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Du jamais vu depuis 30 ans : le taux de pauvreté atteint un niveau record en France

Du jamais vu depuis au moins trente ans: le taux de pauvreté a battu un record en 2023 en France métropolitaine où les inégalités se creusent selon l’Insee. Des chiffres loin d’être “surprenants” pour les associations, qui exhortent l’Etat à passer aux actes. Entre 2022 et 2023, le taux de pauvreté a augmenté de 0,9 point, passant de 14,4% à 15,4%, précise l’Institut national de la statistique et des études économiques dans son étude annuelle parue lundi. Il s’agit du taux le plus élevé depuis le lancement de l’indicateur Insee en 1996.Concrètement, 9,8 millions de personnes se trouvaient en 2023 en situation de pauvreté monétaire, c’est-à-dire qu’elles disposaient de revenus mensuels inférieurs au seuil de pauvreté, fixé à 60% du revenu médian, soit 1.288 euros pour une personne seule. En un an, 650.000 personnes ont basculé dans la pauvreté. “C’est un niveau inégalé depuis près de 30 ans” relève auprès de l’AFP Michel Duée, chef du département ressources et conditions de vie des ménages à l’Insee. “Si on veut remonter encore plus loin, il faut revenir au début des années 1970 pour avoir des niveaux de pauvreté à peu près comparables”.”Cette hausse s’explique par l’arrêt des aides exceptionnelles, notamment l’indemnité inflation et la prime exceptionnelle de rentrée, qui avaient été mises en place en 2022 pour soutenir le pouvoir d’achat”, ajoute-t-il. “L’autre élément d’explication, c’est la hausse, parmi les non-salariés, de la part des micro-entrepreneurs dont les revenus sont faibles”.Les inégalités des niveaux de vie ont également “fortement” augmenté en 2023, conséquence de la baisse du niveau de vie des plus modestes concomitante à la hausse de celui des plus aisés.”Les inégalités atteignent des niveaux parmi les plus élevés depuis 30 ans”, note Michel Duée. “Le niveau de vie des plus modestes a augmenté moins rapidement que l’inflation tandis que le niveau de vie des plus aisés a été dynamique, notamment grâce à la bonne situation sur le marché du travail et au rendement des produits financiers”.Le profil des personnes pauvres reste quant à lui globalement inchangé, avec une forte représentation des familles monoparentales – dont le taux de pauvreté augmente de 2,9 points – et des personnes au chômage, en hausse de 0,8 point. Autre enseignement de l’étude de l’Insee, une hausse de la pauvreté moins marquée chez les retraités (11,1%, +0,3 point contre +0,9 point pour l’ensemble de la population), sous l’effet notamment de la revalorisation du minimum contribution prévue dans le cadre de la réforme des retraites. – “Inaction” politique -Contactée par l’AFP, la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre) évoque des chiffres “alarmants” mais “loin d’être étonnants” au vu de la situation sur le terrain et de la fin des mesures en faveur du pouvoir d’achat.”Les coupures d’électricité et de gaz pour impayés explosent, le nombre de personnes qui disent avoir froid chez eux a presque doublé et on voit une montée très forte des expulsions locatives”, souligne Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation. “On est sur une dynamique qui est très inquiétante de l’action politique ou plutôt de l’inaction politique”, ajoute-t-il. “L’heure n’est plus aux mesures ponctuelles, il faut des mesures structurelles”.”Nous avons rencontré le Premier ministre François Bayrou la semaine dernière, il a évoqué un objectif de réduction de la pauvreté à 10 ans. En soi c’est une bonne chose mais avec quels moyens ?”, s’interroge de son côté Delphine Rouilleault, présidente du collectif Alerte qui réunit 37 associations de lutte contre la pauvreté.”Derrière les paroles d’humanité et l’affichage d’un soutien au secteur associatif on attend du gouvernement des mesures ambitieuses et une prise de conscience”, ajoute-t-elle. “On entend des rumeurs sur l’idée d’une année blanche de non-revalorisation des prestations sociales: ce serait inadmissible vu le contexte”. L’étude annuelle de l’Insee sur la pauvreté ne comprend pas les habitants des départements d’outre-mer, les personnes sans abri et les personnes vivant en institution. La dernière enquête menée sur la totalité de la population française avait estimé à 11,2 millions le nombre de personnes en situation de pauvreté en 2021. 

