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Cognac : la Chine exige une hausse des prix pour éviter des droits de douane

Pékin exigera à partir de samedi une augmentation des prix des brandys européens – le cognac essentiellement -, sans quoi elle imposera des taxes antidumping, ce que l’Union européenne a dit “regretter” vendredi.Pékin a débuté l’an dernier une enquête antidumping sur les importations de spiritueux européens cognac en tête, une riposte à la procédure européenne visant les subventions d’État chinoises dont bénéficient les véhicules électriques fabriqués en Chine.Dans la foulée, des restrictions avaient été imposées aux importateurs, tenus de déposer une caution auprès des douanes chinoises.Ces mesures ont porté un coup sévère à l’ensemble de la filière cognac française, qui affirme perdre 50 millions d’euros par mois.Après des mois de négociations, le ministère chinois du Commerce a publié vendredi une liste de 34 producteurs de brandys s’étant accordés sur une hausse des prix.Parmi eux, plusieurs producteurs de cognac, dont les principaux exportateurs comme Hennessy, Rémy Cointreau et Martell, qui vont donc échapper aux nouvelles taxes. Une issue “moins défavorable”, selon le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), qui ne chiffre pas ces tarifs négociés.Les autres producteurs, ou ceux qui ne gonfleront pas leurs prix, seront frappés de taxes allant de 27,7% à 24,9% à partir du 5 juillet, précise le communiqué du ministère. “L’autorité chargée de l’enquête a finalement conclu qu’il y avait dumping sur le brandy importé de l’UE”, affirme-t-il, ce qui porte un “préjudice substantiel à l’industrie chinoise du brandy”.- “Tendance inquiétante” -Le communiqué ne précise pas le montant des hausses de prix demandées. Mais la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux avait indiqué début juin que les négociations en cours portaient sur une augmentation de 12 à 16%. “L’UE regrette la décision de la Chine d’instituer des mesures antidumping définitives sur les importations en Chine de brandy européen”, a réagi devant la presse un porte-parole à Bruxelles. Ces menaces “s’inscrivent également dans une tendance inquiétante de la Chine à abuser des instruments de protection en matière commerciale, en ouvrant et menant des enquêtes sur la base d’allégations douteuses et de preuves insuffisantes”, a-t-il ajouté. La Commission européenne va maintenant étudier ces mesures et décidera des prochaines étapes afin de protéger l’industrie européenne et les intérêts économiques européens, a-t-il encore souligné.La France a multiplié les efforts ces derniers mois pour faire lever l’intégralité de ces restrictions, les jugeant injustifiées.La présidente de l’Assemblée nationale française Yaël Braun-Pivet, en visite en Chine la semaine dernière, avait dit espérer une levée “dans les jours qui viennent” de l’ensemble des restrictions chinoises ciblant le cognac et l’armagnac.- Contexte de tensions -Ce coup de semonce intervient alors que le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a enchaîné les entretiens tendus avec ses homologues lors d’une tournée en Europe cette semaine.Le sujet sera probablement au coeur des discussions entre Wang Yi et son homologue français, Jean-Noël Barrot, ainsi qu’avec le président français Emmanuel Macron, prévues vendredi après-midi à Paris.La deuxième économie mondiale est un marché majeur pour le cognac français, avec des exportations atteignant 1,4 milliard d’euros par an. Mais les choses se sont envenimées lorsque l’UE a imposé en octobre dernier des taxes supplémentaires à l’importation pouvant aller jusqu’à 35% sur les véhicules électriques chinois.Pékin a ensuite déposé une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce, qui a indiqué en avril qu’elle mettrait en place un groupe d’experts pour évaluer la décision européenne.La Chine et l’UE doivent tenir un sommet ce mois-ci à Pékin pour marquer le 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques.Selon le média Bloomberg News, citant des sources anonymes, les autorités chinoises envisagent d’annuler la deuxième journée du sommet, signe de tensions entre Bruxelles et Pékin. Plusieurs dossiers épineux ont terni leurs relations ces dernières mois, dont le soutien de Pékin à son allié russe et les questions commerciales.La Chine mène “des cyber-attaques, interfère dans nos démocraties et pratique un commerce déloyal. Ces actions nuisent à la sécurité et à l’emploi en Europe”, a affirmé mercredi Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne. 

