Le doute ? Très peu pour lui. Malgré des records d’impopularité, le social-démocrate Olaf Scholz croit fermement que sa pugnacité et son sang-froid lui permettront de décrocher un nouveau mandat à la tête de l’Allemagne.A un journaliste “fasciné par son optimisme”, le dirigeant a affirmé cette semaine qu’il évaluait “à 60%” ses chances de victoire le 23 février, envers et contre tous les sondages qui prédisent au parti de centre gauche SPD le plus mauvais score de son histoire.Sa référence : les législatives de 2021, lorsque Scholz, alors ministre des Finances d’Angela Merkel, avait déjoué tous les pronostics en remportant le scrutin.Sa recette pour essayer de regagner du terrain : un coup de barre à gauche avec une campagne où les “camarades” sociaux-démocrates défendent augmentation du salaire minimum, réduction de la TVA sur les produits alimentaires à 5%, meilleure protection des locataires.Depuis fin janvier, Olaf Scholz tente aussi de mobiliser contre son rival conservateur Friedrich Merz, critiqué pour avoir fait cause commune avec le parti d’extrême droite AfD contre l’immigration.Accusant son adversaire d’avoir trahi sa parole, d’être “une tête brûlée”, le chancelier de 66 ans veut rassurer une Allemagne déboussolée par la crise économique qu’elle traverse et les bouleversements géopolitiques.- “Nouvelle ère” -“Un chancelier doit garder ses nerfs”, a-t-il répété lors du dernier débat parlementaire cette semaine.Surnommé l'”automate” pour son style austère et ses discours ternes sur la scène internationale, Olaf Scholz revendique cette image “de dirigeant un peu taciturne, qui réfléchit avant de parler”, observe le politologue Antonios Souris de l’Université libre de Berlin.Le pacifiste au front dégarni avait surpris par sa réaction déterminée à l’attaque de l’Ukraine par la Russie en février 2022.Dans un discours au Bundestag, applaudi jusque dans les rangs conservateurs, il avait acté un tournant historique, “une nouvelle ère” nécessitant d’augmenter drastiquement les dépenses militaires allemandes, à rebours de la longue tradition du pays.Il a tourné d’un coup la page des seize années Merkel et rompu avec la Russie, qui fournissait jusqu’alors à l’Allemagne de l’énergie à bas prix pour sa puissante industrie.Mais son “manque de communication et de charisme” l’ont mal préparé à diriger une coalition tripartite, avec les Verts et les libéraux, en proie à des luttes intestines permanentes, estime Antonios Souris.De nombreux électeurs considèrent qu’il a été “tout simplement dépassé par son rôle de dirigeant”, selon le politologue. Sa coalition gouvernementale a fini par éclater prématurément en novembre. Ses tergiversations dans les grands dossiers diplomatiques ont régulièrement agacé ses partenaires, dont la France.- Cheveux longs -“Il m’a dit à douze ans qu’il voulait devenir chancelier”, a déclaré son père, Gerhard Scholz, voyageur de commerce, au quotidien allemand Bild à propos de l’aîné de ses trois fils.Né le 14 juin 1958, élevé près de la ville de Hambourg (nord), Scholz a fait ses classes au sein du puissant mouvement des jeunes du SPD, les “Jusos” dans les années 1970. Activiste de gauche aux cheveux longs, il est alors un pilier des manifestations pour la paix durant la guerre froide.Dans les années 1980, il devient vice-président des “Jusos”, mais jugé trop à gauche, il échoue à en devenir le leader.Après une formation de juriste spécialisé dans le droit du travail, il fonde son propre cabinet d’avocats à Hambourg, deuxième ville d’Allemagne dont il a été maire plus de sept ans.Il vit désormais à Potsdam, dans la banlieue cossue de Berlin, avec son épouse Britta Ernst, également membre du SPD et qui fut un temps ministre régionale. Ils n’ont pas d’enfants.C’est au cours de son mandat de secrétaire général du SPD, de 2002 à 2004, qu’il s’est vu affubler du surnom de “Scholzomat” pour sa propension à répondre aux questions de manière monocorde et son infatigable défense des impopulaires réformes du chancelier Gerhard Schröder.Alors que le magazine Spiegel l’avait qualifié d”incarnation de l’ennui en politique” Olaf Scholz a tenté de rafraîchir son image avec une incursion sur le réseau social TikTok. Il y a présenté un “ami fidèle”, son cartable noir et usé dans lequel il range ses dossiers, sa tablette et ses lunettes.
