Les centres d’aide de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les Etats-Unis et Israël, sont fermés mercredi dans le territoire palestinien, où les routes menant aux sites de distribution sont devenues des “zones de combats”, a averti l’armée israélienne.Après bientôt 20 mois d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, la Défense civile de la bande de Gaza a annoncé la mort d’au moins 48 personnes mercredi dans des bombardements israéliens. Parmi les victimes, 14 sont mortes dans une frappe israélienne à l’aube dans l’ouest de Khan Younès (sud).De son côté, l’armée israélienne a annoncé mercredi la mort au combat d’un de ses soldats dans le nord du territoire palestinien. Après une série d’événements chaotiques meurtriers ces derniers jours à proximité de ses sites, la GHF en a justifié la fermeture d’une journée par “des travaux de rénovation, réorganisation et amélioration de l’efficacité”. – Véto américain à l’ONU -Les Etats-Unis, principal fournisseur d’armes d’Israël, ont une nouvelle fois empêché mercredi le Conseil de sécurité de l’ONU de réclamer un cessez-le-feu et l’accès humanitaire à Gaza en s’opposant à un projet de résolution réclamant “un cessez-le-feu immédiat et permanent”, ainsi que “la levée de toutes les restrictions à l’entrée d’aide humanitaire à Gaza et sa distribution sûre et sans entrave à grande échelle”, y compris par l’ONU, selon le texte.Il s’agit du premier véto de la nouvelle administration Trump au moment où son allié israélien fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien dévasté par les bombardements, où les quelque 2,4 millions d’habitants sont menacés de famine, selon l’ONU.Ce texte, “inacceptable pour ce qu’il dit et inacceptable pour ce qu’il ne dit pas”, “saperait les efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu qui reflète la réalité sur le terrain, et encouragerait le Hamas”, a justifié l’ambassadrice américaine à l’ONU par intérim Dorothy Shea juste avant le vote.- “Faire toute la lumière” -Après la levée très partielle d’un blocus total imposé par Israël pendant plus de deux mois, privant les Gazaouis de toute aide humanitaire, la GHF a commencé la distribution de colis-repas le 27 mai.Mais son déploiement a été marqué par des scènes chaotiques accompagnées de violences meurtrières à proximité de ses centres.L’ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.Mardi, 27 personnes en route vers le centre de GHF de Rafah (sud) ont été tuées quand des soldats israéliens ont ouvert le feu “sur des milliers de civils” rassemblés à plusieurs centaines de mètres, selon la Défense civile.L’armée israélienne, qui accuse le Hamas de tout faire pour empêcher les distributions de GHF, a indiqué que “des soldats avaient procédé à des tirs de semonce (…) en direction de suspects qui s’approchaient d’une manière qui mettait en danger leur sécurité”. Elle a dit avoir ouvert une enquête pour faire “toute la lumière” sur les faits. Londres a appelé mercredi à une “enquête immédiate et indépendante”, faisant écho à une demande du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.Le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, a lui estimé que ces drames étaient “le résultat d’une série de choix délibérés” d’Israël. L’armée israélienne a intensifié à la mi-mai son offensive dans la bande de Gaza, dans le but affiché de libérer les derniers otages du 7-Octobre, prendre le contrôle de tout le petit territoire coincé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée, et anéantir le Hamas qui y a pris le pouvoir en 2007.- Voilier pour Gaza -Pour apporter de l’aide humanitaire, un voilier de la Coalition de la flottille pour la liberté, avec la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et la député française de gauche Rima Hassan à son bord, est parti dimanche d’Italie en direction de Gaza. “La Marine est mobilisée jour et nuit pour protéger l’espace maritime d’Israël et les frontières maritimes”, a averti mardi le général de brigade Effie Defrin, porte-parole de l’armée israélienne.L’organisation militante a “condamné fermement l’intention déclarée d’Israël d’attaquer le Madleen”, le qualifiant de “menace”, dans un communiqué diffusé mercredi. “Le Madleen transporte de l’aide humanitaire et des défenseurs internationaux des droits humains, ce qui constitue un défi direct au blocus illégal d’Israël, qui dure depuis des décennies, et au génocide en cours”, a fait valoir la Coalition.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 57 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes, selon les autorités israéliennes.Plus de 54.607 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Wed, 04 Jun 2025 21:08:59 GMT
