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Le coût de la vie grimpe mais ne déraille pas aux Etats-Unis

Les prix ont continué d’augmenter en mai aux Etats-Unis, marquant un léger rebond, alors que les experts s’attendent à voir les dépenses courantes coûter plus cher avec les droits de douane mis en place par Donald Trump.Le mois dernier, les prix à la consommation ont progressé de 2,4% sur un an, contre 2,3% en avril, selon l’indice CPI publié par le ministère du Travail et sur lequel sont indexées les retraites américaines.Ce résultat est conforme aux attentes des analystes, d’après le consensus publié par MarketWatch. Les marchés ont toutefois poussé un soupir de soulagement car plusieurs données se présentent mieux qu’anticipé.D’un mois sur l’autre, l’indice CPI a ralenti à 0,1% en mai (contre 0,2% en avril), tiré vers le bas par le recul des prix du carburant.Les analystes s’attendaient par ailleurs à voir légèrement accélérer l’inflation sous-jacente (hors prix volatils de l’énergie et de l’alimentation). Finalement, celle-ci évolue au même rythme depuis mars (+2,8% sur un an).Le président américain Donald Trump a salué des “super chiffres” sur sa plateforme Truth Social.Et il a une nouvelle fois lourdement insisté pour que la banque centrale américaine (Fed) lâche en conséquence la bride sur les taux d’intérêt.”La Fed devrait baisser (les taux) d’un point d’un coup. On paierait beaucoup moins d’intérêts sur les prochaines échéances de dette. Tellement important !!!” a-t-il écrit, en majuscules, dans son message.Néanmoins, les investisseurs misent sans réserve sur une prolongation du statu quo dans une semaine, à l’issue de la prochaine réunion de la Fed, selon l’indice de suivi de CME, FedWatch.Les taux directeurs de la Fed sont situés entre 4,25% et 4,50% depuis décembre.- Réconfort à la station-service -“Les prix élevés sont le problème numéro 1 dans la tête de la plupart des Américains”, a relevé mercredi Heather Long, cheffe économiste pour la banque Navy Federal Credit Union.”L’inflation n’est qu’un peu remontée en mai. L’impact des droits de douane n’est pas encore là et beaucoup d’Américains pourront profiter cet été de prix bas à la pompe”, observe-t-elle dans une note. Elle décèle toutefois des “signes avant-coureurs de ce qui guette la population: les prix des courses et des appareils ménagers ont augmenté en mai”.Les jouets – un secteur massivement dépendant des importations chinoises – ont aussi coûté plus cher: +1,3% en un mois.Les entreprises finiront par répercuter “la majorité des droits de douane” dans les prix, considère Eric Teal, chargé de la stratégie d’investissements dans une branche de la banque texane Comerica.Pour l’heure, elles avancent selon lui “prudemment” de crainte d’effaroucher leurs clients.D’après Bill Adams, économiste en chef de Comerica, “quelques commerçants” ont même “probablement” accordé des ristournes en mai “pour inciter les consommateurs à venir chez eux” alors qu’a été constaté un essoufflement de la demande.Les entreprises ont aussi pu piocher dans les stocks constitués avant l’entrée en vigueur des droits de douane, selon Kathy Bostjancic, économiste de Nationwide.Quand ces stocks s’épuiseront, “nous verrons davantage l’impact des droits de douane sur les prix”, a-t-elle jugé auprès de l’AFP.”Le président devrait faire tout ce qui est en son pouvoir pour réduire le coût de la vie. A la place, ses droits de douane universels de 10% sont toujours en vigueur et la menace” de les augmenter “pèse sur les entreprises et les consommateurs”, a reproché, dans un communiqué, la sénatrice démocrate Elizabeth Warren.Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a fait des droits de douane un élément central de sa politique. Il a en partie fait marche arrière et ses initiatives sont contestées en justice. Mais les taxes sur les importations restent bien supérieures à ce qu’elles étaient quelques mois plus tôt.

