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“C’est moins cher”: les premiers clients de Shein se pressent au BHV

Par “curiosité” ou parce que “c’est moins cher”, des clients commencent à se presser devant le grand magasin mercredi avant l’ouverture du magasin Shein au BHV de Paris à 13h, malgré les polémiques sur les pratiques du géant asiatique.”Mon mari ne sait pas que je suis venue, on est venu en cachette”: sous les oriflammes noir et blanc affublées des cinq lettres de la marque asiatique, Marie, femme de ménage parisienne de 43 ans, pensait que le magasin Shein ouvrirait à 10h.Elle confie venir “régulièrement” au BHV et avoir été “attirée” par Shein “parce que c’est moins cher”.Un peu plus de 60 personnes faisaient la queue vers 10H30 à l’entrée principale du magasin. C’est là, face à l’hôtel de ville de Paris, que les clients doivent retirer un ticket pour accéder au magasin, qui se situe au 6e étage et sera le premier physique et pérenne au monde pour la marque de fast-fashion.Des forces de polices étaient présentes pour sécuriser les lieux, alors qu’une action de l’association des droits de l’enfance Mouv’enfants avait lieu mercredi matin, à renfort de pancartes “BHV ta vitrine ne doit pas cacher la honte” brandies.Une prise de parole d’élus parisiens avait lieu également, la mairie de Paris se disant en guerre contre Shein.- “Comme tout le monde” -Diarra Younouss, 19 ans, étudiant en événementiel, est lui venu du 13e arrondissement par “curiosité” avec “toute” sa classe: “C’est important, c’est une inauguration mondiale, la première fois qu’on voit un +pureplayer+ passer de la vente en ligne à la vente physique, c’est vraiment intéressant”. Venu également trop en avance, il ne patientera finalement pas jusqu’à l’ouverture: “la flemme d’attendre”. D’autres attendront et achèteront, malgré les polémiques que soulèvent Shein, régulièrement accusé par les associations de défense de l’environnement et des droits humains, qui condamnent les conditions de fabrication, de transport des produits et de travail des sous-traitants.Face à ces controverses, et l’enquête judiciaire désormais ouverte après la vente de poupées sexuelles à l’effigie d’enfant, les clients rétorquent souvent pouvoir d’achat.”C’est vrai qu’il faut acheter français, mais ça coûte cher et les salaires n’augmentent pas, on n’est pas riche”, explique Marie. Antoinette, 79 ans, retraitée parisienne, est l’une des toutes premières clientes dans la queue. Elle n’a jamais commandé sur Shein. La polémique des poupées? “ça doit toujours exister” ailleurs, regrette-t-elle. “Je voudrais commencer mes cadeaux de Noël, j’ai vu que Shein allait ouvrir, je vais regarder autre chose au BHV”, dit-elle alors qu’exceptionnellement, tout achat chez Shein donnera droit mercredi à un bon d’achat du même montant ailleurs au BHV.Selon elle, le BHV, repris en 2023 par la société SGM de Frédéric Merlin, s’est dégradé ces dernières années: “à tous les niveaux les prix ont augmenté, c’est moins bien, on trouve moins de choses”.Plusieurs marques ont quitté le BHV, soit pour des divergences avec la SGM et des impayés, comme le Slip Français, soit dernièrement en réaction au partenariat avec Shein – comme la maison de mode agnès b. mardi. A l’intérieur du BHV, de rares clients font leurs emplettes. Mila Moukbeul, auto-entrepreneure parisienne de 61 ans, ne “cautionne pas” Shein. “Mais peut-être que j’irai regarder, par curiosité, comme tout le monde”.

