Plus de 1.600 personnes ont perdu la vie en Birmanie dans le puissant séisme de magnitude 7,7 qui a frappé la région vendredi et aussi endeuillé la Thaïlande, selon un nouveau bilan des autorités samedi, tandis que les secours multiplient les efforts pour rechercher des survivants.Survenu vendredi près de Sagaing, ce tremblement de terre – peu profond, ce qui a augmenté son impact – a été suivi quelques minutes après par une réplique de magnitude de 6,7.Ces secousses, les plus puissantes depuis des décennies en Birmanie, ont provoqué des scènes de chaos et de désolation. L’effondrement de maisons, d’immeubles, de ponts ou de sites religieux laisse craindre une catastrophe de grande ampleur dans un pays rendu exsangue par la guerre civile qui dure depuis le coup d’Etat de la junte de 2021.Le séisme a également semé la terreur à Bangkok en Thaïlande, à 1.000 kilomètres de l’épicentre.En Birmanie, au moins 1.644 personnes ont été tuées, et 3.408 blessées, a indiqué la junte au pouvoir, en majorité dans la région de Mandalay (deuxième ville du pays), considérée comme la plus sinistrée. Mais les moyens de communication étant endommagés, l’étendue du désastre reste encore à difficile à évaluer, et le bilan humain pourrait fortement s’aggraver.A Mandalay, plus de 90 personnes seraient piégées dans les décombres d’un immeuble d’habitation de douze étages, selon un responsable de la Croix-Rouge.Près de 30 heures après le séisme, Phyu Lay Khaing, 30 ans, a été sortie vivante des ruines de son immeuble. Embrassée par son mari, Ye Aung, elle a ensuite été conduite à l’hôpital, ont constaté des journalistes de l’AFP.Ils ont aussi vu sur place une pagode vieille de plusieurs siècles réduite à l’état de gravats. “Un moine est mort. Il y a aussi des blessés, on en a sortis des décombres et ils ont été conduits à l’hôpital”, témoignait un soldat, posté à un point de contrôle à l’extérieur du temple effondré.Dans la banlieue de Mandalay, les sauveteurs ont escaladé les décombres d’un lycée privé transformé en amas de ruines en béton, d’où émergent des poutres de fer. “Je suis vivante à l’intérieur. Aidez-moi, s’il vous plaît, j’ai soif”, aurait crié une enseignante prise au piège dans les décombres, selon les témoignages de secouristes. Au moins sept personnes étaient encore coincées samedi à l’intérieur, dont deux enseignants et plusieurs enfants, et sept autres personnes sont mortes, selon les habitants.- Appel à l’aide -Près de l’aéroport de Mandalay, des agents de sécurité ont refoulé des journalistes. “C’est fermé depuis hier” (vendredi), a lancé l’un d’eux. “Le plafond s’est effondré mais personne n’a été blessé.”Les destructions sur le site pourraient compliquer les opérations de secours, dans un pays où la guerre civile qui dure depuis le coup d’Etat du 1er février 2021 a décimé le système de santé et isolé ses dirigeants du reste du monde.Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a lancé un rare appel à l’aide internationale, invitant “tout pays, toute organisation” à apporter son secours. Par le passé, les militaires étaient réticents à demander un tel soutien de l’étranger.Les autorités birmanes ont déclaré l’état d’urgence dans les six régions les plus affectées. Dans un hôpital de la capitale Naypyidaw, des centaines de blessés ont été pris en charge à l’extérieur en raison des dégâts subis par le bâtiment, selon des journalistes de l’AFP.La Chinen en particulier, a déclaré avoir envoyé 82 sauveteurs, et s’est engagée à fournir une aide humanitaire d’urgence de 13,8 millions de dollars.Un avion chargé de kits d’hygiène, de couvertures, de nourriture et d’autres produits de première nécessité a atterri samedi à Rangoun, en provenance d’Inde. La Corée du Sud, la Malaisie, le Royaume-Uni, l’Union européenne et les Etats-Unis, notamment, ont aussi annoncé leur aide.Une “grave pénurie” de fournitures médicales impacte l’assistance déployée sur place, a averti samedi l’ONU, soulignant que les secouristes manquaient notamment de “kits de traumatologie”, de poches de sang, de produits anesthésiques et de certains médicaments essentiels. Les opérations de secours sont en outre compliquées par les dégâts subis par les hôpitaux et autres infrastructures sanitaires, ainsi que par les routes et les réseaux de communication.