Plastique, aluminium: vers la consigne des bouteilles et canettes en France

La France devra généraliser la consigne pour bouteilles et canettes dans les mois à venir, pour rattraper son retard européen en matière de recyclage du plastique et de l’aluminium, et lutter contre la pollution plastique notamment dans les océans, estime le principal acteur de la filière Citeo.Après un appel lancé samedi par Emmanuel Macron exhortant le gouvernement à “maintenir” le cap sur l’écologie, l’éco-organisme qui gère la collecte et le tri des ordures ménagères en France s’est déclaré mardi tout à fait favorable à la généralisation d’un système de consigne pour les bouteilles en plastique PET (polytéréphtalate d’éthylène) et les canettes de boisson en aluminium.”La consigne est un levier puissant en faveur du recyclage et va certainement faire l’objet de nombreuses discussions dans les semaines qui viennent”, a souligné Anne-Sophie Louvel, directrice opérations et territoires de Citeo, lors d’un briefing téléphonique avec la presse.Ce dispositif, “absolument clé”, selon le chef de l’Etat, doit permettre notamment de lutter contre la pollution plastique qui envahit la planète. Le sujet, débattu actuellement à Nice au sommet de l’Onu sur l’Océan (Unoc), sera au centre d’une nouvelle série de négociations internationales début août à Genève, après l’échec des discussions de Busan en Corée du Sud fin novembre sur la réduction des déchets plastiques.Evoqué depuis plusieurs années, le projet de consigne en France a finalement été reporté aux calendes grecques en 2023 devant l’hostilité des collectivités, qui financent les centres de tri des déchets. – France, mauvais élève – Contestant l’utilité d’une mesure qu’il estime portée par le lobby des industriels des boissons, le réseau de collectivités Amorce a redit mercredi son hostilité à une mesure qui viendrait selon lui menacer les “investissements colossaux” des collectivités “pour moderniser” leurs centres de tri et “simplifier le geste de tri”.Amorce a indiqué que “les élus locaux sont capables aussi d’aller dans la rue, quand on met en péril un service public de proximité comme la gestion des déchets”.Entre temps, la consigne s’est quand même installée à bas bruit ces dernières années, à l’instigation des producteurs de boissons qui ont installé un millier de machines de récupération dans les centres commerciaux: les consommateurs y rapportent leurs bouteilles contre une rétribution de quelques centimes.Samedi, Emmanuel Macron a appelé le gouvernement à “continuer le combat sur la consigne” du plastique. Car la France fait figure de mauvais élève aussi bien sur la collecte des déchets que sur leur recyclage.Alors que l’Europe s’est fixé pour objectif de parvenir à collecter 90% des bouteilles et canettes de boissons d’ici 2029, la France en est “à peine à 53%”, a souligné Mme Louvel.Côté recyclage, les statistiques ne sont guère meilleures. Face à un objectif de 55% de recyclage dans l’UE en 2029, la France en est à “à peine 28, voire 30%” cette année, souligne Mme Louvel. Pour les emballages en aluminium, l’objectif européen est de 60% de recyclage et la France plafonne à 37%.Malgré les consignes de tri élargies et simplifiées du bac jaune édictées il y a deux ans par Citeo (tous les emballages, qu’ils soient en papier, carton, plastique, alu ou acier, doivent être jetés dans la poubelle jaune), les premiers résultats ne montrent pas de progression massive des taux de collecte et de recyclage. – “Equilibré” – En revanche, en quelques mois, l’Irlande a quasiment atteint 75% de taux de collecte, grâce à la consigne, note Citeo.Mais le dispositif doit rester “complémentaire” à celui des bacs jaunes, il “ne doit pas se faire au détriment d’une partie prenante et doit être (…) équilibré entre les différents acteurs”, avertit Laurent Grave-Raulin, secrétaire général de Citeo.Il pourrait être étendu à l’espace public, les poubelles de rues n’étant pas associées au recyclage, alors qu’elles reçoivent près de 60.000 tonnes de matière recyclable chaque année (contre six millions de tonnes dans les poubelles jaunes).Pour mettre en oeuvre la consigne, un décret est nécessaire selon le dirigeant de Citeo.Citeo favorise aussi parallèlement la consigne pour réemploi, c’est-à-dire le retour d’emballages qui vont être lavés, reremplis et réutilisés. Une expérimentation avec des bouteilles et bocaux en verre va ainsi être lancée cette semaine dans plusieurs régions.

