Lecornu tente d’ultimes négociations sur le budget, Macron lâché par les siens

Au lendemain de sa démission surprise, Sébastien Lecornu rencontre les forces politiques pour “d’ultimes négociations” éclair, comme le lui a demandé le président Emmanuel Macron, lâché jusque dans son propre camp et de plus en plus sous pression face aux appels à dissoudre l’Assemblée ou démissionner.A la tête d’un gouvernement zombie, le Premier ministre démissionnaire a d’abord réuni mardi les responsables de Renaissance, d’Horizons et du MoDem, ainsi que les présidents des deux chambres, Yäel Braun-Pivet et Gérard Larcher. Ils sont convenus de “concentrer” ces discussions de la dernière chance sur le budget et l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.Le chef de file des députés LR, Laurent Wauquiez, et le patron du parti Bruno Retailleau, sont eux reçus séparément à Matignon dans l’après-midi. Et ce alors que M. Wauquiez a regretté devant son groupe que l’échec du très éphémère gouvernement Lecornu ait “abîmé l’image” de son parti, visant en filigrane le ministre de l’Intérieur démissionnaire.Le groupe indépendant Liot doit, lui, être reçu en fin de journée mardi, avant Raphaël Glucksmann. Le Parti socialiste se rendra pour sa part à Matignon mercredi matin, et les Écologistes ont indiqué qu’ils iraient en milieu de journée pour demander “une cohabitation” avec un “Premier ministre de gauche”. Le Rassemblement national a aussitôt décliné l’invitation, réitérant sa demande de dissolution – tout comme La France insoumise.La France est plongée dans une grave crise politique depuis la démission lundi de Sébastien Lecornu, qui venait de nommer 14 heures plus tôt son gouvernement. Le chef de l’État, qui lui a donné jusqu’à mercredi soir pour chercher à aboutir à une “plateforme d’action” pour la “stabilité du pays”, est désormais lâché par les siens. Son ancien Premier ministre et patron d’Horizons, candidat déclaré à la présidentielle, Édouard Philippe, l’exhorte à partir avant la fin de son mandat. Il lui a demandé d’organiser “une élection présidentielle anticipée” après l’adoption d’un budget pour 2026, évoquant un État qui n’est selon lui “pas tenu”.La veille, un autre ex-chef du gouvernement, jadis proche d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal, avait sèchement pris ses distances avec le président dont il ne comprend “plus les décisions”. Mardi, le patron du parti présidentiel Renaissance a toutefois rejeté l’hypothèse d’un départ anticipé du président, arguant que “tout notre équilibre démocratique serait fragilisé”.- La gauche tente de s’unir -Face à la menace de dissolution, les Écologistes et La France insoumise ont appelé toute la gauche à s’unir pour porter un “programme de rupture au pouvoir”. Un message notamment en direction du Parti socialiste, peu enclin à renouer avec la gauche radicale.Le parti d’Olivier Faure a organisé une réunion distincte en visio, à laquelle toutes les organisations de gauche ont participé sauf LFI. Avec une revendication à l’issue: “Nommer à Matignon un Premier ministre qui composera un gouvernement de gauche et écologiste.”A droite, le président des Républicains, Bruno Retailleau, a semé la confusion dans sa propre famille, après avoir été l’un des détonateurs de la crise en menaçant de quitter le gouvernement pour protester contre sa composition.Mardi, il a tempéré sa position, proposant que son parti participe à un gouvernement de “cohabitation” avec la macronie à condition que LR “ne s(‘y) dilue pas”.Dans cette atmosphère, M. Retailleau pourrait-il être sensible aux appels du pied du RN ? Le patron du parti à la flamme Jordan Bardella s’est en tous cas dit “prêt à tendre la main” aux Républicains sur “un accord de gouvernement”, en cas de législatives anticipées.- Macron face à ses “responsabilités” -Quoiqu’il arrive, ces nouvelles tractations, si elles devaient aboutir à un compromis, ne se traduiront pas nécessairement par une reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, selon l’entourage d’Emmanuel Macron.En cas d’échec, le président prendra ses “responsabilités” selon la même source, faisant planer la menace d’une nouvelle dissolution après celle de l’été 2024.”Il peut réussir”, considérait lundi un conseiller de l’exécutif, “s’il décroche la suspension de la réforme des retraites par exemple”, une exigence des socialistes. Face à l’incertitude politique, les milieux économiques s’inquiètent du décrochage. A l’image du président du Medef Patrick Martin qui a fait part mardi sur franceinfo de sa “colère”.Après la visite d’une exposition sur les victimes de l’attaque du 7-octobre en Israël, M. Lecornu a refusé de s’exprimer directement sur la situation. Mais y a vu un rappel “que de grands maux et de grands défis continuent de peser sur la nation française et sur le monde entier”.
