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Une comédienne devenue éleveuse, un pari fou sauvé par une foncière solidaire

“Sans ça, j’aurais arrêté”: victime de sécheresses à répétition, Chloé Pimont, une comédienne parisienne et végétarienne devenue éleveuse de brebis dans le Morvan, a été sauvée de la déroute par une foncière solidaire qui achète des terres pour des néo-agriculteurs.”Je ne savais même pas comment poussait une carotte”: véritable citadine, elle alignait des rôles dans les comédies musicales quand elle rencontre son compagnon, un arboriculteur qui lui fait découvrir le massif bourguignon du Morvan. Dans ce pays de bocages et forêts, elle croise la route d’une feutrière qui lui donne l’amour de la laine. “J’étais végétarienne et j’avais une peur monstrueuse des moutons mais j’ai eu un coup de cœur”, se souvient-elle auprès de l’AFP. En 2017, à 33 ans, elle troque les paillettes pour les bottes en caoutchouc et s’installe d’abord très modestement sur un petit lopin, avec une trentaine de brebis. Mais les sécheresses à répétition se font vite menaçantes: “J’étais sur des terrains avec très peu d’herbe. Je n’avais plus de quoi nourrir les bêtes.”L’éleveuse cherche donc de nouvelles terres et trouve une ferme de 47 hectares. “Mais je n’avais pas le profil idéal pour la banque: j’étais devenue une mère célibataire, avec trois enfants, sans mari pour ramener des sous et une néo-agricultrice pas du tout issue du milieu agricole…”L’ex-comédienne découvre finalement une entreprise foncière agricole “solidaire”, “Fermes en vie” (Fève), qui rachète des terres pour les mettre à disposition d’agriculteurs, à condition qu’ils adoptent une culture respectueuse de l’environnement, ce qui était déjà le cas pour Chloé.- Mitaines -Fève rachète la ferme et la loue à l’éleveuse à un tarif raisonnable: la foncière, qui a le statut d'”entreprise à mission de l’économie sociale et solidaire”, a en effet un objectif autre que financier.”Je paie 1.200 euros par mois pour la ferme, et 1.800 euros par trimestre pour le fermage des terres”, explique-t-elle en étiquetant les chaussettes, mitaines et autres bonnets tissés avec la laine de ses brebis.”Sans ça, j’aurais arrêté”, assure Chloé depuis ses nouveaux prés où quelque 200 brebis paissent enfin une herbe grasse entre deux bêlements.A l’aide de la viande d’agneau qu’elle produit également, l’ex-comédienne de 41 ans se verse 1.000 euros par mois. “Je m’en sors sans problème”, assure-t-elle.Fondée en septembre 2020 par des ingénieurs agronomes, Fève “a accompagné une quarantaine de fermes, soit une bonne soixantaine” de paysans, indique Louise Bolmont, chef de projets.”La moitié des agriculteurs vont prendre leur retraite d’ici les dix prochaines années”, rappelle-t-elle. Or la transmission familiale des terres est largement chose du passé: “Aujourd’hui, deux tiers des agriculteurs qui souhaitent s’installer ne sont pas issus du milieu”, ajoute-t-elle.Avec le prix d’une ferme qui approche un million d’euros en moyenne, 20.000 hectares de terres perdent chaque année leur usage agricole.Les foncières solidaires ont donc commencé à peupler la campagne, comme Fève mais aussi d’autres telles Terres de liens: première du genre, elle a acquis en 20 ans 300 fermes et installé plus de 700 paysans.- Epargne citoyenne -“C’est une solution formidable”, estime Chloé devant des investisseurs venus visiter son exploitation à Monthelon (Saône-et-Loire).Pour acheter les terres, les foncières solidaires comptent sur l’épargne “citoyenne”, voire humaniste, collectant des fonds majoritairement auprès de particuliers.”J’ai investi dans des circuits classiques. Mais c’est abstrait. Ici, c’est du concret”, explique Michel Guimet, 65 ans, en pataugeant dans la gadoue de la ferme de Chloé.”Je veux aider des initiatives positives pour la société. L’idée n’est pas de faire des sous. La Bourse offre du 7-8%. Fève, c’est juste l’inflation grosso modo”, calcule le retraité.”Aujourd’hui, on est proche d’un pour cent”, reconnaît Paul-Antoine Raulin, responsable investisseurs chez Fève.”La finance solidaire reste marginale, avec seulement 0,5% de l’épargne des Français”, confesse-t-il. “Mais de plus en plus se posent la question de l’impact de leur épargne”. L’an dernier, Fève a presque triplé sa collecte, à 19 millions d’euros contre sept millions en 2023.

