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Australie: fuite des données de millions de clients de Qantas après une cyberattaque

Les données personnelles de 5,7 millions de clients de Qantas, volées lors d’une cyberattaque en juillet qui a touché d’autres entreprises, ont été divulguées sur internet, a reconnu dimanche la compagnie aérienne australienne.Qantas avait annoncé en juillet que des pirates informatiques avaient ciblé un système utilisé par une tiers, abritant les données sensibles de millions de ses clients, et eu accès à leurs noms, adresses électroniques, numéros de téléphone et dates d’anniversaire.Leurs numéros de passeport et de cartes bancaires n’étaient, eux, pas présents dans le système, selon l’entreprise.La tierce partie visée par la cyberattaque est l’éditeur de logiciels Salesforce, selon une source proche du dossier. Il avait indiqué la semaine dernière avoir eu “connaissance de tentatives récentes d’extorsion”. Outre Qantas, les pirates informatiques ont aussi obtenu des données de dizaines d’entreprises comme Air France, KLM, Disney, Google, Ikea, Toyota et McDonald’s, selon la source interrogée par l’AFP.”Qantas est une des entreprises à travers le monde dont des données ont été divulguées par des cybercriminels”, après la cyberattaque de juillet “au cours de laquelle des données clients ont été volées via une plateforme tierce”, a indiqué dimanche la compagnie aérienne dans un communiqué.”Avec l’aide d’experts spécialistes en cybersécurité, nous enquêtons pour savoir” quelles données précisément ont été divulguées, a ajouté le groupe.- Effort coordonné – Le géant de la tech Google, interrogé par l’AFP, a rappelé avoir indiqué en août dans un communiqué qu’un de ses serveurs Salesforce avait été attaqué, sans confirmer si les données qu’il contenait avaient fuité.”Google a pris en compte cette activité, effectué une analyse d’impact et a adressé des notifications par mail aux entreprises potentiellement affectées”, a dit Melanie Lombardi, cheffe de la communication pour la sécurité du cloud chez Google.Des analystes en cybersécurité affirment que cette fuite de données est liée à une organisation criminelle appelée Scattered Lapsus$ Hunters, qui avait donné jusqu’à vendredi pour le versement d’une rançon.Selon le groupe de recherche Unit 42, l’organisation a “revendiqué la responsabilité d’une opération visant des clients utilisateurs de Salesforce dans un effort coordonné pour voler des données et s’en servir comme rançon”.Les pirates informatiques ont utilisé des techniques d’ingénierie sociale, consistant à manipuler les victimes en se faisant passer pour des représentants légitimes de leur entreprise ou d’autres personnes de confiance, selon des experts.Le FBI américain avait mis en garde le mois dernier contre de telles attaques visant Salesforce. Selon l’agence, des pirates se présentant comme des techniciens informatiques avaient convaincu des employés de support à la clientèle de leur accorder un accès à des données sensibles.Le site spécialisé FalconFeeds a indiqué sur X que les données personnelles des clients de Qantas avaient été publiées sur le dark web ce week-end, comme d’autres données de la compagnie Vietnam Airlines ou de la multinationale japonaise Fujifilm.Ces dernières années, l’Australie a subi une série d’incidents de cybersécurité qui ont suscité des inquiétudes dans le pays en matière de protection de la vie privée.En 2023, les principaux ports australiens, qui représentent 40% du volume de fret du pays, ont temporairement suspendu leurs activités à la suite d’une cyberattaque. Un an plus tôt, des pirates avaient volé les données personnelles de plus de neuf millions de clients d’Optus, l’un des plus grands fournisseurs de services de télécommunications d’Australie.

Pour sauver ses chantiers navals, Washington fait payer les navires liés à la Chine