Wall Street recule, recherche plus de clarté sur le plan commercial

La Bourse de New York évolue en baisse lundi, lestée par les incertitudes entourant les droits de douane américains, à quelques jours de la date butoir et après de nouvelles annonces de Donald Trump.Vers 13h55 GMT, le Dow Jones perdait 0,19%, l’indice Nasdaq reculait de 0,48% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,30%.Pour Adam Sarhan, de 50 Park Investments, le marché “fait une pause et reprend son souffle” après plusieurs séances à battre des records.La raison principale de ce répit est “l’incertitude entourant l’extension de la date butoir des droits de douane et les accords commerciaux” pour lesquels “il y a beaucoup de travail à faire”, alors qu’à ce stade seulement deux accords ont été annoncé (avec le Royaume-Uni et le Vietnam), souligne auprès de l’AFP l’analyste.Le ministre américain du Trésor, Scott Bessent, a déclaré dimanche matin que faute d’accord avec Washington dans les prochains jours, les droits de douane — pouvant atteindre 50% — entreraient en vigueur le 1er août.Le 9 juillet avait auparavant été fixé comme date butoir, jusqu’à ce que le président américain Donald Trump dise vendredi, sans développer, que les pays concernés ne commenceraient à payer qu’à partir du 1er août.Donald Trump a annoncé que les premières lettres, au nombre de “douze, peut-être quinze”, seront envoyées lundi à 16H00 GMT.”Et nous avons aussi conclu des accords”, a-t-il ajouté, sans autre détail.”Les marchés aiment la certitude et cette situation commerciale accroît l’incertitude”, rappelle Adam Sarhan.”Les investisseurs regardent vers l’horizon et veulent des réponses à des questions très importantes: que va-t-il se passer avec le commerce? Avec l’inflation? Avec la Réserve fédérale (concernant ses taux, ndlr)? Avec les bénéfices?”, selon l’analyste.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans se tendait à 4,37% vers 13H50 GMT, contre 4,35% à la clôture vendredi.”Il n’y a pas de données économiques américaines importantes aujourd’hui, et il n’y en aura pas beaucoup tout au long de la semaine, qui sera marquée par la publication” du compte rendu (“minutes”) de la réunion de juin du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), écrit Patrick O’Hare, de Briefing.com.Au tableau des valeurs, le spécialiste des véhicules électriques Tesla chutait (-7,67% à 291,17 dollars) après que son patron Elon Musk a annoncé samedi la création de sa propre formation politique, le “Parti de l’Amérique”. La start-up américaine spécialisée dans l’informatique à distance (“cloud computing”) CoreWeave reculait (-4,82% à 157,24 dollars) à l’annonce de l’acquisition de Core Scientific, une société de minage (création de monnaie numérique). Cette dernière plongeait de 19,77% à 14,44 dollars.Les actions des entreprises pénitentiaires à l’image de GEO Group (+4,18% à 26,41 dollars) et Corecivic (+6,17% à 23,00 dollars) profitaient de la promulgation par Donald Trump de sa “grande et belle loi budgétaire”, qui inclut une augmentation significative du financement des centres de rétention des migrants.L’entreprise de gestion des processus métiers WNS bondissait (+14,15% à 74,63 dollars) à l’annonce de son rachat par le groupe informatique français Capgemini pour 3,3 milliards de dollars.Le but est de créer un acteur majeur de l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur des services de processus métiers (qui consistent à améliorer l’efficacité des processus d’une entreprise cliente).

