Trains supprimés, retards, pannes de locomotives: des centaines d’élus et usagers mécontents de l’état “dégradé” des lignes Paris-Clermont-Ferrand et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) “montent à la capitale” mardi pour demander des investissements, dénonçant “40 ans d’inaction”.”L’exaspération est à son comble”, estiment des associations organisatrices des deux “trains de la colère” transportant les manifestants depuis Cahors et Clermont vers Paris, pour lesquelles 2023 et 2024 ont été des “années de cauchemar avec les retards et les pannes de plus en plus fréquentes et trop longues à résorber”.”Tous unis pour une desserte ferroviaire dynamique respectueuse des usagers et de nos territoires”, pouvait-on lire sur une banderole déployé tôt le matin par les premiers manifestants lotois, avant de prendre le train à la gare de Cahors, a constaté une correspondante de l’AFP.”Je suis venu défendre la ligne historique Paris-Toulouse”, déclare Francesco Testa, conseiller municipal de Cahors, avant d’ajouter: “Comme on a affaire à des malentendants, on se déplace pour être plus près de leurs oreilles.”Pour ce trajet de plus de 11 heures aller-retour dans la même journée à la capitale, il a prévu de quoi se sustenter: “Du jambon, du pain et du vin de Cahors”. Monique Codet, 84 ans, s’apprête aussi à faire ce long voyage. Cette retraitée qui a fait le trajet “Montauban-Cahors pendant 14 ans”, aimerait que les nouvelles générations aient les mêmes conditions de transport qu’elle a connues: “Il n’y avait pas de retard. Je me souviens d’une seule panne”. – Fête dans le train -Cette “bonne époque” lui a même permis de créer de nombreuses amitiés. Au point de fêter son départ à la retraite en 1998 “dans le train avec tous les amis que je m’y étais fait”. A Clermont-Ferrand, environ 130 personnes ont pris le train, a constaté une journaliste de l’AFP.”Les choses se sont aggravées depuis 40 ans avec des rames hors d’âge et un temps de trajet qui a augmenté de 40 minutes”, explique Patrick Wolff, président de l’association Objectif capitales qui pointe la “faiblesse de la protection des voies” et réclame un objectif de “moins de trois heures” pour rejoindre Paris contre 3h15 actuellement.Jean-Philippe Ollier responsable du projet de réhabilitation du parc Cataroux de Michelin, à Clermont, “vient défendre la capacité de pouvoir aller à Paris de manière fiable. Le parc Cataroux, c’est 400.000 visiteurs et énormément d’entreprises qui vont s’installer et travailler avec l’écosystème parisien”, souligne-t-il.En 2024, sur cette ligne, environ un train sur cinq affichait un retard de plus de cinq minutes.En janvier, à cause d’une panne de locomotive, des passagers sont arrivés avec près de douze heures de retard à Paris.Le ministre des Transports Philippe Tabarot a lui-même reconnu vendredi à Clermont “une qualité de service qui n’est pas à la hauteur”, annonçant un “geste tarifaire”.- “Pleine expansion”-Les lignes POLT (plus de 700 km de voie ferrée) et Clermont-Paris (420 km) transportent respectivement 2,6 et 1,9 millions de voyageurs chaque année dans des trains Intercités.La SNCF a lancé en 2018 un programme de modernisation de ces lignes, “deux axes majeurs en pleine expansion”, qui restent cependant “encore équipées d’installations techniques hétérogènes et vieillissantes”, reconnaît-elle.La compagnie ferroviaire prévoit “des investissements sans précédent” de près de trois milliards d’euros d’ici 2027.”En modernisant ces deux axes stratégiques”, la SNCF compte rendre les “trajets plus rapides, plus fiables et plus accessibles”.”Une régénération partielle qui pour nous n’est pas suffisante”, dénonce Jean-Noël Boisseleau, vice-président de l’association Urgence Ligne POLT. Pour lui, il faudrait “2,5 à 3 milliards d’euros supplémentaires pour que, vraiment, on reparte pratiquement à neuf”.Entre 500 et 800 manifestants sont attendus par les organisateurs mardi à Paris, une fois que les voyageurs des deux lignes se seront rassemblés à la gare d’Austerlitz, rejoints par des cheminots. Une délégation d’élus doit être reçue au ministère des Transports par la direction de cabinet et le directeur d’administration centrale, mais pas par le ministre, comme le souhaitaient ces élus locaux.cor-cca-neo-dmc/ktr