Le doute ? Très peu pour lui. Malgré des records d’impopularité, le social-démocrate Olaf Scholz croit fermement que sa pugnacité et son sang-froid lui permettront de décrocher un nouveau mandat à la tête de l’Allemagne.A un journaliste “fasciné par son optimisme”, le dirigeant a affirmé cette semaine qu’il évaluait “à 60%” ses chances de victoire le 23 février, envers et contre tous les sondages qui prédisent au parti de centre gauche SPD le plus mauvais score de son histoire.Sa référence : les législatives de 2021, lorsque Scholz, alors ministre des Finances d’Angela Merkel, avait déjoué tous les pronostics en remportant le scrutin.Sa recette pour essayer de regagner du terrain : un coup de barre à gauche avec une campagne où les “camarades” sociaux-démocrates défendent augmentation du salaire minimum, réduction de la TVA sur les produits alimentaires à 5%, meilleure protection des locataires.Depuis fin janvier, Olaf Scholz tente aussi de mobiliser contre son rival conservateur Friedrich Merz, critiqué pour avoir fait cause commune avec le parti d’extrême droite AfD contre l’immigration.Accusant son adversaire d’avoir trahi sa parole, d’être “une tête brûlée”, le chancelier de 66 ans veut rassurer une Allemagne déboussolée par la crise économique qu’elle traverse et les bouleversements géopolitiques.- “Nouvelle ère” -“Un chancelier doit garder ses nerfs”, a-t-il répété lors du dernier débat parlementaire cette semaine.Surnommé l'”automate” pour son style austère et ses discours ternes sur la scène internationale, Olaf Scholz revendique cette image “de dirigeant un peu taciturne, qui réfléchit avant de parler”, observe le politologue Antonios Souris de l’Université libre de Berlin.Le pacifiste au front dégarni avait surpris par sa réaction déterminée à l’attaque de l’Ukraine par la Russie en février 2022.Dans un discours au Bundestag, applaudi jusque dans les rangs conservateurs, il avait acté un tournant historique, “une nouvelle ère” nécessitant d’augmenter drastiquement les dépenses militaires allemandes, à rebours de la longue tradition du pays.Il a tourné d’un coup la page des seize années Merkel et rompu avec la Russie, qui fournissait jusqu’alors à l’Allemagne de l’énergie à bas prix pour sa puissante industrie.Mais son “manque de communication et de charisme” l’ont mal préparé à diriger une coalition tripartite, avec les Verts et les libéraux, en proie à des luttes intestines permanentes, estime Antonios Souris.De nombreux électeurs considèrent qu’il a été “tout simplement dépassé par son rôle de dirigeant”, selon le politologue. Sa coalition gouvernementale a fini par éclater prématurément en novembre. Ses tergiversations dans les grands dossiers diplomatiques ont régulièrement agacé ses partenaires, dont la France.- Cheveux longs -“Il m’a dit à douze ans qu’il voulait devenir chancelier”, a déclaré son père, Gerhard Scholz, voyageur de commerce, au quotidien allemand Bild à propos de l’aîné de ses trois fils.Né le 14 juin 1958, élevé près de la ville de Hambourg (nord), Scholz a fait ses classes au sein du puissant mouvement des jeunes du SPD, les “Jusos” dans les années 1970. Activiste de gauche aux cheveux longs, il est alors un pilier des manifestations pour la paix durant la guerre froide.Dans les années 1980, il devient vice-président des “Jusos”, mais jugé trop à gauche, il échoue à en devenir le leader.Après une formation de juriste spécialisé dans le droit du travail, il fonde son propre cabinet d’avocats à Hambourg, deuxième ville d’Allemagne dont il a été maire plus de sept ans.Il vit désormais à Potsdam, dans la banlieue cossue de Berlin, avec son épouse Britta Ernst, également membre du SPD et qui fut un temps ministre régionale. Ils n’ont pas d’enfants.C’est au cours de son mandat de secrétaire général du SPD, de 2002 à 2004, qu’il s’est vu affubler du surnom de “Scholzomat” pour sa propension à répondre aux questions de manière monocorde et son infatigable défense des impopulaires réformes du chancelier Gerhard Schröder.Alors que le magazine Spiegel l’avait qualifié d”incarnation de l’ennui en politique” Olaf Scholz a tenté de rafraîchir son image avec une incursion sur le réseau social TikTok. Il y a présenté un “ami fidèle”, son cartable noir et usé dans lequel il range ses dossiers, sa tablette et ses lunettes.