Les Bourses européennes terminent en ordre dispersé

Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé mercredi: le marché a salué une inflation américaine moins élevée qu’anticipé, mais les investisseurs attendent encore d’en savoir davantage sur l’accord de principe trouvé entre Washington et Pékin.La Bourse de Paris a reculé de 0,36%, à l’issue d’une séance hésitante, et Francfort a cédé 0,16%. Londres a quant à elle grappillé 0,13% à la clôture.

VivaTech: Nvidia passe à l’offensive en Europe

Habitué du salon parisien, Emmanuel Macron est arrivé mercredi après-midi à VivaTech, au premier jour du plus grand événement européen dédié à la tech, marqué par l’offensive du géant américain des semi-conducteurs Nvidia sur le Vieux continent.”On veut une IA (…) soutenable, humaniste et sécurisée et il faut qu’on se dote des capacités pour être au coeur de ce combat”, a déclaré le président depuis les allées animées du salon, où il a entamé une déambulation pour rencontrer plusieurs start-up européennes.Il doit ensuite échanger avec les dirigeants de Nvidia, Jensen Huang, et de Mistral AI, Arthur Mensch, qui ont officialisé plus tôt dans la journée un partenariat.”En deux ans, nous allons multiplier la capacité de calcul dédiée à l’intelligence artificielle en Europe par dix”, a promis dans la matinée Jensen Huang devant une salle comble. Il a également indiqué au cours d’un échange avec la presse que son entreprise investirait “des milliards” de dollars sur ce continent dans les années à venir. – Partenariats -Les annonces à destination de l’Europe se sont multipliées lors de la première conférence de Nvidia à Paris. Le plus gros producteur de puces dites GPU (Graphics Processing Unit), considérées comme indispensables au développement de l’IA générative, concevra ainsi avec Mistral AI une plateforme cloud (informatique à distance). Baptisée “Mistral Compute”, elle sera dotée de “18.000 superpuces Blackwell”, parmi les plus avancées de groupe.  Cette plateforme, hébergée et gérée en Europe, offrira de la capacité de calcul aux entreprises et doit leur garantir “une autonomie stratégique” pour renforcer “le leadership technologique européen”, a indiqué Arthur Mensch à l’AFP. D’autres partenariats avec des entreprises européennes, telles que le géant français des équipements électriques Schneider Electric et l’industriel allemand Siemens, seront quant à eux renforcés, à annoncé Jensen Huang.  Son entreprise prévoit par ailleurs d’aider au développement de centres technologiques dans plusieurs pays d’Europe.Le continent accuse un retard important dans le domaine de la puissance de calcul, avec “moins de 5%” des capacités mondiales et “20% de la consommation”, a pointé l’Elysée lors d’un échange avec la presse en amont de VivaTech.  – Souveraineté technologique -Tandis que le président américain Donald Trump souffle le chaud et le froid sur l’économie mondiale au rythme de ses mesures sur les droits de douane, le secteur européen de la tech est secoué par des interrogations sur la souveraineté technologique. Le développement de l’IA est dans tous les esprits et “cette technologie n’a jamais été aussi politique qu’aujourd’hui”, a assuré la ministre chargée du numérique et de l’intelligence artificielle, Clara Chappaz, en ouverture du salon. “La France et l’Europe doivent (…) aujourd’hui investir, innover. C’est très important, on doit regagner en compétitivité”, a martelé Véronique Torner, présidente du syndicat professionnel des entreprises du numérique Numeum, sur Radio Classique mercredi matin.La question de la dépendance aux outils numériques américains est renforcée par un écart massif de financements entre le Vieux-Continent et les États-Unis, qui se maintient depuis les mesures protectionnistes de Donald Trump. “Le sujet de la souveraineté, qui n’était pas aussi important dans les discussions il y a encore un an ou deux ans, est devenu une priorité absolument stratégique”, selon François Bitouzet, directeur général de VivaTech interrogé par l’AFP.Avec 14.000 start-up, dont plus de la moitié sont françaises, et plus de 3.000 investisseurs venus du monde entier, les organisateurs du salon attendent une affluence d’au moins 165.000 visiteurs pour cette neuvième édition. 

