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Après une nouvelle levée de fonds, Mistral conforte sa place de champion européen de l’IA

La start-up française d’intelligence artificielle (IA) Mistral conforte sa place de champion européen de l’intelligence artificielle après une importante levée de fond et l’entrée au capital du géant néerlandais des technologies ASML, qui lui permet de “réaffirmer son indépendance” vis-à-vis des mastodontes américains et chinois.Mistral a levé 1,7 milliard d’euros, l’une des plus importantes levées de fonds pour une jeune pousse française, et double ainsi quasiment sa valorisation à 11,7 milliards d’euros, à l’heure où la question de la souveraineté technologique de l’Europe est devenue cruciale. L’alliance entre les deux entreprises “a pour objectif de générer une forte plus-value pour les clients d’ASML grâce à des produits et solutions innovants dopés à l’IA et offrira des pistes de recherche commune”, a commenté le patron d’ASML, Christophe Fouquet, cité dans le communiqué diffusé mardi par Mistral.Le fabricant néerlandais de machines de pointe pour le secteur des semi-conducteurs détiendra au terme de l’opération autour de 11% du capital de Mistral, selon une source proche du dossier, ce qui en fera le premier actionnaire de la start-up après chacun des fondateurs, qui contrôlent encore majoritairement la société.ASML obtiendrait par ailleurs un siège au conseil d’administration, d’après plusieurs médias, une information qui n’a pas été confirmée par les deux entités.- Echelle européenne -“On ne peut pas lutter sur ce secteur-là en étant franco-français”, analyse auprès de l’AFP Jean-Baptiste Bouzige, fondateur d’Ekimetrics, société spécialisée dans l’IA et les données. “L’échelle qui est pertinente, c’est l’Europe”, ajoute-t-il.Le géant américain des puces Nvidia, les fonds Index Ventures, Andreessen Horowitz ou encore Bpifrance ont aussi participé à ce tour de table. Lancé en juin 2023 par Arthur Mensch, polytechnicien et normalien, avec deux autres Français anciens chercheurs chez Meta, Guillaume Lample et Timothée Lacroix, Mistral a notamment conçu le chatbot Le Chat concurrent de ChatGPT d’OpenAI. L’entreprise, basée à Paris, fournit aussi des grands modèles de langages portés sur la génération de texte et des modèles spécialisés capables de traiter des images, transcrire de l’audio ou générer du code.Elle a cette année multiplié les annonces retentissantes de partenariats notamment avec le géant américain Nvidia pour créer une plateforme de cloud (informatique à distance) ou encore avec le fonds émirati MGX pour fonder un gigantesque campus IA en région parisienne. Elle a aussi signé un accord avec l’Agence France-Presse (AFP) pour utiliser ses dépêches d’actualité afin de répondre aux requêtes de ses utilisateurs. – Indépendance -Mais si Mistral est la start-up d’IA à la plus haute valorisation en Europe, ses capacités financières restent modestes face à ses concurrents américains. La start-up américaine Anthropic, dont le modèle Claude est l’un des principaux rivaux du ChatGPT, revendique une valorisation de 183 milliards de dollars après un tour de table de 13 milliards de dollars en septembre.Le leader OpenAI serait lui en pourparlers pour permettre à ses employés d’encaisser leurs actions, ce qui valoriserait l’entreprise à environ 500 milliards de dollars, selon plusieurs médias. Cette nouvelle levée de fonds permet surtout à Mistral de “réaffirmer son indépendance”, selon son communiqué, et d’éviter de passer sous le contrôle de géants de la tech américains ou chinois, après un été marqué par une rumeur de rachat par Apple. Étant donné les tensions géopolitiques avec les Etats-Unis et du besoin de souveraineté technologique en Europe, “Mistral peut s’imposer comme un acteur européen incontournable, une véritable alternative aux modèles non-européens”, estime Franck Sebag, associé chez EY, auprès de l’AFP. La start-up, qui compte plus de 350 employés répartis entre six bureaux de Londres à Singapour, s’attend à générer plus de 100 millions de dollars de revenus par an, a confié son patron au Wall Street Journal en juin.

