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Jusqu’à 1,7 milliard d’euros de médicaments non consommés chaque année

Les médicaments prescrits en ville mais non consommés représentent chaque année en France entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros, selon une évaluation de la Cour des comptes publiée jeudi qui appelle à identifier les produits les plus jetés et les raisons de ce gaspillage.A ce jour, “les modalités de collecte et de traitement des médicaments non utilisés ne permettent pas de connaître de manière précise les montants et la nature des dépenses de médicaments qui auraient pu être évités”, souligne la Cour des comptes.Son évaluation des coûts a été réalisée à partir des quantités de médicaments non utilisés collectées par l’organisme Cyclamed chargé de leur récupération.La facture atteint jusqu’à 1,7 milliard d’euros si le calcul prend en compte tous les médicaments mais elle tombe autour de 561 à 788 millions d’euros si les plus coûteux en sont exclus, détaille la Cour des comptes.Le volume de médicaments jetés et collectés par Cyclamed représentait 8.503 tonnes en 2023.Le potentiel de réduction de ces déchets peut être évalué entre 224 millions à 867 millions d’euros, selon l’enquête conduite par la Cour des comptes.Il est “indispensable que les pouvoirs publics améliorent leur connaissance de l’usage des produits de santé, prescrits, dispensés et remboursés, et comprennent pourquoi certains d’entre eux ne sont pas utilisés”, écrit l’instance de surveillance des finances publiques.Elle préconise de s’appuyer sur l’expertise de Cyclamed pour quantifier les médicaments non utilisés, évaluer la proportion des médicaments périmés, identifier les produits les plus gaspillés et en déterminer les raisons afin de “susciter des mesures de prévention”.La redistribution des médicaments non utilisés pourrait être, selon elle, “une mesure prometteuse”, en particulier pour les médicaments coûteux ou très prescrits.De même, certains dispositifs médicaux (béquilles, fauteuils roulants, déambulateurs etc..) pourraient être réutilisés, remis en état ou recyclés pour récupérer au moins leurs composants, préconise le rapport.Parmi ses autres recommandations pour un meilleur usage des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), la Cour des comptes propose d’inciter les industriels à adapter les conditionnements et les délais de péremption.Les produits de santé ont représenté un coût de 36,05 milliards d’euros pour l’assurance maladie en 2023, dont 25,26 milliards au titre des médicaments et 10,79 milliards au titre des dispositifs médicaux.Le gouvernement vise une réduction des dépenses de santé de l’ordre de cinq milliards d’euros l’an prochain.

La Bourse de Paris minée par le retour du risque politique

La Bourse de Paris a terminé en légère baisse jeudi, à revers des autres grandes places européennes, le retour du risque politique en France minant l’enthousiasme des investisseurs.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a perdu 0,27%, soit 20,79 points, pour s’établir à 7.698,92 points. Mercredi, l’indice vedette avait pris 0,84%, à 7.719,71 points.L’attention des investisseurs est rivée sur la situation politique en France, avant le vote de confiance sollicité par le Premier ministre François Bayrou, qui scellera le destin de son gouvernement.Les oppositions, Parti socialiste compris, ont déjà annoncé qu’elles ne voteraient pas la confiance que M. Bayrou a sollicitée pour le 8 septembre sur l’urgence à résorber la dette publique du pays.Le marché “navigue à vue face à la situation française”, a relevé Emmanuel Auboyneau, gérant associé d’Amplegest.”Il y a deux épées de Damoclès au-dessus de nos têtes”, a-t-il noté: d’une part “l’accélération du calendrier français avec une potentielle situation d’ingouvernabilité”, et, d’autre part, “les agences de notation, qui seront plus enclines à baiser la note de la France” si la situation de s’améliore pas d’ici à ce qu’elles donnent leur verdict.Les prochaines révisions de la notation de la qualité du crédit de la France interviendront après le vote de confiance, par l’agence Fitch Ratings le 12 septembre puis par S&P en novembre.La crainte d’un retour de l’instabilité politique en France avait poussé le taux d’intérêt de l’emprunt à échéance 10 ans au-delà des 3,6% mardi, au plus haut depuis mars 2025 et non loin d’un sommet depuis 2011. Jeudi, il évoluait autour des 4,5%.Sanofi voit rougeLe géant pharmaceutique français Sanofi a chuté jeudi à la Bourse de Paris après les résultats d’une étude clinique qui a déçu les investisseurs sur son traitement amlitelimab contre la dermatite atopique. Le titre du groupe a terminé en baisse de 8,31% à 78,96 euros.L’étude visait à évaluer l’intérêt de ce médicament dans les cas de dermatite atopique, pathologie qui donne lieu à une forme d’eczéma.Selon Sanofi, les résultats de l’étude remplissaient “tous les critères d’évaluation”. Mais pour les analystes de Jefferies, “la phase 3 de l’essai de l’amitelimab n’a pas reproduit l’efficacité constatée lors de la phase 2 et semble faible par rapport à d’autres médicaments”, ont-ils écrit dans une note.