Budget: Londres place la défense et la santé au coeur de ses priorités

Des milliards d’argent public injectés dans la santé et dans la défense mais des coupes dans les Affaires étrangères et les transports: le gouvernement britannique a présenté mercredi ses choix budgétaires pour les années à venir.La priorité est “d’investir dans la sécurité du Royaume-Uni, dans la santé et dans la croissance de l’économie”, a martelé la ministre des Finances Rachel Reeves, dans un discours en milieu de journée devant les députés britanniques.Grâce à des hausses d’impôts qui s’appliquent déjà depuis avril, les budgets courants du gouvernement augmenteront de 2,3% par an d’ici la fin de la décennie, a indiqué Mme Reeves.Mais tous les ministères ne sont pas logés à la même enseigne: après un passage en revue détaillé des dépenses et des recettes, amorcé dès le retour au pouvoir des travaillistes en juillet dernier, la priorité est clairement donnée à la défense et la santé.Londres prévoit de porter son budget militaire à 2,6% du produit intérieur brut (PIB) d’ici 2027 (une augmentation qui inclut les agences de renseignement), et jusqu’à 3% à horizon 2034, au détriment de l’aide au développement.Le service public de santé (NHS), sous-financé et extrêmement coûteux, se voit quant à lui promettre une rallonge record de 29 milliards de livres (34 milliards d’euros) d’ici 2028-29, soit une hausse de 3% par an.- Demandeurs d’asile -Sans s’appesantir dans son discours sur les ministères les moins bien lotis, Mme Reeves a tout de même annoncé un milliard de livres d’économies sur le budget alloué aux demandeurs d’asile, notamment pour mettre un terme à “l’utilisation coûteuse des hôtels pour (les) loger”.Selon un document publié sur le site du gouvernement après son discours, les Affaires étrangères (-7% d’ici 2029) et les transports (-5%) sont les plus touchés par les coupes.Ces économies sont d’autant plus sévères que la Chancelière de l’Echiquier (titre officiel de Mme Reeves) a déjà tranché dans les dépenses à hauteur de plusieurs milliards de livres en mars, rognant dans les aides aux personnes handicapées et les coûts de fonctionnement de l’administration centrale.”Moins d’un an s’est écoulé depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement, et ses priorités ont évolué, les événements mondiaux semblant avoir pris le pas sur la politique intérieure”, décrypte Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.La ministre est en revanche revenue cette semaine sur la suppression d’une aide au chauffage pour les retraités, décision impopulaire jusque dans son propre camp travailliste.Des largesses critiquées par Mel Stride, responsable de l’opposition conservatrice pour les Finances, convaincue que Mme Reeves “sait qu’elle devra revenir à l’automne”, dans le prochain budget, “avec de nouvelles hausses d’impôts”.Si la Chancelière vise l’équilibre des recettes et des dépenses de fonctionnement, elle s’est donné davantage de marges sur l’investissement, s’autorisant à emprunter plus dans ce but en changeant les règles budgétaires.Conséquence: une manne de 113 milliards de livres (134 milliards d’euros) supplémentaires sur cinq ans s’ajoute aux près de 120 milliards annuels d’investissements déjà prévus.- Des milliards investis -“Les investissements publics devraient être à des niveaux historiquement élevés dans les années à venir”, selon le très respecté Institut des études budgétaires (IFS).Les priorités ont déjà été divulguées ces derniers jours : 86 milliards de livres d’ici 2030 dans les sciences, les technologies ou la défense, 39 milliards de livres pour des “logements abordables” ou 30 milliards de livres pour le nucléaire.Le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer, dont la popularité est en berne, espère que cela l’aidera à relancer une activité économique atone, pénalisée aussi par la guerre commerciale des Etats-Unis.”Cette approche centrée sur la croissance est encourageante” mais ne sera peut-être pas suffisante, suggère Lindsay James, analyste chez Quilter, rappelant les difficultés “à réaliser des projets d’infrastructure à grande échelle”.