Les Galeries Lafayette nomment un nouveau directeur général, Arthur Lemoine

Une affaire de famille qui se poursuit: Arthur Lemoine a été nommé lundi directeur général des Galeries Lafayette, enseigne historique de grands magasins, succédant à son cousin Nicolas Houzé, a indiqué le groupe lundi dans un communiqué.”Arthur connaît intimement les enjeux et les ambitions de l’entreprise”, a salué son désormais prédecesseur, Nicolas Houzé, qui se dit “convaincu qu’il saura inscrire les Galeries Lafayette dans une trajectoire encore plus audacieuse”. Le dirigeant aura notamment pour mission “d’accompagner une nouvelle étape de développement de l’entreprise, en continuant à faire grandir le leadership des grands magasins et le rayonnement de la marque, en France et au-delà des frontières”, indique le communiqué des Galeries Lafayette, alors que le groupe a souffert pendant plusieurs années des conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur son activité internationale. Début 2025, l’entreprise, qui compte 57 magasins en France dont 19 détenus en propre et 38 exploités par des partenaires franchisés, a annoncé prévoir de de fermer d’ici la fin de l’année ses deux magasins à Marseille, qui “enregistrent des pertes récurrentes depuis plusieurs années”. Elle promet d'”encourager le reclassement des 145 salariés concernés”.Les Galeries Lafayette se sont également définitivement séparées du célèbre Bazar de l’Hôtel de Ville (BHV), en vendant les murs mi-juin après avoir vendu le fond de commerce en 2023. En février, les Galeries ont également été marquées par le décès de leur dirigeante historique, Ginette Moulin, petite-fille du cofondateur et grand-mère du nouveau directeur. Elle était présidente de la holding familiale Motier jusqu’en septembre 2024. Petit-fils de la femme d’affaires et diplômé de l’Essec, Arthur Lemoine évolue au sein des Galeries Lafayette depuis “plus de quinze ans”, indique-t-il dans le communiqué du groupe, et occupait jusqu’ici le poste de directeur de l’offre et des achats. 

Au Kirghizstan, l’apparition de maisons en riz, écologiques et économiques

Dans son jardin, Akmatbek Ouraïmov observe les maçons qui bâtissent sa future maison. Un chantier ordinaire, si ce n’est le matériau de construction: des parpaings en riz, composant écologique et économique qui gagne en popularité au Kirghizstan.”J’ai choisi ceux en riz après avoir réfléchi à d’autres variantes: c’est pratique pour la chaleur, les finances et la construction”, assure cet habitant de Kyzyl-Kia, dans le sud de ce pays d’Asie centrale.Avant de se décider, Akmatbek Ouraïmov a d’abord “vérifié de ses propres yeux” ce matériau appelé “balle de riz”, obtenu après séparation de la  céréale et de son enveloppe.”Je n’ai aucun doute sur la qualité. Les gens ne connaissaient pas, mais en voyant le chantier, ils s’y intéressent et m’appellent”, dit-il à l’AFP.Cette technique de construction comme alternative au ciment éveille désormais l’intérêt de scientifiques de tous les continents.Dans plusieurs études universitaires récentes -en Chine, Inde, Espagne ou sur les continents africains et sud-américains- les experts soulignent les propriétés énergétiques, économiques, physiques et environnementales du riz, pour répondre aux défis climatiques.L’usage de balles de riz permet, par exemple, d’avoir moins recours au ciment, gourmand en eau et responsable d’environ 8 % des émissions mondiales de CO2, selon les chiffres de 2023 du forum économique mondial.  – Isolation -Habitant un village d’une région montagneuse et aride, Ykhval Borieva a elle aussi opté pour le riz, dont elle loue les propriétés isolantes, démontrées par les scientifiques.Grâce à la faible conductivité thermique du riz, sa maison reste “chaude en hiver et fraîche au printemps”.”On économise du charbon. Les murs gardent bien la chaleur et la fraîcheur”, se félicite-t-elle.Ces maisons ont vu le jour grâce à l’ingéniosité de Noursoultan Taabaldyev, l’un des précurseurs de ce procédé en Asie centrale.”Cette idée m’est venue enfant, en faisant de la menuiserie avec mon père”, explique l’ingénieux Noursoultan, qui n’a pas attendu de lire des études scientifiques pour se lancer.A 27 ans, il a déjà construit “300 maisons” en cinq ans, d’abord avec de la sciure de bois, puis avec du riz.Les briques sont “composées à 60% de balles de riz, le reste étant de l’argile, du ciment et une colle sans produits chimiques”, montre-t-il à l’AFP. Dans son atelier artisanal où s’envole la poussière de riz, des ouvriers se protégeant le visage compressent les briques, courent les faire sécher et aide des clients à les charger.Sèches, elles seront aussi solides que du ciment grâce à la silice, un oxyde minéral. Et côté sécurité incendie, un responsable régional du ministère des Situations d’urgence a indiqué à l’AFP ne voir “aucun danger particulier avec ces maisons”.- “Problèmes environnementaux” -Pour Noursoultan, la matière première est à portée de main: la région de Batken, où il vit, produit un tiers du riz kirghiz.”Les déchets de riz sont jetés dans les champs, se consument lentement, nuisent à l’environnement et ne sont pas utilisés comme engrais. Nous avons donc décidé de les recycler”, explique l’entrepreneur.Ce problème se pose encore plus sérieusement chez les gros producteurs de riz comme l’Inde, où “31,4 millions de tonnes de balles de riz remplissent les décharges et causent des problèmes environnementaux”, d’après une étude de novembre 2024, publiée par la société d’éditions scientifiques Springer Nature.”Les paysans sont ravis que nous emportions les déchets de riz car leur accumulation créé un risque d’incendie” dans les granges en cas de mauvaise ventilation, poursuit Noursoultan.Comme chez le fermier Abdimamat Saparov, qui montre les monticules.”Après avoir récolté et séché le riz, il reste environ 40% de déchets que nous n’avons aucun moyen de traiter”, dit M. Saparov, situation symptomatique de “l’absence d’atelier organisé de transformation” dans le secteur du riz, selon les autorités.Cette abondance de riz rend ces briques moins chères que celles en ciment, argument crucial dans le sud du Kirghizstan où le salaire moyen mensuel avoisine les 200 euros.D’autant que le ciment au Kirghizstan est le plus onéreux d’Asie centrale et pourrait être inscrit sur la liste des produits socialement sensibles, comme le pain ou l’huile, pour en contrôler les prix.Désormais, Noursoultan rêve d’automatiser la production pour se lancer à l’international et réaliser d’autres projets.”Je veux aller au Kazakhstan pour faire des briques avec des roseaux et de la paille broyés”.