Trains supprimés, retards, pannes de locomotives: des centaines d’élus et usagers mécontents de l’état “dégradé” des lignes Paris-Clermont-Ferrand et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) “montent à la capitale” mardi pour demander des investissements, dénonçant “40 ans d’inaction”.”L’exaspération est à son comble”, estiment des associations organisatrices des deux “trains de la colère” transportant les manifestants depuis Cahors et Clermont vers Paris, pour lesquelles 2023 et 2024 ont été des “années de cauchemar avec les retards et les pannes de plus en plus fréquentes et trop longues à résorber”.”Tous unis pour une desserte ferroviaire dynamique respectueuse des usagers et de nos territoires”, pouvait-on lire sur une banderole déployé tôt le matin par les premiers manifestants lotois, avant de prendre le train à la gare de Cahors, a constaté une correspondante de l’AFP.”Je suis venu défendre la ligne historique Paris-Toulouse”, déclare Francesco Testa, conseiller municipal de Cahors, avant d’ajouter: “Comme on a affaire à des malentendants, on se déplace pour être plus près de leurs oreilles.”Pour ce trajet de plus de 11 heures aller-retour dans la même journée à la capitale, il a prévu de quoi se sustenter: “Du jambon, du pain et du vin de Cahors”. Monique Codet, 84 ans, s’apprête aussi à faire ce long voyage. Cette retraitée qui a fait le trajet “Montauban-Cahors pendant 14 ans”, aimerait que les nouvelles générations aient les mêmes conditions de transport qu’elle a connues: “Il n’y avait pas de retard. Je me souviens d’une seule panne”. – Fête dans le train -Cette “bonne époque” lui a même permis de créer de nombreuses amitiés. Au point de fêter son départ à la retraite en 1998 “dans le train avec tous les amis que je m’y étais fait”. A Clermont-Ferrand, environ 130 personnes ont pris le train, a constaté une journaliste de l’AFP.”Les choses se sont aggravées depuis 40 ans avec des rames hors d’âge et un temps de trajet qui a augmenté de 40 minutes”, explique Patrick Wolff, président de l’association Objectif capitales qui pointe la “faiblesse de la protection des voies” et réclame un objectif de “moins de trois heures” pour rejoindre Paris contre 3h15 actuellement.Jean-Philippe Ollier responsable du projet de réhabilitation du parc Cataroux de Michelin, à Clermont, “vient défendre la capacité de pouvoir aller à Paris de manière fiable. Le parc Cataroux, c’est 400.000 visiteurs et énormément d’entreprises qui vont s’installer et travailler avec l’écosystème parisien”, souligne-t-il.En 2024, sur cette ligne, environ un train sur cinq affichait un retard de plus de cinq minutes.En janvier, à cause d’une panne de locomotive, des passagers sont arrivés avec près de douze heures de retard à Paris.Le ministre des Transports Philippe Tabarot a lui-même reconnu vendredi à Clermont “une qualité de service qui n’est pas à la hauteur”, annonçant un “geste tarifaire”.- “Pleine expansion”-Les lignes POLT (plus de 700 km de voie ferrée) et Clermont-Paris (420 km) transportent respectivement 2,6 et 1,9 millions de voyageurs chaque année dans des trains Intercités.La SNCF a lancé en 2018 un programme de modernisation de ces lignes, “deux axes majeurs en pleine expansion”, qui restent cependant “encore équipées d’installations techniques hétérogènes et vieillissantes”, reconnaît-elle.La compagnie ferroviaire prévoit “des investissements sans précédent” de près de trois milliards d’euros d’ici 2027.”En modernisant ces deux axes stratégiques”, la SNCF compte rendre les “trajets plus rapides, plus fiables et plus accessibles”.”Une régénération partielle qui pour nous n’est pas suffisante”, dénonce Jean-Noël Boisseleau, vice-président de l’association Urgence Ligne POLT. Pour lui, il faudrait “2,5 à 3 milliards d’euros supplémentaires pour que, vraiment, on reparte pratiquement à neuf”.Entre 500 et 800 manifestants sont attendus par les organisateurs mardi à Paris, une fois que les voyageurs des deux lignes se seront rassemblés à la gare d’Austerlitz, rejoints par des cheminots. Une délégation d’élus doit être reçue au ministère des Transports par la direction de cabinet et le directeur d’administration centrale, mais pas par le ministre, comme le souhaitaient ces élus locaux.cor-cca-neo-dmc/ktr