Tout navire fabriqué en Chine ou dans un autre pays mais détenu ou opéré par une entité chinoise va devoir, à partir de mardi, payer des frais spécifiques pour accoster dans les ports américains, afin d’essayer de renflouer les chantiers navals des Etats-Unis.Ces frais, annoncés en avril par le représentant au commerce de la Maison Blanche (USTR), seront facturés à chaque visite aux Etats-Unis, et non à chaque port visité, pour un maximum de cinq fois par navire et par an.Il a aussi instauré une tarification spécifique pour les navires fabriqués à l’étranger transportant des véhicules ou du gaz naturel liquéfié (GNL).Vendredi, il a proposé une extension dans quelques mois à certains bateaux transportant de l’éthane et du gaz de pétrole liquéfié (GPL).D’après les détails fournis en avril, les navires fabriqués en Chine paieront 18 dollars par tonne nette – ou 120 dollars par conteneur -, avec une hausse de cinq dollars par an pendant les trois suivantes.Et les navires détenus ou opérés par des Chinois, mais non fabriqués en Chine, seront facturés 50 dollars par tonne nette, avec une hausse annuelle de 30 dollars supplémentaires pendant les trois années suivantes.L’ancien président Joe Biden avait confié en 2024 à l’USTR une enquête pour identifier “les pratiques déloyales de la Chine dans les secteurs de la construction navale, du transport maritime et de la logistique”.Mission maintenue par son successeur Donald Trump, qui a également annoncé début mars la création d’un Bureau de la construction navale rattaché à la Maison Blanche.Pour l’Alliance des manufacturiers américains, les sommes récoltées aux ports devraient abonder un tout nouveau Fonds pour la sécurité maritime.”Les pratiques économiques déloyales de la Chine constituent un obstacle de taille pour revitaliser la construction navale aux Etats-Unis”, affirme-t-elle, dans une pétition soutenant un projet de loi conçu par démocrates et républicains instituant notamment des subventions et des incitations fiscales pour développer ce secteur.- Coup pour coup -Mais Pékin a répliqué vendredi: les bateaux fabriqués aux Etats-Unis ou liés à une entreprise américaine (propriétaire, affréteur) s’arrêtant dans les ports chinois devront, aussi dès mardi, s’acquitter de droits “spéciaux”.Ils devront payer 400 yuans (48 euros) par tonne nette, puis 640 yuans (78 euros) en avril 2026, avant d’autres augmentations annuelles.S’il s’agit de représailles côté chinois, les Etats-Unis nourrissent, eux, une double ambition: ressusciter une industrie qui ne représente plus que 0,1% de la construction navale mondiale et protéger leur sécurité nationale.”C’est un problème lorsque vous êtes dépendant d’une chaîne d’approvisionnement mondiale dont vous n’avez pas le contrôle, c’est un risque de sécurité nationale”, a déclaré à l’AFP Matt Paxton, président du Shipbuilders Council of America (SCA), qui représente plus de 150 entreprises américaines de chantiers navals.Donald Trump s’emploie depuis son retour à la Maison Blanche en janvier à recréer un tissu industriel foisonnant aux Etats-Unis avec notamment l’imposition de droits de douane parfois prohibitifs.En conséquence, de nombreuses entreprises étrangères mais aussi américaines ont annoncé des investissements astronomiques – 18.000 milliards de dollars, selon Donald Trump – dans leur appareil de production (nouvelles usines, agrandissements) sur le sol américain.M. Paxton a évoqué “un gros intérêt pour venir fabriquer” des navires aux Etats-Unis, citant des contacts de Corée du Sud – 26% de parts de marché, derrière la Chine (50%) – mais aussi du Japon (14%), du Canada, etc.Beaucoup de chantiers navals ne fonctionnent pas à plein régime et ont neutralisé des cales sèches, explique-t-il.Outre une hausse de la demande étrangère, l’industrie navale se réjouit aussi de l’objectif de l’administration de construire 250 navires pour la flotte commerciale et de l’enveloppe de 50 milliards de dollars pour l’US Coast Guard et l’US Navy.”C’est très encourageant”, confie M. Paxton. “C’est un moment historique”.

Thales double la production de ses sonars, bête noire des sous-marins

A quelques encablures de la base navale de Brest où sommeillent les sous-marins nucléaires français, Thales intensifie la fabrication de sonars destinés à traquer les bâtiments ennemis sous l’eau, des “poissons” jaunes dont la demande explose sur les océans. Agrandis, les ateliers tournent à plein régime. Le groupe de haute technologie et de défense a récemment vendu le centième sonar remorqué Captas, son produit vedette, qui équipe dix-sept marines, dont celle des Etats-Unis. “Pour tenir compte de l’augmentation de la demande”, la capacité de production va être multipliée “par 2 à 2,5” entre 2024 et 2026, assure Emmanuel Michaud, vice-président du secteur sous-marins chez Thales. Une dynamique portée par l’augmentation des budgets de défense en Europe face à la posture de plus en plus menaçante de la Russie. Thales, qui emploie plus de 1.800 personnes à Brest, y a recruté 120 personnes en 2024 et le même nombre d’embauches est prévu en 2025.-  Entendre l’invisible -Un sous-marin ne vaut que tant qu’il est invisible: dès qu’il est repéré, il devient une cible. “Localiser et identifier le sous-matin ennemi vous donne un avantage stratégique significatif”, explique à l’AFP Kai Balder, spécialiste de la guerre anti-sous-marine au cabinet de conseil Roland Berger.  Récemment la frégate française multimission Alsace équipée de Captas a escorté pendant plusieurs semaines un sous-marin russe dans l’Atlantique.”Les sonars touchent directement à la dissuasion. La lutte anti-sous-marine est un facteur déterminant de la crédibilité” d’une puissance nucléaire, explique à l’AFP l’amiral Eric Chaperon, conseiller défense de Thales.  Dans cette lutte, Thales figure “parmi les meilleurs fournisseurs de sonars au monde, non seulement en France, mais aussi au Royaume-Uni, et même dans certaines parties aux Etats-Unis qui préfèrent traditionnellement leurs fabricants nationaux”, remarque Kai Balder.Mis à l’eau depuis l’arrière d’une frégate, le Captas scrute les profondeurs en émettant des ondes de très basse fréquence à grande distance pour détecter les échos dans les profondeurs.”Le sous-marin a beau être silencieux, il va être touché”, dit Eric Chaperon. En complément, la bouée sonar de Thales Sonoflash, qui peut être transportée par hélicoptère puis larguée dans l’eau, affine la localisation.Ce dispositif “permet de détecter, de pister et, le cas échéant, d’engager un armement une fois que la cible est identifiée”, explique Emmanuel Michaud.- Marché “attrayant” – Thales développe aussi des outils de lutte contre les mines sous-marines, misant sur les drones pour tenir les équipages à l’écart du danger.Le sonar tracté Tsam, remorqué sur un drone de surface, peut trouver des objets “de l’ordre d’une carte bancaire sous l’eau”, explique Anthony Loussaut, responsable des sonars pour le projet de la lutte contre les mines franco-britannique MMCM visant à remplacer les chasseurs de mines traditionnels par des systèmes autonomes.Thales qui a déjà vendu plus de 300 sonars de chasse aux mines à une cinquantaine de marines, a livré pour la première fois un système autonome à la Marine nationale fin 2024 puis à la Royal Navy en février 2025. Leur mise en service est prévu en 2026.Mais la concurrence fait rage, reconnaît Benoît Drier de Laforte, conseiller en guerre des mines de Thales.Le groupe franco-belge Exail qui fabrique des drones marins chasseurs de mines revendique ainsi des solutions moins chères et un carnet de commande “multiplié par dix” depuis un contrat en 2019 avec les marines belge et néerlandaise. “Thales a une vraie capacité d’intégration de bout en bout, ils savent coordonner les drones, la connectivité, les capteurs, le traitement de données… Exail est plutôt champion dans le domaine des véhicules non-habités”, détaille Xavier Tytelman, expert défense et ancien aviateur de la patrouille maritime interrogé par l’AFP.  De façon générale, “la demande pour ce type de solutions croît rapidement, c’est un marché attrayant”, conclut Kai Balder.