Les Bourses européennes terminent sans direction commune

Les Bourses européennes ont terminé sans grand entrain jeudi, les investisseurs patientant avant la parution vendredi de chiffres sur l’emploi américain qui devraient permettre d’affiner les anticipations de la trajectoire des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).La Bourse de Francfort a terminé en hausse de 0,74%, Londres a pris 0,42% et Milan a grimpé de 0,49%. Seule Paris a reculé, cédant 0,27%.

Giorgio Armani, un style au-delà de la mode

Bâtisseur d’un empire dans l’industrie du luxe, le couturier italien Giorgio Armani, décédé à l’âge de 91 ans, a marqué de son style épuré la mode, mais aussi le design et l’architecture d’intérieur.”Les robes, on les prend, on les jette. Je voulais faire quelque chose dont on se souvienne. Les gens verront ce que j’étais, ce que j’aimais”, a-t-il résumé en 2010 dans une formule-testament après un grave problème de santé. Ce chantre de l’élégance, amoureux depuis les années 1980 du grège (la couleur de la soie brute, un gris teinté de beige), se targue d’une marque “style de vie” allant au-delà de la mode au sens strict. Créateur visionnaire, Armani se distingue dans la haute-couture, le prêt-à-porter, les accessoires, les parfums, les bijoux, mais aussi l’architecture d’intérieur et l’hôtellerie de luxe dans des villes comme Milan, Paris, New York, Tokyo, Séoul et Shanghai. En 2000, le Musée Guggenheim à New York le fait entrer au Panthéon des créateurs en lui consacrant une rétrospective.Né le 11 juillet 1934 à Piacenza (nord de l’Italie) dans une famille modeste d’origine arménienne, Giorgio Armani étudie deux ans la médecine avant de travailler comme étalagiste-décorateur à Milan pour les grands magasins La Rinascente, où il reste jusqu’à ses 31 ans.Passionné de photographie et de dessin, il voit sa vie bouleversée par sa rencontre avec Nino Cerruti, l’inventeur du “casual chic”. “Nino avait un regard perçant, une vraie curiosité, la capacité d’oser”, avait observé Armani après le décès de son mentor en janvier 2022.Cerruti lui confie sa nouvelle ligne de vêtements masculins, Hitman, et lui permet de dessiner ses propres collections, pendant sept ans.Le style souple, minimaliste et toujours élégant d’Armani fait florès chez les hommes comme chez les femmes et, en 1974, il créé la ligne de vêtements en peaux Armani by Sicons. En 2016, il renoncera à l’utilisation de toute forme de fourrure animale dans ses collections.Il s’établit à son compte en 1975 en créant à Milan la maison Giorgio Armani avec son compagnon Sergio Galeotti qui, lorsqu’il meurt du sida dix ans plus tard, le laisse seul maître à bord. Armani a depuis lors toujours voulu rester indépendant, refusant d’être coté en bourse.- “American Gigolo” -Armani habille rapidement les stars, de John Travolta à Lauren Bacall en passant par Diana Ross et Jack Nicholson. Avec la création de la garde-robe de Richard Gere dans le film “American Gigolo” (1980), il devient “Il Re Giorgio” (“Le roi Georgio”). La populaire série américaine “Deux flics à Miami”, symbole des années 80, transforme en classique le port d’un T-shirt sous une veste siglée Armani.  En 2004, il s’associe avec Emaar, un géant immobilier de Dubaï, pour lancer la chaîne hôtelière de luxe Armani Hotels. Toujours méticuleux, après six ans de supervision à distance des moindres détails, il y inaugure son premier hôtel, dans la tour Khalifa, l’une des plus hautes du monde à 828 mètres. Après plusieurs réalisations aux quatre coins du monde, Armani se lance à la conquête de la Chine avec la conception de résidences de luxe à Chengdu (sud-est) et Pékin, avec l’institution culturelle Mind Group. Le “prince de la mode”, au teint toujours hâlé faisant ressortir ses cheveux blancs et ses yeux bleus, a construit au fil des ans un empire comptant plus de 600 boutiques sur le globe et plus de 10.000 employés.Toujours indépendante, la société Giorgio Armani SpA (Giorgio Armani, Emporio Armani, A|X Armani Exchange) a enregistré un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros en 2024.Selon le classement annuel de la revue américaine Forbes, le couturier était en 2025 à la tête d’une fortune personnelle de 10,38 milliards d’euros, ce qui en faisait le 208ème plus riche homme du monde.Le Maestro, qui n’a jamais quitté la barre, n’avait pas d’enfant mais travaillait étroitement depuis longtemps avec des proches, notamment sa nièce Roberta.