Les Bourses européennes ouvrent en repli

Les Bourses européennes ont ouvert lundi dans le rouge, de façon plus accentuée pour la place parisienne, alors que Tokyo a volé la vedette, bondissant de plus de 4% après l’élection d’une future Premier ministre partisane d’un fort soutien à l’économie.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris glissait de 0,68%, Francfort cédait 0,06%, Londres 0,10% ainsi que Milan.

Motions de censure et invectives: tensions croissantes au Parlement européen

Des “divisions extrêmement profondes”… L’examen de deux motions de censure contre Ursula von der Leyen va de nouveau mettre à l’épreuve la majorité dite pro-européenne au Parlement à Strasbourg, après plus d’un an de crispations et d’invectives Débattues ce lundi et soumises au vote jeudi, ces motions déposées par l’extrême droite et la gauche radicale n’ont quasiment aucune chance de faire tomber la présidente de la Commission.Mais elles traduisent un changement d’ambiance au Parlement européen, bousculé par la percée de l’extrême droite aux élections de juin 2024. Et elles vont permettre de mesurer dans quel état se trouve la coalition entre sociaux-démocrates, centre (Renew) et droite (PPE).”La situation est très instable”, convient le centriste Pascal Canfin, qui redoute que les sociaux-démocrates finissent par claquer la porte. “Mais y a-t-il une meilleure alternative ” que cette alliance ? “Non, loin de là”.Gauche et centre reprochent à la droite européenne, dont est issue Ursula von der Leyen, de cultiver l’ambiguïté avec l’extrême droite pour mieux détricoter les lois environnementales.”Les tensions vont encore augmenter”, car la “Commission mène un agenda de droite mâtiné d’extrême droite”, tacle l’écologiste David Cormand.L’amertume s’est accentuée cet été après l’accord commercial scellé par l’Union européenne avec les Etats-Unis, que de nombreux parlementaires, y compris parmi les soutiens de la présidente de la Commission, jugent déséquilibré.Les eurodéputés sont “rentrés énervés après s’être fait allumer tout l’été sur le deal avec Donald Trump”, raconte un haut fonctionnaire européen. Combative, Ursula von der Leyen défend cet accord –  “le meilleur possible” –  avec le président américain. Et elle a encore lancé un appel à l’unité le 10 septembre au Parlement, en insistant sur la gravité de la situation géopolitique, marquée par la guerre en Ukraine.- “Bac à sable” -Mais après son intervention, “la première réaction des dirigeants des deux principaux partis a été de s’attaquer mutuellement”, déplore une source à la Commission, en référence à l’Allemand Manfred Weber et l’Espagnole Iratxe Garcia, respectivement chefs de la droite et des sociaux-démocrates.Ce jour-là, M. Weber a lancé les hostilités en pointant du doigt le “comportement” des socialistes… espagnols, qui “divise” la coalition.”Qui est responsable du fait que cette alliance pro-européenne ne fonctionne pas dans ce Parlement ? Il a un prénom et un nom, il s’appelle Manfred Weber”, a répliqué Iratxe Garcia”C’est un bac à sable, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Leur relation est viciée”, peste un vieux routier du Parlement européen.Tandis que l’extrême droite savoure. “On regarde ça avec amusement, on les laisse gérer leurs problèmes de couple”, réagit l’eurodéputée Julie Rechagneux (Les Patriotes). Jusqu’ici, faute de lois majeures, ces crispations à répétition restent sans grande conséquence. Mais l’automne “sera un moment de vérité”, prévient Manfred Weber. Car les premières lois de fond arrivent, dont une série de mesures de simplification de lois environnementales qui divisent l’hémicycle.Gauche et centre redoutent que la droite et l’extrême droite se coordonnent pour enterrer plus largement des mesures écologiques adoptées lors du précédent mandat. “Depuis un an, notre problème, c’est que le Parlement est introuvable. C’est une situation un peu visqueuse. Et on se sait pas trop comment ça va se décanter”, témoigne un diplomate européen, anonymement.Selon un haut fonctionnaire, “le risque ce n’est pas que la motion de censure passe cette fois, mais que tout se cristallise sur un texte qui provoque un blocage et disloque la majorité”.Début juillet, le Parlement européen avait largement repoussé une motion de censure d’extrême droite visant la cheffe de l’exécutif européen. Cet examen de trois motions de censure en quelques mois est inédit à Strasbourg.Jamais, le Parlement européen n’a renversé une Commission à ce jour. Avec cependant un cas particulier en 1999. Avant un vote perdu d’avance, la Commission européenne de l’époque, présidée par le Luxembourgeois Jacques Santer, avait démissionné à la suite d’un rapport accablant sur sa “lourde responsabilité” dans des affaires de fraude.

