L’Autriche se dote d’un nouveau gouvernement, sans l’extrême droite

L’Autriche reste finalement dans le giron pro-européen, après quasiment cinq mois de discussions soufflant le chaud et le froid et une occasion historique manquée par l’extrême droite de décrocher pour la première fois la chancellerie.Le parti conservateur autrichien ÖVP a annoncé jeudi avoir trouvé un accord avec les sociaux-démocrates et les libéraux pour gouverner, après l’échec des négociations menées par le parti nationaliste FPÖ, arrivé en tête des élections de septembre.”Nous venons de vivre les négociations gouvernementales les plus difficiles de l’histoire de notre pays”, a déclaré son chef Christan Stocker. “Il est d’autant plus réjouissant” que nous puissions “présenter aujourd’hui un programme de travail”.Cette personnalité âgée de 64 ans va occuper la chancellerie alors qu’il était inconnu des Autrichiens jusqu’en 2022, quand il a été propulsé secrétaire général de sa formation politique.Mais le plus important pour le social-démocrate Andreas Babler, c’est que “cette cohésion des forces constructives empêche le FPÖ d’accéder aux institutions les plus importantes de notre pays” et que “ce gouvernement garantisse l’État de droit et la démocratie”.- Pêche à la mouche -Avocat de formation, amateur de pêche à la mouche, Christian Stocker était élu local depuis les années 2000, avant de devenir député en 2019 et d’être choisi en urgence après le départ du précédent chef de gouvernement Karl Nehammer pour diriger la droite.”Nous vivons une époque de bouleversements” géopolitiques qui auront “des répercussions”, a-t-il affirmé.Sa coalition tripartite, la première depuis 1949, va continuer à soutenir l’Ukraine et l’Autriche va rester “prévisible sans provoquer de vagues majeures”, selon le politologue Thomas Hofer.”Mais ces partis sont confrontés à d’énormes problèmes, notamment en ce qui concerne leur cote de popularité”, a-t-il ajouté en référence aux sondages plaçant toujours l’extrême droite largement en tête.Le leader du FPÖ, Herbert Kickl, qui a appelé à plusieurs reprises à de nouvelles élections rapides, a raillé sur Facebook jeudi “le gouvernement le plus cher de tous les temps” présentant “le pire programme de tous les temps”.Les trois formations ont insisté sur les points concernant l’immigration et l’intégration, M. Stocker promettant une “interdiction du voile conforme à la Constitution afin de protéger les mineures en détresse”.”Le regroupement familial sera temporairement suspendu avec effet immédiat”, a-t-il aussi dit. Et reprenant une promesse du FPÖ, il se réserve le droit d’imposer “un arrêt de l’asile dans le cadre juridique de la clause d’urgence” européenne si les demandes augmentent.Une attaque au couteau, menée mi-février par un demandeur d’asile syrien, a coûté la vie à un adolescent à Villach, dans le sud du pays, et a fait débat durant les négociations.Point sensible dans un pays secoué ces dernières années par des scandales de corruption, les libéraux ont aussi dévoilé la création d’un “parquet fédéral”, l’Autriche étant l’un des dernier pays de l’Union européenne (UE) à ne pas en avoir.- Feuilleton inédit -Le président écologiste Alexander Van der Bellen a écrit sur X qu’il allait désormais “examiner le programme avec attention”.Le nouveau gouvernement de ce pays neutre devrait être investi la semaine prochaine, après la validation de sa feuille de route par les différentes formations.L’annonce de sa formation vient clore un feuilleton inédit dans le pays alpin d’ordinaire stable. L’Autriche, où l’ÖVP est au pouvoir depuis 1987, n’avait jamais connu des négociations aussi longues depuis l’après-guerre.Lors des législatives fin septembre, le FPÖ était arrivé pour la première fois en tête avec près de 29% des suffrages.Mais les conservateurs de l’ÖVP ont d’abord tenté de former une coalition contre lui avec la gauche et les libéraux jusqu’à début janvier. Sans réussir à trouver un compromis.Ils avaient alors tendu la main à M.Kickl, or les tensions ont rapidement affleuré et les négociations ont aussi échoué, notamment parce que l’extrême droite voulait donner un virage eurosceptique au pays.Des dizaines de milliers de manifestants s’étaient rassemblés ces dernières semaines à Vienne pour défendre les droits fondamentaux, menacés selon eux par le FPÖ.