Décès du couturier italien Giorgio Armani à 91 ans (groupe)

Le couturier italien Giorgio Armani, icône de la mode, est décédé à l’âge de 91 ans, entouré par ses proches, a annoncé jeudi son groupe dans un communiqué.”C’est avec une immense tristesse que le groupe Armani annonce le décès de son créateur, fondateur et infatigable moteur : Giorgio Armani”.”Dans cette entreprise, nous nous sommes toujours sentis comme une famille. Aujourd’hui, c’est avec une profonde émotion que nous ressentons le vide laissé par celui qui a fondé et nourri cette famille avec vision, passion et dévouement”, a poursuivi le groupe.”Mais c’est précisément dans son esprit que nous (…) nous engageons à protéger ce qu’il a construit et à faire avancer son entreprise en sa mémoire, avec respect, responsabilité et amour”, a-t-il ajouté.Giorgio Armani avait créé sa maison de couture à Milan en 1975. Il avait depuis toujours voulu rester indépendant, refusant d’être coté en bourse.Giorgio Armani, affaibli depuis plusieurs mois, avait été contraint de renoncer à ses défilés masculins à Milan mi-juin pour raisons de santé.Il avait également fait l’impasse en juillet pour le show Armani Privé, à Paris.”Avec Giorgio Armani, c’est une figure emblématique de la culture italienne qui disparaît, lui qui a su transformer l’élégance en un langage universel. Son style sobre et innovant a redéfini la relation entre la mode, le cinéma et la société, laissant une empreinte indélébile dans les mÅ“urs contemporaines”, a réagi le ministre italien de la Culture Alessandro Giuli.”Il n’était pas seulement un maître de la mode, mais aussi un ambassadeur reconnu de l’identité italienne dans le monde”, a-t-il ajouté.

Wall Street ouvre sans entrain, les yeux rivés sur l’emploi américain

La Bourse de New York a ouvert sans grand dynamisme jeudi, digérant une nouvelle série de données sur l’emploi américain en deçà des attentes, qui pourrait pousser la banque centrale américaine (Fed) à baisser ses taux.Dans les premiers échanges à Wall Street, le Dow Jones (-0,08%) et l’indice élargi S&P 500 (+0,09%) étaient proches de l’équilibre, tandis que l’indice Nasdaq progressait de 0,14%.