Les bourses européennes ouvrent sans grand changement

Les Bourses européennes ont entamé la séance sans grand changement mardi, attentives aux évolutions politiques en France au lendemain de la chute du gouvernement de la deuxième économie de la zone euro, largement anticipée par les observateurs politiques et économiques.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris avançait de 0,23% et celle de Londres de 0,15%, tandis que Francfort reculait légèrement de 0,15%.

France: la production industrielle se replie de 1,1% en juillet, selon l’Insee

La production industrielle française s’est repliée de 1,1% en juillet par rapport au mois précédent, suivant la même tendance que l’industrie manufacturière (-1,7%), affectée par une baisse de la construction aéronautique et spatiale, a indiqué mardi l’Insee.Ce repli fait suite au fort rebond de la production industrielle (+3,7%, légèrement révisé en baisse) et manufacturière (+3,5%) qui avait été observé en juin, a précisé l’Institut national de la statistique. Sur un mois, la production manufacturière a souffert de la baisse de la fabrication de matériels de transports (-10,7% après +16,3% en juin), particulièrement la construction aéronautique et spatiale “par contrecoup d’un pic de production en juin”, a expliqué l’Insee dans un communiqué. La production est en baisse également dans la fabrication de biens d’équipement électriques, électroniques et informatiques (-2,2%) et l’agro-alimentaire (-1,3%). Elle a en revanche continué d’augmenter dans la cokéfaction et le raffinage (+2,5% après +21,0%), les industries extractives, énergie, eau (+1,6%) et les autres produits industriels (textile, métallurgie, chimie, pharmacie, etc.) (+1,0%).Dans la construction, la production a rebondi de 0,6% en juillet par rapport à juin (-0,2%), à la hausse dans les travaux de construction spécialisés et celle de bâtiments, mais en baisse dans le génie civil. Sur un an, la production industrielle (+0,8%) et manufacturière (+1,3%) s’est inscrite en hausse sur les trois mois allant de mai à juillet, comparés à la même période en 2024, tirée par la fabrication de matériels de transport (+10,5%). Toujours sur un an, la construction est en baisse de 3,6% entre mai et juillet par rapport à la même période l’année précédente. 

Les iPhone et l’IA, probables vedettes des nouveautés d’Apple

La présentation de la nouvelle gamme d’iPhone est attendue mardi dans la Silicon Valley, à l’heure où la guerre commerciale sino-américaine renchérit les coûts de production d’Apple, sous pression pour rattraper son retard dans l’intelligence artificielle (IA).Comme à son habitude, le constructeur californien est resté silencieux sur le contenu de l’événement organisé à son siège de Cupertino, au moment où il dévoile sa nouvelle génération d’iPhone, moteur de ses revenus.Malgré la position dominante des iPhone dans le haut de gamme, Apple doit encore prouver qu’il peut suivre le rythme dans la course à l’IA générative.”Apple est vu comme étant un retardataire dans la grande fête de l’IA, ce qui représente un défi majeur” pour le géant technologique, notent les analystes de l’agence Canalys.Les smartphones rivaux, dotés du système Android soutenu par Google, “ont massivement amélioré l’intégration de l’IA” tandis que “le déploiement plus lent d’Apple” a poussé des consommateurs à retarder l’achat d’un nouvel iPhone, poursuit la note.Il y a moins d’un an, Apple a lancé ses fonctionnalités d’IA, “Apple Intelligence”, qui ont déçu les utilisateurs, notamment les améliorations de l’assistant vocal, Siri, jugées trop minimes.Selon certains médias, l’entreprise prévoirait d’intégrer l’IA dans la recherche en ligne en 2026, en parallèle d’une refonte de Siri, mais ces affirmations n’ont pas été confirmées. Apple travaillerait aussi sur un partenariat avec Google pour améliorer son expertise en recherche et IA, selon d’autres articles de presse.”Je serai surpris s’il y a une annonce majeure sur la stratégie IA d’Apple”, prévient Thomas Husson, analyste chez Forrester. “J’ai peur que l’approche d’innovation incrémentale d’Apple avec l’iPhone 17 commence à atteindre ses limites – surtout pour ceux qui ont soif de plus d’innovation”, estime-t-il dans une note.- Ultra-fin -L’attraction principale mardi devrait être les nouveaux modèles d’iPhone, en particulier une variante ultra-fine nommée “Air”.La plupart des observateurs y voient un pivot stratégique: Apple mise sur la finesse plutôt que sur la taille d’écran pour garder la main sur le marché haut de gamme. Un iPhone ultra-fin pourrait aussi préparer le terrain à une version pliable, dans les années à venir. Qui devrait toutefois affronter deux défis: une surcoût de production pour la prouesse technique et la réduction de l’espace pour la batterie.Les prix des nouveaux iPhone devraient augmenter aux Etats-Unis en raison des droits de douane imposés par le président Donald Trump, qui alourdissent les coûts de production en Chine, toujours le principal centre de fabrication de la marque à la pomme.”Apple navigue dans un équilibre délicat entre ses deux plus grands marchés – les États-Unis et la Chine – au milieu de tensions commerciales croissantes”, souligne Canalys.L’impact financier de cette guerre commerciale est déjà considérable: le PDG Tim Cook a dévoilé que les droits de douane ont coûté 800 millions de dollars à Apple au dernier trimestre, avec un manque à gagner estimé à 1,1 milliard de dollars pour le trimestre en cours.