Wall Street ouvre en petite hausse, satisfaite de l’inflation américaine

La Bourse de New York évoluait en petite hausse mercredi, soulagée par les chiffres de l’inflation américaine au mois de mai, mais quelque peu retenue par le manque de détails fournis sur l’accord commercial entre négociateurs américains et chinois.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones prenait 0,15%, l’indice Nasdaq avançait de 0,13% et l’indice élargi S&P 500 grappillait 0,11%.”Nous avons eu de bonnes nouvelles concernant la hausse des prix”, résume auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.La place américaine a en effet bien accueilli la publication de l’indice CPI sur l’inflation en mai, qui est reparti légèrement à la hausse à 2,4% sur un an, dans la lignée des attentes des analystes.Toutefois, d’un mois sur l’autre, cet indice a ralenti à 0,1% en mai (contre 0,2% en avril), tiré vers le bas par le recul des prix de l’énergie.Et, hors prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, cet indice évolue au même rythme (2,8% sur un an) depuis mars, alors que les analystes s’attendaient à une dégradation. “En cette année où les droits de douane et les inquiétudes concernant l’inflation ont fait bouger les marchés, la publication du CPI devrait faire pousser les marchés aujourd’hui”, souligne dans une note Chris Zaccarelli, de Northlight Asset Management.En outre, “les surtaxes douanières imposées par Donald Trump n’ont toujours pas d’impact réel (sur l’inflation, ndlr), ce qui est une bonne nouvelle”, observe M. Cardillo. L’analyste estime par ailleurs que ces données pousseront la banque centrale américaine (Fed) à rester “prudente”, alors que Donald Trump a pressé l’institution à baisser ses taux lors de sa réunion la semaine prochaine.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se détendait à 4,44%, contre 4,47% mardi en clôture.Côté droits de douane, le président américain Donald Trump s’est félicité mercredi de l’accord de principe trouvé dans la nuit à Londres entre Washington et Pékin et qui devrait, assure-t-il, permettre la fourniture de terres rares aux Etats-Unis, louant une relation “excellente” entre les deux pays.Pékin attend de son côté que Washington reconsidère certains contrôles aux exportations sur les produits américains, notamment technologiques, à destination de la Chine.Toutefois, “cette nouvelle manque encore de détails essentiels”, notent les analystes de Briefing.com, d’où la réaction contenue des investisseurs américains.Ailleurs, au tableau des valeurs, le géant américain de l’automobile General Motors était recherché (+1,38% à 49,61 dollars). Le groupe prévoit d’investir “environ 4 milliards de dollars au cours des deux prochaines années” dans ses usines américaines afin d’augmenter la production de véhicules, a-t-il indiqué dans un communiqué.Le spécialiste des véhicules électriques Tesla gagnait un peu de terrain (+1,40 à 330,64 dollars) après que son patron Elon Musk a déclaré sur son réseau social X qu’il “regrettait” certaines de ses publications visant Donald Trump.La semaine passée, l’action de Tesla avait dégringolé après une passe d’armes inattendue entre les deux milliardaires.L’enseigne de lingerie Victoria’s Secret gardait difficilement la tête hors de l’eau (+0,11 à 22,20 dollars) après avoir publié des résultats trimestriels mitigés. L’entreprise à notamment revu a la baisse ses prévisions pour le trimestre en cours.L’action du distributeur de nourriture pour animaux Chewy reculait franchement (-11,29% à 40,63 dollars) malgré des résultats globalement au-dessus des attentes des analystes.