Sous haute tension, Shein ouvre à Paris son premier magasin pérenne au monde

Malgré les sanctions administratives et l’enquête judiciaire ouverte pour la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine, le géant de l’e-commerce asiatique Shein ouvre mercredi son premier magasin physique et pérenne au monde à Paris.Signe de la portée hautement polémique de cette ouverture à 13H, au 6e étage du BHV dans le centre de la capitale française, des forces de police étaient présentes dès mardi soir autour du magasin, la préfecture de police suivant l’événement avec une “attention toute particulière”.L’arrivée de la plateforme, fondée en 2012 en Chine et désormais basée à Singapour, cristallise les tensions autour de la régulation du commerce en ligne et de la mode jetable ultra-éphémère.Dernier épisode en date: la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine sur son site internet constatée par la Répression des fraudes, qui a déclenché un tollé politique et l’ouverture d’une enquête judiciaire. Shein a depuis assuré qu’elles avaient été retirées de la plateforme et avoir mis en place une interdiction totale des produits de type “poupées sexuelles”. Visée par une proposition de loi anti fast-fashion, l’entreprise a déjà écopé cette année en France de trois amendes pour un total de 191 millions d’euros, pour non-respect de la législation sur les cookies, fausses promotions, informations trompeuses et non-déclaration de microfibres plastiques.Depuis son annonce début octobre, le gouvernement, la mairie de Paris, des élus, des associations et des acteurs du secteur textile français ont fustigé son implantation en France.Jusqu’ici exclusivement disponible en ligne et dans des magasins éphémères, l’entreprise franchit mercredi une étape stratégique avec son implantation durable. Et pas n’importe où: dans un emblématique symbole du commerce parisien, le BHV, un joyau art déco situé face à l’hôtel de ville parisien.”Une erreur stratégique” et “un danger”, a déploré mercredi le ministre de la Ville, Vincent Jeanbrun, sur TF1.  Son collègue à l’Industrie, Sébastien Martin, a lui dénoncé chez Shein “une stratégie (…) d’agressivité qui est aussi une politique d’attaque de nos valeurs”, avant de pointer du doigt en creux le BHV: “certains acteurs économiques devraient remettre un petit peu de morale dans leur action, y compris les magasins qui décident d’accueillir ces rayons-là”, a-t-il dit sur Public Sénat.”Le BHV fait entrer le loup dans la bergerie”, s’est alarmé le co-président de l’organisation patronale Impact France, Pascal Demurger, sur Franceinfo, pour qui “le low-cost, c’est le chômage”.  Frédéric Merlin, le patron de la Société des grands magasins (SGM), propriétaire du  BHV depuis 2023, a rétorqué que “Shein, c’est 25 millions de clients en France”, mercredi sur RTL, opposant la popularité du géant asiatique aux griefs des responsables politiques. – Bientôt cinq autres magasins Shein -Si Shein est autant décrié, outre les accusations de recours à des sous-traitants sous-payés et des pratiques supposées néfastes pour l’environnement, c’est aussi parce qu’il est accusé de causer la ruine du secteur du textile et des petits commerces.Ces derniers sont particulièrement touchés par la déferlante de produits conçus en Asie, majoritairement en Chine. En 2024, 4,6 milliards de colis à moins de 150 euros ont été importés dans l’UE. Le nombre de ces colis, exemptés de droits de douane, double tous les deux ans au rythme actuel.Frédéric Merlin a déjà assuré que les produits vendus dans ce magasin ne sont pas ceux de la “marketplace” de Shein et qu’ils répondent aux normes européennes.Avant même l’arrivée de Shein au BHV, plusieurs marques françaises ont fui le grand magasin, dénonçant un partenariat en contradiction avec leurs valeurs et leurs intérêts. L’intersyndicale des salariés y est également opposée.Reste à voir si les consommateurs répondront présent. Selon une étude de l’application de shopping Joko, Shein était en 2024 l’enseigne de mode où les Français ont dépensé le plus. Cinq autres boutiques Shein ouvriront en province prochainement à Angers, Dijon, Grenoble, Limoges et Reims. Les grands magasins qui les hébergeront ne seront plus des Galeries Lafayette mais des “BHV”, le groupe Galeries Lafayette ayant rompu son contrat avec la SGM pour ne pas être associé à Shein.

