gardent toutefois de toute réaction d’ampleur.”Lorsque les tensions au Moyen-Orient s’intensifient, l’impact sur l’économie mondiale et les marchés passe par les prix de l’énergie”, a relevé Thomas Mathews, analyste de Capital Economics.Or, le pétrole évoluait en hausse limitée lundi en début de matinée, après une flambée jusqu’à 13% vendredi.”Bien que les deux camps aient échangé des frappes de représailles, ils ont jusqu’à présent évité les mesures les plus extrêmes d’escalade”, selon les analystes de la Deutsche Bank.Toutefois, la prudence reste de mise.”Le risque d’une extension du conflit au-delà des représailles locales existe”, selon Jochen Stanzl.Côté obligataire, les rendements de l’emprunt à dix ans français atteignaient 3,29%, contre 3,25% la veille en clôture. Luca de Meo quitte Renault et pressenti chez KeringVers 9H40, l’action Renault perdait 7,18% à 39,95 euros tandis que le groupe de luxe Kering bondissait de 7,09% à 184,82 euros, au lendemain de l’annonce par Renault du départ de son directeur général Luca de Meo.M. de Meo est pressenti pour prendre les rênes du géant de luxe Kering, qui n’a, pour le moment, rien confirmé ou démenti.Ce départ est “indéniablement une mauvaise surprise” et “illustre, peut-être, à nouveau la difficulté pour l’automobile d’attirer et de retenir ses talents”, selon les analystes d’Oddo Bhf.

Les dirigeants du G7 au défi d’une position commune sur le conflit Iran-Israël

Les dirigeants du G7, réunis au Canada, vont tenter lundi d’envoyer un message commun sur le conflit entre Israël et l’Iran, un défi de taille pour ce groupe à l’unité fragilisée par la politique de Donald Trump.Ce sommet de trois jours, qui a débuté dimanche dans les Rocheuses canadiennes, se tient en effet dans un contexte de turbulences diplomatiques provoquées par la guerre commerciale que le président américain mène contre un grand nombre de pays, rivaux comme alliés.L’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, aura pour mission d’éviter un étalage des divisions entre les membres de ce club réunissant sept des principales démocraties industrialisées: Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon.Un premier test aura lieu lundi matin lorsque Mark Carney et Donald Trump se retrouveront pour une rencontre en face-à-face.Dans ce contexte de divisions, les dirigeants s’abstiendront de publier une déclaration finale –qui fait traditionnellement l’objet d’âpres négociations– et chercheront à privilégier des engagements “courts et concrets” sur divers sujets, selon une source gouvernementale canadienne.Plusieurs dossiers épineux figurent au menu de leurs discussions, comme la guerre en Ukraine et les questions commerciales. Mais c’est surtout le conflit entre Israël et l’Iran qui s’impose comme le sujet principal. L’armée israélienne a lancé vendredi une campagne de frappes massives, à laquelle Téhéran a riposté avec tirs de missiles et de drones, faisant craindre un embrasement régional. Alors que le bilan des bombardements ne cesse de s’alourdir de part et d’autre, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune sur le conflit, a indiqué une source gouvernementale à l’AFP. Ils pourraient appeler à la désescalade, ou décider de soutenir Israël en affirmant que le pays a un “droit de se défendre”, selon cette source.Les dirigeants de nombreux autres pays ont été invités, notamment ceux d’Inde, d’Ukraine, du Mexique, d’Afrique du Sud et d’Australie.- Escalade -Avant son arrivée au Canada dimanche soir, Donald Trump avait appelé Israël et l’Iran à “trouver un accord”.La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a elle indiqué avoir dit au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors d’un appel téléphonique, que la diplomatie était la meilleure solution “à long terme” avec l’Iran. Quant au conflit ukrainien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays a été envahi en 2022 par la Russie, fait partie des invités à Kananaskis et doit parler à Donald Trump, qui l’avait publiquement humilié lors de leur rencontre à la Maison Blanche en février.Le président américain, qui s’est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un échange téléphonique samedi avec Vladimir Poutine. Le président russe lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.De leur côté, les Européens veulent convaincre Donald Trump d’annoncer de nouvelles sanctions contre Moscou, visant plus précisément les ventes de pétrole russe.- “Evitons le protectionnisme” -Tous les dirigeants veulent par ailleurs aborder la question des droits de douane avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d’au moins 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, ce dernier a remis en cause les principes du commerce international et menacé le monde d’un ralentissement économique général.”Gardons les échanges entre nous équitables, prévisibles et ouverts. Nous devons tous éviter le protectionnisme”, a lancé Mme von der Leyen.Ce sommet est également un moment important pour le Canada. La dernière fois que le pays avait accueilli le G7, en 2018, la réunion avait été le théâtre d’un accrochage entre M. Trump et le Premier ministre de l’époque, Justin Trudeau.Le président américain avait dénoncé le communiqué final, et les relations entre les deux dirigeants ne s’étaient jamais apaisées.Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu’il a menacé son voisin du nord, estimant qu’il serait préférable qu’il devienne le 51e Etat américain.