Etats-Unis: des licenciements de fonctionnaires ouvrent une deuxième semaine de blocage budgétaire

Donald Trump a assuré avoir mis à exécution sa menace de licencier des fonctionnaires à la suite du blocage budgétaire qui entre lundi dans sa deuxième semaine et risque de s’étendre dans la durée, vu les débats acerbes entre républicains et démocrates.Chaque camp se retranche sur ses positions et se rejette la faute, depuis que les Etats-Unis sont entrés, mercredi, en situation de “shutdown”, et le pays s’enfonce en attendant dans une paralysie aux conséquences bien plus que politiques.Après avoir ces derniers jours gelé des projets d’infrastructures dans des Etats démocrates et menacé de supprimer des agences fédérales, le président américain a déclaré dimanche soir aux journalistes que son administration avait commencé à licencier définitivement – et pas seulement à mettre au chômage technique comme c’est habituellement le cas- des fonctionnaires. “C’est en cours en ce moment même. Tout ça, c’est la faute des démocrates. Les démocrates sont responsables de la perte de nombreux emplois”, a déclaré le président à la Maison Blanche, sans précision sur ces licenciements.Les fonctionnaires fédéraux se trouvent au premier rang des personnes les plus touchées par le blocage. Même s’ils échappent à un licenciement, leur paie est différée jusqu’à ce qu’un budget soit adopté au Congrès, qu’ils aient été mis au chômage technique ou non. Un manque à gagner conséquent pour ces plus de deux millions de fonctionnaires si la situation venait à durer.”Il est bien possible que ce +shutdown+ se prolonge pendant des semaines, et pas seulement quelques jours”, estime Andrew Koneschusky, ancien conseiller du ténor démocrate Chuck Schumer.”Les deux bords campent sur leurs positions et il est très peu question de compromis. Les choses peuvent toujours évoluer (…) mais pour l’heure, aucun des deux partis ne semble prêt à céder”, explique à l’AFP ce spécialiste en communication de crise.- “Souffrance maximale” -D’un côté, les républicains proposent une extension du budget actuel jusque fin novembre, tandis que les démocrates insistent pour obtenir la prolongation de certains programmes d’assurance santé pour les plus démunis.Scott Bessent, le secrétaire au Trésor de Donald Trump, a expliqué jeudi craindre “un coup au PIB, un coup à la croissance”. Outre l’impact sur les fonctionnaires, les Américains qui comptent prendre l’avion au cours des prochaines semaines pourraient aussi voir leur voyage perturbé en raison d’un manque d’agents de sécurité des transports ou de contrôleurs aériens, entraînant retards et annulations.A son sixième jour lundi, le “shutdown” en cours est encore loin du record. Entre décembre 2018 et janvier 2019, déjà sous Donald Trump, le précédent blocage s’était étalé sur 35 jours.Cependant, le président républicain applique aujourd’hui une stratégie de “souffrance maximale” envers l’opposition, selon les termes de certains observateurs.- “Tenir bon” -L’intransigeance du président républicain constitue une raison majeure de croire que le record de durée puisse tomber, explique James Druckman, professeur de sciences politiques à l’université de Rochester.”L’administration Trump considère qu’elle dispose d’un mandat sans contrôle, et par conséquent ne se prête généralement pas au compromis”, souligne-t-il auprès de l’AFP.De leur côté, “les démocrates ont été critiqués pour ne pas s’être battus de manière suffisamment forte” contre Donald Trump, rappelle le professeur.En mars dix sénateurs démocrates avaient voté à contrecoeur pour un texte républicain afin d’éviter la paralysie fédérale. Leur choix avait provoqué la colère de nombreux militants et sympathisants démocrates, qui les accusaient de plier face au président.En définitive, ce “compromis n’a produit aucun effet positif pour les démocrates”, analyse James Druckman. Alors cette fois-ci, “ils sont plus enclins à tenir bon”.Malgré tout, les républicains espèrent bien faire céder suffisamment de sénateurs démocrates pour atteindre le seuil de 60 voix, synonyme de fin du blocage. Vendredi, leur texte n’en avait récolté que 54, dont trois de l’opposition.Pour l’analyste financier Michael Ashley Schulman, l’issue pourrait provenir d’un rappel des élus à la réalité économique: “Si Wall Street commence à avoir la trouille, et que les taux obligataires bondissent, même les idéologues les plus fervents se trouveront soudainement une profonde conviction envers les solutions de consensus.”