Les pénuries chroniques de médicaments, fléau européen qui épuise les pharmaciens

Les pénuries de médicaments, de plus en plus fréquentes en Europe, touchent tout particulièrement la Belgique, au grand dam des patients et des pharmaciens qui déplorent la lenteur de l’UE à trouver des remèdes à ce fléau.”Ça nous demande de l’énergie, franchement, pendant souvent une heure par jour, je dois donner des coups de fil, me renseigner, renvoyer le patient, rappeler le patient pour lui dire que le médicament est arrivé ou qu’il n’aura pas son médicament”, explique à l’AFP Didier Ronsyn, pharmacien à Bruxelles. “Quand ça concerne un ou deux médicaments, ça va, mais il y a en souvent plusieurs dizaines qui sont manquants en même temps, donc ça rend notre vie plus compliquée”, ajoute-t-il.Un rapport publié le mois dernier par la Cour des comptes européenne a recensé 136 pénuries critiques de médicaments dans l’UE entre janvier 2022 et octobre 2024, y compris des antibiotiques et traitements pour les crises cardiaques.La Belgique est la plus touchée, avec une douzaine de ces pénuries dites critiques (pour lesquelles on ne dispose pas de médicaments alternatifs) notifiées en 2024 à l’Agence européenne du médicament (EMA).Selon la Cour, cette “maladie chronique” dont souffre l’Europe est principalement liée à des soucis au niveau des chaînes d’approvisionnement et à la délocalisation de la production de nombreux médicaments et de leurs substances actives dans des pays à bas coûts.L’Europe dépend ainsi de fournisseurs asiatiques pour 70% des substances actives et 79% des précurseurs de médicaments (substances biochimiques rentrant dans leur fabrication).Une dépendance particulièrement élevée pour des antidouleurs aussi courants que le paracétamol, l’ibuprofène, certains antibiotiques ou encore le salbutamol (vendu notamment sous la marque Ventoline).Mais cette crise est aussi en partie imputable à des déséquilibres internes à l’UE.- Ecarts de prix et emballages -Les prix des médicaments diffèrent d’un pays membre à l’autre, car ils sont négociés par les autorités de santé nationales, rappelle Olivier Delaere, dirigeant de Febelco, un distributeur qui ravitaille environ 40% des pharmacies en Belgique.Par conséquent, les fabricants ont tendance à livrer en priorité les pays qui les rémunèrent le mieux.Et cela les incite à fournir des quantités calculées au plus juste dans les pays où leurs tarifs sont inférieurs, par crainte que des intermédiaires ne s’enrichissent sur leur dos, en revendant leurs produits dans des Etats aux prix de vente plus élevés.La Cour souligne aussi que la plupart des médicaments sont sujets à des autorisations nationales et doivent porter des emballages conformes aux règles propres à chaque pays.Ces contraintes réglementaires et de conditionnement provoquent parfois “des pénuries locales”, souligne M. Delaere : un médicament s’avère introuvable seulement dans un Etat, alors qu’il est parfaitement disponible chez ses voisins…”C’est un problème grandissant”, soupire le patron de Febelco, soulignant que sur le million de demandes de clients traitées chaque année par ses équipes, 70% sont liées uniquement aux pénuries, générant “une charge de travail colossale et un gaspillage d’énergie”.- Incitations financières -Le problème est tellement répandu qu’en 2024, les pharmaciens européens ont passé en moyenne 11 heures par semaine à gérer des pénuries, trois fois plus qu’il y a dix ans, selon les calculs de l’organisation professionnelle PGEU.Si les pharmaciens n’en peuvent plus, “c’est aussi très dur pour les patients”, angoissés à l’idée de ne pas recevoir leurs traitements à temps, insiste M. Ronsyn.L’Union européenne cherche des solutions, mais n’a pas encore trouvé la panacée.En mars, la Commission européenne a proposé une loi visant à muscler la production de médicaments critiques via des incitations financières. Elle a aussi lancé en juillet une “stratégie d’approvisionnement” pour coordonner les stocks et se doter de réserves de crise.Une porte-parole de la Commission s’est dite confiante que ces mesures “auront un vrai impact” pour “aider à réduire le problème”. Elles requièrent cependant l’accord du Parlement européen et des 27, un processus qui peut trainer en longueur.”Ils essayent de trouver des solutions, mais c’est toujours très lent”, regrette M. Ronsyn, qui peut voir le siège de la Commission depuis son officine. “On y arrivera sans doute un jour, mais pour l’instant c’est compliqué”.