En Iran, les pannes d’électricité étouffent des commerces de proximité

Dans le nord huppé de Téhéran, Saïd se lamente dans le noir de l’absence de clients dans sa pizzeria: les coupures de courant récurrentes imposées par le gouvernement sont pour son commerce un casse-tête, qui s’ajoute à la flambée des prix de l’alimentaire.”Parfois, les coupures surviennent en plein service du déjeuner. Et c’est nous, restaurateurs, qui en souffrons le plus”, déplore auprès de l’AFP ce chef d’entreprise de 48 ans, qui préfère taire son nom. La plupart des personnes rencontrées n’ont pas souhaité s’identifier.A ces difficultés s’ajoute un possible retour des sanctions internationales contre l’Iran, après que les pays européens ont menacé de les rétablir sur fond de crise autour du programme nucléaire. La monnaie iranienne, le rial, est en chute libre face au dollar, aggravant une hyperinflation chronique.Pour tenir, Saïd tente de réduire ses coûts, quitte à rogner sur le personnel ou à couper l’éclairage de son établissement.L’Iran est régulièrement confronté à des épisodes de sécheresse et les étés y sont souvent chauds, augmentant mécaniquement la consommation de courant pour alimenter les climatisations.Vendredi, la consommation électrique a atteint 73.500 mégawatts, selon la télévision d’Etat, proche du record absolu de 79.000 mégawatts en 2024.Problème: les centrales manquent de carburant pour tourner et les autorités sont contraintes de rationaliser l’électricité. Pour éviter la saturation du réseau souvent vétuste, le courant est coupé pour au moins deux heures par jour plusieurs fois dans la semaine et en alternance dans le pays.Et sans électricité pas d’internet, ce qui prive également Saïd d’une partie de sa clientèle en ligne. – Production à l’arrêt -“Les commandes chutent brutalement. Il arrive même qu’un client passe commande sans que nous le voyons, faute de connexion”, regrette désarmé le commerçant.Les petites entreprises totalement dépendantes de l’électricité —- bouchers, boulangers, pâtissiers, glaciers ou épiceries qui ne peuvent se payer un générateur — subissent de lourdes pertes en raison de la détérioration de leurs produits en pleine canicule.Dans un quartier animé du centre de Téhéran, un pâtissier montre à l’AFP une rangée de réfrigérateurs vides ou à moitié remplis. Une coupure de courant a brutalement interrompu sa production.”On peut conserver les pâtisseries sèches au réfrigérateur pendant deux heures”, explique-t-il à l’AFP à condition de préserver son anonymat.”Mais celles moelleuses, en particulier au chocolat, ramollissent passé ce délai, et finissent par rester invendues”, déplore le commerçant aux cheveux grisonnants qui dénonce par ailleurs l’irrégularité des coupures de courant. “Parfois, on nous annonce une coupure à 11 heures mais elle survient deux heures plus tôt au moment où nous sommes en pleine confection de confiseries”. La pâte s’abîme et les ouvriers se retrouvent en chômage technique pendant deux heures.Le propriétaire d’un petit restaurant, assis dehors, attend lui désespérément des clients.L’intérieur de son établissement est étouffant, faute de climatisation paralysée par une coupure.- Pénuries d’eau -“Quand l’électricité est coupée en pleine canicule, nous perdons la majorité de nos clients”, confie-t-il.Des images de commerçants contraints de jeter leurs gâteaux ou leur pâte à pain avariés à cause des coupures d’électricité ont été largement partagées sur les réseaux sociaux.Hossein Hajabassi, un boucher, dit à l’AFP devoir faire de même avec ses produits périssables.”Les blancs (de poulet) et les filets mais aussi le foie (d’agneau), très cher, s’abîment rapidement” s’ils ne sont pas au frais, souligne cet homme âgé d’une soixantaine d’années. “Parfois, je rapporte la viande à la maison pour ne pas la gâcher”, ajoute-t-il. D’autant que les prix du boeuf et de l’agneau ont augmenté en une semaine, selon lui, de 2.000.000 de rials (plus de deux euros au taux informel, un montant important en Iran).Faute de courant, de nombreuses zones industrielles autour de Téhéran sont contraintes au chômage technique deux jours par semaine, selon les médias locaux.Cette année, la capitale traverse l’un des étés les plus chauds de son histoire, avec des températures avoisinant régulièrement 40°C. Dans le sud du pays, elles dépassent localement 50°C.Le gouvernement ordonne régulièrement la fermeture des banques et des administrations pour économiser l’énergie mais également l’eau, au moment où les réservoirs sont mis à rude épreuve avec des niveaux anormalement bas.