Annie Genevard, “habile” arbitre à l’Agriculture comme chez les Républicains

Annie Genevard, reconduite dimanche au ministère de l’Agriculture, a fait taire ceux qui la pensaient novice sur le sujet en déployant la même “habileté politique” sur les dossiers agricoles que pour gérer les conflits au sein des Républicains.Si sa capacité d’écoute est saluée par ses interlocuteurs privilégiés – FNSEA, Coopération agricole, agroindustriels et même les contestataires de la Coordination rurale -, les défenseurs de l’environnement et la Confédération paysanne déplorent eux de ne pas être entendus.Cette ancienne professeure de français de 69 ans briguait plutôt l’Education nationale avant d’être nommée rue de Varenne en septembre 2024 par Michel Barnier, suscitant alors des doutes après un été de récoltes et d’épizooties dramatiques.Mais lors de ses déplacements, l’ancienne députée du Doubs et maire de Morteau répète son attachement à “ses” agriculteurs et aux montbéliardes de sa Franche-Comté natale.Son suppléant à l’Assemblée Éric Liégeon, un éleveur, a été secrétaire départemental de la FNSEA, syndicat dominant et partenaire privilégié du gouvernement.En décembre, elle est reconduite par François Bayrou, face à des agriculteurs qui demandent l’aboutissement des promesses non tenues après les manifestations agricoles de l’hiver précédent.Le contexte est tendu, avec des élections syndicales en janvier qui font perdre la majorité absolue à l’alliance historique FNSEA-JA mais pas sa domination sur les institutions agricoles.- “Allégeance” à la FNSEA -Véronique Le Floc’h, présidente de la radicale Coordination rurale, qui perce lors du scrutin (30% des votes), affirme que le syndicat n’a depuis “jamais aussi bien travaillé avec un ministre”. “Mais elle écoute encore trop la FNSEA.”Le porte-parole de la Confédération paysanne (20% des voix) Stéphane Galais dénonce lui une une “allégeance à la FNSEA qui n’a jamais été aussi flagrante”, avec des “reculs scandaleux” sur le soutien à l’agriculture biologique et sur les pesticides. S’il lui reconnaît une certaine “habileté” lors de grandes réunions, c’est surtout car les “forces d’opposition” y sont en “minorité permanente”.En février, Annie Genevard fait adopter au pas de charge la loi d’orientation agricole. Quelques jours plus tard au Salon de l’agriculture, elle expose sa vision – “Produire plus” pour garantir la “souveraineté alimentaire”.Sa défense du stockage de l’eau, de l’agrandissement des élevages et de la réintroduction de pesticides pour “les filières sans solution” est calquée sur la FNSEA.Avec son expérience d’ancienne vice-présidente de l’Assemblée, elle réécrit avec le sénateur (LR et ex-FNSEA) Laurent Duplomb sa proposition de loi visant à “lever les contraintes” imposées aux agriculteurs pour la rendre “acceptable”.Mais le processus accéléré, sans débat en séance, pour cette loi qui doit réintroduire sous conditions un pesticide néonicotinoïde interdit, creuse les fractures avec les ONG, la gauche, et révèle des divisions avec le ministère de la Transition écologique.- “Sacrée habileté politique” -Une pétition citoyenne rassemble plus de 2 millions de signatures contre le texte, un record. Annie Genevard se heurte en août à la censure partielle du Conseil constitutionnel, qui retoque la mesure controversée.Deuxième écueil: le début du processus de ratification de l’accord de libre-échange de l’Union européenne avec des pays du Mercosur, pourfendu par l’ensemble du monde agricole français, qu’elle avait essayé de bloquer.Pas de quoi réclamer son départ. FNSEA et JA voulaient “de la stabilité”.”Elle a une sacrée habileté politique, on l’a vu dans l’agriculture comme on l’avait vu chez les Républicains quand elle règle les conflits de mâles alpha”, confie un responsable agricole.Après avoir repris le siège des Républicains à Eric Ciotti, rallié à l’extrême droite et enfermé dans son bureau en 2024, elle a notamment joué les arbitres en tant que secrétaire générale entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau. En dix ans, elle a gravi presque tous les échelons chez les Républicains, où elle défend une ligne conservatrice sur la sécurité, l’immigration, la laïcité ou encore l’avortement et la PMA pour toutes.

