L’influenceur masculiniste britannique Andrew Tate, qui a aussi la nationalité américaine, a quitté Bucarest à l’aube jeudi en avion avec pour destination présumée les Etats-Unis, malgré des poursuites pour traite d’êtres humains et viol en Roumanie et une demande d’extradition vers la Grande-Bretagne.Les autorités aéroportuaires ont confirmé à l’AFP son départ avec son frère Tristan, le parquet chargé de la lutte contre le crime organisé (DIICOT) précisant ensuite dans un communiqué que les “deux accusés” restaient sous contrôle judiciaire. Ce contrôle est “maintenu dans les deux affaires pour lesquelles la procédure pénale est en cours”, mais leur interdiction de quitter le territoire a été levée, même s’ils ont l’obligation de “comparaître à chaque convocation”.Selon le service de presse des accusés, plusieurs de leurs actifs saisis en Roumanie leur ont été restitués jeudi. Il s’agit de “tous les comptes bancaires précédemment gelés”, de “propriétés immobilières”, de voitures de luxe et de participation dans des sociétés. BoardingPass, un média roumain qui traite de l’actualité aéronautique, affirme qu’un “jet privé Gulfstream G550 a décollé” peu après 06H00 (04H00 GMT), “à destination de Fort Lauderdale”, fief du président américain Donald Trump, pour un vol “sans escale de 12 heures”.- “Dégoûtant et consternant” -Les Etats-Unis avait demandé à la Roumanie de lever les restrictions de voyage et de rendre leurs passeports à Andrew et Tristan, selon des informations de presse.Le ministre roumain des Affaires étrangères, Emil Hurezeanu, avait confirmé aux médias locaux une récente discussion avec l’envoyé de Donald Trump, Richard Grenell, pendant laquelle ce dernier avait évoqué son intérêt pour le sort des frères Tate.Celui de la justice Radu Marinescu a toutefois assuré à l’AFP n’avoir eu connaissance “d’aucune intervention de Washington”. D’ailleurs dit-il, les Tate devront pointer le 24 mars prochain. “S’ils ne se présentent pas, ce sera une violation du contrôle judiciaire, ce qui peut entraîner sa révocation et leur réincarcération”. C’est la première fois qu’Andrew Tate quitte le sol roumain depuis son arrestation en 2022, et quatre accusatrices, qui ont engagé de leur côté une action contre lui au Royaume-uni, ont réagi avec émotion.Les deux frères font en effet l’objet d’accusations de viols et d’agressions dans d’autres dossiers en Grande-Bretagne, où ils ont par ailleurs été condamnés pour fraude fiscale. “Nous sommes abasourdies que les autorités roumaines” aient “cédé aux pressions de l’administration Trump”, ont écrit ces accusatrices dans un communiqué.”Il est clair qu’il existe désormais un risque majeur que les poursuites pénales engagées contre lui pour les faits qui lui sont reprochés soient abandonnées”, ont-elles déploré par le biais de leur avocat.Ce dernier, Matthew Jury, a parlé d’une nouvelle “aussi dégoûtante que consternante” et a demandé au Premier ministre britannique Keir Starmer, qui se trouve jeudi à Washington pour rencontrer Donald Trump, de “profiter de l’occasion en soulevant cette question”.”La Roumanie s’est mise dans l’embarras. Le Royaume-Uni ne doit pas faire de même”, a-t-il écrit.Un tribunal roumain avait déjà accédé à la demande d’extradition des Tate formulée par la Grande-Bretagne, mais seulement après la conclusion de la procédure judiciaire en Roumanie.- “Décision indépendante” -Un porte-parole de Downing Street s’est refusé à commenter “une décision prise par la justice roumaine de manière indépendante, dans le respect d’une procédure régulière”.”Le Premier ministre (Keir Starmer) a clairement indiqué que la traite des êtres humains devait être considérée comme une menace pour la sécurité mondiale, au même titre que le terrorisme”, a-t-il insisté.Un réseau roumain d’ONG défendant les femmes a demandé au parquet dans une lettre ouverte de “communiquer publiquement les raisons qui ont justifié l’annulation de l’interdiction faite aux frères Tate de quitter le territoire de la Roumanie”. “Il s’agit d’une mesure nécessaire pour lever tout doute sur l’indépendance et l’impartialité du système judiciaire roumain”, a-t-il écrit sur Facebook. L’influenceur Andrew Tate est suivi par plus de 10 millions de personnes sur X, où il promeut des thèses masculinistes.Né aux Etats-Unis en 1986, cet ancien professionnel de kickboxing vivait depuis plusieurs années en Roumanie, dont il a pu dire par le passé qu’il y appréciait “le fait que la corruption soit accessible à tous”.Fan de Donald Trump, il s’est notamment fait connaître lors de l’émission “Big Brother UK” en 2016.Son frère et lui échappent pour l’heure au procès dans un premier volet à Bucarest à la suite d’irrégularités dans la procédure, constatées par la justice qui soupçonne les deux hommes d’avoir dupé plusieurs femmes à des fins d’exploitation sexuelle. Andrew Tate doit également répondre de faits présumés de viol.Les deux frères rejettent ces accusations.