Les actionnaires de Kering appelés à valider l’arrivée du nouveau directeur général Luca de Meo

L’assemblée générale des actionnaires de Kering doit valider mardi l’arrivée de l’Italien Luca de Meo, venu de Renault, au poste de directeur général, avec pour mission de redresser le groupe français du luxe en commençant par relancer sa marque phare Gucci.Kering avait officialisé à la mi-juin l’arrivée de Luca de Meo à un poste nouvellement créé de directeur général, l’actuel PDG François-Henri Pinault, 63 ans, conservant la présidence du groupe. Le dirigeant italien de 58 ans, qui a fait toute sa carrière dans l’industrie automobile, était depuis cinq ans à la tête du constructeur français Renault qu’il a contribué à redresser.Lors de l’assemblée générale, les actionnaires de Kering voteront la nomination de Luca de Meo en qualité d’administrateur ainsi que les modalités de sa rémunération en tant que directeur général. Le vote sera sans surprise puisque la famille Pinault, via sa holding Artémis, possède 42,3% du capital de Kering et 59,3% des droits de vote.Lucas de Meo sera ensuite nommé directeur général lors du conseil d’administration tenu à l’issue de l’assemblée générale.Les actionnaires de Kering seront aussi appelés à voter une “indemnité de prise de fonction” de 20 millions d’euros pour Luca de Meo, qui a quitté la tête de Renault un an après le début de son deuxième mandat.”En acceptant les fonctions de directeur général de Kering, Luca de Meo a perdu le bénéfice d’éléments de rémunération variable de long terme qui lui avaient été attribués au titre de ses précédentes fonctions de directeur général de Renault”, est-il écrit dans l’avis de convocation de l’assemblée générale de Kering.Estimant à 20 millions d’euros ces éléments de rémunération perdus par Luca de Meo, “le conseil d’administration a décidé de lui attribuer une indemnité de prise de fonctions d’un montant équivalent”, est-il précisé.Cette indemnité sera versée pour 75% en numéraire et 25% en actions Kering. – Prise de fonction le 15 septembre -Les actionnaires devront également se prononcer sur une prolongation de la limite d’âge du président de 65 à 80 ans et du directeur général de 65 à 70 ans.Luca de Meo, qui prendra ses fonctions le 15 septembre, devra redresser Kering. Le groupe a annoncé en juillet une chute de 46% de son bénéfice net au premier semestre, à 474 millions d’euros, et un plongeon de 16% de son chiffre d’affaires, à 7,6 milliards d’euros. Il lui faudra donner un second souffle au mastodonte Gucci, qui représente 44% du chiffre d’affaires du groupe et un peu moins des deux tiers de sa rentabilité opérationnelle. Les ventes annuelles de la marque ont fortement reculé entre 2022 et 2024, passant de 10,5 milliards d’euros à 7,65 milliards d’euros. Le premier semestre 2025 n’a pas été meilleur: le chiffre d’affaires s’est effondré de 27%, à 1,46 milliard d’euros.Sabato de Sarno, qui avait pris la tête de la direction de la création de Gucci après le départ fin 2022 d’Alessandro Michele, a été remplacé en mars par Demna qui a quitté Balenciaga, autre marque du groupe.Dans un marché du luxe chahuté par une conjoncture défavorable, les autres marques de Kering sont aussi à la peine. Les ventes d’Yves Saint Laurent ont reculé de 11% au premier semestre et celles des “autres maisons”, section qui comprend Balenciaga, de 15%. Seules Bottega Veneta et Kering Eyewear, la branche lunetterie et beauté, connaissent une très légère hausse des ventes, de 1% et 2%.Le groupe va devoir également alléger sa dette financière, qui est passée d’un niveau proche de zéro en 2021 à 9,5 milliards au premier semestre 2025, en raison notamment de l’acquisition de la marque de parfums Creed, de 30% de Valentino et de biens immobiliers.