Survols de drones: la Belgique s’inquiète de la multiplication des incidents

L’espace aérien au-dessus de la Belgique a dû être fermé pendant plusieurs heures dans la nuit de mardi à mercredi après des signalements de drones aux abords de grands aéroports, une multiplication de ces survols suspects qui préoccupe les autorités.Skeyes, société chargée du contrôle aérien en Belgique, a dû interrompre tout le trafic au-dessus du pays à deux reprises mardi soir, vers 20H00 (19H00 GMT) puis de nouveau à 22H00 (21H00 GMT), après deux signalements successifs de drones aux abords des aéroports de Bruxelles-Zaventem et de Liège (est).Le trafic a pu redémarrer progressivement en fin de nuit, selon une porte-parole de Skeyes jointe mercredi matin par l’AFP.Mais des dizaines de vols commerciaux ont dû être annulés, dont une quarantaine encore mercredi à Bruxelles-Zaventem afin de résorber les retards et éviter de nouveaux détournements vers les pays voisins.Entre 400 et 500 passagers ont été contraints de passer la nuit à Zaventem, le premier aéroport de Belgique, faute de décollages possibles, a indiqué une porte-parole de la société exploitante Brussels Airport. “La situation va se normaliser au cours de la journée”, a-t-elle ajouté.A l’instar de plusieurs pays européens -le Danemark, l’Allemagne ou la Norvège-, la Belgique est confrontée à une multiplication des survols de drones jugés suspects au-dessus de lieux ou d’infrastructures sensibles.Le week-end dernier, la base militaire de Kleine-Brogel (nord-est), réputée abriter des armes nucléaires américaines pour le compte de l’Otan, a été survolée à trois reprises, ce qui a entraîné l’ouverture de deux enquêtes par le parquet fédéral et le service de renseignement militaire belge.Le ministre de la Défense Theo Francken a refusé de pointer du doigt la Russie derrière ces incidents, mais a évoqué une opération coordonnée menée par “des professionnels” pour semer “la panique” et “déstabiliser” la Belgique.- Réunion d’un conseil de sécurité -Un conseil national de sécurité demandé en urgence par le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin devrait se réunir probablement jeudi pour examiner quelle réponse apporter à cette menace, a dit ce ministre mercredi. Pour identifier les drones et pouvoir remonter à leurs propriétaires, “il faut probablement qu’ils soient tous enregistrés ce qui n’est  pas le cas aujourd’hui, il y a à mon avis trop de drones qui ne sont pas enregistrés”, a poursuivi M. Quintin à la radio publique francophone RTBF.”Pour abattre un drone, il faut aussi s’assurer qu’on ne crée pas plus de dégâts par ailleurs”, a-t-il aussi fait valoir.”C’est inquiétant pour la sûreté nationale”, a lâché de son côté un porte-parole de l’aéroport de Liège.Cette plateforme spécialisée dans le fret et où s’opèrent beaucoup de vols cargo nocturnes a vu son activité interrompue pendant environ six heures. Le trafic a pu reprendre un peu avant 02H00 mercredi, selon le porte-parole, Christian Delcourt.D’après les médias belges, le site militaire de Kleine-Brogel a de nouveau été survolé par des appareils suspects mardi soir, tout comme la base aérienne de Florennes (sud) qui héberge les avions de chasse F-35 récemment acquis par la Belgique.Vendredi dernier, c’est à l’aéroport de Berlin-Brandebourg que les vols avaient dû être interrompus pendant près de deux heures en raison d’une nouvelle alerte aux drones, après plusieurs incidents similaires au-dessus de Munich en octobre.L’Allemagne, l’un des principaux soutiens à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, ainsi que le Danemark, ont mis en cause Moscou pour l’augmentation de l’activité de drones au-dessus de leurs infrastructures critiques. La Russie a nié toute implication.”Nous n’en sommes pas encore sûrs, mais une partie essentielle de ces actions est probablement orchestrée par la Russie”, avait déclaré début octobre le chancelier allemand Friedrich Merz, en référence aux incidents de Munich et de l’aéroport de Copenhague fin septembre.

Les Bourses européennes ouvrent dans le rouge

Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge, dans le sillage de Wall Street, les investisseurs montrant moins d’appétit pour le risque face aux valorisations colossales des valeurs liées à l’IA.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris cédait 0,52%, Francfort 0,66%, Londres 0,22% et Milan 0,41%.