L’Autriche reste finalement dans le giron pro-européen, après quasiment cinq mois de discussions soufflant le chaud et le froid et une occasion historique manquée par l’extrême droite de décrocher pour la première fois la chancellerie.Le parti conservateur autrichien ÖVP a annoncé jeudi avoir trouvé un accord avec les sociaux-démocrates et les libéraux pour gouverner, après l’échec des négociations menées par le parti nationaliste FPÖ, arrivé en tête des élections de septembre.”Nous venons de vivre les négociations gouvernementales les plus difficiles de l’histoire de notre pays”, a déclaré son chef Christan Stocker. “Il est d’autant plus réjouissant” que nous puissions “présenter aujourd’hui un programme de travail”.Cette personnalité âgée de 64 ans va occuper la chancellerie alors qu’il était inconnu des Autrichiens jusqu’en 2022, quand il a été propulsé secrétaire général de sa formation politique.Mais le plus important pour le social-démocrate Andreas Babler, c’est que “cette cohésion des forces constructives empêche le FPÖ d’accéder aux institutions les plus importantes de notre pays” et que “ce gouvernement garantisse l’État de droit et la démocratie”.- Pêche à la mouche -Avocat de formation, amateur de pêche à la mouche, Christian Stocker était élu local depuis les années 2000, avant de devenir député en 2019 et d’être choisi en urgence après le départ du précédent chef de gouvernement Karl Nehammer pour diriger la droite.”Nous vivons une époque de bouleversements” géopolitiques qui auront “des répercussions”, a-t-il affirmé.Sa coalition tripartite, la première depuis 1949, va continuer à soutenir l’Ukraine et l’Autriche va rester “prévisible sans provoquer de vagues majeures”, selon le politologue Thomas Hofer.”Mais ces partis sont confrontés à d’énormes problèmes, notamment en ce qui concerne leur cote de popularité”, a-t-il ajouté en référence aux sondages plaçant toujours l’extrême droite largement en tête.Le leader du FPÖ, Herbert Kickl, qui a appelé à plusieurs reprises à de nouvelles élections rapides, a raillé sur Facebook jeudi “le gouvernement le plus cher de tous les temps” présentant “le pire programme de tous les temps”.Les trois formations ont insisté sur les points concernant l’immigration et l’intégration, M. Stocker promettant une “interdiction du voile conforme à la Constitution afin de protéger les mineures en détresse”.”Le regroupement familial sera temporairement suspendu avec effet immédiat”, a-t-il aussi dit. Et reprenant une promesse du FPÖ, il se réserve le droit d’imposer “un arrêt de l’asile dans le cadre juridique de la clause d’urgence” européenne si les demandes augmentent.Une attaque au couteau, menée mi-février par un demandeur d’asile syrien, a coûté la vie à un adolescent à Villach, dans le sud du pays, et a fait débat durant les négociations.Point sensible dans un pays secoué ces dernières années par des scandales de corruption, les libéraux ont aussi dévoilé la création d’un “parquet fédéral”, l’Autriche étant l’un des dernier pays de l’Union européenne (UE) à ne pas en avoir.- Feuilleton inédit -Le président écologiste Alexander Van der Bellen a écrit sur X qu’il allait désormais “examiner le programme avec attention”.Le nouveau gouvernement de ce pays neutre devrait être investi la semaine prochaine, après la validation de sa feuille de route par les différentes formations.L’annonce de sa formation vient clore un feuilleton inédit dans le pays alpin d’ordinaire stable. L’Autriche, où l’ÖVP est au pouvoir depuis 1987, n’avait jamais connu des négociations aussi longues depuis l’après-guerre.Lors des législatives fin septembre, le FPÖ était arrivé pour la première fois en tête avec près de 29% des suffrages.Mais les conservateurs de l’ÖVP ont d’abord tenté de former une coalition contre lui avec la gauche et les libéraux jusqu’à début janvier. Sans réussir à trouver un compromis.Ils avaient alors tendu la main à M.Kickl, or les tensions ont rapidement affleuré et les négociations ont aussi échoué, notamment parce que l’extrême droite voulait donner un virage eurosceptique au pays.Des dizaines de milliers de manifestants s’étaient rassemblés ces dernières semaines à Vienne pour défendre les droits fondamentaux, menacés selon eux par le FPÖ.