- Cessez-le-feu -L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué qu’elle avait envoyé en urgence près de 3 tonnes de fournitures médicales vers les hôpitaux de Mandalay et de Naypyidaw où sont pris en charge des milliers de blessés. Quant à la Croix-Rouge, elle mène une “course contre la montre” pour secourir les survivants.”Nous avons quelques récits encourageants de personnes retrouvées, mais les histoires tristes vont continuer à affluer”, a souligné une de ses responsables en Birmanie, Marie Manrique. En outre, il faut “commencer à penser à ce qui va arriver” aux sinistrés ayant perdu leur logement dans la catastrophe, a-t-elle observé.Les agences humanitaires ont prévenu que la Birmanie n’était absolument pas préparée à faire face à une telle tragédie, alors que quelque 3,5 millions de personnes ont été déplacées du fait du conflit en cours, et que la famine, avant même le séisme, menaçait déjà 15 millions de personnes cette année à travers le pays, selon l’ONU.Les Forces de défense populaire (FDP), des rebelles birmans, ont décrété un cessez-le-feu partiel de deux semaines à partir de dimanche, afin de faciliter les opérations de secours après le violent séisme qui a frappé le pays. Le groupe n’attaquera pas l’armée – mais se défendra si besoin -, et a assuré qu’il allait “collaborer avec l’ONU et les ONG pour assurer la sécurité, le transport et l’établissement de camps de secours et médicaux temporaires” dans les zones qu’il contrôle. – Accouchement en plein air -De l’autre côté de la frontière, en Thaïlande, la recherche de survivants se poursuivait dans les décombres d’un bâtiment en construction de 30 étages qui s’est effondré à Bangkok. Des dizaines d’ouvriers étaient piégés dans une montagne de gravats et de poutres d’acier déformées.Au moins huit personnes sont mortes sur ce chantier et huit autres y ont été secourues vivantes, a indiqué à l’AFP le gouverneur de Bangkok, Chadchart Sittipunt. Mais 79 personnes manquaient encore à l’appel, et le bilan pourrait donc s’alourdir.Des drones à imagerie thermique ont décelé dans les décombres des signes de vie d’au moins 30 personnes, selon les autorités.La métropole de Bangkok a ordonné le déploiement de plus d’une centaine de spécialistes pour contrôler la sécurité des bâtiments, après avoir reçu plus de 2.000 signalements de dommages.Environ 400 personnes ont passé la nuit de vendredi à samedi dans des parcs ouverts en raison de l’urgence, leurs domiciles n’étant pas assez sûrs pour y retourner, selon le gouverneur. A Bangkok, où les séismes sont extrêmement rares, de nombreux habitants ont été évacués dans les rues, et même certains de piscines situées sur des toits d’immeubles.Une femme a dû accoucher en plein air après avoir été évacuée d’un hôpital. Un chirurgien a également continué à opérer un patient à l’extérieur, après qu’il a fallu quitter d’urgence le bloc, a indiqué un porte-parole à l’AFP.
Plus de 1.600 personnes ont perdu la vie en Birmanie dans le puissant séisme de magnitude 7,7 qui a frappé la région vendredi et aussi endeuillé la Thaïlande, selon un nouveau bilan des autorités samedi, tandis que les secours multiplient les efforts pour rechercher des survivants.Survenu vendredi près de Sagaing, ce tremblement de terre – peu profond, ce qui a augmenté son impact – a été suivi quelques minutes après par une réplique de magnitude de 6,7.Ces secousses, les plus puissantes depuis des décennies en Birmanie, ont provoqué des scènes de chaos et de désolation. L’effondrement de maisons, d’immeubles, de ponts ou de sites religieux laisse craindre une catastrophe de grande ampleur dans un pays rendu exsangue par la guerre civile qui dure depuis le coup d’Etat de la junte de 2021.Le séisme a également semé la terreur à Bangkok en Thaïlande, à 1.000 kilomètres de l’épicentre.En Birmanie, au moins 1.644 personnes ont été tuées, et 3.408 blessées, a indiqué la junte au pouvoir, en majorité dans la région de Mandalay (deuxième ville du pays), considérée comme la plus sinistrée. Mais les moyens de communication étant endommagés, l’étendue du désastre reste encore à difficile à évaluer, et le bilan humain pourrait fortement s’aggraver.A Mandalay, plus de 90 personnes seraient piégées dans les décombres d’un immeuble d’habitation de douze étages, selon un responsable de la Croix-Rouge.Près de 30 heures après le séisme, Phyu Lay Khaing, 30 ans, a été sortie vivante des ruines de son immeuble. Embrassée par son mari, Ye Aung, elle a ensuite été conduite à l’hôpital, ont constaté des journalistes de l’AFP.Ils ont aussi vu sur place une pagode vieille de plusieurs siècles réduite à l’état de gravats. “Un moine est mort. Il y a aussi des blessés, on en a sortis des décombres et ils ont été conduits à l’hôpital”, témoignait un soldat, posté à un point de contrôle à l’extérieur du temple effondré.Dans la banlieue de Mandalay, les sauveteurs ont escaladé les décombres d’un lycée privé transformé en amas de ruines en béton, d’où émergent des poutres de fer. “Je suis vivante à l’intérieur. Aidez-moi, s’il vous plaît, j’ai soif”, aurait crié une enseignante prise au piège dans les décombres, selon les témoignages de secouristes. Au moins sept personnes étaient encore coincées samedi à l’intérieur, dont deux enseignants et plusieurs enfants, et sept autres personnes sont mortes, selon les habitants.