Roland Lescure, macroniste historique à la tête de Bercy

Compagnon de route d’Emmanuel Macron, social-libéral passé à la vie d’élu sur le tard, l’ancien ministre de l’Industrie Roland Lescure retourne à Bercy avec cette fois le portefeuille beaucoup plus large de ministre de l’Economie et des Finances, dans un contexte hautement incertain à l’international comme en France.A 58 ans, ce fils d’un journaliste à L’Humanité et d’une syndicaliste CGT de la RATP, assume volontiers l’étiquette de “libéral” sur le plan économique, opposé comme tout bon macroniste à “augmenter le coût du travail”. Mais paradoxe: il est classé à l’aile gauche de Renaissance.”C’est que le mouvement a bougé à droite”, rétorque pourtant à l’envi ce fan du PSG, ex-ministre de l’Industrie (juillet 2022-septembre 2024), qui remplace Eric Lombard.Illustration fin 2023: il s’oppose à la loi immigration dans sa version très à droite adoptée au Parlement. Au point d’être catalogué comme “frondeur” d’un gouvernement qu’il ne quitte toutefois pas.D’autres opposants à la loi le lui reprochent. “Le mec s’est toujours arrangé pour avoir un poste”, pique un député. “Il ne se considérait pas du tout comme frondeur”, tempère un membre du groupe macroniste.Ses positions augurent toutefois de discussions musclées avec Les Républicains: “c’est un gros problème. Il porte la ligne inverse de Bruno Retailleau sur l’immigration”, soufflait-on en 2024 dans l’entourage du ministre de l’Intérieur, quand le nom de Roland Lescure circulait pour Matignon.Roland Lescure reprochait à Bruno Retailleau de “fai(re) des poutous à Marine Le Pen”.- Opposition au RN -Vice-président de l’Assemblée, repérable à sa grande taille, le Franco-Canadien n’avait pas été rappelé au gouvernement Barnier, qu’il jugeait lui-même trop à droite et dépendant du RN.L’ouverture d’usines “c’est une arme anti-colère, anti-Rassemblement National”, estime-t-il, volontiers offensif contre le parti lépéniste, lui qui qualifiait Marine Le Pen de “Machiavel aux petits pieds” lorsqu’elle faisait pression sur le gouvernement Barnier.”C’est la quintessence de la Macronie que l’on déteste. Il se croit le plus beau, le plus fort, le plus intelligent”, grince un haut gradé lepéniste.Une source syndicale lui reconnaît une “grande écoute avec les organisations syndicales”. L’ancien député PCF Sébastien Jumel décrivait en 2022 un homme “pas tordu”, “peut-être” grâce à des “parents communistes”, estimant que “pour le reste, il a mal tourné”.Père de trois enfants, le petit-fils de Pierre Lescure, fondateur des Editions de Minuit, a été élevé dans un HLM de Montreuil (Seine-Saint-Denis).Demi-frère de l’ex-patron de Canal+ Pierre Lescure, il est diplômé de Polytechnique, l’École nationale de statistique et de la London School of Economics. Il a travaillé à Bercy, la Commission européenne et l’Insee, avant une carrière dans la finance (Natixis, Groupama).Il vit une expérience éphémère au PS en 2006, rebuté par le fonctionnement interne. En 2009, il est numéro 2 de la Caisse de dépôt et placement du Québec, avec un salaire de l’ordre du million d’euros.