Encadrement des loyers: un tiers des annonces hors des clous

Dans les communes qui appliquent l’encadrement des loyers, près d’une annonce sur trois dépasse les plafonds autorisés mais le dispositif, bon pour le pouvoir d’achat des locataires, mérite d’être pérennisé, plaide la Fondation pour le logement des défavorisés.Dans l’ensemble des villes analysées, 32% des annonces sur les 20.000 recensées entre août 2024 et août 2025 dépassent les plafonds de loyer fixés ville par ville, un chiffre en hausse de 4 points sur un an, révèle jeudi le 5e baromètre de la Fondation.A Paris, 31% des logements proposés à la location dépassent les plafonds, en légère amélioration par rapport à 2021 (35%).”La rétraction du marché locatif à l’année peut expliquer une plus forte tension sur le niveau des loyers”, note l’étude.Le dépassement moyen est de 237 euros par mois dans la capitale, soit une ponction annuelle de “plus de 2.800 euros” pour les locataires, contre 192 euros en moyenne en France.Le loyer moyen des annonces parisiennes s’élève par ailleurs à 1.222 euros, en hausse de 6% sur un an, tandis que les dépassements sont plus prononcés à l’ouest et au centre de la capitale, où la pression du marché est la plus forte.”L’encadrement des loyers conduit à une modération réelle des loyers. Il a aussi un impact sur les marchés à long terme, ça peut calmer un peu le jeu, et clairement, ça redonne du pouvoir d’achat aux ménages”, a insisté lors d’une conférence de presse Christophe Robert, délégué général de la Fondation.Rendu possible par la loi Alur de 2014 puis restreint par la loi Elan de 2018 aux seules collectivités volontaires, l’encadrement des loyers est un dispositif expérimental qui doit s’achever en novembre 2026.La Fondation pour le logement a annoncé jeudi le lancement d’une campagne visant à pérenniser ce dispositif “peu onéreux pour les finances publiques” et améliorer son efficacité. Elle appelle notamment l’État à ne pas faire reposer le respect de cet encadrement sur les seuls locataires, à l’ouvrir à l’ensemble des villes volontaires et à augmenter le montant des amendes qui devraient, selon elle, revenir aux collectivités.- “Résultats inquiétants” -Actuellement, un logement peut dépasser les plafonds légaux sans être illégal dans la mesure où un “complément de loyer” peut être appliqué si le logement possède des atouts particuliers. Ces derniers doivent être justifiés par les propriétaires mais leurs caractéristiques n’ont pas été définies par la loi et leur montant n’est pas plafonné.Hors Paris, le respect de l’encadrement est jugé “assez inégal”, allant de 12% de non conformité à Montpellier à 31% à Lille, même si la tendance est “à l’amélioration”.A l’inverse, les résultats récoltés dans la banlieue nord et est parisienne sont qualifiés “d’inquiétants”, comme à Plaine Commune (59%), qui regroupe notamment Saint-Denis, Aubervilliers et Saint-Ouen, et pâtit potentiellement d’une “insuffisante communication auprès du grand public”.Les nouveaux entrants, tels Grenoble ou le Pays Basque, affichent des débuts “mitigés” avec respectivement 45% et 38% d’annonces au-dessus des plafonds.Les prix au mètre carré étant traditionnellement plus élevés pour les petites surfaces, ces dernières sont surreprésentées parmi les contrevenants. Quelque 91% des logements de 10m2 et moins sont ainsi hors des clous, pénalisant majoritairement les étudiants, les célibataires et les ménages modestes.Les meublés s’avèrent aussi moins respectueux de la réglementation, de même que les propriétaires de logements “passoires thermiques” classés G, qui pratiquent le plus de dépassements (38%) alors que tout complément de loyer leur est pourtant interdit. Une “forte disparité” est également relevée selon les sites, allant de 24% d’annonces non conformes sur SeLoger à 48% sur PAP.

