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Coiffeur, masseur, traiteur : Airbnb se lance dans les services à domicile

Airbnb a annoncé mardi ajouter des services à domicile allant des soins de beauté et bien-être à la préparation de repas sur son application, une tentative de diversification majeure de l’entreprise californienne connue pour la réservation de logements.Les utilisateurs vont pouvoir réserver les services des différents professionnels aussi bien en voyage dans une location que chez eux, s’ils se trouvent dans l’une des 260 villes où Airbnb va lancer sa nouvelle offre, avant de l’étendre.”Les hôtels ont quelque chose que nous n’avons pas: les services”, a lancé sur scène Brian Chesky, cofondateur et patron d’Airbnb, lors d’une conférence à Los Angeles.Dans un hôtel, “vous pouvez commander des repas dans votre chambre. Vous avez accès à une mini salle de sport, un spa, vous faire masser…”, a-t-il énuméré.L’entreprise a précisé que les services ajoutés ont été sélectionnés à partir de plusieurs critères, y compris “l’expertise et la renommée” des professionnels, qui ont “en moyenne 10 ans d’expérience”, et ont fourni des preuves de leur identité et de leurs certifications.Outre les photographes, manucures et chefs à domicile, Airbnb a revu et amélioré son offre d'”expériences”, des visites et activités proposées par des habitants des destinations touristiques.La plateforme va aussi proposer des expériences de luxe, baptisées “Airbnb Originals”, comme de jouer au beach-volley avec l’athlète olympique Carol Solberg sur une plage à Rio, au Brésil, ou de rencontrer la chanteuse Megan Thee Stallion à Los Angeles, dans une attraction qui mélange cosplay et jeux vidéo.Sur son application, Airbnb va désormais mettre en avant les logements, les services et les expériences, et envoyer des recommandations personnalisées aux utilisateurs pendant leur séjour.- Diversification -Pour grignoter des parts de marché aux hôtels, Airbnb avait jusqu’à présent mis l’accent sur son cÅ“ur de métier : rendre la réservation de logements plus facile, moins chère et surtout plus fiable, son point faible selon Brian Chesky.”Pour une personne qui réserve un Airbnb, nous estimons que neuf personnes prennent une chambre d’hôtel. (…) Et les clients disent faire ce choix avant tout parce qu’ils trouvent Airbnb moins fiable historiquement que l’hôtel”, a-t-il noté lors d’une conférence aux analystes au début du mois.Mais cette stratégie ne suffit plus. Airbnb a besoin de se diversifier, pour moins dépendre de la réservation de logements, a commenté l’analyste indépendante Carolina Milanesi.L’ajout de services va générer “plus de trafic sur l’application, les gens vont y retourner plus souvent, pas seulement pour leur semaine annuelle de vacances”, a-t-elle expliqué à l’AFP.Et l’entreprise se positionne ainsi sur un marché encore peu exploité : “Je ne vois pas d’autre appli où vous pouvez trouver tout ça”, a souligné l’experte.Après la période noire de la pandémie, qui a un temps menacé d’annihiler Airbnb, les voyageurs sont revenus. Mais l’entreprise continue de faire face à de nombreuses difficultés.L’incertitude économique actuelle, liée aux politiques commerciales erratiques de Donald Trump, pèse sur les déplacements internationaux.”Nous constatons qu’il est moins populaire de venir aux Etats-Unis qu’il y a un an, ou même qu’en début d’année”, a reconnu Brian Chesky début mai.Il a toutefois précisé que ce segment représente “une toute petite partie” des affaires de son groupe.Airbnb fait aussi toujours face à l’animosité des autorités dans de nombreuses grandes villes, de Paris à New York, qui lui reprochent de contribuer à la flambée des loyers et au manque de logements disponibles à la location de longue durée. La France a ainsi adopté en novembre dernier une loi pour réformer la fiscalité sur les meublés touristiques, jusqu’à présent plus favorable que celle pesant sur les logements classiques, et autoriser les maires à réguler ce marché, avec des quotas pour ce type de locations, notamment.Le groupe de San Francisco a réalisé 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2024, en hausse de 12% sur un an, dont elle a dégagé 2,6 milliards de dollars de bénéfice net.