- “Guerre commerciale” -En 2012, lors d’une réunion d’investisseurs étrangers, il rencontre un certain Emmanuel Macron. Quatre ans après il plonge en politique, inquiet par le Brexit et l’élection de Donald Trump.Séduit par le positionnement pro-européen d’Emmanuel Macron, il se fait élire en 2017 député des Français d’Amérique du Nord, et préside la commission des Affaires économiques. Il connaît aussi des échecs, manquant de prendre la tête du groupe LREM, ou la présidence de l’Assemblée en 2022, pourtant soutenu par Emmanuel Macron.De 10 ans au Canada il retient quelques anglicismes et des idées qu’il aimerait soulever en France (légalisation du cannabis pour mieux le contrôler, rouvrir le débat sur les statistiques ethniques pour lutter contre les discriminations).Plus récemment, il considère l’accord UE-USA sur les tarifs douaniers comme “un aveu de faiblesse historique (…) Nous avons perdu la guerre commerciale avant même d’oser la mener”.Il appelle alors à “protéger notre marché européen via une politique industrielle commune”, et à un “accord anti-coercition qui permet de mettre des tarifs sur les GAFAM”, lui qui a quitté en janvier le réseau social X, “outil de propagande”.Il est également opposé à la taxe Zucman mais appelle à des concessions au PS à l’orée de débats budgétaires à haut risque.”Pour que les socialistes, et cela sera indispensable, aient des victoires, il va falloir qu’on ait des défaites”, philosophait-il en septembre sur franceinfo.

Le bitcoin bat un nouveau record et dépasse les 125.000 dollars 

Le bitcoin a atteint un nouveau plus haut dimanche, dépassant le seuil des 125.000 dollars, alors que la paralysie budgétaire se poursuit aux Etats-Unis.La star des cryptomonnaies a atteint 125.689 dollars, battant son précédent record du mois d’août autour de 124.500 dollars.Le bitcoin a connu une forte tendance à la hausse, sur fond de méfiance des investisseurs face à la paralysie budgétaire en cours aux États-Unis (“shutdown”). Les gains des actions américaines ont également soutenu la hausse du bitcoin, alors que les investisseurs se sont tournés vers des actifs plus sûrs, pendant que les législateurs américains négociaient le financement du gouvernement fédéral, selon Bloomberg News. Le président américain Donald Trump et sa famille ont également fait la promotion des cryptomonnaies et sont impliqués dans diverses initiatives dans ce domaine, ce qui a fait monter le cours du bitcoin. “Avec de nombreux actifs, notamment les actions, l’or et même les objets de collection comme les cartes Pokémon, qui atteignent des sommets historiques, il n’est pas surprenant que le bitcoin profite du narratif de la dépréciation du dollar”, a déclaré Joshua Lim, co-responsable des marchés chez FalconX, une société de courtage spécialisée dans les cryptomonnaies, cité par Bloomberg News.