- Appel à l’aide -Près de l’aéroport de Mandalay, des agents de sécurité ont refoulé des journalistes. “C’est fermé depuis hier” (vendredi), a lancé l’un d’eux. “Le plafond s’est effondré mais personne n’a été blessé.”Les destructions sur le site pourraient compliquer les opérations de secours, dans un pays où la guerre civile qui dure depuis le coup d’Etat du 1er février 2021 a décimé le système de santé et isolé ses dirigeants du reste du monde.Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a lancé un rare appel à l’aide internationale, invitant “tout pays, toute organisation” à apporter son secours. Par le passé, les militaires étaient réticents à demander un tel soutien de l’étranger.Les autorités birmanes ont déclaré l’état d’urgence dans les six régions les plus affectées. Dans un hôpital de la capitale Naypyidaw, des centaines de blessés ont été pris en charge à l’extérieur en raison des dégâts subis par le bâtiment, selon des journalistes de l’AFP.La Chinen en particulier, a déclaré avoir envoyé 82 sauveteurs, et s’est engagée à fournir une aide humanitaire d’urgence de 13,8 millions de dollars.Un avion chargé de kits d’hygiène, de couvertures, de nourriture et d’autres produits de première nécessité a atterri samedi à Rangoun, en provenance d’Inde. La Corée du Sud, la Malaisie, le Royaume-Uni, l’Union européenne et les Etats-Unis, notamment, ont aussi annoncé leur aide.Une “grave pénurie” de fournitures médicales impacte l’assistance déployée sur place, a averti samedi l’ONU, soulignant que les secouristes manquaient notamment de “kits de traumatologie”, de poches de sang, de produits anesthésiques et de certains médicaments essentiels. Les opérations de secours sont en outre compliquées par les dégâts subis par les hôpitaux et autres infrastructures sanitaires, ainsi que par les routes et les réseaux de communication.- Cessez-le-feu -L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué qu’elle avait envoyé en urgence près de 3 tonnes de fournitures médicales vers les hôpitaux de Mandalay et de Naypyidaw où sont pris en charge des milliers de blessés. Quant à la Croix-Rouge, elle mène une “course contre la montre” pour secourir les survivants.”Nous avons quelques récits encourageants de personnes retrouvées, mais les histoires tristes vont continuer à affluer”, a souligné une de ses responsables en Birmanie, Marie Manrique. En outre, il faut “commencer à penser à ce qui va arriver” aux sinistrés ayant perdu leur logement dans la catastrophe, a-t-elle observé.Les agences humanitaires ont prévenu que la Birmanie n’était absolument pas préparée à faire face à une telle tragédie, alors que quelque 3,5 millions de personnes ont été déplacées du fait du conflit en cours, et que la famine, avant même le séisme, menaçait déjà 15 millions de personnes cette année à travers le pays, selon l’ONU.Les Forces de défense populaire (FDP), des rebelles birmans, ont décrété un cessez-le-feu partiel de deux semaines à partir de dimanche, afin de faciliter les opérations de secours après le violent séisme qui a frappé le pays. Le groupe n’attaquera pas l’armée – mais se défendra si besoin -, et a assuré qu’il allait “collaborer avec l’ONU et les ONG pour assurer la sécurité, le transport et l’établissement de camps de secours et médicaux temporaires” dans les zones qu’il contrôle. – Accouchement en plein air -De l’autre côté de la frontière, en Thaïlande, la recherche de survivants se poursuivait dans les décombres d’un bâtiment en construction de 30 étages qui s’est effondré à Bangkok. Des dizaines d’ouvriers étaient piégés dans une montagne de gravats et de poutres d’acier déformées.Au moins huit personnes sont mortes sur ce chantier et huit autres y ont été secourues vivantes, a indiqué à l’AFP le gouverneur de Bangkok, Chadchart Sittipunt. Mais 79 personnes manquaient encore à l’appel, et le bilan pourrait donc s’alourdir.Des drones à imagerie thermique ont décelé dans les décombres des signes de vie d’au moins 30 personnes, selon les autorités.La métropole de Bangkok a ordonné le déploiement de plus d’une centaine de spécialistes pour contrôler la sécurité des bâtiments, après avoir reçu plus de 2.000 signalements de dommages.Environ 400 personnes ont passé la nuit de vendredi à samedi dans des parcs ouverts en raison de l’urgence, leurs domiciles n’étant pas assez sûrs pour y retourner, selon le gouverneur. A Bangkok, où les séismes sont extrêmement rares, de nombreux habitants ont été évacués dans les rues, et même certains de piscines situées sur des toits d’immeubles.Une femme a dû accoucher en plein air après avoir été évacuée d’un hôpital. Un chirurgien a également continué à opérer un patient à l’extérieur, après qu’il a fallu quitter d’urgence le bloc, a indiqué un porte-parole à l’AFP.