Fidji Simo, l’ovni français de la tech américaine à l’ascension fulgurante

Fidji Simo s’apprête, à 39 ans seulement, à devenir numéro deux d’OpenAI après avoir laissé sa marque dans deux bastions de la tech, dont Meta, nouvelle étape d’une trajectoire fulgurante qui l’a propulsée d’une famille de pêcheurs sétois au firmament de la Silicon Valley.Française en terre américaine, femme dans un monde d’hommes, arrivée d’école de commerce dans un univers d’ingénieurs, celle qui dirige actuellement la plateforme de livraison de courses Instacart se joue de tous les stéréotypes.”Je trouve ça toujours très impressionnant de voir des gens qui ne sont pas dans leur habitat naturel arriver tout en haut, dans le top 0,01% de la pyramide de la tech aux Etats-Unis”, observe Julien Codorniou, qui l’a côtoyée quand il était vice-président de Facebook.”Et ça s’explique parce qu’elle a cette capacité intellectuelle et aussi à connecter avec les gens et à faire en sorte que les gens ont envie de la suivre”, ajoute le Français, aujourd’hui associé au sein du fonds 20VC.”Chez Facebook (aujourd’hui Meta), elle revendiquait son côté français dans son style, sa façon de s’habiller, dans sa façon d’être”, se souvient David Marcus, passé par Meta en même temps que Fidji Simo et aujourd’hui patron de la société de paiement en ligne Lightspark.Le positionnement tranchait, raconte-t-il, avec “la plupart des étrangers, qu’ils soient français ou autres: quand ils viennent dans la Silicon Valley, ils essaient de s’assimiler à la culture locale”.”Je ne sais pas comment ne pas être moi-même”, expliquait l’intéressée, en février, à la chaîne CNBC. On lui a conseillé de se fondre dans la masse, de porter des sweats à capuche, et elle a pris, sans succès, des cours pour perdre son accent français.”Soit je consacre toute mon énergie à essayer d’être quelqu’un d’autre”, a conclu celle qui interviendra jeudi au salon VivaTech de Paris, “soit je reste moi-même et je mets tout ça dans ce que je crée”.Issue d’une lignée de pêcheurs, élevée dans le sud de la France à Sète, Fidji Simo est passée par HEC avant d’intégrer, en 2006, eBay, d’abord en France puis en Californie.”Les gens s’attendent à ce que je leur donne des raisons orientées business pour justifier mon départ aux Etats-Unis”, a-t-elle dit sur CNBC, “mais il n’y en a pas. J’ai vu, à travers la télé, le rêve américain, et ça m’a paru incroyablement attirant”.- “Jamais laissée intimider” -En 2011, elle intègre Facebook, où elle gravit les échelons jusqu’à se voire confier, en 2014, la vidéo et la monétisation, une promotion qu’elle définit aujourd’hui comme une “inflexion” dans sa carrière.”Elle a une ténacité, une capacité à exécuter, à aller au fond des choses qui est vraiment exceptionnelle”, explique David Marcus.Sur une plateforme basée sur le texte et les fils, Fidji Simo a réussi le pari de la vidéo, devenu un axe majeur de Meta, malgré des réserves en interne.”Elle ne s’est jamais laissée intimider”, décrit David Marcus. “Elle avait une capacité à challenger Mark (Zuckerberg) et à le pousser, alors que d’autres auraient hésité.”Fidji Simo parvient aussi à accélérer la monétisation de l’application mobile Facebook, démontrant une propension observée plus tard chez Instacart, qu’elle a rejoint en 2021.En 2022, après dix ans de pertes, la plateforme de livraison de courses passe dans le vert, aidée par une diversification accélérée sous l’ère Simo, avec la monétisation des données, une extension des partenariats avec la distribution et la montée en puissance de la publicité.Malgré un marché devenu très frileux et un contexte difficile en sortie de pandémie, elle parvient, en septembre 2023, à faire entrer Instacart en Bourse dans des conditions satisfaisantes.”Je n’aurais jamais imaginé que quelqu’un réussisse un tel retournement”, avance Julien Codorniou.Fidji Simo se prépare à intégrer OpenAI, où elle va occuper un nouveau poste de numéro deux, qui comprend notamment ChatGPT, pour laisser le patron Sam Altman se concentrer sur la recherche et les infrastructures.”Pour moi”, estime Julien Codorniou, “l’arrivée de Fidji, c’est un peu une déclaration d’ambition d’OpenAI. Ça veut dire qu’on veut développer des applications qui seront au cÅ“ur de la vie des gens. Ensuite, on va être créatif sur les monétisations et ça, elle sait faire”.

Wall Street ouvre en petite hausse, satisfaite de l’inflation américaine

La Bourse de New York a ouvert en petite hausse mercredi, soulagée par les chiffres de l’inflation américaine au mois de mai, mais quelque peu retenue par le manque de détails fournis sur l’accord commercial entre négociateurs américains et chinois.Dans les premiers échanges, le Dow Jones grappillait 0,11%, l’indice Nasdaq avançait de 0,33% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,19%.