Shein s’installe à Paris sous haute tension

Malgré les sanctions administratives et l’enquête judiciaire ouverte pour la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine, le géant de l’e-commerce asiatique Shein ouvre mercredi son premier magasin physique et pérenne au monde à Paris.Symbole de la portée hautement polémique de cette ouverture à 13h, au 6e étage du BHV, des forces de police étaient présentes dès mardi soir autour du magasin, la préfecture de police suivant l’événement avec une “attention toute particulière”.L’arrivée de la plateforme, fondée en 2012 en Chine et désormais basée à Singapour, cristallise les tensions autour de la régulation du commerce en ligne et de la mode jetable ultra-éphémère.Visée par une proposition de loi anti fast-fashion, l’entreprise a déjà écopé cette année en France de trois amendes pour un total de 191 millions d’euros, pour non-respect de la législation sur les cookies, fausses promotions, informations trompeuses et non-déclaration de microfibres plastiques.Depuis son annonce début octobre, le gouvernement, la mairie de Paris, des élus, des associations et des acteurs du secteur textile français ont fustigé son implantation en France.Cela avant même la révélation samedi par la Répression des fraudes (DGCCRF) de la vente de poupées sexuelles ressemblant à des fillettes. Shein est visé depuis lundi par une enquête du parquet de Paris et sera auditionnée par une mission d’information de l’Assemblée nationale.Jusqu’ici exclusivement disponible en ligne et dans des magasins éphémères, l’entreprise franchit mercredi une étape stratégique avec son implantation durable. Et par n’importe où : dans un emblématique symbole du commerce parisien, le BHV, un joyau art déco situé face à l’hôtel de ville.- Six magasins -C’est au 6e étage que les adeptes de Shein ont rendez-vous à l’heure du déjeuner pour découvrir un espace de 1.200 m2.Frédéric Merlin, patron de la Société des grands magasins (SGM), propriétaire du  BHV depuis 2023, a assuré que les produits vendus dans ce magasin ne sont pas ceux de la “marketplace” de Shein et qu’ils répondent aux normes européennes.Avant même l’arrivée de Shein au BHV, plusieurs marques françaises ont fui le grand magasin, dénonçant un partenariat en contradiction avec leurs valeurs et leurs intérêts. L’intersyndicale des salariés y est également opposée.Reste à voir si les consommateurs répondront présent. Pour les attirer, et pour tenter de juguler le mécontentement des autres marques partenaires, les achats effectués mercredi dans le magasin Shein donneront lieu à un bon d’achat d’un même montant ailleurs au BHV.La marque, qui revendique 25 millions de clients en France, est loin d’être inconnue des consommateurs : elle était en 2024 l’enseigne de mode où les Français ont dépensé le plus, selon une étude de l’application de shopping Joko. Cinq autres magasins Shein ouvriront en province prochainement à Angers, Dijon, Grenoble, Limoges et Reims. Les grands magasins qui les accueilleront ne seront plus des Galeries Lafayette mais des “BHV”, le groupe Galeries Lafayette ayant rompu son contrat avec la SGM pour ne pas être associé à Shein.Le secteur du textile et les petits commerces sont particulièrement touchés par la déferlante de produits conçus en Asie, majoritairement en Chine. En 2024, 4,6 milliards de colis à moins de 150 euros ont été importés dans l’UE. Le nombre de ces colis, exemptés de droits de douane, double tous les deux ans au rythme actuel.