Grève de contrôleurs de France: un millier de vols annulés, des vacanciers et professionnels mécontents

A quelques heures de la fin de l’année scolaire et de premiers grands départs en vacances d’été, certains ont dû revoir leurs plans: un millier de vols est encore annulé vendredi en France, en particulier dans les aéroports parisiens, en raison d’une deuxième journée de grève de contrôleurs aériens.”Il faut se rendre compte qu’hier et aujourd’hui, 272 personnes dans notre pays vont impacter le bien-être de plus de 500.000 personnes. C’est inacceptable”, a déclaré vendredi matin sur CNews le ministre des Transports Philippe Tabarot. Des centaines de milliers de personnes ont déjà été affectées jeudi en France et en Europe par ce mouvement social, déclenché par deux syndicats minoritaires qui réclament une amélioration de leurs conditions de travail et des effectifs plus importants.A l’aéroport d’Orly vendredi matin, des voyageurs étaient désemparés.Sabrina Taristas, 42 ans, cherchait à partir à Toulouse. “Si je reste jusqu’à dimanche pour un départ, est-ce qu’il y aura un hôtel de prévu ? Ou est-ce que tout sera à ma charge ? (…) On ne peut pas aller à l’encontre de la grève, mais après c’est vrai que c’est pénalisant pour nous les voyageurs”, a-t-elle déclaré à l’AFP.”Je sais qu’en France on est pris en otage à Noël et pendant les vacances, même si on bosse et qu’on n’a pas de salaire garanti comme ceux qui nous foutent dans la mouise”, a lancé Bruno Percepied, 63 ans. “Je ne suis pas énervé mais c’est vrai que je n’apprécie pas la situation”.Autour de 1.000 vols sont annulés vendredi, au départ de la France ou à l’arrivée, selon la Direction générale de l’aviation civile, contre 933 jeudi. Lara, 30 ans, devait prendre un vol Paris-Berlin avec son conjoint. “Le vol était prévu jeudi soir, mais nous avons été informés mercredi qu’il avait été annulé. Nous avions pu prendre un autre billet gratuitement, pour vendredi soir, mais il a été supprimé à son tour”, a-t-elle expliqué.”Il a fallu prendre en urgence des billets de train. Résultat, un surcoût de 100 euros et plusieurs heures de trajet en plus”, témoigne-t-elle.De nombreux voyageurs ont annulé des nuitées dans des hôtels, “particulièrement dans les villes avec de gros aéroports comme Nice ou Paris”, selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih).”C’est un peu la panique entre ceux qui arrivent et ceux qui partent, les compagnies aériennes cherchent à reloger leurs clients, c’est compliqué à gérer et ça va leur coûter cher”, a déclaré à l’AFP Véronique Siegel, responsable de la branche hôtellerie de l’Umih. “C’est un très mauvais signal vis-à-vis de l’étranger et ça donne une image catastrophique de la France”.- “Stratégie de blocage” -Les effets du mouvement se font sentir au-delà des frontières nationales, la principale association européenne de compagnies aériennes, Airlines for Europe (A4E) ayant estimé qu’en Europe, 1.500 vols seraient annulés jeudi et vendredi, “affectant presque 300.000 passagers” sur le Vieux continent.L’Union des aéroports français a dénoncé dans un communiqué une “stratégie de blocage systématique, qui sacrifie l’intérêt général sur l’autel de revendications difficilement justifiables”.Selon la DGAC, le taux de grévistes s’est établi à 26,2% jeudi, 272 contrôleurs ayant pris part au mouvement sur le millier de personnels de service.Le deuxième syndicat d’aiguilleurs du ciel, l’Unsa-Icna (17% des voix aux dernières élections professionnelles) a lancé ce mouvement pour réclamer de meilleures conditions de travail et des effectifs plus importants. Il a été rejoint par la troisième force syndicale de la profession, l’Usac-CGT (16%).La compagnie Air France a confirmé avoir été “contrainte d’adapter son programme de vols”, sans préciser le nombre d’annulations, mais souligné que tous les long-courriers étaient “maintenus” jeudi et vendredi.- “Management toxique” -Une réforme contestée est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d’un “incident grave” à l’aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision. Une enquête en avait fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail des aiguilleurs, en dehors du cadre légal et sans respect du tableau de service.Parmi les griefs de l’Unsa-Icna: “un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l’été”, des outils obsolètes et “un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés”.Le premier syndicat d’aiguilleurs du ciel, le SNCTA (60% des voix), n’a pas appelé à la grève.tq-max-neo-tsz-sr/ak/vk