Macron refuse une nationalisation d’ArcelorMittal et assure que les sites de Dunkerque et Fos seront “sauvés”

“Je ne vais pas nationaliser ArcelorMittal parce que ce serait dépenser des milliards d’euros”, a tranché mardi Emmanuel Macron, affirmant toutefois “les yeux dans les yeux” que les sites de Dunkerque (Nord) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) seraient “sauvés”.Le deuxième sidérurgiste mondial, aux prises avec une crise historique de l’acier en Europe, envisage de supprimer environ 600 postes dans sept sites industriels du nord de la France.”La réponse, ça n’est pas nationaliser (mais) avoir des garanties de développement”, a fait valoir le chef de l’Etat lors d’un entretien sur TF1 où il était confronté à la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. “Il faut mettre en place ce qu’on appelle des clauses de sauvegarde, c’est à dire protéger le marché européen. On a commencé à prendre cette décision sous pression française: la Commission l’a annoncé en février”, a-t-il ajouté.”Nous allons sauver et Dunkerque et Fos, je vous le dis les yeux dans les yeux, pas en nationalisant mais en ayant une politique européenne qui protège notre acier”, a encore soutenu Emmanuel Macron.”Je ne vais pas nationaliser ArcelorMittal parce que ce serait dépenser des milliards d’euros (…) C’est mentir aux gens de leur dire que la nationalisation est le remède”, a-t-il déclaré plus tard.Des salariés d’ArcelorMittal de toute la France ont manifesté mardi en région parisienne pour défendre leurs emplois.Le sort des métallos mobilise dans la classe politique, de la gauche qui réclame, comme la CGT, une nationalisation des hauts fourneaux français, à l’ancien ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, qui a estimé qu’il fallait “tout” faire pour sauver ArcelorMittal à Dunkerque, sans exclure une nationalisation “temporaire” et “de dernier recours” si l’entreprise ne remplissait pas ses obligations.”Après (l’entreprise chimique iséroise, ndlr) Vencorex, après tant d’autres, le gouvernement continue d’abandonner nos industries”, a protesté sur X le secrétaire général du Parti socialiste Pierre Jouvet. “La sidérurgie est stratégique. La solution est bien de nationaliser. Et de lutter contre la concurrence déloyale”.Emmanuel Macron a expliqué par ailleurs mardi soir qu’on “ne pourra(it) pas sauver Vencorex en l’état parce qu’on n’a pas de reprise pour la totalité de l’entreprise”. “Nationaliser une entreprise qui n’arrive pas à s’installer sur un marché, ce n’est pas une bonne utilisation de l’argent de nos compatriotes”, a souligné le chef de l’Etat.En avril, les activités de Vencorex ont été reprises très partiellement par son concurrent, le géant chinois Wanhua, le tribunal de commerce de Lyon ayant jugé “irrecevable” un projet de reprise en coopérative par des salariés, qui aurait permis de sauvegarder davantage de postes et de garder ce “fleuron” de la chimie dans le giron français.

