“On en a besoin maintenant”. C’est l’injonction du patron de l’OMS aux Etats membres qui cherchent à mettre la dernière touche au projet d’accord international visant à mieux se préparer et lutter contre les pandémies au siège de l’Organisation mondiale de la santé.Les discussions des délégués -en conférence hybride- ont avancé plus lentement que prévu, après trois jours de pause. Elles butent essentiellement sur l’article 11 qui concerne le transfert de technologies pour la production de produits de santé liés aux pandémies, en particulier au profit des pays en développement, ont indiqué plusieurs sources à l’AFP.Le sujet avait été au cœur des nombreux griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de Covid-19, quand ils voyaient les pays riches s’accaparer les doses de vaccin et autres tests.Plusieurs pays, où l’industrie pharmaceutique pèse lourd dans l’économie, sont opposés à l’idée d’obligation de transfert et insistent sur son caractère volontaire. Un consensus a émergé autour du principe de transfert de technologies “convenu d’un commun accord”, mais la question était de savoir si cette explication doit apparaître dans plusieurs parties de l’accord.- Virus pire que la guerre -Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, est venu rejoindre les négociateurs et en a profité pour s’adresser à la presse. Pour lui le texte est “équilibré” et apporte “plus d’équité”. Et surtout, il met en garde de ne pas perdre de vue l’essentiel : “Le coût de l’inaction est bien plus élevé” parce que “le virus est le pire ennemi, il pourrait être pire qu’une guerre”.Les négociations se déroulent à huis clos mais les délégués multiplient les pauses et les discussions informelles. Samedi pourtant, après 5 jours dont 24 heures de négociations sans interruption, les choses se présentaient sous de bons auspices.Anne-Claire Amprou, co-présidente de l’organe de négociation et ambassadrice de France pour la santé mondiale, avait annoncé “un accord de principe”, en attendant l’accord définitif des capitales. Et c’est une salle en liesse, où les délégués ont applaudi à tout rompre et se sont embrassés, qui s’est séparée pour une pause de trois jours.Mardi devait servir à “toiletter” une dernière fois le texte, qui cinq ans après l’arrivée du Covid-19, ses millions de morts et une économie mondiale dévastée, doit permettre de mieux préparer le monde, loin d’être équipé pour affronter une autre pandémie, selon l’OMS et les experts. – Etats-Unis absents -Les négociations se déroulent dans un contexte de grave crise du multilatéralisme et du système de santé mondial, provoqué par les coupes drastiques dans l’aide internationale américaine décidée par le président Donald Trump, alors que les Etats-Unis étaient de très loin le principal donateur humanitaire. Ils étaient aussi absents des négociations, le président américain ayant décidé qu’ils quittaient l’organisation. Mais la présence des Etats-Unis se fait sentir dans les couloirs de l’OMS, avec la menace de droits de douanes américains sur la pharmacie.Mais pour les ONG, il est temps de conclure.”Bien que l’accord ait fait l’objet de plusieurs compromis, il comporte de nombreux éléments positifs permettant la mise en place d’un nouveau cadre pour une préparation et une réponse aux pandémies plus équitables et plus justes à l’avenir”, a commenté Médecins sans frontières (MSF).”Si le texte est adopté, ce sera une première dans l’histoire des accords internationaux : à travers ce texte, les pays affirment la nécessité, lorsqu’ils financent la recherche et le développement de nouveaux traitements, diagnostics ou vaccins avec des fonds publics, d’assortir ce financement de conditions permettant de s’assurer que le public puisse en bénéficier”, a déclaré à l’AFP Michelle Childs, directrice à l’Initiative Médicaments contre les maladies négligées (DNDi).S’il est validé, le texte – qui aura valeur de traité – devra encore être adopté lors de l’Assemblée mondiale de la santé, en mai à Genève, par les pays membres de l’OMS.
“On en a besoin maintenant”. C’est l’injonction du patron de l’OMS aux Etats membres qui cherchent à mettre la dernière touche au projet d’accord international visant à mieux se préparer et lutter contre les pandémies au siège de l’Organisation mondiale de la santé.Les discussions des délégués -en conférence hybride- ont avancé plus lentement que prévu, après trois jours de pause. Elles butent essentiellement sur l’article 11 qui concerne le transfert de technologies pour la production de produits de santé liés aux pandémies, en particulier au profit des pays en développement, ont indiqué plusieurs sources à l’AFP.Le sujet avait été au cœur des nombreux griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de Covid-19, quand ils voyaient les pays riches s’accaparer les doses de vaccin et autres tests.Plusieurs pays, où l’industrie pharmaceutique pèse lourd dans l’économie, sont opposés à l’idée d’obligation de transfert et insistent sur son caractère volontaire. Un consensus a émergé autour du principe de transfert de technologies “convenu d’un commun accord”, mais la question était de savoir si cette explication doit apparaître dans plusieurs parties de l’accord.- Virus pire que la guerre -Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, est venu rejoindre les négociateurs et en a profité pour s’adresser à la presse. Pour lui le texte est “équilibré” et apporte “plus d’équité”. Et surtout, il met en garde de ne pas perdre de vue l’essentiel : “Le coût de l’inaction est bien plus élevé” parce que “le virus est le pire ennemi, il pourrait être pire qu’une guerre”.Les négociations se déroulent à huis clos mais les délégués multiplient les pauses et les discussions informelles. Samedi pourtant, après 5 jours dont 24 heures de négociations sans interruption, les choses se présentaient sous de bons auspices.Anne-Claire Amprou, co-présidente de l’organe de négociation et ambassadrice de France pour la santé mondiale, avait annoncé “un accord de principe”, en attendant l’accord définitif des capitales. Et c’est une salle en liesse, où les délégués ont applaudi à tout rompre et se sont embrassés, qui s’est séparée pour une pause de trois jours.Mardi devait servir à “toiletter” une dernière fois le texte, qui cinq ans après l’arrivée du Covid-19, ses millions de morts et une économie mondiale dévastée, doit permettre de mieux préparer le monde, loin d’être équipé pour affronter une autre pandémie, selon l’OMS et les experts. – Etats-Unis absents -Les négociations se déroulent dans un contexte de grave crise du multilatéralisme et du système de santé mondial, provoqué par les coupes drastiques dans l’aide internationale américaine décidée par le président Donald Trump, alors que les Etats-Unis étaient de très loin le principal donateur humanitaire. Ils étaient aussi absents des négociations, le président américain ayant décidé qu’ils quittaient l’organisation. Mais la présence des Etats-Unis se fait sentir dans les couloirs de l’OMS, avec la menace de droits de douanes américains sur la pharmacie.Mais pour les ONG, il est temps de conclure.”Bien que l’accord ait fait l’objet de plusieurs compromis, il comporte de nombreux éléments positifs permettant la mise en place d’un nouveau cadre pour une préparation et une réponse aux pandémies plus équitables et plus justes à l’avenir”, a commenté Médecins sans frontières (MSF).”Si le texte est adopté, ce sera une première dans l’histoire des accords internationaux : à travers ce texte, les pays affirment la nécessité, lorsqu’ils financent la recherche et le développement de nouveaux traitements, diagnostics ou vaccins avec des fonds publics, d’assortir ce financement de conditions permettant de s’assurer que le public puisse en bénéficier”, a déclaré à l’AFP Michelle Childs, directrice à l’Initiative Médicaments contre les maladies négligées (DNDi).S’il est validé, le texte – qui aura valeur de traité – devra encore être adopté lors de l’Assemblée mondiale de la santé, en mai à Genève, par les pays membres de l’OMS.