Lecornu, éconduit par LR, face à la tâche redoutable de bâtir un gouvernement

Un Premier ministre encore plus fragile. Les Républicains ont refusé samedi toute participation au gouvernement que Sébastien Lecornu doit constituer dans l’urgence, pris en étau avec un PS qui menace de le censurer sauf réelle avancée sur les retraites. Contre l’avis général, le président de la République Emmanuel Macron a finalement reconduit vendredi son fidèle lieutenant à Matignon.”J’ai démissionné lundi dernier parce que les conditions n’étaient plus remplies”, si elles “n’étaient plus remplies de nouveau, je partirai, je ne ferai pas n’importe quoi”, a promis le Premier ministre à La Tribune dimanche qui évoque l’annonce d’un gouvernement lundi ou mardi et une déclaration de politique générale mardi ou mercredi.  La tâche s’annonce particulièrement rude. Réunis en bureau politique, Les Républicains, qui appartenaient jusqu’ici au socle commun, fragile coalition au pouvoir depuis la dissolution de l’Assemblée nationale à l’été 2024, ont décidé samedi de ne plus faire partie du gouvernement, tout en promettant un “soutien texte par texte” à l’exécutif. Le PS “va faire du chantage à la censure et le prochain gouvernement devra renoncer à tout: le sérieux budgétaire, le régalien, la défense du travail”, a expliqué le président du Sénat Gérard Larcher lors d’une réunion avec les parlementaires LR samedi matin. Il s’est dit défavorable à toute participation, comme le chef du parti Bruno Retailleau qui a confirmé qu’il ne resterait pas au ministère de l’Intérieur. Une décision que Sébastien Lecornu a dit “respecter”. L’étau s’est resserré sur Sébastien Lecornu à qui La France insoumise, les Écologistes, les communistes, ainsi que le Rassemblement national et son allié Éric Ciotti ont déjà promis la censure. Rappelant n’avoir “pas d’autre ambition” que de permettre l’adoption d’un budget et “pas d’agenda” personnel, il a souhaité lors de son premier déplacement samedi dans un commissariat que son gouvernement soit “libre” et comprenne des personnalités “pas emprisonnées par les partis”. “Je n’ai pas le sentiment qu’il y avait beaucoup de candidats, pour être complètement transparent”, a-t-il ironisé en réponse aux critiques virulentes qui ont accueilli sa reconduction à Matignon.- “Renouvellement” -A l’issue d’une folle semaine entamée par sa démission et celle de son premier gouvernement, qui n’aura survécu que 14 heures, l’équipe de Sébastien Lecornu est très attendue alors que le temps presse pour présenter au Parlement un projet de budget et que ce dernier bénéficie des 70 jours requis par la Constitution pour l’examiner avant le 31 décembre. Il faudrait que le texte soit transmis en début de semaine au Parlement, en principe après un passage en Conseil des ministres.Sans doute pas lundi donc, Emmanuel Macron ayant annoncé qu’il se rendrait en Egypte en soutien au plan de Donald Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza. Sébastien Lecornu a prévenu que le futur gouvernement devrait “incarner le renouvellement et la diversité des compétences”, et demandé aux prochains ministres de “s’engager à se déconnecter des ambitions présidentielles pour 2027”.  Au sein du camp présidentiel, c’est le désarroi qui a dominé, à mesure qu’une reconduction de Sébastien Lecornu se profilait, même si samedi finalement, le chef du parti macroniste Renaissance, Gabriel Attal, a jugé que “le seul enjeu qui vaille désormais, c’est de doter la France d’un budget”. Quant au Modem, Marc Fesneau a expliqué samedi dans une déclaration à l’AFP que la manière dont son groupe allait s’engager “était encore à déterminer en fonction des intentions du gouvernement”. Il a rappelé être “ouvert à un débat sur la question de notre système de retraites”.  Le parti Horizons de l’ex-Premier ministre Édouard Philippe, également réuni samedi en bureau politique, continue d’envisager pour la première fois un soutien sans participation au gouvernement si celui-ci touche au “cœur” de la réforme des retraites de 2023.Or, le Premier ministre a rappelé que, sur cette réforme, “tous les débats sont possibles, dès lors qu’ils sont dans un cadre réel et réaliste, y compris sur les questions budgétaires”.- “Un nouveau bras d’honneur” -Le Parti socialiste, que l’exécutif voudrait convaincre d’un accord de non-censure, dit attendre la déclaration de politique générale du Premier ministre.Mais a prévenu: sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”.Lecornu 2, “c’est pire qu’une provocation, ça a vraiment un côté de négation totale des votes. Finalement, il (Macron) dit un peu aux Français +je vous emmerde, je fais ce que je veux+”, s’est indignée la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain. “Un nouveau bras d’honneur aux Français d’un irresponsable ivre de son pouvoir”, a écrit le coordinateur de LFI Manuel Bompard, en précisant que son mouvement déposerait aussi “une nouvelle motion de destitution du président de la République”.Même son de cloche à l’autre bout du spectre politique, où le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déclaré que son parti “censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir”, en dénonçant “une mauvaise plaisanterie”.