Wall Street termine sans direction claire, mais l’optimisme reste de mise

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mardi, soulagée par l’inflation américaine et profitant encore du coup de frein à la guerre commerciale entre Washington et Pékin, le Dow Jones étant toutefois plombé par la chute de UnitedHealth.Le Dow Jones a perdu 0,64%, l’indice Nasdaq a progressé de 1,61% et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,72%.”Il semble que l’euphorie qui s’est déclenchée hier sur le marché (…) se soit poursuivie aujourd’hui, du moins pour le S&P 500 et le Nasdaq”, observe auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.La place new-yorkaise a accueilli en fanfare lundi la décision des Etats-Unis et de la Chine de réduire largement – à 30% pour Washington et 10% pour Pékin – les surtaxes qu’ils s’imposent mutuellement, contre respectivement 145% et 125% après l’escalade initiée par Donald Trump début avril.Cette suspension de 90 jours prendra effet “d’ici le 14 mai”, ont annoncé les deux premières puissances économiques mondiales dans un communiqué commun publié après deux jours de négociations à Genève.Ce développement dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump profite à “plusieurs secteurs, principalement la technologie, mais aussi l’énergie” ou encore “les services de communication”, énumère M. Stovall.En outre, la place américaine a été rassurée par une inflation américaine légèrement plus faible que prévu, perçue comme un signe favorable pour l’économie.Selon l’indice CPI, la hausse des prix a ralenti en avril, à 2,3% sur un an contre 2,4% en mars.Ces chiffres “renforcent la confiance dans le fait que les mesures de (Donald) Trump pourraient ne pas produire beaucoup d’inflation, même si les droits de douane risquent d’entraîner des pressions sur les coûts à terme”, écrit dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Le CPI “conforte les investisseurs (…) dans le fait que la banque centrale américaine (Fed) réduira ses taux au moins deux fois cette année, une fois en juin ou juillet et une autre fois en décembre”, ajoute pour sa part M. Stovall.Le marché attend désormais l’indice de prix à la production (PPI) jeudi, mais surtout l’indice PCE – jauge d’inflation privilégiée par la Fed – à la fin du mois de mai.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans est resté stable par rapport à la veille, à 4,47%.Ailleurs, au tableau des valeurs, “la baisse du Dow Jones est spécifique à une entreprise”, explique M. Stovall.L’indice historique de Wall Street a en effet été plombé par le plongeon d’UnitedHealth (-14,08%), l’une de ses plus grandes pondérations.L’assureur santé a annoncé suspendre ses prévisions annuelles en raison d’une hausse brutale des coûts médicaux. L’entreprise va par ailleurs se séparer de son patron Andrew Witty, qui a annoncé quitter son poste pour “raisons personnelles”.Le secteur des semiconducteurs continuait de briller, à l’image de Nvidia (+5,63%), de Broadcom (+4,89%) ou de AMD (+4,01%).Le secteur pétrolier a eu le vent en poupe: ConocoPhillips a gagné 2,06%, EOG Resources a progressé de 2,27% et Chevron de 0,52%.La plateforme d’échange de cryptomonnaies Coinbase a été propulsée (+23,97%) à l’annonce de son entrée au sein de l’indice S&P 500 dès lundi prochain.Le loueur de véhicules Hertz a plongé (-16,93%) pour des résultats en deçà des attentes, notamment une perte nette par action de 1,12 dollar.

Macron souhaite une “conférence sociale” sur le financement du modèle social

Emmanuel Macron va demander au gouvernement d’ouvrir “une conférence sociale” avec les partenaires sociaux sur le financement du modèle social et a fermé la porte à un référendum sur la réforme des retraites, mardi soir sur TF1.Jugeant que “notre modèle social se finance trop par le travail”, le président a déclaré souhaiter l’ouverture “dans les prochaines semaines” d’un “chantier” sur le sujet, lors d’un entretien où il était confronté à la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.  “Je demande au gouvernement de l’ouvrir avec l’ensemble des forces syndicales et patronales”, a-t-il dit, estimant qu’il faut “aller chercher de l’argent en dehors du seul travail” notamment par le biais de la “consommation”.Le président a aussi souhaité l’organisation d’une “négociation” sur “la qualité du travail et l’évolution des formes de travail”, alors que “de plus en plus de jeunes (…) ne veulent pas être salariés” et “de plus en plus de seniors” veulent “travailler différemment”, selon lui.Emmanuel Macron en revanche a répondu “non” à la demande de Sophie Binet d’organiser un référendum sur l’abrogation de la réforme des retraites qui avait donné lieu à une très large mobilisation dans les rues en 2023 avant d’être mise en oeuvre sans vote du Parlement, par l’article 49.3 de la Constitution, par l’ex-Première ministre Elisabeth Borne. Le Premier ministre François Bayrou a invité en début d’année les partenaires sociaux à rediscuter de cette réforme qui fait passer de 62 à 64 ans l’âge légal de départ en retraite, en leur promettant de soumettre au vote du Parlement un éventuel accord.”Il faut aller au bout de cette discussion”, a estimé M. Macron. “Si vous étiez préoccupé par le sort de ces femmes et de ces hommes, vous seriez resté autour de la table pour les défendre”, a-t-il lancé à la responsable syndicale.La CGT a claqué la porte de ce “conclave” le 19 mars, après le refus répété de François Bayrou de revenir aux 62 ans. Les discussions se poursuivent depuis avec des cinq des huit partenaires sociaux après les départs également des artisans et commerçants de l’U2P et de Force ouvrière et sont censées aboutir d’ici fin mai.”On ressort de cet échange sans aucune annonce, pour améliorer” les salaires, les conditions de travail, les retraites ou les indemnités des “travailleurs et travailleuses”, a déploré la numéro un de la CGT en conclusion de ce débat sur TF1.”Pourquoi faire 2h20 d’émission si c’est seulement pour faire la com’ de son bilan ?”, s’est-elle étonnée auprès de l’AFP après cet échange. “On a un président qui s’est transformé en professeur Macron, comme si on était ses élèves… Mais les travailleurs, ce n’est pas qu’ils n’ont pas compris sa politique, c’est qu’ils voient sur le terrain que leurs conditions de travail se dégradent”.”J’attendais une inflexion, à commencer par la réforme des retraites, cela aurait permis de sortir par le haut….  Mais il a fermé toutes les portes”, a déploré Mme Binet. vl-fff-ber-alu/ber/nth