Climat: l’Europe prolonge le suspense avant la COP

Des heures et des heures de négociations sans fumée blanche. Les Européens n’ont pas encore scellé de compromis sur leur trajectoire climatique et une nouvelle réunion est prévue mercredi matin pour tenter d’arracher un accord avant la COP au Brésil.Les négociations se sont poursuivies quasiment toute la nuit. “Nous pensons disposer des bases nécessaires à un accord politique. Nous espérons conclure officiellement un accord” dans la matinée, a indiqué le Danemark, qui occupe la présidence tournante de l’Union européenne.Les ministres de l’Environnement des Vingt-sept doivent s’accorder à l’unanimité sur la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre en 2035 – un chiffre que l’ONU leur réclame depuis des mois – et à la majorité qualifiée sur leur loi climat en 2040.La pression monte encore alors que des dirigeants du monde entier sont attendus au Brésil jeudi et vendredi, en prélude à la COP30 qui démarre le 10 novembre à Belem.Ne pas s’accorder sur 2035 avant Belem serait un “désastre” diplomatique pour l’Europe, a averti la ministre française de la Transition écologique Monique Barbut.”Les discussions sont très difficiles”, reconnaissait un diplomate mardi soir. Le Danemark s’efforce notamment de convaincre l’Italie, l’un des pays réticents.A ce stade, les Vingt-Sept n’ont pas endossé l’objectif proposé par la Commission européenne de baisser de 90% les émissions en 2040 par rapport à 1990 – l’UE en était à -37% en 2023 – , avec à la clé des transformations majeures pour l’industrie et le quotidien des Européens.La décision “doit être prise”, a martelé de son côté le ministre allemand Carsten Schneider. “Je souhaite que nos chefs d’État et de gouvernement se rendent au Brésil avec un mandat très fort, un rôle de leader clair pour l’Europe”.Le bras de fer est tendu dans une Europe qui a relégué les questions climatiques derrière les enjeux de défense et de compétitivité ces derniers mois.L’Espagne, les pays scandinaves et l’Allemagne soutiennent l’objectif de la Commission.Mais pas la Hongrie, ni la Pologne, la République Tchèque ou l’Italie, qui y voient une menace pour leur industrie.La France a quant à elle entretenu le suspense jusqu’au bout, s’attirant les foudres des organisations environnementales. Paris a successivement réclamé des garanties sur le nucléaire, le financement des industries propres, puis un “frein d’urgence” pour prendre en compte les incertitudes sur la capacité des puits de carbone (forêts, sols…) à absorber du CO2, au moment où l’état des forêts se dégrade en Europe.- “Echappatoires inutiles” -Pour rassurer les plus réticents, les négociations portent sur ces “flexibilités” accordées aux Etats, dont la possibilité d’acquérir des crédits carbone internationaux, qui financeraient des projets en dehors de l’Europe.La Commission européenne a fait un geste début juillet en proposant d’intégrer jusqu’à 3% de ces crédits carbone dans la baisse des émissions de 90%. Insuffisant pour une série de pays, dont l’Italie ou la France, qui fixe désormais comme condition une part de 5% de crédits internationaux pour adopter l’objectif 2040.Des Etats ont aussi poussé pour inscrire dans cette loi climat une clause de révision tous les deux ans, qui permettrait d’ajuster l’objectif s’il s’avérait trop difficile à atteindre.Autant de concessions qui hérissent les organisations environnementales. “Les Etats membres ne devraient pas affaiblir” davantage les ambitions européennes avec “des échappatoires inutiles tels que les crédits carbone internationaux”, critique Sven Harmeling, du réseau d’ONG CAN Europe.Un diplomate relativise. Le compromis que l’UE pourrait adopter mercredi “ne sera pas forcément très joli”, mais “nous essayons de faire quelque chose de bien” dans le “monde réel et désordonné tel qu’il est”.Le leadership de l’Europe en matière climatique est “reconnu” par le reste du monde, a aussi assuré le commissaire européen Wopke Hoekstra, alors que l’UE vise la neutralité climatique en 2050.Sur l’échéance 2035, les pays européens avaient tenté de déminer le terrain au mois de septembre en mettant en avant une fourchette de réduction des émissions comprise entre -66,25% et -72,5% par rapport à 1990.Il leur appartient désormais de formaliser cette dernière pour qu’elle devienne l’objectif contraignant qu’attend l’ONU, la “NDC” dans le jargon onusien.Très loin derrière la Chine, l’Union européenne est le quatrième émetteur de gaz à effet de serre dans le monde, après les Etats-Unis et l’Inde.

Décollage réussi pour la fusée européenne Ariane 6 en Guyane

Le lanceur lourd européen Ariane 6 a décollé mardi soir du centre spatial de Kourou en Guyane française avec à son bord un nouveau satellite destiné à l’observation de l’environnement, nouvelle étape pour l’Europe qui renoue avec l’autonomie d’accès à l’espace. Le décollage a eu lieu à 18H02 locales (21H02 GMT), a constaté sur place un correspondant de l’AFP, suivi de la séparation du lanceur et du satellite, 33 minutes et 51 secondes après le décollage. Il s’agit de la première étape de la mise en orbite héliosynchrone de ce satellite qui pèse plus de deux tonnes, laquelle interviendra à 693 km d’altitude. Ce type d’orbite permet au satellite de passer près des pôles et de survoler chaque point de la Terre à la même heure solaire, ce qui facilite la comparaison des images dans le temps. Cette mission est le troisième vol commercial d’Ariane 6 depuis sa mise en service l’an dernier.Nouveau lanceur lourd européen, Ariane 6 avait réalisé un vol inaugural en juillet 2024, marquant le retour d’un accès autonome à l’espace pour l’Europe, malgré l’échec de la rentrée atmosphérique de l’étage supérieur en fin de mission. La fusée européenne a ensuite effectué deux vols commerciaux cette année: le 6 mars avec un satellite militaire et le 13 août avec un engin météorologique.Cette fois, la fusée emporte à son bord le satellite Sentinel-1D, fabriqué par Thales Alenia Space, dans le cadre du programme Copernicus, composante d’observation de la Terre du programme spatial de l’Union européenne. – Données essentielles pour l’environnement -Il livrera ainsi des données essentielles et précieuses aux scientifiques, autorités et institutions à travers le monde pour suivre l’évolution de la glace de mer, des icebergs et des glaciers, et pour détecter les déversements d’hydrocarbures, les déforestations et les effets du changement climatique tels que les inondations ou les glissements de terrain, par exemple.La durée de vie prévue de Sentinel-1D est de sept ans et demi. Il doit rejoindre Sentinel-1C, lancé en décembre 2024, et remplacer Sentinel-1A, lancé en 2014 et qui approche de sa fin de vie opérationnelle.Le duo a pour mission de maintenir le cycle de revisite de six jours de la mission de Sentinel-1. Les deux sont équipés de récepteurs compatibles Galileo pour rendre le positionnement en orbite plus précis. “Ces satellites fonctionnent par deux, ils sont très similaires, presque identiques”, a expliqué Pier Bargellini, responsable du programme Copernicus à l’Agence spatiale européenne, à l’issue d’une conférence de presseLe président exécutif d’Arianespace, David Cavaillolès, a salué la précision du tir de ce mardi. “Ça permet au client d’utiliser son satellite plus longtemps, car il n’a pas besoin d’utiliser son carburant pour se mettre sur la bonne orbite”, a-t-il expliqué après le décollage.Au moins un quatrième vol commercial d’Ariane 6 est prévu d’ici la fin de l’année.A la mi-septembre, Arianespace avait révisé en baisse, à quatre contre cinq auparavant, le nombre de lancements commerciaux d’Ariane 6 en 2025, mais promis d’à peu près doubler ce chiffre en 2026.Avec ces lancements d’Ariane 6, l’Europe retrouve son autonomie d’accès à l’espace, crucial dans un contexte de rapprochement entre les États-Unis et la Russie. 