Lecornu reconduit par Macron mais éconduit par les ténors de LR

De nouveau sous la menace de censure après sa reconduction très critiquée, Sébastien Lecornu doit constituer, dans un délai ultra-court, son nouveau gouvernement mais a priori sans LR, dont deux ténors ont refusé samedi toute participation. Contre l’avis général, Emmanuel Macron a finalement reconduit tard vendredi soir son fidèle lieutenant à Matignon. Ce dernier a choisi de se rendre pour un premier déplacement samedi matin au commissariat de l’Haÿ-les-Roses, en banlieue parisienne, où il doit prendre la parole devant la presse. Mais c’est bien la composition de son futur gouvernement qui va occuper le locataire de la rue de Varenne, alors que le président des Républicains et ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau, ainsi que le président du Sénat Gérard Larcher, se sont prononcés samedi contre toute participation lors d’une réunion des parlementaires LR. Le PS “va faire du chantage à la censure et le prochain gouvernement devra renoncer à tout: le sérieux budgétaire, le régalien, la défense du travail”, a expliqué Gérard Larcher, tandis que Bruno Retailleau confirmait que lui-même n’irait pas. Vendredi soir cependant une très large majorité des députés LR s’est prononcée pour un “soutien” au Premier ministre, estimant que sa reconduction donnait “une chance de stabilité” au pays. Une formule de soutien sans participation semble donc se dessiner. A l’issue d’une folle semaine entamée par sa démission et celle de son premier gouvernement, qui n’aura survécu que 14 heures, Sébastien Lecornu va donc tenter un nouvel essai avec “carte blanche” du président pour former une nouvelle équipe gouvernementale et mener “les négociations” avec les partis politiques.- “Par devoir” -Celui qui a affirmé accepter la mission “par devoir” s’attèle à une tâche éminemment difficile entre les menaces de censure des oppositions et un “socle commun” de la droite et du centre largement mis à mal. Avec d’abord une première question urgente: qui asseoir à la table du Conseil des ministres lundi pour la présentation du projet de budget 2026, dont l’examen au Parlement doit démarrer au plus vite ? Le temps presse pour pouvoir laisser au Parlement les 70 jours requis par la Constitution pour l’examiner avant le 31 décembre. Il faudrait que le texte soit transmis lundi au Parlement, en principe après un passage en Conseil des ministres.Sébastien Lecornu a prévenu que le futur gouvernement devrait “incarner le renouvellement et la diversité des compétences”, demandant aux prochains ministres de “s’engager à se déconnecter des ambitions présidentielles pour 2027”. Ce qui, outre Bruno Retailleau, semble exclure le garde des Sceaux Gérald Darmanin. Au sein du camp présidentiel, c’est le désarroi qui a dominé ces derniers jours, à mesure qu’une reconduction de Sébastien Lecornu se profilait. Plusieurs personnalités du parti présidentiel Renaissance se sont prononcées contre et son chef, Gabriel Attal, a invité Emmanuel Macron à “partager le pouvoir”. Et le parti Horizons de l’ex-Premier ministre Édouard Philippe envisage pour la première fois depuis sa création un soutien sans participation au gouvernement si celui-ci touche au “cœur” de la réforme des retraites de 2023.Or, le Premier ministre a promis que “tous les dossiers évoqués” pendant ses consultations avec les partis seraient “ouverts au débat parlementaire”. – “Un nouveau bras d’honneur” -Le Parti socialiste que l’exécutif voudrait convaincre d’un accord de non-censure dit attendre la déclaration de politique générale du Premier ministre prévue la semaine prochaine.Mais il a prévenu: sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”.Le reste des formations politiques d’opposition de gauche n’ont pas attendu longtemps. Dès l’annonce de la reconduction, La France insoumise, le Parti communiste français et les Écologistes ont promis de censurer. Lecornu 2, “c’est pire qu’une provocation, ça a vraiment un côté de négation totale des votes (…). Finalement, il dit un peu aux Français +je vous emmerde, je fais ce que je veux+”, s’est indigné la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain samedi sur franceinfo. “Un nouveau bras d’honneur aux Français d’un irresponsable ivre de son pouvoir. La France et son peuple sont humiliés”, a écrit le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur X, en précisant que la formation de gauche radicale déposerait “une nouvelle motion de destitution du président de la République” et censurerait “immédiatement” le prochain gouvernement.Même son de cloche à l’autre bout du spectre politique, où le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déclaré que son parti “censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir”, en dénonçant “une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français”. Position également adoptée par l’allié du RN, Eric Ciotti.

“Polluants éternels” autour de l’incinérateur d’Ivry: une étude ravive les inquiétudes