ArcelorMittal: Macron refuse une nationalisation des sites menacés

Emmanuel Macron a assuré mardi que les sites menacés d’ArcelorMittal à Dunkerque et Fos-sur-Mer seraient “sauvés” mais écarté l’option d’une nationalisation des hauts fournaux français. Le deuxième sidérurgiste mondial, aux prises avec une crise historique de l’acier en Europe, envisage de supprimer environ 600 postes dans sept sites industriels du nord de la France.”La réponse, ça n’est pas nationaliser (mais) avoir des garanties de développement”, a fait valoir le chef de l’Etat lors d’un entretien sur TF1 où il était confronté à la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. “Il faut mettre en place ce qu’on appelle des clauses de sauvegarde, c’est à dire protéger le marché européen. On a commencé à prendre cette décision sous pression française: la Commission l’a annoncé en février”, a-t-il ajouté.”Nous allons sauver et Dunkerque et Fos, je vous le dis les yeux dans les yeux, pas en nationalisant mais en ayant une politique européenne qui protège notre acier”, a encore soutenu Emmanuel Macron.L’hypothèse d’une “nationalisation” était pourtant sur toutes les lèvres dans la journée de mardi devant le siège social du groupe à Saint-Denis, en banlieue parisienne, où ont manifesté des salariés.”Les Italiens l’ont fait, les Anglais l’ont fait (…) alors pourquoi nous, Français, on n’est pas capable de le faire?”, s’est interrogé Gaétan Lecocq, de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, site le plus menacé par les suppressions de postes, après être monté à la tribune où il a défendu une prise de contrôle des hauts fourneaux français par l’Etat.Devant lui, des salariés acquis à cette option, clamant : “Du métal sans Mittal !”- Désindustrialisation -A Saint-Denis, où se tenait un CSE central, puis à l’Assemblée nationale, ainsi qu’à Luxembourg où se tenait le comité d’entreprise européen du groupe, plusieurs représentants syndicaux ont décrit une désindustrialisation à bas bruit du groupe, auxquels ils reprochent un manque d’investissements dans ses outils de production.Alors que le numéro deux mondial de l’acier envisage de supprimer 1.400 postes en Europe, dans les fonctions support, le comité d’entreprise européen du groupe a assuré n’avoir “aucune information” de la direction “sur le coût total de ce projet” et a déploré l’absence “d’analyse sérieuse des risques inhérents à la délocalisation de ces services” pour la production. Pour l’instance européenne, “ce processus de délocalisation n’est que la première étape”.”On est venu manifester notre mécontentement, on ne comprend pas les 600 licenciements”, a déclaré Francis Carru, de Dunkerque, devant l’entrée du siège français du sidérurgiste qui avait des airs de forteresse, avec des dizaines de CRS devant l’entrée. “ArcelorMittal est en train, clairement, d’organiser la délocalisation de la production depuis des années, et là, on est face à une urgence, c’est vraiment une question de semaines”, a ajouté la députée LFI de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé, qui a déposé mardi matin une proposition de loi de nationalisation, démarche également portée par le PCF et le PS.- “Vaches à lait” -“Arcelor Mittal considère ses actifs en Europe comme des vaches à lait”, a estimé pour sa part Jean-Marc Vecrin, représentant national CFDT, devant une commission d’enquête sur les licenciements dans l’industrie à l’Assemblée. Au coeur du maintien d’une industrie sidérurgique en France, la poursuite ou non des projets de décarbonation du groupe. Fin 2024, ArcelorMittal a suspendu sa décision finale d’investissement – à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 millions d’aide promise par l’Etat – pour électrifier les hauts fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non compétitivité de l’acier produit en Europe.Après de meilleurs résultats que prévu au premier trimestre, ArcelorMittal a fait pression sur la Commission européenne, demandant une application “rapide” du plan européen pour l’acier pour regagner en compétitivité, avant d’annoncer s’il investit ou non.”Le plan de décarbonation d’ArcelorMittal est loin d’être réalisé et a du plomb dans l’aile parce que le groupe met des conditions au niveau européen, sans aucune assurance que ces décisions soient prises”, a indiqué Eric Cocquerel, député LFI et président de la commission des finances de l’Assemblée, lors d’un point presse.Le président d’ArcelorMittal France Alain le Grix de la Salle est attendu devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale le 20 mai prochain.