La Chine taxera les importations de cognac français à partir de samedi

La Chine exigera à partir de samedi une augmentation du prix du brandy européen, sous peine d’imposer des taxes antidumping pouvant atteindre 34%, signant l’échec de longues négociations avec Paris à l’approche d’un sommet stratégique UE-Chine.Pékin a débuté l’an dernier une enquête antidumping sur les importations de brandy européen, une riposte à la procédure européenne visant les subventions d’État chinoises dont bénéficient les véhicules électriques fabriqués en Chine.Des restrictions avaient dans la foulée étaient imposées aux importateurs, tenus de déposer une caution auprès des douanes chinoises.Ces mesures ont porté un coup sévère à l’ensemble de la filière cognac française, qui affirme perdre 50 millions d’euros par mois.Après des mois de négociations, le ministère chinois du Commerce a publié vendredi une liste de 34 producteurs de brandys s’étant accordés sur une hausse des prix.Plusieurs producteurs de cognac, dont les principaux exportateurs comme Hennessy, Rémy Cointreau et Martell, vont donc échapper aux taxes annoncées par la Chine. Une issue “moins défavorable”, selon le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), qui ne chiffre pas ces tarifs négociés.Les autres producteurs, ou ceux qui ne respecteront pas ces prix, seront frappés d’une taxe allant de 27,7% à 24,9% à partir du 5 juillet, précise le communiqué.”L’autorité chargée de l’enquête a finalement conclu qu’il y avait dumping sur le brandy importé de l’UE”, affirme le ministère.Celui-ci porte un “préjudice substantiel à l’industrie chinoise du brandy”, ajoute-t-il.Le communiqué ne précise pas le montant de la hausse des nouveaux prix.Mais la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux avait indiqué début juin que les négociations en cours portaient sur une hausse de prix de 12 à 16% pour ces alcools.- Entretiens tendus -La France avait multiplié les efforts ces derniers mois pour faire lever l’intégralité de ces restrictions, les jugeant injustifiées.La présidente de l’Assemblée nationale française Yaël Braun-Pivet, en visite en Chine la semaine dernière, avait dit espérer une levée “dans les jours qui viennent” de l’ensemble des restrictions chinoises ciblant le cognac et l’armagnac.L’annonce intervient au moment où le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a enchaîné les entretiens tendus avec ses homologues lors d’une tournée en Europe cette semaine.Elle sera probablement au coeur des discussions entre Wang Yi et son homologue français, Jean-Noël Barrot, ainsi qu’avec le président français Emmanuel Macron, prévues vendredi après-midi à Paris.La deuxième économie mondiale est un marché majeur pour le cognac français, avec des exportations atteignant 1,4 milliard d’euros par an. Mais les choses se sont envenimées lorsque l’UE a imposé en octobre dernier des taxes supplémentaires à l’importation pouvant aller jusqu’à 35% sur les véhicules électriques chinois.Pékin a ensuite déposé une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce, qui a indiqué en avril qu’elle mettrait en place un groupe d’experts pour évaluer la décision européenne.La Chine et l’UE doivent tenir un sommet ce mois-ci à Pékin pour marquer le 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques.Mais plusieurs dossiers épineux ont terni leur relation ces dernières mois, dont le soutien de Pékin à son allié russe et les questions commerciales.La Chine mène “des cyber-attaques, interfère dans nos démocraties et pratique un commerce déloyal. Ces actions nuisent à la sécurité et à l’emploi en Europe”, a affirmé mercredi Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne Le média Bloomberg News a rapporté vendredi, citant des sources anonymes, que les autorités chinoises envisageaient d’annuler la deuxième journée du sommet, signe de tensions entre Bruxelles et Pékin.

Cap vers le nord pour Air France-KLM, en piste pour prendre le contrôle de SAS

Le groupe aérien Air France-KLM entend consolider ses positions dans le nord de l’Europe et vise le contrôle de la compagnie scandinave SAS, dont il est actionnaire depuis 2024.Le groupe franco-néerlandais a annoncé vendredi avoir entamé “le processus en vue d’une prise de participation majoritaire dans le capital” de la compagnie scandinave, dont il est déjà l’un des principaux actionnaires.”Air France-KLM prévoit de porter sa participation au capital de SAS de 19,9% actuellement à 60,5%, en acquérant l’intégralité des parts détenues par Castlelake et Lind Invest”, a annoncé le groupe.Avec cette acquisition, il compte accentuer sa présence à Copenhague, au Danemark, pour y créer un troisième hub après ceux de Paris-Charles de Gaulle et Amsterdam-Schiphol (Pays-Bas).Le groupe était entré à l’été 2024 au capital de la compagnie scandinave, fragilisée notamment par l’épidémie de Covid-19, et avait initié une coopération entre Air France-KLM et SAS, reposant sur des accords élargis de partage de codes et de commercialisation interligne.Cette coopération avait été renforcée par l’entrée de SAS dans l’alliance de compagnies aériennes SkyTeam. Air France-KLM n’avait alors pas fait mystère de ses intentions d'”augmenter sa participation de manière à devenir un actionnaire de contrôle après un minimum de deux ans”.”Sous réserve de l’obtention des autorisations réglementaires requises et de la levée des conditions suspensives, l’objectif est de finaliser l’opération au deuxième semestre 2026″, a indiqué le groupe, pour qui ce projet “reflète le succès de la restructuration de SAS et les résultats positifs de la coopération commerciale initiée en 2024”.Air France-KLM vise “l’ensemble des parts détenues par Castlelake et Lind Invest, portant ainsi sa propre participation dans SAS à 60,5%”, alors que l’État danois conserverait sa participation de 26,4% ainsi que ses sièges au sein du conseil d’administration, a-t-on précisé de même source. – L’État danois toujours là -La valeur de l’investissement envisagé n’a pas été détaillée. Elle serait déterminée “au moment de la finalisation de l’opération, sur la base des dernières performances financières de SAS – incluant l’Ebitda (excédent brut d’exploitation) et la dette nette. Cette opération serait alignée avec les perspectives financières du groupe à moyen terme”, selon Air France-KLM.Lors de son entrée au capital, Air France-KLM avait précisé avoir finalisé l’acquisition de ses 19,9% pour 144,5 millions de dollars (123 millions d’euros).En cas de succès de l’acquisition de cette participation majoritaire, SAS deviendrait une filiale du groupe, qui table sur des “synergies grâce à une intégration dans l’ensemble des domaines d’activité, y compris les programmes de fidélité, et au-delà des seules fonctions commerciales”. L’ensemble franco-néerlandais détiendrait la majorité des sièges au sein du conseil d’administration de la compagnie aérienne. Le directeur général d’Air France, Benjamin Smith, s’est réjoui “à l’idée d’accueillir SAS en tant que membre à part entière de la famille Air France-KLM”.”SAS affiche d’excellentes performances à la suite de sa restructuration réussie, et nous sommes convaincus que son potentiel continuera de croître grâce à une intégration plus poussée au sein du groupe, a ajouté M. Smith, cité dans le communiqué. SAS a réalisé en 2024 un chiffre d’affaires de 4,1 milliards d’euros, transportant sur la période quelque 25 millions de passagers.Air France-KLM a parallèlement réalisé un chiffre d’affaires de 31,5 milliards d’euros et transporté quelque 98 millions de passagers.