L’empire de Rupert Murdoch promis à son fils aîné, aligné politiquement

Fin de la saga ayant inspiré la série “Succession”? Les héritiers de Rupert Murdoch ont trouvé un accord permettant au fils aîné du magnat des médias, proche des opinions conservatrices de son père, de contrôler son empire après son décès.Trois de ses enfants s’opposaient jusque-là aux ambitions du patriarche, âgé de 94 ans, pour Lachlan, 54 ans.Prudence MacLeod, Elisabeth et James Murdoch “vont cesser de détenir des participations” dans les groupes News Corporation (Wall Street Journal, New York Post aux Etats-Unis, The Sun au Royaume-Uni, The Australian) et Fox Corporation (Fox News) en échange de liquidités, selon un communiqué de presse.D’après le New York Times et le Washington Post, tous trois se partageront 3,3 milliards de dollars.Lachlan Murdoch, ainsi que ses jeunes soeurs Grace et Chloe, demeurent eux bénéficiaires du trust familial (un mécanisme juridique, commun au Etats-Unis, utilisé notamment pour organiser une succession ou protéger un patrimoine).En décembre, la justice américaine, saisie à l’initiative de Prudence, Elisabeth et James, s’était opposée à la volonté du milliardaire australo-américain de garantir que Lachlan, qui dirige actuellement Fox News et News Corp, soit le seul décisionnaire après sa mort, tous ses enfants gardant leurs avantages financiers.Dans sa décision, un tribunal du Nevada avait estimé que le père et le fils avaient agi de “mauvaise foi” en essayant de réécrire les règles, rapportait le New York Times, citant une copie du document judiciaire.Si la fille aînée, Prudence, 67 ans, s’est peu impliquée dans l’entreprise familiale, les trois autres – Lachlan, James, 52 ans, et Elisabeth, 57 ans – ont tous été considérés comme des successeurs potentiels.- Ancrages de droite -Le trust prévoyait à l’origine des droits de vote égaux pour les quatre descendants. Mais, ces dernières années, Murdoch senior aurait commencé à craindre que la chaîne américaine Fox News – le joyau de la couronne – ne s’éloigne, après son décès, de son ancrage à droite pour refléter les opinions plus centristes de James et d’Elisabeth. James, qui a quitté News Corp en 2020, avait par exemple officiellement apporté son soutien à Kamala Harris, la rivale de Donald Trump lors de l’élection présidentielle de 2024.Pour beaucoup d’observateurs, l’affaire aurait pu avoir de lourdes implications sur l’avenir de l’empire laissé par Rupert Murdoch. Le nouveau trust expirant en 2050, selon le New York Times et le Washington Post, il garantit que Lachlan en conserve le contrôle au moins jusqu’à cette date.L’empire médiatique de Rupert Murdoch est accusé d’avoir, via certains de ses journaux et de ses télévisions, favorisé la montée des populismes dans les pays anglo-saxons, qu’illustrent le Brexit au Royaume-Uni et l’ascension de Trump aux Etats-Unis.Il a été plus particulièrement reproché à Fox News, aux avant-postes des batailles idéologiques des conservateurs américains, de nourrir la désinformation sur les vaccins anti-Covid et d’avoir amplifié les allégations d’élection présidentielle supposément truquée en 2020 aux Etats-Unis au détriment de Donald Trump.Fox Corporation a déclaré 2,263 milliards de dollars de bénéfice net et 16,300 milliards de chiffre d’affaires sur l’année fiscale se terminant au 30 juin 2025.News Corporation, pour sa part, a enregistré 1,180 milliard de dollars de bénéfice net et 8,452 milliards de chiffre d’affaires.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Après le revers électoral de Milei, contrecoup sur les marchés, appel à l’autocritique

