Le dirigeant syrien appelle à la paix civile après des tueries

Le président par intérim de la Syrie, Ahmad al-Chareh, a appelé dimanche à l’unité nationale et à la paix après des tueries de civils dans des violences sans précédent depuis la chute de Bachar al-Assad, qui suscitent inquiétudes et condamnations internationales. Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio a condamné les “terroristes islamistes radicaux” pour ces “massacres”, et appelé les autorités syriennes à en poursuivre les auteurs, après un appel de l’ONU à la fin immédiate des “tueries de civils”. Les violences, dans l’ouest du pays, ont été déclenchées par une attaque sanglante jeudi de partisans du président déchu contre les forces de sécurité à Jablé, près de la ville de Lattaquié, berceau de la minorité alaouite, branche de l’islam dont est issu le clan Assad.Les autorités ont ensuite envoyé des renforts dans les provinces voisines de Lattaquié et Tartous, pour soutenir des opérations des forces de sécurité contre les pro-Assad.D’après l’Observatoire des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, “745 civils alaouites ont été tués dans les régions de la côte et les montagnes de Lattaquié par les forces de sécurité et des groupes alliés” depuis jeudi. Au moins 273 membres des forces de sécurité et des combattants pro-Assad ont aussi péri, a précisé l’OSDH. Les autorités n’ont pas fourni de bilan.”Nous devons préserver l’unité nationale, la paix civile autant que possible, et, si Dieu le veut, nous serons capables de vivre ensemble dans ce pays”, a déclaré M. Chareh lors d’un discours dans une mosquée de Damas.Il a annoncé la formation d’une “commission d’enquête indépendante” sur cette flambée de violence dans un pays multiethnique et multiconfessionnel, morcelé par plus de 13 ans de guerre civile. Elle sera notamment chargée d’enquêter sur “les exactions contre les civils” pour “traduire en justice” les responsables.Dans la capitale, les forces de sécurité sont intervenues pour disperser un sit-in de protestation contre les tueries, après l’irruption d’une contre-manifestation réclamant un “État sunnite”, émaillée de slogans hostiles aux alaouites.M. Chareh, alors à la tête du groupe islamiste sunnite radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) – classé comme terroriste par plusieurs pays dont les Etats-Unis – a dirigé la coalition rebelle qui a renversé le 8 décembre M. Assad. Ce dernier a fui à Moscou.- Traquer les partisans d’Assad -Dimanche, le ministère de l’Intérieur a annoncé l’envoi de “renforts supplémentaires” pour “rétablir le calme” à Qadmous, dans la province de Tartous où les forces de sécurité “traquent les derniers fidèles à l’ancien régime”.L’agence de presse officielle Sana, a rapporté de “violents affrontements” à Taanita, un village de montagne du même secteur, où ont fui “de nombreux criminels de guerre affiliés au régime renversé et des fidèles à Assad qui les protègent”.Un convoi de 12 véhicules militaires est entré dans le village de Bisnada, dans la province de Lattaquié, où les forces de sécurité fouillent des habitations, selon un photographe de l’AFP.”Plus de cinquante personnes, des membres de ma famille et des amis, ont été tués”, a affirmé à l’AFP un habitant alaouite de Jablé sous couvert de l’anonymat. Les forces de sécurité et des miliciens alliés “ont ramassé les corps avec des bulldozers et les ont enterrés dans des fosses communes. Ils en ont même jeté à la mer”.Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, a évoqué des informations “extrêmement inquiétantes” faisant état de familles entières tuées.L’OSDH et des militants ont publié vendredi des vidéos montrant des dizaines de corps en vêtements civils empilés dans la cour d’une maison, des femmes pleurant à proximité. Une autre séquence montre des hommes en tenue militaire forçant trois personnes à ramper, avant de leur tirer dessus à bout portant. L’AFP n’a pas pu vérifier ces images.Le même jour, une source sécuritaire citée par Sana a fait état d'”exactions isolées”, les imputant à des “foules” réagissant à “l’assassinat de membres des forces de sécurité par des fidèles de l’ex-régime”.- “Civils innocents et désarmés” – Depuis son arrivée au pouvoir, M. Chareh, s’efforce d’obtenir le soutien de la communauté internationale, et de rassurer les minorités. Il a appelé ses forces à faire preuve de retenue et à éviter toute dérive confessionnelle.Lors d’un sermon dimanche, le patriarche orthodoxe d’Antioche, Jean X, l’a appelé à “mettre fin aux massacres” dans l’ouest du pays, relevant qu’aux côtés des alaouites, “de nombreux chrétiens innocents” en avaient aussi été victimes. “Ceux qui ont été tués n’étaient pas tous des hommes fidèles au régime, la majorité étaient des civils innocents et désarmés dont des femmes et des enfants”, a affirmé Jean X.L’Allemagne a dit être “choquée” et demandé “instamment à toutes les parties de mettre fin aux violences”.Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a lui exhorté l’Europe à “cesser d’accorder une légitimité” au pouvoir de transition syrien “au passé terroriste bien connu”. Selon Aron Lund, du centre de réflexion Century International, la flambée de violence témoigne de la “fragilité du gouvernement”, dont une grande partie de l’autorité “repose sur des jihadistes radicaux qui considèrent les alaouites comme des ennemis de Dieu”.