Droits de douane: “bon échange” téléphonique dimanche entre von der Leyen et Trump

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a eu un “bon échange” téléphonique dimanche avec le président américain Donald Trump sur la question des droits de douane, a indiqué un de ses porte-parole.”Ils ont eu un bon échange”, a affirmé Stefan de Keersmaecker lundi, assurant “que des efforts étaient toujours en cours à différents niveaux” pour parvenir à un accord commercial avec les Etats-Unis.L’exécutif européen, chargé de négocier au nom des 27 Etats membres de l’UE, travaille d’arrache-pied pour esquiver les lourds droits de douane que Donald Trump menace d’imposer à leurs produits d’ici le 9 juillet.Le commissaire européen Maros Sefcovic, responsable de ces négociations, a multiplié les déplacements à Washington au cours des derniers jours pour échanger avec ses homologues sur la question. “Pour l’instant notre première priorité c’est de trouver un accord, au moins un accord de principe avec les Etats-Unis”, a indiqué un autre porte-parole de la Commission, Olof Gill.”Nous sommes maintenant au début de la fin de la bataille, du moins en ce qui concerne un accord de principe”, a-t-il estimé, sans donner davantage de détails. Le président républicain a menacé le bloc européen d’une surtaxe de 50%, bien supérieure au projet d’avril (20%). Lors de son point presse lundi, la Commission européenne a toutefois refusé de se prononcer sur la possibilité que la date butoir du 9 juillet soit repoussée au 1er août, comme l’a suggéré Donald Trump. Elle a invité les journalistes à “rediriger leurs questions vers l’administration américaine”. Ursula von der Leyen et Donald Trump ont eu des contacts limités depuis que le président américain est retourné au pouvoir. Le président américain, qui ne cache pas son peu de goût pour l’Union européenne et ses institutions, avait qualifié la dirigeante européenne de “fantastique”. 