Le peso et les actions argentines ont accusé le coup lundi du net revers du parti du président ultralibéral Javier Milei lors d’élections provinciales en Argentine la veille, signe d’un désenchantement qui a valu dans le camp gouvernemental un appel à “l’autocritique”.Dimanche, l’opposition péroniste (centre-gauche) s’est largement imposée dans l’importante province de Buenos Aires -qui compte plus d’un tiers de l’électorat- avec un écart inattendu: 47% des voix contre 33% aux candidats de La Libertad Avanza, le parti du président Milei qui a reconnu une “claire défaite”.Ce revers, envoyant le signal d’un gouvernement sur la défensive, s’est traduit lundi par une chute des actions argentines cotées à Wall Street, avec des reculs atteignant 15% pour certaines, la Bourse de Buenos Aires clôturant pour sa part en baisse de 13%.Sur le marché des changes, le peso argentin a plongé face au dollar dans un contexte de forte volatilité et de méfiance des investisseurs, avant de se reprendre légèrement en fin de journée. A 1.425 pesos pour un dollar, il a perdu 3,2% de sa valeur par rapport à vendredi.La populeuse province de Buenos Aires étant un bastion traditionnel de l’opposition, une victoire de Javier Milei y aurait tenu de l’exploit. Pourtant par sa taille, le scrutin de dimanche était perçu comme un test, ou une prise de température, en vue des législatives nationales de mi-mandat le 26 octobre. S’y renouvelleront un tiers du Sénat et la moitié des députés, un scrutin-clef pour M. Milei qui depuis décembre 2023 gouverne avec une minorité législative, et a vu plusieurs de ses réformes frustrées par un Parlement retors. Encore récemment, lorsqu’il a annulé un veto présidentiel sur une loi de financement accru du handicap.- Charme rompu ? -Le président “anarcho-capitaliste”, comme il se décrit, a lancé dimanche soir avec défi qu’il n’y aura “pas de retour en arrière d’un millimètre dans la politique du gouvernement” et sa volonté de dérégulation, mais au contraire un cap “approfondi” et “accéléré”.Pourtant le chef de cabinet des ministres -poste-clef à mi-chemin entre Premier ministre et chef de cabinet- Guillermo Francos, a estimé qu’il était “temps de faire des autocritiques, d’analyser nos échecs et de comprendre pourquoi les résultats macroéconomiques n’atteignent pas la population”.”On reste convaincu que l’équilibre budgétaire est la base de la croissance économique, mais il est vrai aussi que le passage de la macroéconomie à la microéconomie est très important pour les gens qui attendent des résultats concrets”, a concédé M. Francos sur Radio Mitre, dans un ton distinct du chef de l’Etat.Car l’indéniable succès du gouvernement Milei contre l’inflation, jugulée à 17,3% sur sept mois depuis janvier (contre 87% sur la même période en 2024), tarde à percoler dans la population, qui perçoit surtout l’austérité budgétaire de la “tronçonneuse” dans la santé, l’université, les retraites, et l’impact de la récession (-1,8 en 2024) sur la consommation et l’emploi.”Les gens se disent: OK, on a fait tous les ajustements (budgétaires) pour atteindre la stabilité, contrôler l’inflation, mais ça y est, l’inflation est sous contrôle. Maintenant, quand va commencer à s’améliorer mon revenu ? Quand vont se créer des emplois ? Se lancer des entreprises ?”, analyse pour l’AFP le politologue Raul Timerman, du cabinet Grupo de Opinion Publica.En outre, Javier Milei qui avait été élu, outre l’économie, sur “l’argument d’en finir avec la +caste politique corrompue+”, apparait aujourd’hui comme “celui qui protège sa sœur Karina”, la secrétaire générale de la présidence, récemment éclaboussée par un scandale de pots-de-vin présumés -même si elle n’a à ce jour pas été entendue ni inculpée.”Le charme est rompu”, résume Raul Timerman.Réunissant par deux fois son cabinet lundi, Javier Milei n’a pas annoncé de changement d’équipe, mais la création “d’une table ronde de dialogue avec les gouverneurs” des provinces fédérales, notoirement retors, a communiqué en fin de journée le porte-parole présidentiel Manuel Adorni. Suggérant que c’est par des alliances politiques ad hoc, davantage qu’un changement de cap, que le président ultralibéral entend avancer. 