Des analyses effectuées par la fondation néerlandaise ToxicoWatch, dévoilées fin septembre, ont mis en évidence la présence dans l’air de “polluants éternels” ou PFAS près de l’incinérateur d’Ivry-Paris 13, qui dénonce en retour une “démarche de désinformation”.Construit en bordure du périphérique, à cheval sur le 13e arrondissement de Paris et la ville d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), cet incinérateur d’ordures ménagères est le plus grand d’Europe et brûle chaque année 700.000 tonnes d’ordures, en provenance de 14 communes d’Ile-de-France et de 12 arrondissements de Paris.Commandée par le collectif 3R (pour “réduire, réutiliser, recycler”) et financée par l’ONG Zero Waste Europe, l’étude publiée en septembre a révélé la présence de PFAS dans l’air à proximité de cet incinérateur.Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), certaines de ces substances, présentes dans quantité d’objets et produits comme les poêles antiadhésives ou les cosmétiques, peuvent avoir des effets délétères sur la santé: taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement des fœtus.Dans l’étude, des chercheurs de ToxicoWatch, spécialisés dans l’analyse toxicologique des polluants émis par les incinérateurs, ont mesuré la concentration de métaux lourds et de polluants organiques persistants (POP), dont les PFAS, sur les filtres d’aération de cinq écoles primaires situées à moins de 1,5 km du site.Résultat: les filtres usagés, collectés à Ivry-sur-Seine et Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) entre octobre 2024 et février 2025, font apparaître des niveaux élevés de PFAS.Pour Thierry Billard, chercheur au CNRS à Lyon et spécialiste des composés fluorés, interrogé par l’AFP, l’étude “montre qu’il y a des PFAS qui circulent dans l’atmosphère”. Une conclusion “indéniable”.Mais ces niveaux élevés de “polluants éternels” sont-ils attribuables à l’incinérateur?”Avec cette étude pilote réalisée avec des moyens limités, on ne peut pas l’affirmer de manière certaine. Cette étude visait principalement à donner des pistes pour des études complémentaires”, souligne Amélie Boespflug, coprésidente du collectif 3R qui milite pour des alternatives à l’incinération des déchets.    “On ne dit pas qu’il n’y a pas d’autres pollutions”, poursuit-elle. “On dit que justement, c’est parce qu’il y avait déjà des sources de pollution qu’il ne fallait pas en rajouter une de plus en reconstruisant l’incinérateur”, en référence à la nouvelle unité de valorisation qui doit entrer en service début 2026 pour remplacer l’incinérateur existant.Dans une étude datant de février 2025, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) relève que les températures de combustion des incinérateurs d’ordures ménagères “ne sont pas suffisantes pour garantir une minéralisation complète de tous les PFAS”.- “Préoccupation légitime” -Propriétaire de l’incinérateur, l’agence métropolitaine Syctom dénonce pour sa part une “démarche de désinformation” et pointe “l’utilisation de protocoles d’analyse approximatifs”, créant “un sentiment d’angoisse chez les riverains”.Une réponse “emblématique des tactiques qui peuvent être employées pour discréditer les lanceurs d’alerte”, objecte Amélie Boespflug.A proximité de l’incinérateur, la publication de cette étude a ravivé les inquiétudes des riverains quant aux impacts sanitaires et environnementaux des panaches de fumées blanchâtres qui s’échappent de ses cheminées.”J’ai été interpellé il y a deux jours par des salariés d’une entreprise installée à Ivry, inquiets de savoir si leur santé était exposée du fait de ces PFAS”, raconte le maire communiste d’Ivry-sur-Seine, Philippe Bouyssou.A Charenton-le-Pont, commune voisine, l’inquiétude est tout aussi vive.”Cela relance la préoccupation légitime de mes concitoyens sur les pollutions ambiantes et sur l’air qu’on fait respirer à nos enfants”, abonde Hervé Gicquel, maire LR de Charenton-le-Pont.”S’il y a émergence de nouvelles formes de pollution qui rejaillissent sur nos communes, il faut que je sache de quoi il en retourne. Et surtout quel est l’environnement qui le dégage”, explique l’élu.Les deux communes ont saisi l’Agence régionale de santé (ARS).Depuis des années, le collectif 3R alerte sur les nuisances liées à l’incinérateur d’Ivry.En avril, une étude menée par ToxicoWatch pour ce collectif avait mis en évidence des niveaux importants de métaux lourds et dioxines (un polluant organique persistant) dans des mousses prélevées à proximité.En 2022, la même fondation avait réalisé une étude commandée par 3R révélant la présence de dioxines dans les œufs de plusieurs poulaillers domestiques de l’aire urbaine parisienne. Depuis, l’ARS recommande de ne pas consommer d’œufs issus de ces poulaillers.

Lecornu, reconduit par Macron, dans une course contre la montre pour former un gouvernement

De nouveau sous la menace de censure après sa reconduction très critiquée, Sébastien Lecornu doit constituer, dans un délai ultra-court, son nouveau gouvernement afin de pouvoir présenter un projet de budget lundi.Emmanuel Macron a annoncé peu après 22H00 vendredi la reconduction à Matignon de Sébastien Lecornu, à l’issue d’une folle semaine entamée par sa démission et celle de son premier gouvernement, qui n’aura survécu que 14 heures.Nouvel essai, donc: le Président lui donne “carte blanche” pour proposer une nouvelle équipe gouvernementale et mener “les négociations” avec les partis politiques.Dans la foulée, le Premier ministre démissionnaire a dit accepter la mission “par devoir”, et devrait s’atteler dès samedi à la formation de son équipe.Entre les menaces de censure des oppositions et un socle commun largement mis à mal, sa tâche s’annonce éminemment difficile. Avec d’abord une première question urgente: qui asseoir à la table du Conseil des ministres lundi pour la présentation du projet de budget 2026, dont l’examen au Parlement doit démarrer au plus vite ? Le temps presse pour pouvoir laisser au Parlement les 70 jours requis par la Constitution pour l’examiner avant le 31 décembre. Sébastien Lecornu a prévenu que le futur gouvernement “devra incarner le renouvellement et la diversité des compétences”, demandant aux prochains ministres de “s’engager à se déconnecter des ambitions présidentielles pour 2027”.Ce qui semble exclure a priori plusieurs poids lourds de son ancien gouvernement, comme le garde des Sceaux Gérald Darmanin, mais surtout le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, détonateur de la chute de Lecornu I. La gauche n’y participera pas. Mais qui au sein du socle commun, qui a implosé au cours de cette séquence politique, en sera ? Les Républicains, doivent décider dans la matinée de leur participation. Les députés de son groupe lui ont toutefois déjà apporté leur soutien.Autre formation, le parti Horizons d’Edouard Philippe, qui envisage un soutien sans participation au gouvernement si celui-ci touche au “coeur” de la réforme des retraites de 2023.Or, le Premier ministre a promis que “tous les dossiers évoqués” pendant ses consultations avec les partis seraient “ouverts au débat parlementaire”. – “Une honte démocratique” -Mais pris en étau entre la gauche et l’aile droite de sa coalition, Sébastien Lecornu devrait faire preuve de doigté pour rouvrir la réforme de 2023 d’Élisabeth Borne.Pour se prononcer, le Parti socialiste attend la déclaration de politique générale du Premier ministre prévue la semaine prochaine. La date exacte n’est pas encore connue.Mais il a prévenu: sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”.Le reste des formations politiques d’opposition de gauche n’ont pas attendu longtemps. Dès l’annonce de la reconduction, La France insoumise, le Parti communiste français et les Ecologistes ont immédiatement promis de censurer. Tout comme le Rassemblement national.”Un nouveau bras d’honneur aux Français d’un irresponsable ivre de son pouvoir. La France et son peuple sont humiliés”, a écrit le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur X, en précisant que la formation de gauche radicale déposerait “une nouvelle motion de destitution du président de la République” et censurerait “immédiatement” le prochain gouvernement.”Nous proposons dès ce soir aux parlementaires de la gauche de l’hémicycle de signer une motion de censure immédiate et une nouvelle motion de destitution du Président de la République”, a précisé le groupe insoumis à l’Assemblée nationale.Même son de cloche à l’autre bout du spectre politique, où le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déclaré que son parti “censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir”, en dénonçant “une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français”. Position également adoptée par l’allié du RN, Eric Ciotti.