La Bourse de Paris chahutée par les tensions commerciales

La Bourse de Paris évoluait en terrain positif vendredi, incertaine de l’issue des négociations commerciales entre les Européens et les Américains sur les droits de douane élevés poussés par Donald Trump.L’indice vedette CAC 40 reculait de 0,77%, soit de 59,84 points à 7.694,71 points vers 9H55 (heure de Paris). La veille, il a terminé en légère hausse de 0,21% et s’est établi à 7.754,55 points à la clôture.”L’optimisme s’évapore en cette fin de semaine, à l’approche de la date butoir pour les droits de douane américains”, le 9 juillet, car le marché constate que de “nombreux pays semblent devoir faire face à des droits de douane plus élevés que prévu”, souligne Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.L’UE s’est dite jeudi “prête à conclure un accord”, peu avant d’ultimes rendez-vous de son commissaire au Commerce, Maros Sefcovic, avec de hauts responsables américains à Washington.Les Vingt-Sept sont menacés d’une surtaxe de 50%, bien supérieure à ce qui était sur la table en avril (20%), Trump leur reprochant leur taxe frappant les géants américains de la tech. Les tensions commerciales sont aussi montées d’un cran entre les Européens et Pékin car la Chine a annoncé vendredi imposer des taxes antidumping sur les importations de brandys en provenance de l’Union européenne, dont le cognac et l’armagnac par exemple, à partir de samedi.A la cote, LVMH, qui détient Moët Hennessy, où sont rassemblées ses marques de champagne, de vins et de spiritueux, baissait de 1,46% à 478,70 euros. Pernod Ricard reculait de 0,31% à 85,90 euros. Le titre s’est redressé après une première réaction de fort repli. Remy Cointreau avançait même de 0,84% à 44,38 euros, après un début de séance en terrain négatif.Enfin, les investisseurs “évaluent également les conséquences de l’adoption du grand plan de réduction d’impôts de Trump, qui va venir grossir la montagne de la dette américaine”, poursuit Susannah Streeter.L’adoption par le Congrès américain du projet de loi budgétaire défendu par Donald Trump, par 218 voix contre 214, acte des baisses d’impôts et des coupes dans la protection sociale des Américains.”Ce paquet fiscal devrait porter la dette nationale américaine au-delà de 40.000 milliards de dollars dans les années à venir, une inquiétude croissante pour les investisseurs mondiaux”, précise l’analyste. LDC bonditL’appétit pour le poulet profite au leader français de la volaille LDC qui a annoncé jeudi, après bourse, une hausse de ses ventes au premier trimestre 2025-2026, à 1,68 milliard d’euros, portée par une augmentation des volumes et grâce à des acquisitions.Le titre bondissait de 5,33% à 94,20 euros.

Un millier de vols annulés en France au deuxième jour de grève de contrôleurs aériens

