Le Dalaï Lama, 89 ans, a dirigé dimanche des prières en Inde en mémoire de son frère aîné, ancien dirigeant du peuple tibétain en exil, décédé samedi en Inde à l’âge de 97 ans.Gyalo Thondup est né en 1928, plus de trois décennies avant la révolte de 1959 à Lhassa contre les forces chinoises, dont l’écrasement a contraint le Dalaï Lama à franchir les cols de l’Himalaya pour se réfugier en Inde.Gyalo Thondup a ensuite dirigé le gouvernement tibétain en exil en tant que président du “Kashag” (cabinet) au début des années 1990 et a été l’émissaire personnel du Dalaï Lama.Il “a fait de son mieux, il était très dévoué et courageux”, lui a rendu hommage son frère lors de prières au monastère de Tashi Lhunpo, dans le sud de l’Inde.Le dignitaire tibétain a prié pour que se réalise le souhait du défunt “de pouvoir travailler étroitement avec le Dalaï Lama pour la cause tibétaine dans toutes ses vies futures”.La Chine affirme que le Tibet fait partie intégrante du pays, et de nombreux Tibétains en exil redoutent que Pékin ne désigne un successeur rival au Dalaï Lama, renforçant ainsi son contrôle sur le territoire.Au fil des siècles, le Tibet a alterné entre indépendance et contrôle par la Chine, qui affirme l’avoir “libéré pacifiquement” et y avoir apporté infrastructures et éducation.Thondup était la “personne de référence pour aborder la question tibétaine au niveau international” après le soulèvement de Lhassa, a souligné l’ONG Campagne internationale pour le Tibet. Il a également joué un rôle clé parmi ceux qui ont conduit la CIA à constituer une force de 2.000 hommes chargés de lancer des attaques de guérilla contre les forces chinoises.Dans les années 1960, ces rebelles se sont faufilés au Tibet depuis le royaume montagneux du Mustang, au Népal, pour tendre des embuscades et faire exploser des camions de l’armée chinoise.Mais lorsque la CIA a cessé de les financer et que le Dalaï Lama, en 1974, les a exhortés à déposer les armes, les combattants et Thondup ont suivi son appel en faveur d’une solution pacifique.En 2008, malgré le peu de signes d’un changement de politique de la part de Pékin, il avait dit son espoir d’un règlement pacifique de la question tibétaine, et d’une “approche plus raisonnable” de la part de la Chine. “La Chine change, le monde change. Je suis assez optimiste”, avait-il dit.
Sun, 09 Feb 2025 12:02:43 GMT
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