Budget britannique: le gouvernement mise sur la défense et la santé

Des milliards injectés dans la santé ou la défense mais des coupes dans les Affaires étrangères et les Transports: la ministre britannique des Finances Rachel Reeves a présenté mercredi ses choix budgétaires, qui engageront son pays pour les années à venir.La priorité est “d’investir dans la sécurité du Royaume-Uni, dans la santé et dans la croissance de l’économie”, a martelé Mme Reeves dans un discours en milieu de journée devant les députés britanniques.Grâce à des hausses d’impôts annoncées à l’automne (notamment des cotisations patronales), les budgets courants du gouvernement augmenteront de 2,3% par an d’ici la fin de la décennie en termes réels (taux de croissance en valeur moins  taux de croissance des prix), a indiqué Mme Reeves.Mais tous ne sont pas logés à la même enseigne: après un passage en revue détaillé des dépenses et des recettes, amorcé dès le retour au pouvoir des travaillistes en juillet dernier, la priorité est clairement donnée à la défense et la santé.Des hausses de budget pour la défense étaient déjà actées. Londres prévoit de porter son budget militaire au-delà de 2,6% du produit intérieur brut (PIB) d’ici 2027 (une augmentation qui prend aussi en compte les agences de renseignement), et jusqu’à 3% à horizon 2034, au détriment du budget dédié à l’aide internationale au développement.Le service public de santé (NHS), sous-financé depuis des années mais extrêmement coûteux, s’est quant à lui vu promettre mercredi une rallonge record de 29 milliards de livres (34 milliards d’euros) d’ici 2028-29, soit une hausse de 3% par an.- Demandeurs d’asile -Si Mme Reeves ne s’est pas appesantie dans son discours sur les ministères les moins bien lotis, elle a tout de même annoncé un milliard de livres d’économies sur le budget alloué aux demandeurs d’asile, tandis que la police devra se contenter d’une progression annuelle de 2,3%, soit la hausse moyenne.Selon un document publié sur le site du gouvernement à l’issue de son discours, les ministères qui voient leur budget courant le plus raboté sont les Affaires étrangères (un recul de presque 7% d’ici 2029) et les Transports (-5%).Ces coupes sont d’autant plus délicates que la Chancelière de l’Echiquier (titre officiel de Mme Reeves) a déjà tranché dans les dépenses à hauteur de plusieurs milliards de livres lors d’une présentation budgétaire en mars, rognant dans les aides pour les personnes handicapées et les coûts de fonctionnement de l’administration centrale, réduits de 15%.Elle a en revanche accepté cette semaine de revenir sur la suppression d’une aide au chauffage universelle pour les retraités, décision impopulaire jusque dans son propre camp travailliste.Mais si la Chancelière vise l’équilibre des recettes et des dépenses de fonctionnement, elle s’est donné davantage de marges de manoeuvre sur l’investissement, s’autorisant à emprunter plus dans ce but grâce à un changement des règles budgétaires.Conséquence: une manne de 113 milliards de livres (134 milliards d’euros) supplémentaires sur cinq ans est venue s’ajouter aux près de 120 milliards annuels d’investissements déjà prévus.- Des milliards investis -“Les investissements publics devraient être à des niveaux historiquement élevés dans les années à venir”, selon le très respecté Institut des études budgétaires (IFS). “Bien dépensé, cet argent devrait contribuer à la croissance et à de meilleurs services publics”, note-t-il.La plupart des investissements avaient été distillés par le gouvernement ces derniers jours: 86 milliards de livres d’ici 2030 dans les sciences et technologies ou la défense, 30 milliards de livres pour le nucléaire, plus de 15 milliards pour les transports publics dans les régions urbaines d’Angleterre.Mme Reeves a aussi annoncé l’octroi de 39 milliards de livres sur dix ans à “un programme de logements abordables” et un investissement pouvant aller jusqu’à 750 millions dans un nouveau “superordinateur” national à Edimbourg.Le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer, dont la popularité est en berne, espère que cela l’aidera à relancer une activité économique atone, pénalisée aussi par la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis.Mais “si la croissance ne se confirme pas, (Mme Reeves) devra soit réduire davantage les dépenses publiques, soit augmenter à nouveau les impôts” lors de son budget d’automne, prévient Joe Nellis, du cabinet de conseil MHA.