La Bourse de Paris atone en attendant des nouvelles sur le front commercial

La Bourse de Paris reste à plat lundi, les investisseurs retenant leur souffle avant une nouvelle échéance dans le feuilleton des droits de douane de Donald Trump, les négociations commerciales s’intensifiant dans la dernière ligne droite.Vers 10H15 heure de Paris, l’indice vedette de la place parisienne, le CAC 40, cédait quelque 0,11%, soit 8,67 points, pour s’établir à 7.687,60 points. Vendredi, l’indice avait terminé en baisse de 0,75%, pour s’établir à 7.696,27 points. “En ce début de semaine, l’attention se porte principalement sur les accords commerciaux potentiels entre les Etats-Unis et les autres pays”, commente Andreas Lipkow, analyste indépendant. “Les résultats sont attendus avec impatience, car ils permettront de déterminer les répercussions pour les différents secteurs et branches.”Les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis négocient d’arrache-pied pour esquiver les lourds droits de douane que Donald Trump menace d’imposer à leurs produits.Le ministre américain du Trésor, Scott Bessent, a déclaré dimanche matin que faute d’accord avec Washington dans les prochains jours, les droits de douane — pouvant atteindre 50% — entreraient en vigueur le 1er août. Il a aussi noté que “l’UE fait de très bons progrès”.La suspension des droits de douane arrivait à échéance le 9 juillet, mais le président américain a annoncé vendredi une instauration des surtaxes au 1er août.Ce potentiel délai supplémentaire “pourrait permettre à la stratégie dite du +TACO trade+ (pour +Trump Always Chickens Out+, ou Trump se dégonfle toujours, NDLR) de se poursuivre, les investisseurs estimant qu’il reste du temps pour que Trump finisse encore une fois par se rétracter”, commente Susannah Streeter, responsable des marchés et de l’investissement chez Hargreaves Lansdow.”Les investisseurs se préparent à une nouvelle poussée de volatilité alors qu’un nouvel épisode d’imprévisibilité se profile”, résume Mme Streeter.Capgemini voit rougeLa société informatique française Capgemini va racheter WNS, entreprise de gestion des processus métiers cotée à New-York, pour 3,3 milliards de dollars, ont-elles annoncé lundi dans un communiqué commun.L’opération a été conclue au prix de 76,50 dollars par action WNS, représentant une prime d’environ 15% par rapport à son cours de Bourse à la clôture vendredi.A la Bourse de Paris, Capgemini perdait 3,58% à 140,05 euros vers 10H15.Tikehau Capital lève un milliard pour EgisLa société de gestion d’actifs Tikehau Capital (-0,42% à 19,18 euros) a annoncé lundi avoir levé plus d’un milliard d’euros de fonds dédiés à Egis, groupe français spécialisé dans la gestion d’infrastructures.”Ce fonds a pour objectif de soutenir la trajectoire de croissance d’Egis et d’accélérer son développement à l’échelle mondiale, notamment à travers des acquisitions stratégiques”, ont fait savoir les deux sociétés dans un communiqué commun.

Droits de douane: les Brics ne cherchent pas la confrontation, selon Pékin

Pékin a déclaré lundi que les Brics ne cherchaient pas la “confrontation” après que le président américain Donald Trump a menacé d’imposer 10% de droits de douane en plus sur les pays qui s’alignent avec le groupe incluant notamment le Brésil, la Russie et l’Inde.”En ce qui concerne l’imposition de droits de douane, la Chine a toujours affirmé sa position selon laquelle les guerres commerciales et tarifaires ne font pas de gagnants et que le protectionnisme ne permet pas d’avancer”, a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.Donald Trump a annoncé lundi qu’il enverrait ses premières lettres menaçant de droits de douane exorbitants les pays récalcitrants à conclure un accord commercial avec Washington, quelques jours avant l’expiration du délai annoncé aux partenaires commerciaux pour conclure un accord.M. Trump avait déclaré dimanche qu’il enverrait une première série de 15 lettres, avertissant que les taxes américaines sur les importations reviendraient aux niveaux élevés qu’il a fixés en avril si les pays ne parvenaient pas à conclure des accords.Le président américain a menacé les pays des Brics sur la plateforme Truth Social. “Tout pays s’alignant sur les politiques anti-américaines des Brics se verra appliquer un droit de douane SUPPLEMENTAIRE de 10%. Il n’y aura pas d’exception à cette politique”, a-t-il écrit.Créé pour rééquilibrer l’ordre mondial au bénéfice du “Sud global” face à l’Occident, le groupe des Brics (Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud) s’est élargi depuis 2023 avec l’Arabie saoudite, l’Egypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, l’Iran puis l’Indonésie.Lundi, Pékin a décrit le groupe comme “une importante plateforme pour la coopération entre marchés émergents et pays en développement.””(Les Brics) prônent l’ouverture, l’inclusion et la coopération gagnant-gagnant”, a déclaré Mme Mao. “(Le groupe) ne se livre pas à la confrontation des camps et ne vise aucun pays”, a-t-elle ajouté.