Lecornu sous la menace de la censure dès sa reconduction à Matignon

Le Premier ministre Sébastien Lecornu, à peine reconduit vendredi soir, est déjà sous la menace d’une censure des socialistes s’il ne fait pas d’emblée plusieurs concessions majeures, dont la suspension de la réforme des retraites.”Nous rappelons de manière très claire ce soir au Premier ministre que s’il n’y a pas dès sa déclaration de politique générale la confirmation de l’abandon du 49-3 (adoption d’un texte sans vote, ndlr), des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”, a déclaré à l’AFP le secrétaire général du PS Pierre Jouvet.Les votes des socialistes seront décisifs en cas de motion de censure, le Rassemblement national et les Insoumis ayant d’ores et déjà annoncé qu’ils la voteraient.Emmanuel Macron a choisi de reconduire Sébastien Lecornu, cinq jours après sa démission, en dépit des mises en garde de son propre camp et de l’hostilité déclarée des oppositions.Le président “donne carte blanche au Premier ministre”, a-t-on ajouté dans l’entourage du chef de l’Etat.Le Premier ministre démissionnaire a dit accepter “par devoir” sa reconduction et promis que “tous les dossiers évoqués” pendant ses consultations avec les partis seraient “ouverts au débat parlementaire”.Sébastien Lecornu, 39 ans, un proche du chef de l’Etat, avait démissionné lundi matin, quatre semaines après sa nomination et 14 heures seulement après la formation de son gouvernement qui a conduit à l’implosion du “socle commun” entre le camp présidentiel et les Républicains (LR).C’est “un nouveau bras d’honneur aux Français”, a aussitôt dénoncé Manuel Bompard chez les Insoumis. Le Rassemblement national censurera “immédiatement cet attelage sans aucun avenir”, a assuré son président Jordan Bardella.Même dans le camp présidentiel, de plus en plus fracturé, le scénario Lecornu 2 ne faisait pas l’unanimité. “Je ne comprendrais pas qu’il y ait une renomination d’un Premier ministre macroniste”, avait prévenu Agnès Pannier-Runacher, macroniste de la première heure et membre du gouvernement démissionnaire.Il pourra néanmoins bénéficier du soutien des Républicains (LR) au Parlement, même si leur participation au gouvernement est incertaine.- “Ca va mal se terminer” -Lundi, peu après sa démission, Emmanuel Macron avait donné 48 heures à Sébastien Lecornu pour tenter de trouver un accord de la dernière chance avec les forces politiques et éviter la censure du futur gouvernement, en l’absence de majorité absolue à l’Assemblée.Après deux jours de tractations, Sébastien Lecornu avait estimé mercredi qu’un “chemin” était encore “possible”.Mais une ultime réunion de crise, convoquée en urgence vendredi à l’Elysée entre le président et les chefs de parti, n’a pas apporté plus de clarté.La gauche, qui réclamait un Premier ministre issu de ses rangs, en est sortie “sidérée”. M. Macron n’a apporté “aucune réponse claire” sur les retraites ou le pouvoir d’achat, a déploré le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.”Tout ça va très mal se terminer” avec une possible “dissolution”, a renchéri la patronne des Ecologistes Marine Tondelier à la sortie de l’Elysée.La gauche a jugé décevantes les esquisses de concession sur la réforme des retraites, pourtant inédites dans la bouche du président qui en avait fait un totem de son second quinquennat.Emmanuel Macron a proposé “non pas de suspendre, mais décaler dans le temps” la mesure sur l’âge de départ à la retraite et non celle sur le nombre de trimestres cotisés, a expliqué la cheffe des députés écologistes, Cyrielle Châtelain.Le Parti socialiste n’a “absolument aucun deal” avec Sébastien Lecornu sur une non-censure, et n’a “aucune assurance ni garantie” sur ses demandes, a affirmé à l’AFP le secrétaire général du parti Pierre Jouvet.- “Pas parfait” -Sébastien Lecornu, dont la reconduction était évoquée avec insistance ces derniers jours, avait lui-même assuré ne pas courir “après le job” et avoir achevé sa “mission”. Il a réaffirmé vendredi que lui-même et sa future équipe devront être dépourvus de toute ambition présidentielle pour 2027.S’il parvient à former un gouvernement dans les prochains jours, Sébastien Lecornu pourrait prononcer dès la semaine prochaine une déclaration de politique générale devant le Parlement, pour exposer sa feuille de route. La France insoumise (LFI) a déjà indiqué qu’elle déposerait dès que possible une motion de censure.Confronté aux répliques sans fin du séisme de la dissolution en 2024, Emmanuel Macron a préféré se replier sur son dernier carré de fidèles après avoir tenté une semi-cohabitation avec l’opposant LR Michel Barnier puis avec le centriste Bayrou.Déjà en décembre dernier, il avait voulu nommer Sébastien Lecornu à Matignon, mais son allié historique François Bayrou avait fini par s’imposer à lui.En attendant, l’urgence est de déposer un projet de budget lundi. Le Parlement aura ensuite une fenêtre de 70 jours pour l’examiner, comme le prévoit la Constitution.Il “ne sera pas parfait”, avait reconnu le Premier ministre démissionnaire mercredi à l’issue de ses multiples rencontres avec les partis, et devra être débattu.Venu de la droite, discret au point d’être quasi inconnu du grand public, Sébastien Lecornu, qui se définit lui-même comme un “moine soldat”, est un compagnon de route du chef de l’Etat depuis 2017, devenu un rouage essentiel de la macronie. De tous les gouvernements depuis la première élection d’Emmanuel Macron, il officiait depuis 2022 au poste stratégique des Armées, après l’Ecologie, les Collectivités et l’Outre-mer.

