Anecdotique par le passé, le choix de l’étranger est devenu un phénomène grandissant chez les Bleues, de plus en plus de joueuses délaissant la France pour rallier des championnats devenus beaucoup plus attractifs, principalement en Angleterre et aux États-Unis.Si l’exil restait rare par le passé, les cas se sont multipliés ces dernières années en équipe de France qui affronte mardi au Mans l’Islande en Ligue des nations (21h10). Longtemps à la pointe en Europe avec des clubs comme Lyon, 8 fois vainqueur de la Ligue des champions, ou le PSG, le championnat de France semble avoir pris un certain retard en terme de professionnalisme par rapport à ses voisins ou aux USA.L’été dernier, c’est l’attaquante de l’Olympique lyonnais Delphine Cascarino, formée à Lyon, qui a traversé l’Atlantique pour s’engager avec la franchise San Diego Wave FC. A la même période, deux joueuses du PSG, Sandy Baltimore et Oriane Jean-François, ont signé à Chelsea.La dernière en date à avoir choisi un départ est la milieu Kenza Dali, qui a signé au mois de janvier aux États-Unis dans le même club que Cascarino, après avoir passé plus de cinq saisons en Angleterre (West Ham, Everton et Aston Villa). Pour le rassemblement de février, sept des 23 joueuses sélectionnées évoluent dans des clubs situés hors de France (Angleterre, Italie, Espagne), sachant que Laurent Bonadei n’a pas convoqué Dali, Cascarino et Dufour, pensionnaires du championnat américain mais dont la présence à l’Euro-2025 ne fait pas de doute.Elles étaient dix (sur 22) lors des Jeux olympiques, huit sur 23 lors de la Coupe du monde en Australie en 2023, deux en 2019, là où les sélections de 2015 et 2011 ne comptaient aucune joueuse qui jouait hors de France. “Aujourd’hui, c’est plus accessible d’aller jouer à l’étranger, les championnats sont de plus en plus attrayants, les joueuses ont moins peur d’y aller”, a raconté à l’AFP Oriane Jean-François, heureuse d’évoluer dans des stades plus remplis qu’en France outre-manche.- “Libération” -Consciente du problème, la FFF a entrepris de professionnaliser la discipline en France en créant une Ligue féminine pour tenter de rattraper la concurrence: la Première Ligue.”Nous essayons que notre Ligue nouvellement créée fasse partie des meilleures et soit aussi performante que celles des États-Unis et du Royaume-Uni. Delphine Cascarino est partie aux USA mais il y a des internationales américaines qui sont venues en France en retour”, expliquait à l’AFP en septembre Jean-Michel Aulas, président de la toute nouvelle Ligue féminine de football professionnel (LFFP).Le vice-président de la FFF prône également des “investissements” et la mise en place “d’outils structurants sur le plan de la performance, en particulier des caméras fixes qui enregistrent tous les entraînements et fournissent des données statistiques”.Pauline Peyraud-Magnin (Juventus Turin) est la première des Bleues actuelles à avoir filé à l’étranger en 2018, d’abord en Angleterre. “J’avais fait le tour des clubs en France et j’avais envie de performer à l’extérieur de la France pour me challenger, me mettre au pied du mur”, a expliqué à l’AFP “PPM”. La stagnation du championnat français, phagocyté par l’OL et le PSG est le motif le plus souvent invoqué pour expliquer ces départs.”En Angleterre, en Espagne, même en Italie, les championnats sont attractifs, le niveau est surtout très homogène. Quand je jouais en Angleterre, tous les matches étaient importants, tous les points et les buts comptaient”, a poursuivi la gardienne. Certaines joueuses évoquent également une “libération” hors des terrains, sur des questions sociétales: “je me suis sentie plus libérée en arrivant à Londres à l’époque, je me suis rendue compte en partant que les gens étaient plus ouverts avec une culture différente”, se rappelle Pauline Peyraud-Magnin, qui a publiquement révélé son homosexualité il y a quelques années.L’attaquante Melvine Malard a ainsi attendu de signer en Angleterre pour s’afficher avec sa compagne: “Je n’aurais pas eu la force ou le courage de le faire si j’étais en France. En Angleterre, tout le monde le fait”, confiait-elle à l’Equipe en décembre.