Touché mais pas coulé, le géant verrier Arc tente de se relancer

Depuis les fours qui chauffent à 1.500 degrés un mélange de sable, soude et calcaire, le verre en fusion tombe dans des machines qui soufflent et moulent des pièces à un rythme infernal.Dans sa cathédrale industrielle nordiste, le verrier Arc international mise sur une restructuration et de nouveaux actionnaires pour sortir des difficultés tout en tentant de réduire ses émissions.Le groupe bicentenaire produit 3 millions d’assiettes, verres et gobelets par jour, la moitié dans son fief d’Arcques (Pas-de-Calais), 8e site industriel français en matière d’emplois, le reste aux États-Unis, en Chine et aux Émirats arabes unis.Verres ballons, verres à bière, assiettes en verre opale vendues 59 centimes chez un grand distributeur suédois, Arc se revendique comme un leader mondial des arts de la table, avec ses marques Arcoror, Luminarc, Cristal d’Arques et Chef&Sommelier, tout en affrontant, comme le reste du secteur, des difficultés depuis des années. En 20 ans, le site nordiste a fondu de 12.000 à 3.900 salariés, et ne compte plus que sept fours (5 au gaz et 2 électriques). Déjà fragilisé par la concurrence, Arc a été durement touchée ces dernières années par la pandémie de Covid-19, la flambée des coûts de l’énergie et l’inflation, qui ont érodé ses ventes, sans compter deux épisodes d’inondations dans le Pas-de-Calais, l’hiver 2023‑2024. Dans un énième sauvetage en avril, un plan de refinancement de 42 millions d’euros a été validé par la justice, sans l’appui des banques qui ne la financent plus. L’État a renoncé à une partie de ses créances et lui a accordé un nouveau prêt de 30 millions d’euros, s’ajoutant aux 138 millions prêtés entre 2020 et 2023. – Arrêter la chasse aux volumes -Deux nouveaux actionnaires ont été convaincus d’injecter de l’argent frais, sans licenciement. C4 Industries, société dirigée par Pascal Cagni, président de Business France, et Patrick Molis, PDG de la Compagnie nationale de navigation, ont chacun apporté 15 millions d’euros. L’actionnaire majoritaire américain arrivé il y a dix ans, Dick Cashin, a remis 12 millions au pot. “On ne peut pas perdre ce fleuron industriel”, justifie Pascal Cagni, qui explique avoir été séduit par cet outil productif “unique”, avec des brevets d’innovation. “La société est débancarisée, mais même avec ce handicap, on voit qu’elle est résiliente”, assure à l’AFP l’ancien dirigeant d’Apple Europe. Hors poids de la dette, le groupe dégage un résultat opérationnel positif depuis trois ans.Fréderic Specque, délégué CGT, doute que ce plan sera “suffisant” faute de “visibilité sur les commandes”: “ce n’est pas du verre qu’on va acheter prioritairement en ce moment”. Pour le directeur général Nicholas Hodler, il montre en tout cas “un signe de confiance”.Les actionnaires parient sur la poursuite du plan de transformation Arcadia lancé en septembre 2022 pour en finir avec la chasse aux volumes et aux produits à faible marge, à l’image des hublots de lave-linge qu’Arc a cessé de produire. La priorité est donnée aux produits innovants: des assiettes spécialement produites pour les Ehpad avec une ergonomie adaptée, ou plus légères pour la restauration collective, du verre opale coloré, des verres à vin plus fins. En parallèle, Arc continue de réduire ses coûts (mobilités internes, départs en retraite non remplacés, optimisation énergétique d’un four) tout en menant le délicat chantier de sa décarbonation. Un enjeu crucial pour le secteur verrier très dépendant du gaz qui lui fait rejeter en moyenne 500 kg de CO2 par tonne de verre produit, selon la fédération des industries du verre. Le groupe voudrait profiter du renouvellement programmé d’un de ses fours à gaz à Arcques pour le convertir à l’électricité en 2027. Mais il lui en coûterait le double d’un four conventionnel et il y a une incertitude. “On ne sait pas combien va coûter l’électricité dans les dix prochaines années” en France, souligne Grégoire Nollet, directeur innovation, en référence à la disparition fin 2025 du tarif régulé d’EDF très avantageux pour les industriels.La décision dépendra du “soutien de la puissance publique”, prévient Pascal Cagni. 