Pétrole: l’Opep+ augmente légèrement sa production pour le mois de novembre

Ryad, Moscou et six autres membres de l’Opep+ ont décidé lors d’une réunion en ligne dimanche d’augmenter leurs quotas de production pour le mois de novembre, dans le sillage de leur stratégie de reconquête de parts de marché adoptée depuis avril.”Les huit pays participants ont décidé de mettre en œuvre un ajustement de la production de 137.000 barils par jour” en novembre par rapport au niveau de production requis en octobre, a précisé l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) via un communiqué. Il s’agit d’une augmentation plus modérée que certains ne le prédisaient, décidée afin d’éviter une dégrindolade des cours face à une demande en berne.Le groupe des huit “a agi avec prudence après avoir constaté à quel point le marché était devenu nerveux” face aux rumeurs de presse qui évoquaient la possibilité d’une hausse bien plus importante, de 500.000 barils par jour, confirme auprès de l’AFP Jorge Leon, analyste de Rystad Energy.L’Opep+ “calme les esprits, pour l’instant”, estime M. Leon, mais le “groupe évolue sur une corde raide entre le maintien de la stabilité des prix et la reconquête de parts de marché” dans un contexte d’excédent de l’offre par rapport à la demande. En quelques mois, l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, Oman et l’Algérie ont déjà rehaussé leurs quotas de plus de plus de 2,5 millions de barils par jour (mb/j).Un rythme que personne n’anticipait en début d’année de la part du cartel qui avait longtemps lutté contre l’érosion des prix en organisant une raréfaction de l’offre via plusieurs coupes de production. – Une demande qui ne suit pas -L’Opep+ a en effet changé de stratégie depuis avril et favorise désormais le gain de parts de marché face à la concurrence d’autres pays, la “production des Etats-Unis, du Brésil, du Canada, de la Guyana et de l’Argentine atteignant ou (étant) proche de ses plus hauts historiques”, précisait l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son dernier rapport mensuel sur le pétrole.Cette situation contraste fortement avec une demande d’or noir “largement inchangée”, selon l’AIE, qui attend une croissance d’environ 700.000 barils par jour en 2025 et en 2026.L’Opep elle-même, généralement plus optimiste dans ses rapports, table sur une demande pétrolière mondiale qui devrait augmenter de 1,3 mb/j en 2025 et de 1,4 mb/j en 2026.Dans ce contexte, le baril de Brent, référence mondiale pour le brut, évoluait sous les 65 dollars vendredi, une perte d’environ 8% en une semaine, plombé par la crainte d’une hausse de production importante de la part du cartel. – Un moindre mal pour la Russie -Pour la Russie, deuxième plus gros producteur de l’Opep+ derrière l’Arabie saoudite, l’ajout de 137.000 barils par jour est encore “gérable”, estime Jorge Leon, précisant qu’une hausse trois ou quatre fois supérieure à cela aurait été “difficile pour le pays” et aurait questionné la cohésion de l’Opep+. La Russie dépend des prix élevés pour financer sa machine de guerre ccontre l’Ukraine et contrairement à Ryad, le Kremlin possède un potentiel limité de hausse de sa production en raison des pressions américaines et européennes sur son secteur pétrolier.La Russie qui produit “autour de 9,25 millions de barils par jour” actuellement, disposerait d’une “capacité de production maximum de 9,45 mb/j” contre environ 10 mb/j avant la guerre, affirme Homayoun Falakshahi, analyste chez Kpler, à l’AFP.En outre, les frappes ukrainiennes sur les raffineries russes se sont intensifiées depuis août, provoquant aussi “l’augmentation des exportations de pétrole brut russe, car celui-ci ne peut être utilisé dans le pays”, affirme Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management. Ce qui rend le pays encore plus dépendante de la vente à l’étranger de son or noir. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Contrôleurs aériens français: le principal syndicat suspend son préavis de grève des 7, 8 et 9 octobre