L’influenceur masculiniste britannique Andrew Tate, qui a aussi la nationalité américaine, a quitté Bucarest à l’aube jeudi en avion avec pour destination présumée les Etats-Unis, malgré des poursuites pour traite d’êtres humains et viol en Roumanie et une demande d’extradition vers la Grande-Bretagne.Les autorités aéroportuaires ont confirmé à l’AFP son départ avec son frère Tristan, le parquet chargé de la lutte contre le crime organisé (DIICOT) précisant ensuite dans un communiqué que les “deux accusés” restaient sous contrôle judiciaire. Ce contrôle est “maintenu dans les deux affaires pour lesquelles la procédure pénale est en cours”, mais leur interdiction de quitter le territoire a été levée, même s’ils ont l’obligation de “comparaître à chaque convocation”.Selon le service de presse des accusés, plusieurs de leurs actifs saisis en Roumanie leur ont été restitués jeudi. Il s’agit de “tous les comptes bancaires précédemment gelés”, de “propriétés immobilières”, de voitures de luxe et de participation dans des sociétés. BoardingPass, un média roumain qui traite de l’actualité aéronautique, affirme qu’un “jet privé Gulfstream G550 a décollé” peu après 06H00 (04H00 GMT), “à destination de Fort Lauderdale”, fief du président américain Donald Trump, pour un vol “sans escale de 12 heures”.- “Dégoûtant et consternant” -Les Etats-Unis avait demandé à la Roumanie de lever les restrictions de voyage et de rendre leurs passeports à Andrew et Tristan, selon des informations de presse.Le ministre roumain des Affaires étrangères, Emil Hurezeanu, avait confirmé aux médias locaux une récente discussion avec l’envoyé de Donald Trump, Richard Grenell, pendant laquelle ce dernier avait évoqué son intérêt pour le sort des frères Tate.Celui de la justice Radu Marinescu a toutefois assuré à l’AFP n’avoir eu connaissance “d’aucune intervention de Washington”. D’ailleurs dit-il, les Tate devront pointer le 24 mars prochain. “S’ils ne se présentent pas, ce sera une violation du contrôle judiciaire, ce qui peut entraîner sa révocation et leur réincarcération”. C’est la première fois qu’Andrew Tate quitte le sol roumain depuis son arrestation en 2022, et quatre accusatrices, qui ont engagé de leur côté une action contre lui au Royaume-uni, ont réagi avec émotion.Les deux frères font en effet l’objet d’accusations de viols et d’agressions dans d’autres dossiers en Grande-Bretagne, où ils ont par ailleurs été condamnés pour fraude fiscale. “Nous sommes abasourdies que les autorités roumaines” aient “cédé aux pressions de l’administration Trump”, ont écrit ces accusatrices dans un communiqué.”Il est clair qu’il existe désormais un risque majeur que les poursuites pénales engagées contre lui pour les faits qui lui sont reprochés soient abandonnées”, ont-elles déploré par le biais de leur avocat.Ce dernier, Matthew Jury, a parlé d’une nouvelle “aussi dégoûtante que consternante” et a demandé au Premier ministre britannique Keir Starmer, qui se trouve jeudi à Washington pour rencontrer Donald Trump, de “profiter de l’occasion en soulevant cette question”.”La Roumanie s’est mise dans l’embarras. Le Royaume-Uni ne doit pas faire de même”, a-t-il écrit.Un tribunal roumain avait déjà accédé à la demande d’extradition des Tate formulée par la Grande-Bretagne, mais seulement après la conclusion de la procédure judiciaire en Roumanie.- “Décision indépendante” -Un porte-parole de Downing Street s’est refusé à commenter “une décision prise par la justice roumaine de manière indépendante, dans le respect d’une procédure régulière”.”Le Premier ministre (Keir Starmer) a clairement indiqué que la traite des êtres humains devait être considérée comme une menace pour la sécurité mondiale, au même titre que le terrorisme”, a-t-il insisté.Un réseau roumain d’ONG défendant les femmes a demandé au parquet dans une lettre ouverte de “communiquer publiquement les raisons qui ont justifié l’annulation de l’interdiction faite aux frères Tate de quitter le territoire de la Roumanie”. “Il s’agit d’une mesure nécessaire pour lever tout doute sur l’indépendance et l’impartialité du système judiciaire roumain”, a-t-il écrit sur Facebook. L’influenceur Andrew Tate est suivi par plus de 10 millions de personnes sur X, où il promeut des thèses masculinistes.Né aux Etats-Unis en 1986, cet ancien professionnel de kickboxing vivait depuis plusieurs années en Roumanie, dont il a pu dire par le passé qu’il y appréciait “le fait que la corruption soit accessible à tous”.Fan de Donald Trump, il s’est notamment fait connaître lors de l’émission “Big Brother UK” en 2016.Son frère et lui échappent pour l’heure au procès dans un premier volet à Bucarest à la suite d’irrégularités dans la procédure, constatées par la justice qui soupçonne les deux hommes d’avoir dupé plusieurs femmes à des fins d’exploitation sexuelle. Andrew Tate doit également répondre de faits présumés de viol.Les deux frères rejettent ces accusations.
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