Wall Street termine en hausse, anticipe plusieurs baisses de taux

La Bourse de New York a terminé en hausse lundi, poussée par les perspectives de baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed) et dans l’attente de nouvelles données sur l’inflation aux Etats-Unis.L’indice Nasdaq (+0,45%), à forte coloration technologique, a touché un nouveau record à 21.798,70 points. Le Dow Jones a gagné 0,25% et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 0,21%.”Le marché rebondit après des turbulences (…), Wall Street attend avec impatience les baisses de taux de la Réserve fédérale”, résume dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers.La semaine passée, un taux de chômage en hausse et une baisse des créations d’emplois aux Etats-Unis ont renforcé les attentes d’une politique monétaire plus souple de la part de l’institution monétaire américaine, ce qui pourrait donner un coup de fouet à l’économie américaine.”La plupart des investisseurs estiment que les rapports sur l’inflation publiés cette semaine” ne changeront pas ces perspectives, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.La place américaine attend en effet la publication aux Etats-Unis des prix à la production (PPI) mercredi, puis celle des prix à la consommation (CPI) jeudi. La Fed est investie d’un double mandat, consistant à surveiller le marché de l’emploi et à maintenir l’inflation proche de 2% sur le long terme.Même si ces chiffres ne sont pas conformes aux attentes, les investisseurs estiment “que la Fed s’est résolue à baisser ses taux lors de sa réunion de septembre”, note M. Stovall.”La seule question qui reste en suspens, compte tenu des prochains rapports économiques (…), est de savoir si elle procédera à une, deux ou trois baisses cette année”, ajoute l’analyste.Pour le moment, les experts anticipent trois baisses de taux d’un quart de point de pourcentage d’ici à la fin de l’année, selon l’outil de veille FedWatch de CME, passant ainsi d’une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% à 3,50 et 3,75%.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se détendait à 4,04%, contre 4,07% à la clôture vendredi.Cette baisse des taux obligataires est “positive” pour les actions, commente M. Stovall.Ailleurs, au tableau des valeurs, certaines des capitalisations géantes du secteur technologique ont eu le vent en poupe, à l’image d’Amazon (+1,51%), Nvidia (+0,77%) ou Microsoft (+0,65%).Le titre de la plateforme d’échange de cryptomonnaies Robinhood a atteint un nouveau record en clôture (+15,83% à 117,28 dollars) et le groupe de services pour créateurs d’applications AppLovin a brillé (+11,59% à 547,04 dollars).Les deux entreprises ont profité de l’annonce de leur future entrée au sein de l’indice S&P 500. Leur arrivée sera effective le 22 septembre, selon S&P Global.L’opérateur américain EchoStar s’est envolé (+19,91% à 80,63 dollars) à l’annonce du rachat de fréquences, par la société spatiale SpaceX –propriété d’Elon Musk–, pour un montant de 17 milliards de dollars.Fin août, EchoStar avait déjà annoncé la vente d’une partie de ses fréquences au profit de son concurrent AT&T pour 23 milliards de dollars.Par ailleurs, après un début d’année en demi-teinte, sur fond d’incertitudes économiques et commerciales, le marché des introductions en Bourse (IPO) à New York va connaître un coup d’accélérateur dans les prochains jours.Six entreprises doivent entrer à Wall Street cette semaine, dont le très attendu spécialiste suédois du paiement différé Klarna ou la plateforme Gemini, spécialisée dans les cryptomonnaies et fondée en 2014 par les frères jumeaux Cameron et Tyler Winklevoss.