Grogne des taxis: le gouvernement va étudier leurs propositions

Faire des économies sans mécontenter les taxis: le gouvernement a proposé mercredi d’étudier, avec les représentants de la profession, de nouveaux calculs pour les conditions de rémunération du transport des patients.A l’issue d’une réunion avec les organisations de taxis, mobilisés depuis plusieurs semaines, le ministre de la Santé Yannick Neuder a assuré qu’il fallait “continuer à travailler ensemble pour trouver des solutions qui soient d’intérêt national”.Il a renvoyé à une nouvelle réunion dans 15 jours. D’ici-là, l’Assurance maladie (CNAM) devra évaluer les propositions faites par les taxis.  “Le ministre a compris que le système proposé par les services de la CNAM n’était absolument pas viable pour les entreprises de taxi”, a souligné à l’issue de la réunion Rachid Boudjema, président de l’Union nationale des taxis.Il s’agit notamment de prendre en compte la “marche lente” en cas de bouchons, et le retour au compteur (et non au forfait) pour la plupart des trajets. “La grande avancée, c’est que ces propositions vont être chiffrées et voir si elles rentrent dans les objectifs budgétaires”, a indiqué Bilal Bouammar, de la Fédération des taxis indépendants, à l’issue de la réunion. “On est plus dans une négociation que dans l’imposition de mesure comme ça s’est fait pendant un an et demi (avec la CNAM)”.”On travaille beaucoup mieux quand les ministres sont présents que quand nous sommes sans eux en réunion de travail (avec la CNAM)”, a souligné Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT), qui demandait depuis des semaines un dialogue direct avec les ministres.Les taxis sont toutefois prêts à se remobiliser en cas de nouvelle déception, car ils sont “pris à la gorge “, a souligné M. Boudjema auprès l’AFP.- Economies -Après une pause d’une semaine et demie, les taxis ont remis la pression mercredi matin en manifestant devant le ministère de l’Economie. Dans un concert de pétards, plusieurs centaines de taxis de toute la France bloquaient une avenue devant Bercy, dans le sud-est de Paris.Plusieurs centaines de taxis ont également ralenti la circulation sur les autoroutes A10 et A13 autour de la capitale, selon la police.Les taxis sont remontés contre la nouvelle convention de l’Assurance maladie régissant le transport des malades en taxi, censée entrer en vigueur le 1er octobre.Le nouveau système doit reposer sur une prise en charge de 13 euros par la Sécurité sociale, puis un tarif kilométrique. Mais les taxis craignent, par exemple, que les temps d’attente lorsque le patient est en consultation à l’hôpital ne soient plus rémunérés.Le chiffre d’affaires de certains artisans-taxis repose parfois aux deux tiers sur le transport des patients vers les hôpitaux ou à leurs rendez-vous médicaux, notamment dans les zones rurales ou les petites villes.L’Assurance maladie souhaite économiser de l’argent en développant des plateformes centralisant les demandes, pour rationaliser les allées et venues des taxis, permettre le transport partagé et éviter retours à vide ou longues périodes d’attente des véhicules.Entre 2019 et 2024, les dépenses de transport sanitaire ont explosé pour atteindre 6,74 milliards d’euros annuels, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit une augmentation de 45%.”On se reverra dans 15 jours dans cette configuration-là avec des scénarios, d’autres hypothèses tarifaires”, a indiqué le ministre de la Santé. Le Premier ministre François Bayrou avait assuré fin mai que la réforme s’appliquerait bien début octobre et générerait même “davantage d’économies que prévu” grâce à la concertation.- Blocage -Pendant la deuxième quinzaine de mai, la profession avait déjà bloqué gares et aéroports et occupé certains axes, dans plusieurs villes de France, et notamment sur le boulevard Raspail à Paris, à deux pas du quartier des ministères. Hormis leurs griefs contre la convention avec l’Assurance maladie, les taxis s’en sont aussi pris aux chauffeurs VTC, accusés de concurrence déloyale et de pratiquer la maraude – le fait de circuler à vide à la recherche de clients -, ce qui leur est interdit. Le gouvernement a affirmé qu’il allait accentuer les contrôles pour s’attaquer aux fraudeurs. Une célérité qui a mis en colère les chauffeurs VTC, reçus à leur tour le 3 juin au ministère des Transports. Ils ont eux aussi appelé à une semaine de mobilisation à partir de mardi.