Trump relance son offensive commerciale contre la Chine

Donald Trump a violemment relancé vendredi son offensive commerciale contre la Chine, en représailles contre des restrictions décidées par Pékin dans le secteur très stratégique des terres rares.Le président américain a annoncé sur son réseau Truth Social que les Etats-Unis frapperaient les marchandises chinoises de droits de douane supplémentaires de 100%, s’ajoutant à ceux déjà en vigueur, à partir du 1er novembre “ou avant”Selon un responsable de la Maison Blanche, ce taux vient s’ajouter aux 30% déjà appliqués à l’ensemble des produits chinois depuis mai dernier ainsi qu’aux taux appliqués à certains secteurs spécifiques, comme l’acier et l’aluminium, le cuivre, les produits pharmaceutiques ou encore l’ameublement, notamment.Cela pourrait amener certains droits de douane à 150%, voire 200% selon les secteurs, qui pourraient dans certains cas encore s’ajouter aux taux préexistants au retour de Donald Trump à la Maison Blanche.Le milliardaire républicain, expliquant réagir à une “posture commerciale extraordinairement agressive” adoptée par la deuxième puissance mondiale, a également indiqué que des restrictions sur l’exportation de “tous les logiciels stratégiques” vers la Chine s’appliqueraient à la même date.Donald Trump avait déjà déclaré vendredi, toujours sur Truth Social, qu’il n’y avait “plus de raison” valable de rencontrer comme prévu son homologue chinois Xi Jinping dans deux semaines, en raison de l’attitude devenue “très hostile” de la Chine.Le géant asiatique est le premier producteur mondial de terres rares, ces matériaux indispensables aux industriels, et Washington l’accusait déjà d’abuser de cette position dominante. Les nouveaux contrôles annoncés jeudi par Pékin concernent l’exportation des technologies liées à l’extraction et la production de ces matériaux, selon un communiqué du ministère chinois du Commerce.”Cela a été une vraie surprise” a admis le président américain.- Wall Street dans le rouge -“Je devais rencontrer le président Xi dans deux semaines au sommet de l’APEC (Coopération économique Asie-Pacifique) en Corée du Sud mais il ne semble plus y avoir de raison” pour le faire, a encore écrit le dirigeant républicain.La Bourse de New York a été plombée par cette reprise des hostilités, qui met fin à une période de relative détente entre Pékin et Washington. Elle a clôturé franchement dans le rouge, avant même l’annonce des droits de douane supplémentaires par le président américain.Le Dow Jones a glissé de 1,90%, l’indice Nasdaq a reculé de 3,56% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 2,71%, effaçant tous ses gains des deux dernières semaines.”Il n’est pas possible que la Chine soit autorisée à tenir le monde +en otage+ mais cela semble être leur projet depuis un moment”, a jugé Donald Trump.Les relations commerciales sino-américaines, qui ont connu des hauts et des bas en 2025, connaissaient ces dernières semaines une une accalmie précaire.Donald Trump avait eu en septembre une conversation présentée comme “très productive” avec Xi Jinping, la troisième depuis le début de l’année. Satisfait des discussions sur un autre dossier très sensible, à savoir l’avenir aux Etats-Unis de la plate-forme TikTok, il avait même évoqué un voyage en Chine l’année prochaine ainsi qu’une visite de son homologue en Amérique.Autre accrochage commercial, la Chine a annoncé vendredi qu’elle allait imposer des droits “spéciaux” aux bateaux américains dans ses ports, en représailles à des mesures similaires prises en avril par Washington.Les Etats-Unis ont de leur côté dit avoir retiré des “millions” de références de produits chinois interdits des plateformes de commerce électronique.Sous l’effet de l’offensive protectionniste déclenchée par Donald Trump depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, les droits de douane entre les deux pays ont atteint des niveaux trois fois supérieurs à la normale des deux côtés, perturbant les chaînes d’approvisionnement.Washington et Pékin avaient toutefois conclu un accord visant à désamorcer les tensions, abaissant temporairement les droits de douane à 30% pour les produits chinois importés aux Etats-Unis et à 10% pour les biens américains importés en Chine. La trêve commerciale qui a volé en éclats vendredi devait durer jusqu’au 10 novembre.