Népal: la police ouvre le feu sur une manifestation contre le blocage des réseaux sociaux: 19 morts et 400 blessés

La police népalaise a ouvert le feu lundi sur des manifestants dénonçant le blocage des réseaux sociaux et la corruption, selon des journalistes de l’AFP et des témoins, faisant au moins 19 morts et plus de 400 blessés.La semaine dernière, le gouvernement a ordonné le blocage de 26 plateformes, dont Facebook, Youtube, X et Linkedin, qui ne s’étaient pas enregistrées auprès de lui dans les délais, provoquant la colère et la frustration de millions de leurs usagers.Lundi matin, des milliers de jeunes se sont rassemblés dans les rues de Katmandou et d’autres villes du Népal pour exiger le rétablissement de leur réseau favori et dénoncer le fléau de la corruption qui, selon eux, mine le petit pays himalayen.A Katmandou, la situation a dérapé lorsque les forces de l’ordre ont empêché le cortège de s’approcher du parlement, en utilisant gaz lacrymogènes, canons à eau, matraques, balles en caoutchouc et tirs à balles réelles, selon des journalistes de l’AFP et des témoins.”Les gens jetaient des pierres quand, soudain, j’ai été touché par une balle”, a raconté Ronish Regmi, un étudiant de 20 ans. “Quand j’ai repris mes esprits, j’étais dans une ambulance”.”Le gouvernement n’a pas hésité à recourir à la force”, a pour sa part rapporté Iman Magar, 20 ans. “Ce n’était pas une balle en caoutchouc mais une balle en métal et elle a emporté une partie de ma main”, a-t-il ajouté en exhibant sa blessure.Sollicité par l’AFP, un porte-parole de la police, Shekhar Khanal, n’a fait état que de tirs de “gaz lacrymogènes et de canons à eau quand les manifestants ont pénétré dans la zone interdite”.Selon le dernier bilan publié en soirée, “17 personnes sont mortes” à Katmandou, a indiqué M. Khanal, faisant également état de 400 blessés dont une centaine de policiers. Deux autres personnes ont été tuées dans le district de Sunsari, dans l’est du Népal, selon des médias locaux.- “Chaos à l’hôpital” -Au moins trois victimes ont succombé à leurs blessures à l’Hôpital civil de Katmandou qui a accueilli plus de 150 blessés, selon une porte-parole de l’établissement, Ranjana Nepal. “Je n’ai jamais vu un tel chaos à l’hôpital”, a-t-elle déclaré à l’AFP. “Les gaz lacrymogènes se sont propagés dans les locaux et ont rendu difficile le travail des médecins”.Le ministre de l’Intérieur Ramesh Lekhak a présenté lundi soir sa démission lors d’une réunion d’urgence du gouvernement autour du Premier ministre KP Sharma Oli, selon les médias locaux.Les autorités de la capitale ont imposé un couvre-feu dans plusieurs quartiers, dont ceux qui abritent le Parlement et les résidences du président et du chef du gouvernement.Amnesty International a exigé “une enquête complète, indépendante et impartiale” sur les circonstances de l’intervention de la police.La porte-parole du bureau des droits de l’Homme de l’ONU, Ravina Shamdasani, a fait de même, se déclarant “choquée par les morts et les blessés”.Le ministère népalais de la Communication et des Technologies de l’information avait annoncé jeudi le blocage de nombreuses plateformes en application d’un arrêt rendu en 2023 par la Cour suprême exigeant qu’elles nomment un représentant local et une personne chargée de réguler leurs contenus.Le blocage a continué lundi à perturber de nombreuses activités et nourri la colère des usagers.- “Que ça change” -“Nous sommes là pour dénoncer le blocage des réseaux sociaux”, a déclaré à l’AFP un étudiant, Yujan Rajbhandari, 24 ans, et “nous dénonçons aussi la corruption institutionnalisée au Népal”.”Cette décision traduit les pratiques autoritaires du gouvernement et nous voulons que ça change”, a renchéri un autre, Ikshama Tumrok, 20 ans.Depuis l’entrée en vigueur du blocage, les plateformes encore en service, comme Tik Tok, sont inondées de vidéos mettant en cause la vie luxueuse des enfants de responsables politiques.”Il y a eu des mobilisations contre la corruption partout dans le monde, ils (nos dirigeants, ndlr) redoutent qu’il en soit de même ici”, a commenté un autre protestataire, Bhumika Bharati.Dans une déclaration dimanche, le gouvernement a démenti vouloir grignoter les libertés et expliqué souhaiter créer “un environnement destiné à leur protection et à leur libre exercice”.Il a répété que le fonctionnement des plateformes visées serait rétabli sitôt reçu le dépôt de leur demande d’enregistrement.Le blocage décrété jeudi n’est pas inédit.En juillet dernier, le gouvernement avait déjà suspendu la messagerie Telegram en raison, selon lui, d’une hausse des fraudes en ligne.