La fin de l’année scolaire en France ce vendredi rime avec galère pour des vacanciers qui comptaient voyager en avion: un millier de vols est encore annulé vendredi, en particulier dans les aéroports parisiens, au deuxième jour d’une grève de contrôleurs aériens.”Il faut se rendre compte qu’hier et aujourd’hui, 272 personnes dans notre pays vont impacter le bien-être de plus de 500.000 personnes. C’est inacceptable”, a déclaré vendredi matin sur CNews le ministre des Transports Philippe Tabarot. Des centaines de milliers de personnes ont déjà été affectées jeudi en France et en Europe par ce mouvement social, déclenché par deux syndicats minoritaires qui réclament une amélioration de leurs conditions de travail et des effectifs plus importants.Lara, 30 ans, devait prendre un vol Paris-Berlin avec son conjoint pour rendre visite à des amis. “Le vol était prévu jeudi soir, mais nous avons été informés mercredi qu’il avait été annulé. Nous avions pu prendre un autre billet gratuitement, pour vendredi soir, mais il a été supprimé à son tour”, explique-t-elle à l’AFP.”Il a fallu prendre en urgence des billets de train. Résultat, un surcoût de 100 euros et plusieurs heures de trajets en plus”, témoigne-t-elle.Autour de 1.000 vols sont annulés vendredi, au départ de la France ou à l’arrivée, selon la Direction générale de l’aviation civile, contre 933 jeudi. “Une catastrophe”, a dénoncé vendredi Laurent Abitbol, président du directoire des agences de voyage Selectour, sur France Inter. “J’ai beaucoup de clients qui sont bloqués dans le monde entier (…) Ce sera beaucoup d’argent perdu pour nos agents”, a-t-il ajouté.Le Premier ministre François Bayrou a jugé jeudi cette grève “choquante” en accusant les grévistes de “prendre en otage les Français” le jour où “tout le monde part en vacances”. – “La grève de trop” -Les effets du mouvement se font sentir au-delà des frontières nationales, la principale association européenne de compagnies aériennes, Airlines for Europe (A4E) ayant estimé qu’en Europe, 1.500 vols seraient annulés jeudi et vendredi, “affectant presque 300.000 passagers” sur le Vieux continent.”Cette grève est intolérable. Le contrôle aérien français est déjà responsable des retards parmi les pires en Europe, et maintenant, les agissements d’une minorité d’aiguilleurs du ciel français vont perturber les projets de vacances de milliers de personnes en France et en Europe”, a affirmé la directrice générale d’A4E, Ourania Georgoutsakou.Selon la DGAC, le taux de grévistes s’est établi à 26,2% jeudi, 272 contrôleurs ayant pris part au mouvement sur le millier de personnels de service.Le deuxième syndicat d’aiguilleurs du ciel, l’Unsa-Icna (17% des voix aux dernières élections professionnelles) a lancé ce mouvement pour réclamer de meilleures conditions de travail et des effectifs plus importants. Il a été rejoint par la troisième force syndicale de la profession, l’Usac-CGT (16%).Jeudi, des vols maintenus ont accusé d’importants retards, en particulier à Nice et Marseille. A4E a chiffré à “quasiment 500.000 minutes” cumulées jeudi les retards en Europe, sur près de 33.000 trajets commerciaux, de nombreux avions empruntant l’espace aérien français sans forcément atterrir dans le pays.La première compagnie aérienne européenne, Ryanair, a annoncé jeudi avoir dû annuler 400 vols, affectant 70.000 passagers. Son patron Michael O’Leary, familier des coups d’éclat, a dénoncé une situation provoquée “par un faible nombre de contrôleurs aériens français participant à des grèves récréatives” et exhorté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à réformer le contrôle aérien en Europe, où à défaut, à démissionner.La compagnie Air France a confirmé avoir été “contrainte d’adapter son programme de vols”, sans préciser le nombre d’annulations, mais souligné que tous les long-courriers étaient “maintenus” jeudi et vendredi.”La grève de trop” dans un contexte “problématique de performance globale médiocre de la navigation aérienne française pénalisant particulièrement les compagnies basées en France”, a dénoncé vendredi la Fédération nationale de l’aviation civile.- “Management toxique” -Une réforme contestée est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d’un “incident grave” à l’aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision. Une enquête en avait fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail des aiguilleurs, en dehors du cadre légal et sans respect du tableau de service.Parmi les griefs de l’Unsa-Icna: “un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l’été”, des outils obsolètes et “un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés”.Le premier syndicat d’aiguilleurs du ciel, le SNCTA (60% des voix), n’a pas appelé à la grève.

