Le dernier membre retrouvé du “gang de Roubaix” jugé à partir de vendredi

Le procès de Seddik Benbahlouli, dernier membre retrouvé du “gang de Roubaix” après 27 ans de cavale, s’ouvre vendredi devant la cour d’assises du Nord pour sa participation présumée à ce groupe criminel des années 1990 mêlant grand banditisme et islamisme radical.L’audience doit débuter à 9H00 à Douai. La cour devra d’abord décider si l’accusé, qui a manifesté son refus de comparaître, sera contraint à assister à son procès. La journée sera ensuite notamment consacrée à l’enquête de personnalité.Arrêté en 2023 aux États-Unis, où il vivait sous une fausse identité, Seddik Benbahlouli avait été interpellé pour infraction à la législation sur les étrangers puis extradé vers la France.Il sera jugé jusqu’au 27 octobre pour tentative de meurtre sur deux policiers en 1996, recel de véhicule volé et participation à une association de malfaiteurs.Âgé de 55 ans et originaire de Roubaix, l’accusé avait été condamné pour ces faits à 20 ans de prison en 2001, par contumace. N’ayant pas acquiescé à ce jugement, il est rejugé comme si cette condamnation n’avait jamais existé.Le “gang de Roubaix”, qualifié d'”islamo-braqueurs” par l’ancien patron de la brigade criminelle de Lille, Romuald Muller, s’était formé au milieu des années 1990 autour d’un noyau d’hommes fréquentant la mosquée Dawa de la ville. La plupart de ses membres s’étaient rendus en Bosnie en 1994-1995, aux côtés d’islamistes venus combattre au sein de “brigades de moudjahidines”.En 1995 naissait l’idée de monter un groupe en France et d’organiser des braquages pour financer la cause islamiste armée.Entre janvier et mars 1996, le groupe a mené une série de braquages et attaques à l’arme de guerre dans le nord de la France, provoquant la mort d’un civil à Roubaix lors d’une course-poursuite avec la police, et faisant plusieurs blessés.Le gang, parfois affublé de masques de carnaval, a notamment braqué plusieurs magasins Aldi dans la métropole lilloise, un Lidl à Auchy-les-Mines, et un fourgon de la Brink’s à Leers (Nord), attaqué au lance-roquettes et à la grenade.Le 28 mars, un attentat à la voiture piégée devant le commissariat de Lille échouait de peu, à quelques jours d’une réunion du G7 dans la ville.Le groupe est démantelé le lendemain, lors d’un assaut du Raid contre une planque à Roubaix. Quatre membres meurent sur place tandis que le chef présumé, Christophe Caze, est abattu dans sa fuite en Belgique.- Volatilisé -Les cinq survivants ont été condamnés, en première instance ou en appel entre 2001 et 2007, à des peines de 15 à 25 ans de réclusion criminelle.Benbahlouli est, lui, soupçonné d’avoir ouvert le feu sur des policiers alors qu’il venait récupérer une Audi 90 volée, le 27 janvier 1996 à Croix, entre Lille et Roubaix. L’un des deux policiers avait été blessé par balle.Après l’effondrement du gang, Benbahlouli a disparu dans la nature. Selon les enquêteurs, il aurait transité par le Yémen, séjourné au Burkina Faso et au Togo, avant de rejoindre la Belgique, sous une fausse identité. Sa trace s’est perdue en 1998 et un mandat d’arrêt international avait été émis à son encontre l’année suivante.Son ADN, reconstitué à partir de celui de ses frères et de vêtements retrouvés en Belgique, a permis d’établir un lien avec des traces de sang retrouvées sur les lieux de la fusillade de Croix. L’un des temps forts du procès devrait être la journée d’audience de mercredi, où les quatre autres survivants du “gang de Roubaix” doivent témoigner.Parmi eux, Lionel Dumont, l’ex-numéro 2 du groupe, doit être interrogé en visioconférence depuis la Grèce: il est en effet incarcéré depuis mai en Crète, où il était venu passer des vacances, la Bosnie réclamant son extradition pour le meurtre d’un policier dans les années 1990.