Le principal syndicat des contrôleurs aériens français “suspend son préavis de grève des 7,8 et 9 octobre”, à l’issue de consultations avec la Direction générale de l’aviation civile, a annoncé le SNCTA samedi sur son site.Cette décision de levée de son préavis, après un premier report en septembre, intervient après une “conciliation” et “compte tenu des accords trouvés” avec la direction, que le syndicat ne détaille pas à ce stade.Le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA) “invite chaque contrôleur à annuler au plus tôt sa (ses) déclaration(s) préalable(s)”.Le ministère des Transports “accueille positivement, dans l’intérêt des passagers, des compagnies aériennes et des aéroports, la levée du mouvement de grève”, selon un communiqué publié dans l’après-midi.”Les échanges doivent se poursuivre afin d’améliorer la performance du contrôle aérien français, qui reste aujourd’hui en-deçà des attentes”, précise le ministère.Pau avant, la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) s’était félicitée dans un communiqué de la suspension de ce préavis. Elle demandait “instamment que les passagers et les compagnies aériennes qui les transportent ne soient pas les boucs émissaires de ces appels à la grève à répétition” et souhaitait “qu’un vrai dialogue constructif s’établisse entre les contrôleurs et la Direction des services de la navigation aérienne”.Joint par l’AFP, le bureau national du SNCTA a expliqué avoir “pu avancer sur des sujets internes” et discuté “de manière apaisée avec l’ensemble des interlocuteurs”, sans plus de précisions.- “Dialogue social classique” -“Nous avons eu un dialogue social constructif et les annonces du Premier ministre – avec le dépôt prochain d’un projet de loi de finances qui pourra être débattu au Parlement – font que le contexte politique ne se prête plus à ce qu’on traite ça dans dans le cadre d’un préavis de grève”, a-t-on ajouté.La discussion se poursuit donc “dans le cadre du dialogue social classique”, a indiqué le bureau national. “Aucune nouvelle date de préavis n’est prévue”, a-t-on précisé.Le Premier ministre Sébastien Lecornu a renoncé vendredi à recourir à l’article 49.3 de la Constitution qui lui aurait permis de faire adopter un budget 2026 sans vote, redonnant ainsi la main au Parlement – sans pour autant écarter les menaces de censure.M. Lecornu a estimé vendredi soir qu’il n’y avait “plus aucun prétexte pour que ces débats (parlementaires) ne démarrent pas la semaine prochaine”. Le gouvernement doit présenter son projet de budget pour 2026 au plus tard mi-octobre, pour espérer respecter les délais constitutionnels.Le SNCTA, qui représente 60% des voix dans la profession, demande depuis des semaines le “rattrapage intégral de l’inflation” en matière salariale pour 2024, mais aussi une évolution de la gouvernance de la profession, qu’ils jugent “marquée par de la défiance, des pratiques punitives et des méthodes managériales dégradantes”.Mi-septembre, le syndicat avait reporté sa grève initialement prévue le 18, jour de mobilisation nationale, estimant n’avoir pas d’interlocuteur pour faire “aboutir les revendications du niveau ministériel”.Fin août, le ministre des Transports Philippe Tabarot avait déclaré qu’il ne cèderait pas face à l’appel à la grève du SNCTA (du 18 septembre), le jugeant “d’autant plus inopportun” qu’il intervenait “dans un contexte politique incertain”, à quelques jours de la chute du gouvernement de François Bayrou.

Wall Street reste prudente à l’entame de la réunion de la Fed

La Bourse de New York a ouvert en petite hausse mardi, attentiste au premier jour de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), à l’issue de laquelle les investisseurs attendent une première baisse des taux de la banque centrale américaine depuis décembre 2024.Dans les premiers échanges, le Dow Jones grappillait 0,04%, l’indice Nasdaq prenait 0,22% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,14%.