Marche citoyenne en soutien aux salariés de Novasco, menacé de faillite

Quelque 700 personnes, selon la police et les organisateurs, ont défilé jeudi en Moselle pour une “marche citoyenne” visant à soutenir les salariés de l’aciériste Novasco (ex-Ascometal), de nouveau menacé de faillite.Les manifestants ont quitté l’usine pour rejoindre la mairie d’Hagondange aux cris de “Non non non à la fermeture, l’Etat doit garantir le maintien des emplois”.L’ex-Ascometal qui produit des aciers spéciaux pour l’automobile et le secteur de l’énergie depuis les années 1980, a été placé en redressement judiciaire à la mi-août par le tribunal de commerce de Strasbourg, pour la quatrième fois depuis 2014. Et un an seulement après sa reprise par le fonds britannique Greybull Capital. Le rassemblement à Hagondange, où le groupe possède un site majeur fort de 450 salariés, a lieu à la veille de la date de remise d’éventuelles offres de reprise fixée par le tribunal.”Pour le moment, il n’y pas de repreneur pour Novasco Hagondange, on veut plus de temps pour qu’une solution puisse être trouvée”, a déclaré à l’AFP le secrétaire CGT du comité social et économique (CSE), Yann Amadoro.Le tribunal se prononcera le 25 septembre sur le sort de l’entreprise et de ses quelque 740 salariés au total, répartis dans son aciérie électrique mosellane et trois autres sites à Custines (Meurthe-et-Moselle), Saint-Etienne (Loire) et Leffrinckoucke (Nord).Novasco avait été reprise en juillet 2024 par Greybull capital, une opération de sauvetage épaulée par l’Etat qui devait apporter 85 millions d’euros tandis que le fonds devait injecter 90 millions d’euros.Mais si l’Etat a à ce jour globalement tenu ses engagements, Greybull n’a apporté que 1,5 million d’euros, selon les syndicats, un désengagement de facto qui a poussé l’entreprise au bord du dépôt de bilan.Le site d’Hagondange est particulièrement sur la sellette selon les syndicalistes, car le projet de Greybull d’investir dans une “voie lingot”, destinée à produire des lingots pour la fabrication d’obus et diversifier l’activité, ne s’est pas concrétisé. A l’inverse, les travaux de remise en route du laminoir de Leffrinckoucke sont bien avancés, ce qui pourrait faciliter une reprise du site.Victime du repli du marché automobile, le groupe a aussi joué de malchance après un accident qui a blessé trois ouvriers à Hagondange en novembre dernier lors de la chute d’une poche de métal en fusion, entraînant sept semaines d’arrêt d’activité.

