Dernier adieu des chiites ismaéliens à leur chef spirituel Aga Khan IV

Les représentants de la communauté des ismaéliens nizârites, une branche de l’islam chiite, ont rendu samedi à Lisbonne leur dernier hommage à l’Aga Khan IV, leur 49e imam héréditaire et philanthrope à la fortune colossale.Le prince Karim Al-Hussaini est décédé mardi à l’âge de 88 ans dans la capitale portugaise, où il avait installé en 2015 le siège mondial des chiites ismaéliens.Il avait les nationalités britannique et portugaise, ainsi que la citoyenneté honoraire canadienne, une distinction rarement accordée.Ses funérailles ont été marquées par une cérémonie privée au centre communautaire ismaélien de Lisbonne à laquelle ont assisté plus de 300 invités, parmi lesquels se trouvaient le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa ou l’ancien roi d’Espagne Juan Carlos Ier.Sa dépouille sera ensevelie dimanche lors d’une “cérémonie d’enterrement privée” à Assouan, dans le sud de l’Egypte, avait indiqué la communauté des ismaéliens.Présent samedi à Lisbonne, son fils aîné Rahim Al-Hussaini, âgé de 53 ans, lui succèdera sous le titre d’Aga Khan V à la tête du deuxième groupe musulman chiite le plus important numériquement avec entre 12 et 15 millions de membres répartis à travers le monde, notamment en Asie centrale et du Sud, en Afrique et au Moyen-Orient.Une cérémonie d’hommage au 50e imam des ismaéliens, un rituel privé marquant l’accession de leur nouveau chef spirituel, aura lieu mardi au siège de la communauté, un hôtel particulier situé dans le centre de Lisbonne.Né le 13 décembre 1936 à Genève, Karim Al-Hussaini avait succédé à son grand-père Mahomed Shah en 1957, à moins de 21 ans. Son père, Ali, s’était vu écarter de la succession après son mariage tumultueux avec l’actrice américaine Rita Hayworth.Le prince Karim s’était donné pour mission de développer l’œuvre déjà considérable de son grand-père qui créa hôpitaux, logements, ou coopératives bancaires dans les pays en développement.L’héritier avait investi une vaste partie de l’immense fortune familiale, dont le montant n’est pas connu, dans les pays les plus démunis, alliant philanthropie et sens des affaires.Il avait pour cela fondé le Réseau Aga Khan de développement (AKDN), une gigantesque fondation qui revendique 96.000 employés dans le monde et finance des programmes de développement notamment en Asie et en Afrique.Familier des champs de course, il a perpétué la tradition familiale d’élevage de pur-sangs dans ses huit haras de France et d’Irlande et a contribué à la vaste rénovation du domaine de Chantilly, au nord de Paris.
Sat, 08 Feb 2025 16:12:43 GMT