Santé mentale, capacités cognitives: un temps d’écran excessif pourrait coûter 2,3 points de PIB à l’horizon 2060

Le temps excessif passé sur les réseaux sociaux et certaines plateformes pourrait, en dégradant la santé mentale et les capacités cognitives des enfants, coûter jusqu’à 2,3 points de PIB par an à la France à l’horizon 2060, selon une récente étude.Mis en ligne sur le site de ministère de l’Economie, ces travaux de l’économiste Solal Chardon-Boucaud s’efforcent, au vu d’une analyse des études scientifiques existantes, de chiffrer le coût socio-économique des effets négatifs de “L’économie de l’attention à l’ère du numérique”.L’expression désigne le modèle des réseaux sociaux et de certaines plateformes numériques, conçu pour maximiser le temps passé en ligne par leurs utilisateurs, et donc les profits tirés de la publicité et la collecte de données. “Une surexposition aux écrans et l’utilisation de médias sociaux peuvent être associées à une détérioration de la qualité du sommeil et à une plus forte prévalence de troubles psychologiques” -dépression, anxiété, stress chronique-, aux impacts économiques déjà observables, rappelle l’étude.Ils proviennent “d’un effet +direct+ lié à la sollicitation numérique -génération d’hormones du stress- et des fonctionnalités de certains outils, comme les comparaisons sociales sur les réseaux sociaux”, résume-t-elle. Selon l’Insee, 57% des moins de 20 ans déclarent ainsi ressentir au moins l’un des effets néfastes des écrans (réduction du temps de sommeil…).Cet impact sur la santé mentale, additionné à la perte de temps productif liée aux usages numériques (interruptions fréquentes, exécution ralentie…), coûterait déjà aujourd’hui “0,6 point de PIB”, estime l’économiste.Cela pourrait grimper à 2,3 points de PIB par an en diminuant, à l’horizon 2060, la productivité française: les enfants aujourd’hui surexposés aux écrans – les 30% des 12-17 ans qui passent plus de 35 heures par semaine devant un écran, selon le Crédoc – entreront alors sur le marché du travail.Nombre d’études montrent déjà qu’une “forte exposition aux écrans dès le plus jeune âge, et en particulier l’utilisation des réseaux sociaux et du smartphone, a un impact particulièrement fort sur les capacités d’attention, de mémorisation et les compétences langagières”, rappelle l’expert.Les élèves utilisant “le smartphone à l’école plus de 3 heures par jour ont des scores en mathématiques entre 30 et 50 points inférieurs” à ceux l’utilisant moins de 2h quotidiennes, selon l’étude PISA 2022, relève-t-elle.Et les effets potentiels de l’IA générative ne sont pas encore intégrés: en demandant un effort moindre, son utilisation pourrait à long terme entraîner une “dette cognitive” (esprit critique et créativité moindres), selon une étude.