Hydroélectricité: des pistes de députés pour relancer les investissements et sortir du blocage avec Bruxelles

La production hydroélectrique en France souffre d’un manque d’investissements lié au régime de concessions auquel il est soumis et qui est à l’origine du contentieux avec la Commission européenne, selon un rapport parlementaire qui rejette toutefois une simple mise en concurrence.”Il est aujourd’hui fondamental de sortir de l’impasse dans laquelle se trouve le régime juridique des concessions hydroélectriques et ce, depuis plus de vingt ans”, indiquent les députés Marie-Noëlle Battistel (PS) et Philippe Bolo (Modem) dans leur rapport publié mardi.Le parc hydroélectrique contribue non seulement à la production énergétique mais constitue aussi un important outil de flexibilité pour le système électrique français et européen, grâce au capacités de stockage des barrages, relèvent-ils.Ces derniers représentent la deuxième source production électrique en France derrière le nucléaire, avec 13,92% de la production d’électricité en 2024, soit 74,7 térawattheures (TWh), rappellent-ils. Et il s’agit de la première source d’électricité renouvelable française (50,47%).Selon les rapporteurs, la France compte 340 concessions, soit 90% de la puissance hydroélectrique installée, dont 61 sont échues au 31 décembre 2025.Les principaux concessionnaires sont EDF (70% de la puissance hydroélectrique), la Compagnie nationale du Rhône (CNR, 25%) et la société hydroélectrique du Midi (SHEM, 3%), le reste étant réalisé par des petits acteurs, majoritairement privés (environ 70, exploitant 750 MW de capacités installées).L’autre régime, celui de l’autorisation, concerne environ 2.300 installations de moins de 4,5 MW. Les exploitants sont généralement aussi propriétaires de leur installation et la durée des autorisations est plafonnée à 75 ans par la loi.Mais faute de visibilité sur l’avenir des concessions, les exploitants ne peuvent réaliser des investissements non prévus dans leurs cahiers des charges, ni ceux nécessaires au bon fonctionnement et au renouvellement des ouvrages, soulignent-ils.”Le pays est enlisé depuis plus de vingt ans dans un différend avec la Commission européenne”, qui a ouvert deux procédures à l’encontre de la France, l’une datant de 2015, l’autre de 2019, rappellent les rapporteurs.Ces procédures portent sur la position dominante d’EDF et l’absence de remise en concurrence des concessions échues. La France refuse cette ouverture à la concurrence, mais cette situation empêche tout investissement substantiel dans le parc hydroélectrique.Revenir sur le régime de concessions ne doit pas se traduire par la mise en concurrence du secteur, plaident les rapporteurs, qui préconisent de passer du régime de concession à celui d’autorisation, ce qui permettrait d’exclure les ouvrages hydroélectriques de l’obligation de mise en concurrence.Et pour répondre à la crainte d’une “privatisation” de ces installations aux concessionnaires, ils suggèrent de qualifier les barrages d’ouvrages publics dans la loi, comme les aéroports.En parallèle, ils proposent une révision de la directive “concessions” en excluant les activités hydroélectriques de son champ d’application, ce qui pourrait amener la Commission européenne à lever sa procédure.Mais cette révision “prendra plusieurs années, au moins cinq ans, pour aboutir”, admettent-ils.

La course aux métaux, au coeur des tensions géopolitiques, souligne le rapport CyclOpe