Haydarpasa, l’adieu aux rails d’une gare mythique d’Istanbul

Pendant près de quarante ans, Senay Kartal a travaillé à Haydarpasa, l’une des plus anciennes gares de Turquie située sur la rive asiatique du Bosphore, dans le grondement des locomotives et l’agitation des passagers.Les voyageurs d’Anatolie arpentaient ses escaliers de marbre, valises en main, s’émerveillant devant ce monument grandiose immortalisé dans de nombreux films et d’où le Taurus Express, prolongement de l’Orient-Express, quittait autrefois Istanbul à destination de Damas et Bagdad.Mais depuis 2013, ses voies sont silencieuses et le ministère turc de la Culture l’a reprise pour la transformer en centre d’art. Pour Senay Kartal, désormais retraitée de 61 ans, le bâtiment néoclassique inauguré en 1908, posé au bord de l’eau, doit rester une gare. “Les gens venant d’Anatolie pouvaient passer la nuit dans les salles d’attente, pas besoin d’hôtel”, se souvient-elle. “C’était un lieu magnifique, plein de mouvement et d’énergie. Cette beauté a disparu”, regrette-t-elle en évoquant l’imposante bâtisse qui a survécu à l’effondrement de l’Empire ottoman, à la Première Guerre mondiale, à des coups d’État et à un incendie qui l’a dévastée en partie fin 2010.- Migrations d’Anatolie -La gare, d’où des Arméniens ont été déportés en 1915, a ensuite vu “affluer les migrants de la Turquie rurale vers Istanbul”, rappelle Ayça Yüksel, sociologue et spécialiste de l’histoire de Haydarpasa.”Elle occupe une place particulière dans la mémoire de ceux qui ont vécu cette migration. Nous les retrouvons dans la littérature, l’art et le cinéma”, souligne-t-elle.Toujours debout, sa façade presque intacte après de longues années de travaux, il ne lui manque que les trains pour lui redonner vie.En 2013, la gare a fermé, d’abord pour être restaurée; puis des fouilles, qui se poursuivent, ont révélé des éléments datant du Ve siècle avant JC.En 2024, la gare a été placée sous le contrôle du ministère de la Culture et la première phase d’un futur Centre culturel et artistique doit être achevée d’ici 2026.Le projet implique de vider le bâtiment, dont une partie du complexe abrite les logements du personnel ferroviaire, sommé de quitter le lieux.”Ce n’est pas seulement un bâtiment, c’est tout pour nous”, objecte Hasan Bektas, conducteur de train et membre de la Plateforme Haydarpasa, collectif d’universitaires, d’urbanistes et d’employés opposés au projet.Pour M. Bektas, l’emplacement, face au Bosphore, aiguise l’appétit des investisseurs.”Leur objectif est toujours le même: faire du profit sur chaque bel endroit. Le dévaloriser puis l’exploiter”, s’emporte-t-il, affirmant que “l’intérêt public n’a jamais été pris en compte”.- “Icône mondiale” -En octobre 2024, le ministre de la Culture Nuri Ersoy s’était pourtant engagé à maintenir la gare en activité. “Il y aura des trains à Haydarpasa et à Sirkeci (son pendant sur la rive européenne), un centre culturel et un jardin public. Mais ni centre commercial ni hôtel”, avait-il promis.Au début des années 2000, des projets audacieux avaient été évoqués: sept gratte-ciel, un “World Trade Center”, un stade olympique… “Personne ne s’est jamais battu pour la conserver dans sa forme originale”, peste Hasan Bektas, pour qui Haydarpasa est pourtant une “icône mondialement connue”.Tous les dimanches depuis 2012, des manifestants se rassemblent près du bâtiment en scandant “Haydarpasa est une gare et doit le rester”.Nehir Güner n’était qu’une enfant quand la gare a fermé mais l’étudiante de 22 ans, qui la contemple depuis le ferry qui l’amène à l’université, a fini par rejoindre les manifestants. “Il est évident que ce projet de centre d’art, c’est juste pour le spectacle, (…) sans objectif derrière”, accuse-t-elle.Pour l’architecte Gül Koksal, Haydarpasa était bien plus qu’une gare, avec ses logements, ses ateliers de réparation et son port. “C’est un joyau, mais il n’a de sens que s’il est préservé et maintenu en vie avec tout ce qui le compose”, appuie-t-elle.