Le procès de Seddik Benbahlouli, dernier membre retrouvé du “gang de Roubaix” après 27 ans de cavale, s’ouvre vendredi devant la cour d’assises du Nord pour sa participation présumée à ce groupe criminel des années 1990 mêlant grand banditisme et islamisme radical.L’audience doit débuter à 9H00 à Douai. La cour devra d’abord décider si l’accusé, qui a manifesté son refus de comparaître, sera contraint à assister à son procès. La journée sera ensuite notamment consacrée à l’enquête de personnalité.Arrêté en 2023 aux États-Unis, où il vivait sous une fausse identité, Seddik Benbahlouli avait été interpellé pour infraction à la législation sur les étrangers puis extradé vers la France.Il sera jugé jusqu’au 27 octobre pour tentative de meurtre sur deux policiers en 1996, recel de véhicule volé et participation à une association de malfaiteurs.Âgé de 55 ans et originaire de Roubaix, l’accusé avait été condamné pour ces faits à 20 ans de prison en 2001, par contumace. N’ayant pas acquiescé à ce jugement, il est rejugé comme si cette condamnation n’avait jamais existé.Le “gang de Roubaix”, qualifié d'”islamo-braqueurs” par l’ancien patron de la brigade criminelle de Lille, Romuald Muller, s’était formé au milieu des années 1990 autour d’un noyau d’hommes fréquentant la mosquée Dawa de la ville. La plupart de ses membres s’étaient rendus en Bosnie en 1994-1995, aux côtés d’islamistes venus combattre au sein de “brigades de moudjahidines”.En 1995 naissait l’idée de monter un groupe en France et d’organiser des braquages pour financer la cause islamiste armée.Entre janvier et mars 1996, le groupe a mené une série de braquages et attaques à l’arme de guerre dans le nord de la France, provoquant la mort d’un civil à Roubaix lors d’une course-poursuite avec la police, et faisant plusieurs blessés.Le gang, parfois affublé de masques de carnaval, a notamment braqué plusieurs magasins Aldi dans la métropole lilloise, un Lidl à Auchy-les-Mines, et un fourgon de la Brink’s à Leers (Nord), attaqué au lance-roquettes et à la grenade.Le 28 mars, un attentat à la voiture piégée devant le commissariat de Lille échouait de peu, à quelques jours d’une réunion du G7 dans la ville.Le groupe est démantelé le lendemain, lors d’un assaut du Raid contre une planque à Roubaix. Quatre membres meurent sur place tandis que le chef présumé, Christophe Caze, est abattu dans sa fuite en Belgique.- Volatilisé -Les cinq survivants ont été condamnés, en première instance ou en appel entre 2001 et 2007, à des peines de 15 à 25 ans de réclusion criminelle.Benbahlouli est, lui, soupçonné d’avoir ouvert le feu sur des policiers alors qu’il venait récupérer une Audi 90 volée, le 27 janvier 1996 à Croix, entre Lille et Roubaix. L’un des deux policiers avait été blessé par balle.Après l’effondrement du gang, Benbahlouli a disparu dans la nature. Selon les enquêteurs, il aurait transité par le Yémen, séjourné au Burkina Faso et au Togo, avant de rejoindre la Belgique, sous une fausse identité. Sa trace s’est perdue en 1998 et un mandat d’arrêt international avait été émis à son encontre l’année suivante.Son ADN, reconstitué à partir de celui de ses frères et de vêtements retrouvés en Belgique, a permis d’établir un lien avec des traces de sang retrouvées sur les lieux de la fusillade de Croix. L’un des temps forts du procès devrait être la journée d’audience de mercredi, où les quatre autres survivants du “gang de Roubaix” doivent témoigner.Parmi eux, Lionel Dumont, l’ex-numéro 2 du groupe, doit être interrogé en visioconférence depuis la Grèce: il est en effet incarcéré depuis mai en Crète, où il était venu passer des vacances, la Bosnie réclamant son extradition pour le meurtre d’un policier dans les années 1990.