Transition énergétique: refaire l’isolation ou acheter une pompe à chaleur ?

Isoler les murs ou changer la chaudière? Pour beaucoup dans la construction, une rénovation efficace commence par le calfeutrage des murs et du toit avant d’investir dans de coûteux équipements électriques destinés à réduire la facture énergétique. Derrière ces choix se joue une bataille industrielle feutrée.L’annonce surprise de la suspension des dépôts de nouvelles demandes de subventions MaPrimeRénov’ pendant l’été a déclenché la colère des artisans du bâtiment, et relancé de vifs débats sur le maintien des aides aux “gestes isolés” (achat de chaudière, remplacement de fenêtres) face aux rénovations dites globales.En lançant MaPrimeRénov’ en 2020, le gouvernement comptait faire d’une pierre deux coups: accélérer la décarbonation des 36 millions de logements en France (20 millions de maisons individuelles et 16 millions de logements collectifs), c’est-à-dire réduire les émissions de CO2 liées à l’usage des bâtiments, et adapter le bâti face aux extrêmes climatiques, canicules, inondations.Mais, depuis 2022, la crise énergétique déclenchée par l’invasion de l’Ukraine a rebattu les cartes. Désormais, la principale motivation des rénovations est de réduire les coûts liés à la consommation d’énergie, selon l’Observatoire de la construction durable publié en 2024 par le géant des matériaux Saint-Gobain avec l’institut CSA.- “Des gens qui comptent les centimes” -Pour faire baisser la facture d’énergie des habitations, “la première chose à subventionner, c’est l’isolation de la maison, les menuiseries, les murs, la toiture, c’est primordial”, estime Jeremy Ifrah qui dirige une entreprise de bâtiment à Bagnolet (Seine-Saint-Denis).”Ceux qui veulent d’abord s’équiper de pompe à chaleur, je préfère ne pas m’en occuper”. Leur facture de chauffage ne va pas forcément diminuer si leur logement est mal isolé.”Je vois tous les jours des gens qui comptent les centimes pour remplir le frigo. Comment voulez-vous qu’ils s’en sortent quand il leur faut payer 400 euros de gaz par mois?” dit-il.Derrière ce constat de terrain, les fabricants de matériaux s’opposent à ceux qui produisent des pompes à chaleur ou systèmes de régulation électronique destinés à rendre les bâtiments “intelligents”.Le message de “l’isolation d’abord” est porté par Benoit Bazin, PDG du géant des matériaux Saint-Gobain, qui investit énormément dans la recherche pour décarboner la fabrication des plaques de plâtre, vitres ou laine de verre.En matière d’isolants, “il y a un déficit de fabrication française”, fait valoir Rafael Rodriguez, qui dirige la filiale française du fabricant danois de laine de roche Rockwool: la France importe “150 à 200.000 tonnes” de laine minérale par an.”Il faut faire plus de rénovations globales”, plaide-t-il. Et si les rénovations monogestes, soutenues par les artisans du bâtiment, “doivent être conservées”, elles doivent “être inclues dans un parcours planifié”, ajoute le responsable.Selon lui, l’isolation c’est “la base de la pyramide de l’efficacité énergétique”.- “150 ans pour rénover le parc existant” -Pas d’accord, répond Jean-Pascal Tricoire, président du conseil d’administration de Schneider Electric, géant des équipements électriques.D’ici 2050, “on a 25 ans pour achever la décarbonation des bâtiments en France, mais si on continue à ne faire appel qu’aux procédés du passé, on a zéro chance d’y arriver, ce sera trop lent”, déclare le dirigeant à l’AFP. Selon ses calculs, “on en a pour 150 ans pour rénover le parc existant au rythme actuel”.”Pour pouvoir +transitionner+ les usages, il faut beaucoup plus d’efficacité énergétique, or il n’y a que 10% des bâtiments (en France) qui sont digitalisés par exemple” souligne-t-il, en envisageant que les maisons deviennent “productrices d’électricité, intelligentes et largement autonomes”.”Refaire un toit, des fenêtres, ça coûte cher, c’est long et la main d’Å“uvre n’est pas forcément disponible, alors que déployer une solution digitale pour contrôler les consommations d’un logement ça prend deux jours maximum” et c’est rentable très vite, affirme-t-il.”Ce qui compte, c’est que chaque projet de rénovation soit discuté avec un professionnel”, tempère le PDG du fabricant français de chaudières Atlantic (Thermor, Sauter…), Damien Carroz.Il faut “avancer vite” sur le plan industriel, plaide-t-il: Emmanuel Macron “a promis qu’un million de pompes à chaleur seraient produites en France en 2027, or fin 2025, on ne sera qu’à 100.000 grand maximum”.

Les Bourses européennes ouvrent prudemment

Les marchés boursiers européens ont ouvert prudemment lundi, gardant pour le moment leur calme, malgré l’escalade militaire entre l’Iran et Israël.Vers 7H10 GMT, dans les premiers échanges, Paris prenait 0,32%, Francfort 0,25% et Londres 0,20%. Milan gagnait 0,43%.