L’expulsion des Haïtiens, coup dur pour l’économie de la République dominicaine

La peur ne quitte plus Agamise Cheranfant, contraint à se cacher à la fin de sa journée de travail dans les champs de bananes de République dominicaine. Cet Haïtien vit sans papiers, dans la hantise d’être expulsé. La politique de fermeté contre l’immigration illégale du gouvernement dominicain se répercute sur les exploitations de banane, un secteur déjà fragilisé et qui dépend grandement de la main-d’Å“uvre étrangère, à l’instar d’autres pans de l’agriculture mais aussi des secteurs du tourisme et du BTP où les ouvriers sont en majorité haïtiens. Les plantations situées à Mao (nord-ouest) emploient peu de Dominicains pour la récolte de bananes, synonyme de journées harassantes sous un soleil ardent. Un travail pénible et peu rémunéré: 800 pesos par jour, soit moins de 14 dollars.A la difficulté du labeur s’ajoute désormais, pour les salariés haïtiens, la crainte d’être expulsés.”Nous sommes toujours effrayés, toujours cachés”, explique à l’AFP Agamise Cheranfant, 33 ans, dans un espagnol rudimentaire. “Nous fuyons le matin, la nuit, à trois heures, une heure du matin. Tu dors avec la peur, tu manges avec la peur. Nous ne pouvons pas vivre tranquilles”, raconte-t-il. – Expulsions à tout-va – La République dominicaine partage l’île caribéenne d’Hispaniola avec Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques, mis à genoux par des gangs violents accusés de meurtres, de viols et d’enlèvements.La violence à Haïti s’est intensifiée au cours de l’année écoulée et un nombre record de près de 1,3 million de personnes ont été forcées de fuir les violences pour trouver refuge ailleurs dans leur pays, selon l’ONU.  Depuis son arrivée au pouvoir en 2020, le président dominicain Luis Abinader, réélu triomphalement en 2024, a durci la politique migratoire du pays, lançant notamment la construction d’un mur le long de la frontière avec Haïti. Son gouvernement a multiplié les contrôles et les expulsions de sans-papiers, allant même jusqu’à arrêter des Haïtiennes qui venaient d’accoucher. Au premier semestre 2025, plus de 200.000 Haïtiens ont ainsi été renvoyés dans leur pays. Pour l’association des constructeurs (Acoprovi), ces “opérations de rapatriement désordonnées” ont entraîné une “réduction de la disponibilité de main-d’Å“uvre” pour des tâches qui “ne suscitent pas l’intérêt des Dominicains”. Dans certaines zones, l’offre de main d’Å“uvre a chuté de 40% à 80%. Le tourisme, par exemple, “a été affecté dans des secteurs comme la cuisine”, explique Henri Hebrard, économiste et conseiller dans le secteur public et privé. Les secteurs du bâtiment et de l’agriculture s’accordent sur la nécessité d’un plan de régularisation pour ces travailleurs indispensables. Acoprovi propose la délivrance de 87.000 permis de travail temporaires. Les producteurs de bananes recensent eux 15.000 ouvriers haïtiens. Le gouvernement, pour l’instant, n’a montré aucun signe d’inflexion.- Travailleurs “nomades” – La République dominicaine exporte des bananes vers plusieurs pays d’Europe, des Caraïbes et des États-Unis. Cette culture fait partie des 5,6% que pèse le secteur agricole dans le PIB du pays.  La banane dominicaine était déjà en crise, frappée par la météo, les ravageurs et l’augmentation des coûts. La production a chuté de 44% entre 2021 et 2024, selon les chiffres de l’association de producteurs Adobanano.S’ajoute désormais à ce tableau sombre l’incertitude provoquée par le manque de main-d’Å“uvre. “Ici, les effectifs ont diminué de plus de 50%” à cause des expulsions, observe le producteur Osvaldo Pineo.Une partie des ouvriers haïtiens travaille désormais “de manière nomade”, souligne-t-il. “Aujourd’hui, ils vous offrent le service mais demain, vous ne savez pas si vous l’aurez”. Pour les employeurs aussi, un risque existe. “Si vous les faites monter dans un véhicule et qu’il est contrôlé (par les autorités), vous êtes accusé d’être un trafiquant de personnes sans papiers”, se désole le producteur.

“Grand intérêt pour des pays émergents”: le bras privé de la Banque mondiale augmente ses investissements

Dans un monde secoué par la politique économique de Donald Trump et la menace d’une guerre commerciale à grande échelle, la Société financière internationale, bras privé de la Banque mondiale, nage à contre-courant avec une pluie d’investissements.La SFI, basée à Washington, gère des capitaux privés pour financer des entreprises d’économies émergentes. Peu connue en dehors des sphères du développement économique, elle joue un rôle majeur dans dans la promotion du secteur privé au sein de ces pays et permet d’attirer des investissements étrangers.Et avec brio, selon son patron: “L’économie mondiale a traversé une période compliquée, mais je dois dire que malgré ces turbulences, nous voyons un grand intérêt pour l’investissement dans des pays émergents”, souligne Makhtar Diop lors d’un entretien avec l’AFP.Et les résultats le montrent. Au cours de l’exercice fiscal qui s’est achevé le 30 juin, les chiffres préliminaires montrent que la SFI a versé plus de 71 milliards de dollars, soit le double environ du montant d’il y a seulement trois ans et bien plus que les 56 milliards de l’année dernière.Ses investissements ont afflué vers des pays du monde entier, avec plus 20 milliards en Amérique latine, 17 vers l’Asie et 15,4 pour l’Afrique.Un succès lié au changement de stratégie de la SFI, selon son chef M. Diop, aussi ancien ministre de l’Economie du Sénégal, qui souligne une structure “plus simple, plus agile, et qui délègue les prises de décision” aux équipes sur le terrain, devenant ainsi de moins en moins centralisée. La situation économique actuelle explique aussi l’augmentation des investissements, dans un moment où les économies occidentales déboursent moins d’aide aux pays en développement, contraintes par des dettes croissantes, des dépenses de défense en hausse et des politiques de repli économique.”Il est tout à fait compréhensible qu’elles aient moins de ressources à disposition pour des subventions à destination de pays en développement”, souligne Makhtar Diop.- De Dubaï à l’Afrique -Le rôle de la SFI au sein de la Banque mondiale (BM) ne cesse de grandir. Ses financements sont aujourd’hui quasi équivalents à ceux de la BM auprès de gouvernements du monde entier.L’organisation attire de nouveaux types d’investisseurs.Beaucoup d’entre eux viennent de régions du globe qui, traditionnellement, n’investissent pas en dehors de leur zone d’origine.Un des plus gros investissements de la SFI dans les énergies renouvelables en Afrique a ainsi été réalisé avec une société basée à Dubaï.Selon M. Diop, ces investisseurs font confiance à la SFI pour sa connaissance du marché et les outils qu’elle propose pour réduire les risques.En Afrique, la SFI identifie et soutient des “champions nationaux”, soit des entreprises locales prometteuses qui ont besoin d’aide pour devenir plus compétitives. Une importante portion de cette aide est dédiée aux projets de développement durable, souligne M. Diop, pour qui développement économique et respect de l’environnement peuvent aller de pair, en particulier pour les projets d’électricité. “Les solutions durables sont souvent les moins chères, et c’est cette beauté que l’on voit”, déclare-t-il.Derrière ces investissements se cache une réalité démographique: 1,2 milliard de jeunes atteindront l’âge de travailler dans les pays en développement au cours de la prochaine décennie.”La première question de tout dirigeant d’un pays en développement est de savoir comment vous allez aider à créer des emplois pour les jeunes”, souligne Makhtar Diop.Et pour la SFI, l’aide économique vise justement à absorber grâce à des entreprises la prochaine vague de jeunes travailleurs qui déferlera sur le monde du travail.