Face à Trump, les Brics s’inquiètent des droits de douane “unilatéraux”

Les Brics ont exprimé dimanche à Rio de Janeiro leurs “sérieuses préoccupations” face à la guerre commerciale menée par Donald Trump qui a en retour menacé d’imposer des droits de douane supplémentaires au bloc des onze grands pays émergents et à ceux qui “s’alignent” sur eux.”Nous exprimons de sérieuses préoccupations face à l’augmentation de mesures douanières et non-douanières unilatérales qui faussent le commerce”, affirment dans une déclaration les dirigeants du groupe menés par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, réunis pour deux jours.De telles mesures “affectent les perspectives de développement économique mondial”, alertent les Brics, qui représentent près de la moitié de la population mondiale et 40% du PIB de la planète.Mais les dirigeants n’ont pas nommé les Etats-Unis et Donald Trump, alors que de nombreux pays, dont la Chine, sont engagés dans des négociations avec Washington sur ce lourd dossier.Le président américain a réagi sur la plateforme Truth Social. “Tout pays s’alignant sur les politiques anti-américaines des Brics se verra appliquer un droit de douane SUPPLEMENTAIRE de 10%. Il n’y aura pas d’exception à cette politique”, a-t-il écrit.Il a également annoncé que les premières lettres menaçant de droits de douane exorbitants les pays récalcitrants à conclure un accord commercial avec Washington seront envoyées lundi à 16H00 GMT.Le ministre américain du Trésor Scott Bessent avait auparavant affirmé que faute d’accord avec Washington dans les prochains jours, les surtaxes — pouvant atteindre 50% — entreraient en vigueur le 1er août.- “Effondrement” -“Nous assistons à un effondrement sans précédent du multilatéralisme”, a déploré à l’ouverture l’hôte du sommet, le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.Le rendez-vous annuel des Brics est en outre affaibli par l’absence de plusieurs poids lourds. Le président chinois Xi Jinping n’y participe pas pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2012, alors que son pays est la puissance dominante du bloc. Le président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre présumé en Ukraine, n’a pas non plus fait le déplacement, mais a célébré en visioconférence “l’autorité et l’influence” des Brics.Quant à la délégation d’Arabie saoudite, pays allié des Etats-Unis, elle n’a pas participé aux séances plénières, selon une source gouvernementale brésilienne qui n’a pas fourni d’explication.- “Réserves” iraniennes -La situation au Moyen-Orient s’est aussi imposée dans les discussions, occasionnant des tiraillements avec l’Iran, membre des Brics depuis 2023 et qui sort très affaibli d’une guerre de douze jours avec Israël et les Etats-Unis.Les Brics ont “condamné les attaques militaires” contre l’Iran en juin, dénonçant une “violation du droit international”.Ils n’ont toutefois pas cité les Etats-Unis et Israël, dont l’objectif était d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, une ambition démentie par Téhéran.Dans leur déclaration, les pays émergents réclament aussi un “cessez-le-feu immédiat” et le “retrait complet” des forces israéliennes de la bande de Gaza, où elles sont en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis 21 mois.Les Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont salué dans un communiqué la position des Brics, les appelant à “faire pression” sur Israël pour mettre fin au “siège criminel imposé à 2,5 millions de personnes” dans le petit territoire côtier dévasté par la guerre.Des négociations indirectes entre Israël et le Hamas ont commencé dimanche soir à Doha pour tenter de trouver un accord sur une trêve et une libération d’otages israéliens retenus à Gaza.Ennemi juré d’Israël dont il nie l’existence, l’Iran a cependant, selon une source diplomatique iranienne, “exprimé des réserves” sur le soutien des Brics à une “solution à deux Etats” israélien et palestinien côte à côte.De son côté, Lula a appelé à ne “pas rester indifférent face au génocide perpétré par Israël à Gaza”.- “Régulation” de l’IA -Créé pour rééquilibrer l’ordre mondial au bénéfice du “Sud global” face à l’Occident, le groupe des Brics s’est élargi depuis 2023 avec l’Arabie saoudite, l’Egypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, l’Iran puis l’Indonésie.Mais en grossissant, le groupe est devenu de plus en plus hétéroclite, compliquant l’élaboration de positions communes.Dans un texte distinct, les Brics ont d’une même voix appelé à une “régulation” dans le secteur de l’intelligence artificielle, en pleine expansion. Ils ont réclamé une “protection des droits de propriété intellectuelle” et de “justes mécanismes de rémunération”.”Le développement de l’intelligence artificielle ne peut être réservé à quelques pays ou être un moyen de manipulation aux mains de milliardaires”, a lancé Lula.