Wall Street termine en baisse, s’inquiète de niveaux de valorisation trop élevés

La Bourse de New York a terminé en berne mardi, traversée par des craintes sur les niveaux de valorisation de certaines entreprises de la tech, dans un contexte d’attentes toujours plus hautes pour le secteur de l’intelligence artificielle (IA).Le Dow Jones a perdu 0,53%, l’indice Nasdaq a chuté de 2,04% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 1,17%.”Les inquiétudes liées aux niveaux de valorisation freinent l’optimisme des investisseurs”, commente Jose Torres, d’Interactive Brokers.Le marché a “des attentes très élevées quant à l’avenir des actions liées à l’IA”, mais parfois, les performances financières des groupes ne sont pas “suffisamment solides pour justifier leur capitalisation boursière très élevée”, ajoute auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.Dernier exemple en date: le groupe d’analyse de données Palantir a fortement chuté (-7,95% à 190,70 dollars) malgré des résultats meilleurs qu’escompté et un relèvement de ses prévisions. En une séance, l’entreprise a perdu près de 40 milliards de capitalisation boursière.Le dynamisme de Wall Street ces derniers mois s’est notamment appuyé sur l’enthousiasme autour du développement de l’IA et la conclusion de contrats commerciaux à plusieurs dizaines de milliards de dollars de façon très récurrente.”Une autre préoccupation majeure est le manque de dynamisme dans d’autres secteurs du marché”, avance également Adam Sarhan.”Les actions immobilières, les actions des restaurants, les actions du commerce de détail… nous observons un affaiblissement plutôt qu’un renforcement”, poursuit-il.Dans le même temps, la paralysie budgétaire aux Etats-Unis n’est plus qu’à quelques heures mardi d’un record de longévité, et bon nombre de données économiques officielles manquent à l’appel depuis le 1er octobre.”Si vous disposez de données, vous pouvez prendre des décisions intelligentes; si vous n’en avez pas, vous avancez à l’aveuglette”, remarque M. Sarhan.Le blocage a aussi entraîné la mise au chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires et les aides sociales sont également fortement perturbées, sources d’inquiétudes sur l’état de santé de l’économie américaine.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’État américain se détendait, évoluant autour de 4,08% vers 21H10 contre 4,11% à la clôture lundi.Ailleurs, au tableau des valeurs, la plateforme de réservation de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) Uber (-4,99% à 94,74 dollars) a perdu de la vitesse malgré un chiffre d’affaires supérieur aux attentes pour le troisième trimestre, à plus de 13 milliards de dollars.La biotech américaine Metsera (+20,50% à 73,18 dollars), spécialiste des traitements anti-obésité, a encore profité du bras de fer entre Pfizer (-1,38% à 24,32 dollars) et son concurrent danois Novo Nordisk (-1,76% à 48,24 dollars).Metsera a annoncé mardi avoir reçu une offre de rachat améliorée de la part de Pfizer (à 8,1 milliards de dollars), mais celle-ci a été immédiatement surclassée par le Danois qui a mis près de 10 milliards sur la table.La chaîne de pizzerias Papa John’s a dégringolé (-9,98% à 43,47 dollars) après des informations de presse selon lesquelles la société de gestion Apollo Global a retiré son offre de rachat.