En Corse, la PJ pointe “l’emprise de type mafieux” de 20 bandes criminelles

En Corse, 20 équipes criminelles articulées en “deux blocs” exercent une “emprise de type mafieux” en tentant de “dominer les activités légales” les plus juteuses, révèle une note de la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) consultée par l’AFP.Cette fiche confidentielle, rédigée en 2025 par le service information, renseignement et analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) de la DNPJ et révélée par Le Monde, précise que “la majorité” de ces 20 bandes criminelles “ont pénétré les secteurs politiques, sociaux et économiques de l’île, et cherchent à dominer les activités légales qui leur semblent les plus lucratives”: BTP, immobilier, restauration, hôtellerie, ou batellerie.Si ces groupes sont “autonomes”, ils “ne fonctionnent pas pour autant de manière isolée”, développant “des stratégies d’alliance autour d’intérêts communs qui les conduisent à se rendre des services mutuels” pour “éviter les conflits ouverts”, analyse ce document.Pointant un “paysage instable depuis quelques mois”, les policiers l’expliquent par “une vaste recomposition bousculant les équilibres locaux et laissant craindre une escalade des tensions” dans l’île, où sept homicides dont six règlements de compte ont été commis depuis le début de l’année.Deux blocs majeurs sont identifiés, “ce qui pourrait constituer les prémices d’un nouvel équilibrage”, écrivent-ils.D’un côté, la bande criminelle du Petit Bar, dont le noyau dur vient d’être condamné à Marseille à des peines de 10 à 13 ans de prison, “reste très influente, à la tête d’une manne financière conséquente”. Elle “dispose de nombreuses connexions dans les milieux politiques et économiques et a développé des ramifications en France et à l’étranger”.Le “Petit Bar” est considéré comme allié à des “mafionalistes”, néologisme mêlant mafia et nationalistes, dont la tête serait Pierre Paoli en Corse-du-Sud.Chef présumé du mouvement clandestin FLNC UC (Front national de libération corse Union des combattants) pour la Corse-du-Sud et aujourd’hui cadre du parti indépendantiste Nazione, Pierre Paoli serait, selon le Sirasco, à la tête de “l’une des équipes les plus puissantes actuellement”, cherchant “à dominer certains secteurs (BTP, restauration) par des méthodes illégales”.- “Vendetta” -Ce premier bloc est également composé des équipes criminelles baptisées du nom de leur chefs locaux présumés: Lucchini, Pantalacci, Carboni et Costa.L’ancien militant indépendantiste Alain Lucchini est ainsi présenté comme le “patron occulte de la chambre de commerce et d’industrie d’Ajaccio” mais “suffisamment discret pour ne pas être trop inquiété judiciairement”.Originalité de ce premier bloc, Yassine Akhazzane, incarcéré avec une vingtaine de condamnations à son casier, serait parvenu “à constituer la première équipe du banditisme insulaire construite autour d’individus issus de la communauté maghrébine et des gens du voyage”.Son groupe, qui a étendu “son influence de Propriano à Ajaccio”, “pourrait profiter des connexions de Yassine Akhazzane avec les milieux marseillais et niçois pour poursuivre son développement”, “notamment la DZ Mafia”, note le Sirasco.Face à eux, dans l’autre alliance d’équipes criminelles, figurent les clans Mattei, Luciani, Sisti, Germani et Codaccioni. En Haute-Corse, le clan Mattei, bien connu depuis des décennies pour sa “vendetta historique” avec la famille Costa, est présenté comme “l’une des équipes les plus puissantes du moment”, en particulier dans les stupéfiants.Cette note ayant été rédigée il y a plusieurs mois, elle ne prend pas en compte le possible affaiblissement de la bande par une série d’arrestations de ses membres, fin juin, dans l’enquête sur l’assassinat, en janvier, de Camille Orsoni, considéré comme proche des Costa.Autre allié de ce second bloc, la bande dite des “Africains”, surnommés ainsi pour leur lien entre le Gabon et la Corse, autour de l’homme d’affaires corse Michel Tomi.Dirigée par Jean-Luc Codaccioni junior, dont le père a été tué dans le double assassinat de Bastia-Poretta en décembre 2017, cette bande “dispose d’une surface financière considérable qui lui permet de sous-traiter à des hommes de main l’exécution de contrats portant sur des projets criminels”, précise le Sirasco.Codaccioni junior poursuivrait “une vendetta” contre “l’alliance Guazzelli-Michelosi-Mariani” qui a été condamnée pour l’assassinat de son père. “Les Africains” chercheraient aussi à “s’établir en Balagne” (nord-ouest), où une série d’incendies criminels a visé récemment des bateaux de promenade en mer, avance cette note du renseignement.