La course aux métaux et minéraux est au coeur des tensions géopolitiques et ravive “l’histoire dans sa forme la plus crasse” avec un retour “des empires” et des “annexions de territoires”, a estimé Yves Jegourel, coordonnateur du rapport CyclOpe sur les matières premières, paru mardi.Avec Donald Trump, ses droits de douane et ses prétentions sur le Groenland ou les terres rares ukrainiennes, les “tabous sont tombés”, a souligné M. Jegourel, professeur au Conservatoire national des arts et métiers, lors de la présentation à la presse de la 39e édition de ce rapport.L’année 2024 a été marquée par une “volatilité extrême” des prix des métaux: certains comme l’or et l’argent ont “atteint des sommets” et des métaux stratégiques comme le germanium ou le gallium ont progressé de respectivement 56% et 33%, selon le CyclOpe.Dans le même temps, les cours de certains métaux liés à la transition énergétique et aux batteries électriques ont chuté: le nickel “s’est effondré” (-22%) en raison d’une surabondance de l’offre. Le lithium a perdu 57%.”Ce qui fait la différence sur les prix, ce n’est pas la demande, mais la contrainte sur l’offre”, qu’elle soit géologique (raréfaction des gisements ou des teneurs), sociétale, environnementale, logistique ou géopolitique, a ajouté l’expert, qui coordonne les 70 auteurs de l’ouvrage avec Philippe Chalmin, professeur émérite à l’université Paris-Dauphine.”Les métaux sont un enjeu majeur de souveraineté et de puissance, et revêtent un enjeu d’autant plus stratégique qu’ils sont au cÅ“ur de la transition énergétique”, a ajouté M. Jegourel, soulignant un besoin de “cohérence” dans les politiques publiques européennes et une nécessaire “sobriété” pour réussir la transition.”Une voiture électrique de 2 ou 2,5 tonnes ne va évidemment pas, même électrique, dans le sens de la transition énergétique”, a-t-il lancé.L’expert déplore que l’histoire ait “éloigné le citoyen des matières premières” et évoque “un travail à faire” notamment vis-à-vis de l’acceptation sociétale des mines. “Il faut que tout le monde comprenne qu’on ne peut pas rouler en trottinette électrique dont les batteries sont alimentées par du lithium australien, et s’opposer à la mine” a-t-il ajouté.Selon lui, un “sujet majeur” se joue aussi autour de l’étain et “de ce qui se passe au Myanmar”, pays clé de production de ce minerai et où la production s’est réduite.Les cours de l’étain ont progressé de 16% en 2024, soutenus par le boom de l’intelligence artificielle, puisqu’il en faut pour “toutes les micro-soudures des composants électroniques”.

France: vers une croissance ralentie, mais sans redémarrage de l’inflation

L’économie française devrait croître “légèrement” au deuxième trimestre, ralentie par l’incertitude liée aux droits de douane américains, mais sans redémarrage de l’inflation, a estimé mardi la Banque de France, ce qui ouvre la voie à une nouvelle baisse des taux en zone euro. Après une hausse de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre, “l’activité progresserait légèrement au deuxième”, a-t-elle indiqué dans son enquête mensuelle de conjoncture. “Notre enquête confirme une certaine résilience de l’économie française”, a souligné son gouverneur, François Villeroy de Galhau, dans un entretien aux journaux du groupe Ebra.  “Pour autant, celle-ci est affectée par les incertitudes, et il semble que l’incertitude internationale ait pris le pas sur l’incertitude nationale”, a-t-il ajouté. “A ce stade, nous voyons pour 2025 une croissance ralentie, mais sans récession”, a-t-il précisé. La Banque de France, qui table actuellement sur une croissance annuelle de 0,7%, comme le gouvernement, actualisera ses prévisions macroéconomiques en juin. – “Cap économique européen” -Elle a toutefois précisé que sa prévision trimestrielle était encore “très préliminaire” en raison d’un mois de mai marqué par plusieurs jours fériés “et des incertitudes sur les droits de douane”. De son côté, l’Institut national de la statistique (Insee) anticipe une croissance de 0,2% au deuxième trimestre. Washington a imposé des droits de douane de 25% sur l’acier, l’aluminium et les automobiles en provenance de l’Union européenne, et de 10% sur la plupart des autres biens exportés. Bruxelles a menacé, le 9 mai, de taxer les voitures et avions américains en cas d’échec des négociations.  “Le protectionnisme de l’administration Trump entraînera un redémarrage de l’inflation aux Etats-Unis, mais pas en Europe, ce qui permettra sans doute une nouvelle baisse des taux d’ici l’été”, a indiqué François Villeroy de Galhau, qui siège dans l’instance de décision monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). En avril, la BCE avait baissé ses taux, pour la septième fois depuis juin 2024, espérant contrer l’effet des tensions commerciales exacerbées avec les États-Unis qui menacent la croissance. Le taux de dépôt, qui fait référence, a été abaissé de 25 points de base, à 2,25%. Sa prochaine réunion de politique monétaire est prévue début juin. “Mais, pour lever l’incertitude, et dès lors qu’il n’y a malheureusement plus de cap américain, il est très important de donner un cap économique européen: il est urgent de construire la souveraineté économique et financière de l’Europe”, a plaidé le gouverneur de la Banque de France. Il a appelé à “une mobilisation générale européenne. Cela ne se fera pas tout seul; il faut agir maintenant et fortement selon les recommandations du rapport Draghi: intégrer plus notre marché unique, investir mieux, innover plus vite avec moins de bureaucratie”. – Attentisme -Dans ce contexte, l’indicateur d’incertitude de la Banque de France, basé sur une analyse textuelle des commentaires des quelque 8.500 entreprises interrogées entre le 28 avril et le 6 mai, a remonté légèrement dans les services et l’industrie en avril, mais il s’est replié dans le bâtiment. A l’exception du secteur viticole, “il n’y a pas d’effet direct à ce stade sur l’activité des hausses de droits de douane américains. En revanche, il y a sans doute un effet indirect via l’incertitude, via les comportements attentistes que cela génère”, a noté son chef économiste, Olivier Garnier, lors d’une conférence de presse. L’activité serait soutenue, entre avril et juin, par les services marchands et l’industrie manufacturière, tandis que la construction se replierait.  Sur le seul mois d’avril, l’activité a “nettement” progressé dans l’industrie et le bâtiment, et “plus modérément” dans les services marchands.  La construction a enregistré un sursaut, profitant notamment de la baisse des taux d’intérêt. Alors que l’agroalimentaire, la pharmacie ou l’automobile ont tiré l’activité industrielle, l’aéronautique a perdu en dynamisme “en raison de la baisse du dollar qui affecte les ventes aux Etats-Unis et de difficultés sur la chaîne logistique”. Les carnets de commande restent jugés dégarnis, sauf pour l’aéronautique. En mai, l’activité est attendue en repli dans les trois grands secteurs en raison des fermetures liées aux ponts.  