“L’avenir d’ArcelorMittal France incertain”, plan social “ou non”, selon un rapport d’expertise

L’avenir d’ArcelorMittal en France est “incertain” et les suppressions de postes ne permettront pas de résoudre ses “problèmes de fond”, ont estimé des experts mandatés par le CSEC du groupe dans un rapport consulté mardi par l’AFP et contesté par l’entreprise.Auteur de ce rapport, le cabinet d’expertise Secafi avait été mandaté par le comité social et économique central (CSEC) d’ArcelorMittal France Nord après l’annonce en avril d’un plan social qui touche sept usines et le siège français du groupe, selon la synthèse du rapport consultée par l’AFP.Les problèmes rendant l’avenir du sidérurgiste en France “incertain” sont “multifactoriels” et “découlent en partie de décisions de gestion” passées, notamment le sous-investissement dans l’outil de production, d’après ce texte, daté du 20 octobre.Le groupe a fait le “choix stratégique assumé de privilégier la distribution” de liquidités “aux actionnaires, au détriment de l’anticipation” et de l’investissement, estime Secafi.Le cabinet d’expertise relève ainsi que la liquidité distribuée par le groupe aux actionnaires entre 2020 et 2024 (13 milliards d’euros) a été à peine inférieure à celle consacrée aux investissements industriels (15,5 milliards d’euros dans le monde).- “Précipitation” -Interrogée par l’AFP, la direction a répondu qu'”ArcelorMittal n’est pas en accord avec les conclusions de ce rapport”. Elle oppose que le groupe a investi 1,7 milliard d’euros en France ces cinq dernières années (2020-2024), dont plus d’un milliard d’euros sur les sites d’ArcelorMittal France Nord, et ceci alors que le marché français de l’acier est “frappé par une crise grave et profonde, avec une demande en baisse et des importations massives en Europe d’acier à bas prix”.Dans ce contexte, ArcelorMittal France Nord a mis en œuvre des mesures d’adaptation et annoncé au printemps des mesures de réorganisation qui entraîneront des suppressions d’emplois, évaluées à 270 emplois à ce jour.En France, “la dégradation des performances industrielles (et par conséquent des performances économiques) provient surtout d’une fragilité de l’amont, résultant de coupes trop importantes dans les budgets de maintenance au cours des dernières années et des investissements notoirement insuffisants au moins jusqu’en 2021”, juge Secafi.Le cabinet dénonce aussi “une forme de précipitation” dans la décision de procéder à des licenciements, “pour lequel la démonstration économique est de ce fait nettement insuffisante au regard” de leur impact.Les suppressions de postes “permettront tout au plus de faire environ 37 millions d’euros d’économies”, tandis que, “avec une durée de vie de hauts-fourneaux limitée et des investissements de décarbonation qui tardent à être confirmés, l’avenir d’ArcelorMittal France reste incertain, PSE ou non”.- La gauche pousse pour nationaliser -Les syndicats d’ArcelorMittal sont censés se prononcer vendredi sur le projet de plan social, mais la CFE-CGC a appelé à repousser cette échéance, “parce qu’il y a encore trop de sujets à travailler”, a indiqué mardi à l’AFP Pascal Deshayes, DSC CFE-CGC pour ArcelorMittal France.”On attend que la direction revienne, mais le planning qui était prévu ne va plus tenir”, a-t-il indiqué.Mardi soir, lors d’un meeting à Dunkerque (Nord) organisé par la CGT, plusieurs personnalités politiques de gauche sont venues soutenir les salariés d’ArcelorMittal et une proposition de loi pour nationaliser l’entreprise.Les salariés d’ArcelorMittal sont invités à venir à Paris pour “mettre la pression” le 27 novembre, jour de l’examen de la proposition de loi à l’Assemblée nationale, a affirmé à l’AFP la députée insoumise Aurélie Trouvé, qui a déposé le texte.”Arcelor a laissé se détériorer l’outil de production” et “veut délocaliser en Inde pour faire plus de profit”, a de son côté accusé la députée du groupe écologiste et social Clémentine Autain, également présente à Dunkerque aux côtés de François Ruffin.La probabilité que cette proposition de loi aboutisse paraît cependant mince. Un texte similaire, porté par des sénateurs communistes, a été rejeté fin octobre au Sénat, dominé par la droite et le centre.Le gouvernement s’oppose aussi à cette option. Nationaliser ArcelorMittal “reviendrait à placer l’entreprise sous perfusion publique sans pour autant régler ce qui mine la filière, la concurrence mondiale faussée, la faiblesse de la demande européenne et le déficit de compétitivité”, selon le ministre délégué à l’Industrie Sébastien Martin.

