Les scientifiques français ont affiché vendredi leur solidarité envers leurs collègues américains, cibles selon eux d’un “sabotage” par l’administration Trump, mettant en garde contre le danger d’un mouvement similaire en France. Licenciements massifs, coupes budgétaires, programmes gelés, interdiction de communiquer avec des journalistes, de se déplacer dans des congrès scientifiques, de publier des travaux sur les minorités ou le changement climatique…: les chercheurs américains font face à “un obscurantisme technophile qui a pris le pouvoir de manière violente, brutale, comme un coup d’Etat”, a déclaré l’historien Patrick Boucheron, lors d’une conférence de presse à Paris.”La science est devenue une cible”, a estimé la chercheuse en sciences du climat Valérie Masson-Delmotte dans le cadre de cette journée de mobilisation nationale, dénonçant des “attaques inédites sur la liberté académique” et un “sabotage au détriment de la société américaine (…) et du progrès scientifique dans le monde”.De nombreuses administrations américaines ont déjà fait les frais de réductions d’effectifs draconiennes décidées par la Commission pour l’efficacité gouvernementale (Doge), dirigée par le milliardaire Elon Musk. C’est le cas par exemple de l’agence américaine chargée des prévisions météo, de l’analyse du climat et de la conservation des océans (NOAA) ou des Centres de prévention et de lutte contre les maladies, qui assurent notamment la surveillance des épidémies.La décision de l’administration Trump de se retirer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou celle de ne pas participer aux dernières réunions des experts du climat du Giec ont déjà un impact sur la coopération internationale, ont expliqué ces scientifiques. Sur les cinq dernières années, 23% des publications scientifiques dans le monde comportant les mots “changement climatique” “ont été signées par des scientifiques basés aux Etats-Unis”, a rappelé Mme Masson-Delmotte. Décrivant une situation de “chaos”, l’informaticienne Claire Mathieu a expliqué que ses collègues américains avaient “peur de s’exprimer en public sur ce qui leur arrive par peur de représailles”.”Nous avons reçu de premières candidatures américaines” au programme PAUSE d’accueil dans des institutions françaises de scientifiques en exil, a souligné M. Boucheron.Les scientifiques ont souligné l’importance d’une solidarité internationale, et notamment européenne, “autour de ces enjeux parce que la science et la recherche de la vérité sont déterminantes pour notre espèce”, selon l’épidémiologiste Dominique Costagliola.Même s’il n’y a pas “d’attaque délibérée” comparable en France, “on n’est pas si loin que ça puisse se passer ici aussi”, a-t-elle jugé, citant la diminution des crédits de recherche, les “attaques contre le +wokisme+ dans les universités” ou celles contre l’Office de la biodiversité (OFB) et l’Institut national de recherche agronomique (INRAE). La journée de mobilisation à Paris et dans les villes universitaires françaises a été organisée en soutien au mouvement “Stand up for science” lancé par de jeunes scientifiques américains et qui appelle à des manifestations le même jour aux Etats-Unis.Des institutions comme France Universités, le CNRS, l’INRAE ou encore Sciences-Po Paris ont apporté leur soutien au mouvement.
Les scientifiques français ont affiché vendredi leur solidarité envers leurs collègues américains, cibles selon eux d’un “sabotage” par l’administration Trump, mettant en garde contre le danger d’un mouvement similaire en France. Licenciements massifs, coupes budgétaires, programmes gelés, interdiction de communiquer avec des journalistes, de se déplacer dans des congrès scientifiques, de publier des travaux sur les minorités ou le changement climatique…: les chercheurs américains font face à “un obscurantisme technophile qui a pris le pouvoir de manière violente, brutale, comme un coup d’Etat”, a déclaré l’historien Patrick Boucheron, lors d’une conférence de presse à Paris.”La science est devenue une cible”, a estimé la chercheuse en sciences du climat Valérie Masson-Delmotte dans le cadre de cette journée de mobilisation nationale, dénonçant des “attaques inédites sur la liberté académique” et un “sabotage au détriment de la société américaine (…) et du progrès scientifique dans le monde”.De nombreuses administrations américaines ont déjà fait les frais de réductions d’effectifs draconiennes décidées par la Commission pour l’efficacité gouvernementale (Doge), dirigée par le milliardaire Elon Musk. C’est le cas par exemple de l’agence américaine chargée des prévisions météo, de l’analyse du climat et de la conservation des océans (NOAA) ou des Centres de prévention et de lutte contre les maladies, qui assurent notamment la surveillance des épidémies.La décision de l’administration Trump de se retirer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou celle de ne pas participer aux dernières réunions des experts du climat du Giec ont déjà un impact sur la coopération internationale, ont expliqué ces scientifiques. Sur les cinq dernières années, 23% des publications scientifiques dans le monde comportant les mots “changement climatique” “ont été signées par des scientifiques basés aux Etats-Unis”, a rappelé Mme Masson-Delmotte. Décrivant une situation de “chaos”, l’informaticienne Claire Mathieu a expliqué que ses collègues américains avaient “peur de s’exprimer en public sur ce qui leur arrive par peur de représailles”.”Nous avons reçu de premières candidatures américaines” au programme PAUSE d’accueil dans des institutions françaises de scientifiques en exil, a souligné M. Boucheron.Les scientifiques ont souligné l’importance d’une solidarité internationale, et notamment européenne, “autour de ces enjeux parce que la science et la recherche de la vérité sont déterminantes pour notre espèce”, selon l’épidémiologiste Dominique Costagliola.Même s’il n’y a pas “d’attaque délibérée” comparable en France, “on n’est pas si loin que ça puisse se passer ici aussi”, a-t-elle jugé, citant la diminution des crédits de recherche, les “attaques contre le +wokisme+ dans les universités” ou celles contre l’Office de la biodiversité (OFB) et l’Institut national de recherche agronomique (INRAE). La journée de mobilisation à Paris et dans les villes universitaires françaises a été organisée en soutien au mouvement “Stand up for science” lancé par de jeunes scientifiques américains et qui appelle à des manifestations le même jour aux Etats-Unis.Des institutions comme France Universités, le CNRS, l’INRAE ou encore Sciences-Po Paris ont apporté leur soutien au mouvement.
