Offrir un “autre chemin” face au “chaos” et à la “division” de Donald Trump: Kamala Harris s’adresse mardi aux Américains, à l’endroit où l’ancien président avait harangué ses partisans le 6 janvier 2021 avant qu’ils n’attaquent le Capitole.”Donald Trump a passé dix ans à essayer de faire en sorte que les Américains soient divisés et aient peur les uns des autres. Voilà qui il est. Amérique, ce soir je m’adresse à toi: ce n’est pas qui nous sommes”, va-t-elle lancer, selon des extraits du discours communiqué à l’avance.Selon la police de Washington, “jusqu’à 52.000 personnes” sont attendues à ce rassemblement.La vice-présidente compte sur cette adresse solennelle pour se relancer, alors que les bulletins de vote s’amassent déjà, une semaine jour pour jour avant l’élection.Plus de 50 millions de personnes ont déjà voté de manière anticipée ou par correspondance. En 2020, quelque 160 millions d’Américains au total avaient voté.Les deux candidats, qui ne pourraient être plus différents, font jeu égal dans les sondages, en particulier dans les sept Etats décisifs que la candidate démocrate de 60 ans et son rival sillonnent sans relâche.- Porto Rico -C’est dans l’un d’eux que se rend aussi mardi l’ancien président: la Pennsylvanie. Le candidat républicain a prévu un rassemblement à Allentown, où il pourrait recevoir un accueil mouvementé.Cette ville accueille une importante communauté portoricaine, dont de nombreux membres se disent indignés depuis qu’un humoriste a comparé Porto Rico à une “île flottante d’ordures” ce week-end, lors d’un meeting de Donald Trump à New York.Sa rivale compte sur le tollé autour de Porto Rico pour grappiller quelques voix précieuses, dans un scrutin au suffrage indirect qui pourrait se jouer d’un cheveu dans l’un des “swing states”: Pennsylvanie, Michigan, Wisconsin, Géorgie, Caroline du Nord, Arizona et Nevada.Les résidents de Porto Rico, un territoire américain, ne votent pas à la présidentielle. Mais la diaspora vivant aux États-Unis compte près de six millions de personnes pouvant se rendre aux urnes.A 78 ans, Donald Trump brigue pour la troisième fois la Maison Blanche.En Pennsylvanie, le milliardaire a repris mardi ses violentes critiques sur l’immigration, répétant que les Etats-Unis étaient devenus une “poubelle” à cause d’un afflux de migrants.Et a lancé: “Personne ne peut vouloir de ça. Comment gagner une élection avec ça? Vous ne pouvez gagner qu’en trichant, avec cette situation.”Les craintes d’une répétition du chaos d’il y a quatre ans pèsent lourdement sur l’élection, avec un candidat républicain qui ne cesse de marteler que la victoire lui est promise.- Jennifer Lopez -La vice-présidente, qui s’est appuyée lourdement sur les célébrités dans sa campagne, a le soutien de l’une des plus grandes voix de l’archipel des Caraïbes: la chanteuse Jennifer Lopez.”J. Lo”, née à New York de parents portoricains, prendra la parole jeudi pendant un rassemblement dans le Nevada, à Las Vegas.Dès mardi soir, Kamala Harris, ancienne procureure de Californie, a choisi de prononcer son “réquisitoire final” dans un lieu emblématique de la capitale fédérale, avant de s’en remettre au “jury” qu’est le peuple américain.Kamala Harris s’exprimera ainsi à quelques encablures de la Maison Blanche, à l’endroit où le candidat républicain, refusant de reconnaître sa défaite face à Joe Biden, avait appelé ses partisans à se “battre comme des diables” le 6 janvier 2021 . Ces derniers avaient envahi quelques heures après le siège du Congrès, où les parlementaires américains étaient réunis pour certifier l’élection.Dans un total renversement de perspective, des milliers de personnes convergeaient aussi en fin d’après-midi vers la vaste esplanade au coeur de Washington.Barbara Moore, une sexagénaire rencontrée par l’AFP, veut “s’inscrire dans un mouvement qui va envoyer une femme à la Maison Blanche”, au terme d’une campagne dans laquelle le droit à l’avortement est un thème central.Kamala Harris compte sur cette thématique pour rallier des conservatrices modérées. Elle a reçu le soutien remarqué de Barbara Bush, fille de l’ancien président républicain George W. Bush, selon le magazine People.Le 5 novembre, les Américains ne choisiront pas seulement leur président ou leur présidente, mais aussi des députés et des sénateurs.La physionomie du Congrès, aujourd’hui divisé entre une Chambre des représentants républicaine et un Sénat démocrate, pourrait s’en trouver bouleversée, et avec elle la marge de manoeuvre de qui s’installera à la Maison Blanche.
Tue, 29 Oct 2024 21:37:56 GMT