Aux Etats-Unis, record en vue pour la paralysie budgétaire

Des millions d’Américains privés d’aide alimentaire, des centaines de milliers de fonctionnaires sans salaire et des menaces sur le trafic aérien: la paralysie budgétaire aux Etats-Unis n’est plus qu’à quelques heures mardi d’un record de longévité, avec toujours aucune issue à l’horizon.A minuit dans la nuit de mardi à mercredi, le “shutdown” entrera officiellement dans son 36e jour et dépassera ainsi la précédente marque, établie en 2019 lors du premier mandat du milliardaire républicain. Depuis le 1er octobre, républicains et démocrates ont été incapables de s’entendre pour adopter un nouveau budget.”Je vais être honnête avec vous, je pense qu’aucun d’entre nous ne s’attendait à ce que cela traîne autant en longueur”, a confessé le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson.Coïncidence du calendrier, le record du plus long “shutdown” devrait survenir peu après l’annonce des résultats de plusieurs élections clés. La Virginie et le New Jersey choisissent notamment leurs nouveaux gouverneurs et New York son nouveau maire, tandis que les Californiens doivent eux décider de redessiner ou non leurs cartes électorales pour favoriser les démocrates, en réponse à une campagne similaire menée par la Maison Blanche dans des Etats républicains.Autant de scrutins dont les résultats devraient servir de baromètre pour les neuf premiers mois du second mandat de Donald Trump, et qui pourraient faire bouger les lignes de la paralysie budgétaire.- “Position intenable” -Car les effets du blocage se font de plus en plus sentir pour les Américains.Des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux ont été mis au chômage technique, avec un salaire différé, et des centaines de milliers d’autres sont forcés de continuer à travailler, sans paie non plus jusqu’à la fin de la crise. Alors que la loi impose depuis 2019 au gouvernement de payer les arriérés de salaire de tous les fonctionnaires dont la paie a été gelée par un “shutdown”, la Maison Blanche semble à présent ne vouloir payer que ceux qui ont dû rester en poste, selon des messages consultés par le Washington Post.Les aides sociales sont également fortement perturbées. Donald Trump a juré mardi que puisque le principal programme d’aide alimentaire était à court de fonds, le versement de cette assistance dont bénéficient 42 millions d’Américains serait gelé tant que les “démocrates de la gauche radicale” n’auront pas voté la fin du “shutdown”. La justice fédérale a pourtant ordonné à l’administration de maintenir cette aide et la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a assuré mardi que le gouvernement se conformerait aux décisions judiciaires.”Les bénéficiaires de l’aide SNAP doivent comprendre qu’il faudra du temps pour recevoir cet argent, parce que les démocrates ont mis l’administration dans une position intenable”, a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse.- Espace aérien -Dans les aéroports, l’enlisement se fait aussi sentir avec des pénuries de contrôleurs aériens entraînant retards et annulations de vols.Et si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l’espace aérien américain pourrait être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.”Vous verrez un chaos généralisé”, a-t-il déclaré, mettant la pression sur l’opposition pour lever le blocage.Au Congrès, les positions des deux camps ne bougent pas: les républicains proposent une prolongation du budget actuel, avec les mêmes niveaux de dépenses, et les démocrates réclament une prolongation de subventions pour des programmes d’assurance santé à destination de ménages à bas revenus.En raison des règles en vigueur au Sénat, plusieurs voix démocrates sont nécessaires pour adopter un budget même si les républicains y sont majoritaires.Mais Donald Trump rejette toute négociation avec l’opposition sur la santé sans “réouverture” de l’Etat fédéral comme préalable.Mardi à la mi-journée, le Sénat a rejeté pour la 14e fois la proposition des républicains. Comme depuis le premier vote, seuls trois sénateurs de l’opposition ont voté en faveur.