ArcelorMittal: les salariés à Paris, pour du métal, avec ou “sans Mittal”

Plusieurs centaines de salariés d’ArcelorMittal ont manifesté mardi devant le siège français du groupe sidérurgiste pour défendre leur emploi et l’avenir de l’acier en France, mettant la pression sur la direction qui envisage la suppression de plus de 600 postes dans le pays.Devant le siège social à Saint-Denis en banlieue parisienne, où se tenait un CSE central, puis à l’Assemblée nationale, ainsi qu’à Luxembourg où se tenait le comité d’entreprise européen du groupe, plusieurs représentants syndicaux ont décrit une désindustrialisation à bas bruit du groupe, auxquels ils reprochent un manque d’investissements dans ses outils de production.Alors que le numéro deux mondial de l’acier envisage de supprimer 1.400 postes en Europe, dans les fonctions support, le comité d’entreprise européen du groupe a assuré n’avoir “aucune information” de la direction “sur le coût total de ce projet” et a déploré l’absence “d’analyse sérieuse des risques inhérents à la délocalisation de ces services” pour la production. Pour l’instance européenne, “ce processus de délocalisation n’est que la première étape”.Afin d’y remédier, au moins pour la France, l’hypohtèse d’une “nationalisation” était sur toutes les lèvres dans le rassemblement à Saint-Denis.- Proposition de loi -“Les Italiens l’ont fait, les Anglais l’ont fait (…) alors pourquoi nous, Français, on n’est pas capable de le faire?”, s’est interrogé Gaétan Lecocq, de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, site le plus menacé par les suppressions de postes, après être monté à la tribune où il a défendu une prise de contrôle des hauts fourneaux français par l’Etat.Devant lui, des salariés acquis à cette option, clamant : “Du métal sans Mittal !”.”On est venu manifester notre mécontentement, on ne comprend pas les 600 licenciements”, a déclaré Francis Carru, de Dunkerque, devant l’entrée du siège français du sidérurgiste qui avait des airs de forteresse, avec des dizaines de CRS devant l’entrée. Il craint “pour (son) emploi et les emplois futurs”, redoutant “une fermeture de site” pure et simple.”ArcelorMittal est en train, clairement, d’organiser la délocalisation de la production depuis des années, et là, on est face à une urgence, c’est vraiment une question de semaines”, a ajouté la députée LFI de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé, qui a déposé mardi matin une proposition de loi de nationalisation, démarche également portée par le PCF et le PS.”La nationalisation n’est pas une réponse en soi aux difficultés de la sidérurgie européenne”, a rétorqué la ministre délégué chargée des PME, Véronique Louwagie, quelques heures plus tard, lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, estimant que la réponse se ferait à l’échelle européenne.- “Vaches à lait” -“Arcelor Mittal considère ses actifs en Europe comme des vaches à lait”, a estimé pour sa part Jean-Marc Vecrin, représentant national CFDT, devant une commission d’enquête sur les licenciements dans l’industrie à l’Assemblée. Il a dénoncé une “désindustrialisation silencieuse”, reprochant au groupe de “réduire à peau de chagrin les investissements de maintien de l’outil” industriel tout en percevant des aides publiques.Au coeur du maintien d’une industrie sidérurgique en France, la poursuite ou non des projets de décarbonation du groupe. Fin 2024, ArcelorMittal a suspendu sa décision finale d’investissement – à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 millions d’aide promise par l’Etat – pour électrifier les hauts fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non compétitivité de l’acier produit en Europe.Après de meilleurs résultats que prévu au premier trimestre, ArcelorMittal a fait pression sur la Commission européenne, demandant une application “rapide” du plan européen pour l’acier pour regagner en compétitivité, avant d’annoncer s’il investit ou non.”Le plan de décarbonation d’ArcelorMittal est loin d’être réalisé et a du plomb dans l’aile parce que le groupe met des conditions au niveau européen, sans aucune assurance que ces décisions soient prises”, a indiqué Eric Cocquerel, député LFI et président de la commission des finances de l’Assemblée, lors d’un point presse.Il a évalué à “environ 800 millions d’euros” au minimum les aides perçues par ArcelorMittal depuis 2020. “L’État attend (…) qu’Arcelor apporte des réponses sur sa stratégie à moyen terme en France et sur la confirmation de ses projets”, a déclaré Mme Louwagie.Le président d’ArcelorMittal France Alain le Grix de la Salle est attendu devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale le 20 mai prochain.