Washington va appliquer au 1er août des surtaxes douanières aux pays récalcitrants

L’administration américaine compte appliquer à partir du 1er août les vastes droits de douane annoncés début avril, puis rapidement suspendus le temps de négocier avec l’ensemble des pays mais, à quelques jours de la date butoir, seuls deux accords ont officiellement été conclus.Le ministre américain du Trésor, Scott Bessent, a déclaré dimanche matin que faute d’accord avec Washington dans les prochains jours, les droits de douane — pouvant atteindre 50% — entreraient en vigueur le 1er août.Le 9 juillet avait auparavant été fixé comme date butoir, jusqu’à ce que le président Donald Trump dise vendredi, sans développer, que les pays concernés ne commenceraient à payer qu’à partir du 1er août.”Le président Trump va envoyer des courriers à certains de nos partenaires commerciaux disant que s’ils ne font pas avancer les choses alors, le 1er août, ils retourneront, tel un boomerang, au niveau des droits de douane du 2 avril”, a expliqué M. Bessent, sur la chaîne CNN.Il a expliqué qu’une centaine de lettres allaient être envoyées “à des petits pays avec lesquels nous ne commerçons pas beaucoup”, mais que l’administration “se concentrait” sur les “18 importantes relations commerciales qui représentent 95% de notre déficit” commercial.Le président américain a annoncé que les premières lettres seront envoyées lundi à 16H00 GMT.Interrogé dimanche en fin d’après-midi par des journalistes, Donald Trump a expliqué que “douze, peut-être quinze lettres” allaient être envoyées dès lundi, puis d’autres les jours suivants.”Et nous avons aussi conclu des accords”, a-t-il affirmé, sans autre détail. “Je pense que nous allons avoir la plupart des pays d’ici au 9 juillet, soit avec un courrier soit avec un accord”.A ses côtés, le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick a confirmé que les surtaxes douanières entreraient en vigueur au 1er août “mais le président est en train de déterminer en ce moment les taux et les accords”.A ce stade, deux accords ont été annoncés, avec le Royaume-Uni et le Vietnam.M. Bessent a anticipé, face à l’approche de l’échéance, “plusieurs annonces importantes dans les prochains jours” malgré “beaucoup de résistance en face”.S’exprimant peu après sur CBS, le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, a également affirmé qu’il allait “y avoir des accords” — peut-être de “dernière minute” — mais sans avancer de nombre.”Je ne suis pas impliqué dans les détails des discussions, mais j’entends de bonnes choses sur les négociations avec l’Europe” et “avec l’Inde”, a-t-il dit.- “Maximum de pression” -“La stratégie (américaine) est d’appliquer un maximum de pression”, a expliqué M. Bessent, citant en exemple l’Union européenne.”L’Union européenne a été très lente à venir à la table des négociations jusqu’à ce que (…) le président Trump menace de 50% de droits de douane”, a déclaré le ministre. “Dans les heures qui ont suivi, cinq dirigeants européens l’ont appelé et Ursula von der Leyen, la cheffe de l’UE, était au téléphone”.”L’UE fait de très bons progrès”, a-t-il noté.Le ministre français de l’Economie, Eric Lombard, a dit samedi espérer un accord “ce weekend”, estimant que, à défaut, l’UE devrait répondre avec “plus de vigueur”.Le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, a affirmé dimanche qu’il ne “transigerait pas facilement” dans les négociations avec Washington.Réunis au Brésil, les Brics ont pour leur part exprimé leurs “sérieuses préoccupations” face à des droits de douane “unilatéraux”.Donald Trump a menacé dimanche d’imposer 10% de droits de douane supplémentaires aux pays qui “s’alignent” sur les Brics, un groupe de dix grands pays émergents.”Tout pays s’alignant sur les politiques anti-américaines des Brics se verra appliquer un droit de douane SUPPLEMENTAIRE de 10%. Il n’y aura pas d’exception à cette politique”, a-t-il écrit sur la plateforme Truth Social, sans plus de précisions.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a fait des droits de douane une arme politique.Ces derniers pourraient varier d’un pays à l’autre, de la Chine à l’Union européenne, d’une fourchette de 10% à 20% à une autre, bien plus élevée, de 60% à 70%, a mis en garde le président américain.Des taxes qui suscitent des craintes concernant leur impact sur l’économie américaine et le commerce mondial.Interrogé à propos du risque d’inflation dimanche sur Fox News, Scott Bessent a répondu qu’il fallait distinguer “l’inflation et les ajustements ponctuels des prix”.”L’inflation est un phénomène monétaire généralisé. Ce n’est pas ce que nous allons observer. Et, jusqu’à présent, nous n’avons même pas constaté les ajustements ponctuels des prix”, a-t-il souligné.