Anecdotique par le passé, le choix de l’étranger est devenu un phénomène grandissant chez les Bleues, de plus en plus de joueuses délaissant la France pour rallier des championnats devenus beaucoup plus attractifs, principalement en Angleterre et aux États-Unis.Si l’exil restait rare par le passé, les cas se sont multipliés ces dernières années en équipe de France qui affronte mardi au Mans l’Islande en Ligue des nations (21h10). Longtemps à la pointe en Europe avec des clubs comme Lyon, 8 fois vainqueur de la Ligue des champions, ou le PSG, le championnat de France semble avoir pris un certain retard en terme de professionnalisme par rapport à ses voisins ou aux USA.L’été dernier, c’est l’attaquante de l’Olympique lyonnais Delphine Cascarino, formée à Lyon, qui a traversé l’Atlantique pour s’engager avec la franchise San Diego Wave FC. A la même période, deux joueuses du PSG, Sandy Baltimore et Oriane Jean-François, ont signé à Chelsea.La dernière en date à avoir choisi un départ est la milieu Kenza Dali, qui a signé au mois de janvier aux États-Unis dans le même club que Cascarino, après avoir passé plus de cinq saisons en Angleterre (West Ham, Everton et Aston Villa). Pour le rassemblement de février, sept des 23 joueuses sélectionnées évoluent dans des clubs situés hors de France (Angleterre, Italie, Espagne), sachant que Laurent Bonadei n’a pas convoqué Dali, Cascarino et Dufour, pensionnaires du championnat américain mais dont la présence à l’Euro-2025 ne fait pas de doute.Elles étaient dix (sur 22) lors des Jeux olympiques, huit sur 23 lors de la Coupe du monde en Australie en 2023, deux en 2019, là où les sélections de 2015 et 2011 ne comptaient aucune joueuse qui jouait hors de France. “Aujourd’hui, c’est plus accessible d’aller jouer à l’étranger, les championnats sont de plus en plus attrayants, les joueuses ont moins peur d’y aller”, a raconté à l’AFP Oriane Jean-François, heureuse d’évoluer dans des stades plus remplis qu’en France outre-manche.- “Libération” -Consciente du problème, la FFF a entrepris de professionnaliser la discipline en France en créant une Ligue féminine pour tenter de rattraper la concurrence: la Première Ligue.”Nous essayons que notre Ligue nouvellement créée fasse partie des meilleures et soit aussi performante que celles des États-Unis et du Royaume-Uni. Delphine Cascarino est partie aux USA mais il y a des internationales américaines qui sont venues en France en retour”, expliquait à l’AFP en septembre Jean-Michel Aulas, président de la toute nouvelle Ligue féminine de football professionnel (LFFP).Le vice-président de la FFF prône également des “investissements” et la mise en place “d’outils structurants sur le plan de la performance, en particulier des caméras fixes qui enregistrent tous les entraînements et fournissent des données statistiques”.Pauline Peyraud-Magnin (Juventus Turin) est la première des Bleues actuelles à avoir filé à l’étranger en 2018, d’abord en Angleterre. “J’avais fait le tour des clubs en France et j’avais envie de performer à l’extérieur de la France pour me challenger, me mettre au pied du mur”, a expliqué à l’AFP “PPM”. La stagnation du championnat français, phagocyté par l’OL et le PSG est le motif le plus souvent invoqué pour expliquer ces départs.”En Angleterre, en Espagne, même en Italie, les championnats sont attractifs, le niveau est surtout très homogène. Quand je jouais en Angleterre, tous les matches étaient importants, tous les points et les buts comptaient”, a poursuivi la gardienne. Certaines joueuses évoquent également une “libération” hors des terrains, sur des questions sociétales: “je me suis sentie plus libérée en arrivant à Londres à l’époque, je me suis rendue compte en partant que les gens étaient plus ouverts avec une culture différente”, se rappelle Pauline Peyraud-Magnin, qui a publiquement révélé son homosexualité il y a quelques années.L’attaquante Melvine Malard a ainsi attendu de signer en Angleterre pour s’afficher avec sa compagne: “Je n’aurais pas eu la force ou le courage de le faire si j’étais en France. En Angleterre, tout le monde le fait”, confiait-elle à l’Equipe en décembre.
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