La Bourse de Paris en petite hausse après l’inflation américaine

La Bourse de Paris a gagné 0,30% mardi, à l’issue d’une séance marquée par le ralentissement de l’inflation aux Etat-Unis en avril, alimentant les espoirs de baisses de taux d’intérêt de la banque centrale américaine (Fed).L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40 a gagné 23,73 points, à 7.873,83 points, reprenant son souffle au lendemain d’une forte progression de 1,37% (+106,35 points). Depuis le 1er janvier, le CAC 40 a gagné 6,68%.Les investisseurs se sont tournés mardi vers la publication de l’indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis, qui a légèrement ralenti en avril, s’établissant à +2,3% sur un an, contre +2,4% en mars, selon le ministère américain du Travail. Il s’agit du rythme d’inflation le plus faible depuis février 2021.Les analystes s’attendaient à ce que cet indice reste, comme en mars, à +2,4% sur un an, selon le consensus publié par MarketWatch.Les données d’inflation pour avril étaient attendues par les investisseurs, ce mois correspondant à l’entrée en vigueur des hausses de droits de douane imposées par Trump.”Dans l’ensemble, nous pensons qu’il est encore trop tôt en avril pour constater des effets des droits de douane et rien dans le rapport ne saute aux yeux. Les prix de l’habillement, une catégorie plus sensible aux pressions des droits de douane, ont même enregistré une baisse des prix”, écrivent les économistes de Barclays dans une note. “Cela dit, nous pensons que les droits de douane pourraient commencer à affecter les prix dans les mois à venir, avec un pic au cours de l’été”, estiment-ils.Le rapport sur l’inflation aux Etats-Unis “fait écho à la dernière réunion de la banque centrale américaine (Fed) la semaine passée, après que son président, Jerome Powell, a mis en garde contre un risque d’inflation et de hausse du chômage plus élevés”, a commenté Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM. “Finalement, avec une inflation plus faible qu’attendu, cela desserre une des deux contraintes qui pèsent sur la Fed pour baisser ses taux cette année et l’enjeu est de savoir si elle pourra le faire plusieurs fois dans l’année”, a-t-il poursuivi.La Fed laisse ses taux dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre, faute de pouvoir prévoir où va l’économie américaine face à la tempête douanière déclenchée par Trump.STMicroelectronics recherchéLa perspective de possibles baisses de taux au cours de l’année a soutenu le secteur technologique, gourmand en investissement et pour qui l’amélioration des conditions de financement est importante. A la cote parisienne, STMicroelectronics a gagné 2,87% à 23,31 euros.