Au lendemain de sa démission surprise, Sébastien Lecornu rencontre les forces politiques pour “d’ultimes négociations” éclair, comme le lui a demandé le président Emmanuel Macron, lâché jusque dans son propre camp et de plus en plus sous pression face aux appels à dissoudre l’Assemblée ou démissionner.A la tête d’un gouvernement zombie, le Premier ministre démissionnaire a d’abord réuni mardi les responsables de Renaissance, d’Horizons et du MoDem, ainsi que les présidents des deux chambres, Yäel Braun-Pivet et Gérard Larcher. Ils sont convenus de “concentrer” ces discussions de la dernière chance sur le budget et l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.Le chef de file des députés LR, Laurent Wauquiez, et le patron du parti Bruno Retailleau, sont eux reçus séparément à Matignon dans l’après-midi. Et ce alors que M. Wauquiez a regretté devant son groupe que l’échec du très éphémère gouvernement Lecornu ait “abîmé l’image” de son parti, visant en filigrane le ministre de l’Intérieur démissionnaire.Le groupe indépendant Liot doit, lui, être reçu en fin de journée mardi, avant Raphaël Glucksmann. Le Parti socialiste se rendra pour sa part à Matignon mercredi matin, et les Écologistes ont indiqué qu’ils iraient en milieu de journée pour demander “une cohabitation” avec un “Premier ministre de gauche”. Le Rassemblement national a aussitôt décliné l’invitation, réitérant sa demande de dissolution – tout comme La France insoumise.La France est plongée dans une grave crise politique depuis la démission lundi de Sébastien Lecornu, qui venait de nommer 14 heures plus tôt son gouvernement. Le chef de l’État, qui lui a donné jusqu’à mercredi soir pour chercher à aboutir à une “plateforme d’action” pour la “stabilité du pays”, est désormais lâché par les siens. Son ancien Premier ministre et patron d’Horizons, candidat déclaré à la présidentielle, Édouard Philippe, l’exhorte à partir avant la fin de son mandat. Il lui a demandé d’organiser “une élection présidentielle anticipée” après l’adoption d’un budget pour 2026, évoquant un État qui n’est selon lui “pas tenu”.La veille, un autre ex-chef du gouvernement, jadis proche d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal, avait sèchement pris ses distances avec le président dont il ne comprend “plus les décisions”. Mardi, le patron du parti présidentiel Renaissance a toutefois rejeté l’hypothèse d’un départ anticipé du président, arguant que “tout notre équilibre démocratique serait fragilisé”.- La gauche tente de s’unir -Face à la menace de dissolution, les Écologistes et La France insoumise ont appelé toute la gauche à s’unir pour porter un “programme de rupture au pouvoir”. Un message notamment en direction du Parti socialiste, peu enclin à renouer avec la gauche radicale.Le parti d’Olivier Faure a organisé une réunion distincte en visio, à laquelle toutes les organisations de gauche ont participé sauf LFI. Avec une revendication à l’issue: “Nommer à Matignon un Premier ministre qui composera un gouvernement de gauche et écologiste.”A droite, le président des Républicains, Bruno Retailleau, a semé la confusion dans sa propre famille, après avoir été l’un des détonateurs de la crise en menaçant de quitter le gouvernement pour protester contre sa composition.Mardi, il a tempéré sa position, proposant que son parti participe à un gouvernement de “cohabitation” avec la macronie à condition que LR “ne s(‘y) dilue pas”.Dans cette atmosphère, M. Retailleau pourrait-il être sensible aux appels du pied du RN ? Le patron du parti à la flamme Jordan Bardella s’est en tous cas dit “prêt à tendre la main” aux Républicains sur “un accord de gouvernement”, en cas de législatives anticipées.- Macron face à ses “responsabilités” -Quoiqu’il arrive, ces nouvelles tractations, si elles devaient aboutir à un compromis, ne se traduiront pas nécessairement par une reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, selon l’entourage d’Emmanuel Macron.En cas d’échec, le président prendra ses “responsabilités” selon la même source, faisant planer la menace d’une nouvelle dissolution après celle de l’été 2024.”Il peut réussir”, considérait lundi un conseiller de l’exécutif, “s’il décroche la suspension de la réforme des retraites par exemple”, une exigence des socialistes. Face à l’incertitude politique, les milieux économiques s’inquiètent du décrochage. A l’image du président du Medef Patrick Martin qui a fait part mardi sur franceinfo de sa “colère”.Après la visite d’une exposition sur les victimes de l’attaque du 7-octobre en Israël, M. Lecornu a refusé de s’exprimer directement sur la situation. Mais y a vu un rappel “que de grands maux et de grands défis continuent de peser sur la nation française et sur le monde entier”.