Des entreprises “profitent” du “génocide” des Palestiniens, dit une experte de l’ONU

Des entreprises “ont profité de l’économie israélienne d’occupation illégale, d’apartheid et maintenant de génocide”, a estimé jeudi la rapporteure spéciale de l’ONU pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese.Mme Albanese a présenté au Conseil des droits de l’homme des Nations unies un rapport intitulé “De l’économie de l’occupation à l’économie du génocide”, dans lequel sont étudiés “les mécanismes des entreprises qui soutiennent le projet colonial israélien de déplacement et de remplacement des Palestiniens”.La mission d’Israël à Genève a affirmé que le rapport de Mme Albanese était motivé par son “programme obsessionnel et haineux visant à délégitimer l’État d’Israël”.La situation dans la bande de Gaza et en Cisjordanie est “apocalyptique”, a fait valoir Mme Albanese. “A Gaza, les Palestiniens continuent d’endurer des souffrances qui dépassent l’imagination”. – Une “machine à effacer” -“Des fabricants d’armes aux géants de la technologie, en passant par les banques, les entreprises énergétiques, les plateformes en ligne, les supermarchés et les universités, les entreprises ont fourni les outils, le financement, les infrastructures et la légitimité de cette machine à effacer”, a accusé Mme Albanese devant l’organe suprême de l’ONU chargé des droits de l’homme. “Les colonies s’étendent, financées par les banques et les assureurs, alimentées par les combustibles fossiles et normalisées par les plateformes touristiques, les chaînes de supermarchés et les institutions universitaires”, a-t-elle dit. “Tout cela a contribué à renforcer l’apartheid et à permettre la destruction lente et inexorable de la vie des Palestiniens”, a jugé cette experte, dont la présentation a été accueillie par des applaudissements dans l’hémicycle.Mme Albanese fait depuis longtemps l’objet de demandes de révocation de la part d’Israël et de certains de ses alliés en raison de ses accusations. Elle a été nommée par le Conseil des droits de l’homme mais ne parle pas au nom des Nations unies. – Profiter de la violence -Mme Albanese a précisé devant la presse qu’elle avait contacté les 48 entreprises citées dans son rapport, que 18 d’entre elles lui avaient répondu et que, parmi celles-ci, “seul un petit nombre avaient accepté d’être interrogées de bonne foi”, la plupart “disant qu’il n’y avait absolument rien de mal”. Mais elle a ajouté que le nombre des entreprises concernées pourrait être supérieur à mille. “Des personnes et des organisations ont profité de la violence et des meurtres”, a-t-elle dénoncé. “Mon rapport expose un système, quelque chose de si structurel, répandu et systémique qu’il n’y a aucune possibilité d’y remédier : il faut le démanteler”. L’AFP a demandé un commentaire à plusieurs entreprises citées dans le rapport. Certaines n’ont pas répondu.”Nous pensons qu’il ne nous appartient pas de décider où quelqu’un peut ou ne peut pas voyager”, a plaidé la plateforme de voyage Booking.com. Un cabinet de communication représentant Microsoft a répondu que ce géant de la technologie n’avait “aucun commentaire à faire”.Le géant danois du transport maritime Maersk a assuré avoir “maintenu une politique stricte consistant à ne pas expédier d’armes ou de munitions à Israël” depuis le début de la guerre entre ce pays et le Hamas. “Nous respectons évidemment les droits de l’homme”, a réagi un porte-parole du constructeur suédois de poids lourds Volvo, précisant : “Nous vendons par l’intermédiaire de revendeurs”. Glencore, un groupe suisse d’exploitation minière et de négoce de matières premières, a rejeté “catégoriquement toutes les accusations”, les considérant “dépourvues de tout fondement juridique”.L’experte de l’ONU a relevé que les consommateurs avaient “la possibilité de demander des comptes à ces entreprises car nous votons en quelque sorte avec nos portefeuilles”. rjm-burx/ial/bds