Le président par intérim de la Syrie, Ahmad al-Chareh, a appelé dimanche à l’unité nationale et à la paix après des tueries de civils dans des violences sans précédent depuis la chute de Bachar al-Assad, qui suscitent inquiétudes et condamnations internationales. Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio a condamné les “terroristes islamistes radicaux” pour ces “massacres”, et appelé les autorités syriennes à en poursuivre les auteurs, après un appel de l’ONU à la fin immédiate des “tueries de civils”. Les violences, dans l’ouest du pays, ont été déclenchées par une attaque sanglante jeudi de partisans du président déchu contre les forces de sécurité à Jablé, près de la ville de Lattaquié, berceau de la minorité alaouite, branche de l’islam dont est issu le clan Assad.Les autorités ont ensuite envoyé des renforts dans les provinces voisines de Lattaquié et Tartous, pour soutenir des opérations des forces de sécurité contre les pro-Assad.D’après l’Observatoire des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, “745 civils alaouites ont été tués dans les régions de la côte et les montagnes de Lattaquié par les forces de sécurité et des groupes alliés” depuis jeudi. Au moins 273 membres des forces de sécurité et des combattants pro-Assad ont aussi péri, a précisé l’OSDH. Les autorités n’ont pas fourni de bilan.”Nous devons préserver l’unité nationale, la paix civile autant que possible, et, si Dieu le veut, nous serons capables de vivre ensemble dans ce pays”, a déclaré M. Chareh lors d’un discours dans une mosquée de Damas.Il a annoncé la formation d’une “commission d’enquête indépendante” sur cette flambée de violence dans un pays multiethnique et multiconfessionnel, morcelé par plus de 13 ans de guerre civile. Elle sera notamment chargée d’enquêter sur “les exactions contre les civils” pour “traduire en justice” les responsables.Dans la capitale, les forces de sécurité sont intervenues pour disperser un sit-in de protestation contre les tueries, après l’irruption d’une contre-manifestation réclamant un “État sunnite”, émaillée de slogans hostiles aux alaouites.M. Chareh, alors à la tête du groupe islamiste sunnite radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) – classé comme terroriste par plusieurs pays dont les Etats-Unis – a dirigé la coalition rebelle qui a renversé le 8 décembre M. Assad. Ce dernier a fui à Moscou.- Traquer les partisans d’Assad -Dimanche, le ministère de l’Intérieur a annoncé l’envoi de “renforts supplémentaires” pour “rétablir le calme” à Qadmous, dans la province de Tartous où les forces de sécurité “traquent les derniers fidèles à l’ancien régime”.L’agence de presse officielle Sana, a rapporté de “violents affrontements” à Taanita, un village de montagne du même secteur, où ont fui “de nombreux criminels de guerre affiliés au régime renversé et des fidèles à Assad qui les protègent”.Un convoi de 12 véhicules militaires est entré dans le village de Bisnada, dans la province de Lattaquié, où les forces de sécurité fouillent des habitations, selon un photographe de l’AFP.”Plus de cinquante personnes, des membres de ma famille et des amis, ont été tués”, a affirmé à l’AFP un habitant alaouite de Jablé sous couvert de l’anonymat. Les forces de sécurité et des miliciens alliés “ont ramassé les corps avec des bulldozers et les ont enterrés dans des fosses communes. Ils en ont même jeté à la mer”.Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, a évoqué des informations “extrêmement inquiétantes” faisant état de familles entières tuées.L’OSDH et des militants ont publié vendredi des vidéos montrant des dizaines de corps en vêtements civils empilés dans la cour d’une maison, des femmes pleurant à proximité. Une autre séquence montre des hommes en tenue militaire forçant trois personnes à ramper, avant de leur tirer dessus à bout portant. L’AFP n’a pas pu vérifier ces images.Le même jour, une source sécuritaire citée par Sana a fait état d'”exactions isolées”, les imputant à des “foules” réagissant à “l’assassinat de membres des forces de sécurité par des fidèles de l’ex-régime”.- “Civils innocents et désarmés” – Depuis son arrivée au pouvoir, M. Chareh, s’efforce d’obtenir le soutien de la communauté internationale, et de rassurer les minorités. Il a appelé ses forces à faire preuve de retenue et à éviter toute dérive confessionnelle.Lors d’un sermon dimanche, le patriarche orthodoxe d’Antioche, Jean X, l’a appelé à “mettre fin aux massacres” dans l’ouest du pays, relevant qu’aux côtés des alaouites, “de nombreux chrétiens innocents” en avaient aussi été victimes. “Ceux qui ont été tués n’étaient pas tous des hommes fidèles au régime, la majorité étaient des civils innocents et désarmés dont des femmes et des enfants”, a affirmé Jean X.L’Allemagne a dit être “choquée” et demandé “instamment à toutes les parties de mettre fin aux violences”.Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a lui exhorté l’Europe à “cesser d’accorder une légitimité” au pouvoir de transition syrien “au passé terroriste bien connu”. Selon Aron Lund, du centre de réflexion Century International, la flambée de violence témoigne de la “fragilité du gouvernement”, dont une grande partie de l’autorité “repose sur des jihadistes radicaux qui considèrent les alaouites comme des ennemis de Dieu”.